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 Le spectre - pv Korushiro (fin)

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Ven 29 Jan 2016, 21:11


La situation de Soma était intemporelle ; elle s’imaginait chez elle ou ailleurs qu’ici, dans ce vieil appartement laisser à l’abandon par les anciens propriétaires. Depuis que son mari et elle avaient acheté puis déménagé, elle se sentait comme prisonnière de ce lieu sordide, à l’image de son époux. L’appartement restait indubitablement sale : malgré les coups de chiffons passés dans chaque recoin, il restait toujours quelque chose à nettoyer. Son mari, bien évidemment, ne l’aidait pas à grand chose et il était la cause certaine de ce désordre et de cette saleté constante. Il avait monté un commerce qui était interdit à la sorcière ; il ne l’autorisait pas à le suivre dans ses courts déplacements et la contraignait à vivre dans ce lieu.

Bel le Grand manquait alors à Soma, lui, il lui aurait tenu compagnie. Il ne l’aurait pas laissé tomber comme un vieux torchon dans cette misère qu’était la solitude. Quand son mari partait, Soma devait vivre par ses propres moyens ; il ne lui laissait rien par manque de confiance. Ce qu’il achetait quand il était présent, Soma devait l’économiser secrètement, pour éviter de mourir de faim quand il partait. Parfois, c’étaient quelques heures, d’autres, une nuit entière ou quelques jours. Soma n’avait pas le droit à la parole ; chaque commentaire juger déplacé par le mari était sévèrement reproché à la sorcière. Ainsi, elle vivait comme un oiseau en cage ; quand bien même son mari s’absentait, Soma se sentait responsable des lieux.

Ainsi, un horrible bruit réveilla la sorcière. Son ventre s’était mis à gargouiller et la faim s’était tranquillement installée dans ses entrailles. Il faisait nuit et dans quelques heures le jour se lèveraient. Jusque-là, la sorcière devait se montrer patiente. Son satané mari de sorcier n’était toujours pas revenu de la veille ; et la sorcière s’était forcée à boire que de l’eau pour garder le peu de nourriture qu’il restait des dernières courses. Elle se leva sans motivation apparente et alla à l’unique fenêtre de l’appartement pour l’ouvrir. L’air frais de la nuit la fit frissonner et réveilla son corps endormi. Elle se dirigea par la suite vers la coiffeuse de fortune et versa de l’eau dans un large bol de porcelaine. Une fois sa toilette faite, elle s’habilla dans de simples vêtements. Tout d’un coup, un cri. La rue dans laquelle elle habitait n’était pas tranquille ; en effet, la rue Sasamet, la fameuse rue des prostitués, était constamment en mouvement. C’était sans doute l’une des seules rues de tout le continent du Matin Calme à vivre encore la nuit, en dehors du Port bien évidemment. Soma tourna la tête vers la fenêtre et curieuse, se releva.

Quand elle s’approcha de la fenêtre, elle se rendit compte qu’une scène se passait juste en bas de chez elle. Une femme qu’elle croisait souvent dans la rue, une prostituée, était bloquée contre un mur par une forme noire que Soma jugea être un homme. Toutefois, l’auréole inquiétante de l'individu, cerclé d'un noir profond n'inspirait à la jeune sorcière rien de bon. Pauvre femme, pensa-t-elle, les yeux toujours rivés sur les deux personnages. De sa fenêtre, elle entendait clairement des gémissements ; mais personne d’autres que Soma ne se trouvait à sa fenêtre à ce moment-là. Personne n’y prêtait attention ; la plupart avait l’habitude de ce genre de bruit. Quand la prostituée eut cessé de gémir, la forme noire et mouvante abandonna la femme dont le corps tomba comme une pierre lourde au sol. « L’homme » n’eut pas l’air pressé de partir. Il regarda autour de lui, Soma toujours à la fenêtre, il la vit puis partit tranquillement.

