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 Les lions, j'les bouffe au petit déj' (Niveau IV - 1).

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Lun 30 Mar 2015, 21:55

« Erza, Volen est ici. ».

La Réprouvée releva la tête de son manuel de Zul'Dov. Elle avait enfin décidé d'apprendre la langue des siens même si, pour le moment, ses efforts étaient vains. A vrai dire, elle n'avait pas écouté Junzo et n'avait pas encore rencontré la fameuse femme qui voulait la « servir ». Rien que ce mot l'énervait. Pourtant, si elle voulait être reine, il fallait qu'elle s'y habitue. D'ailleurs, elle ne savait pas réellement ce qui la poussait à désirer le trône. Un jour, Volen l'avait énervé, elle avait juré de lui prendre son bien et, à présent, même si leurs relations étaient un peu plus calmes, elle ne démordait pas de cette idée. Elle avait d'ailleurs changé radicalement son mode de vie.

« Tu pars ? » avait demandé Jun, debout à côté de la cheminée du château Malkavian. Elle l'avait fixé un moment avant de lui dire d'un ton presque amusé : « Pourquoi tu poses des questions dont tu connais déjà les réponses ? ». « Des fois que je me trompe. Enfin, tu n'es pas ma fille, que tu partes me soulagera. ». Avec une toute autre personne, elle se serait énervée. Mais elle savait qu'il mentait. A moins qu'il dise la vérité et qu'il ait réussi à lui faire croire qu'il éprouvait un tantinet d'intérêt pour elle ? Comment savoir la vérité après tout ? Elle n'avait peut-être pas envie de se poser trop de questions. Sans lui, elle serait sans doute déjà morte, ivre et nue dans la rue. Ça lui suffisait. « Je reviendrais, vu que tu ne peux pas aller où je vais. ». « Je peux aller où je veux. ». Là dessus, il ne mentait pas. Le Roi des Chamans avait la capacité de se transformer en esprit, d'être immatériel et invisible pour quiconque était encore vivant. Il pourrait lui rendre visite quand il le voudrait. Seulement, le ferait-il ? Il avait l'air tourmenté par bien d'autres choses. Il finit par murmurer : « Si tu vois ta mère, dis lui de venir me voir. ». « Oui, et si je vois un groupe de sorciers à Bouton d'Or, je les inviterai à boire un coup avec mes semblables. ». Elle avait autant de chances de croiser sa mère que des sorciers de survivre dans le village cité. « On ne sait jamais. ». Erza l'ignorait mais Mitsuko surveillait ce qu'elle faisait. Jun en avait eu la preuve en parlant à Volen. Mais maintenant que la Déesse était introuvable, même pour lui, il lui semblait que les choses allaient se compliquer. Enfin, pas pour la Réprouvée puisque Volen avait en charge son futur, mais pour lui. Sans Mitsuko, il ne pouvait pas s'élever et les choses commençaient à l'agacer fortement. « J'y penserai. Au revoir. ». Elle quitta la pièce. Elle ne pouvait plus rester là, dans ce lieu étrange entouré de neige. Il fallait qu'elle puisse vivre avec les siens, ne serait-ce que pour se rapprocher de leurs coutumes. Pourtant, ce n'était pas évident. Elle avait été Humaine puis Génie une grande partie de son existence. « Les choses vont enfin devenir intéressantes » murmura William loin des lieux. Tout s'accélérait, il en avait conscience. Le monde changeait mais Sympan demeurait silencieux.

