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 Outrage aux créatures (pv Lillian)

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 19 Mai 2015, 13:30

Le monde s'effondrait de toute part, aussi facilement que les terres fertiles d'hier étaient devenues les terres arides que tous connaissaient en ce temps. L'éruption du volcan avait fait des ravages jadis, comme en faisait cette présente guerre déraisonnable. Sa couronne sur la tête, Mitsuko ne bougeait pourtant pas de son trône ombragé. Reine des Mages Noirs, elle ressentait le brasier, la terreur et la douleur avec une infinie satisfaction. Elle était l'instigatrice de tout ceci et en était fière. Devant elle, ses fidèles étaient prosternés et nul n'osait la regarder réellement. Ils avaient peur et ils faisaient bien. Un règne de terreur avait commencé dès que ses pas l'avaient mené sur le trône et il continuerait encore pour longtemps. Pourtant, chose étrange, au fond de la pièce, une silhouette approchait sans hésitation aucune. Un silence avant qu'Orion n'ouvre la bouche, ce fantôme du passé. « Tu peux tromper ton monde, Mitsuko, mais moi, je sais qui tu es... ». Et il se mit à rire, tel un dément, tel un fou, comme si cette soirée au Manoir Taiji revenait des temps anciens, cette soirée où ils avaient dansé un tango endiablé mené uniquement par l'état instable du Magicien qu'il était alors.

La peur la réveilla. Redressée dans son lit, Mitsuko se mit à fixer les ombres de la pièce, comme si elle y cherchait un quelconque danger. Au niveau de sa nuque, ses cheveux étaient légèrement humides, le cauchemar l'ayant fait transpirer. Elle n'en avait pas l'habitude. Jamais par le passé elle avait connu cet état. Jamais elle n'avait eu véritablement peur. Le contrôle qu'elle avait toujours exercé sur ses sentiments et sur ses émotions grâce à la magie lui avait assuré jusqu'ici une vie paisible dans laquelle ses démons restaient profondément enterrés et où ses déceptions étaient annihilées sans le moindre remord. Mais, à présent, les choses étaient différentes et peut-être que son Destin, finalement, était de rattraper tous les siècles qu'elle avait passé sans écouter sa véritable nature. Mais pour être Reine, pour survivre, il fallait faire des choix et le sien avait été de se cacher derrière les masques qui l'arrangeaient le plus. Sans cœur, impitoyable ou, au contraire, faussement compatissante, elle avait joué de ses dons sur tous les tableaux, oubliant d'être elle-même, tout simplement. Sa personnalité n'avait été qu'un tissu de mensonges et, malheureusement, humaine, elle ne pouvait plus mentir, plus contrôler.

La nuit aurait été complète si la lune n'avait pas éclairé le ciel. Aussi, elle permit à la jeune femme de se lever et de marcher jusqu'à la fenêtre sans trébucher. Elle soupira, croisant les bras comme pour se rassurer. Elle ne souhaitait pas rester enfermer et même si elle savait qu'il était dangereux pour elle de sortir, elle préférait prendre l'air, se changer les idées. Orion était un fantôme du passé qu'elle ne désirait plus voir apparaître dans ses rêves, comme tous ceux qu'elle avait côtoyé, qui l'avaient aidé ou qu'elle avait aidé à façonner un monde chaotique. Elle ressentait des remords, énormément de remords. Mais elle ne pouvait faire autrement que faire face, essayer. Et puis, elle se sentait seule.

Elle attrapa un long manteau noir avant de l'enfiler et de fermer les boutons pour dissimuler sa chemise de nuit. Elle ne sortirait pas longtemps de toute façon, juste quelques minutes. Chaussures aux pieds, elle ne prit même pas le temps d'attacher sa longue chevelure blonde, s'aventurant dans les petites rues pavées du village. Nul bruit ne venait troubler la nuit si ce n'étaient ceux que faisaient les animaux nocturnes. Néanmoins, plus loin, dans la taverne, des hommes parlaient d'une étrange disparition, un enlèvement même semblait-il, un outrage aux Créatures vivant au sein du Cœur Bleu. Mais pour le moment, tout ceci était très loin des considérations de Mitsuko. Non, tout ce qu'elle voulait était retrouver un semblant de paix, un semblant de calme. Pourtant, dans les ruelles sombres, elle avait peur. Elle essayait de se rassurer comme elle le pouvait, se disant que personne ici ne lui voudrait le moindre mal. Malheureusement, sa capacité à raisonner n'avait pas connu le même effondrement que sa magie : elle mesurait un mètre cinquante sept, elle était frêle, sans force. N'importe quelle personne pourrait l'assommer sans aucun soucis. Pour cette raison, elle préférait rester prudente, se faire discrète, le visage à demi-caché sous la capuche de son manteau. Néanmoins, elle se sentait comme observée... à moins que cela ne soit que le fruit de l'imagination de la femme apeurée qu'elle était ?