Toujours à l'encadrement de sa fenêtre en mauvais état, Soma continuait d’observer le corps allongé au sol. Elle n’osait pas sortir ; malgré tout elle éprouvait une certaine compassion pour cette femme qu'elle avait déjà croisé. Ne sachant pas quoi faire d’autre, Soma attendit que les premières lueurs du soleil se lèvent pour descendre et chercher la malheureuse. Une fois qu'elle fut arrivée au côté de la prostituée, elle s’agenouilla et tenta de la réveiller. Le cou de l’infortunée était rouge de sang ; le liquide avait tracé un chemin bref jusqu’au sol. Elle douta un instant de la vie de cette dernière ; néanmoins elle fut rapidement surprise par le bruit d’une rixe non loin d’elle.


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Sam 30 Jan 2016, 22:45

La nuit venait de tomber, comme chaque jour, Koru n'avait nul part où dormir. Son sens de l'orientation qui plus est totalement inexistant l'avait amener à se perdre dans une rue fort peu fréquentable pour quelqu'un d'honnête... Mais cela tombait au final plutôt bien! Il n'avait rien de fréquentable! Pas une seule auberge aux alentours? Non visiblement, où alors l'homme était passé à côté sans la voir... La rue était peuplée malgré l'heure tardive... Des prostituées? Intéressant, oh elle n'étaient pas toutes belles mais certaines valaient le coup d'œil! Le sorcier marchait donc d'un pas lent se rinçant l'œil au passage alors que Mia, jeune enfant elle n'était pas vraiment rassurer et talonnait son compagnon de route.

Sans endroit pour dormir, la nuit allait être longue... Autant en profité! Et c'est finalement là qu'un éclair de génie lui traversait l'esprit! D'un pas décider, Koru se dirigeait vers une des femmes de joie pour l'accoster. "Alors ma belle ça te dit de passer une nuit inoubliable?" Bien entendu, le sorcier n'avait absolument aucune intention de faire quoi que ce soit avec cette femme! Mais s'il pouvait profiter d'un lit même partagé, il ne disait pas non! La femme le dévisageait un instant avant de pointer d'un bref coup de menton Mia. "Et elle participe?" demandait elle presque dédaigneuse. Toujours à foutre ses plans en l'air celle là... Sur un soupire de consternation la prostituée tournait les talons et laissait Ko' planter là.

Fatigué, découragé, Korushiro s'asseyait contre un mur, et s'endormit ainsi, sans demander son reste. Il ne lui fallait que quelques secondes pour s'endormir... Et que quelques secondes à Mia pour venir se coller contre lui tremblotante de froid. La nuit aurait pu être pire, le sorcier avait été légèrement réveiller par quelques discutions houleuses ou autres cris... Mais il se rendormait tout aussi vite. Son réveil en revanche fut des plus désagréables... Car ce fut une cascade d'eau qui vint le tirer de son sommeil. Totalement trempé et encore groggy l'homme ouvrait les yeux ne cachant pas sa surprise. Une espèce de mégère se tenait devant lui un sceau vide à la main.

"Tire toi de là avec ta gamine le mendiant! On ne mendie pas devant chez moi! Pauvre déchet!" Le sang du sorcier ne fit qu'un tour et d'un bond il se relevait éjectant Mia au passage. Dans un excès de colère Ko' saisissait la femme par la gorge et commençait à serrer tout en sifflant entre ses dents. "Qu'est ce qu'elle me veut la grognasse? Tu as un problème avec le fait que je dorme contre le mur de ta maison? Ou est-ce le fait que tu soit trop laide pour avoir une clientèle qui te rend aigrie?" Voyant la scène, un passant vint se mêler de la querelle afin de sauver la femme devenue presque bleue des griffes de notre compère.

C'est alors que démarrait une bagarre opposant Ko' à une horde d'homme venus défendre la veuve et l'orphelin. A l'aide de ses pouvoirs et de ceux de Mia, qui lui avait porter secours sans qu'on ai à lui demander, le sorcier fini par coucher les hommes à terre... "Bande d'idiots..." crachait il rageusement en s'éloignant des lieux du crime. Alors que nos deux amis marchaient plutôt rapidement ils s'approchaient de deux femmes. L'une était couchée à terre et la secondes se tenait à côté. Ce fut un filet rouge qui attirait l'œil de Korushiro. Égorgée? Il s'arrêtait, son cœur accélérait et alors qu'il ne pouvait détacher son regard du corps sans vie de la femme de vieux souvenirs refaisaient surface.

