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 LDM sept/oct. - Utopia, le renouveau

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Lun 01 Sep 2014, 19:02


Utopia - La cité du renouveau

LDM sept/oct. - Utopia, le renouveau Utopia11

Suite aux terres dévastées par les Ridere et les Hommes, Sympan à penser à tout reconstruire, tout refonder, pour laisser l'espoir aux gens que leur vie n'était pas finie. Tout ce qu'ils avaient battit et construit, tenait encore debout. Cependant, la population était morose, et le roi aussi.
Le Grand Mikaïl était impuissant quant aux maux de son peuple, car il était atteint du même mal. Et ce qui touche un roi touche son peuple.
Les conseillers s'étaient évertués à redorer le blason du souverain mais mieux que cela, de la ville. Il fallait que les gens redécouvre Utopia, que les Humains, pourtant craintifs, sachent que dorénavant, la vie valait la peine d'être vécue, en écartant les soucis quotidiens.

Il n'y avait pas trente-six façon d'emmener les étrangers dans le Désert. Pourtant lieu hostile, le bouclier fut reformé pour faire renaitre plantes et courts d'eau. Le climat tempéré reprit ses droits, et permettait à tout le monde de circuler dans une ambiance plus encline au développement.
Ainsi, la ville s'ornait de banderoles, de dessins, de musique, faisant sortir et danser ses habitants. Il était important que tous les détails soient parfaits, pour contenter et attirer le moindre citoyen. Les enfants étaient les premiers à sortir dans les rues, puis vint le tour des parents. Petit à petit, les rues se peuplaient à nouveau. Mikaïl était de sortie. Sur son trône, à l'extérieur, devant la grande place où se tenait un grand bal nocturne, il était assis à regarder lascivement le paysage. Pourtant apprêté comme un paon, il n'aspirait à rien.
Si le roi se mourrait de la sorte, alors les habitants ne tarderaient pas non plus à dépérir. Malheureusement, une seule personne pouvait lui redonner un quelconque brin de vie.

Un conseiller prit place sur l'estrade, et fit taire la musique pour prendre un porte-voix. La fête battait son plein et c'était le meilleur moment pour lancer la course ! « Oyez, oyez, braves gens ! Bienvenu à Utopia, ville du Soleil ! En l'honneur de sa rénovation, et du renouveau de son peuple, les jeux Humaniques sont lancés ! A travers la ville, vous devrez chercher des objets, magiques ou non, que vous viendrez échanger ici, sur ces stands ! Tout le monde a le droit de participer, Roi, Reine, citoyens et mendiants, parents et enfants, venez, vous gagnerez, votre seul but étant de rapporter un objet de notre collection. Regardez bien les maquettes ici, et tentez de les retrouver dans la sombre nuit ! A vos jeux ! » Le loquace conseiller tapa dans ses mains, et la musique reprit, laissant aux gens le choix de la direction à prendre.


Explications

Pour les explications il n'y a pas grand chose. Attention : il fait nuit. Mikaïl est ici mais il est monotone, et vous ne pouvez pas lui parler.
Vous ne pouvez pas choisir de danser au lieu de courir chercher des gains xD
L'endroit où se tient le coeur de la fête est maxi éclairé, c'est cool, mais dès que vous vous éloignez pour la chasse au trésor, n'oublier pas torches et vision nocturne !
Vous pouvez rencontrer des malotrus si vous voulez ^^

Important : Lorsque vous rapporterez l'objet, Mikaïl sera en train de sourire, debout sur l'estrade et viendra de finir son discours. Donc la population ira bien mieux et sera beaucoup plus joviale !
Gain(s)
Les gains sont en fonction de ce que vous rapportez (et du coup, les mots aussi). Vous pouvez rapporter qu'un objet.

