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 Un Corps, un Père, une Ombre

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Jeu 01 Oct 2015, 13:05

Chess était venu rejoindre Yulenka, prenant place à ses côtés tandis que la jeune fille attendait une réponse de son père. Raeden arrêta alors de faire le pitre... Pour mieux caser une ultime réplique qui balaya toute suspicion de folie chez lui. Chess et Alice n'y survécurent pas, et tous deux éclatèrent sous le joug d'un fou rire puissant qui leur secouait les côtes. Raeden pondre un œuf, c'était l'ultime vision qui vous achevait un Liddell. Sa mission accomplie, Raeden en profita pour se rhabiller et effacer les dernières preuves de ce qui venaient de se passer. Et pendant que sa fille et son gardien se tenait l'un à l'autre pour essayer de faire face à leur hilarité, la réalité rattrapa l'ombre. Si jamais quelqu'un venait à apprendre ce qu'il venait de se passer.... il ne pouvait pas se le permettre ! Profitant que les deux zigotos soient obliger de reprendre leur souffle, il les menaça d'un empoisonnement culinaire forcé si jamais l'un d'eux osait parler. Chacun parvenant à retrouver son calme au prix d'un gros effort, ils essayèrent tous les deux de répondre au paternel, donc la crédibilité venait de prendre un méchant coup. Mais c'était pour la bonne cause, donc personne ne lui en tiendrait rigueur.... Sauf peut-être pour quelques boutades !

Ne... ne t'en fais pas mon petit poussin.... pfffrrr

-Même si on le disait, hé hé, personne ne nous croirait !

Alice avait eu du mal à garder son sérieux suite à la plaisanterie lancée par Chess. Sentant son autorité vaciller, même temporairement, le patriarche insista sur sa menace, affirmant qu'il devait lui rester encore quelques cucurbitacées dans leur maison. Chess et Alice froncèrent les sourcils en s'imaginant la tête que devaient avoir les légumes à l'intérieur..... Rien qu'en les épluchant, c'était un coup à tomber malade comme un chien ! Tandis que Yulenka grimaçait à cette idée, Chess rétorqua.


Même pour toi il serait plus sage de ne pas toucher à ces choses, on ne sait pas ce qu'il pourrait se passer à leur contact.

Chess fit un petit bond sur le lit alors que Raeden vint prendre sa fille dans ses bras, presque la capturer. La jeune fille l'observa, se demandant ce qu'il fabriquait. Son père l'embarqua ainsi vers la fenêtre le plus proche, et ouvrant cette dernière, il s'envola à l'extérieur, toujours son enfant dans les bras. Yulenka ne savait toujours pas ce qu'il avait en tête. S'il voulait un instant seul avec elle, pourquoi l'empêchait-il de sortir ses ailes ? Il avait peur qu'elle ne s'enfuit ? Les puissants bruissements d'ailes étaient autant de mètres qu'ils prenaient en altitude, et il montait encore, et encore, jusqu'à ce que l'air ne vienne à manquer..... Et là, il se laissa tomber en chute libre, tenant toujours Alice dans ses bras. Au début, sa fille ne comprenait pas du tout ce qu'il était entrain de faire. Mais alors que son interminable chevelure saphir était soulevée dans les airs, ondulant comme de furieuses flammes bleues, elle réalisa. Ce laisser tomber dans le vide..... Pour déployer ses ailes au dernier instant.... Un des jeux favoris que elle et Elrik avaient.... Que tous les jeunes anges aimaient. Mais rarement leurs parents ! D'ailleurs Faline ne manquait jamais de gronder ses deux garnements s'ils avaient l'audace de s'adonner à ce genre de jeu dangereux en sa présence.

Ils en avaient eu des sermons donnés et des oreilles tirées lorsqu'ils récidivaient un peu trop. Et aujourd'hui.... la sensation enivrante de la chute libre était de nouveau là. Se laisser aller complètement, sentir l'air qui s'engouffrait partout, sa chevelure s'agiter, la vitesse, l'adrénaline.... Doucement, Alice se mit à sourire, les souvenirs agréables venant apporter un peu de baume à ce cœur si mal traité ce derniers temps. Pendant leur chute libre, elle lâcha avec nostalgie un doux sourire aux lèvres.


-Elle nous verrait, elle te passerait un savon de tous les diables....


L'image de son père un peu penaud face à la mine courroucée de sa mère amusa Alice qui riait doucement. Mais à croire que le sort avait décidé d'avoir le sens de l'humour. Chess observait par la fenêtre, attendant le retour de ses protégés.... lors qu'il les vit tous les deux passer comme des flèches, en chute libre, prêt à s'écraser sur le sol. Le coeur de Chess cessa de battre l'espace d'une seconde. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pourquoi Raeden tombait ? Yulenka aurait-elle finalement craqué et explosé dans les airs ? Il s'était déjà téléporté dehors, lorsqu'au dernier moment, Raeden déploya de nouveau ses ailes, remontant brusquement dans les airs. Chess observa incrédule la scène avant de finalement comprendre. Non.... il n'aurait quand même pas.... Puis la vérité s'imposa, et le félin sentit la moutarde lui monter au museau. Il rejoint le père et la fille, visiblement très contents de leur coup, et commença.... à passer une soufflante à Raeden !