Cette scène lui rappelait étrangement l'horreur de son enfance. Cette femme à présent morte portait des similitudes avec la mère du sorcier. Leurs visages étaient tellement semblables... Alors qu'habituellement l'homme aurait passer son chemin, là, décontenancé, il s'approchait des deux femmes. S'accroupit à côté d'elles et dit dans un souffle court. "Elle ne semble plus en vie..." Les yeux mi-clos, du sang ayant couler de son coup... Cette odeur tenace et ferrugineuse... L'odeur du sang planait à côté de ce corps sans vie. Koru vacillait et du se rattraper d'une main au mur pour ne pas tomber en arrière. Puis son regard d'un vert perçant vint se poser sur celle encore en vie.

"Elle...Du moins... Vous la connaissiez?" Il n'était pas du genre, habituellement, à se soucier de tout ça. Mais pour le coup il n'était pas dans son état normal. Décontenancer, troubler, son cœur battant la chamade, le souffle court... Cette femme... Cette façon de mourir... Tout cela ressemblait tellement au meurtre de sa mère... Il ne pouvait simplement l'ignorer et passer son chemin... Impossible... Les yeux du sorcier n'avaient pas quitter l'autre femme, il ne prenait même pas la peine de l'observer en détail, bien trop chambouler par ce qu'il venait de se passer...

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Lun 08 Fév 2016, 19:53


La prostituée avait les yeux mi-clos. Soma s’approcha d’avantage du corps et l’observa sans tranquillité. Elle n’avait pas les connaissances suffisantes pour déterminer si l’individu en question était bel et bien mort. Même si ses vêtements étaient tachés d'un rouge sanglant.. Elle essaya toutefois de trouver un moyen de la ranimer : elle lui pinça le nez, lui claqua les joues, toucha sa poitrine. Rien n’y fit. La femme ne bougea pas d’un poil. Son corps était drôlement froid ; Soma pensa à la ramener chez elle, mais la peur de se retrouver devant son mari avec un tel fardeau, l’embêtait déjà. A vrai dire, elle ignorait les réactions de ce dernier et ne préférait pas s’y confronter de si tôt. Alors à quoi bon se résoudre à poursuivre l’affaire ? C'était peine perdue ; la femme était une prostitué sans maquereau, elle n'avait certainement aucun toit sous lequel vivre, vu l'état de ses habits. Soma lui abaissa la robe car son entre-jambe était visible ; ce qui n'était, de surcroît, ni flatteur, ni respectueux pour une femme même décédée. La jeune sorcière n'ignorait pas sans savoir qu'elle risquait gros en restant dans les parages.

Une personne intervint. Elle ne l’avait pas entendu arriver directement. C’était un homme, d’abord étonné puis perturbé, qui affirma sans un doute la mort de cette dernière. Soma jeta un regard interrogateur en direction de la prostituée, toujours allongée dans la même position. La jeune sorcière ne l’avait pas faite bouger d’un pouce.

L’homme tituba et Soma crut le voir s’écrouler. Elle n’avait pas remarqué la flaque de sang présent de l’autre côté de la tête. C'était devenue une petite marre d'un rouge sombre, noir, à peine diluée avec la rosée du matin. Elle se pencha une nouvelle fois au-dessus de la prostituée et manipula doucement la tête sur le côté. Soma tira sur les quelques cheveux de la femme allongée et les cacha dans sa manche.  Elle s’aperçut d’une blessure, assez importante, certainement provoqué par un choc brutal contre le sol ou le mur. Les marques au cou n’étaient visiblement pas la cause de la mort ; enfin Soma posa ses yeux sur l’interlocuteur qui blanchissait à vue d’œil.

