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 [LDM avril/mai] Marions-les!

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 01 Avr 2015, 16:26


L'Université des Magie - Marions-les

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L'Archimage Kirak fixait la salle de réception qu'il avait aménagé dans l'Université de Magie. Pourquoi ici ? Simplement parce qu'il était un scientifique et que, comme tout bon scientifique, il aimait faire des expériences parfois un peu douteuses. Néanmoins, ce qui était important était sans doute le pourquoi de cette cérémonie. « Père, tout est prêt. ». En réalité, l'Archimage avait un nombre impressionnant d'enfants. Peu enclin à passer des heures au conseil de sa majesté l'Ultimage, il étudiait nuit et jour sur divers sujets. L'un d'eux était la génétique. Aussi, s'il avait mis des femmes enceintes, ce n'était pas pour son bon plaisir mais pour faire avancer la science. Chaque jour, il avait étudié ses enfants, tous appartenant à d'autres races, sauf un. Il avait mis au point une sorte de charme qui permettait à celui qui le buvait de ne pas transmettre les gènes de sa race à l'enfant qui naîtrait, du moins, pas de façon majoritaire. Tous ses enfants avaient des gènes Magiciens, mais tous avaient hérité une bonne partie de ceux de leurs mères, ce qui permettait à la race de celles-ci d'être dominante. Aussi, il avait étudié quel mélange était le plus parfait. Enfanter avec une démone était pour ainsi dire un véritable désastre d'un point de vue intellectuel selon lui. Néanmoins, d'un point de vue physiologique, c'était intéressant. Le développement d'une partie de ses enfants terminés, il était temps pour lui de les marier. Ses études principales portaient bien sûr sur le lignage, sur les facteurs qui faisaient que certaines familles étaient amenées à engendrer des guerriers ou des intellectuels, sur ceux qui faisaient que d'autres dominaient dans la société ou étaient asservies sur des générations. Ses travaux étaient très loin d'être terminés et même si ses enfants lui avaient servi de cobayes, il les aimait à la manière d'un père. Kirak ne croyait pas à l'amour, ce qui était spécial pour un homme sensé représenter le bien. Mais, pour lui, tout était une question d'odeur, de contexte, de magie. C'était l'un de ses sujets d'étude également. Il était convaincu que deux individus pouvaient toujours arriver à s'aimer si les bons facteurs se trouvaient réunis.

Aussi, aujourd'hui était un jour spécial car l'Archimage Kirak avait organisé une soirée, conviant tous les jeunes hommes et toutes les jeunes femmes à marier des Terres du Yin et du Yang. L'Université de Magie était un endroit spécial, connu pour la folie qu'elle engendrait lorsque l'on y restait trop longtemps, mais Kirak partait confiant. Ce soir, ses enfants seraient mariés et il avait tout prévu pour leur avenir, pour qu'ils partent gagnants. En effet, il avait inventé un philtre qui permettait de mesurer la compatibilité entre les individus. Ainsi, chaque invité se verrait doté d'une bague ensorcelée, noire, qui deviendrait de plus en plus blanche en cas de compatibilité. Le blanc parfait signifiait une compatibilité à cent pour cent. Tout était prévu. L'Archimage sourit. « Très bien, que le personnel fasse son travail et conduisent les invités jusqu'ici. ». Tenue de bal était exigée. Un balais aurait lieu, tous danseraient au son des musiciens.

Explications



Alors vous l'aurez compris, l'Archimage Kirak est un scientifique un peu spécial et étrange. Il a fait des enfants afin d'étudier le lignage et les mélanges qui sont les plus réussis, les moins bien réussis (selon ses propres critères XD) et de comprendre pourquoi. Cela dit, il aime ses enfants. Il ne croit pas en l'amour mais en une compatibilité contextuelle qui aura toutes ses chances de se changer en amour.

Donc, ce LDM paraît assez simple mais il y a différentes choses que vous pouvez faire. Le contexte de base c'est que vous êtes invités à un bal. Vous avez le choix :

→ Soit vous faites partie du personnel engagé donc vous vous devez d'accueillir les invités et de veiller à ce qu'ils passent une agréable soirée. Aussi, votre mission première est de trouver la perle rare pour chacun des enfants de l'Archimage Kirak. Vous devez donner les bagues ensorcelées, accompagner les invités, les surveiller afin qu'ils ne s'égarent pas etc. Donc vous pouvez très bien dire qu'un invité s'est égaré dans l'université de magie et vous lancer à l'aventure pour le ramener dans la salle de réception. Vous pouvez également être un musicien (et comme vous allez rester longtemps, devenir un peu fou et jouer ce qui vous passera pas la tête, même si vous risquez de vous faire virer sur le champs XD).

→ Soit vous faites partie des invités. Dans ce cas, vous pouvez vous amuser, et également dire que vous êtes désignés comme compatible avec l'un des enfants de l'Archimage Kirak. Par exemple, vous pourrez argumenter pour dire que vous ne voulez pas vous marier, même si la compatibilité est excellente. Néanmoins, vous pouvez également accepter le mariage. Les enfants de l'Archimage sont tous riches (il l'est) et bien éduqués. Ils sont de races différentes donc il y en a pour tous les goûts. Cela peut être également une entreprise de votre personnage pour un membre de sa famille, ou l'entreprise d'un membre de la famille de votre personnage pour lui (un mariage forcé en somme). Vous pouvez également vous perdre dans l'université de magie et devenir progressivement fou. Un membre du personnel se chargera de vous retrouver (sauf si vous voulez que votre personnage devienne définitivement fou XD – z'avez vu comment je vous donne trop plein d'intrigues ? Hu hu!!).

Personne ne joue Kirak, vous pouvez cela dit jouer un ou deux de ses enfants, cela n'importe pas. Je n'ai pas mentionné leur nombre exact exprès pour que vous puissiez en disposer comme bon vous semble. Si vous décidez de vous marier avec l'un d'eux, vous pourrez le jouer en PNJ ensuite sans soucis =) (ou même le prendre en compagnon après avoir fait une quêtounette ^^).

1200 mots minimum                                                                         

Gain(s)



Pour 1 200 mots minimum :
- La bague de compatibilité : Cette bague permet à celui qui la porte de connaître sa compatibilité avec quiconque se situe à ses côtés. Noir signifie qu'il n'y a aucune compatibilité (donc à priori, y aura de la haine) et blanc signifie qu'il y a une forte compatibilité (donc à priori de l'amour). La couleur peut évoluer, elle n'est pas figée, tout dépendra des relations. Donc elle peut très bien passer du noir, au gris, et au blanc.
OU
- Le grain de folie : Ce pouvoir vous permet de devenir légèrement fou pour un temps. Vous ne serez donc plus affaibli par vos peurs et vos doutes, vous vous contenterez d'agir (même si des fois vos actions seront un peu différentes de ce que vous aviez prévu au commencement).

Pour 450 mots de plus, soit 1650 mots :
- 1 point de spécialité au choix

Vous avez du 1er avril au 1er juin pour poster. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me mp.

Récapitulatif des Gains


Oki pour les gains.
Juste :
-> Raven : le cumul ne marche pas pour les points de spécialité. C'est le gain + 450 mots (une fois donc) qui rajoute un seul point de spécialité. Ceux qui en prennent deux c'est parce que les points sont doublés pour les compagnons ^^
-> Shiro : Les humains ne peuvent plus obtenir de magie depuis la réforme (qui date de je ne sais plus quand mais ça fait un moment ^^). Du coup, j'ai mis ton gain sur Shiro ^^

Voilà  [LDM avril/mai] Marions-les!  46

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Jeu 02 Avr 2015, 12:35

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Ovilyn, orine.

Trois heures. Il m’a fallu exactement trois heures pour me préparer. Etincelle a la tête plaquée sur son bureau, sa plume crachant son encre sur le papier sans bouger : je crois qu’elle dort très profondément. Flamiche est sortie visiter la ville, ses oreilles de lapin sur le crâne. Au fond, je m’inquiète pour elle : une bélua si innocente sortir toute seule, qui sait ce que cela peut donner ? Mais je n’ai pas pu l’empêcher d’y aller. Ce ne sera pas de ma faute s’il lui arrive des embrouilles. Finalement, c’est mieux qu’Etincelle dorme : sinon, elle serait sortie à la recherche de Flamiche, et je me serais retrouvée avec deux fillettes perdues sur les bras.

Je me regarde dans la glace : je crois que je n’ai jamais été aussi raffinée. J’ai épuisé toutes mes économies dans ma robe lavande, et je me sens comme une fleur fraîchement ouverte, dans ma tenue. C’est une moi version princesse qui ira à cette gigantesque fête, et tout le monde se retournera à mon passage. Tous ces gens auront des étincelles dans les yeux. Oui, je serai le soleil de cette soirée ! Remontée à bloc, je pars de notre chambre d’hôtel miteuse, en direction de la gigantesque université de la magie. Sur le chemin, des papillons dansent dans mon ventre et des puces dans les pieds me donnent envie de courir. L’émotion me noue la gorge quand j’aperçois le haut du bâtiment.


Plus j’avance, plus je me retrouve au milieu d’une foule d’inconnus plus différents les uns que les autres. Soudain, mon ego se dégonfle en voyant l’élégance et la prestance des femmes qui partagent mon chemin, et j’ai finalement l’impression d’être la carie au milieu d’une dentition parfaite. Puante et jaunie, celle que l’on veut faire disparaître. En rougissant, je continue à m’avancer avec beaucoup moins d’assurance ; je peine à mettre un pied devant l’autre, tiraillée par l’envie de découvrir et celle de fuir l’inconnu. Mais je pense à Etincelle et Flamiche, à ces deux petites étoiles qui ont guidé mon chemin jusqu’ici en m’apportant une confiance aveugle. Si je suis là à cette heure, c’est que le destin l’a décidé. Mon maître est certainement quelque part dans ce bâtiment. Je souris timidement à cette idée. Et finalement, j’arrive jusqu’au bout du chemin : je passe les portes de l’université et je me retrouve dans un nouvel univers, à être dirigée par un personnel comme si j'étais quelqu’un d’important. Néanmoins, je remarque que le personnel se comporte différemment avec certaines personnes : il s’agit certainement d’invités de choix, contrairement à moi.

Enfin, j’arrive au cœur de la fête. Des musiciens jouent doucement, leurs yeux rivés sur leur partition. C’est comme si une vitre me séparaient d’eux. En m’arrêtant, une femme m’aborde et me met une bague noire au doigt. Je lui souris aimablement et je vois que tout le monde en porte une, ces dernières virant parfois plus que le blanc que sur le noir. Me concernant, la bague vire au blanc total juste au moment où cette dernière me l’enfile, pour devenir de la même couleur que la sienne. Elle semble totalement surprise et, bouche bée, s’enfuit vers d’autres arrivés sans me dire un mot de plus. Quand elle s’en va, ma bague redevient toute noire. Quel sortilège envoûte ce bijou ? Plutôt que de le découvrir par moi-même, je décide de le demander à la première personne qui me semble aimable.
« Bonjour, monsieur. » Comme s’il sortait d’une profonde réflexion, l’inconnu me répond –un elfe, à en juger par ses oreilles, ou un alfar peut-être ? Je ne sais pas faire la différence. « Bonjour, mademoiselle. Faites-vous partie de la progéniture de l’hôte de ces lieux ? » Sans attendre ma réponse, il s’agenouille brièvement et s’apprête à reprendre son discours. « Euh…non. Je ne suis qu’une invitée… » Soudain, l’inconnu se redresse et semble offusqué, comme si j’avais fait quelque chose de mal. Je ne comprends pas sa réaction, mais je me souviens de mon objectif et entreprends de l’atteindre sans plus tarder, pour pouvoir oublier cette rencontre plus vite. Mais j’ai l’impression que quoi que je dise encore, cela l’énervera. De plus, je remarque que nos bagues sont gris foncées. « J’aimerais connaître l’utilité de cette bague… » Et effectivement, l’homme se renfrogne et soupire. « Plus c’est blanc, plus on est compatibles. Je vois que ça fonctionne bien, pfff. » Et il s’éloigne hâtivement. D’accord : j’ai une intuition digne de celle d’un troll. Ce n’est pas du tout de bon augure pour la suite…

Décidée à oublier cet écueil, je m’avance dans la salle et prends une flûte au hasard, histoire de me donner une contenance. Je m’aperçois que des groupes de discussion se sont formés naturellement, et les enfants de ce Kirak sont facilement reconnaissables, puisqu’ils sont entourés d’une flopée d’invités qui se tiennent à une distance assez raisonnable pour ne pas le déranger, mais assez près pour l’aborder dès qu’ils se seront séparés de leur interlocuteur. Pour le reste, ils sont tous différents, avec un très vague air de famille pour certains. Je me demande s’il serait possible de rencontrer une famille plus diversifiée que celle-là… alors que j’attends une opportunité, comme les autres, une personne m’aborde soudain : il s’agit d’un petit homme à moitié chauve. Je le trouve fort laid, mais ne sachant pas encore pourquoi il me parle, je lui laisse une chance.
« Oui ? » Ce dernier montre ma bague du doigt, toujours gris foncée, et déclare : « Je suis un magicien chargé de trouver les quelques bagues défaillantes de la soirée. » Surprise par la tournure de notre conversation, je regarde un moment ma bague, puis je lui réponds : « Et… la mienne l’est ? » « Oh oui, elle l’est. Je sens à des kilomètres les vents contraires de la magie qui la tiraillent. Tenez, je vous la remplace. » En toute confiance, je retire ma bague et la lui tend. Quand je repense à la couleur blanche qu’elle avait pris alors que je parlais à une femme, je rigole : c'était donc ça ! Alors que le monsieur me remercie et s’apprête à partir, il s’aperçoit que nos deux bagues virent toutes les deux à un blanc encore plus clair qu’avec la femme d’avant. « Waouh ! On dirait qu’on est vachement compatibles ! Je dois vérifier les autres bagues, mais que dites-vous de discuter un peu avant que j’y retourne ? » Sans y croire, je regarde ma bague totalement blanche, puis le vieux chauve. Mon regard fait ainsi des allers-retours sans que je comprenne un peu plus la teinte qu’elle a revêti.

Puis, je soupire en le regardant. J'ai enfin compris. Ce pauvre homme pensait-il vraiment que j’allais tomber dans le panneau ? Et quand bien même la compatibilité aurait été réelle, je n’aurais accepté les avances d’un homme pareil pour rien au monde.
« Rendez-moi la bague, s’il vous plaît. Je préfère en avoir une défaillante plutôt qu’une qui reflète vos seules envies. » Soudain, le visage de l’homme perd toute sa convivialité. Visiblement, il s’attendait réellement à ce que je tombe dans le panneau… mais alors que je m’éloigne à toute vitesse, ce dernier décide de changer de carte et me poursuit en jouant la victime, espérant réveiller un instinct de protection. Mais tout ce qu’il obtient, c’est mon rythme de marche qui s’accélère... bien que je ressens une pointe de culpabilité, ce qui m'agace. Néanmoins, il continue à me harceler ; je l’entends crier derrière moi, ce dernier passant de la tristesse à la colère… puis, il se tait soudain. Surprise, je me retourne et vois le personnel qui l’embarque. Visiblement, cet énergumène ne leur était pas inconnu… et quand ces derniers s’éloignent, je les vois faire un signe de tête à quelqu’un qui se tient juste à côté de moi. Je me retourne par curiosité et soudain, je tombe nez-à-nez avec une personne qui semble avoir l’air de famille. Mais il ne semble traqué par aucune invitée… et d’ailleurs, je ne l’aurais pas remarqué s’il ne m’avait pas regardé avec autant d’insistance. L’inconnu a un teint diablement clair, presque translucide, et des yeux bleus qui le sont tout autant. Je n’ai jamais vu de teinte pareille chez un homme. Instinctivement, je pense qu’il s’agit d’un ange, ce qui me ravit. Puis, je décide de me jeter à l’eau. « Oh… vous avez réussi à échapper à la traque des femmes de ce hall ? » Ce dernier lâche un rire cristallin. « Personne ne me traque, moi. Personne ne me remarque. » A ces phrases, des tonnes de questions me viennent en tête pour chasser le voile de mystère qui entoure cet homme. Mais comme s’il avait deviné mes pensées, il désigne une table et m’invite à le rejoindre. En souriant, je le suis.

Nous discutons pendant un temps infini : j’apprends qu’il est un rehla, un nom que je n’avais jamais entendu de ma vie. Les pronostics de notre rencontre ne sont pas dévoilés par nos bagues, puisque je n’ai plus la mienne ; néanmoins, la sienne est d’un gris clair, ce qui est de bon augure pour moi. A mesure que nous parlons, je me sens de mieux en mieux et très vite, je comprends que c’est pour lui que je suis venue. Une envie irrésistible de dévotion propre aux orines m’enveloppe. Je ne suis pas sûre de vouloir me Lier à lui, encore, en tant qu’orine ; mais en tant que femme, c’est une perspective qui m’enchante formidablement. Au bout d’un moment, je décide de donner à la conversation un nouveau tournant en parlant du mariage de sa fratrie. Il me regarde d’une façon étrange et réfléchit avant de répondre. Je sens que j’approche du but. Il ouvre la bouche, sa réponse décidée ; mais alors qu’il s’apprête à me répondre, une femme grisée par l’alcool lui empoigne le bras et s’exclame qu’il est l’Elu. Gênée, j’attends que ce dernier la repousse ; mais je vois que sa bague devient aussi blanche que la sienne, d’un blanc parfait. Je sens le courant qui passe entre eux quand il la regarde. A ce moment précis, j’ai envie de crier et de la repousser ; mais le mal est fait. Sans même m’accorder un ultime regard, ce dernier s’en va en portant la jeune orisha aux formes magnifiques.

Et voilà comment se solde ma première recherche de maître et de mari : par une bonne claque au visage. Dépitée, je me lève et m’en vais, les larmes que j’essaie de retenir me brûlant les yeux. Sur le chemin, une femme tout aussi énervée que moi lance sa bague qui atterrit droit sur mon front. J’ai envie de lui hurler dessus, mais je n’en ai même pas le courage. Alors, je la ramasse. Je ne sais même pas pourquoi. Puis, une fois dehors, je me sens revigorée par l’air frais et en même temps, j’éclate en sanglots sur le chemin. Et tout en m’éloignant, j’espère de tout mon cœur qu’un homme me remarque et vienne me consoler, parmi tous ces gens qui partent dans le même sens que moi. Mais personne ne semble me remarquer. Je suis simplement seule.
« Etincelle et Flamiche… j’ai hâte de vous revoir… » dis-je doucement. Et je reviens jusqu’à ma chambre miteuse d’hôtel, le haut de mes manches mouillé par mes larmes et mes talons emboués.
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Jeu 02 Avr 2015, 13:44

Nyuuto était là dans son petit chez soi à vivre sa nouvelle vie, une vie qui par ailleurs était bien complexe pour ce paysan de nature. Il n’avait jamais été aussi bien traité, même si sa chambre était relativement petite, il y était mieux que dans la ferme de son père. A la place d’un lit de paille, il se retrouvait avec un lit plus moelleux, sans réellement comprendre qu’elle était sa matière. Au fil des jours une nouvelle s’annonçait parmi les magiciens et sûrement tous les autres peuples, l’Archimage Kirak organisait un bal en l’honneur de ses enfants. Ce qui semblait étrange pour Nyuuto c’est que l’Archimage n’avait pas précisé combien d’enfants, c’est dès lors que le jeune magicien eut un doute par rapport à ce bal, il devait y avoir sûrement une raison pour que Kirak ne divulgue par le nombre de progénitures qu’il a. Alors Nyuuto décida d’y aller, il ne savait pas encore comment mais il s’en préoccuperait bien après, d’abord il devait chercher une tenue approprié pour le bal. Il devait profiter de cette soirée pour ne pas montrer ses origines mais aussi pour rencontrer les autres magiciens car Nyuuto en avait vu peu. Alors il alla dans les allées commerciales d’une ville portuaire car voilà déjà quelques semaines qu’il avait quitté l’île où se trouvait Caelum. Il était partit pour apprendre plus par rapport au monde, c’est vrai qu’il aurait mieux fait de rester dans la majestueuse ville par rapport à l’origine de son voyage mais Nyuuto préféra aller dans une autre ville et ainsi voyager de ville en ville pour apprendre et voir de ses propres yeux ce que disent les écris. La ville était dans une ambiance festive pour ce beau matin de marché. Lorsqu’il regardait dans les vitrines, il remarquait que les marchands faisaient des tarifs bas, une chance pour lui, car il n’avait pas beaucoup de sous dans sa poche. Alors il entra dans le premier magasin qui vendait des vêtements pour homme, une assistante s’approcha directement vers lui, le dos bien droit avec un sourire de bienvenue, puis il se mit à parler calmement :

- Bien le bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Eh bien, comment dire... Déjà bonjour, il me faudrait une tenue de bal qui ne montre pas que je ressemble à quelqu’un comme tous les autres, vous voyez une tenue où les autres invités seront stupéfaits par sa beauté. Vous pensez avoir cela dans vos rayons ?
La femme le regardait très attentivement avant de s’exprimer :
- C’est pour le bal à l’académie de magie je suppose ?
- Oui c’est pour cela.
- Bien, veuillez me suivre.

Elle l’emmena vers les cabines d’essayage avant de le laisser seul, pour une fois il n’avait pas pris sa sacoche, son œuf lui manquait mais Nyuuto se sentait plus proches des habitants de la ville s’il ne s’occupait pas de son œuf. Il entendait des mécontentements non loin de lui, curieux comme il est, le magicien jeta un coup d’œil et vit une dame qui essayait de mettre sa robe seule, mais elle était bloqué par une fermeture dans le dos, l’assistante qui s’occupait d’elle était partie s’occuper d’autres clients malgré la demande de la dame. Nyuuto, gentlemen comme il est, alla vers la jeune femme et s’exprima doucement avec une politesse déconcertante pour ne pas brusquer la femme :

- Excusez-moi, auriez-vous besoin d’aide ?

Elle se retourna à ses mots et Nyuuto restait bouche-bée par la beauté de la femme, ses cheveux châtains claires mettaient en évidence ses yeux d’un vert émeraude d’une façon si majestueuse que Nyuuto ne remarquait pas que sa beauté de corps en était magnifié par la robe qu’elle essayait. Il s’agissait d’une robe un peu longue, qui permettait une grande maniabilité pour les mouvements, la tenue était d’une couleur grise et blanche mettant en évidence les formes corporelles de la femme.

- Oui bien sûr, si cela ne vous déranges point.
- Non, pas du tout.
Elle se retourna et alors Nyuuto s’approcha venant mettre doucement cordes après cordes en serrant d’une façon douce mais ferme pour que la robe tenait sans couper la respiration de la femme.
- Et vous êtes ?
- Nyuuto, puis-je vous demandez votre nom et votre raison de vouloir porter une robe aussi ravissante ?
- Eizy, la raison de cet essayage est le bal que mon père à organiser en l’honneur de mes frères et sœurs et de ma personne.
- Vous parlez du bal à l’académie de magie ?
- Oui, je m’y rends demain mais je préférais avoir ma tenue de déjà prête.
- Ah, cela tombe bien car j’y vais aussi.
- Vraiment ?