Raeden ! Non mais tu crois vraiment que c'est encore de ton âge ce genre de bêtises ?! Et tu embringues ta fille dedans en plus ?! Et son éducation alors ? Tu penses lui donner quel exemple là hein ?! Tu trouves ça normal que tu lui fasses prendre ce genre de risques ?!

Alice éclata de rire en entendant Chess rouspéter son père. Si ce dernier avait du se croire revenu dans les années de sa jeunesse, quand Chess était là pour le surveiller, Yulenka elle trouva la coïncidence excellente, elle se tourna vers son père et répliqua.

-Voila, elle aurait exactement dit ça !
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Jeu 01 Oct 2015, 15:04

Ils s'étaient marrés tous les deux, le félin et la fille. Ils s'étaient même fendus la poire et en avait rajouté une couche. Quelque chose disait à Raeden que l'affaire était bien loin d'être terminée. Oh, bien sûr, comme l'avait si judicieusement fait remarquer Alice, personne ne les croirait si un jour, il leur prenait l'envie de parler de toute cette histoire à quelqu'un. Après tout, il suffissait de jeter un regard à l'Immortel en temps normal pour rapidement se rendre compte que c'était totalement impossible de sa part d'agir de la sorte ! Mais rien n'empêchait Chess et la fille Liddell de ressortir cette péripétie à la tête de l'Ombre pour le taquiner ou l'embarrasser quand cela leur chanterait ou qu'ils en ressentiraient le besoin.

Mais l'affaire serait oublié pour un temps. Les actions qui suivirent, orchestrée par le Paternel, y veillèrent. L'être de la Mort s'était élevé dans le ciel, en tenant fermement l'être du sang dans ses bras, toujours plus haut, comme pour pulveriser les nuages et décrocher le ciel. Le sol se faisait de plus en plus lointain, chaque élément se réduisant rapidement en grain de poussière. L'air se rafraîchissait jusqu'à former des cristaux de glace autour d'eux. Alors seulement à ce moment là l'Ombre jugea qu'il était assez haut. Faisant retourner son corps, et donc celui de Yulenka, pour avoir la tête en bas … il se laissa purement et simplement tomber en piquet. Un boulet qui dévalait du ciel à toute vitesse, les ailes fortement rabattues contre son dos pour qu'elles ne soient pas arrachées par la violence du vent qui fouettait chaque parcelle de leur corps. Il avait toujours adoré faire ça, depuis son plus jeune âge. Et il savait combiencela plaisait aussi à Alice, lorsqu'elle était enfant et qu'elle s'y attelait avec son grand frère. Bien évidemment, une fois adulte, quand on voit ses enfants s'adonner à de telles choses, on trouve soudain la situation beaucoup moins euphorisante ! On trouve même cela totalement irresponsable en imaginant ce qui pourrait arriver à leur petit cor s'ils n'arrivaient pas à ouvrir leurs ailes à temps et à reprendre la situation en main.

Aucun doute quand à l'identité d « elle » que mentionna la vampire. Faline, sa femme. Il était certain que ça aurait exactement été ce qu'elle aurait fait si elle l'avait surpris à faire une telle chose. Surtout en entrainant sa fille dans l'histoire ! Il secoua la tête en souriant en s'imaginant parfaitement la scène, elle, les poings sur les hanches, les sourcils froncés, les petites faussettes de colère autour de ses yeux, qui le faisait tant craquer. Quelque soit la situation, elle avait toujours été magnifique à ses yeux. Et qu'elle ne soit plus là ne changeait absolument rien aux sentiments qu'il ressentait toujours pour elle.

Passant en trombe devant la fenêtre par laquelle ils étaient sortis quelques instants plus tôt, l'Ombre fit un clin d'oeil au félin, mais celui-ci n'eut pas le temps de le remarquer. Le sol se rapprochait de plus en plus. L'homme retrouva son sérieux, entièrement concentré sur la tâche qui allait suivre. En effet, s'il déployait ses ailes et se redressait une seconde trop tard, s'en était finit d'eux deux. Brusquement, son empennage s'ouvvrit de toute son envergure tandis qu'il mettait toute la puissance qu'il avait dans ses ailes, pour remonter. Les muscles de ses dernières poussaient des cris de protestation et des hurlements de douleur, mais c'était une douleur saine et claire, une joie simple et enfantine. Puis enfin, doucement, Raeden se reposa au sol, relâchant lentemeent Alice. Il allait dire quelque chose lorsque Chess arriva en trombe et commença à passer un savon à l'Immortel. Bien évidemment, la vampire ne se gêna pas pour éclater de rire et faire remarquer que ça aurait presque mot pour mot ce qu'aurait dit sa mère à son mari pour une telle action.