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Dim 19 Juil 2015, 16:46

Tout avait commencé sur la montagne de l’eldewiess enneigée, il y avait quelques siècles. Quelques jours. Quelques heures ?
Dans un espèce de tourbillon de coton, Lillian revoyait nettement les contours de cette fille, de ses ailes dépareillées qui, dans son souvenir, l’encadraient comme un glorieux écrin. Il revoyait son visage, non pas comme dans un rêve ou comme dans un souvenir, mais aussi nettement que si leurs deux nez s’étaient trouvés face à face. Il pouvait presque sentir le souffle de l’inconnue dans sa figure. Son parfum se perdait en volutes au goût métallique familier.
Il lui semblait qu’elle disait quelque chose, mais quoi ? Sa voix se perdait dans le lointain. Elle évoquait le froid qu’il faisait, et cela lui paraissait parfaitement idiot. Il était tiède, lui. D’ailleurs, il se penchait vers elle sans l’écouter, le regard fixé sur ses lèvres.
Il se rendit compte qu’elle n’avait pas d’ailes ; ou plutôt, plus d’ailes. Leur souvenir traçait dans la neige une image vermeille de l’enfer. Il s’en rendit vaguement compte, tandis que les ténèbres l’avalaient.

Et ce fut la chute.

La pierre l'accueillit comme elle sait si bien le faire ; brutalement. Il ne se rappelait plus s’être endormi. Par contre, il se rappelait assez bien s’être roulé en boule à même le sol de ce cellier. Une pile de rats passablement exsangue accueillit placidement son réveil, et il détourna le regard, écoeuré.

Et puis, il sursauta. Cette cave ne lui appartenait d’aucune manière. Il lui revint brusquement qu’un bateau l’attendait quelque part. Se redressant d’un coup, il décida d’ignorer ses muscles un peu malmenés pour observer la cave avec appréhension.
Vide.
La porte était fermée. Le silence accueillit un soupir de soulagement de sa part.

Le vampire secoua la poussière de ses cheveux, avant de machinalement les ramener en arrière. Ils retombèrent, comme toujours, au beau milieu de son champ de vison, mais cela ne l’empêcha pas d’examiner la pièce un peu plus calmement. Lillian se rappelait vaguement s’y être engouffré sans réfléchir dans un moment d’angoisse, mais à présent, les murs humides lui inspiraient un sentiment urgent de claustrophobie.

Sortir, il fallait sortir.

Ignorant un instant quelques battements de coeur désordonnés, il prit mille précautions pour entrebâiller la porte, guettant un rayon de soleil. Et, soulagé, s’engouffra sans plus de cérémonie dans l’accueillante et familière fraîcheur des nuits de la région. Le lac de la transparence était un vieil ami ; le genre de confident qui sait garder pour lui les secrets compromettants. On ne le voyait pas d’ici, mais sa présence toute proche avait quelque chose de rassurant. Ou en tous cas, Lillian tâcha de s’en convaincre en faisant quelques pas dehors, jetant aux alentours de petits regards inquiets.

Il s’arrêta dans une petite ruelle entre deux maisons, histoire de reprendre son souffle et ses esprits.
Restons calmes. A droite comme à gauche, le silence et la pénombre se disputaient à qui serait le plus inoffensif. Le vampire ne savait plus avec exactitude dans quel village il se trouvait - les souvenirs de la veille se mélangaient obstinément avec la perspective d’une migraine, et une figure angélique un peu ambivalente -, mais il connaissait assez bien la région pour savoir qu’elle n’était rien de moins que paisible et inoffensive.
Ce n’étaient pas quelques ombres un peu plus allongées que la moyenne et deux ou trois éclats de voix en provenance d’une quelconque taverne qui allaient le remuer.
Si ?

Lillian détestait les villages. Du fond de son coeur, et d’autant plus qu’il y avait passé la plus grande partie de sa vie. Les villages étaient petits et étouffants. Les gens y avaient les yeux ouverts, et les étrangers tout comme les disparitions y passaient difficilement inaperçus.

Et d’ailleurs, puisqu’on en parlait...
Ressaisis toi, Lillian. Prendre un air présentable. Jouer le magicien gentil. Rester calme. Rien de très compliqué.