Elle disait cela d’une façon étonnée, sans être offusqué, Nyuuto répondit calmement :

- Tous les magiciens ont reçu une invitation
- Ah je vois, et très cher Nyuuto, quelle est votre hiérarchie au sein de votre peuple ?
- Eh bien je suis arrivé il y a peu de temps, quelques mois je dirais.
- Ah je vois… Vous ne saviez pas que vous en étiez un avant d’en rencontrer un autre je me trompe ?
- Non, c’est exact. Je viens des montagnes d’origine, mais des évènements ont fait que je fus contraint d’aller sur l’île où Caelum fût crée récemment.
- Oh je vois, je suis allé passer un coup d’œil dans cette grande ville, vous saviez que les Archimages étaient très incertains par rapport à la création de cette ville.
- Et vous qu’en pensez-vous ?
- Ce n’est pour être contre mon père mais c’est une ville merveilleuse je trouve.

Nyuuto venait tout juste de mettre la dernière corde de la robe et laissa Eizy se regarder dans le miroir, elle s’admirait grandement mais une chose venait de changer en elle depuis que Nyuuto était arrivé l’aider. Elle semblait beaucoup plus joviale et ses joues s’étaient empourpré légèrement, comme ci qu’elle essaya d’éviter de rougir. Elle se retourna et Nyuuto acquiesça par rapport à la tenue de la jeune femme et se mit à rougir lui aussi.

- Ravissante… Euh oui la ville est merveilleuse, elle a bien fait d’être érigée.
Elle eut un rire timide avant de reprendre la conversation.[/color]
- Eh bien Nyuuto, que diriez-vous d’aller faire une balade sur la plage cette après-midi après un très bon repas ?
- Oh que oui j’accepte !

Nyuuto mit sa main devant sa bouche venant de voir ce qu’il venait de dire. Eizy eut un rire si timide que cela en montrait d’avantage de sa beauté. C’est alors que l’assistante revint vers Nyuuto avec une bonne dizaine de tenue.

]- Monsieur, êtes-vous prêt pour la séance d’essayage ?
- Puis-je me joindre à vous pour donner mon avis ?
- Oui naturellement. Bien, je suis prêt.
Il retourna vers sa cabine d’essayage en mettant sa première tenue. Il sortit au bout d’une minute à peine.[/color]
- Alors ?
- Tourne-toi pour voir ?

Nyuuto fit ce qu’Eizy lui demanda mais le visage de la femme semblait bien signifier qu’il devait essayer une autre. Et ce fut le même cinéma lors des deux-trois autres essayages. Il finit par mettre une tenue grise métallisé avec en dessous une chemise noire et une cravate blanche.

- Alors ?
- Je pense, Monsieur, que cette tenue vous va à ravie.
- Je suis d’accord avec l’assistante.
- Hum d’accord, je la prends dans ce cas.
- Cela vous fera mille cinq cent pièces d’or.
- Pardon ?!J’ai à peine mille pièces d’or sur moi.
- Je paye le tout ainsi que ma robe.
- Mais Eizy, pourquoi faire ça pour moi ?
- Oh ce n’est rien et puis mon père est riche.
- Je vous en suis reconnaissant.

Alors Eizy paya non seulement sa robe mais aussi la tenue de Nyuuto, ce-dernier décida de porter les sacs par remerciement et il l’a suivi jusqu’à dans un petit manoir. Un majordome les accueilli et prit les sacs avant qu’Eizy emmena Nyuuto dans la salle à manger. Elle demanda à sa cuisinière  de préparer le repas pour deux cette fois en précisant qu’elle tenait à cet invité. C’est alors que Nyuuto demanda une faveur, c’est de savoir si on pouvait lui ramener sa sacoche. Une demande qui fut rapidement accordé, une vingtaine de minutes plus tard, sa sacoche se trouvait à ses pieds. C’est alors qu’Eizy lui demanda pourquoi il en avait besoin. Nyuuto sortit pour la première fois son œuf devant une autre personne que lui et le posa sur la table un peu loin de plats :

- Qu’est-ce ?
- Si j’en crois les livres sur les créatures à écailles, il s’agirait d’un dragon.
- Un dragon ? Vraiment ? J’en ai entendu parler mais jamais vu, normalement à Caelum il y en a plusieurs mais il semblait que là où j’étais, je ne pouvais rien voir.
-Oui j’en ai vu, ils sont majestueux en tant qu’adultes, selon un dragonnier, cet œuf serait un garçon.
- Ah et tu vas l’appeler comment ?
- Amon, c’est long à expliquer pourquoi.

C’est alors que le repas fut principalement tourné vers cet œuf qui attirait le centre de la discussion. Lorsque le repas fut fini, ils allèrent sur la plage, ce n’était pas si loin du manoir d’Eizy puisque sa maison se trouvait sur une falaise. Lors de leur balade le principal sujet était comment et pourquoi Nyuuto devait aller à Caelum. Il lui expliqua tout, depuis la rencontre avec la jeune femme qui s’est fait violée jusqu’à son arrivée. Le Crépuscule commençait déjà, alors qu’ils s’étaient posés sur la plage, un messager arriva vers eux.

- Votre père vous demande à l’université.
- C’est demain la fête, pourquoi devrai-je y aller maintenant ?
- La soirée a déjà commencé, vous vous êtes trompé de date.

Ce fut le tilt pour les deux personnes, ils se hâtèrent pour aller se changer et Eizy lui montra un portail, c’était là leur moyen de transport pour aller à l’entrée de l’université. Ils le prirent donc et quelques secondes à peine, ils furent devant une grande porte. Eizy tendit son bras à Nyuuto qui s’empressa de le prendre. Ils devaient monter des escaliers avant de franchir la porte, plus ils montaient et plus une musique se faisait entendre. Avant de passer la porte, ils reçurent un anneau chacun, Eizy semblait savoir de quoi il s’agissait, elle en rougissait quand elle vit que son anneau ainsi que celui de Nyuuto était d’un blanc gris. Ils entrèrent donc, elle s’excusa auprès de lui car elle devait saluer la plupart de ses frères et sœurs ainsi que son père, et comme derniers mots elle lui dit :

- Nous devrions parler de ses anneaux plus tard dans la soirée, pour le moment essaye de t’amuser.

Il alla en premier lieux vers les musiciens écoutant leur musique jusqu’à ce que le pianiste l’invite à prendre place à côté de lui et d’essayer de jouer. Les premières notes furent catastrophique mais le pianiste souriait et se mit à aider le jeune magicien à perfection son attouchement sur les touches. C’est alors que la soirée venait de commencer pour Nyuuto, une soirée qui allait être pour lui, un atout décisif.

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Sam 04 Avr 2015, 12:26


Le soleil se levait tranquillement dans la fabuleuse et grande cité d'Aeden. La matinée s'annonçait plutôt belle et avec une température ni trop chaude, ni trop froide, le temps parfait ! Les rayons du soleil passèrent au travers de ma fenêtre et me réveillèrent sans aucun mal. Je n'avais jamais été une très grande dormeuse, et lorsque je dormais, je ne pouvais dire que c'était profondément. Alors, un simple bruit, ou un changement de luminosité dans la pièce pouvait me réveiller. Cela ne me dérangeait pas, je n'avais pas besoins de beaucoup d'heures de sommeil, et puis, comme disait le proverbe : "L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !". Le positif de se réveiller assez tôt était que j'avais beaucoup de temps et que je pouvais faire plus de choses que si je me levais en fin de matinée par exemple. Ainsi, je pouvais ranger ma maison sans utiliser ma magie ( nous allons dire que j'essaie de faire les petites tâches quotidiennes sans utiliser mes pouvoirs, je trouve que c'est bien plus amusant ). Bon, bien évidemment, faire le ménage dans mon lieu de vie sans utiliser de pouvoirs était bien plus long, mais j'avais tout le temps que je voulais. Dans tout les cas, je trouvais comment m'occuper le matin. Je pouvais faire le marché, préparer à manger pour le petit déjeuner de mes compagnons, ou bien me balader, ou encore rédiger les rapports que je devais rendre à Kevne ( à préciser que ce n'est pas une tâche que j'apprécie grandement mais qui est essentielle ). Ce matin-là, j'alla au marché pour acheter quelques fruits de saison et puis de la viande, car je n'en avais plus à la maison, et, comment vous dire que j'avais un homme qui sans sa portion de viande quotidienne, devenait complètement fou ? Je passa donc dans les rues, cherchant le marchand de fruit et le salua.  « Bonjour monsieur ! » Celui-ci me regarda avec un grand sourire et me répondit. « Bien le bonjour, Erine. Comment vas-tu aujourd'hui ? » Nous étions habitués à nous voir étant donné que je faisais souvent le marché, tout d'abord parce que cela me permettait d'avoir des produits frais, mais en plus de rencontrer d'excellentes personnes et de pouvoir papoter un petit peu avec eux. Nous discutâmes un petit moment tout les deux, heureusement, il n'y avait personne derrière moi, je pouvais donc prendre mon temps. Au final, je pris quelques fruits traditionnels et le salua d'un geste de la main avant de partir vers le marchand de viande. Vous pouvez remarquer que je vais au marché uniquement pour la nourriture ( ça fait vachement famille de gros ! ) et non pour acheter des vêtements ou autre. Je parla également une bonne dizaine de minutes avec le marchand de viande avant de me décider de prendre quelques steaks de boeuf pour le repas du milieu de la journée.

Une fois cela fait, je rentra chez moi avec un grand sourire, ce début de matinée avait été vachement calme, mais je savais que ça n'allait pas durer, car, dès qu'Ondine et Split seraient levés, le carnage allait commencer. Heureusement pour moi, Hélior ne participait pas aux chamailleries de ma fée élémentaire et de mon wyrm. Vous imaginez gérer trois personnes en train de dévaster votre maison chaque jours ? Autant se jeter dans le volcan d'Aeden. Enfin bref, avant d'ouvrir la porte, j'aperçus une lettre sur le pied de celle-ci. Ne pouvant me baisser à cause des deux gros sacs que je portais, j'utilisa mon contrôle de l'air pour soulever la lettre et la plonger dans le sac de fruits. J'ouvris délicatement la porte, grinçant un petit peu des dents rien qu'en passant à ce qui pourrait se trouver derrière. Je ne fus pas déçu. Ce qui me servait de canapé était totalement déchiqueté et trempé, la table sur laquelle nous mangions avait.... complètement disparu. Ah non ! Un bout de bois était sur le canapé et l'autre se trouvait dans l'escalier. Je sentais également une sorte de courant d'air, je regarda autour de moi et vis un trou qui devait faire quatre fois ma largeur et deux fois ma hauteur. Bon, eh bien, restons positif, il n'y avait plus de soucis d'aération ! Je vis une Ondine bien remontée avec les cheveux ébouriffés comme si une tornade était passée dans sa chevelure se diriger vers Split en criant. « Tu vas me le payer espèce de bon à rien ! » Celui-ci répondit en rigolant. « Ah ! Ah ! Ah ! Tu m'fais bien ... » Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un jet d'eau l'envoya contre le mur, créant un autre trou. Ouïe ! Je ne voyais pas Hélior et me demandait bien où il pouvait être. Chaque choses en son temps, je posa mes sacs au sol, attendis calmement que Split revienne et actionna un champ de force pour les coller, sans trop de force aux restants de mur qui tenaient je ne sais trop comment. « Ça suffit vous deux ! » J'étais extrêmement énervée, ce n'était pas la première fois qu'ils me poussaient à bout ces deux-là, et je commençais à en avoir réellement plus que marre. J'utilisa mon pouvoir de reconstruction pour remettre ma maison en l'état, garda toujours mon champ de force activé et leur dis. « Maintenant, vous allez me faire le plaisir de monter et de ne pas bouger de votre chambre de toute la journée, non, d'aujourd'hui et demain même ! Et si, ne serais-ce qu'un orteil dépasse de la chambre, je vous jure que je vous le coupe ! Est-ce clair ! » Le ton que je venais de mettre n'autorisait aucun hochement négatif de leur part, ils le comprirent très bien. Je fis disparaître le champ de force et les laissa monter. Quelques secondes plus tard, je vis Hélior descendre de l'étage, celui-ci, un peu étonné de ne pas voir Split et Ondine en bas me demanda. « Euh... excuses-moi, où sont Ondine et Split ? » Quoi ? Vous allez me dire qu'il n'avait pas entendu la mini guerre mondiale entre Ondine et Split et qu'il venait juste de se lever ? Mon soupçon se confirma lorsqu'il s'étira et se gratta l'oeil gauche, le bruit ne l'avait pas réveillé. Eh bien, au moins, j'en connaissais un qui dormait bien. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, je ne pouvais dire si c'était dû à la fatigue de voir mes deux compagnons se battre sans cesse ou bien parce que c'était vraiment drôle. Je lui expliqua donc ce qu'il s'était passé pendant que nous prenions notre petit déjeuner tout les deux. Au début, il ne me crut pas, mais le fait de ne pas entendre Split et Ondine se disputait lui fit comprendre que je disais la vérité. Tout en buvant ma boisson favorite, le thé, j'ouvris la lettre que j'avais reçu ce matin. Elle me disait que j'étais invité, Hélior aussi, à un bal dans l'université de magie, tenue adéquat exigée. Je fus tout d'abord étonnée de recevoir une telle invitation, tellement étonnée que je faillis en recracher mon thé. Hélior, me voyant en train de m'étouffer avec ma boisson, me demanda. « Euh... qu'est-ce qu'il y a d'écrit ? » Arrêtant de tousser comme si j'allais rendre l'âme dans la seconde, je lui répondis tout en avalant ma salive. « Eh bien, nous sommes invités à un bal. » Hélior recracha carrément sa gorgée de chocolat ! Ah ! Lui aussi il était étonné ! « Et tu penses que nous devrions y aller ? » Je lui répondis avec la plus tendresse du monde. « Je pense que oui, nous n'avons pas l'habitude ce genre de fête, voire des fêtes de façon générale, néanmoins, je pense que nous ferions une grande erreur si nous n'y allons pas. » Après quelques secondes d'hésitation, l'Élémental de la terre hocha la tête de façon affirmative.

Notre mission était donc de trouver ce que nous allions mettre. Rien de plus simple ! Je possédais moi-même quelques robes, robes que je ne mettais quasiment jamais sauf lorsque je devais assister à une réunion officielle ou quelque chose dans le même genre. Pour ce qui était du costume d'Hélior, aucun problème ! Mon père possédait une multitude de vêtements chics, bien que je ne sache pas pourquoi. Je sortis donc de chez moi et alla emprunter le plus beau costume de mon père, par chance, ils faisaient la même taille et avaient presque la même corpulence. Je ne précisa pas à Hélior que ce costume venait d'un magicien, sinon, il risquait de très très très mal le prendre. Il enfila rapidement le costume, le résultat était époustouflant ! Il était juste magnifique, même s'il n'était pas de cet avis. « Je ne sais pas, je me sens mal à l'aise dans ce costume, c'est bizarre. » Je lui répondis donc. « C'est normal, tu n'as pas l'habitude de porter ce genre de vêtement. » Puis, une autre hypothèse traversa mon esprit. Ce costume appartenait à un magicien, peut-être que de la magie blanche circulait encore dans ce costume et que c'est ce qui rendait mal à l'aise Hélior. Les Élémentals étaient tant opposés à la magie blanche que ça ? Je n'avais jamais été mal à l'aise avec les magiciens, sans doute parce que mon père en était un. Je trouva également la robe que j'allais mettre pour le bal. Le reste de la journée fut calme et en début de soirée, nous étions prêts à y aller. « Bon, je te préviens juste que l'université sera remplie de magicien, je sais que tu n'apprécies pas tant ces personnes, mais fait un effort, tu verras qu'il y en a qui valent le coup. » J'eus le droit à plusieurs jurons de la part d'Hélior, mais, étant un homme d'honneur, il ne renonça pas au fait d'aller au bal. Il n'avait qu'une parole.

Nous arrivâmes donc devant l'université de magie grâce au portail de téléportation se trouvant dans la cité d'Aeden. Les portes étaient ouvertes et des personnes se tenaient devant celles-ci, sans doute pour éviter que des personnes "clandestines" ne gâchent la fête. Je présenta mon invitation avec celle d'Hélior et je pus voir que celui-ci avait un peu de mal à se contenir, je sentais beaucoup de colère en lui, j'espérais qu'il n'allait pas déraper. On nous donna une bague noir, je ne la refusa pas et demanda à Hélior de la mettre également malgré sa grande réticence. Nous nous tenions par la main, mais celui-ci retira la sienne en me disant. « Je vais aller voir s'il n'y a rien à boire, je reviens. » J'hocha la tête, même si je restais méfiante. J'alla cependant danser pour essayer de m'amuser tout en gardant un oeil sur chaque faits et gestes de mon compagnon. De son côté, Hélior attendait à ce qui pouvait ressembler à un bar et buvait je ne sais trop quoi. Il se fit accoster par une fille d'à peu près son âge, elle avait les cheveux rouges et les yeux d'un marrons clair incroyable, Hélior n'était pas mal à l'aise, ce qui voulait dire que ce n'était pas une magicienne. La bague de mon compagnon commença à blanchir jusqu'à devenir d'un blanc presque aveuglant si l'on regardait le bijou trop longtemps. Je ne pus entendre ce qu'ils se disaient, néanmoins, après cinq ou six minutes, la fille ne tarda pas à poser ses jambes sur Hélior et celui-ci ne sembla pas vouloir la repousser, bien, il allait donc pouvoir s'amuser un peu. Je le regarda encore quelques minutes, et puis, le voyant sourire, je pus arrêter de le surveiller et profiter pleinement de la fête.
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Vue de la robe d'Erine:
Vue du costume d'Hélior:
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Lun 06 Avr 2015, 15:17

Un nouveau continent. Kahety était sur un nouveau continent. Elle était partie du Continent Naturel, la seule maison qu'elle ait jamais eu, pour s'aventurer sur une chose en bois appelé « bateau ». Un truc étrange et grand qui flottait sur l'eau. La traversée avait duré plus ou moins longtemps, elle ne savait pas exactement combien de temps, trop occupée qu'elle avait été à se retenir au bord du navire le visage blême. Voguer sur l'eau ce n'était pas son truc. Du tout. Par un miracle étonnant elle n'avait pas vomi, mais ce n'était pas passé loin. Elle avait voulu discuter avec Ashtar pour se changer les idées et ne plus penser qu'à tout moment ils pouvaient finir au fond de l'océan, mais il était introuvable. Planqué dans sa cabine à manigancer des trucs. Elle n'avait pas non plus vu Thaär sur le chemin. Cette traversée avait vidé ses forces et la seule chose qui lui permit de se concentrer lorsqu'il ne restait plus que quelques mètres avant le rivage fut une étrange lettre qu'elle reçut.
Citation :
De la part de l'Archimage Kirak,
Chères demoiselles et chers damoiseaux, je vous invite chaleureusement au bal que j'organise à l'Université de Magie. Il s'agit d'un bal en l'honneur de mes enfants bien-aimés. Il y aura de belles décorations, de la bonne musique, vous pourrez danser et manger.
Vous êtes en âge de vous mariées, tout comme eux, aussi je vous propose de venir les rencontrer. Qui sait, peut-être trouverez-vous votre bonheur parmi mes petits ?
Je vous attends, muni de votre plus belle tenue de bal.
Archimage Kirak

La première chose qui la marqua fut le fait de recevoir une lettre. Comment était-ce possible ? Bon d'accord, dans un monde où la magie était possible – y compris la téléportation – et où anges et démons côtoyaient des elfes et des ondins, cela n'avait rien de bien surprenant. Mais quand même. Pourquoi est-ce qu'elle avait reçu une invitation à un tel événement ? Cet archimage avait ignoré probablement sa race, il avait sûrement utilisé un sort de localisation de tous les adultes hommes et femmes confondus, sans se soucier de leur race. C'était d'ailleurs étrange qu'il se moque d'un ''détail'' aussi important. Se moquait-il que ses enfants épousent des Réprouvés ou des Démons ? Ou alors lui-même en avait-il dans sa famille ? Combien d'enfants avait-il ? Elle se posait beaucoup de questions et avait bien envie d'y aller, ne serait-ce que par curiosité. L'idée de se marier ne faisait pas partie de ses plans, elle n'y avait même jamais songé. Pas une seule fois depuis le jour de son adolescence elle n'avait imaginé trouver un homme, un époux, qui l'aimerait et resterait à ses côtés jusqu'à la mort. Après tout il fallait se rendre à l'évidence. Elle pourrait être belle mais vu les circonstances ne l'était pas. Son corps était très souvent recouvert de crasse, sa robe – qui était toute neuve et identique à l'ancienne, cadeau d'Ashtar – sentait mauvais, elle avait les cheveux gras et était pleines de cicatrices ou bleus. Sans oublier qu'elle n'avait que la peau sur les os. Rien de bien alléchant ni agréable à regarder. Pourtant, sans le savoir, une faible lueur d'espoir avait pris place dans sa poitrine. Elle restait une femme avant d'être une Réprouvée, c'était chose normal que de rêver au prince charmant, malgré les malheurs de son passé. Elle espérait encore, inconsciemment, trouver celui qui lui était destiné. Elle aspirait à une vie meilleure, une vie simple faite d'une famille (homme et enfants) vivant dans une jolie maison à Bouton d'Or – LA ville où elle devait impérativement se rendre une fois les quêtes finies – et ayant des voisins. Elle voulait une vie, rien de plus. Ne plus avoir à regarder par-dessus son épaule si on le suit, ne plus être obligée de voler, ne plus mourir de faim, ne plus être constamment sale. Ne plus avoir à survivre et simplement vivre.

Kahety soupira sur la plage où leur bateau venait d'amarrer. Elle était toute seule. Löyase, la petite elfe pour qui elle avait développé des sentiments fraternel, était à Bouton d'Or, en sécurité sur le Continent Naturel. La Réprouvée n'avait pas souhaité qu'elle l'accompagne, estimant d'après les dires d'Ashtar et le nom du continent que ce n'était pas un endroit pour elle. La petite était bien mieux sur le Continent Naturel. Mais du coup elle se retrouvait toute seule. Elle était bien venu avec Ashtar, le vagabond qu'elle suivait depuis son départ de Drosera et la raison de sa présence ici, mais il l'avait laissé tombé en prétextant un truc à faire. Elle avait pesté face à son départ. Il ne pouvait pas faire ça après leur quête non ? Maintenant elle se retrouvait sans rien faire ! Ah si. Touchant du bout des doigts la lettre chiffonnée dans sa sacoche, elle se rappela de l'invitation au bal. Elle s'était déjà renseignée sur la route à prendre, en faisant l'effort de demander des indications aux personnes présentes sur le navire et sur la plage. Seulement voilà : elle avait besoin d'une robe de bal. N'ayant pas d'argent sur elle – Ashtar étant le gardien des sous – elle n'avait qu'une seule solution. Pendant une seconde la pensée de voler à nouveau quelque chose lui brisa le coeur, mais cette sensation fut vite remplacée par une excitation prenante. Sa respiration s'accéléra légèrement, ses mains devinrent moites et un sourire sadique apparut sur ses lèvres.