La lumière de l’aube éclairait de plus en plus la ruelle dans des camaïeux orangés. La jeune sorcière serra un peu plus contre elle l’épaisse couche de gilet en laine qu’elle avait tricoté elle-même. Il faisait très frais à l'extérieur, c'en était grisant. Elle dut au bout d’un moment se relever car ses mollets s’ankylosaient. L’inconnu lui posa une question logique ; Soma ne répondit rien, elle n’osa pas. Elle n’avait après tout, rien à dire, ni de cette femme allongée au sol, ni à cette homme. Elle se contenta alors de le regarder ; l’expression des yeux de l’inconnu piqua la curiosité naissante de la jeune femme. Elle se souvint de l’ombre noire qui avait attaqué cette malheureuse et fit un pas sur le côté pour s’écarter du badaud. Les yeux noirs de la jeune femme fixèrent un instant les tissus de l'homme d'un bleu foncé peu commode. La couleur était jolie. Puis finalement, ne voulant pas rester sans un mot, quitte à les prévenir contre un danger qui devait être certainement plus grand qu'eux, elle dit :

- « Le quartier est grand et vaste. » Elle chercha ses mots et détourna son regard un instant sur une fille, pas loin. « Si vous le voulez bien, et si vous avez bien entendu encore de la force de vous relever, je vous conseillerai de partir monsieur. » Soma hésita. Finalement, elle ajouta  « Vous dites qu’elle est morte, nous ne pouvons rien faire pour elle… Le mieux serait de nous en éloigner, d’autres personnes vont finir par arriver. » Elle éprouvait une certaine pitié à l’égard de cette femme, mais Soma ne voulait pas payer le prix d’un tueur à sa place.  « Pensez à vous et à votre amie. Car... La chose qui lui a faite ça, n'était très certainement pas bien intentionnée... Un spectre... Je ne sais pas, quelque chose qui reviendra j'en suis sûre. Le quartier grouille d'insalubrités la nuit vous savez... »

Soma fit un léger mouvement de tête en direction de la demoiselle plus loin et se mit en marche, emmitouflée sous ses affaires, en direction de son bâtiment, le pas rapide.

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Lun 08 Fév 2016, 21:00

« Le quartier est grand et vaste. Vous dites qu’elle est morte, nous ne pouvons rien faire pour elle… Le mieux serait de nous en éloigner, d’autres personnes vont finir par arriver. Pensez à vous et à votre amie. » Koru avait regarder bêtement la jeune femme se lever avant de s'éloigner plutôt rapidement de lui. Le sorcier n'était plus capable de penser, stupide réaction qui ne lui ressemblait pas qui plus est... Il n'était pas d'une nature à s'inquiéter pour les autres et encore moins à courir après quelqu'un... Pourtant dans un élan le faisant littéralement décoller du sol, l'homme rattrapait rapidement la jeune femme. Avec hâte mais pourtant sans aucune agressivité ou violence, Ko' avait posé sa main sur l'épaule de Soma la stoppant dans sa course.

"Attendez..." Mais qu'est ce que je fais pensait il brièvement..."On ne... Enfin on ne va pas la laisser comme ça..." Sa voix se coupait, mais qu'est ce que je fais pensait il de nouveau... "S'il vous plait..." Mais qu'est ce que je fais?... D'un coup, comme une décharge, l'homme s'arrêta de suite, il avait saisit quelques fractions de secondes plus tôt l'épaule de Soma... Elle était maigre?! Cette femme ne mangeait clairement pas à sa faim! Pourquoi? Pourquoi aujourd'hui son passé avait décider de refaire surface? Pourquoi? Sans réfléchir de nouveau, sa voix presque dans un murmure se fit entendre. "Depuis combien de temps n'avez vous pas manger à votre faim?..." Tout aujourd'hui lui rappelait son passer....