-La plume de paon = La boussole (Permet de vous indiquer le chemin menant vers toutes les choses que vous désirez (que ce soit un objet, une personne, un lieu etc etc.)) | 1 350 mots
-La fiole violette = La besace magique (Cet objet qui peut être mit dans la poche vous permettra d'emporter avec vous toutes vos affaires (armes, objets magiques, vêtements etc etc) sans vous encombrer. Quoi qu'elle contienne cette besace est toujours aussi légère et vous permet de faire apparaître devant vous, sans que vous n'ayez à l'ouvrir, l'objet de votre choix.) | 1 350 mots

  • Pour 450 mots de plus vous pouvez avoir 1 point de spécialité de votre choix pour vous (et non pour votre compagnon)


  • Gains accessibles aux humains
    Récapitulatif des Gains


    OK - Cemilia
    OK - Lokys
    OK - Mircella
    OK - Kumiko
    OK - Reaven
    OK - Elros
    OK - Erine
    OK - Oberon
    OK - Abel
    OK - Miles
    OK - Emivia
    OK - Scott
    OK - Heavenly
    OK - Luka
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    Mer 03 Sep 2014, 20:10

    -Les Humains ont réactivé la barrière autour d’Utopia.
    -Oui, il paraît que la nature fleurit à nouveau en plein désert, comme avant la guerre.
    -Le roi Mikaïl organise une grande fête pour fêter ça.

    Cemilia interrompit son baiser avec l’homme sur les genoux duquel elle était nichée, et tourna la tête vers l’origine de la discussion, menée à voix basse. C’était un groupe de voyageurs, leurs capes poussiéreuses et leurs chaussures fatiguées, qui parlaient penchés l’un vers l’autre, la main passée autour d’une chope de bière.
    -Qu’est-ce qu’il y a, ma jolie ? demanda l’homme qui la tenait par la taille.
    Cemilia lui jeta un coup d’œil, puis lui répondit d’un air indifférent :
    -Rien d’important.
    Elle l’embrassa une nouvelle fois, puis se déroba de la poigne du bellâtre qui lui faisait office de siège. Elle bondit souplement sur le sol, et attrapa son sac au passage.
    -C’était sympa, avec toi, lança-t-elle par-dessus son épaule à l’intention de l’éphèbe abasourdi, puis elle déposa quelques pièces sur le comptoir du bar, avant de disparaître derrière la porte d’entrée.
    Aussitôt, Asmaël et Rae, ses compagnons de route quadrupèdes, apparurent comme par magie et se calquèrent sur le rythme de ses pas.
    Ils se trouvaient dans les environs de Stenfek, dans un petit village au bord de la Rivière Éternité. Cemilia s’y était arrêtée quelques jours, sans but particulier si ce n’était éventuellement se rendre à Stenfek même – elle n’avait jamais eu l’occasion de visiter la ville des Réprouvés. Cependant, la discussion qu’elle venait de surprendre alors qu’elle s’occupait d’un jeune homme un peu trop sûr de lui la poussait plutôt à modifier sa trajectoire, et à traverser l’aride Désert afin de se rendre à Utopia, la ville des Humains.
    Elle avait déjà eu l’occasion de se rendre là-bas, et éprouvait un pincement de pitié pour son ami Asmaël, touncarn de son état, qu’elle voyait mal traverser une seconde  fois les paysages de sable et de chaleur, lui qui vivait pour le froid et la glace. Par ailleurs, le félin le lui faisait bien comprendre en la boudant ostensiblement dès l’instant où il avait compris les intentions de sa compagne.
    -Je peux te laisser dans les environs jusqu’à ce que je revienne, si tu veux, lui lança Cemilia en toute sincérité.
    Évidemment, Asmaël ne pouvait ni la comprendre, ni lui répondre, mais elle savait que le moment venu, il ferait un choix qu’elle accepterait de toute manière. Rae, la dragonne, quant à elle, poussa un cri qui ressemblait à un caquètement moqueur. Elle ne craignait en rien le climat chaud de leur destination, et profitait avec délectation de la supériorité que cela lui donnait sur Asmaël – les deux bêtes ne rataient jamais une occasion de se chamailler.
    Cemilia quitta le petit village sur un concert de grondements et de cris aigus, déjà impatiente de voir ce que lui réservait Utopia, la ville miracle.