Voler. Elle allait voler. Et c'était une idée exaltante. D'une main elle garda fermement sa sacoche contre elle et de l'autre embrassa l'invitation magique. Son corps s'élança sans plus attendre en direction du premier village. Les villageois avaient l'air....concentrés dans leurs tâches. Kahety ne sut pas s'ils étaient humains, magiciens ou sorciers. Ces trois races étant grandement similaires physiquement, elle ne pouvait les différencier d'un simple coup d'œil. Elle était déjà reconnaissante à son professeur de connaître enfin toutes les races présentes sur les terre du Yin et du Yang. Quand il lui avait donné un cours là-dessus, entre Drosera et la plage où ils embarquèrent, elle avait été super heureuse. C'était le premier grand pas vers la connaissance. Elle venait de combler une partie importante de ses lacunes.

Bon bon bon. Où est-ce que je vais trouver ce que je cherche moi ? Hum... Réfléchissons. Si j'ai reçu cette lettre, d'après ce que j'ai compris, d'autres l'ont reçu aussi. Il me suffit donc de regarder les maisons contenant des femmes et je trouverais à coup sûr une robe.

Elle ricana à son plan, qu'elle jugeait parfait, et trébucha en faisant un pas. Elle grimaça en regardant ses pieds. Ou plutôt ses chaussures. En plus de sa cape de voyage Ashtar lui avait aussi acheté une paire de chaussures. Elle n'en avait jamais porté, ce n'était pas un présent que son père lui aurait fait, et depuis elle n'avait jamais pris le temps ni eu l'idée d'en piquer à d'autres. Elle avait prit l'habitude de marcher pied-nu. Son compagnon de voyage lui avait pris des sortes de bottines noires. Elles étaient plates et ordinaires. Kahety n'était pas encore habituée à marcher avec, et elle n'aimait pas trop la sensation d'avoir les pieds enfermés dans une boîte. De plus que ses orteils, à cause de ses pieds plats, devenaient très souvent rouge et meurtris. Rien de grave heureusement.

Concentres-toi. Que la chasse commence.

Elle avait l'impression de partir en quête de viande fraîche, comme le ferait les vampires. Sauf qu'elle ne guettait pas de silhouette en particulier, plutôt les maisons dont on distinguait des voix féminines. Toutes les femmes en âge de se marier étaient en train de se préparer pour le bal qui avait lieu dans la journée-même. Il fallait se dépêcher, ne pas perdre plus de temps. Elle contourna une maison en bois et aperçut au travers d'une fenêtre – ouverte, mais quelle idée ? – une robe toute simple posée sur un lit. La voleuse regarda autour d'elle pour s'assurer que les environs étaient vide puis elle rentra souplement dans la chambre. Elle ne bougea pas pendant une minute, tendant l'oreille pour être sûre que personne ne venait par ici, avant de se rapprocher du lit. Elle toucha le tissu du bout des doigts et sourit. Le contact était doux. La robe était blanche en haut et en bas et rose partout ailleurs. Il y avait à certains endroits de jolies nœuds rose. Le col était plongeant et les bretelles fines, laissant apparaître clavicules et épaules. Il n'y avait pas de manches, ce qui laissait voir les bras. Son esprit était absorbée dans l'admiration tant et si bien qu'elle eut du mal à détourner le regard et à enfiler la robe. Il y avait un miroir dans la chambre et elle avait envie d'en profiter, de voir si la robe lui allait ou si on allait se moquer d'elle à ce bal. Elle ôta son tissu noir qu'elle plia délicatement et rangea dans sa sacoche, puis elle attrapa la robe et se dépêcha de la mettre. Elle remercia les cieux de s'être lavée sur le bateau. Ainsi, ses cheveux étaient propres et son corps sentait bon. C'était une chose rare pour elle. Ce bal tombait vraiment au bon moment !
Kahety tira sur les pans de la robe pour la défroisser et se plaça devant le miroir. Elle leva des yeux mal à l'aise sur son reflet et resta bouche bée. La robe allait parfaitement à sa silhouette élancée et sa petite poitrine – vive le col en V plongeant. La longueur était comme sa tenue habituelle. La seule chose qui détonné était ses chaussures. Cela donnait un style un peu étrange. Mais tant pis, elle ferait avec. Soudain, une douleur fulgurante provenant de son dos la fit se courber et se mordre les lèvres jusqu'au sang pour ne pas crier. ananas. Elle avait complètement oublié de faire une ouverture pour laisser passer ses restes d'ailes ! Essayant de garder son calme et de ne pas céder à la folie, sans quoi elle n'y arriverait jamais, elle enleva la robe qu'elle jeta furieusement sur le lit. Elle fouilla les tiroirs de la commode et inspecta la salle de bain à la recherche d'un objet coupant. Objet qu'elle trouva à côté du lavabo. Elle le prit et, le plus vite possible, fit des entailles au milieu du dos de la robe. Elle balança l'objet sur le lit et remit la robe. Un soulagement sans fin la parcourut quand elle sentit l'air sur ses bouts d'ailes. Calmée, elle sursauta et se retourna en entendant des bruits de pas venir dans sa direction. Si elle restait  là elle se ferait repérée. Mauvais. Elle sauta par la fenêtre ouverte et courut hors du village, sa sacoche toujours dans une main.

Le chemin jusqu'à l'Université de Magie fut long. Sa mémoire avait retenu les indications qu'on lui avait donné, mais elle ne s'était pas imaginée devoir marcher autant. Elle avait traversé la moitié du continent pour trouver l'école. Pendant un moment elle pensait s'être perdue, mais quand elle vit un énorme bâtiment se dressait devant elle, elle sut qu'elle était arrivée. La bâtisse était immense et impressionnante de l'extérieur. L'envie d'y entrer était si forte qu'elle courut presque jusqu'aux portes. Quand elle commença à pousser elle se sentit tirer dedans. Elle faillit tomber et se retrouva nez-à-nez avec un homme d'âge mur habillait comme un serviteur – ce qu'il était probablement, ou alors il s'agissait d'un employé. L'homme lui tendit une bague étrange, surmontée d'un cercle noir.

- Mademoiselle, si vous me le permettez je dois vous mettre cette bague.
- Pourquoi ? Je ne vous ai rien demandé. Je ne sais même pas ce qu'est cette bague, elle n'est pas à moi.
- Ne vous inquiétez pas mademoiselle, tous les invités la portent. Il s'agit d'une création de l'Archimage, l'investigateur de ce bal.
- Venez-en au fait. Je m'en fiche de savoir qui la faite. Ce que je veux savoir c'est son utilité. Si un magicien l'a fabriqué c'est qu'elle n'est pas ordinaire. Je refuse d'être sous l'influence d'un sort.

Kahety fronçait les sourcils et était sceptique face à ce petit objet. Elle avait peur de ses effets. Le serviteur avait l'air exaspéré par sa réticence, mais il n'avait pas bougé d'un millimètre et répondit calmement à la nouvelle venu.

- Il s'agit d'une bague de compatibilité. (Kahety haussa un sourcil) Lorsque vous la portez, le cercle noir peut virer au gris ou au blanc selon la personne avec qui vous êtes. Plus elle devient blanche et plus elle détecte une compatibilité avec l'autre personne. Tous les invités ainsi que les enfants de l'Archimage en portent une.
- Oh. Je vois.

La Réprouvée resta bouche bée tandis qu'elle tendit sa main droite au majordome. Il lui passa la bague à l'annulaire, ce qui la fit rire intérieurement. Si ç'avait été sur la main, ç'aurait été comme une bague de mariage. Une fois qu'il eut fini il lui indiqua la direction à suivre pour se rendre au bal. Elle ne risquait pas de se perdre, une musique résonnait fortement dans l'enceinte de l'Université. Cela remplaçait les panneaux de signalisation. Elle n'avait qu'à tendre l'oreille et suivre les bruits. Elle poussa une porte et ses yeux se retrouvèrent ouverts en grand. Sa bouche était restée fermer, sans quoi elle aurait eu l'air d'un poisson. La pièce immense et belle, éclairait par des centaines de bougies, était remplit. Les serviteurs disparaissaient au sein des invités. Kahety était incapable de différencier les invités des enfants de l'Archimage. Comment s'y retrouvait dans tout ce foutoir ? Elle soupira, déjà fatiguée par la foule, et décida de se poser non loin du buffet. Elle prit un verre contenant un liquide orange qu'elle ne connaissait pas et se cala au mur. Fermant les yeux pour calmer sa respiration et sa peur. Décidément, elle n'aimait toujours pas se retrouver dans ce genre d'endroit, pleins d'inconnus. Mais qu'est-ce qu'elle était venu faire ici, dans une robe pas faite pour elle, dans un bal alors qu'elle ne savait pas danser ? Elle avait rêvé comme une petite idiote. Pendant un court instant elle s'était sentie femme, elle s'était sentie belle en voyant son reflet dans le miroir. Elle resserra son étreinte sur la sacoche et but d'une traite sa boisson, en reprenant trois fois avant de se décider à observer les alentours. D'abord elle regarda les gens face à elle. Certains dansaient, d'autres discutaient. Ils souriaient, riaient, et parfois se disputaient. Certaines filles repartaient en larmes, d'autres charmaient tant bien que mal des hommes plus âgés qu'elles. Kahety commença à se sentir bizarre. Un voile fin recouvrait sa vue et un sourire béat apparut sur ses lèvres. Ses joues prirent une légère teinte rose. Elle regarda sa bague, les sourcils refusant de se froncer. Était-ce ce petit objet qui lui faisait ça ? Non, normalement non. Le serviteur à l'entrée lui avait dit...il lui avait dit quoi déjà ? Une bague...de....quoi ? Un truc de sensations qui vire au blanc. Selon les gens. Non, c'était pas ça l'explication. Bof, en fait elle s'en fichait de ce truc. Elle se sentait bien, comme si elle flottait, c'était amusant et elle ria joyeusement. Son corps était détendu comme jamais. Ce fut ce moment-là que choisit un jeune homme pour l'aborder.

- Vous allez bien mademoiselle ? Vous avez l'air...assez...joyeuse.
- Bah quoi ? J'ai pas le droit ?

Elle avait répondu sans réfléchir ni même lever la tête vers son interlocuteur. En revanche elle avait ressenti un frisson étrange le long de sa colonne vertébrale lorsqu'il avait parlé. Il avait une voix grave, sombre, sensuelle. Ou bien c'était dû à son état ? Et puis quoi, qu'est-ce qu'il avait son état ? Elle n'avait pas le droit d'être joyeuse ? C'était un bal, une fête. Elle faisait ce qui lui plaisait. Ou pas. Ce n'était pas une très bonne idée en fait. Quoique.... Elle était perdue. Embrouillée. Elle se décida à regarder celui qui lui avait embrouillé les idées au point qu'elle ne réfléchisse plus correctement. Et « Oh. Mon. Dieu. » fut la réaction de son cerveau en le voyant. Il était...indescriptible. Mais elle se concentra malgré tout pour le détailler. Il était plus grand qu'elle, semblait avoir son âge ou un peu plus, possédait de long cheveux brun qu'il avait attaché en une queue de cheval posait sur l'une de ses épaules et porté des vêtements de qualité. Un smoking de circonstance qui moulait sa silhouette et on pouvait ressentir une certaine force émanait de lui. Et ses yeux...mon dieu ses yeux ! Petits en amandes, savant mélange de bleu et de vert. Entre ça et ses cheveux sombres, sa peau claire ressortait vraiment bien. Kahety n'avait jamais vu aussi bel homme dans sa vie. Même Ashtar ressemblait à une vieille chaussette en comparaison. Ils ne jouaient pas dans la même catégorie. Sa bouche fut soudain sèche, sans salive à avaler, et elle reprit une gorgée de cette boisson orange mystérieuse. Elle avait ancré ses yeux dans les siens, comme hypnotisée par son charme. Un silence gêné s'installa entre eux mais il fut rapidement brisé par la voix envoûtante de l'inconnu. Qui était-il ? D'où venait-il ? Faisait-il parti des invités ou de la progéniture ? De quelle race était-il ? Que pensait-il d'elle ? Avait-il remarqué qu'elle était une Réprouvée ?

J'ai bien envie de le ********* et de le ******.

Elle rougit, soudain mal à l'aise, ne comprenant pas d'où pouvait venir ce genre de pensées salaces. Elle n'avait pas écouter ce qu'il lui avait dit et tressauta lorsqu'il posa une main chaude et rugueuse sur sa joue. Une lueur inquiète était présente dans son regard, se faisait-il du soucis pour elle ? Elle qui, en ce moment, n'était que l'ombre d'elle-même ? Ou peut-être pas. Au contraire, peut-être était-elle enfin libre de ses faits et gestes. Elle lui sourit humblement et prit la parole pour s'excuser de sa maladresse.

- Je....désolée. J'étais perdue dans mes pensées et je n'ai pas écouté votre question. Vous pouvez répéter ?
- Mais bien sûr. Je voulais connaître le prénom d'une femme aussi charmante que vous.
- Kahety. Je m'appelle Kahety Laytar-Khan. Et vous ?
- Sërah, je m'appelle Sërah. Kahety hein ? Ce n'est pas commun. Cela vous va bien.
- Vous insinuez que je ne suis pas commune ? Sërah n'est pas banal non plus vous savez.

Kahety se surprenait depuis qu'elle était entrée ici. Elle ressentait un flot d'émotions variées et faisait des choses qu'en temps normal elle ne ferait pas. Elle se sentait libre et sa discussion avec ce Sërah l'amusait énormément. Elle voyait bien qu'il la draguait et que par conséquent ce qu'il disait n'était qu'à moitié sincère. Pourtant elle s'en fichait. Elle préférait profiter du moment présent, ne pas penser aux conséquences. Elle aurait pourtant dû...
La musique flottait dans l'air, agréable fond sonore pendant qu'elle discutait avec Sërah. Elle apprit qu'il faisait partie des enfants de l'Archimage Kirak. Il était donc à mariée d'après ce que disait l'invitation. Cette pensée la fit rougir de plus belle et elle se mit à rire plus vivement que prévu à un jeu de mot de son interlocuteur. Elle apprit aussi qu'il était magicien, comme son père, et avide de connaissance. C'était une chose qu'ils avaient en commun. Kahety n'avait pas fait attention à sa bague depuis un moment, trop occupée qu'elle était, sans quoi elle aurait remarqué que le noir était parti pour laisser place à un gris clair. Allait-il passer au blanc ? Oui. Sous le coup de la proposition de Sërah.

- M'accorderez-vous cette danse très chère Kahety ?
- Je pense qu'on peut se tutoyer non ? C'est plus agréable. Et oui, volontiers.
- Cela me convient. Allons-y Kahety.

Il lui décocha un clin d'œil tout en l'attirant au milieu de la salle, avec les autres danseurs. Elle ne comprenait plus rien. Elle avait fait connaissance avec un inconnu en quelques minutes, était en train de danser devant des centaines de personnes, avait dit son nom complet sans aucune hésitation et avait même proposer le tutoiement après seulement un rendez-vous ! Ce n'était pas elle, pas possible. Et pourtant si. Elle se sentait bien dans les bras du mage, en sécurité. Son torse était ferme, il avait le corps solide comme un roc. Comme un soutien sans faille sur lequel elle pourrait s'appuyer à l'avenir. Oui, elle le voulait. Comme amant, comme époux, comme compagnon.
A la vie à la mort.

Ils dansèrent au moins deux heures avant que la Réprouvée ne soit trop fatiguée pour continuer. Sërah était plein d'énergie mais restait attentionné envers elle. Ressentait-il la même chose ? A en juger par le blanc éclatant de sa bague la réponse était oui. Ils étaient compatibles. Les bagues avaient fait leur choix. Et elle était d'accord avec ce choix. C'est ainsi qu'à la fin de la journée, elle se retrouva avec un magicien sur les bras. Et surtout, avec un époux et une bague de mariage à l'annulaire gauche. Elle sentait les problèmes arriver.

- Mais qu'est-ce que j'ai foutu ?
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Robe de Kahety:
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Lun 06 Avr 2015, 23:26

    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La douce musique des violons battait à plein régime. Les gens dansaient sous le rythme de la mélodie : ils souriaient, ils s’amusaient en alternant valse et danse enjouée, prisonniers des mailles de l’ambiance festive de l’Université de Magie, plus merveilleuse que jamais. L’organisation de ce bal, supervisé par l’œil de fauve de l’Archimage Kirak, était une sacrée belle réussite. Les invités y étaient nombreux à avoir acceptés son invitation et les membres du personnel de la soirée déambulaient à gauche et à droite, satisfaisant les besoins et les demandes de leur clientèle exigeante à certaines occasions. Parmi cette foule dansante, des enfants. De tous âges, de toutes races et de tous sexes, ils se promenaient entre les danseurs à la recherche de ceux et celles qui leur étaient attitrés pour une demande de mariage. AH! Je vous ai bien surpris sur ce coup n’est-ce pas? Vous ne vous attendiez pas à entendre une chose pareille mais ce n’était que la vérité. Le bal avait été créé dans la simple optique de trouver des hommes et des femmes compatibles aux mioches de l’Archimage et, ainsi, qu’ils s’épousent et fondent une grande et heureuse famille dans une maison au cœur des champs! …Pourquoi me lancez-vous un tel regard? Je n’avais rien d’autre à ajouter quoi : c’était ça le mariage! Personnellement, je ne voyais pas où était le problème. À l’inverse, n’était-ce pas une aubaine merveilleuse que de se taper une des filles de l’Archimage? Car dit un bonhomme adepte de la magie bleue possédant un rang aussi prestigieux comme tel signifie forcément richesse à volonté! Hein, hein? Que pensiez-vous de ça?

    C’était génial, non?

    Bon, OK, dans mon cas, je n’avais pas vraiment besoin de me marier pour rassembler une quantité ÉNORME de petites pièces d’or et d’argent (j’avais déjà un fournisseur, un excellent fournisseur. Genre un mec qui avait décroché la deuxième place à la Coupe des Nations. Si vous voyez où je voulais en venir. ) Mais je devais l’avouer, les filles du Magicien étaient pas mal attirantes avec des seins pareils, une peau de porcelaine et un joli minois. Je ne pouvais pas manquer la chance de ma vie de mettre la main sur l’une d’entre elles non? Genre la petite avec les oreilles pointues là-bas, par exemple, avec son air tout mignon et adorable (Si, si, c’est elle!) ou la grande Orisha avec son œil bleu et doré. Ou la fille avec la magnifique robe au décolleté TROP séduisant qui me faisait saliver – c’était trop beau pour être vrai… Ou celle-là, avec ses hypnotisantes bou… « Je vais essayer de trouver la fille mentionnée par l’Archimage dans l’invitation. Quand l’occasion se présentera, je déclinerai l’offre du mariage. … si possible. » Il l’avait vraiment fait ce coup-ci hein? Comment avait-il pu? Je ne l’imaginais pas aussi cruel : je pensais que nous étions amis quoi! Alors pourquoi avait-il si sauvagement démoli les MERVEILLEUSES images qui défilaient dans ma tête? Le sale petit Elfe – plus grand que moi mais ça, je m’en fichais. « Tu es sûr de ta décision? Je ne vois pas le mal si tu acceptes. Enfin, ce sont tes choix aussi. Je ne vais pas te forcer. » Là, j’étais tout à fait d’accord avec ma douce et tendre moitié fleuri chantonnant de merveilleuses chansons d’amour – WOW! Il était vachement long son surnom, je devais trouver un moyen de le raccourcir un peu (et vous vous doutez bien qu’elle ne chantait pas des chansons d’amour aussi hein. Elle n’était pas aussi débile.)

    Si Ežechyel ne voulait pas de cette gonzesse, il pouvait me l’offrir sur un plateau d’argent – il était inutile de gaspiller un morceau aussi joli. J’étais son ami après tout. N’était-ce pas le rôle d’un ami de faire ce genre de service pour lui venir en aide - non? Et puis, vous aviez vu sa tête? Il avait l’air d’être prêt à sauter en bas d’un pont, c’était moi qui vous le disais! ... Enfin, peut-être pas à ce point-là. L’elfe n’était pas du genre suicidaire. « Bah, s’tu veux pas t’marier avec cette meuf, j’suis prêt à le faire. » Deux paires d’yeux pivotèrent dans ma direction, l’air de vouloir dire : « Mais t’es qu’un gros canard toi! Va te foutre tes bonnes idées là où je le pense! Dans ton cas, tu risques même de la violer! » Je ne comprenais pas pourquoi ils entretenaient une image aussi négative de moi d’ailleurs. J’étais blanc comme neige après tout. « Bon, alors qu’attendons-nous? Allons-y. » Pff… Ils m’ignoraient c’était ça? Ils ne comprenaient donc rien au véritable visage de l’amour – c’était désolant. Ça me faisait presque chialer. Je les suivis d’un pas trainant jusqu’au centre de l’immense salle de soirée animée, les bras croisés en faisant la moue, quand mes yeux finirent par croisés ceux de la belle Orisha que j’avais vaguement aperçu tout à l’heure.

    Et ce fut le coup de foudre.

    Mon cœur battait à la chamade, appelé par les supplications de cette belle femme – ma seconde douce moitié, je ne t’oubliais pas Lûth – à la recherche de l’amant parfait qui n’avait jamais pu être trouvé et, qu’en ce jour fatidique où nos Destins se croisaient finalement, il se trouvait miraculeusement avec elle dans cette salle gorgée par la puissance destructrice de l’amour véritable. Depuis combien de temps attendait-elle ma venue? Je l’ignorais mais il aurait été indigne de la faire attendre plus longtemps. Je devais la retrouver et poser mes lèvres sur les siennes : la magie endormie de notre relation ouvrirait les yeux à nouveau et nous danserions jusqu’au lever du jour, main dans la main.

    C’était la femme que j’avais toujours souhaité épouser dans mes rêves les plus beaux et les plus fous (mis à part Lily-Lune, bien entendu.) « Vous pouvez faire ce que vous voulez, je ne vous forcerais pas à me suivre. Mais promettez-moi simplement que vous ne feriez rien de… désastreux. » L’Elfe accompagna ses paroles avec un regard noyé de sous-entendu – complètement infondés – adressées en partie, bon exclusivement, à moi, qui lui répondit un faible et distrait - genre qui s’en fout carrément: « Ouais, ouais, pas de viols, pas d’troubles! Tu peux compter sur moi! » Comme s’il m’arrivait fréquemment de violer des femmes, sérieux.