Depuis qu'elle avait quitté le Château Malkavian, Erza vivait dans une petite maison à côté de l'orphelinat qu'elle avait construit. Sa grand-mère lui rendait visite assez souvent. Parfois, la Magicienne faisait la cuisine pour plusieurs et allait faire goûter ses plats aux enfants qui remplissaient à présent l'orphelinat. La Réprouvée grognait toujours avant de s'y rendre mais, au final, Illythia voyait bien qu'elle appréciait les enfants. Son air bougon n'était que formalité, comme si elle ne pouvait pas avouer avoir un cœur. Pourtant, une fois qu'elle y était, elle passait des heures avec les bambins. C'était comme si une osmose particulière existait entre eux. Ils l'avaient adopté, surtout depuis qu'elle en avait pris un et l'avait envoyé en l'air avant de le rattraper. Et puis, elle était solide, ils pouvaient monter sur elle à plusieurs sans qu'elle ne plie. En somme, elle représentait la meilleure attraction de l'orphelinat. Aussi, comme la plupart d'entre eux étaient des Réprouvés et qu'ils parlaient la langue, ou, du moins, l'apprenaient, ils pouvaient se moquer un peu d'elle, gentiment. C'était d'ailleurs ces derniers qui l'avaient décidé à se lancer dans la grande aventure du Zul'Dov. Elle en avait marre de ne pas comprendre ce qu'ils murmuraient parfois. De ce fait, lorsque Volen fit son entrée, elle était en train d'essayer de lire quelques phrases avec l'aide d'un enfant un peu plus âgé que les autres. Pour le moment, il était son professeur particulier. Le Seigneur des Deux Rives la fixa un moment. Il était accompagné par une femme brune aux longs cheveux. Habillée entièrement de noir, elle semblait plus intelligente que la blonde. Elle n'aurait su dire pourquoi mais ce fut l'impression qu'elle lui fit, une aura mystérieuse trônant à ses côtés. « Bonjour. Je voulais venir visiter le fruit de votre labeur. ». En réalité, Volen n'était pas ici que pour cela, mais il y viendrait.

Plus tard dans la soirée, Volen convia Erza à une promenade à la belle étoile. Bouton d'Or s'étendait à perte de vue, les champs étaient sources d'une fertilité grandissante. « Notre race n'a cessé de s'étendre. Astaroth fut le premier à offrir une ville aux nôtres mais votre père fut celui qui changea véritablement les choses. Sindis rassembla les Réprouvés de son temps, bien sûr. Sindis qui appartient d'ailleurs à votre famille. ». « En même temps, qui n'en fait pas partie ? » conclut-elle sur le sujet. Elle n'avait pas envie de parler des Taiji. Elle avait tellement de frères que cela en devenait étrange. Quant à ses ancêtres, heureusement, ils se comptaient sur les doigts de deux mains. Que des femmes, aux amants oubliés depuis longtemps. Ainsi était la lignée de Mitsuko Aria Taiji. Quant à celle de sa sœur, elle était perdue depuis des siècles, des hommes qui semblaient n'avoir pas réellement marqué le temps, hormis Sindis, bien entendu. « Hum. Toujours est-il que je n'ai jamais cherché de mon règne à agrandir notre territoire. J'ai un projet concernant une autre terre mais je me dis que la sécurité est mère de sûreté. Nous possédons beaucoup et j'entends protéger ce que nous avons. Je ne voudrais pas trop m'éparpiller, au point de ne plus savoir où donner de la tête. Qu'en pensez-vous ? ». « Bof. Vaut mieux trop que pas assez. ». Volen sourit. Décidément, elle n'avait aucun sens des responsabilités et aucune notion du danger. Cette femme fonçait la tête baissée sans se poser de questions. Lui s'en posait peut-être trop. Volen s'arrêta de marcher. « Si vous voulez le trône, il faut que vous sachiez que tout ceci va vous appartenir un jour. Vous devrez protéger ces terres. ». « Les Réprouvés sont assez grands, non ? ». « Non. Ce que je sais en tant que souverain, le peuple ne le sait pas forcément. Les générations se succèdent, des générations qui, tout comme vous, n'ont aucune idée du passé. Vous êtes idiote, Erza, ou, plutôt, vous faites semblant d'être aveugle. Toujours tout remettre à demain, faire les choses sous le coup de l'impulsivité. Tout ce qui caractérise ce que vous êtes, ne vous permettra jamais d'acquérir le trône. ». « Et mon père ? ». « Votre père avait une intelligence pratique, une intelligence des affaires. Vous, vous ne vous donnez même pas la peine de vous intéresser à notre économie, à nos soucis. ». « Si. ». « Ah oui ? Alors que se passe-t-il en ce moment tout au nord de Bouton d'Or ? ». « ... ». « Voilà, vous ne savez même pas. ». « Ouais, allez vous faire voir. » finit-elle par clamer avant de tourner les talons.