Le Passeur, quand à lui, regardait le gardien des Liddell pousser sa gueulante. Il y avait des choses qui ne changeait jamais. Que l'on ait 200 ans ou bien 20 ans, cela faisait toujours le même effet que de se faire sermonner par Chess. Sauf que là, l'ex-ange ne laissa pas le félin avoir le mot de la fin. Il attrapa le félin dans ses bras et redécolla aussi promptement qu'il avait attérit, se mettant à faire des cabrioles dans le ciel, enchaînant les loopings, les piquets, les virages brusques.


Alors, tu disais quoi déjà, vieux chat?

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Jeu 01 Oct 2015, 15:57

Tout se passait assez vite. Chess affichait une mine renfrognée, surtout que Yulenka semblait se moquer de lui pour une raison qui lui échappait complètement. Et le pauvre matou n'était pas au bout de ses peines. Car quand un Liddell avait décidé qu'il n'en ferait qu'à sa mauvaise tête, il fallait s'attendre à tout. Et ainsi, sans prévenir, Raeden s'empara du félin entre ses gros bras, et décolla promptement avec lui, lui empêchant toute fuite. Alice observa le duo comique s'envoler dans les airs, et enchaîner ensuite toute une série d'acrobaties aériennes à vous retourner l'estomac ! Le pauvre félin commençait à avoir du mal à savoir si son cerveau était encore à l'intérieur de son crâne, ou s'il avait été éjecté au détour d'une acrobatie. Raeden lui, semblait bien s'amuser. Non seulement il faisait son sale gosse, mais en plus, il narguait et provoquait sans vergogne et avec une taquinerie enfantine son vieux gardien. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas fait ainsi tourner en bourrique ? Certainement pas depuis des siècles.... Un sacré retard qu'il semblait avoir juré de rattraper en une fois ! Le pauvre félin dut faire un effort pour parvenir à rassembler ses esprits et arrêter de pousser des "weooooooooooooon" paniqués.

Mais Raeden n'allait pas s'en tirer comme ça ! Il avait appris à mater cette forte tête depuis qu'il était enfant, et visiblement, c'était l'heure de la piqûre de rappelle ! Profitant de la proximité qu'il avait avec l'ombre, il lui attrapa l'oreille entre ses dents et commença à lui tirer, dans les règles de l'art. Tout en faisant, il lui dit.


Vieux Chat ?! N'oublie pas que toi aussi tu ne seras jamais assez vieux pour recevoir une bonne correction si tu commences à dépasser les bornes, sale gosse ! Maintenant repose moi avant que je ne compte jusqu'à trois.


Des corrections, il n'en avait heureusement pas donné souvent à Raeden. Les Liddell n'étaient pas des mauvais bougres de manière générale. Mais le peu qu'il avait pu lui donné, il savait qu'il s'en souvenait encore, et qu'il s'en souviendrait toute son éternité. Mais le félin se doutait bien que ça n'irait pas jusque là. Raeden avait juste eu envie de l'enquiquiner et de faire son vilain môme. D'où la menace de compter jusqu'à trois, comme lorsqu'il était enfant. Raeden arrêta donc d'embêter son gardien, et revint rejoindre sa fille, qui n'avait pas perdu une miette du spectacle, et qui avait bien rit aussi en voyant la tête catastrophé de Chess dans les airs ! Cela lui apprendrait à l'avoir honteusement balancé à son père tout à l'heure ! Chess n'était pas mécontent de retrouver le plancher des vaches, et laissa volontiers le père retrouver sa fille. Celle-ci alla aussi à son encontre et lui dit.

-Tu as l'air de reprendre des forces ici.... Tu devrais rester quelques temps à la forteresse. Au moins le temps de te reposer et de te refaire une santé. Je serais plus rassurée de t'avoir près de moi.... Et puis ça nous permettra de passer plus de temps ensemble tout les deux. Je vais te demander à Lyzzie qu'on prépare une chambre dans mes quartiers. Tu ne seras jamais loin ainsi !

Des fois qu'elle ait pu lui demander son avis.... mais non ! La vérité était qu'elle ne voulait absolument plus qu'il parte. Elle voulait qu'il reste avec elle, auprès d'elle. Elle ne voulait plus le voir disparaître du jour au lendemain, sans la moindre explication, et ce pendant des mois. Elle avait besoin de lui, de sa présence. Besoin de rire ensemble et de vivre ensemble à nouveau.... Et si Raeden avait eu quelque part l'idée de vouloir refuser pour quelques raisons que ce soit, Alice le regardait avec un regard si implorant et désireux, qu'il n'aurait jamais eu le cœur de refuser à sa fille quelque chose d'aussi naturel et sain que sa présence. Il était son père, et il serait surement le dernier à lui refuser d'être là pour elle.
713 mots
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