    Le voyage dura  cinq jours, auquel Asmaël ne prit effectivement pas part – il était clair qu’il ne supporterait pas l’insoutenable chaleur des lieux. Cemilia prit donc la route seule, avec Rae pour une compagne. C’était bien la première fois depuis qu’elles s’étaient liées que l’orisha se retrouvait en tête- à-tête avec la dragonne, et elle en profita pour approfondir ce lien qui, malgré le fait qu’il commençât à s’étaler sur la durée, n’avait jamais été aussi puissant qu’avec son compagnon touncarn.
    Cemilia s’occupa donc tout particulièrement de l’animal durant ces journées de chaleur torride, entrecoupées de nuits glaciales. Elle appréciait le côté malicieux de Rae, qu’Asmaël ne possédait pas – la dragonne était manifestement encore jeune, et s’amusait de tout, même des nuages de sable que soulevait parfois le vent, et qui faisaient tousser Cemilia. Souvent, elle quittait le sol pour s’envoler très haut dans le ciel, toujours plus haut, au point que la jeune femme craignait parfois qu’elle ne se perdît dans cette immensité azurée. Mais Rae finissait toujours par revenir, après avoir effectué moult acrobaties aériennes qui arrachaient des exclamations émerveillées à  sa compagne bipède.
    Enfin, les deux compagnes virent se dessiner dans la lueur écarlate du soleil couchant les abords d’Utopia. Tout d’abord minuscule point noir à peine visible dans l’air tremblotant du désert, périodiquement masqué par le dessin des dunes, la ville grossit peu à peu dans leur champ de vision, jusqu’à révéler le détail de ses bâtiments richement décorés, élevés par l’habileté des Humains seule. Cemilia loua intérieurement sa vision d’aigle, héréditaire de sa race, qui lui permettait de voir de loin ce qui demeurait invisible pour autrui.
    Rae s’élança au-devant et surfa entre les dunes jusqu’à atteindre le pied de la cité, devançant de loin sa compagne. Cette dernière se mit à rire et accéléra le pas. La perspective d’arriver galvanisait son esprit et poussait son corps à se dépêcher plus encore.
    Enfin, Utopia se dressait fièrement sous ses yeux. Splendide dans sa robe de pourpre et d’ambre dans la lumière du soir, extraordinaire dans sa simplicité, accueillante de par sa parure de banderoles colorées, signes de la fête promise. Cemilia s’arrêta quelques instants aux pieds de la cité, subjuguée par le spectacle que lui offrait le travail des Humains. La contemplation de cette œuvre à jamais inachevée, en continuelle évolution, la touchait au plus profond de son être.
    Dès qu’elle posa un pied dans l’enceinte de la ville, la jeune femme sentit un curieux frisson descendre le long de son dos, et elle comprit qu’elle avait franchi la barrière magique érigée autour des lieux. Elle y perdait sa magie, déjà peu impressionnante ; mais elle y gagnait le droit de passage dans ce lieu regorgeant de vitalité, d’autant plus vigoureux qu’il s’élevait en plein milieu du silence du désert.
    La fête battait son plein dans les rues d’Utopia. Alors que la nuit était enfin tombée sur le monde, Cemilia croisait des danseurs où qu’elle aille, se mouvant au rythme d’une musique continue. Elle sourit face à la joie des habitants, qui célébraient le retour de la magie, le retour de la vie sur les Terres.
    Après près d’une heure d’errance dans la ville, l’orisha déboucha sur la place principale d’Utopia. C’était un lieu vaste et brillamment éclairé, de sorte que quiconque pouvait y voir comme en plein jour. Cemilia ne tarda pas à aviser l’estrade érigée au centre de la place, et sur laquelle trônait un homme dans un fauteuil richement décoré. Le roi des Humains, Mikaïl.
    Mais pour l’heure, ce n’était pas le souverain de la race qui attirait l’attention des passants, mais plutôt un orateur débordant d’enthousiasme, qui interpellait la cantonade à propos d’une chasse au trésor qui se déroulait dans toute la ville.
    Sa curiosité piquée, Cemilia s’approcha et écouta avec attention les propos de l’homme. Ladite chasse au trésor avait quelque chose de très attrayant à ses yeux, et elle se dirigea vers un petit stand qu’indiquait l’orateur, où devait se trouver la maquette de la cité.
    Le stand était déjà submergé de monde, mais l’orisha parvint à se frayer un passage parmi les badauds excités et atteignit sans trop de difficultés la table sur laquelle était posé l’objet de ses convoitises.
    La maquette était remarquablement détaillée, et Cemilia ne put que louer le travail de l’artiste qui l’avait créée de ses mains. Elle resta quelques minutes penchée au-dessus de la ville miniature, étudiant avec minutie chaque détail de celle-ci, puis se détourna et se faufila avec agilité dans le sens inverse à travers la foule.
    La chasse pouvait commencer.