Il épousseta sa veste rapidement, en espérant en faire disparaître les stigmates d’un séjour prolongé entre sa personne et le sol. Elle était d’un bleu crémeux, rehaussée de grands losanges, et neuve, bien qu’un peu poussiéreuse. Sa prédécessrice ayant terminée, pleine de sang, dans les mains de cette inconnue au souvenir tenace, il s’en était procurée une autre en profitant d’une caravane marchande endormie, croisée plus haut.
Il revint à ses cheveux - qui retombèrent encore une fois dans sa figure - , décrispa les muscles de son visage, prit une grande inspiration, et entreprit avec conviction de faire le tour du patelin.

Il ne tomba pas immédiatement sur la silhouette encapuchonnée. Quelques ruelles désertes, puis un petit repérage de l’endroit, lui tranquillisèrent un peu l’esprit, avant que ce mystérieux manteau noir n’apparaisse dans son champ de vision.
Un peu perplexe, c’est tout naturellement qu’il lui avait emboîté le pas. Suivre les inconnus dans de petites ruelles sombres était devenu sa principale interaction sociale depuis que la nuit l’avait avalé. C’était sécurisant, et d’autant moins risqué qu’il avait l’avantage d’y voir parfaitement clair.

Seulement, cette fois-ci quelque chose clochait. S’il tentait de s’approcher, il remarquait que les ombres qui l’enveloppaient lui faussaient immédiatement compagnie.
C’était un tantinet dissuasif.

Alors, Lillian garda ses distances un petit moment, mais la curiosité ne pouvait le résoudre à laisser filer l’inconnu, dont il ne voyait toujours pas le visage. Il ne voyait pas bien comment l’arrêter d’une manière correcte et polie. Il allait probablement finir par s’arrêter quelque part, entrer dans une maison, et alors il n’y aurait plus rien à faire.

Il sentit plutôt qu’il n’en déduit que l’heure était à l'improvisation hasardeuse. Le vampire se rapprocha un peu, laissant tomber totalement sa couverture d’ombres fuyantes. Et, rassemblant le courage et la conviction disponibles, lança d’un air assuré, avec tout le coffre dont il était capable :

“QUI VA LA ?!”

L’important n’était pas d'essayer de réfléchir à la pertinence de l’opération ; l’important était de prendre un air très légitime.

Peut-être.


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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36417
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 08 Nov 2015, 18:39

Il fut un temps où Mitsuko aurait pu murmurer « Je suis la nuit. ». Ce temps où elle gouvernait les Vampires était pourtant révolu depuis longtemps. Elle se souvenait de l'aisance qu'elle avait à se fondre dans les ombres, à poursuivre ses proies sans que ces dernières ne se doutent un seul instant de ce qui se tramait derrière elles. Parfois même, l'aliénation les emmenait directement entre ses dents aiguisées. Cela dit, elle avait toujours préféré chasser car les émotions qu'elle pouvait ressentir alors étaient délicieuses. La magie n'était qu'un outil pour celle qui avait toujours souhaité se servir de son intelligence pour conquérir le monde. Il n'y avait rien de plus délicieux que de voir un individu, peu à peu, tomber dans ses filets, sans que nul pouvoir n'y soit pour quelque chose. A présent, l'on ne pouvait guère dire que la nuit était une si grande amie. Puisqu'elle savait ce qui se cachait dans les ombres, elle avait d'autant plus peur. Seules sa prestance et son intelligence pourraient l'aider à se sortir d'un mauvais pas. C'était déjà beaucoup mais pas suffisant contre certaines créatures sans cervelle qui attaquaient, impulsives et déterminées. Aussi, au fur et à mesure qu'elles avançaient, une sorte de pressentiment s'empara d'elle. Elle n'osa pourtant pas se retourner, craignant de ne trouver qu'un vide inquiétant derrière son dos. Ignorer la peur n'était pas la solution mais ne pas montrer l'effroi était tout à fait préférable. Prudente, Mitsuko s'attendait un peu à tout. Elle espérait que l'on n'essaye pas d'attenter à sa vie. Les terres des Magiciens étaient assez sûres en règle générale mais il pouvait y avoir des exceptions. Le mal n'avait pas besoin d'invitation pour se glisser dans les ruelles ténébreuses.