    Puis, je m’avançai à grands pas vers la sublime Orisha, un sourire niais sur le visage – que je croyais séduisant, c’était tout ce qui comptait. Je me craquai les doigts pour me donner plus de confiance, passai une main dans les broussailles bleues de mes cheveux et j’étais enfin prêt à passer aux choses sérieuses : la technique numéro un de mon répertoire de drague féminine (vous devriez en prendre note si vous ne voulez pas être sacrément jaloux. Apprenez du maître!) Je ramassai un vol deux verres de vins posé sur le plateau argenté d’un employé des lieux et m’appuyai subitement l’avant-bras sur l’épaule de la femme avec mon fameux sourire de tombeur d’Ange. La règle numéro un, l’approche confiante, avait été accomplie avec succès. Maintenant, laissez place non pas au maître, mais au DIEU de la séduction. « Bonjour mademoiselle. Votre beauté est si lumineuse que vous m’avez aveuglé dès que mon regard est tombé sur vous. » Elle pivota vers moi avec la grâce et l’agilité d’un tronc d’arbre, les yeux plissés. « Mais qui êtes… » La jeune Orisha s’interrompit brutalement. Ses yeux étaient désormais rivés sur l’immense tâche de vin rouge qui souillait sa belle robe orangée. Le regard qu’elle m’envoya par la suite aurait été capable de tuer un éléphant. Oups…

    Vous voulez savoir ce qui s’était passé hein? Laissez-moi vous l’expliquer. Ben, à vrai dire, quand elle s’était retournée, je ne m’étais pas TOTALEMENT attendu qu’elle le fasse avec… si peu de douceur – non, sans déconner, je n’avais rien vu venir. Résultat : j’avais échappé par inadvertance pas un mais les DEUX verres de vin sur elle, mon équilibre ayant quelque peu été… perturbé. … MAIS LA BOURDE QUOI! Ce n’était pas DU TOUT ce que j’avais prévu. MAIS d’un autre côté, c’était de SA faute, pas de la mienne. Si je devais le reprocher à quelqu’un, c’était uniquement à ELLE! Par la grâce divine des Aetheri, faites que la gifle ne soit pas trop douloureuse. Sa main claqua contre ma joue une seconde plus tard. ÇA FAISAIT UN MAL DE CHIEN cacahuète! Non, sans déconner, elle faisait de la musculation dans ses temps libres ou quoi? J’étais presque en train de pleurer! La vache! Elle me ramassa par le collet de la veste, me soulevant de plusieurs centimètres au-dessus du sol – j’avais à faire au double féminin de Cocoon. Bordel. – le regard furibond. « Ta tronche me met les nerfs en boule. Tu mériterais que je t’en colle une deuxième, plus forte cette fois. » Non, pas une deuxième. Pitié… Elle eut une courte période de réflexion durant laquelle ses yeux parcoururent le visage de tous les invités qui se trouvaient à proximité. L’Orisha poussa un soupir avant de me déposer au sol. « J’ai envie de t’en foutre une deuxième, mais tu sais quoi le Bleu? Je ne vais pas le faire. Si mes envies de te placarder contre le mur me démange atrocement, coller la honte à mon père dans sa soirée me préoccupe davantage. » OUF! Sauvé par le bon sens d’une gamine obéissante. « J’espère que tu comprends à quel point tu es chanceux le Bleu. Très chanceux. Estimes-toi heureux que je ne te demande pas de rembourser la robe. » Puis elle fit volte-face et s’en alla dignement – aussi dignement qu’une fille avec une grosse tâche de vin sur la poitrine - sous les regards des autres ahuris qui avaient cessé de danser avant de commencer à me fixer. Intensément. « Ça va, ça va. Vous pouvez partir. » Traduction dans ma tête : « Vous n’avez rien d’autre à foutre que de me regarder? Dégager bande de cons. » Cependant, comme je n’avais pas vraiment le goût de m’en coller une autre, je préférai ne rien dire. Moi, Chayns à la langue bien pendue, avait appris à se la fermer quand, eh bien, je devais le faire. Pour le meilleur. Et surtout, pour le pire. Génial. À cause de cette meuf, je vais garder la marque pendant deux semaines. Non mais j’vous l’jure… Ah, les filles.

    GAINS:

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
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Aaliah Z'Odra
Jeu 09 Avr 2015, 18:55



Aaliah recevait rarement du courrier, aussi, fut-elle surprise de découvrir une enveloppe bien mystérieuse portant son prénom. Dame Aaliah Z’Odra… Tels étaient les mots employés, élégamment calligraphiés sur un papier de qualité, légèrement parfumé et scellé à la cire. La personne qui lui écrivait n’était certainement pas le villageois du coin, mais la jeune femme connaissait peu de personnalités importantes qui auraient pris leur plus belle plume pour lui écrire. Lui écrire quoi, d’ailleurs ? Intriguée et un brin curieuse, elle décacheta l’enveloppe et déplia le parchemin qu’elle renfermait. Elle haussa un sourcil, puis un deuxième au fil de son étonnante lecture. Elle était conviée à un bal en l’honneur des filles et fils de l’Archimage Kirak en âge, paraissait-il, de se marier. Un bal, des danses, de la joie, des enfants d’un riche mage en quête de leur âme sœur… La lettre trouva rapidement place sur un meuble poussiéreux, abandonnée au triste sort que voudraient bien lui réserver les araignées qui y avaient élues domicile depuis longtemps. La jeune femme voyait dans ces festivités de bien mauvais souvenirs que le temps écoulé n’avait plus altérer. La fête de son propre mariage fut un fiasco sans nom, avec la mort de son aimé suivit de son suicide qui avait fait d’elle l’Ombre qu’elle serait à tout jamais. Condamnée à porter son fardeau et à traîner sa solitude, à défaut de savoir correctement ouvrir son cœur aux autres. Elle n’aimait vraiment pas voir des amoureux danser, heureux, lors de telles réjouissances.

Cependant, pire que son fardeau qui ne la quittait pas, le destin aimait lui jouer des tours. A moins peut-être qu’il voulut en cette journée se faire pardonner de lui avoir volé, jadis, son fiancé.  Dans tous les cas, une main ridée par les années passées trouva l’invitation délaissée et s’en empara pour la glissée dans une cape noire appartenant à la gardienne. La jeune femme n’avait pas accordée grande importance au contenu de cette lettre, aussi, lorsque son grand-père la pria de le rejoindre à l’Université de magie quelques jours plus tard, elle n’avait nullement fait le lien. Quelques doutes l’assaillirent lorsqu’elle aperçut plusieurs personnes vêtues de magnifique robe de bal. Aaliah fronça les sourcils en voyant le vieillard l’attendre sur le côté. Il n’était pas du genre à faire grand-chose de ses mains depuis qu’il avait rejoint le monde des Ombres, mais lorsqu’il tentait une entreprise, celle-ci était généralement foireuse. La jeune femme accéléra le pas, soupirant de colère devant le plan farfelu que son ancêtre avait pu imaginer sous son épaisse chevelure grisonnante.

« Grand-père ! le harponna-t-elle sans douceur. Je suis certaine que ton rendez-vous en ce lieu n’est pas dû au hasard.
J’ai trouvé une invitation à ton nom alors j’ai tenu à te la rendre. se contenta-t-il de lui répondre en en tapotant la poche de la cape dans laquelle il avait placer la lettre.
Tu n’aurais pas dû te donner cette peine, je n’irai pas à cette réception ! dit-elle en tournant déjà les talons sans chercher à savoir comment son grand-père était parvenu à prendre possession de sa cape magique.
Hum… Il est vrai qu’en voyant ceux et celles qui y ont été conviés, l’on peut s’interroger sur la raison de cette invitation… Une erreur, très certainement. »

La remarque avait été marmonnée avec monotonie, mais de manière assez audible pour que la jeune femme pût l’entendre. Elle s’arrêta, offusquée devant ce qu’elle sentait être une attaque sur sa personne à peine camouflée. Aaliah tourna une nouvelle fois les talons et arqua un sourcil mécontent vers son grand-père qui resta impassible, voire absent. Comme s’il avait tout dit.

« J’attends le fond de ta pensée grand-père, s’impatienta-t-elle devant son silence. Que viens-tu d’insinuer ?
Même si tu conserves le physique de ta  jeunesse, nous savons tous les deux que le temps a passé sur ton corps. Tu es comme ce meuble sur lequel j’ai trouvé cette invitation… la poussière te recouvre lentement et bientôt des araignées tisseront leur toile entre tes jupons.
Je…. Je, bégaya-t-elle à la recherche de mots pour se défendre. Je ne suis pas un meuble recouvert de poussière !
En es-tu certaine ? Installes-toi quelques part et tu verras, nul ne te regardera car ils te confondront avec un meuble, une décoration… une babiole sans importance. Tu n’es qu’une Ombre, personne ne te connaît et passe devant toi sans un regard!
Cela n’est pas vrai ! fulmina Aaliah. Je suis connue ! Je suis même reconnue. J’ai participé à la coupe des nations, je me suis fait un nom !
Ne sois pas si fière, tu as fini deuxième à une épreuve d’agilité… Je ne comprends même pas cette renommée. Et cela prouve que tu prends de la poussière, tu n’as pas eu assez d’agilité pour te hisser à la première place. Tu finiras comme cette invitation, abandonnée entre les poussières et les toiles d’araignée.
Je vais te montrer que je ne suis pas poussiéreuse!»

En colère que son grand-père pût la comparer à un meuble ancestral, Aaliah lui arracha sa cape des mains et la déposa sur ses épaules avant de se faufiler dans la file grandissante. Elle plongea sa main dans l’une des poches et en retira son invitation qu’elle présenta à la personne qui se demandait si elle faisait partie du personnel. Celle-ci s’apprêta à lui faire remarquer qu’une tenue de bal était obligatoire pour les invités, mais n’eut pas le temps de finir sa phrase que la magie de la cape opéra. La jeune femme se retrouva vêtue élégamment, prête à faire valser sa robe sur la piste de danse au son des musiciens présents. Enfin, cela était en théorie. L’Ombre n’était pas vraiment prête à mettre du sien, juste prouver qu’elle pouvait encore intéresser la gent masculine. Une folie, provoquée par une fierté décidément bien mal placée. Son grand-père avait gagné, d’une certaine manière, elle se trouvait au bal ! Et avec une bague au doigt en prime.




« Pourquoi vous me mettez une bague au doigt ? demanda-t-elle suspicieuse.

Elle n’était pas venue chercher un mari, aussi, elle appréciait moyennement de voir cette bague orner sa fragile main. Elle craignait déjà d’être liée à la personne qui lui avait mise sans prévenir. Cependant, l’homme lui expliqua que tout invité se devait de porter cet anneau qui permettrait de connaître sa compatibilité avec l’un des enfants de l’Archimage Kirak. L’Ombre secoua la tête en se demandant dans quel plan instable elle venait de mettre ses pieds maladroits. Elle regarda la bague d’un air sceptique. Celle-ci noir et s’accordait parfaitement à sa tenue et à son style, aussi elle s’en désintéressa rapidement. Entre deux couples qui dansaient et quelque uns qui tentaient une approche parfois infructueuse, l’Ombre partit s’installer dans un coin tranquille. Au fil du temps, Aaliah due bien accepter que soit elle avait effectivement la même fonction qu’un meuble, soit ses soupirs énervés en avaient rebuté plus d’un. La bague avait peut-être aussi éloignée quelques volontaires, sa couleur sombre n’ayant pas changée d’un ton. Lassé par les couples qui se faisaient et se défaisait parfois à coup de gifle, l’Ombre décida de quitter la fête d’un pas décidé. Trop peut-être, parce que dans son mouvement déterminé, elle fonça dans un inconnu et manqua de s’étaler sur le sol au milieu de la piste de danse si une main bienveillante ne l’avait pas saisie au creux des reins pour la redresser. Elle rencontra un sourire chaleureux et deux yeux bleus charmants, lui rappelant ceux de son feu aimé. Bien évidemment, elle avait dû bousculer un homme, cela ne pouvait être une femme. Il ne manquerait plus qu’il fût un fils de l’Archimage à la recherche de l’amour. Elle n’avait pas de temps à perdre avec ces sottises et la couleur dont se parer sa bague ne lui présageait rien de bon. D’un noir sombre, elle était passée à un blanc nacré. Aaliah sentait les problèmes venir, mais ne pouvait décemment pas gifler l’homme qui venait de la rattraper.

« Dame Aaliah Z’Odra, c’est cela ? lui demanda-t-il sur un ton poli.
Nous nous connaissons ? s’étonna l’Ombre dont le visage de l’homme ne lui disait rien.
Je vous ai vue à la coupe des nations et je ne peux oublier un visage aussi magnifique que le vôtre…
Nous allons arrêter là les courtoisies, vous ne m’intéressez pas», répondit la jeune femme pour mettre fin à une situation plus que gênante.

Cependant, elle ne put s’éloigner d’un pas que l’inconnu lui attrapa aussitôt le poignet pour l’attirer contre lui. Elle aurait bien filé entre ses doigts, mais éclater en brume au beau milieu d’une salle de danse, cela n’était pas vraiment discret. La jeune femme n’eut d’autre choix que de laisser l’homme la guider sur la piste et sa fierté la poussa à danser avec agilité. Elle n’apprécia pas ce qu’il était en train de se passer, mais elle refusait catégoriquement de passer pour une cruche incapable d’aligner deux pas de danse. Elle sentit la main de l’homme presser un peu plus fort son dos, comme pour s’assurer qu’elle ne lui filerait pas entre les doigts. L’Ombre fronça les sourcils, afin d’éviter d’être trop charmante, mais cela ne semblait pas faire fuir l’inconnu. Sa main descendait un peu plus bas à chaque pas…

« Descendez encore une fois votre main et je vous envoie la mienne dans la figure ! lui murmura-t-elle sur un ton sec.
J’aime les femmes de caractère, lui répondit-il sur un ton suave. Surtout lorsqu’elles savent danser ! »

L’Ombre arqua un sourcil devant le pétrin dans lequel elle sombrait un petit peu plus à chaque entreprise pour éviter de s’attirer les faveurs de l’homme qui s’était amouracher d’elle. C’était cependant peine perdue, il l’a trouvait charmante quoi qu’elle fasse ! Et la blancheur de leur bague ne l’aidait pas à le convaincre d’abandonner. Bien au contraire. Il parla de leur compatibilité et d’un amour inévitable, de bien grand mot qui commençait à lui faire peur, mais le pire était encore à venir.

« Dame Aaliah, faites de moi le plus heureux des hommes et épousez-moi ! déclara-t-il sans détour.

Heureusement que la jeune femme n’avait pas besoin de respirer, sans cela, elle se serait probablement étouffer devant cette improbable demande. Elle avait juste voulu prouver à son pessimiste de grand-père qu’elle pouvait encore intéresser les gens sans passer pour un meuble poussiéreux et voilà qu’elle allait se retrouver avec un mari sous le bras. Cela en était trop pour elle, qui de toute façon était condamnée à ne plus connaître les émotions de joie et d’amour. L’Ombre repoussa l’homme interloqué et ne put cette fois la retenir par le bras. Aaliah releva sa robe pour fuir la salle et ses festivités, faisant tomber au passage la bague reçue à l’entrée et se perdant dans les dédales de l’université.  Perdue autant physiquement que mentalement, la jeune femme renversa une étagère sous la colère. L’homme était charmant, et les traits de son visage proche de ceux de son défunt amour. Elle aurait probablement pu l’aimer, à une autre époque, en appartenant à une autre race. Ce n’était pas le cas, elle ne savait plus et ne pouvait plus aimer. Et ils se tortureraient tous les deux. Aaliah parce qu’elle se sentirait coupable d’accepter dans son cœur un autre homme qu’Eldarius et le fil de l’Archimage, parce qu’il ne pourrait jamais recevoir de sa part ce qu’une autre femme était capable de donner : un véritable amour. Elle n’aurait jamais dû aller à ce bal !

« Il ne faut pas rester là, c’est dangereux ! »

La voix de l’homme la fit sursauter et lorsqu’elle lui déclara que le danger ne lui faisait pas peur, il l’intima de le suivre parce que l’Université avec la capacité de rendre fou quiconque s’y perdait trop longtemps. Tant en l’accompagnant vers la sortie, il se présenta. Il se prénommait Zachariah, fils de l’Archimage Kirak et Chaman de son état… Bien évidemment, comme dans les contes pour enfant, il fallait que le prince charmant fît partie de la race avec laquelle une tension régnait. Ce n’était pas amusant sinon. Malgré ses refus, le chaman s’agrippa à elle, lui promettant de respecter tous ses désirs. Un amour platonique lui convenait, tant qu’il pouvait dire qu’Aaliah Z’Odra était son épouse.

« Vous êtes complément fou !
Cela doit être à cause du temps passé dans cette université. Puis-je dire à mon père que j’ai enfin trouvé une femme pour m’accompagner dans la vie ?
Oui »

Le mot était sorti de sa bouche sans même y penser. Ce ne fut que lorsqu’elle retrouva son grand-père quelque heure plus tard qu’elle se rendit compte de sa folie. Elle venait d’accepter un homme en mariage !

« Nom d’un Æther ! Je suis devenue folle ! »



~2139 mots

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 12 Avr 2015, 07:28

Marions-les!
« For better, for worse »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je ne m’étais jamais senti très à l’aise dans ce genre de tenue. J’avais l’impression que mon corps ne pouvait plus bouger à son aise et que mes membres étaient limités dans leurs mouvements. Malgré les conseils de Friedrick en matière de bonne éducation, je n’arrêtais pas de jouer avec le nœud qui était attaché à mon col et avec les manches de mon veston. C’était par nervosité, une vilaine manie qui me prenait si je ne me frottais pas la nuque. Machinalement, lorsque je desserrais progressivement le nœud qui me coupait le souffle, mon regard se porta sur le garçon aux cheveux cendrés, à l’autre bout de la salle. Même s’il s’occupait d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui cherchait désespérément la perle rare grâce à sa bague de compatibilité, je n'eus aucune difficulté à sentir le poids de son regard sur mes épaules. Je déglutis, ayant la vague sensation d’être surveillé par un faucon, avant de me détourner rapidement, comme une proie prenant conscience de la traque dont il est le sujet. Vivement hâte que tout cela se termine!

Pourtant, c’était une grande soirée, la première à laquelle j’assistais depuis des lustres, pour ne pas dire la première fois de toute ma vie de petit banlieusard. Le buffet était grandiose, servi avec une vaisselle qui me faisait peur de tenir, tant elle était fragile et légère. Les lustres qui éclairaient la salle comble étaient sertis de milles pierres éclatantes qui laissaient réfléchir la lumière sur les différents murs de l’établissement, offrant une ambiance enchanteresse et romantique pour tous les jeunes gens présents dans la salle. Les hommes en costard, chics et élégants avec leur cravate et leurs cheveux soigneusement lissés vers l’arrière, et les femmes en robe de soirée, exquises et frêles sous les tissus qui les couvaient, étaient tous d’une beauté à couper le souffle. Je me sentais un peu comme le clochard de la soirée, même si mon habit était parfaitement convenable pour ce genre de cérémonie; il restait néanmoins très usuel, très ordinaire. Jamais, auparavant, je n’avais pu goûter à un tel luxe, le toucher sous mes mains ou même en percevoir les effluves. Ce n’était pas très difficile de distinguer une telle particularité par le nez: entre l’odeur délicate des roses, de la lavande et du miel sucré qui parfumait chacun des petits mouchoirs de ces dames et celui des ruelles, du gravier mouillé et de l’humidité de l’air, la différence était aussi grand que l’espace qui séparait la terre du ciel. Mais malgré la somptuosité d’une telle richesse, je préférais encore la beauté toute simple que m’apportait une vie sans or et sans diamant. Il n’y avait pas à dire: la vie était beaucoup plus trépidante lorsque nous devions y mettre de nos efforts pour atteindre nos objectifs. Les buts atteints sans avoir mis ne serait-ce qu’un seul de son grain ne méritait même pas d’être acclamé: à quoi bon se féliciter pour les efforts mis par les autres et non par les siens? Il ne pouvait y avoir aucune fierté… Et l’image que je me faisais de l’aristocratie, des gens bien habillés, bien éduqués, de la haute-société – je suis désolé de vous l’apprendre – restait celle du gosse de riche prétentieux qui n’avait qu’à claquer des doigts pour qu’il ait, servi sur un plateau d’argent, tous les objets de ses désirs. Un tel Univers ne me correspondait définitivement pas, et le simple fait de me sentir mal à l’aise au milieu de ces gens, vêtu de mon complet, ne faisait que renforcer cette idée dans mon esprit.

« Eh, tu ne bosses pas là. »

Lentement, je me retournais vers le jeune homme, que je reconnu aussitôt au timbre narquois de sa voix. Friedrick, face à moi, me tendait un petit plateau, dressé d’un couvercle en verre, sous lequel il y avait une bague. Une pierre noire comme l’obsidienne était la principale attraction de sa singularité. Je soupirais, attrapant le plateau avec ma main gantée.

« Pourquoi tu m’as traîné ici, sale monstre…

- Tu m’as dit que tu n’avais rien à faire aujourd’hui!

- Quand tu m’as dit qu’on allait rendre service à des gens, je pensais pas trop à ça, tu vois...

-  Et tu pensais à…?

-  Nous castagner contre des méchants qui nuisent à notre société? »

Au regard que je lui lançais, il partit à rire, discrètement cependant, étouffant rapidement ses éclats à cause du nombre conséquent de gens «sophistiqués» qui nous entouraient. Sophistiqués ou non, en tout cas, ils étaient tous sacrément bien habillés…

« Bon, j’y retourne. Pendant ce temps, essaie de t’occuper au lieu de végéter comme un légume.

- Bah, vas-y tiens! Dis que je suis une feignasse pendant que tu y es! »

Il ouvrit la bouche. Il allait vraiment l’ouvrir… Je le devançais aussitôt, levant la main comme pour l’empêcher de rajouter quoi que ce soit.

« Je sens que ça va me retomber dessus, alors je te demande poliment de réfléchir à deux fois avant d’ouvrir le trou qui te sert de bouche.

-  Quel gentilhomme tu fais, Miles!, s’exclama-t-il d’une voix où la moquerie n’était point difficile à percevoir.

-  Je te renvois le compliment, Fried… »

Nous nous dévisageâmes quelques instants. Dans notre langage, on venait de s’insulter, mais étant donné que nous nous trouvions dans une espèce de cérémonie qui prônait le mariage et l’amour et la bonne entente avec son prochain, et que nous étions supposés travailler aujourd’hui pour ces mêmes valeurs, au lieu de nous disputer, nous nous devions de rester un tant soit peu polis entre nous et respectueux. Même lorsque l’envie de jeter son plateau en argent à la tronche de son pote nous prenait, on s’abstenait en lui renvoyant un sourire plein de futures promesses. J’vais lui coller une beigne, moi, il va voir... Comme s’il avait intercepté le fil de mes pensées, le garçon aux cheveux cendrés m’adressa un grand sourire carnassier avant de faire demi-tour et de décamper comme un lapin. Bah ouais, cours, tu y goûteras de toute façon, à mon poing.
Lorsque j’aurais enlevé ce fichu veston.
Et puis ce nœud qui m’étouffait.
Et puis ces trois couches de vêtements que j’avais sur le dos.
Les souliers? J’pourrais bien les garder, ils étaient confortables.