    Cemilia n’avait strictement aucune idée de l’objet en particulier qu’elle tenait à trouver – elle n’avait pas songé à consulter la liste des récompenses avant de se mettre sur le chemin – mais elle ne se souciait guère de cela ; il était plus question de s’amuser que de courir après des trésors de valeur.
    La jeune femme éprouvait  un certain sentiment d’allégresse à l’idée que le monde pouvait à présent retomber dans un état d’insouciance et de joie, sans avoir à s’inquiéter de sa survie à chaque instant. Quelques semaines plus tôt, il lui aurait paru inimaginable de voir une population entière s’adonner à une chasse au trésor nocturne, sans parler des Terres qui pansaient leurs plaies à une vitesse inespérée. Cemilia eut une pensée pour les hommes et les femmes à qui elle était venue en aide une poignée de semaines auparavant ; avaient-ils retrouvé un foyer digne de ce nom ? Ou avaient-ils préféré rester au Lac de Transparence, trop affaiblis encore pour retourner sur les routes ?
    La jeune femme se laissa aller au rythme de ses pensées durant quelques instants, puis elle se ressaisit et se concentra sur l’instant présent. Il n’était pas temps de se laisser déconcentrer, elle avait un trésor à trouver.
    Mais comment trouver un minuscule objet, perdu dans la grande cité des humains, sans avoir les moyens de les distinguer de n’importe quel autre élément du décor ? La question la taraudait depuis le commencement de sa quête, et elle ne put s’empêcher de se dire avec un certain dépit qu’elle était sûrement déjà passée devant un certain nombre de trésors sans les voir.
    Néanmoins, elle était motivée par l’enthousiasme collectif qui régnait sur Utopia, et elle avait bien retenu l’emplacement des objets à trouver, indiqué sur la maquette de tantôt. L’un d’eux se trouvait précisément sur une placette adjacente à la grande place, sur laquelle Cemilia avait déjà eu l’occasion de se rendre la dernière fois qu’elle avait effectué le voyage jusqu’à Utopia, alors accompagnée d’une jeune humaine du nom de Hiraeth.
    L’orisha ne tarda pas à atteindre le lieu-dit, et reconnut sans mal la jolie petite fontaine érigée au centre de la place, et de laquelle jaillissait un jet d’eau pure en un clapotis discret.
    Cemilia ralentit le pas, un instant submergée par les souvenirs. Puis elle s’approcha de la fontaine et se mit à fouiller du regard les environs. N’importe qui aurait eu du mal à voir quoi que ce soit en ces lieux plongés dans la nuit, et plus encore à trouver un objet apparemment anodin, mais la jeune femme avait la chance d’être dotée d’une vision nyctalope qui se révélait toujours être utile en diverses situations.
    Elle commença par faire le tour de la placette, mais rien, dans les façades toutes semblables entre elles des maisons, n’aurait pu offrir une cachette idéale pour un trésor, aussi petit et insignifiant soit-il.
    Les recherches de Cemilia se reportèrent donc sans plus de cérémonie sur la fontaine au centre de la place, qui crachotait toujours son filet d’eau d’un air faussement innocent. L’orisha, ignorant les gouttelettes cristallines qui rebondissaient jusque dans sa chevelure et sur son visage, se mit à examiner avec soin les moindres encoches de la pierre sculptée qui faisait le socle de la statue. Sous ses doigts défila une myriade de gravures, apparues sous des doigts savants, dans une vie antérieure. Cemilia suspendit un instant ses recherches pour admirer la finesse du travail de l’artiste, comme cette égérie féminine dont le visage exprimait une passion tendre pour un homme en contrebas ; cet homme-là avait pour jambe une étrange fiole violette, qui ne semblait par ailleurs pas du tout naturelle…
    Cemilia laissa échapper une exclamation. La fiole n’était en effet pas destinée à se trouver là, et semblait attendre que quelqu’un la décroche de l’anfractuosité dans laquelle elle était tenue prisonnière.
    Ce que Cemilia s’empressa de faire.
    Elle avait trouvé un trésor.

    De retour sur la place principale, Cemilia se dirigea aussitôt vers le stand d’échange, indiqué plus tôt par l’homme sur l’estrade – les invités y trouveraient leur récompense après avoir triomphé de la chasse au trésor. En s’y rendant, la jeune femme jeta un coup d’œil vers ladite estrade et y aperçut Mikaïl, le souverain des Humains, debout en train de discuter avec animation avec l’orateur de tantôt. Il paraissait plus enthousiaste que précédemment, et Cemilia en déduisit que la bonne humeur générale devait avoir déteint sur lui aussi.
    L’orisha tendit sa fiole à une animatrice du stand d’échange, qui lui sourit et lui tendit sa récompense – une besace au fond magique et si petite que l’on pouvait la glisser dans une poche.
    Cemilia n’aurait pu recevoir de meilleur cadeau pour célébrer son renouveau.