La nuit, Erza ne put fermer l’œil. Personne ne l'avait averti qu'il se passait quelque chose. Volen devait se foutre d'elle. De toute façon, il le faisait à chaque fois qu'ils se voyaient ce fils de chien. Elle finit par se relever, décidant de partir vérifier. Elle n'avait aucun sens de l'orientation mais elle finirait par trouver.

« Sir, vous pensez qu'elle va résoudre le problème ? » demanda Junzo à Volen. Ce dernier sourit. « Elle ne marche pas, elle court. ». Et en effet, il avait entièrement raison. Essoufflée, Erza commençait réellement à pester. Elle ne savait pas où était le nord et elle parcourait les frontières de Bouton d'Or depuis un petit moment déjà. Quand elle avait vu que les champs s'estompaient pour devenir une vaste plaine verte, elle avait compris qu'elle s'était trompée de direction et qu'elle venait d'arriver dans les terres d'émeraude. Elle avait donc eu une idée : si elle longeait les derniers champs, elle finirait pas arriver au nord. Le soleil allait bientôt se lever sans qu'elle n'ait vu un quelconque problème se profiler. Ce n'est que quelques mètres plus loin qu'elle vit une sorte de campements où trônaient des armes à ne savoir qu'en faire. Ces armes semblaient appartenir aux Réprouvés, à moins qu'il s'agisse de celles d'opposants qui voulaient attaquer le village ? Non, Volen n'aurait pas laissé ça en l'état, il aurait fait exterminer les ennemis sans le moindre remord. Il semblait calme en le voyant comme ça mais elle savait de quoi il était capable. « Raa il me soûle avec ses énigmes celui là ! » pesta-t-elle. Elle ne fut pas déçue du voyage, sa remarque accueillie par un grognement rauque un peu plus loin. Qu'est ce que c'était que cette chose ? Elle n'eut pas le temps de regarder que déjà un animal se jetait sur elle. Erza tomba à la renverse, ayant comme réflexe de se protéger le visage avant de rouler pour éjecter la bête. Elle se releva, sa respiration intense. C'était un lion, ou plutôt, une lionne. Essuyant une trace de sang d'un revers de main, elle finit par sourire, la lueur dans son regard se faisant plus intense. « Ah ouais, d'accord. Si tu crois que tu me fais peur le chaton ! ». Elle se jeta sur l'animal cette fois, sans peur et sans égard pour celui-ci. La lutte fut intense, tout d'abord parce que la Réprouvée n'avait pas l'habitude de se battre en duel avec un animal, mais également parce que l'animal semblait doué d'une intelligence particulière. Seulement, au bout d'un certain temps, les coupes de griffes et de crocs pleuvant autant que les coups de poings et de pieds, Erza ouvrit ses ailes, attrapant la mâchoire inférieure de la lionne d'une main et la mâchoire supérieure de l'autre. Elle bloqua le corps de l'animal avec ses pieds et ses ailes, écartant ses mains dans le but de lui briser la mâchoire, qu'importe la douleur qu'elle ressentait à cause des crocs. Néanmoins, un phénomène étrange se produisit. L'animal arrêta de se débattre, comme résigné, avant que son corps ne se transforme. Il s'agissait d'une femme. Erza recula, la lâchant complètement, à moitié dénudée et ensanglantée. Son adversaire, elle, était totalement nue et elle finit par perdre connaissance au plus grand damne de la Réprouvée. « Hé m*rde, un foutu Bélua... ».

La jeune femme arriva au centre de Bouton d'Or quelques heures après, portant son adversaire sur ses épaules. Les cheveux de celle-ci, d'une jolie couleur dorée, tombaient mollement sur la Réprouvée. En croisant Volen, elle lui lança. « Franchement, c'était ça le problème ? ». Pourtant, elle était égratignée de partout. Le souverain attendit qu'elle passe avant de jeter un regard discret à Junzo. C'était ça le problème, effectivement, une lionne qui avait décidé d'attaquer quiconque voudrait prendre les armes qui étaient entreposées au nord. Et pourquoi envoyer plusieurs hommes quand on avait une Taiji Stark à portée de main ?

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