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 Comme l'ours attiré par le miel [Solo | Flamiche]

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Mar 24 Nov 2015, 15:20

Flamiche est assise, les yeux dans le vague. Autour d’elle, les mouvements ne sont que couleurs, traits fugaces d’un pinceau temporel. Les plantes qu’elle a mâchées lui font un effet qu’elle n’avait encore jamais ressenti. Elle est la seule personne de la famille à ne pas avoir pris cette chose avant, alors que tous les autres y semblent habitués. On lui a dit que c'était de coutume pour toute célébration. Elle y a cru et elle le regrette maintenant. Alors qu’elle tente de s’accrocher à la réalité sans succès, laissée toute seule dans son coin, les béluas de sa famille adoptive dansent autour d'un feu en leur forme de serpent. D'ailleurs, cela ressemble plus à une simple ronde qu'à une danse, vu de l'extérieur. Cela fait plusieurs heures qu’ils ont perdu leur forme humaine, et pour Flamiche qui ne peut garder que cette forme, elle ne peut que rester à part.

Certains béluas serpents sont partis chasser pour ramener de quoi dîner. Ce soir, ils ne mangeront que de la viande. Celle qu’ils auront méritée, celle que Phoebe leur offre. Pour célébrer leur foi commune à la déesse la plus adorée des béluas, ils ont prévu toutes sortes de victuailles auxquelles Flamiche ne participera pas. Mais elle regardera et pourra s'imaginer à l'envi qu'un jour, elle fera partie intégrante de ce genre de rituels… quand elle retrouvera tous ses sens, en tous cas, puisque pour l’instant, beaucoup plus affectée que les autres par la plante, elle se contente de laisser son esprit vagabonder dans une dimension de formes et de sensations abstraites.

NOA : …viens ?

Flamiche se rend compte qu’elle s’est à moitié endormie. La lumière du feu de camp fait directement écho à une migraine naissante. Juste devant elle, Noa s’est retransformé en forme humaine. Il est nu, comme tout le monde à cette célébration, et la bélua ne fait pas exception. Il s'est penché sur sa sœur de cœur, inquiet de son état.

FLAMICHE : Euh… qué ?  
NOA : Tu viens manger ? On fait une exception pour toi, tu pourras manger un bout de ce qu’on a chassé. Merci à moi-même pour ce privilège !

Noa est essoufflé et est bariolé par plusieurs blessures : la chasse semble avoir été rude. Ce dernier est un serpent encore faible à côté de ses parents : eux ne souffrent d'aucune cicatrice, témoignage de leur talent inégalable à la chasse. Mais quand Flamiche s’approche du cercle où des multiples morceaux de viande sont embrochés, elle s’aperçoit qu’il n’est pas le seul à avoir été blessé : à côté du frère de Noa git une mare de sang et il a un garrot aux côtes. Plus jeune de quelques années, il n'a pas été épargné par ses proies... et autant dire que ses ancêtres ne l'ont pas aidé, le laissant tâter ses lacunes tout seul. Parfois, les membres de la famille peuvent paraître cruels. Mais ce n'est qu'à l'image du monde qui leur fait face ; Flamiche ne peut pas les blâmer pour cela.

Même si certains sont amochés, rien ne semble pouvoir entamer leur enthousiasme dans cette soirée religieuse. Ils cuisinent ensemble leurs trophées et parlent entre eux, et même à la faible bélua qu'est Flamiche, sans aucune retenue. Jamais Flamiche n’a assisté à une telle cohésion dans la famille des béluas. La foi, en cette soirée, les rapproche plus que jamais et parallèlement, la bélua se sent tout autant mise de côté et envieuse de leur totem. Elle est même en colère contre Phoebe, cette divinité qu’ils aiment tous tant. C'est comme si elle la privait de sa nature pour la punir d’actes inconnus. Peut-être qu’un de ses parents était frappé d’une malédiction, peut-être était-ce pour cela qu’elle avait été abandonnée à sa naissance… finalement, elle est tout autant en colère contre elle-même, à ne pas réussir à découvrir l’animal qui gronde en elle. Mais Noa se refuse à laisser une Flamiche en colère dans ses lamentations. Il la rassure, il lui dit que selon la volonté de Phoebe, elle deviendra bientôt une bélua à part entière. Il lui dit qu'elle fera la connaissance de sa part animale bientôt. Et il lui révèle prier pour elle en ce rituel. Flamiche sourit tristement à toutes ces déclarations mielleuses et se joint au cercle pour goûter la viande qu'elle est la seule à ne pas avoir chassé.

NOA : Il y a un problème ? Tu n’aimes pas le renard ?
FLAMICHE : C’est rien.
GRAND-MERE : Elle est déprimée de ne pas connaître son animal totem. Tssss !