    2 027 mots.


    Gains :
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    Dim 07 Sep 2014, 13:35

    D’interminables heures les séparaient à présent de la caravane où les reliquats de leur mansuétude les avaient conduits à y emmener le troupeau de mioches esseulés. Bons samaritains ou vendeurs d’esclave, les six vampires ne s’en étaient que peu inquiétés, et avaient décidé sans attendre de repartir pour les Fjörd.
    Leur réserve en eau s’était vu grandement amputée cela dit. Les jours s’enchaînaient sous des tentes sombres posées sur l’océan de sable que les vents malmenaient parfois. La nuit, fièrement ils repartaient, suivant la direction des étoiles que les plus érudits d’entre eux avaient appris à lire. « Nous aurions du prendre leur sang en contrepartie... des enfants... et nous n’y avons même pas touché !» Le reproche, quoi que lancé au débotté sans destinataire annoncé, sonna comme une cruelle réalité aux oreilles du meneur : ses subalternes étaient insatisfaits. Ca n’était dans l’intérêt de personne de créer maintenant une mutinerie, mais sur le long terme, il avait plutôt intérêt à conserver leur confiance. Aussi, lorsque les reliefs festifs de la ville humaine flamboyèrent au loin, le Brujah décida d’y conduire sa petite unité.
    « Quelle est cette cité ? » « Il s’agit d’Utopia, mon général. Une ville créée par les premières créatures vivantes en ce monde... » Un étrange sourire déforma les douces lèvres du strige. « Nous allons nous y rendre et... y faire des provisions. Mais vous tâcherez de rester discrets ! » Dans une bonne heure retrouvée, tous se dirigèrent en ardente chevauchée vers le dôme anti-magique.

    « Bienvenue à Utopia... Bienvenu à Uto.. » Les six cavaliers mirent pied-à-terre d’un même pas. « C’est jour de fête on dirait ! » Un insondable sourire s’était posé sur la beauté surnaturelle du ténébreux. Les vampires s’engouffrèrent dans le dédale des rues de la ville, puis arrivèrent enfin au cœur des festivités. « Bien... Il est temps de profiter de l’hospitalité de nos hôtes ! » Se tournant d’un quart pour tous les couvrir d’un sauvage regard... « Tâchez de rendre votre séjour... inoubliable... »
    Peu à peu, le groupe de dissémina. Certaines dans des bras ouverts, d’autres à des cous offerts... Lokys était resté non loin de l’attroupement, songeur. Sans non vouloir se mêler au tintamarre agaçant, il s’était éloigné vers l’étincelante fontaine qui faisait toute la beauté de la place. S’asseyant élégamment sur le rebord humide, le grand vampire laissa sa main blême caresser longuement la surface. Il repensait au long voyage qu’il l’avait fait s’échouer ici, en terre si hostile d’ordinaire à leur état. Et pourtant... La guerre n’avait pas été uniquement synonyme de désastre. Les démons et les anges s’étaient à nouveau tenu la main, l’espace d’un instant, un battement de cil du temps. La perte de la magie avait certes réduit de nombreuses créatures à un niveau d’existence proche de la survie pure, d’autres s’en étaient mieux accommodés, n’étant de toute façon pas affectés par son utilisation. Les humains en étaient un criant exemple, et il fallait bien leur reconnaître leur ingéniosité. Partout où Lokys posait les yeux, se trouvaient des stratagèmes, des contournements, des raccourcis et des systèmes visant à palier au manque de pouvoirs qui échouait à ce peuple. Il observait une machine dont il ne comprenait pas le fonctionnement. Une mule courageuse y était harnachée et tournait sans cesse autour d’un mât fièrement dressé. Que pouvait-il bien se moudre dans les rouages sous-terrain que ce bâton de bois activait ? Lui-même ne s’était-il pas assagi dernièrement... Elias, s’il devait la nommer, témoignerait certainement mieux que quiconque de l’affaissement de son addiction au chaos. Mircella, sans doute la plus à plaindre de l’insupportable amour dont il la couvrait, la dépendance qu’il en éprouvait devait-être aussi irrépressible pour elle que pour lui. Nastaé... Sans doute l’être vivant qui appelait le plus la mort à ses côtés... Le dilemme de chair et de sang que le roi lui faisait éprouver éveillait ses instincts les pires, comme parfois les meilleurs... Incapable de trancher entre le désir de l’étreindre et celui de l’éteindre. Et pourtant, le soupirant des ondées, la princesse sylvestre, la vertueuse damnée, tous pouvaient se vanter d’avoir conservé la vie après l’avoir rencontré, à défaut de la stabilité de leur esprit.
    Un profond soupir souleva son torse... Il n’y voyait là aucune fierté, simplement le reflet d’un changement constant, parfait écueil de ce monde qui subissait le même sort. Les dieux étaient des êtres bien insouciants pour ainsi laisser leur destin aux mains de leur enfants. Soudain, le court de ses réflexions fut interrompu par la voix s’élevant sur l’estrade. Le vampire écarquilla ses yeux lames de surprises... Les tons criards de la voix acidifiaient ses tympans, comment se faisait-il que cet homme pût crier si fort ? Il observa longuement l’instrument que ce dernier portait, et n’écouta que succinctement la teneur du message qu’il leur envoyait.