Mais bon, voilà quoi, je me retrouvais de nouveau seul  au cœur de tous ces gens sophistiqués. Avec une bague de compatibilité sur un plateau. Si je me souvenais bien de mes directives, il fallait que j’aide du mieux que je le pouvais les enfants de l’Archimage à trouver celui ou celle qui serait le partenaire idéal. Aussi facile que d’enlever une sucette de la bouche d’un bébé – c’était sarcastique. Je soupirais à nouveau.

« Hum… Monsieur Köerta? »

Tout d’abord, je n’aperçus qu’un tas de tissus blanc laiteux trainer sur le sol. Puis, en relevant doucement la tête, je finis par croiser les pupilles lagons d’une belle créature à la peau chocolat qui, rapidement, baissa les yeux, visiblement gênée. Ses cheveux, coiffés, serrés, attachés d’une manière que je n’avais jamais vu auparavant – et qui n’était point dénué de charme – étaient d’une couleur assez spéciale: foncés aux racines, ils tendaient à s’éclaircirent de plus en plus vers les pointes, ce qui offrait un dégradé d’azur plutôt agréable pour les yeux.

« Oui, c’est bien moi. Et vous êtes…? »

Un sourire se dessina sur son visage, alors que ses épaules s’affaissèrent doucement. Elle paraissait soulagée quelques secondes et je compris rapidement qu’elle avait hésité à m’adresser la parole.

« Je savais bien que c’était vous, le Champion! Je… Je m’appelle Dahlia. Je suis l’une des filles de l’Archimage Kirak.

- Ravi de vous connaître Dahlia… Et vous pouvez m’appeler par mon prénom, hein, y’a pas de soucis! »

La jeune fille acquiesça d’un discret signe de la tête et laissa le silence s’installer entre nous. L’ambiance devenait de plus en plus mal à l’aise… Elle avait beau être magnifique, toute en forme et en splendeur, je ne comprenais pas trop ce qu’elle me voulait.
Jusqu’à ce que je me souvienne de mon travail en ce lieu.

« Ah! Je suis bête! Vous êtes ici pour une bague de compatibilité, c’est bien ça? »

Distraitement, elle hocha de nouveau la tête et aussitôt, elle me montra sa main, vierge de tous bijoux superflus. Immédiatement, je lui offris la bague à la pierre noire, qu’elle s’empressa de porter à son doigt, après avoir repoussé dans un geste gracieux quelques tissus de ses manches qui se mettaient sur son chemin. Après quoi, tenant mon plateau entre ma hanche et mon bras, je me penchais légèrement vers l’avant, imitant quelques gestes qu’avaient adressé Friedrick aux invités, lors de la soirée.

« J’ai été enchanté de vous connaître Dahlia, et je vous souhaite bonne chance dans vos recher…

- Pourquoi travaillez-vous ici? »

Je m’arrêtais brusquement, surpris par la question.

« Par-Pardon? »

La jeune fille aux cheveux azur se mit à jouer nerveusement avec ses doigts, cherchant à fuir mon regard.

« Oui, travailler… Pourquoi travaillez-vous alors que vous avez gagné la Coupe des Nations? »

Ah… C’est de ça qu’elle voulait parler depuis le début. Pourquoi un vainqueur de la grande Coupe des Nations, plein aux as après sa victoire, se fatiguait-il à faire un travail aussi chiant que celui d’employé pour une fête?

Je passais une main dans mes cheveux, relâchant un soupir.

« Bah, pour tout vous avouez, je n’avais pas l’intention de me pointer à cette soirée aujourd’hui. C’est à cause d’un pote… Je marquais une brève pause, toisant Friedrick qui zigzaguait entre les convives pour connaître leur avis sur le déroulement de la soirée, avant de reporter mon attention sur Dahlia, qui avait finalement levé les yeux pour me regarder en face. … si je me suis retrouvé ici. Il m’a dit qu’il aimerait qu’on fasse un boulot ensemble. J’ai cru, comme un con, qu’il s’agissait de donner une bonne leçon à des méchants. »

L’un de ses sourcils se redressa et elle croisa les bras, pensive.

« Alors vous l’avez fait pour un ami?

- On peut dire ça comme ça, oui. »

Une nouvelle pause, mais cette fois-ci, je ne désirais pas être interrompu au cours de celui-ci. J’avais plein de tunes à présent, c’est vrai, mais je ne voyais pas pourquoi je laminerais en effort uniquement parce que j’avais de l’argent. Je vivrais encore dans ma petite maison, dans les quartiers modestes de Médigo; je n’avais pas envie de refaire ma garde-robe uniquement pour être aux couleurs de la dernière mode; je n’allais pas changer à cause de cette victoire. J’resterais le même, je garderais ma vie, avec ses bons et ses mauvais côtés…

Peut-être est-ce le sourire qui s’était, tout bonnement, affiché au coin de mes lèvres qui l’interpella ou bien une étincelle que je ne pouvais voir qui venait de briller au fond de mon regard, mais l’expression de Dahlia changea radicalement. Elle baissa à nouveau les yeux.

« Vous continuez de vivre votre vie malgré tout. Sans rien changer à cette dernière. Sans rien regretter…

- En gros, c’est ça. Je ne laisserais pas des doctrines, des règles, l’opinion des autres, dicter ce que je dois ou ne dois pas faire. C’est ma vie, et j’ai envie de la vivre comme je l’entends.

- Être libre… »

Le regard de Dahlia se promena quelques secondes sur les nombreux invités qui comblaient la sale.

« J’aimerais pouvoir voler de mes propres ailes également, mais avec ce maria… »

J’haussais des épaules, rigolant discrètement pour ne pas la vexer, mais c’était peine perdue.

« Vous attendez d’être vieille fille ou quoi?

- Quoi?! M-Mais je…

- Arrêter de suivre la norme. Qu’est-ce que vous attendez pour faire le pas? C’est votre vie, pas celle d’un autre… »

Je lui offris un sourire, alors que ses pupilles s’étaient agrandis. Je remarquais qu’elle voulut rajouter quelque chose d’autre, mais un cri, non loin, attira mon attention et aussitôt, je dirigeais cette dernière vers la source de tout ce boucan. Et ma mâchoire faillit se décrocher.

« MAIS IL FOUT QUOI, CET IMBÉCILE?!

- C’est… C’est votre ami?

- Ouais! Mais… Bon sang! Je dois y aller, Dahlia!

- Ce n’est pas grave. Dépêchez-vous avant que cela ne dégénère… »

J’acquiesçais, carrément d’accord. Mais… Mais...! Qu'est-ce qu'il fichait à mâchouiller la perruque du musicien?! Il devenait zinzin?

« Eh Dahlia! N’hésitez pas à prendre votre envol lorsque l’envie vous prendra! Pour ma part, je file maintenant! »

Rapidement, je courus vers Friedrick, qui venait de péter un câble pas possible… J’avais déjà entendu parler de l’influence de l’Université sur ceux qui, étant restés sur les lieux depuis un certain temps, se voyait pris d’un moment passager de folie. Mais à ce point… Aussitôt, je sautais sur mon copain pour l’arrêter, alors qu’il allait se mettre à jouer avec la perruque du musicien désemparé, la faisant tournoyer au-dessus de sa tête comme un lasso.

« Fiou! Menace neutralisée. Allez, gros nigaud, on rentre à la maison, fissa!

- Bah non! J’me sens bien!

- Bien sûr, bien sûr, et moi je suis l’Orishala!

- Mais z’veut pas rentrer!! »

Et c’est ainsi que je traînais mon pote hors de l’Université, comme un gamin pleurnichard. La tête qu’il fera lorsqu’il allait reprendre ses esprits!

•••••

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La jeune fille, dans son coin, avait observé la scène d’un œil amusé, repensant aux paroles du jeune Köerta. Et, doucement, elle leva sa main. Un vague sourire flotta sur ses lèvres.
La pierre de la bague brillait d’un joli éclat blanc.


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Dim 12 Avr 2015, 12:59

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Elune était venue presque par hasard à l'université de magie, cherchant surtout à découvrir quelques petites choses. Mais la Rehla fini par se faire embarquer dans une étrange histoire de mariage et par là même, à se retrouver employée par le magicien à l'origine de cette grande et somptueuse fête. Oh certes, la jeune femme avait parfois besoin de se faire de l'argent, mais de là a travailler dans un mariage. Pourtant, c'est avec joie qu'elle alla se dénicher une jolie robe blanche, simple, qui suffirait à ce qu'elle ne fasse pas tâche dans ce décors radieux. Guidée par le simple plaisir d'aider autrui. Je suis là, debout, les mains croisés dans le dos à me dandiner maladroitement d'une jambe sur l'autre. Suis-je à ce point en manque de vivre ? Je ne me l'avoue pas vraiment, mais je connais la réponse, oui. Chewie est un gouffre sans fond quand il s'agit de nourriture et fort heureusement, j'ai réussi à le persuader de rentrer à Lua Eyael pour surveiller ma demeure. Au moins, là bas, trouve il toujours de quoi s'alimenter. Quant à Clair de Lune, cette chère boule de poil à refuser scrupuleusement de rentrer dans l'université avec moi, prétextant devoir chasser quelques rongeurs dans le coin. Je sais qu'elle n'est pas loin ceci dit et qu'elle attendra aussi longtemps que nécessaire que je sorte enfin.

- Père, tout est prêt.
- Très bien, que le personnel fasse son travail et conduisent les invités jusqu'ici.


Ma tête ce tourne vers père et fils. Il ne se ressemble presque en rien, sauf leurs yeux. Mais je ne suis pas là pour m'amuser, mais bien pour apprendre. Et j'ai un avantage, je suis une Rehla donc très capable de me faire oublier. Ce que je compte bien faire pour remplir à bien la mission que m'a confié, à moi et aux autres employés, l'Archimage Kirak. Et quel mission ! Confié à chaque nouvel arrivant une bague et ensuite, les surveiller afin de voir si par miracle, un de ses petits bijoux magique deviendraient blanc à proximité d'un de ses enfants chéris. Point positif, les visages des enfants retenus, nous avons chacun eu droit a cinq bagues. Un début histoire de ne pas se surchargé à surveiller trop de monde à la fois. Et un vrai point positif car je m'imaginais mal surveiller une population entière d'invités. Enfin, les grandes portes s'ouvrent devant nous, je me raidis et souri de manière un peu forcée. Les premiers invités entrèrent d'un pas calme et, pour certains, prudent. Près d'elle, la Rehla vit les autres serviteurs se mètrent au travail, anxieuse, elle les observa jusqu'à ce que vienne son tour d'entrée, si on peu le dire ainsi, en scène.

- Bonjour, acceptez ceci, de la part de l'organisateur de cette soirée. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serai votre hôtesse.

Ma voix se calme et se fait plus sur au fil des mots et la jeune femme qui accepte la bague que je lui tends paraît elle aussi se détendre. Je la laisse s'éloigner, le bijou à sa main et j’accueille un homme d'âge visiblement mur. Il est très chaleureux et joyeux et sa démarche trahis une certaines noblesse. Suivent encore deux autre homme, un blond et un brun dans la trentaine, tout au plus, et enfin, encore une femme, grande, blonde et bouclée. Je m'écarte ensuite de l'entrée pour laisser les autres employés prendre le pas et accueillir ceux qui arrivent encore. Ceci fait, je me promène dans la salle avec un plateau de flute d'un liquide ambré et pétillant. Je passe presque inaperçu et bien vite, j'en oubli mon stress premier. Et bien vite, je me surprends à chercher dans cette masse grouillante et bruyante de gens bien habillée les cinq personnes que j'ai acceullis.

L'homme d'âge mur se tient dans un coin, il parle à une femme qui semble être elle aussi une invitée et leur bagues respectives oscille entre le gris et le blanc. Je n'ai donc pas à me préoccuper davantage d'eux car visiblement, ils sont juste venu discuter et observer, ignorant complètements les jeunes gens à mariés. Mais plus loin, je trouve bien plus intéressant, la belle blonde aux boucles soignée se déhanche honteusement devant un des fils de l'Archimage. De toute évidence, elle cherche à lui plaire mais à la couleur de la pierre à son doigt, je devine qu'il n'y a rien ed vraiment possible entre eux. Discrètement, je m'approche, proposant un verre à chacun en m'efforçant de me montrer discrète. Le fils de Kirak me souri de façon reconnaissante et profite de cette diversion pour laisser là la belle qui me regarde alors d'un air furibond. Je lui offre alors un sourire poli avant de me risquer à une proposition qu'elle refuseras surement.

- Si vous le souhaitez, je peux vous présentez un autres des prétendants ?
- D'accord.

Sa voix est sèche est son ton venimeux mais elle me suit pourtant docilement. Sans réfléchir, je vais lui présenter un des fils, un alfar je crois ? Du moins, sa peau semble appartenir à cette race et bien peu après, deux bagues blanches brillent alors qu'ils discutent bruyamment. Je m'éloigne de ce couple un peu trop provocateur pour chercher mes autres invités. Les deux jeunes hommes ne tardent pas à se faire repéré par mes yeux sombre. Ils semblent en bien bonne compagnie et je décide de ne pas interférer. Visiblement, ses deux là n'ont nul besoin de moi. En revanche, nul trace de la jeune femme aux yeux océan et aux cheveux ébène. Ma première invitée semble s'être volatilisée et peu à peu, à force de la chercher dans la foule, je commence à m’inquiéter pour elle. L’université est vaste est pas spécialement bien réputée. Mais c'est une porte entrouverte qui me met sur la voie. Discrètement, je m'éclipse pour observer le couloir sombre devant moi. Au loin, j'aperçois une étoffe de tissu qui attire mon attention. J'approche lentement avant de me saisir du tissus doux. C'est celui de la jeune femme, nul doute. Je reconnais la couleur froide du bleu profond à la lueur blanche d'une sphère de magie que je viens d'invoquer. Mais où est elle ?

La Rehla regarda autour d'elle, sentant l'angoisse grandir à mesure que ses yeux se posaient toujours plus sur les pierres glacée de ce couloir si vide. Guère rassurée à l'idée de se perdre, elle avança pourtant, laissant pour seul bruit, le claquement sonore de ses bottes qui formaient en ses lieux une musique angoissantes. Je me fige, plus loin, une autre porte est entrebâillée. Je n'aime guère cela. Mais ai-je vraiment le choix ? Et puis, si il arrive quelque chose à cette femme, j'en serai responsable. Inspirant profondément, j'attrape l'anneau a mon cou, le serrant un instant pour me donner du courage. Puis, je m'avance, ouvrant la porte en grand pour regarder la pièce. La jeune femme est là et visiblement, je viens de la surprendre alors qu'elle fouine sous des monticules de papiers.

- Zut, repérer.
- Si je comprends bien, vous n'êtes pas là pour la fête, n'est ce pas ?
- Gagné mademoiselle je suis les invitées à la trace. Mais je crains ne pas avoir besoin de toi.


Son expression change, ses yeux deviennent vermeil et ses dents sont des pointes sans doutes meurtrières. Effrayée, je vais pour reculer d'un pas quand j'aperçois un épais volume à la couverture sombre m’arriver dessus. Je pousse un cris, instinctivement et tend mon brans devant ma tête. Ma propre magie réagit à ce geste et un bouclier plat se forme devant moi, stoppant le livre qui se fracasse dessus avant de tomber, tout aussi bruyamment, sur le sol. Je baisse mon bras. La voleuse s'élance alors sur moi, mais cette fois, je ne suis plus que spectatrice de ce qui suis. Une masse de fourrure sombre, éclairer par des croissants de lunes bleu surgit de l'ombre, toutes griffes dehors. Clair de Lune planta ses griffes dans la peau de la voleuse, laquelle réagit tout aussi vivement, délogeant la boule de poil pour l'envoyer voler contre une des bibliothèque poussiéreuse de la pièce. Le cris que poussa le félin céleste raisonna et la Rehla, inquiète, libéra le passage en se jetant aux côtés de sa compagne. Un coup l'atteignit à l'arrière de la tête et, inconsciente, elle s'effondra aux côté de l'animal.

J'ouvre les yeux, la pièce est lumineuse autour de moi et un visage inquiet acceuille mon réveil. Prêt de moi, Clair de Lune est assise, visiblement remise elle aussi. Lentement, je me redresse sur ma couche d'infortune. C'est une des fille de l'Archimage qui est à mon chevet. Elle a un sourire bienveillant et sa voix est d'une douceur infinie.

- Bienvenu parmi nous. Tu peux remercier ta compagne, sans ses feulements, père n'aurait sus qu'une voleuse s'était glissée ici. Inutile que tu en sache davantage cependant. Tu n'aurais pas du être là bas mais nous sommes content que tu n'es rien de grave. La soirée viens de se finir, et ce sac, c'est ta paye. Merci de ta précieuse aide ce soir.

Elle s'éloigne et va rejoindre les bras du jeune homme brun que j'ai acceullit un peu plus tôt et dont je ne me suis guère vraiment occupée ce soir. Ma main se glisse sur la petite bourse remplit de pièce qui tintent entre elles quand je l'attrape. Mais l'argent ne m'intéresse pas tant que ma compagne et ma main glisse sur son pelage alors qu'elle ronronne. Cependant, ce n'est qu'une fois seule, et sorti de l'Université, qu'elle se décide à parler.

- J'avais décidée de venir te retrouver, et je t'ai vu suivre cette femme louche. Tu n'aurai jamais du faire ça, ses couloirs sont dangereux. Je ne sais pas ce qui s'y cache mais je le sens. Enfin, encore heureux que j'étais là.
- Merci Clair de Lune. Je sais, je n'aurai pas du mais je devais le faire, s'était mon travail, tu comprends ? Et puis, sans nous, elle aurait voler je ne sais quoi d'important, n'est ce pas ? Alors autant ne pas s'en plaindre. Et puis je vais parfaitement bien et je ne risquais rien.
- L'Elune que je connais est plus prudente.


Je hausse les épaules d'un air désinvolte, mais au fond, je sais qu'elle a raison. Jamais je ne me serai jeter ainsi derrière quelqu'un sans prendre quelques précautions. Cela ne me ressemble pas. Je n'avais pas même ma dague ou mon sceptre en main. Et pis, je ne m'étais même pas préparer à utiliser ma magie si besoin, il a fallu que ce soit ma magie qui se réveil quand j'en ai eu besoin. Mais ce qui peu à peu me laisse un goût amer en bouche, c'est que je me rend compte que je n'ai pas eu peur au moment où j'ai vu l'apparence de cette femme changer. La peur n'est revenu que quand ma compagne a surgit. Durant tout ce temps là, j'étais une simple spectatrice, intéresser par cet étrange, et court, combat. Comme si, ce qu'il s'était passé entre le moment où le livre c'est trouvé à mes pieds et celui ou Clair de Lune à percuter la bibliothèque, n'avait été qu'un étrange rêve. Je décide de ne plus y songer pour l'heure ceci dit, bien décidée à partir loin d'ici.
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Mer 22 Avr 2015, 16:06


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Clara peinait à supporter son reflet dans le miroir. Elle évitait son reflet, préférant garder le souvenir de sa beauté d'antan plutôt que de faire face à la réalité de son apparence. Elle se trouvait laide, monstrueuse et elle l'était. Pourtant, elle n'était pas désagréable à regarder, pour peu que l'on se fasse à la queue reptilienne, aux cornes et aux longues oreilles, aux mains étirées, aux pics de son dos et aux ailes atrophiés. Beaucoup soutiendrait que la tâche n'était pas aisée mais certains parvenaient à discerner les traces de cette grâce qu'on adulait tant autrefois. Pour un Monstre, elle avait eu de la chance, épargnée à bien des égards, maudite pour d'autres. Elle avait conservé une silhouette relativement humaine malgré la difformité de son corps, mais elle ne pouvait accepter cette allure de bête qu'elle dégageait. Elle ressemblait trop à une créature démoniaque, une chose repoussante et hideuse dont on ne pouvait qu'endurer la présence. D'un coup d'œil, on la craignait. On se riait d'elle, aussi. Elle était affreuse. Comment ne pas se moquer ou s'apitoyer, la fuir et la détester ? Clara ne sortait plus de chez elle. Elle avait trop peur pour se montrer, peur d'elle, peur de la cruauté des autres qui verraient en elle un animal à abattre. Seule, enfermée dans sa chambre, elle dépérissait. Une vieille amie d'enfance passait de temps à autre, sans que la Bélua ne lui ouvre jamais la porte. L'amie se contentait de déposer un panier de vivre, quelques livres et deux ou trois journaux pour que la jeune femme ne s'ennuie pas trop. L'attention était adorable. Clara aurait aimé la serrer dans ses bras mais qu'aurait penser son amie en voyant ce qu'elle était devenue ? Elle ignorait tout du mal qui l'avait frappé. Clara était muette à ce sujet. Elle ne pouvait se résoudre à avouer, se bornant à évoquer des tourments et les maux de l'esprit. Chaque jour, la Bélua s’entraînait. Elle essayait de faire disparaître le monstre pour qu'il ne reste que la Clara d'avant, la belle jeune femme qui charmait d'un regard. Ce n'était pas facile, les progrès étaient maigres. Elle commençait à se faire à cette existence morne, sans goût, seule. Puis un jour, elle vit l'annonce, petit encadré d'une gazette légère.

Un Monstre comme elle pouvait-il connaître l'amour, les joies d'une vie à deux ? Avant d'être mordue, Clara repoussait ses prétendants avec dédain, se jouant d'eux, frémissante d'être désirée. A présent qu'elle n'était plus regardée, la question prenait un sens nouveau. Était-elle une erreur, un monstre vouée à la solitude, ou avait-elle la moindre chance de remonter la pente ? Hantée par ses interrogations, elle prit la décision, un brin hasardeuse, de se rendre à l'Université de Magie pour prendre part à la réception organisée par un Archimage. Elle enfila une large et épaisse cape noire, dans l'espoir de passer inaperçue. Elle ne devait pas chercher à donner l'illusion d'être humaine, pas encore. Mieux valait garder ses forces, d'autant que l'Université avait la sale réputation de rendre fou ceux qui s'attardaient trop dans son enceinte. Elle préférait économiser sa puissance, priant pour que personne ne la dévisage trop ou ne remarque la queue de lézard qui ondulait discrètement  derrière elle. Presque tremblante, elle serrait contre son cœur un petit paquet qu'elle avait emporté, une robe à enfiler pour la soirée. Cachée dans les petits bois qui bordaient la bâtisse des Magiciens, Clara quitta ses haillons pour une délicate robe au drapé pâle et dos nus. C'était bien la seule tenue qu'elle pouvait se permettre de mettre, car l'unique qui ne souffrait pas de la rencontre avec l'un de ses attributs monstrueux. L'illusion avait ses limites. La jeune femme prit une grande inspiration, concentrée, avant d'entrer dans la grande salle où se déroulaient paisiblement les festivités.