Grand-mère siffle entre ses dents en signe de désapprobation. Elle fait partie de ceux qui n’ont pas accepté Flamiche, et pour cause : elle n’a pas fait ses preuves au sein de sa famille, ils ont autant de raisons de l’accepter que l’inverse. Les serpents ne sont pas tous des béluas de cœur mais leur respect de l’opinion des plus âgés est sans faille. Ils sont loyaux entre eux, et cette unité est due à l’œuvre de Grand-Mère qui a décidé de mettre fin aux conflits d’intérêt qui déchiraient la famille depuis des générations. Ce soir, elle est à l’honneur. On lui laisse les meilleurs morceaux et a la priorité sur la parole. Pendant le repas, Phoebe domine toutes les discussions. Chacun exprime sa foi comme il l’entend. Ces confessions réveille l’étincelle de l’espoir chez la bélua. Sa colère s’évapore d’elle-même et laisse place à un doux sentiment d’optimisme. Flamiche sourit à Noa et il lui répond comme s’il avait compris son état d’esprit.

NOA : Ton heure viendra.
*

Flamiche court. Des flammes la coursent et consument les arbres. Elle ne sent ni chaleur, ni étouffement, mais le feu est bien là, prêt à consumer sa chair. Elle doit aller plus vite. Flamiche tombe mais ne se relève pas totalement. Elle galope, elle va plus vite, mais le feu aussi. Des arbres tombent tout autour d’elle, les fleurs se tortillent en se réduisant en cendres. Flamiche regarde la lune. Elle couvre de son doux voile le ciel, ses rayons enveloppent la bélua et soudain, ses pattes quittent le sol. Flamiche s’envole. Elle dépasse le sommet des sapins. Les flammes montent le plus possible, mais elles sont limitées par la matière. Bientôt, elles disparaissent. Flamiche est haute dans le ciel. Elle veut atteindre la lune. Elle essaye… et soudain, elle retombe. Ses ailes sont déchirées. Face à la terre, tout reprend forme alors qu’elle tombe en pic vers elle. Et soudain, une rivière se forme. Flamiche la reconnaît : elle ressemble en tous points à l’image qu’elle a vu dans ce livre. Elle continue à tomber, mais elle n’a pas peur. Et en quelque temps, elle se retrouve sous l’eau, dans la rivière. Flamiche nage. Son voyage est terminé, elle est désormais en sécurité. C’est la fin.
*

Flamiche fourre ses affaires dans le sac que lui a cousu Tara, la plus mignonne de la famille bélua. Sa joie de vivre et son innocence va manquer à la bélua, c’est sûr… mais si elle revient indemne de son épopée, elle aura l’occasion de la revoir. Flamiche a été réveillée à l’aube par ce rêve étrange. Elle se souvient de tout, du début à la fin. Elle sait ce que cela veut dire : c’est une vision. Un message. Flamiche doit retourner à la rivière qu’elle a vu en rêve, la rivière Eternité. C’est là-bas que se trouve son destin, c’est un cadeau que lui a fait Phoebe.

FLAMICHE : Ton sac va m’être plus utile que prévu, ma belle Tara !

La bélua lui répond par un mouvement de langue : elle est restée dans sa forme animale pendant toute la nuit, comme les autres, mais elle contrôle moins bien son pouvoir et la famille prédit plusieurs jours avant qu’elle réussisse à reprendre forme humaine. Même en forme de serpent, elle est magnifique : elle est si petite qu’elle tient dans la main de Flamiche et ses écailles forment de belles écailles orangées. La bélua a appris à aimer ces reptiles grâce à la famille alors qu’elle en avait auparavant une peur bleue. Le contact froid de leurs écailles a même un effet de soulagement, désormais. Elle espère que le totem qui dort au fond d’elle est cette même créature, et non plus le lapin, animal pour lequel elle s’était passionnée dans son enfance. Cette ancienne lubie lui semble ridicule, désormais.
Beaucoup de choses ont changé jusqu’à faire trembler les plus profondes de ses convictions. Cette famille lui a présentée un monde complètement différent de celui dans lequel elle avait grandi. Et désormais, tout lui paraît plus clair. Elle ne quitte plus de vue son objectif. Dans ce monde, les vies sont insignifiantes, presque éphémères. Flamiche doit mettre à profit les années que les Aetheri ont la grâce de lui accorder, à commencer par tout faire pour trouver son animal totem. Ce rêve lui est apparu comme non pas comme un signe, mais plus encore : c’est une révélation, une quête qui lui est délivrée.

NOA : Prends soin de toi, Flamiche. Grand-mère veut te voir… elle a assisté à ton rêve. Grand-mère observe tout. Pour les autres… on leur annoncera ton départ quand ils se réveilleront, ne te fatigue pas.