Entre la vision de cette femme sauvagement assassinée, comme sa mère. Cette personne qui se tenait devant lui, lui rappelant ses périodes de famine. Son passé de misère... Sans trop comprendre pourquoi, il fut prit d'un élan de compassion pour Soma. Alors il était capable de ressentir ce genre de sentiments envers quelqu'un? Comme ce fameux jour avec Mia? C'est alors qu'un cri plutôt strident vint couper l'homme dans sa réflexion. D'un coup d'œil rapide, Korushiro avait vu une femme derrière eux qui venait elle aussi de découvrir le corps sans vie de l'inconnue. Le regard de la passante se posait sur nos deux comparses plein d'effrois. Il allaient endosser la responsabilité du meurtre?!

En une fraction de seconde, un attroupement de passants et autres autochtones de la rue s'était agglutiner prêt de la mégère hurlante. C'est alors que dans un geste lent, la mégère désignait Korushiro et Soma. "Et m*rde! Mia! On dégage!" Tien? Il venait d'inviter l'enfant à le suivre?... De nouveau un comportement anormal venant du sorcier qui dans une impulsion attrapait le bras de Soma pour l'embarquer dans sa fuite. Il ne voulait pas la laisser ici, non, il ne pouvait pas la laisser ici! Sans faire attention au consentement ou non de Soma, Koru commençait a courir la trainant avec lui suivit de prêt par Mia. Les pavés défilaient sous leurs pieds et il zigzaguaient au dédale des rues.

Une fois assez loin de la scène de crime, Koru s'arrêtait reprenant son souffle et Mia se laissait tomber à terre dans un soupir de soulagement. Lâchant le bras de la jeune demoiselle, son regard émeraude se posait de nouveau sur elle. Maintenant il pouvait la détailler, leur course avait remit ses idées en place. Elle était effectivement très fine pour ne pas dire horriblement maigre. Depuis combien de temps n'avait elle pas manger? Dans un bruit sourd, le ventre du sorcier vint lui rappeler que lui aussi devait manger pour pouvoir survivre. Sa main gauche vint se poser sur une petite besace accrochée à une ceinture de cuir. Elle était assez remplie pour trois et ils n'étaient pas loin d'une auberge.

"Et si nous mangions, histoire de me faire pardonner de vous avoir embarquer dans cette histoire plutôt délicate?" Il avait prononcer cette phrase en jetant un coup d'œil à l'auberge non loin du petit groupe. De nouveau, Koru' n'avait pas pour habitude d'agir ainsi et fut prit d'un élan de gêne. Comme pour palier à cette gêne naissante, il prit un air presque similaire à un enfant boudeur. "Enfin c'est pas comme si je vous laissais le choix! On va manger et puis c'est tout et vous venez avec!"

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Si quelque chose ne te plait pas, n'hésites pas à me le faire savoir!
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Jeu 25 Fév 2016, 14:58


Soma eut un haut le cœur. La scène en tête, elle se hâtait de rentrer chez elle quand soudain l’individu la rattrapa. Elle le regarda, sans oser lui ôter la main. Il était chamboulé, il ne savait plus où poser son regard, il se rattrapait alors sur Soma qui, gênée, ne faisait rien.

« Vous voulez qu’on fasse quoi ? Il n'y a sans doute plus rien à faire... » Son ton était las et attrisé pour cette femme morte. Las car elle avait vu le crime se passer sous ses yeux, las car elle ne pouvait rien y faire.

Las, car cela l’ennuyait beaucoup. Elle craignait qu’on ne l’incrimine : elle n’avait rien à faire là, et lui non plus. Il était comme affolé, la jeune femme le ressentit. Son cœur tambourinait dans la poitrine, à cause du stress causé par cet événement. Elle voulait fuir l’enfer qu’elle avait créé.

L’homme était suppliant, Soma ne savait pas où se positionner. Elle voulait tout simplement rentrer chez elle. A ne rien faire. Faire comme si rien ne s’était passé. La pauvre était décédée et personne ne pouvait rien faire pour elle. C’était fichu. « On ne peut rien faire… Si ce n’est servir d’excuse. » Somazéline tenta de s’écarter, chose perdue car il lui tenait l’épaule. Une étrange vision traversa l’esprit de celui qui tenait Soma.