« Bonjour et bienvenue ! » s'exclama une ravissante blondinette dont le minois attisa la jalousie de Clara. Grâce à l'illusion, elle savait qu'elle était belle aux regards étrangers, mais elle savait aussi que ce n'était pas la réalité. Elle aurait aimé être cette fille, jeune, normale, jolie. Souriante, elle tendit une bague à la Bélua en expliquant : « Ceci est une bague ensorcelée. Elle vous permettra de savoir avec qui vous êtes compatible. Le noir ne signifie rien de bon, cherchez la personne qui rendra sa pierre d'un blanc éclatant. » - « D'accord, merci. » répondit-elle avec moins de sympathie qu'elle aurait aimé.  Elle glissa l'anneau à son doigt, nerveuse, avant de se mettre à errer à travers la salle. Loin d'être timide, elle allait volontiers à la rencontre des enfants de l'Archimage. Certains étaient particulièrement plaisants. Cultivés et bien éduqués, ils étaient des hommes du monde, de riches héritiers, beaux, avec l'avenir devant eux. L'espoir au bout des yeux, Clara baissa à chaque fois ses grands yeux bleus sur la bague. Noire, elle demeurait éternellement noire. Elle n'avait pas même osciller un tantinet dans sa teinte. Clara comprenait un peu plus le message. Il devenait limpide un peu plus dès qu'elle jetait un coup d'œil au bijou. Il n'y avait personne pour elle, ni ici ni ailleurs. Elle n'était qu'un monstre, un monstre condamné à l'isolement et l'abandon. « Est-ce que tout va bien ? » s'enquit le jeune homme avec qui elle conservait avant de voir la couleur de la bague. Elle avait les yeux rouges, noyés par les larmes qu'elle retenait de couler. « Veuillez m'excuser. » Elle tourna les talons sans plus de cérémonie, détalant à travers les couloirs pour quitter la foule. Dans un sanglot, elle se laissa tomber contre un mur pour s'asseoir par terre. Un monstre. Rien qu'un monstre. Comme pour l'enfoncer davantage, la blonde vint la chercher pour la ramener, la sermonnant presque en évoquant les risques. Clara ne répondit rien, la tête basse. Quelqu'un, qui passait derrière elle, tomba. « Oh ! Vous allez bien, monsieur ? » - « Oui. » articula-t-il, hébété. « J'ai dû … glisser. » expliqua-t-il lamentablement. Le sol était lis, il n'y avait rien, rien qu'il puisse voir du moins. Clara rougit. Il avait trébuché sur sa queue reptilienne.

Un verre à la main, Clara n'allait plus voir personne, elle ne parlait plus, même quand de beaux jeunes hommes venaient la voir. La bague restait noire. Elle ne voyait pas l'intérêt d'une discussion stérile. « Ce n'est peut-être pas une fatalité. Ton destin est différent, Clara Peyredragon. » La Bélu a sursauté, étonnée, et s'écarta de l'étrangère qui venait de parler. Elle portait une large robe de voile et de soie. Ses longs cheveux parme et gris tombaient jusqu'aux creux de ses genoux. Personne ne voyait son visage, gardé secret par un masque blanc. « Qui êtes-vous ? » - « On me donne beaucoup de noms. Viens avec moi, je t'expliquerai. Toute vie à ses raison, la tienne aussi. » - « Je suis un monstre. » - « Tu es une créature magnifique. » Elle tendit la main. Embarrassée et troublée, Clara contemplait cette paume tendue, sans savoir quoi faire. Elle finit par y glisser ses doigts, non sans appréhension. « Je ne comprends pas. » - « Tu me fais confiance, cela suffit. Je suis heureuse. C'est le début de quelque chose de nouveau, pour toi. » - « Comment connaissez-vous mon nom ? » - « Tu l'apprendras plus tard. » Un enfant de l'Archimage s'approcha de Clara, tout sourire. Elle ne l'avait pas vu. Alors elle ne regarda pas la blancheur de sa bague. Lui le vit, et il était comblé. Le rêve se brisa quand Clara s'envola, mirage mystique qui n'avait peut-être jamais été là.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      1273 mots - le Grain de Folie pour Clara.                                                                                                                                                                                                  
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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Lun 27 Avr 2015, 22:32



Rosée du Matin était invitée à un bal afin d’y assurer l’ambiance musicale. Sa renommée mondiale n’était plus à refaire depuis qu’elle avait participé à la coupe des nations et offert un défilé au déhanché inoubliable pour ceux qui furent présent sur les lieux. La petite fée était donc toute excitée à l’idée de pouvoir s’adonner à sa passion : le chant ! Sûr, elle saurait motiver les gens à danser et s’amuser. Pour ce faire, elle avait revêtu ses plus beaux habits et s’était coiffée pendant des heures, parsemant des pétales de fleurs de différentes couleurs dans ses longs cheveux roux. Un résultat plutôt surprenant qui donnait l’impression qu’un perroquet exotique s’était emmêlé dans sa tignasse sauvage. Sa robe, faite de pétales tout aussi coloré, lui permettait d’être aussi visible qu’un bouton d’acné sur le bout d’un nez.

Son amie Bouton d’Or avait fait de même, afin de faire croire qu’elle était jumelle. Une ressemblance frappante uniquement aux yeux des deux petites fées, de Fruits des Bois et de leur ami Orisha, puis que l’une était d’un roux flamboyant alors que l’autre était aussi blonde que le soleil. Asiminier les gratifia d’un « vous êtes splendides » totalement sincère et sous le charme. L’homme appréciait la compagnie des deux petites fées et allaient toujours dans le sens, les laissant s’occuper de lui. Ses jambes ne pouvaient le porté, le privant ainsi d’une liberté qu’il rêvait tant, mais les fées parvenait à combler ce handicap. Leurs danses féeriques le fascinaient, autant que leurs toutes petites ailes qu’il adorait caresser dès qu’elles se trouvaient à portée de doigts. Il avait d’ailleurs l’occasion de s’adonner à sa passion, puisque les deux petites créatures s’occupaient désormais de son apparence pour être le plus bel homme du bal ! Au programme de sa mise en beauté, de belles tresses parsemée de fleurs et un pagne en liseron fleuri qui remontait sur son torse et s’entortillait autour de ses bras, donnant l’impression qu’il s’était endormi en pleine forêt durant des siècles et que les plantes avaient rampé sur son corps. Cependant, il se souciant moins de son apparence que de cette sensation de liberté à être vêtu par ce que la nature offrait et que les doigts agiles de ses amies les fées transformaient en véritable œuvre d’art.

Lorsqu’ils furent prêts, les trois amis prirent le chemin vers l’Université de Magie, où avait lieu le bal en l’honneur des enfants de l’Archimage Kirak. Nul ne le connaissait personnellement, mais puisque Rosée était invitée parmi la troupe des musiciens, tous avaient acceptés de faire le voyage très tôt puisque l’Orisha ne pouvait se servir de ses jambes. Les deux fées le tiraient par les bras tandis que Fruits des Bois le poussait de toutes ses forces avec ses petites pattes dans le dos pour le faire avancer. Lentement, mais surement, ils arrivèrent auprès de l’Université où le personnel déjà présent vint leur donner un coup de main, non sans s’étonner devant la tenue vestimentaire de l’homme. Ils crurent probablement avoir affaire à des originaux, mais ne firent aucun commentaire. Ils avaient vu bien plus fou dans les murs de l’Université…

Sa première mission en tant que membre du personnel, fut d’accueillir les visiteurs qui faisaient leur entrée et de le remettre une bague magique afin qu’il trouve l’âme sœur. Chose qui ravissait et fascinait Rosée du Matin qui mettait toute sa joie et sa bonne humeur dans ces actes. Elle surprenait les invités en leur glissant directement l’anneau au doigt avec un simple « amusez-vous bien et soyez heureux ! ». Ses petites ailes lui permirent de virevolter entre les convives et de s’assurer de leur bien-être, au grand dam de ces derniers qui souhaitait parfois plus d’intimité. Heureusement, son tour sur l’estrade afin de faire connaître sa voix arriva bientôt. Elle allait pouvoir enfin rejoindre les musiciens, le premier groupe ayant usé tout leur répertoire. La petite fée s’empressa de rejoindre l’autre bout de la salle, sous les applaudissements ravis de son fan club : Bouton d’Or et Asiminier.

« Voici Rosée du Matin qui va désormais assurer cette partie du bal.»

Lorsqu’il prononça son prénom, certains convives tournèrent la tête pour mieux l’observer. Aux oreilles de certains, ce nom n’était pas méconnu. Ceux qui avait vu son défiler à la coupe des nations ne pouvaient l’oublier. C’était une célébrité aux yeux de certains et quelques applaudissements, autre que ceux de son fan club s’élevèrent à travers toute la salle de bal.

« C’est Rosée du Matin ? La petite fée qui a défilé pour le couturier Oliver Holly ?
Oui, c’est elle… On ne la reconnait pas sans sa moustache !
De près comme de loin, elle est vraiment petite !
C’est une fae, voyons, c’est normal qu’elle soit petite ! »

Les commentaires fusèrent un peu partout tandis que Rosée du Matin s’installa près d’un étrange appareil ensorcelé qui avait la capacité magique d’amplifier sa voix. De quoi être entendue dans toute la salle sans se casser la voix. Elle rougit un instant devant les quelques commentaires qui atteignirent ses oreilles pointues. Elle ne s’habituait pas à cette renommée, même si celle-ci lui avait permis de rencontrer son amie Bouton d’Or. Rosée salua la foule, quelques peu intimité.

« Merci, merci !» fit la petite fée avant de respirer un grand coup pour entamer la première chanson de son répertoire.




La musique était calme, pour coller avec l’ambiance du bal et de permettre aux invités de danser l’un près de l’autre. Rosée avait bien retenue que le but était d’aider les enfants de l’Archimage Kirak à trouver l’âme sœur. Le style musical de la petite fae laissa toutefois certains convives perplexes et divisa même quelques couples à peine formé. Les uns appréciaient la naïveté des paroles, d’autres la trouvaient justement bien trop naïf ! Ces derniers s’attirèrent les foudres de son protecteur, l’Orisha aux muscles bien fournis, mais peu pris au sérieux à cause de son étrange apparence. Un homme, même élégant, basané et musclé, recouvert d’un pagne en fleur, cela ne faisait franchement pas sérieux. Et ce n’était pas la défense de la petite fae Bouton d’Or qui aiderait certains convives à changer d’idée.

« Si j’voulais des champignons, j’aurais fait une balade en forêt !
Elle est très jolie cette chanson ! J’vous permets pas de critiquer ma p’tite Rosée du Matin, gronda l’Orisha bloqué sur sa chaise.
Rosée du Matin chante très bien ! rajouta Bouton d’Or en faisant de gros yeux de hiboux au vilain monsieur qui avait pris la parole
C’n’est pas son chant que je critique, ce sont ses paroles mièvres à s’endormir debout
Roooh ! s’offusqua Asiminier. Elles sont très bien ses paroles, allez donc faire un tour dans les salles de l’Université et revenez quand ce sera au tour de l’autre groupe de chanter si vous n’aimez pas !
J’ai pas d’ordre à recevoir d’un homme fagoté avec des pâquerettes et handicapé des jambes en plus !
Ce sont des liserons, pas des pâquerettes, inculte de la nature ! » s’énerva la petite fae en fronçant les sourcils. Comment pouvait-on confondre des plantes ?

La petite fae n’était pas la seule à s’énerver devant l’attitude du vilain monsieur. Fruits des Bois fit aller ses moustaches de mécontentement. Il appréciait beaucoup les chansons de son amie de toujours et décidé de ne pas laisser ce malotru s’en tirer à si bon compte. Après tout, entre la petite Fae Bouton d’Or, aussi fragile qu’un coquelicot et l’Orisha Asiminier, incapable de marcher, il était bien le seul à pouvoir faire quelque choses ! Il battit des ailes et discrètement, il vint se placer au-dessus de la tête du mécontent qui médisait toujours sur Rosée du Matin. Fruits des Bois avait fait un tour au buffet, profitant que Rosée était sur scène pour s’empiffrer allègrement. Il était temps de faire de la place pour de nouveaux fruits et il se vida… allègrement aussi ! L’homme hurla aussitôt.

« Des crottes ! Cette souris monstrueuse m’a crottée dessus ! J’en ai plein des cheveux, c’est dégoûtant.
Oui, et en plus, ce sont des crottes qui collent hihihihi »,  s’amusa la petite Fae.

L’homme fit rouge, fulminant plus encore que le Volcant Ardent, près à écraser sa Fae et sa souris de malheur qui s’était déjà cachée parmi les liserons de l’Orisha pour plus de sécurité. Heureusement, une fille de l’Archimage arriva pour gérer la situation et emporta l’homme au loin. La présente de l’élégante femme et probablement la cupidité, lui fit oublier les désagréments subis pour plonger son regard dans le décollette de la richissime demoiselle qui lui proposa d’aller se nettoyer les cheveux et papoter un peu. Lorsque Rosée du Matin termina sa chanson, Bouton d’Or fila à tire d’aille vers son amie.

« Ce cochon de monsieur n’a pas aimé. Tu as une autre chanson ?
J’ai une chanson avec des cochons
C’est parfait ça »




Rosée du Matin se retourna vers les musiciens afin de leur expliquer l’air de sa nouvelle chanson et lorsqu’ils furent près, la petite fée entama sa nouvelle chanson. Elle provoqua une nouvelle vague de regard partagé entre l’étonnement et l’amusement.

« Quoi ? Z’aimez pas les animaux non plus ? fit la petite fae aux boucles blondes devant certaines expressions qui laissaient peu de doute quant à leurs pensées. C’est mignon, les cochons, c’est tout rose !
Moi, j’aime bien… C’est original » répondit l’un des convives, qui se fit aussitôt bien voir par la petite Fae, ravie de trouver enfin une personne avec du goût.

Cependant, l’originalité ne dura pas longtemps, car devant la perplexité de certains invités, les membres du personnel demandèrent à Rosée du Matin de laisser place à d’autre chanteur. Celle-ci en fut quelques peu attristée et décida de laisser ses amis quelques temps pour pleurer dans un coin, à l’abri des regards indiscrets et des moqueries. La petite Fae ignora combien de temps elle resta là, assise sur la couverture d’un livre poussière, mais cela devait longtemps, car quelqu’un était partie à sa recherche devant les inquiétudes de l’Orisha. Après, cela n’était peut-être pas la meilleure référence temporelle, Asiminier ayant tendance à paniquer très vite lorsque Rosée du Matin s’absentait. Elle était son symbole de liberté et il ne pouvait pas vivre sans. Comme Rosée n’était pas très motivé à revenir, la jeune femme venue la chercher lui proposa de chanter encore une fois. Il ne fallut pas lui répéter une seconde fois, elle avait les oreilles bien assez longues pour entendre correctement ! Elle fila à tirer d’aile, bien décidé cette fois à ne pas quitter la scène. En la voyant passer aussi vite, Bouton d’Or et Fruits des Bois l’aidèrent à reprendre sa place, effrayant la jeune chanteuse.

« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii, il y a une souris sous mes jupons ! lança-t-elle en disparaissant parmi la foule.
Tout va bien, lança Bouton d’or pour rassurer la foule avant de se tourner vers Rosée. Chante, et fait les bouger, moi, je vais récupérer Fruits des Bois avant qu’il ne se fasse écraser entre les grosses cuisses de l’humaine. »




La petite fée hocha la tête et s’approcha une nouvelle fois de l’amplificateur de voix, toussotant quelques peu afin de réfléchir à une chanson. Un chant sympa et qui bouge. Une mélodie folle… Ce qui tombait bien, vu qu’elle sentait comme un grain de folie naître en elle. Aussi, elle fit aller ses ailes et se mit à chanter fort et à danser dans tous les sens. Il se faisait tard et la foule restante avait envie de s’amuser. Il fallait croire que seuls les fans de Rosée du Matin étaient encore présents, car tous se mirent à danser sur sa musique. Même Asiminier qu’une grosse femme portait dans ses bras pour mener la danse ! Après, peut-être aussi que le vin et la folie qui régnaient entre les murs avaient lentement fait leurs œuvres et rendu la foule un peu plus compatible à la folie de la petite Fae.

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Sam 02 Mai 2015, 12:25

Raphaël terminait de se préparer. Il se trouvait dans l’université de magie pour la petite fête organisée par l’Archirmage Kirak. Il avait décidé de venir en tant que serveur, histoire de gagner un peu d’argent. Le reste, c’est-à-dire, marier les filles de l’homme, il s’en foutait pas mal. Il se mit devant le miroir, et tenta de nouer son nœud papillon, mais en vain. Il avait oublié comment faire, enfin s’il l’avait su un jour. Les autres, pas forcément pressé de l’aider, ne l’aidait pas. Raphaël les observa faire leur propre nœud. Il apprit aussitôt, et fit rapidement le sien. Une fois prêt, il fit des mouvements de bras. Il pouvait bouger assez facilement. Un serveur devait garder un minimum de mobilité pour pouvoir se déplacer dans la foule sans bousculer tout le monde, ni renversé le contenu de son plateau. Quelqu’un les appela. Ils sortirent dans la salle de bal, chacun allant à son poste. Raphaël se trouvait à l’accueil des invités. Les portes s’ouvrirent, les personnes entrèrent. L’Elémental les accueillit en les saluant poliment, donnant à chacun une bague. Il trouvait l’idée bizarre de voir la comptabilité avec une personne, ça retirait le côté intéressant d’une relation. Enfin, il était très mal placé pour dire ça. Il ne se souvenait d’aucune relation avec personne.

Au bout d’un moment, quelqu’un vint le remplacer, et il partit au service. Il attrapa un plateau, sur lequel étaient placées plusieurs coupes de champagnes. Habile, et il vogua dans la marée humaine, sans en renverser aucune goutte, les verres disparaissant petit à petit. Il finit par prendre un plateau d’amuse-gueule, et continua de les servir. Ce boulot était ennuyeux, et il retenait bien trop d’informations de toutes les conversations qu’il entendait à son goût. Mais il réussissait à gagner un peu d’argent. Et c’était un boulot d’un soir, assez bien payé, ce qui l’arrangeait. D’habitude, il ne gardait pas un travail plus de trois semaines, et la paye n’était jamais excellente. Au bout de deux heures, il eut droit à une pause de quinze minutes. Il mangea un morceau, assis sur une chaise, se balançant sur deux pieds. A ce moment, il entendit de l’agitation. Raphaël leva la tête de son assiette, posant les couverts, observant l’agitation. Il reposa les quatre pieds de la chaise à terre, et se leva. Il lui restait encore au moins cinq minutes de pause, mais les ignora. Il attrapa une serveuse qui passait par là, et la força à s’arrêter.

    - Eh ! Qu’est-ce qui se passe ?

    - On a perdu un invité ! Il faut qu’on le retrouve vite ! Sinon il risque de devenir fou, et il y a…


A ce moment, l’Archimage Kirak entra dans la salle, l’air légèrement contrarié sur le visage. Il s’adressa aux employés qui étaient présent dans la salle.

    - Dépêchez-moi de retrouver cet homme !

    - Je m’en charge, dit Raphaël. Faut juste me rappeler à quoi il ressemble, et je pourrais le retrouver.

    - Ah oui ? Et comment, comme si vous saviez à quoi il ressemble.

    - J’ai retenu chaque visage de chaque personne, et j’ai l’habitude de pister les gens, alors oui. De toute façon, il y a trop de monde pour vous permettre d’envoyer plus d’une personne, pas vrai ?


Simple question rhétorique, mais il avait bien vu que tous les serveurs étaient débordés, et il avait dût lourdement insister pour avoir un quart d’heure de pause. L’Archimage sembla réfléchir quelques secondes, avant de donner son accord à Raphaël. L’un des serveurs dit le nom de la personne disparu à l’Elémental, et la lui décrivit. Cette dernière action ne servait à rien, car le visage lui était revenu tout de suite avec le prénom. Avant de sortir, il prit son bâton. Ensuite, il traversa la salle, souriant aux gens, leur répondant quand il leur posait des questions, blaguant sur son bâton. Ainsi, il évitait de provoquer une panique en les inquiétant pour rien. C’était l’avantage de savoir dissimuler ses sentiments, contrairement à d’autres serveurs, qui n’arrêtaient pas de lancer des regards dans tous les sens. Raphaël se retint de sourire devant leur stress, et finit par sortir de la salle sans inquiéter personne. Depuis le début, il semblait se diriger vers un endroit quelconque, mais en réalité, il se dirigeait vers le dernier endroit où il l’avait aperçu. C’était à une sortie, qui donnait sur l’un des nombreux couloirs de l’université. Raphaël observa autour de lui. Cet endroit était en piteux état. Détruit, effondré, poussiéreux. L’Archimage avait dût dépenser pas mal pour rénover la salle où se déroulait le bal. Mais apparemment, il était riche, donc ça ne devait pas poser de problème pour lui.

Prenant un peu ses aises, trouvant le nœud papillon beaucoup trop stricte, et serré, il le détacha, gardant quand même le tissu, le mettant dans sa poche. Il reprit ensuite son bâton, qu’il avait déposé contre sa hanche. En arrivant ici, on lui avait fait un résumé sur l’université, vu qu’il semblait complètement ignorant. Tous répétaient sans cesse que c’était un endroit dangereux, qui rendait complètement dingue si on restait trop longtemps. Raphaël se demandait si ça aurait des conséquences sur lui. Peut-être pendant un mois, mais après ? En sachant qu’il perdait la mémoire, il perdrait peut-être la folie avec. Enfin, trêve de tergiverser, il était temps de se mettre au boulot.

Malgré la mauvaise odeur qui régnait ici, Raphaël arrivait à sentir celle de l’homme perdu. Ce n’était pas difficile pour lui. Il avait fait en sorte de développer ses sens au-dessus de la moyenne, et, de plus, le gars avait dût se mettre la bouteille d’eau de Cologne sur la tête. Il suivit donc l’odeur, restant sur ses gardes, son bâton prêt à servir. Il ne tenait pas à se faire attaquer et tuer inutilement, alors qu’il cherchait un imbécile qui s’était perdu. Surtout qu’il n’avait pas envie d’abandonner Nathaniel. Le dragon était cloué au sol, car son aile était mal réparée. Et le problème c’est qu’il ne faisait confiance qu’à Raphaël, et donc qu’aucun soigneur ne pouvait le toucher. Et, malgré sa force, un dragon incapable de voler, perdait sa mobilité, et mourrait plus facilement.