Flamiche lui en est reconnaissante. Son arrachement à sa nouvelle famille est déjà assez douloureux sans qu’elle ait à se justifier à plusieurs reprises devant chaque personne incrédule. Après une courte embrassade avec son frère de cœur, la bélua se dirige vers le haut de la colline, là où les aînés se sont installés pour la nuit. Grand-mère y est assise, rhabillée de ses manteaux de laine. Elle fait signe à la bélua quand elle perçoit la vibration de ses pas. Grand-mère est très respectée pour son vieil âge. Si sa vue est altérée par le temps, ce n’est pas le cas de tous ses autres sens qui la rendent encore plus redoutable. La bélua a un respect craintif envers elle et elle attend avec impatience les conseils qu’elle pourra lui donner. Quand elle arrive près de cette dernière, la bélua s’assoit et regarde silencieusement l’horizon. C’est toujours à grand-mère de parler la première.  

GRAND-MERE : Quelques règles que tu vas devoir respecter sur ton voyage. Quand tu t’arrêteras dans des villages, va dans les auberges et cherche des personnes qui auront la même destination que toi. Du moment que tu évites les sorciers, tout devrait bien se passer : toute seule sur le chemin, sans pouvoir te transformer, c’est bien trop risqué.

Elle se tait. Elle n’a besoin d’aucune réponse de la part de Flamiche. Les conversations inutiles font partie de ce qu’elle déteste le plus. Sans un mot de plus, elle donne à la bélua un objet lourd qui est enveloppé dans un tissu. Flamiche brûle de lui demander ce que c’est, mais ce n’est pas comme ça que ça se passe ici. Grand-mère dit ce qu’elle juge utile et le reste, c’est aux autres de deviner.

FLAMICHE : Au revoir, grand-mère.
GRAND-MERE : À très bientôt, ma fille. Tu es armée de plus de courage que je l’aurais cru. Des choses me surprennent encore dans ce monde.

Ces derniers mots émeuvent Flamiche jusqu’à lui donner l’envie de verser des larmes, mais c’est une faiblesse qu’elle ne peut se permettre dans sa famille, et encore moins devant grand-mère qui, enfin, montre une once d’estime pour la bélua. Ce n’est que grâce à la générosité de Noa et à la situation de crise où elle a rencontré la famille que Flamiche a réussi à se faire une place dans ce cercle étroit, mais elle a toujours été considérée comme un enfant à protéger plutôt que comme une adulte à part entière. Ce voyage, elle espère, y changera quelque chose. Flamiche se lève et redescend la colline. En bas gît le feu qui s’est éteint pendant la nuit, en même temps que la fin de la célébration unique en son genre. La bélua saisit distraitement un bâton de bois qui a échappé au feu. Il fait exactement sa taille, elle s’en servira pour son voyage. Elle jette un dernier regard à la famille dispersée dans les plaines et son cœur se serre. Elle va quitter sa zone de confort, son nouveau chez soi, pour un voyage qui résulte de sa foi, de son pur instinct. Peut-être qu’elle se trompe. Peut-être qu’il n’y aura rien à la rivière éternité. Mais c’est trop tard pour en douter, désormais. Elle doit partir.
*

Flamiche est seule sur sa route. Elle a quitté les plaines depuis bien longtemps : désormais, le jour laisse place petit à petit à la nuit et il va falloir que Flamiche arrive à temps au prochain village. La bélua prend toutes les précautions nécessaires et, grâce à celles-ci, n’a pas encore fait de mauvaises rencontres mais elle en a évité plusieurs déjà, et avec une luminosité de plus en plus faible, elle va être obligée de rester sur la route, au lieu de la longer en prenant une distance raisonnable. Aujourd’hui, elle a vu passer notamment un groupe d’alfars qui avaient l’air spécialement énervés. Elle a toujours eu peur de ces créatures sombres, alors autant dire qu’elle s’est posée et qu’elle a attendu longtemps après qu’ils l’aient dépassée pour se remettre à marcher à la lisière de la forêt. Elle croisa aussi ce qu’il semblait être toute une escouade de gardes qui escortait un groupe de prisonniers. Flamiche aurait pu joindre son chemin à eux, mais si les prisonniers arrivaient à s’échapper ou qu’ils se faisaient aider… il ne valait mieux pas être de la partie. La bélua avait aussi croisé le chemin de quelques orishas qui semblaient bien sympathiques, mais la paranoïa avait pris le dessus sur le reste et finalement, elle s’en était aussi cachée. Tout est une menace sur les chemins de voyage, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. La bélua accélère le pas et plus la nuit grandit autour d’elle, plus son imagination fertile s’affole. C’est l’heure où les vampires sortent pour chasser, non ? Si jamais elle tombe sur un guet-apens, c’en sera fini d’elle…

FLAMICHE : T’as peur, toi aussi ?

Soudain, l’animal auquel s’est adressée Flamiche se retourne vers elle. Il est surpris d’avoir compris sa question. Son pouvoir fait toujours ce même effet aux animaux. L’écureuil, curieux, descend gracieusement de sa branche et bondit jusqu’à ses pieds. Flamiche ne parle que rarement à des rongeurs et elle met longtemps à comprendre sa réponse : il lui révèle chercher un endroit où dormir. Il vient de se nourrir et il a froid. Quand elle le comprend, la bélua lui tend la main et quand l’écureuil y monte, elle le tient contre elle.