« Je -…. Pardon ? » Elle crut ne pas avoir compris ce qu’il lui demandait. Cela n’avait aucun rapport avec la scène, ce qui troubla la jeune sorcière. « Vous devriez rentrer chez vous. Où que vous alliez, il faut partir... Ce n'est pas bon de rester ici. »

Les habits de cet homme étaient en pitoyable état. Combien de temps n’avait-il pas pris une douche ? Une femme cria derrière l’individu. La passante, une autre dame du coin, les regarda. Elle allait très certainement au marché comme chaque individu qui se pressait tôt le matin pour avoir les meilleurs fruits et légumes. Un étrange son sortit d’entre les lèvres de Soma ; cela ressemblait à une insulte peu commune dans une langue inconnue.

« Mais…. Que faites-vous ! »

L’homme l’attira avec lui, sans crier gare, comme si ils étaient responsables du crime au lieu de faire face à l’attroupement qu’il venait d’y avoir. Il semblait au courant du sort réservé aux assassins.

« Mais-mais ! … »

Elle tenta de parler dans la folle course qu’il y avait, sans succès. Soma n’était pas habituée à fouler rapidement le sol ainsi. Ils s’arrêtèrent dans une rue opposée à la celle de Soma. La jeune sorcière était d’ailleurs essoufflée. Elle se plia en deux pour reprendre sa respiration.

« On aurait pas du... » dit-elle, phrase entrecoupée de souffle. « Ils vont nous retrouver et on… Quoi ? » Il ne l’avait peut-être pas entendu. « Je n’ai pas faim,... Merci. » Soma se redressa. C'était un mensonge, mais elle ne voulait pas continuer sur cette lancée, pas comme ça. Ce n'était pas la chose à faire.

Elle n’était pas loin de faire la même taille que l’homme une fois qu’elle se releva de tout son long. Le fait de toujours être courbée et fine avaient ‘diminué’ sa taille, on la pensait généralement plus petite. Son père était plus petit qu’elle ; elle avait hérité de la génétique de sa  mère pour la hauteur. Certains pouvaient se perdre à l'observer d'en bas.

« Nous n’allons pas manger, faites ce qu’il vous plaît, mais je ne souhaite qu’une chose : rentrer chez moi monsieur. » Manger quoi, manger où ? Soma n'avait pas un sou. Pensait-il vraiment que cela était de sa faute. « Vous êtes fautif de nous avoir fait partir ; je n’ai rien à me reprocher, vous si ? Vous n’avez toutefois pas l’allure du tueur. Je l’ai vu. »

 Elle soupira, l’air accumulé dans ses poumons du fait du stress devait être expiré.

« S’il vous plaît. »

Elle n’avait pas l’habitude de parler autant, son ventre se mit soudainement à gronder. Elle se mâcha la joue intérieure.

Les rues du centre-ville se réveillaient. De plus en plus de passants, tirés momentanément de leur sommeil, passaient. Soma eut une idée.

« Ecoutez, il y a une buanderie plus haut dans la rue qu’on a traversé. Nous devrions… Mieux nous préparer. On nous reconnaîtra sinon. »

L’homme empestait l’alcool et ses habits ne dataient pas de la veille. Soma se tourna pour sourire à la jeune fille qui se nommait ‘Mia’.

« Nous sommes d’accord ? »


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Jeu 01 Sep 2016, 18:52


L’homme était pressé avec sa compagne. Soma leur intima un léger mouvement de direction à apprendre. Elle regarda une dernière fois où ils étaient passés ; la ruelle était vide. Les gens devaient être en train d’appeler la garde du Continent du Matin Calme. Soma connaissait leurs habitudes pour avoir souvent vu des crimes se passer dans la rue Sasamet en bas de chez elle. Ils tarderaient comme toujours, car Sasamet n’était pas un quartier où la justice faisait régner l’ordre. Peut-être que le cadavre de la jeune femme disparaîtrait bien avant, balayer dans un canal qui mène aux égouts. Les gens ici souhaitaient éviter les problèmes et la Garde en représentait un. Du fait qu’il y ait des crimes, il arrivait que les maquerelles ou les maquereaux du coin s’occupent des sales besognes eux-mêmes, afin d’éviter une fouille intempestive de leurs affaires car la Garde savait y faire.