Perdant la notion du temps, Raphaël finit par s’arrêter, et regarder autour de lui. Il sentait toujours l’odeur de l’homme. Il prit une inspiration. Errer dans ces couloirs commençait à lui peser. Il n’était pas claustrophobe, mais il avait l’impression que les murs bougeaient et rétrécissaient. Il entendit du bruit derrière lui, et se retourna vivement, prêt à frapper. Rien. Personne. Il essaya de détendre ses doigts, qui serraient tellement fort son bâton que ses jointures blanchissaient. Il lâcha un rire nerveux, et finit par repartir. Décidément, cet endroit rendait vraiment dingue. Il vit une porte entrebâiller, et se dirigea vers elle. Il l’ouvrit doucement, et… Se jeta au sol lorsqu’une chaise vola vers lui. Il releva la tête pour voir des couverts foncer vers lui. Il roula sur le côté, esquivant de justesse les fourchettes qui se plantèrent à côté de lui. L’Elémental entendit alors quelqu’un crier.

    - Laissez-moi tranquille, espèce de monstre !


Hein ? Qu’est-ce qui se passait ? Raphaël releva la tête, évitant encore des objets volant qui se fracassèrent sur le mur derrière lui. Il aperçut l’homme qu’il recherchait. Apparemment, il contrôlait parfaitement sa télékinésie. Ce qui posait de sérieux problème. L’invité répétait sans cesse les mêmes choses. Quel monstre ? Il n’y en avait aucun dans la pièce. Raphaël roula et se cacha derrière un canapé. L’homme ne semblait pas assez fort pour soulever des choses aussi lourdes. L’Elémental passa la tête au-dessus du canapé, esquiva de justesse un morceau de bois, et s’écria.

    - Calmez-vous ! Je suis là pour vous aider !


Ne comprenant rien, l’homme continua de lancer des objets. Raphaël jura. Il aperçut une flaque d’un liquide verdâtre un peu plus loin. Ca ressemblait à de l’eau. S’il se concentrait assez, il pourrait s’en servir. Il prit une inspiration, cherchant à prendre le contrôle de l’eau. Elle se souleva légèrement, mais il en perdit rapidement le contrôle, et elle retomba. Raphaël jeta un coup d’œil à l’homme, qui n’avait rien remarqué, continuant de balancer tous les objets à travers la pièce. Il retourna se planquer, et continua de se concentrer. Il devait faire abstraction du reste sinon il n’y arriverait pas. Il espérait simplement que l’invité n’aurait pas la bonne idée de contourner le canapé et de le canarder. S’il faisait ça, il allait passer un sale quart d’heure. Déjà qu’il était pas vraiment en train de passer un bon moment. Il respira lentement, laissant son pouvoir grandir. Il sentit un calme l’envahir, et prendre possession de lui. Ses yeux saphir devinrent de plus en plus humides. Raphaël lança un regard vers l’eau, et leva la main, qui lui obéit. Le filet d’eau s’approcha de l’homme dans son dos, qui ne voyait toujours rien. Raphaël trembla légèrement, la sueur coulant de son front. Il forma une bulle qui engloba la tête de l’invité. Surpris, et ne pouvant plus respirer, il laissa tomber tous les objets, et chercha à retirer la bulle. Raphaël ne bougea pas, continuant de se concentrer. S’il la perdait, les objets volant reprendraient leur valse. Heureusement pour lui, il tint le coup. L’homme finit par perdre conscience à cause du manque d’oxygène, et s’écrouler par terre. Ne voulant pas le tuer, Raphaël relâcha l’eau, qui tomba au sol.

Raphaël soupira, et s’approcha de l’homme. Il soupira à nouveau. Il devait le ramener à la salle. Et malheureusement, il était beaucoup plus lourd que lui. Il récupéra son bâton, attrapa une corde usée d’un des rideaux. Il l’attacha autour de la taille de l’homme, puis l’attacha autour de son poignet, par-dessus sa veste. Il tira, traînant l’homme à travers les couloirs. Il se souvenait du chemin qu’il avait emprunté. Rapidement, il arriva prêt de la salle de bal. Préférant éviter de faire un esclandre, il fit, cette fois-ci, un détour. Assez long, mais réussit à atteindre la porte de service. Il rendit l’homme aux autres serveurs. L’Archimage le remercia, mais le fit quand même reprendre du service. Au moins, on lui avait promis une meilleure paye.


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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2296
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 03 Mai 2015, 17:28

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lime se rongea les ongles, à mesure qu'elles avancèrent vers l'université de magie. D'un geste calculé, dont seule sa mère avait le secret de la précision, la main maternelle alla s'entrechoquer avec les doigts ravagés de la génie. Sa mère adoptive – oui parce qu'elle était au courant depuis des lustres, et puisque la concernée n'avait pas sa langue dans sa poche – se lança de nouveau dans un interminable sermon sur la tenue d'une femme lors d'une réception. Lime fit une moue boudeuse le long du trajet, au moins cette petite pique eut la bonté de lui occuper le cerveau jusqu'à l'heure fatidique. Je ne suis pas une femme. Voulut-elle répliquer, mais elle avait trop peur de décevoir sa mère, encore une fois, puis cette excuse avait fini par saturer à force.

" On y est. Tiens-toi droit, tes mains loin de tes dents, et sourie par les Aetheri ! Ni une ni deux, la jeune fille s'exécuta.
- O-Oui, maman ! "

La génie détestait porter cette robe immaculée, cela n'allait pas avec son teint basané. Puis elle était un homme, bon sang ! Un homme, ça ne porte pas de robe, normalement. Elle n'avait jamais imaginé le contraire en fait, et ne se risquait pas trop, sinon sa tête se livrerait à un malencontreux court-circuit… Et puisqu'on avait besoin d'une Lime en forme, alors elle allait faire l'effort de se ménager.

Du peu qu'elle savait, l'Archimage Kirak avait organisé un bal pour que ses très, très nombreux enfants trouvent la perle rare parmi les invités. D'ordinaire, Lime aurait trouvé cela très beau, même si elle aurait été trop peureuse pour y assister. Mais sa mère eut du flair : elle apprit rapidement que Kirak était très riche. L'appât du gain l'emporta et elle décida de vendre sa fille au mariage forcé pour qu'ils s'attirent les faveurs de la famille. Lime n'avait vraiment pas compris le soudain coup de génie de sa mère, pour un peu elle l'aurait pris pour une déchue de l'envie… Quoiqu'il en soit, comme d'habitude, la jeune génie n'eut pas son mot à dire et dut subir le pire cauchemar à en venir.

" Oh que c'est beau ! S'émerveilla la maternelle, les yeux scintillants sous l'influence des chandeliers. Elle se tourna vers sa fille, qui était en train de larmoyer à l'extrême, les yeux brûlants à cause des bougies. Enfin voyons, ce n'est pas non plus la peine de pleurer de joie !
- Je ne veux pas me mariiiiieeeeerrrrr… Elle reçut une calotte qui coupa court au flot lacrymal.
- Lime, je t'ai dit de te tenir correctement ! Ne me fais pas honte devant les invités, sinon… La mère lui lança un regard à glacer le sang. Ton Sylöa v—
- Non ! Pas Aurore ! Pitiiiiiééééé… Une nouvelle calotte, cette fois c'était assez fort pour qu'elle ait à se masser la tête.
- Alors tu te marieras, n'en fais pas un scandale ! Ce n'est pas si terrible, ton père et moi nous nous sommes mariés quand même. Lime baissa piteusement la tête.
- Mais…
- Il n'y a pas de "mais", allez file, prends une de ces bagues là et attrape un beau damoiseau. Plus vite ce sera fait, plus vite on rentrera à Somnium, donc… prends tout ton temps ! " Elle la poussa pour qu'elle se bouge un peu, ce n'était pas une enfant facile à gérer.

Un domestique lui tendit la fameuse bague qu'elle devait porter au doigt, il lui expliqua qu'elle changeait de couleur en fonction des affinités. En l'occurrence, avec ce domestique, c'était clairement incompatible vu la noirceur dont était teintée le bijou ; en même temps, les génies et les humains ne font pas bon ménage avec tout le concept d'anti-magie. Lime eut l'horrible envie de s'éloigner de lui le plus vite possible, se fondant malgré elle dans la masse des jeunes vierges en froufrous et des gentlemans mimant l'attitude d'un officier. Son regard fit de longs mouvements circulaires pour retrouver sa mère dans la foule, mais c'était déjà beaucoup trop bondé pour qu'elle puisse repérer qui que ce soit. Paumée comme pas deux, la génie marcha dans une direction aléatoire, faisant en sorte de se tenir correctement, au risque de se reprendre une calotte surprise.

La tentation de se rendre invisible était puissante, néanmoins, étrangement, elle ne voulait pas se livrer à cette couverture. Cet endroit était baigné d'une atmosphère palpable, assez lourde pour une génie. Lime commençait, en outre, à avoir faim, l'odeur de nobles mets l'attira comme une mouche vers le buffet. Plusieurs convives s'y attardèrent aussi, elle ne capta pas totalement qu'eux aussi étaient enchaînés comme elle par la promesse d'un mariage et qu'ils noyaient donc leur chagrin dans la bouffe et l'alcool. Gourmande comme pas deux, elle attrapa – en se forçant de paraître délicate – un met au hasard et goûta au luxe qu'elle devra se farcir durant les prochaines années. Lime dirigea ensuite sa main vers une série de verre ; au moment où ses doigts effleurèrent le récipient, une main plus imposante s'y immisça pour réclamer également le liquide divin. Dans sa hardiesse, elle tira le verre vers elle sans prendre la peine d'analyser la situation. Ce qui était cocasse, c'est qu'elle croyait que c'était sa propre force qui lui avait octroyé le verre, alors qu'en réalité le convive l'avait laissé faire. Elle leva ses yeux vers le bonhomme en question tout en sirotant du bout de ses lèvres. Un démon, de bonne carrure, chiquement habillé. Elle écarquilla les yeux et cracha le liquide sur l'ensemble des mets à portée sur la table, dégoûtant au passage les invités gourmands.

" Mais c'est du vin rouge ! Beurk ! Elle lava vainement sa langue en passant plusieurs fois ses doigts dessus, avant de se rappeler du fameux démon qui la fixait depuis tout à l'heure. Pardon, pardon, pardon ! C'est vous qui vouliez le verre, tenez ! Elle tendit si vite qu'une partie du vin se renversa par terre. Je vous en prie, ce n'est pas bon, mais vous devriez aimer ! Elle resta plantée là, ignorant involontairement le brouhaha qu'elle a provoqué, les yeux grands ouverts. Enfin, le démon s'empara du vin et le goûta, sans la quitter du regard.
- Il n'est effectivement pas bon. "

Lime ria nerveusement, au moins elle n'avait pas gaffé sur les goûts de l'être démoniaque. Elle le regarda alors plus en détail : il était presque aussi grand qu'elle, plus épais, des cornes de buffle imposantes, le teint grisâtre quoique légèrement cramoisi, un nez et un menton pointus, tout comme ses oreilles, de longs cheveux argentés noués en nattes de chaque côté de ses épaules carrés… Et pour finir, le plus hypnotisant chez lui, c'étaient ses yeux, apparemment oranges, ils revêtaient toutefois quelques attraits proches de la lave. En bref, cet homme était imposant et très intimidant pour la génie, qui se sentit toute petite malgré le peu d'écart en terme de taille.

Le démon déposa le verre au trois-quarts vide, invitant la jeune femme à s'éloigner d'ici, au risque qu'elle se retrouve entre les griffes de gens irrités par son comportement. Entre eux et le démon, Lime était partagée, malgré tout elle suivit les directives du fils de Kirak, surtout parce qu'elle flippait à l'idée qu'il la tape. Ils se retrouvèrent près de la piste de danse, la génie fut surprise de voir les drôles de couple qui s'étaient formés… avant de se rendre compte qu'elle venait, peut-être, d'être piégée par cet homme.

" Montrez-moi votre bague. Elle n'eut même pas le temps de réagir qu'il prit sa main pour voir par lui-même le teint gris qu'elle arborait en sa présence. C'est bon signe, nous sommes presque compatibles. La magie de mon père ne se trompe jamais. Lime bégaya avant de réussir à formuler des propos cohérents.
- Mais il faut que ce soit blanc, non ? Pour que ce soit parfaitement compatible, il faut que ce soit blanc. Ce n'est pas contre vous ! Je dis juste que c'est peut-être mieux si… c'est blanc. Le démon ne se montra pas contrarié, en tout il ne l'était pas.
- Je vais m'assurer que ce soit blanc. Pour commencer, les présentations : je m'appelle Karak, démon de la gourmandise, enchanté. Il attendit qu'elle en fasse de même après sa révérence, le temps qu'elle comprenne que c'était à son tour.
- Ah ! Euh, oui, pardon. Je m'appelle Lime Qhomainöm. Karak pouffa très brièvement, mais elle ne comprit pas pourquoi. Euh, enchantée… Elle fit une révérence, du mieux qu'elle pouvait avec cette robe encombrante. Le démon montra sa bague, qui venait tout juste de s'éclaircir.
- Qu'est-ce que je vous disais ? Vous êtes sans doute faite pour moi, mademoiselle.
- Monsieur. Rectifia-t-elle du tac que tac. Je suis un homme ! Et c'est pour ça qu'on n'est pas compatible, ce n'est pas possible ! Un sourire narquois se dessina sur le visage du démon.
- Homme ou femme, cela n'a que peu d'importance pour des êtres comme nous. Génie et démon, notre enveloppe charnelle, nous pouvons la modeler selon notre convenance. Et pour le moment, ce que je vois, c'est une jeune femme aux yeux démoniaques. Il faisait allusion aux pupilles rouges et ocre de Lime, il s'amusa beaucoup de cette constatation. Elle détourna le regard, toujours aussi embarrassée par la situation.
- Mais vous êtes un démon, vous allez prendre mon âme…
- Il n'y a pas que votre âme que je vais prendre. La génie courba un sourcil, penchant la tête sur le côté.
- Ah bon ?
- Venez danser. " Hypnotisée par les mystérieuses paroles du démon, elle s'exécuta.

De nature maladroite, elle enchaîna les écrasements de pied, sans que Karak ne s'en offusque manifestement. A vrai dire, Lime était tellement frêle malgré sa taille qu'elle ne faisait que très peu de dégât aux orteils du démon. Et puis, ce dernier s'amusait à la balader comme il le souhaitait, tellement elle était malléable. La génie avait la tête sur le point d'exploser, tellement cette situation ne lui plaisait guère : se marier avec un démon devait être la pire chose qui pouvait lui arriver ce soir… Pourtant, Karak ne semblait pas être malfaisant, pour le moment il était poli avec elle, même s'il lui faisait vraiment peur. Sa mère lui avait bien dit que n'importe quel enfant conviendrait : tant qu'elle se mariait, c'était gagné… pour leurs deux maisons en tout cas.

Au fil de la danse et de la musique, la génie fut attirée par les cornes du démon. Elle n'en avait jamais vu auparavant, si ce n'est celles des animaux. Le regard vairon de la jeune femme fut tellement insistant au niveau de la paire que Karak n'eut point de mal à le remarquer. Au début, il ne dit rien, mais à force de la voir si fascinée, il vit une occasion s'emparer un peu plus de sa convoitise.

" Mes cornes vous plaisent ? Lime se "réveilla" de son état et darda tour à tour le visage du démon et ses excroissances frontales.
- J-Je les adore, mon habitacle est un cor, ça se ressemble, un peu, c'est… joli. L'angle parfait d'attaque se profila pour le démon.
- Vous voulez les toucher ? Lime le fixa intensément.
- Je peux ?! Un sourire complice apparut sur les lèvres de Karak.
- Seulement si vous vous mariez avec moi.
- D'accord ! Un silence accompagné d'une expression de surprise, c'est ce que laissa échapper le démon face à ce retournement de situation.
- Vous êtes d'accord ? Préféra-t-il s'assurer, au cas où, elle était sacrément tête en l'air.
- Oui ! Je peux ?! " Karak était stupéfait.

Néanmoins, il ne se fit pas attendre pour confirmer l'envie de la génie. Elle se mit alors à caresser les cornes tout en virevoltant dans la danse. Au bout d'un moment, cela devint compliqué de réaliser ces deux actions à la fois, ses pas s'entremêlèrent avec disgrâce. Karak prit alors l'initiative de la soulever dans ses bras, les jambes de Lime enroulées autour de son abdomen. La génie s'effraya d'abord de cette soudaine position, mais l'admiration pour les cornes reprit bien vite le flambeau de son attention. Tout en tournoyant pour guider la danse, Karak sourit sadiquement en jetant furtivement un œil à sa bague : il l'avait gagnée.

Sur la promesse sacrée, le démon laissa la génie vaquer à ses occupations, pour un certain temps. Lime attendit l'arrivée de sa mère, dehors dans la pénombre. Sa bague arborait un blanc aussi pur que sa propre robe. Cette perspective la fascina tout en l'angoissant. Elle avait l'impression d'avoir fait la plus grosse bourde sa vie. Avait-elle été folle dans cette bâtisse ? Sa mère coupa court aux pensées bordéliques, excessivement ravie de la réussite apparente de sa fille.

" Bien joué ! Je suis fière de toi ! Alors, alors, dis-moi qui c'est ? Un magicien ? Un orisha ? La génie resta pétrifiée sur sa bague.
- Un démon. Un très long blanc s'ensuivit, où les deux se disputèrent silencieusement de qui sera la première à pleurer.
- … Je… suis désolée… Lime laissa son bras se balancer mollement, le regard brillant sous la rayons lunaires et les larmes naissantes.
- Il va manger mon âââââme ! "


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By Jil ♪
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Sam 16 Mai 2015, 23:42


La bague brillait d’un éclat blanchâtre, dansant vers les tons de gris pâles aux teintes les plus immaculées, sous les yeux pétillants de la femme qui admirait le bijou de son doigt, ainsi que l’homme qui se dressait en face de sa silhouette féline. Il lui sourit, proposant un bras galant qu’elle accepta sans la moindre hésitation, le cœur battant, guidant ses pas habiles sur la large piste de danse où les invités s’amassaient, bague à la main, en quête de leur promis ou leur promise selon  les compatibilités qui les réuniraient vers la voie du mariage, croulant sous les magnifiques robes à volants de richesse incomparable ou de beaux costumes saillissant qui faisaient tomber la gente féminine sous la beauté de ces porteurs. Je déposai le plateau sur la table drapée d’une nappe colorée, m’étirant à la fois les muscles des bras et du dos, endoloris par toutes ces allées et venues dans la salle de bal richement décorée.  Je me craquai quelques doigts, poussant un soupir qui mélangeait fatigue, épuisement et énervement, chacun tirant sa source de ses propres éléments, éléments que je supportais aux limites de ma patience personnelle pour satisfaire l’appât du gain que ce travail provisoire apporterait lorsque la fin de la soirée sonnerait. En endurant toutes les conséquences qu’une prolongation conséquente ferait subir à mon esprit agacé par ses courses dans tous les sens pour retrouver l’être le plus compatible d’un invité avide, posséder par l’unique idée de mettre la main sur son amour caché. Une perte de temps dont seuls les adultes connaissaient le véritable secret. « Hé Scott! »

La voix surexcitée de la jeune fille résonna dans mes oreilles. Elle se plaça en face de moi, de l’autre côté de la petite table de bois, les deux mains posées en aplat sur la surface dure, avec un immense sourire qui faisait deux fois le tour de sa figure aux traits d’enfant, les yeux brillants d’un bonheur incomparable. Sa tenue simple et modeste la distinguait des autres femmes : elle était ici sous le rôle d’une serveuse, parcourant les lieux à grande vitesse, à peu près comme je le faisais actuellement. À la différence près qu’elle n’offrait pas de bagues à chaque nouveaux arrivants mais, des verres de vin rouge, remplis jusqu’au bord de la coupe. La couleur rougie de ses joues et l’éclat fou de ses iris noisette me donnait, d’ailleurs, une raison de croire qu’elle avait profité de ses services pour se prendre plusieurs gorgées de ces breuvages lorsque les autres employés et invités avaient le dos tourné. Pourquoi? Je craignais de ne pas posséder une infime part de la réponse et pourtant, j’étais persuadé que Brethil n’avait pas dans ses habitudes de siroter un si grand nombre de verre, l’alcool pouvant jouer sur ses ferventes batailles pour se préserver des sept péchés capitaux et répandre les vertus qui lui tenaient à cœur. Mais regarder une Ange un peu pompette dans une soirée, essayant de stabiliser sa démarche chancelante en s’appuyant sur une table, avait ses éléments de plaisir et d’amusement dont je ne me privais pas de profiter sous le couvert d’un sourire sur le coin de mes lèvres.

« Alors ça t’amuse hein? Le travail j’veux dire. » En essayant de se rapprocher de moi, l’Ange esquissa un faux pas en manquant de tomber tête première contre le sol mais, elle se rattrapa rapidement en enfonçant ses ongles dans la nappe, nappe qui faillit l’accompagner dans sa chute. Je ricanai doucement. Je brimais férocement une vague de fou rire aux vues de ce spectacle hilarant qu’offrait Brethil en tentant de se remettre sur ses deux pieds, se tenant dans un équilibre précaire. Elle poursuivit son monologue, comme si de rien n’était. « Moi, j’m’amuse trop. J’viens t’inviter à participer au jeu aussi. Allez, dis oui! » Ses mots quittaient sa bouche en nœud, sans qu’il n’y ait de suite compréhensible entre chaque phrase. Je fronçai les sourcils, intrigué et sceptique quant à la signification de ses paroles. Je prévoyais déjà une suite mais, en toute honnêteté, je me préparais à encaisser le pire. Une seule question franchit la commissure de mes lèvres. « Un jeu? » Les mains de l’Ange s’agrippèrent aux miennes et avant le commencement de toutes protestations, m’entraîna vers une autre table, éloignée de la piste de danse, avec une lenteur et une démarche proche de celle d’un zombie mais, à la poigne de main conséquente à laquelle je fus incapable de me libérer, contenant plus de force que j’aurais pu croire provenir des bras frêles et fragiles de la jeune femme aux boucles d’or. Elle me guida, ou plutôt me força, à rejoindre un groupe composé, pour la majorité de ses membres, de jeunes adultes qui profitaient goulûment du plateau de verre de vin posé au centre de leur petite tablée.