FLAMICHE : Si on fait un bout de chemin ensemble, on pourra chercher le meilleur endroit pour toi. J’aurai un bout de tissu à te prêter, si tu as tant froid que cela.

Non sans difficultés, les deux interlocuteurs partagent leurs pensées pendant un moment et cela fait complètement oublier à la bélua le danger qui l’enveloppe en même temps que le voile nocturne. Le reste du trajet se fait rapidement : sur le chemin dégagé, Flamiche n’a pas à s’occuper des insectes dangereux et des ronces qui entravent sa trajectoire. Quand la nuit enveloppe entièrement la forêt, la bélua aperçoit enfin une lumière de source humaine et des chaumières fumantes. C’est un soulagement sans pareille pour elle. Après avoir cherché le meilleur lieu où l’écureuil pourra dormir, elle quitte son compagnon de voyage improvisé et se dirige vers le village. Son pouvoir de communication avec les animaux a été un réel sauvetage pour elle dans son enfance : ces créatures sont toujours dignes de confiance, sans surprises ni manœuvres cachées dans des recoins sombres.

Flamiche dépasse le panneau d’entrée du village : Trap. Curieux nom. La première bâtisse qu’elle atteint est évidemment l’auberge : elle est entourée de plantations et on entend des échos de rires, de claquements de chopes. Comme dans tout village, c’est un lieu qui réchauffe le cœur, là où tout le monde peut s’asseoir et apprécier un bon dîner après un long voyage, ou une bonne beuverie entre amis. C’est là que toutes les rumeurs circulent, mais aussi là où tous les esprits s’échauffent. Avec un peu de chance, Flamiche assistera à une bagarre entre deux colosses qui s’ennuient. En touchant la stèle que grand-mère lui a donnée, une carte précise pour la guider dans son voyage, la bélua a le courage d’entrer dans l’auberge. Elle a confiance en ses conseils de serpent sage. Quand elle ouvre la porte, une chaleur et l’odeur si spécifique aux auberges s’insuffle dans ses narines et l’attire à l’intérieur. Une odeur de bière mêlée à celle du bois et des légumes grillés. Impossible d’oublier ce genre d’odeurs qui ont agrémenté ses premiers voyages avec Etincelle. Evidemment, les regards des moins occupés se braquent aussitôt sur elle, et en l’espace d’une seconde, elle se sent comme un mulot entouré de serpents. Ils la jugent, physiquement et psychologiquement. Si elle ne représente pas une menace, elle est une victime potentielle. Flamiche ne peut plus se cacher. Elle s’avance dans l’allée principale de l’auberge, dépassant les tables à moitié occupées, jusqu’à s’asseoir au comptoir. L’homme, occupé à parler avec un groupe de quelques déchus, ne remarque pas sa présence. Elle reste assise plusieurs minutes, comme ça, à le fixer. L’ignore-t-il en toute connaissance de cause ou est-il juste stupide ? Au bout d’un moment, c’est l’un des déchus qui la remarque et après avoir glissé un mot à l’aubergiste, ce dernier soupire et s’approche d’elle.

AUBERGISTE : Tu veux quoi ?
FLAMICHE : Un peu de respect, déjà, ce serait pas mal.
INCONNUS :  Ouuuh !

La bélua a une grande-bouche, c’est plus fort qu’elle. Elle sait pertinemment qu’elle aurait dû la jouer calme dans un lieu inconnu, surtout en sachant qu’elle est plus faible que la plupart des personnes qui sortent de chez eux aussi tard. Mais les gens mal aimables, c’est tout ce qui la fait sortir de ses gonds. Autour d’elle, quelques abrutis ont entendu l’échange et ont poussé des cris provocateurs. L’aubergiste n’a plus l’air de rigoler et pendant un moment les deux parties se lancent des éclairs par le regard. Les personnes attirées par l’échange ont arrêté de parler : ils les fixent en se demandant à quel point cela peut dégénérer. Mais soudain, toute colère quitte les yeux de l’aubergiste et il se met à rire sans retenue. Flamiche ne décolère pas, pensant d’abord qu’il se moque d’elle.

AUBERGISTE : Une femme qui a des tripes ! Je t’aime bien, toi. Allez, dis-moi ce que tu veux, c’est pour la maison. T’as l’air de venir du bout du monde, ma pauvre !
FLAMICHE : Je vais prendre, euh… une soupe, oui, et de la bière.

Ce dernier hoche la tête et s’attelle à sa tâche, après avoir murmuré quelque chose au groupe de déchus qui pouffent de rire aussitôt. Curieuse situation où Flamiche a l’impression d’être une bête de foire plus qu’autre chose. En attendant que l’aubergiste revienne avec sa soupe, la bélua tapote nerveusement le comptoir. Sa nervosité l’envahit à mesure que les déchus la fixent, parle d’elle, se concertent. Et finalement, cette nervosité se transforme en colère. Elle se tourne sèchement vers eux et entreprend de les fixer du regard. Mais ces déchus, avec leurs ailes noires et leur aura maléfiques, finissent par avoir raison de sa témérité. Elle décide alors de mettre sa fierté de côté et attaque par un autre angle, pas très malin : la sympathie hypocrite.