    « Une chasse aux trésors ! Magnifique... » Ce furent les voisements enthousiastes des reîtres présents qui l’informèrent alors de ce qui se déroulaient... Une chasse... Rien que le mot électrisa la rare pilosité de sa peau. Le ténébreux s’ouvrit soudain à un nouveau désir, celui de la compétition et bien sûr, de la victoire qui s’en écoulerait indubitablement... Mais ce qu’il lui fallait trouver était bien loin d’être quelque chose de vivant, qu’il aurait pu si facilement retrouver. Les dessins à l’huile de leurs cibles brillèrent sous ses yeux tandis qu’il s’approchait pour mieux en déterminer les formes, et dans sa grande concentration, il fit mine de ne pas repérer l’imprudente convive qui s’était approchée.
    « Bonsoir ? » L'hameçon se fit attraper. Lokys prolongea quelques interminables secondes l’offense de l’ignorer, attendant que les balbutiements de la déception dévouassent son minois au sol consolatoire, puis lorsque le menton tenta de s’abattre, il se tourna vivement vers elle. « Bonsoir ! » Le regard suppliant se releva de nouveau vers ses prunelles argents, un lubrique sourire manqua de trop en révéler, bien vite rattrapé par une humble politesse. « Navrée de vous avoir dérangé... Je... » « Il n’en est rien... » Bien sûr, qui aurait répondu autrement ? Noblement, le grand vampire saisit lentement la main de la charmée, y déposa l’effleurement de ses lèvres avant de la laisser croire qu’il la relâchait, mais l’enfant était déjà condamnée. « Euh.... vous, vous voudriez bien faire la chasse avec moi ? » Touchante, dans le choix inconscient de ses mots, la supplique fit bravement sourire le vampire qui contint là son hilarité, puis acquiesçant silencieusement, il lui offrit l’arc puisant de son bras avant de s’engouffrer avec elle dans les sombres ruelles...

    Plusieurs minutes d’une marche soutenue suffirent à faire haleter la belle qui, le regard écarquillé sur l’oppressante pénombre, peinait à cacher la terreur qui doucement commençait à l’habiter.

    « Vous vous sentez bien ? » La rhétorique onctueuse du strige tomba lors sur elle, tandis qu’ils ralentissaient. « V-vous marchez un peu vite.... et... vous semblez savoir où vous allez... » Le regard vitreux de la proie se releva vers lui, cherchant vainement à distinguer ses traits. Son appréhension criait tout bas ce que ses lèvres mirent du temps à prononcer. « C-comment... arrivez-vous à y voir dans ce noir total ? » L’absence de réponse termina de l’affoler, comme l’indiquait la chamade incontrôlée de son cœur qui pulsait un nectar avilissant à toute vitesse en elle. « Vous.... Vous allez me tuer ? » Telle était la question... Lokys finit par rire doucement, ne voulant pas blesser le calme des lieux qu’aucun autre invité n’avait visiblement décidé de rompre, puis se permit une caresse le long de la mâchoire de l’éplorée, qui tressaillit doucement. Mais le jeu avait trop duré... « Rassure-toi, je ne te ferai aucun mal. Je suis juste à la recherche des trésors, comme toi... Je comprendrais si tu préfères poursuivre seule. » Une étrange expression navigua sur le visage de la jeune fille, mais elle sembla reprendre confiance en elle, et acquiesçant doucement, elle murmura. « Je... Pardon de vous avoir soupçonné... Je veux bien rester avec vous, il fait sombre et... » « Et vous, connaissez la ville, ça fait deux raisons de collaborer ! » Termina un Lokys qu’un soudain enthousiasme venait d’animer, cachant le malaise qu’il avait de ne plus désirer de sang depuis quelque temps...