L'Humaine sursauta lorsqu'elle entendit la voix s'élever derrière son dos. C'était idiot mais elle s'était attendue à tout sauf à cela. Il s'agissait peut-être d'un membre de la garde qui n'appréciait pas qu'un individu encapuchonné se balade dans les rues ? Elle s'arrêta, restant immobile un instant, attendant une suite à l'interpellation. Il n'y en eut pas. Aussi, lentement, elle se retourna, faisant glisser un couteau de cuisine qu'elle avait emporté avec elle dans le creux de sa main. Ce n'était pas une lame extrêmement imposante ni efficace, mais elle n'avait trouvé que ça en cas d'attaque. Elle le plaçait toujours dans sa manche et, lorsqu'elle avait peur, elle prenait la lame entre ses doigts, de façon à ce qu'elle ne soit pas visible de ses agresseurs potentiels. Elle était faible physiquement, jouer sur l'effet de surprise était plus que conseillé dans son cas. La jeune femme regarda l'homme qui lui avait adressé la parole. Sa veste la rendit perplexe. Il n'avait pas l'air d'être un soldat. Elle ne savait absolument pas qui il pouvait être, ni ce qu'il pouvait être. Un Magicien peut-être ? Ils aimaient beaucoup le bleu, en rapport avec la magie dont ils disposaient mais de là à dire que tous étaient fanatiques de cette couleur, il y avait un monde.

Une fois ses émotions passées, bien qu'elle reste toujours sur la défensive, Mitsuko finit par raisonner véritablement sur la situation. Elle sourit, encore cachée sous son capuchon. « Savez-vous que le protocole exige de d'abord dévoiler son identité avant de demander celle de quelqu'un d'autre ? ». Elle ajouta, un peu plus bas. « Surtout en pleine nuit... J'aurai pu vous tuer si je vous avais pris pour un bandit ou un être maléfique... ». Il valait mieux laisser supposer qu'elle avait une grande puissance plutôt que montrer clairement à son interlocuteur qu'il pourrait l'assommer sans trop de difficultés. Ça faisait partie du jeu politique un peu, montrer à l'autre que l'on pouvait le maîtriser, sans pour autant que cela soit vrai. Celui qui était le plus impressionnant gagnait toujours les combats verbaux. Sur la pratique, en revanche, c'était différent. Mais qui souhaitait attaquer quelqu'un contre qui il était sûr de perdre ? Respirant calmement, du moins, essayant, la jeune femme finit par retirer sa capuche de sur sa tête. Ce n'était pas forcément une bonne idée puisqu'une personne aussi petite qu'elle ne paraissait pas très dangereuse. Certains la prenait même pour une enfant lorsqu'elle était de dos parfois. « Alors ? Qui êtes vous et que me voulez-vous ? ». Elle regarda un peu autour d'elle. Il n'y avait personne hormis eux. Ça ne l'inspirait pas vraiment. Si jamais cet homme avait de mauvaises intentions, elle devrait se débrouiller seule et elle n'était pas franchement sûre d'y parvenir puisque ses émotions parlaient trop à son goût. Elle était susceptible de paniquer, de se retrouver paralyser.

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Dim 14 Fév 2016, 19:22


Wow. Le plan de Lillian s’était arrêté à héler grossièrement l’inconnu. Il n’avait pas prévu de deuxième étape au cas où on lui répondrait.
C’était sans doute une forme de victoire ? Une réponse (un tantinet hargneuse mais soit) et il n’était pas encore été désintégré.

La petite silhouette mystérieuse avait marqué une pause, surprise ou agacée, avant de se retourner. C’était une voix de femme, sûre d’elle et un tantinet moqueuse. Alors, qu’est-ce que ça voulait dire ? Les déductions n’étaient pas son fort, ces derniers temps. Il se reposait presque entièrement sur la petite clochette en dessous de sa voûte crânienne, qui faisait de temps en temps un boucan de tous les diables en criant “DANGER”, et dans ces cas là, il improvisait en général miraculeusement un moyen de se tirer d’affaire.
Loué soit Suris, et son sens de l’humour discutable, qui pousse les petits mortels dans les affres les plus profonds du désespoir mais leur évite une petite mort propre quand l’occasion se présente.

La clochette était suspendue en l’air, hésitante à donner l’alerte.  Alors, petite fille perdue, meurtrière en cavale, fantôme d’une victime décidée à la tourmenter pour toujours, avatar de Drejtesi venu lui apprendre ce qu’elle entendait par justice… hum bon, avoir des idées, encore une initiative regrettable, il allait vraiment devoir arrêter.

En tous cas c’était une voix de femme. Il ne s’était attendu à rien ; son plan s’était arrêté à se demander par quel sorcellerie cette petite silhouette mystérieuse annihilait ses ombres sans même donner l’impression de l’avoir remarqué. Donc, elle prétendait n’avoir rien à faire avec le genre de sinistre personnage que l’on croisait habituellement dans les rues la nuit.
Mais c’est un club très select, mademoiselle, je vous ferais savoir. Et puis, il n’y a pas QUE des créatures maléfiques, et des bandits, il y a aussi des victimes, remarqua-t-il pour lui même.