FLAMICHE : Alors, vous allez où ?

Après tout, c’est aussi pour ça qu’elle était venue avant de dormir. Elle a assez de provisions pour manger sans avoir besoin de commander quelque part. Et même en oubliant les conseils de grand-mère qu’elle va suivre à la lettre, elle n’est pas très enthousiaste à l’idée de continuer le trajet toute seule, dans la peur constante de croiser des êtres humains et en s’embêtant à longer les chemins de passage. C’est fatiguant et sa progression est bien trop ralentie. Les déchus se regardent un court instant, comme s’ils négociaient un compromis, puis celui qui est le plus proche d’elle lui indique un siège vide à côté de lui. La manœuvre a réussi et c’est surprenant. Flamiche se décale ; au moment où elle se lève, elle sent ses muscles endoloris se plaindre et elle serre les dents. Faire des marches aussi longues et peu praticables, cela était une habitude qu’elle avait perdu, visiblement… quand elle s’approche des déchus, elle est envahie par un sentiment de malaise, comme si un piège se renfermait sur elle. Mais les sourires qu’ils lui adressent balayent en partie cette sensation parasite.

DECHU : Et toi, où vas-tu, chère bélua ?

C’est un sourire narquois qui se dessine, mais son regard transmet un message complètement différent. Il n’exprime qu’une curiosité innocente. Ce genre de paradoxe, serait-ce le propre des races maléfiques ? Flamiche n'a jamais fréquenté de telles personnes. Elle n'a été habituée qu'à ses parents humains et à Etincelle, la fae la plus bénéfique au monde. Autant dire qu'elle ne bénéficie d'aucun référentiel en la matière. Perdue par ces signes contradictoires, elle finit par se lancer : il y a des questions auxquelles on ne peut répondre que par l'expérience. Elle compte bien apprendre à connaître l'autre côté du miroir, celui dont on l'a toujours laissée éloignée.

FLAMICHE : Je ne connais pas mon animal totem, malgré mon âge, hélas. J'ai des raisons de croire que je vais le découvrir à la Rivière éternité. C'est un long voyage, pour sûr !

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Jeu 26 Nov 2015, 17:09

Flamiche se surprend à raconter à ces inconnus toute son histoire. Son instinct lui souffle que quelque chose, un parasite, s’est insinué dans son esprit. Comme la veille où elle avait mâché ces plantes aux propriétés étranges. Mais ce murmure disparut avant qu’elle décide à se méfier. Les déchus l’ont tous écoutée. Ils sont intéressés par son récit et ça la soulage, sans qu’elle se pose plus de questions.

MULLOG : Nous allons aussi à la rivière de l’Eternité.

Il y a une protestation dans les rangs, mais son autorité la tait rapidement. La révélation du déchu charismatique n’est pas au goût de tout le monde, et cela allume la curiosité de la bélua. Plusieurs questions lui brûlent les lèvres.

FLAMICHE :  Pourquoi ?

Elle ne le sait pas encore, mais elle vient de s’accrocher à l’appât. Mullog sourit et lui répond. Flamiche l’écoute sagement en terminant sa soupe médiocre. L’aubergiste a pris soin de s’éloigner d’eux, lâchant enfin la grappe de la bélua, et au loin, des réprouvés alcoolisés commencent à monter le ton. Si Mullog n’est nullement déconcerté par leurs éclats de voix, les autres déchus se sont tous tournés vers le conflit naissant, une curiosité avide brûlant dans leurs regards. L’un d’eux, Noros, ne tient même plus en place : son péché dominant ne fait plus de doutes pour Flamiche. La bélua est inquiète par ce comportement, mais aucun déchu de prend la peine de tempérer ses ardeurs.

MULLOG : Nous autres déchus sommes haïs par un certain nombre de gens. C’est le cas d’une espèce de secte d’anges qui se sont mis en tête de nous exterminer. Apparemment, ils ne croient pas en une seconde chance. En les traquant, nous avons découvert qu’ils avaient empoisonné la rivière qui innerve Avalon… tu vois où je veux en venir, n’est-ce pas ?
FLAMICHE : C’est horrible ! Les archanges les ont laissé faire ? Peuvent-ils eux-mêmes encore se targuer d’être des anges ?!
MULLOG : Là est tout le problème, mais nous allons gérer cela.
NOROS : Ha ! On dirait un combat de poules ! Cot cot !
REPROUVE PAS CONTENT : Quoi ?! T’as un problème ?

Noros a craqué, comme Flamiche s’y était attendue, et s’est jeté dans l’arène. Il termine d’une traite sa bière et se rapproche d’un air menaçant du réprouvé qui a rétorqué. Le reste de son groupe semble réjoui de la tournure que prennent les événements. Mullog est le seul qui ne semble pas diverti par la zizanie. Quoiqu’il en soit, Noros est en mauvaise posture car les ennemis de tout à l’heure ont décidé de s’allier contre le déchu qui les a interrompus. Il n’en faut pas plus à Lugzana pour se lever à son tour et serrer ses poings de bûcheronne devant les réprouvés.