La jeune sorcière leur indiqua la route jusqu’au lavoir. L’eau était encore propre de tout savon si bien que Soma s’y abaissa et but quelques gorgées. Il y avait des restes d’essence d’orange, de camomille et de citron ; c’était l’un des coins les mieux parfumés de tout le quartier. Ici les linges se pendaient, se lavaient et les femmes de toutes origines partageaient un moment entre bavardages et travail. Certaines devenaient copines, d’autres circulaient des rumeurs… Quoiqu’il en soit, ce n’était pas ici qu’on viendrait les chercher de sitôt. La jeune femme s’essuya les mains sur le tissu de sa robe en lin et observa les deux inconnus. L’homme était toujours affublé du même regard paniqué. Soma ne savait pas quoi dire d’autres pour le réconforter, le rassurer. Sa compagne, la fameuse ‘Mia’ s’y attela discrètement en pressant l’épaule de l’homme.

« Excusez-nous. Il a perdu quelqu’un de la même manière… » La jeune sorcière acquiesça. « Nous allons y aller. »
« Bien, faites au plus vite, il ne faut pas qu’on vous trouve : votre ami est dans un sale état. Attendez, je vais vous passer un linge trempé, cela l’aidera à reprendre ses esprits. »

Soma alla prendre un des linges de maison qui était resté toute la nuit étendu, il devait appartenir à une voisine et déchira expressément un bout de tissu qu’elle alla ensuite mouiller pour le donner à l’homme. Il ne savait plus trop quoi faire, suite aux négations répétitives de Soma sur le fait de manger – elle était maigre, d’apparence fragile et sacrément têtue. La Faim ne dominait pas encore sa Raison : ils restaient des inconnus.

Avant de partir, elle leur dit :
« Ne vous inquiétez pas outre-mesure, si vous vous éloignez assez vite d’ici, la Garde n’ira pas vous chercher. Vous n’êtes pas des habitants du coin. Et encore moins les assassins. »

Et sans plus tarder, elle les abandonna au lavoir pour rejoindre son chez elle. En passant de nouveau dans la rue Sasamet, ce à quoi elle pensait se révéla être exact ; le corps avait disparu, il ne restait plus qu’une flaque de sang sèche. Les passants ne remarquèrent même pas la tâche brune au sol. Elle remonta aussitôt chez elle, fermant à clef l’appartement et attendit qu’Edmur rentre toute la journée.

Quand la soirée tomba sur la grande rue, Soma était à sa fenêtre. La population qui fréquentait la ville diminua, si bien qu’on pouvait distinguer à présent les individus louches qui s’attardaient ici et là, à la recherche d’esclave sexuelle pour la soirée. La jeune femme fixait la tâche sur le trottoir avec des multiples questions auxquelles elle ne pouvait bien sûr pas répondre. Puis elle alla se faire une tisane avec les herbes que sa voisine Papaya lui avait donnée. Elle posa les feuilles au fond de sa tasse et dès qu’elle vit qu’il manquait de l’eau potable, la jeune femme prit son seau et sortit de son appartement. Elle se dirigea directement vers le puits de la résidence qui se trouvait à une cinquantaine de mètres depuis l’entrée du bâtiment. Quand elle arriva, elle tira l’eau et dans l’effort, elle ne remarqua pas l’ombre qui la surveillait d’un coin. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et sans s’attarder plus que ça, elle abandonna son seau, l’espoir de boire une boisson chaude ce soir et courut. Elle n’était pas certaine de ce qu’elle avait vu car la silhouette se fondait dans l’obscurité et par précaution, elle avait préféré opter pour la fuite. Elle arriva dans son appartement, dans lequel elle s’enferma à double tours, le cœur alerte.

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