Enfin, dans un dé à coudre, habité par des magiciens, il n’y avait peut-être jamais ni l’un, ni l’autre.  Alors restons calmes et posés. Lancer une mode n’était pas nécessaire.

“Eh, calmez vous, fit-il. Il avait toujours été d’un tempérament doux. Les paroles conciliantes lui venaient naturellement ; il n’avait presque pas besoin de dévier son attention des hypothèses un tantinet paranoïaques qui continuaient à lui trotter dans la tête pour les prononcer. Personne ne va tuer personne, ajouta-t-il en présentant ses paumes ouvertes, tout en constatant pour lui même qu’il était très circonspect sur la question.

N’empêche que, malgré la menace à peine sous entendue, les paroles de l’inconnue lui inspirèrent plus de soulagement que de peur. Si elle l’avait pris pour un être maléfique. Sans en établir les causes avec autant de clarté, Lillian reprit de l’assurance. Son déguisement de brebis était intact.
Quelques pans de l’inquiétude qui l’enveloppaient encore se détachèrent et s’envolèrent au loin.
Dangereuse ou inoffensive. Peu importait si elle ne l’attaquait pas, quand bien même aurait-elle volé ses ombres et menacé de se débarrasser de lui aussi facilement que d’un rat trouvé dans une ruelle, déplaisant mais facile à exterminer.

Profitant de ce courage pas forcément très rationnel, il ouvrit la bouche pour parler de nouveau ;  mais alors, l’inconnue décida de découvrir son visage.

Sous le coup de la surprise, Lillian se mordit violemment la langue. Quand on a une dentition faite pour déchirer la chair, ce n’est pas recommandé. Un liquide au goût métallique lui emplit la bouche en même temps qu’une douleur aiguë.
Le vampire conserva à grand peine un semblant de contenance.

D’accord, en dépit de sa petite taille, cette inconnue était d’une beauté qui évoquait vaguement une apparition divine.
Au fait, déclara un coin de son cerveau, je ne sais pas si t’as oublié, mais si tu voulais vraiment passer pour un magicien, faudrait peut-être exercer un minimum de contrôle sur toute cette soif de sang.
Parce que, hein. Là c’est revenu.
C’était un plaisir d’être ton cerveau, vraiment.

De fait, pendant une seconde, suspendue en l’air, la soif revint brutalement, comme une douleur brutale qu’on aurait oubliée momentanément, et il lui sembla que tout son être se contractait pour se jeter sur la fille, comme une sorte de guépard blond, habillé en bleu, avec une technique un peu maladroite.

Mais.
Quelqu’un devait prévenir Suris que les blagues les plus courtes étaient les meilleures.

AH-HA ! Fit victorieusement le bout d’imagination qui avait parié sur l’avatar de Drejtesi. Je vous l’avais bien dit ! CQFD. On devrait avoir un FRISSON DE TERREUR qui nous secoue EN ENTIER maintenant qu’on a compris ça, et là on tombe à genoux et tout ça.
Une majorité de ce qui constituait l’esprit de lillian lui adressa un regard profondément consterné. Ça suffisait les absurdités. On était occupé à une manoeuvre urgente, à savoir manger.
Depuis quand on faisait manger ET réfléchir en même temps ?

Ceci dit, l’interruption était suffisante. Pas de frisson de terreur divine, mais Lillian fut coupé dans son élan avant d’avoir esquissé un geste.
Il reprit même miraculeusement ses esprits.

Lillian, tu fixes la dame, tu n’as pas entendu la question, tout ça est très mal élevé. Tuer ou dire bonjour, il faut choisir.
Panique.
Prendre une décision.
Dire bonjour, ce serait dire bonjour.

Il secoua la tête, comme si c’était une technique efficace pour en chasser les pensées indésirables, et se racla la gorge, essayant de faire disparaître toute trace d’égarement de son visage.

“Pardon, je m’appelle Lillian. J’habite de l’autre côté du lac.”

C’était vrai, à quelques années près.
“Je suis juste de passage ; je viens d’arriver, vous m’avez fait peur. Voilà tout.”

Super introduction. Elle allait partir, et il n’allait rien apprendre de plus ! Il fallait tenter de la retenir. Subtilement si possible.
Il fit mine de n’avoir pas remarqué son ton peu amène, son air de rôdeuse, enfin tout ce qui indiquait qu’elle l’envoyait balader avant d’avoir à lui taper dessus.

“Vous sauriez m’indiquer la taverne ?”

Haha, elle allait lui taper dessus, puis partir, bravo.

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Outrage aux créatures (pv Lillian)

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