AUBERGISTE : Allez faire ça dehors ! Maintenant !

Le tenancier sait comment remédier à ce genre de situations créées par ses clients ivres. Il utilise un pouvoir de télékinésie pour ouvrir la porte à la volée et faire danser ses balais autour des fauteurs de trouble. L’effet est immédiat et les quatre personnes sortent. Leur mouvement est suivi en masse par le reste des déchus et par d’autres curieux qui s’amassent au pas de la porte, leur pinte à la main. Flamiche se fait finalement convaincre par son instinct grégaire et suit le mouvement ; elle ramène sa pinte jusqu’à la fosse du spectacle improvisé. Qui va frapper le premier ? Où va-t-il, ou elle frapper ? Des camps commencent déjà à se former parmi le public. Les hommes crient surtout pour Lugzana, échauffés à l’idée de voir une femme se battre. Le fait de soutenir un camp précis entraîne Flamiche dans la folie générale et bientôt, elle crie aussi fort que les autres, soutenant aussi la forte Lugzana.

Non-loin de là, des portes s’ouvrent et des parents réveillés sortent avec leur bougie. Quand ils découvrent l’origine du tapage, certains disparaissent dans leur bicoque pour retourner à leur sommeil réparateur, tandis que d’autres, les plus motivés, s’amassent près des buveurs qui n’en sont encore qu’au stade de la provocation. Flamiche s’attend à une bataille aussi sale qu’épique et trépigne d’impatience. Et puis, enfin, le premier coup part. C'est un des réprouvés qui l'a donné à Noros. Ce dernier n'a même pas tenté de l'esquiver : il s'est complètement donné, afin de soupeser la force de ce dernier, sûrement. En tous cas, c'est assez violent car son nez se met à saigner instantanément et il a reculé d'un mètre.

Dès que le premier coup est parti, chacun d'eux est entré dans une bataille endiablée : cela a donné le coup de feu à Lugzana qui n'attendait que ça. Elle fait un grand pas vers le second réprouvé et lui met une droite qui aurait fait rougir les meilleurs forgerons du village de Flamiche. Les coups s'échangent et mêlent le sang à la saleté. De leur côté, le public est plus enflammé que jamais: tout le monde a trouvé son camp et le soutient. La bélua crie pour Lugzana tout en buvant sa bière. Elle semble largement dominer le réprouvé qui n'avait pas assez monté sa garde, certainement amadoué par le fait que ce n'était qu'une femme. Il le regrette maintenant, car il est plaqué au sol par la colosse et encaisse des coups à n'en plus finir. Autant dire que ça a été rapide de son côté. Mais Noros, quant à lui, a plus de problèmes. Son assaillant est certes alcoolisé, le déchu l'est encore plus. Leur bagarre est moche. Le réprouvé rate la moitié de ses coups et Noros esquive des coups imaginaires. Ils sont lents et crient des menaces incompréhensibles, la bouche empâtée de bière. À un moment, alors que le réprouvé met un coup de poing dans l'épaule du déchu, il répond par un coup de pied et provoque sa propre chute. Les deux hommes ivres s'écrasent dans la terre. Le réprouvé tombe sur une épine qui lui écorche le cou ; sa douleur a pour effet de redoubler sa colère et il profère ses menaces encore plus fort, comme si cela le rendait plus convaincant. Evidemment, ce n'est nullement le cas et face à cette bagarre pitoyable, les spectateurs les huent et repartent chacun dans leur coin. De son côté, Lugzana a complètement anéanti l'autre réprouvé qui est maintenant allongé en position latérale, dormant comme un loir, mais salement amoché tout de même. Elle semble fière, même soulagée, et ne manque pas de se vanter auprès des autres. Les déchus soulèvent Noros, misérablement affalé sur son assaillant, et l'emmènent à l'intérieur de l'auberge, en direction de sa chambre. Il aura moins brillé que Lugzana, c'est sûr. Encore envahie par la fièvre de la bagarre, Flamiche crie à Lugzana, tout en rejoignant Mullog et ses deux congénères sur le comptoir :

FLAMICHE : Tu lui as appris une de ces leçons ! Ah, si je pouvais avoir une poigne comme la tienne !