Il était quatre : trois hommes et une femme, riant tous à grands éclats. Je jetai un coup d’œil à leurs mains, dépourvues du moindre bijou. C’était des serveurs. Qui profitait de leur quasi invisibilité parmi la dense foule pour se prendre un petit coup, déjà bien prisonnier des effluves de l’alcool, les joues plus rouge que celles de l’Ange qui se détacha pour aller rejoindre cette bande de bonhommes heureux, sans se défaire de ce sourire un peu stupide qui me quittait plus son visage. Je poussai un soupir et fis trois pas pour venir m’appuyer contre le mur, la tête tournée vers les musiciens qui s’activaient à jouer une musique des plus folles et des plus énergiques pour satisfaire les demandes des invités. « Regardez les gars, j’ai amené un joueur. » Je sentis le poids de quatre paires d’yeux pivoter sur moi, me toiser de haut en bas. Je ne me fatiguai pas à me retourner pour regarder les expressions de leurs visages. Ça n’en valait simplement pas la peine. « Hé, quel défi pourrions-nous lui lancer hein? » - « Chais pas. Mais faut qu’ça soit drôle. » - « Attendez, attendez, j’pense avoir une idée. » - « Ah ouais? Crache le morceau l’amateur de rimes! » Plusieurs murmures et chuchotements sonnèrent dans mes tympans mais leurs voix, étant toutes pâteuses et ayant toutes des accents variés et originaux, étaient aussi imprécises que de la brume et seuls des grognements indistincts m’atteignaient réellement.

Ma tête se tourna vers leur petit groupe. Leurs éclats de rires et les petits gloussements ne m’échappaient pas et pourtant, même en ayant conscience des c*nn*ries qui ne tarderaient pas à s’abattre sur moi, je refusais de bouger, aussi immobile qu’une statue de pierre. Quelque part, au fond de mon esprit, des pensées joueuses, audacieuses et folles m’assaillaient, créées à partir de rien mais, possédant une plus grande influence, encore et encore plus grosse, au fil des secondes et des minutes. J’essayais de résister et de les repousser mais, ces tentatives ne faisaient qu’accélérer leur progression dans ma tête, rongeant toute rationalité et résonnement qui se formaient au cœur de mes neurones. Je fermai les yeux, les dents serrées. Résister, résister. Mais rien n’y faisait, la folie gagnait mon esprit sans même que je puisse livrer une seule petite bataille. Une main se posa sur mon épaule, moite et frêle. Elle me força à faire face à son propriétaire et je n’opposai aucune résistance. C’était la femme du groupe, aussi souriante que Brethil qui se tenait à ses côtés. Les trois hommes m’encadraient. Il était impossible de fuir, d’échapper au défi. Mais était-ce vraiment mes intentions? « Mon gars, on t’a pogné un défi fort intéressant, tu peux pas refuser. » Elle se pencha vers l’avant, gardant une distance de quelques millimètres entre elle et moi. Aussi improbable que ça puisse paraître, son sourire s’élargit, plus grand que tous ceux que j’avais vu. Son haleine puait l’alcool et le vin, une tâche trônait sur le col de sa robe. Ses épais cheveux en batailles s’agitaient devant mon visage, aussi énervants que des mouches. J’avais simplement envie de les arracher pour satisfaire les pulsions qui me demandaient de commettre cet acte.

« Un jeu à boire t’allume? »« Non. » - « Mais t’es pas drôle mon gars. Allez, fais-le pour nous! » - « Allez, allez… » Les autres se joignaient à ses délires, répétant inlassablement « Allez » en chœur. Mes mains se refermèrent sur les boucles de la femme, ignorant leurs cris de protestation, les tirèrent vers le bas. Mais la jeune femme semblait sourde à la douleur, insensible à la souffrance. Elle éclata de rire en symbiose à ses compagnons, sans raison. « Ouais bon, ça va. J’vais le faire. C’est quoi les règles? » Je continuais à lui tirer les cheveux tout en discutant tranquillement avec la femme qui s’en souciait à peine. Elle manqua de s’écrouler sur le sol en reculant de deux pas. « Bah, tu prends c’plateau, tu sers du vin aux invités pis tu bois la même quantité qu’eux, OK? »« Ça marche pour moi. » - « On te regarde, hein. Essaies pas d’t’échapper, on t’surveille. » Je pris le plateau de vin à une main et marchai à grands pas jusqu’à la foule dansante, proposant ici et là une boisson à ceux qui croisaient mon chemin. Le premier verre fut le plus éprouvant : n’étant pas habitué à boire de l’alcool, le goût amer du vin me fit recracher le liquide rouge sur la robe d’une femme qui poussa un cri suraigu.

Je m’éloignai d’elle à toute vitesse, n’oubliant pas de rire à grands éclats de la tâche qui ornait à présent son vêtement. Je fis le tour de la salle, buvant goulûment une quantité identique de vin à tous ceux qui acceptaient mon offre, recrachait les gorgées que j’étais incapable d’avaler. Les effluves du vin commencèrent à agir au troisième verre. Ma démarche était chancelante, maladroite. Je me cognais contre tous ceux qui croisaient ma route, riant comme un demeuré à chaque collision, m’attisant le regard noir de plusieurs invités, me moquant de tous ce que je voyais, de ce que j’entendais. « Y’a un taré qui vous trouve grosse m’dame. Ouais, c’est le con qui vous regarde là-bas. », lançai-je au hasard à une femme à la robe dorée avant de m’éloigner en gambadant. Un homme s’interposa sur mon chemin. Je le cognai dans le ventre, tombai contre le plancher. Il me tira par le bras pour me forcer à lui faire face. Ses sourcils étaient froncés, son expression, aussi sombre et dangereuse que celle d’un Démon. Je commençai à me débattre pour échapper à sa poigne. Il resserra son emprise autour de mon poignet. « Hé, gamin… » - « Lâche-moi sale Magicien! N’me touche pas! » Je lui mordis férocement la main. Il poussa un cri, relâchant ses doigts de mon bras. Je reculai de plusieurs pas, maladroit, incapable de taire le fou rire qui me secouait. « V’êtes pas bien monsieur. J’ai rien fait de mal. » - « Mis à part vous moquez de la taille de ma future femme. », rugit-il en agitant la main, affichant bien haut la bague blanche qu’il portait au doigt. « Bah, félicitations m’sieur l’marié. Les enfants, c’pour quand? »« Espèce de… » - « Chéri, contentes-toi de l’amener dehors. »

Mes éclats de rire redoublèrent. « Mais pourquoi? C’parce que j’suis un Elémental? Bande de cons Magiciens! Vous admettez qu’on est les meilleurs! » Je commençai à tournoyer sur moi-même, à grande vitesse. Je m’arrêtai bien rapidement lorsqu’un haut-le-cœur me frappa et que je vomisse presque tout le vin rouge bu sur le plancher, ou plutôt, sur les souliers parfaitement cirés du futur mari. Je me redressai en chancelant, riant de plus belle. « Désolé pour les souliers m’sieur. » J’adoptai une pause pensive alors que la femme me prenait déjà par le bras, me guidant doucement mais fermement vers la sortie tandis que le visage de son mari prenait plusieurs teintes de rouges. « Hé, mais enfaite, j’suis pas désolé. V’êtes que des connards de Magiciens! T’as mérité le vomi sur tes souliers! » Elle me poussa à l’extérieur.  Je lui demandai avec un sourire béat : « J’vais empocher mon salaire hein? » Avant qu’elle ne me claque la porte au nez, sans prendre la peine de répondre. « Pff… Bande de cons. » Je m’éloignai du lieu de la fête en riant, m’arrêtant une dernière fois pour vomir derrière un petit bosquet.

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Sam 23 Mai 2015, 18:51

La nuit était tombée depuis peu, et à l'horizon s'étendaient les derniers bras bleuté du jour en perdition. La lune, ronde et lumineuse, semblait veiller sur les terres qui s'étendaient devant elle. Des pas pressés troublèrent ce calme harmonieux, tapant sur les pavés avec l'empressement d'une personne en retard. Une tête aux boucles chocolat courait en direction de l'Université de Magie dans le froid mordant du soir, parée d'une longue robe bordeaux en coton, brodée de fils argentés.

Quelques heures auparavant, Raven s'était préparée avec une certaine lassitude, peu habituée à devoir passer du temps à s'occuper de son apparence. Elle ne possédait qu'une seule robe, très sobre, qu'elle ne mettait que pour les rares occasions où elle devait faire bonne impression. Ses cheveux, impossibles à coiffer, étaient montés en un grossier chignon d'où s'échappaient quelques mèches rebelles. Devant elle trônait la lettre de l'Archimage Kirak, une invitation au bal qu'il organisait à l'Université de Magie, dans le but de marier ses diverses enfants. Raven n'en avait pas grand chose à faire des rejetons du scientifique, et épouser quelqu'un n'était pas une de ses principale priorité. Mais les rumeurs couraient qu'il s'agissait d'un homme plutôt riche, et la magicienne se plaisait à imaginer que son bal serait à la hauteur de ses moyens. Cela voulait dire par conséquent, la promesse d'un banquet digne de ce nom, et la possibilité de rencontrer quelques personnes aisées. Qui-sait, peut-être pourrait elle même ramener quelques petits fours dans son sac.
Après avoir ajusté les derniers détails de sa tenue, Raven s'était assoupie en attendant l'heure du départ. Puis, réveillée par les coups de becs frénétiques de Nyx, elle était sortie de sa chambre d'hôtel comme une furie, rendant inutile tout le temps qu'elle avait passé à se préparer.

L'Université de Magie apparaissait enfin au loin, immense et majestueuse, se dressant sous la lumière lunaire dans une ambiance presque mystérieuse. Essoufflée, Raven ralentit sa cadence, et inspira une grande bouffée d'air parfumé par les jardins environnant, maintenant remplis de mauvaises herbes qui s'adonnaient à l'escalade des façades. Elle monta les marches à grandes enjambées, et découvrit avec une certaine admiration deux grande portes en bois massif, ouvertes, qui donnaient sur un long couloir aux lumières dorées. Un garde se tenait à l'entrée, presque endormi contre le mur de pierres grises. Raven se rapprocha de lui, et tenta d'obtenir son attention avec un raclement de gorge. Il sursauta, le regard perdu dans le vague, puis se tourna vers la magicienne.

- Par... Pardon, bafouilla-t-il. Vous venez pour le bal?

Il la regarda, incrédule, se demandant pourquoi l'Archimage avait invité une folle aux cheveux en bataille qui semblait avoir couru un marathon.

- Ben ouais. Vous croyez quand même pas que je m'amuse à me balader dans des ruines la nuit justes pour le plaisir.

Elle lui tendit l'invitation, roulée en boule dans son poing, qu'elle avait malencontreusement écrasé dans la pression de sa course. Le garde la saisit du bout des doigts en lui jetant un regard noir, et la déplia.

- Très bien, dit-il en lisant le bout de papier froissé. Suivez le couloir, et prenez la première à droite. Vous savez, le bal à commencer depuis plus d'une heure.

- Oui, je sais! Répondit Raven d'un ton sec, en s’enfonçant dans le couloir profond.

En dépits des lumières éclatantes accrochées au mur, l'Université restait un bâtiment vieux et poussiéreux, tombant en miettes par endroits. Elle était à l'abandon depuis de nombreuses années, et Raven ne voyait pas trop pourquoi le bal avait lieu ici. De plus, elle avait entendu dire que les malheureux qui passaient trop de temps dans l'Université finissaient par perdre la tête. Certes, cela pouvait peut-être être amusant, mais elle doutait que l'Archimage souhaite que son bal se finisse avec des invités accrochés aux rideaux.

Une fois arrivé au bout du couloir, une grande arche en bois clair donnait sur une salle gigantesque, remplie de monde, de bruits, et de musique. Un valet se tenait à sa droite, un panier accroché à son bras. Lorsqu'il aperçut Raven, il lui sourit, piocha dedans et lui tendit une bague sertit d'une pierre grisâtre.

- Bonjour Mademoiselle, dit-il à la magicienne. Voici une bague qu'il vous faudra porter tout au long de la soirée. La pierre dont elle est parée a été enchantée par l'Archimage, et elle a le pouvoir d'indiquer la compatibilité entre deux personnes. Plus elle est noir, et plus la relation sera difficile, plus elle est claire et plus les individus auront de l'affinité.

Raven le fixa, septique, se demandant pendant quelques instants si il ne s'agissait pas d'une blague. Puis, voyant le regard sérieux du valet, elle attrapa la bague et la fit passer à son doigt.

- Bon, si ça vous amuse, souffla-t-elle en faisant la moue. Mais je vous préviens, ma bague risque d'être noir corbeau les trois quart du temps.

Elle pénétra dans le hall grandiose, les yeux accaparés par la beauté de l'endroit. Même si la peinture était un peu défraîchie, on n'avait pas de mal à imaginer à quoi pouvait ressembler l'Université auparavant. Parmi tous ces gens parés de leurs plus belles tenues, Raven se sentait comme une intruse, illégitime de participer à ce genre de festivités. Pourtant, durant son enfance luxueuse, elle avait été invité à des dizaines de réception dans des châteaux bien plus imposant que celui-ci. Cela, bien sur, n'avait jamais était une chose qu'elle appréciait, trouvant la richesse bien futile et superflue. En grandissant, elle avait apprit à ses dépends que même si l'argent ne fait pas le bonheur, c'est bien lui qui remplit son assiette le soir, et pose un toit au dessus de sa tête.

Elle se dirigea d'un pas léger vers les buffet, et attrapa avec envie une grosse part de gâteau au chocolat. Elle la fourra dans sa bouche avec empressement, oubliant presque de mâcher, tant la douceur de ce met lui avait manqué. Une personne, à côté d'elle, fit un mouvement de recule. Raven se tourna, et tomba nez à nez avec une petite blonde aux pommettes rose et au regard dédaigneux, affichant une mine de dégoût, une tasse en porcelaine dans la main droite.

- Quoi, qu'est ce que t'as? Rugit la magicienne. T'approche pas trop, tu risque d'attraper des maladies.

La blonde ouvrit des yeux ronds, et s'éloigna sur la pointe des pieds, la main devant le nez et la bouche. Raven pouffa, et épousseta sa robe couverte de miettes. Sa bague était toujours aux couleurs de l'éther, contrastant avec sa peau qui paraissait si pâle sous la lumière des bougies parfumées. La musique, remarqua-t-elle, était fort sympathique. Les musiciens étaient très doués, et les notes couraient à travers la salles, se glissant entre les danseurs, rythmant leurs pas et leurs mouvements. Les corps tournaient, valsaient, entraient dans une danse souple et joyeuse, qui rapprochait les gens, et qui ravissait même les plus téméraires. Pourtant, Raven n'avait aucune envie de danser. Ce n'est pas qu'elle ne sache pas comment faire, c'était tout simplement qu'elle trouvait ridicule le fait d'aller sur la piste seule. Alors qu'elle s'apprêtait à s’asseoir dans un coin pour broyer du noir, une voix l'interpella.

- Bonsoir mademoiselle, dit avec entrain un beau jeune homme vêtue d'un costume bleu nuit. Ça fait un moment que je vous observe, et je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'une jolie fille comme vous passe la soirée seule au buffet. Ça ne vous gène pas si je vous accompagne dans votre contemplation des gens?

Raven lui jeta un regard noir, puis soupira.

- Allez-y, j'ai pas grand chose à perdre de toutes façons.

Le jeune homme sourit, et s'adossa au buffet.

- Alors, vous aussi vous êtes ici pour trouver l'amour? Dit-il en se servant une coupe de champagne.

- Non. C'est bien une de mes dernières préoccupation. Je suis juste venue ici pour... Pour me changer les idée, et aussi parce que le buffet est vraiment délicieux.

Ils échangèrent un petit rire, puis l'homme continua.

- Je pense que c'est le moment de regarder notre bague, dit-il avec un grand sourire.

- Comment? Fit Raven, ne comprenant pas où il voulait en venir.

- Eh bien, vous savez, la bague qu'on nous a donné, dans le but de savoir si on est compatible avec l'autre personne.

Il commença à lever sa main, mais Raven l'arrêta.

- Vous préférez vous fier à une bague, plutôt qu'à vos propres sentiments?

- Mais cette bague reflète mes sentiments, dit-il les sourcils froncés.

- Qu'est ce que vous en savez? Et puis, les sentiments évolues, ils changent en fonction du vécu, on ne peux pas tout juger du premier abord!

- Oh, je vous assure que si.

Il dégagea son bras, et jeta un coup d’œil à la bague qui ornait son bras. Elle était d'un gris triste, comme le ciel d'hiver au dessus de la mer en furie.

- Dommage, dit-il en s'éloignant sans même se retourner.

La musique qui n'avait alors était qu'un bruit de fond, lui semblait avoir amplifié de façon considérable, broyant ses tympans. Raven tituba jusqu'à une chaise où elle se laissa tomber. Mais la foule, le bruit, les couleurs, les odeurs, l'oppressaient. Tout l'oppressait. Elle remarqua alors que la nappe de la table du buffet descendait jusqu'au sol, cachant par conséquent tout ce qui pouvait se trouver en dessous.
Elle se glissa dans le cocon blanc, et très vite, elle retrouva un peu de paix en elle même. Il faisait bien plus frais sous la table, et la musique était adoucie par l'épaisseur du tissus qui l'entourait. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, et posa sa tête entre ses bras, savourant le calme environnant.
Au départ, elle n'avait pas souhaiter venir à cette fête, n'y trouvant rien de réjouissant. Mais après une brève réflexion, elle avait changé d'avis, et essayé de prendre sur elle dans le but de faire de nouvelles rencontres. Comme quoi, on a beau vouloir changer, cela ne veut pas dire qu'on le peut.

Raven se mit doucement à se balancer d'avant en arrière, et fredonna à mi-voix une chanson de son enfance. Plus elle se balançait, et plus elle allait en arrière, jusqu'à ce que son dos se cogne contre quelque chose. Elle sursauta, et se retourna à toute vitesse, fouettant l'air avec ses boucles nuageuses. Un homme se tenait derrière elle, assis en tailleur, un plateau remplis de parts de gâteau de toutes sortes posé devant lui. Il était assez grand, et devait courber la tête pour ne pas se cogner. Des cheveux blonds cendrés encadraient un visage aux traits fins et harmonieux, et deux yeux couleur ambre fixait la magicienne avec un air mutin.

- J'espère que je ne t'ai pas fait peur, dit-il d'une voix infiniment douce. Je vois que je ne suis pas le seule à vouloir fuir le tumulte du bal.

Raven continuait à le fixer avec de grands yeux interrogateur, se demandant si il l'observait depuis longtemps. Elle recula un peu, et reprit son éternel masque de reine des glaces.

- Pfff, les tables sont pas assez grandes, il faut forcément qu'un imbécile vienne me coller.

L'étranger rigola, et se rapprocha de la magicienne, ce qui eu pour effet de a faire encore reculer. Puis, il lui tendit son plateau argenté, et désigna du menton les pâtisseries qui se trouvaient dessus.

- Tu en veux?

Raven hésita une demi-seconde, puis attrapa avidement une part de tarte aux pommes encore fumante. Elle fit mine de prendre des petites bouchées, mais elle eut très vite fait de l'engloutir, et se servit une deuxième part, qu'elle avala tout aussi rapidement.

- Ça alors, dit l'homme en servant à son tour. On dirait que tu n'as pas mangé depuis des lustres!

- Mais qu'est ce que ça peut vous faire, dit la magicienne en rougissant. Vous voulez pas aller embêter quelqu'un d'autre?

- Il n'y a pas grand monde sous ces tables, et puis je m'amuse beaucoup ici!

Il posa le plateau à côté de lui, et posa sa tête sur son poing, d'un air pensif. Plongée dans ses yeux, Raven ne pouvait nier l'évidence : l'inconnu était vraiment très séduisant, et diablement mystérieux.

- Qu'est ce que tu vient faire à ce bal si tu t'ennuie autant que ça? Demanda-t-il.

- Je te retourne la question, dit la magicienne, qui s'était mise à le tutoyer sans trop savoir pourquoi.

- Eh bien je suis un peu obligé, je suis l'un des fils de l'Archimage.

Il afficha un sourire désolé, comme si il devait s'excuser pour être le fils de son père. Raven se paralysa aussitôt, se rappelant de sa dernière discussion.

- Oh, je comprend mieux pourquoi tu es venu me parler alors, dit-elle, prête à se lever et à partir. Tu vas regarder si ta bague à une couleur sympa, et dans le cas contraire, tu partiras comme si je portais la peste. J'ai déjà fait l'expérience, non merci.

- Non, bien sur que non, s'exclama-t-il avec sincérité. Je trouve cette idée complètement stupide, et regarde ( Il agita sa main dépourvue de bague ), je ne la porte même pas!

Raven se radoucit, et bafouilla un «pardon» quasi inaudible. Elle s'en voulait de l'avoir jugé si vite, de ne pas avoir cherché à le connaître au delà des apparences, elle qui quelques minutes plus tôt avait fait les frais du même sévisse. Elle sourit timidement, et rapprocha de l'étranger, déterminée à avoir une vraie discussion.

Il parlèrent ainsi pendant un long moment, et Raven avait l'impression d'être en dehors du temps, dans une bulle à part, coupée du monde extérieur si hostile. Mais, par inadvertance, elle posa la question dont elle aurait préféré ne pas avoir la réponse.

- Je... Je sais que ça peut sembler étrange, mais à quelle race appartient-tu?

- Tu es sur que tu veux vraiment savoir? répondit-il en arrêtant soudainement de rigoler. Tu vas sûrement être surprise.

- Oh, tu sais, je ne m'arrête pas à ce genre de choses. Le bien, le mal, tout le monde est comme il est, indépendamment de race.

En vérité, à la vue du physique du jeune homme, Raven l'imaginait plutôt Elfe, Ange, ou même humain. Magicien qui sait. Elle n'avait donc en aucun cas pensé s'aventurer sur un terrain dangereux avec cette demande.

- Eh bien.. Je.. je suis un sorcier, répondit-il à mi-voix.

Ses paroles flottèrent dans l'air comme des bulles de savon, menaçant d'éclater à tout moment. Raven inspira profondément, recula peu à peu, et se dirigea vers le bord de la table.

- Je suis désolé, tellement désolé. C'est juste que.. Je ne peux pas. Ce n'est pas contre toi, je te le promet, mais j'ai tellement peur des conséquence qu'il pourrait avoir si on se liait d'amitié toi et moi. J'aurais tellement aimé t'expliquer, je suis tellement désolé.

Des larmes perlèrent sur ses joues, et elle se glissa hors de sa cachette sans même regarder en arrière.

- Attends!

Une main attrapa son avant-bras, et le visage du jeune homme apparut sous les pans de la nappe. Il n'avait pas l'air fâché, ni contrarié. Juste un peu triste.

- Je ne sais pas pourquoi tu pars comme ça, mais je suppose que tu as de bonnes raisons. Et sache que je ne t'en veux pas. Au fait, je m'appelle Ethan, et toi?

Il se força à sourire, attendant la réponse de la magicienne.

- Il vaut mieux pour toi que tu ne le sache pas.

Elle se dégagea de son étreinte, et s'enfuit vers la grande arche de bois, en direction de la sortie. Cette fois-ci, son visage était inondé de larmes salées, qui avait le goût du regret. Lorsqu'elle fut dehors, elle se laissa tomber dans l'herbe, baignant dans la lumière argentée de la lune. Quelque chose au doigt de Raven reflétait parfaitement la blancheur de l'astre.

- Pourquoi Papa? Murmura-t-elle. Pourquoi...?


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[LDM avril/mai] Marions-les!

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