L'admiration de la bélua pour la déchue ne fait que redoubler son ego. Elle s'adresse à Flamiche avec une sympathie soudaine et ne s'arrête plus de faire gonfler sa fierté, engloutissant comme son oxygène les compliments de Flamiche. Autant dire que l'orgueil est le péché qui ressort le plus de sa personnalité. La bélua a complètement oublié son voyage, trop heureuse de trouver un modèle à suivre. Lugzana lui donne des leçons improvisées sur ses petits secrets, comme elle les appelle, pour gagner toutes les bagarres improvisées. Puis vient l'heure où l'aubergiste renvoie tout le monde pour dormir. Flamiche n'a pas de chambres, mais Lugzana lui propose de partager la sienne, rapidement interrompue par Namouras qui lui propose son propre lit avec un sous-entendu tout sauf subtil. Cela ne manque pas de faire rire Lugzana et Mullog, derniers déchus restés à boire avec Flamiche. Cette dernière accompagne Lugzana jusqu'à sa chambre et une fois arrivée, elle s'empresse de lui montrer sa collection d'armes. Elles discutent un moment et finissent par s'endormir.
*

Le matin se révèle très douloureux pour Flamiche. Si le groupe de déchus est habitué à boire à l'envi sans plus en subir le contrecoup, la bélua est touchée de plein fouet et le réveil est difficile. Elle essaie de suivre le rythme des déchus, notamment quand ils partent de Trap en prenant un rythme de marche trop rapide pour elle. Sur le chemin, Flamiche se sent beaucoup plus en sécurité, entourée par les six déchus qui accepté qu'elle les accompagne. Elle se sent très chanceuse de pouvoir marcher à leurs côtés. Evidemment, elle ne se pose même plus la question de savoir s'ils sont réellement honnêtes avec elle : elle se persuade de ne pas y penser, se disant que tous les êtres maléfiques ne veulent pas forcément du mal à tout le monde. D'un côté, elle espère encore plus qu'ils puissent lui apporter des bonnes choses, surtout biaisée par le charisme de Lugzana qu'elle admire de plus en plus. Au cours de l'après-midi, elle poursuit ses leçons avec elle pendant une pause, et elle lui offre même plusieurs bagues-armures. Pendant les entraînements, elle n'y va pas de main morte avec Flamiche, mais c'est ce qu'il lui plaît, d'une certaine façon : avec eux, elle n'a pas l'impression d'être traitée comme une enfant. C'est bien différent que dans sa famille de béluas ou encore du temps où elle était avec Etincelle et Ovilyn.

Aucune anicroche ne les interrompt dans leur première journée de voyage ensemble. Le soir, ils retournent ensemble dans une auberge et il se passe la même chose que la veille : Noros et Lugzana provoquent une bagarre, mais de leur propre chef, cette fois, sans que leurs adversaires n'aient rien demandé. Si Flamiche les aurait blâmés pour cela en se positionnant d'un point de vue extérieur, en faisant partie de la bande des déchus, elle est du côté des gagnants et cela chasse les protestations de sa morale.

Petit à petit, elle changeait par mimétisme, sans réellement s'en rendre compte. Flamiche se prenait pour une adulte, mais elle n'était encore qu'une adolescente et elle cherchait désespérément un moyen de s'affirmer, de faire ce qu'elle n'avait jamais osé faire avant. Elle souhaitait devenir l'opposée de ce qu'elle était, enfant. Au fil des jours de voyage qu'ils passèrent, Flamiche se surprit à s'attacher énormément à chaque déchu du groupe : ils ne se prenaient pas la tête, ils faisaient ce qu'ils voulaient comme ils voulaient, comme si leur vie n'était obstruée par aucune limite. Elle finit même par accueillir leur mode de vie et fit des écarts, pendant ces jours, que sa famille ne lui auraient certainement jamais permis. Elle céda même aux avances de Namouras. Ces accords de confiance, elle les regretterait bien assez tôt, mais elle était loin d'imaginer qu'une désillusion l'attendait à destination.

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Lun 18 Jan 2016, 09:16

[Retranscription du début]

Quelques heures plus tard, Flamiche se retrouve une fois de plus à se faire payer un verre par des déchus. Elle est à Avalon en compagnie du groupe de repentis qu’elle a sauvé malgré elle. L’aura qu’ils lui renvoient n’a rien de pareil à celle qu’elle percevait avec le groupe maudit de Mullog. Tout à fait à l’aise, elle discute avec une femme qui lui ressemble beaucoup. Angélique. Curieux qu’elle n’ait pas changé ce nom depuis qu’elle est tombée à Avalon, d’ailleurs… Flamiche se promet d’éclairer ce mystère plus tard.

ANGELIQUE : …et en fait, ma montre était chez lui ! Ha ! Tu le crois ?
FLAMICHE : Nooonn !

Elles échangent des anecdotes futiles, mais divertissantes après cette longue journée. Entre deux rires, la déchue boit une gorgée de bière et Flamiche l’imite, laissant un court silence se faufiler entre elles.

ANGELIQUE : Alors, tu vas t’entraîner avec le ranga d’Emilian ?

La bélua touche d’instinct l’arme qu’Emilian, le déchu le plus gentil de tous, lui a offert de bon cœur. Il l’appelle le ranga et lui a expliqué que cela résulte d’une tradition familiale chez son meilleur ami… ou plutôt chez son aimant, si elle a bien deviné. Le ranga, c’est une pièce de bois sculptée en forme de croissant de lune. Il est arboré de pics de métal qui ne sortent que quand le projectile est lancé. Il est sculpté de façon à ce qu’il revienne vers son destinataire quand il est lancé. C’est astucieux et unique, pour sa faible culture en la matière, en tous cas. La bélua été tellement impressionnée par la démonstration d’Emilian qu’il a décidé de le lui offrir, en l’échange de quelques services qu’elle lui rendrait quand elle arriverait mieux à contrôler sa transformation en ours brun. Elle avait déjà eu assez de mal à redevenir humaine pour jouer avec son pouvoir.

FLAMICHE : Oh oui, tous les jours. Il est possible que… ça me retienne dans la région quelques temps. Quel dommage !

Angélique et Flamiche rigolent avec insouciance, l’esprit embrumé par les effets grandissants de l’alcool. Les prochains jours seraient pleins de surprise pour la bélua qui venait de loin.

*

ANGELIQUE :  Flamiche ? Viens voir.

La bélua suit la déchue alors qu’elle ouvre la porte de chez elle. Toutes ses pensées sont tournées vers sa famille de bélua adoptive ; l'ivresse de la veille s'est envolée, elle est revenue à la réalité. Flamiche imagine leurs réactions en la voyant se transformer en ours. Seront-ils fiers ? Noa, c’est certain, le sera. Mais qu’en est-il de grand-mère… ? Alors qu’elle est perdue dans ses pensées positives, Angélique, elle, arbore un air on ne peut plus sérieux. Flamiche se fiche bien de ce qu’elle a à lui dire ou à lui montrer : elle ne lui manquera pas. Elle veut juste repartir.

ANGELIQUE :  Je m’excuse pour hier… et, euh, tiens, ta stèle. Oui, je l’ai volée hier. Tu vois, ma vie est toute nouvelle ici et je commence tout juste à m’adapter… tu m’as aidée, Flamiche, vraiment. Et j’aimerais que tu restes ici un peu plus longtemps.
FLAMICHE : Euh, pardon ? Tu me dis ça juste au moment où je m’en vais ? T’as de l’espoir ! Et puis tu crois vraiment que je vais te pardonner alors que t’as volé ma stèle ? T’es pas fatiguée de t’enfoncer ?

Aux remontrances de la bélua ours, la déchue s’écrase sur elle-même. Cela étonne Flamiche : elle se serait attendue à ce qu’elle réplique où à ce qu’elle fasse encore sa mauvaise tête. Peut-être était-elle de bonne foi, contre toute attente… il ne faut pas oublier qu’elle n’a été bannie de la Citadelle il y a peu seulement. Sa volonté de rédemption est sûrement réelle et si c’est le cas, Flamiche doit la convaincre à poursuivre cette voie. Quelques jours en plus à Avalon…juste le temps de visiter… la bélua a hâte de retourner chez les siens mais ce voyage l’a énormément épuisée et elle regrettera de partir d’un lieu aussi intéressant sans l’avoir découvert. Et en plus, cela lui donnerait plus de choses à raconter à sa famille. Une chance de plus de gagner leur fierté. Pour de bon.

ANGELIQUE :  Je te paierai tout, je te le jure ! Et je te ferai visiter Avalon ! Tu découvriras notre culture… enfin… la culture qui est en train de devenir la mienne… et puis j’ai encore peur de sortir de chez moi, mais avec une forte tête comme toi pour me protéger… alleeeeez, dis oui, Flamiche !

Devant la soumission de la déchue, la bélua essaye de retenir son sourire, mais elle est tiraillée par l’envie d’éclater de rire. C’est trop drôle de la voir réduite à cela alors qu’hier encore, elle faisait la maligne. Elle hésite même à la pousser à bout alors qu’elle est déjà convaincue. Et puis… bon… il y a son ami canon qui l’intéresse. Si elle restait plus longtemps et qu’elle aidait l’amie du déchu, peut-être qu’elle arriverait à se faufiler dans une ouverture… et tenter sa chance.

FLAMICHE : J’hésite. Après tout, tu m’as l’air bien lunatique. Je fais quoi si je retarde mon départ et que tu recommences à t’énerver, hein ?
ANGELIQUE : Je… tu sais quoi ? Je te donne ma chambre. Ne fais pas ces grands yeux, je suis sérieuse.

Cette fois, elle est au bord des larmes. Flamiche l’a presque poussée à bout, c’est certain. Elle refoule l’envie d’aller plus loin, jusqu’à l’extrême, et cède.

FLAMICHE : D’accord, je vais y installer mes affaires.

Et ce fut le début de la cohabitation. Si la bélua comptait y rester seulement quelques jours, la belle ville d’Avalon la retiendra bien plus longtemps que cela. Elle ne savait pas non plus qu’elle tomberait dans le traquenard de la ville, celui qui menait à tous les péchés, tout comme Angélique qui se détacherait bien vite son idée de rédemption.
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Comme l'ours attiré par le miel [Solo | Flamiche]

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