    Sur un pas plus jovial, le couple repartit à travers les ruelles étroites de la ville. Un embranchement accoucha sur une sympathique rue passante où plusieurs échoppes pressaient leurs prix et produits face aux badauds. Une étalage particulièrement attira l’œil avisé du vampire. L’apothicaire souriait de toutes ses dents restantes, proposant divers produits à la clientèle âgée qui ne restait bien longtemps. A l’approche du grand vampire, les deux ourlets fripés des lèvres du reître se clôturèrent en un mécontentement coincé, et le grincement usé de sa voix raya leur ouïe jeune.
    « Si c’est pour un philtre aphrodisiaque, passez votre chemin ! » Un rire musqué y répondit tandis que le bras puissant du ténébreux rapprochait vivement la jeune femme contre lui. « Je me ris d'un tel artifice, vieillard... » Et l’adressé de retrouver un semblant de bonhommie. « Attention à vos paroles le jeune, j’ai plus de 86 ans, et je tiens cette boutique depuis presque autant ! » Sans peine aucune, le vampire balaya d’un revers de main les offenses de l’acariâtre. Le cimetière n’attendait plus que ces dépouilles ambulants qui croyaient encore pouvoir asseoir un quelconque intérêt parmi un monde où ils étaient déjà oubliés. La pitié ne l’avait jamais atteint, et ce soir, pas même la complaisance d’écourter plus encore la vie d’un vieil aigri n’aurait pu ternir sa nuit... Aussi, il esquiva de répondre, car un objet particulier avait déjà trouvé grâce à ses yeux. « Vous êtes aveugle ? » Le néant caverneux de la bouche du vieillard s’ouvrit sur la stupeur... « Personne... n’avait jamais remarqué... » Le vampire sourit de plus bel, et de l’index, sans émettre un son, il indiqua la direction de sa convoitise. L’homme tressaillit un instant... puis se tourna vers la fiole et la prit entre ses pognes fatiguées, pour la porter au clairvoyant. « Félicitations... Vous savez voir... mon jeune ami. Ou devrais-je dire, mon antérieur ? » Le vampire prit la fiole, vide de contenu, luisant d’un étrange éclat pourpre dans sa paume opalescente, puis il hocha la tête, se voyant répondre brièvement par le vieil homme qui, l’instant d’après, s’en était déjà retourné à ses affaires.

    « Comment avez-vous deviné ? Tout le monde croyait le vieux Chrisandrin maladroit... » Lokys ne répondit pas, entraînant l’humaine vers la place. Puis de retour sur le lieu des festivités : « Vous devez l’échanger là-bas... »
    La jeune fille le suivit sur quelques pas, puis soudain s’arrêta. Son regard hagard grouilla sur les alentours, et elle s’en fût au hasard, sans rien dire, sans se retourner pour revoir celui qu’elle croyait n’avoir jamais rencontré... L’envoûteur alla échanger l’artéfact contre le lot désigné, repartant avec un petit bout de sac qui fut vite glissé dans la poche interne de son uniforme, puis ses pas le dirigèrent vers l’entrée de la ville.

    « Belle prise... Elle ne se souviendra de rien ? » Fëdlin l’attendait déjà. Le ténébreux lui sourit faiblement, ne cherchant pas à infirmer ce qu’elle ne pourrait vérifier... Depuis ce jour, il n’avait pas touché à une seule goutte d’un autre fluide, et cela semblait parti pour durer... Les deux cavaliers se mirent en route. Les Fjörds n’étaient plus très loin, et sans doute que le reste de la troupe avait bien mérité de prendre quelques jours à se remettre des émotions des jours passés.

    Mots et gains:
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    Ven 12 Sep 2014, 10:33

    Mircella n'avait jamais aimé la fête et encore moins la foule. Depuis qu'elle avait eu quelques problèmes avec des congénères, elle évitait de se retrouver coincée dans la masse : elle s'isolait, se mettait de côté, tout ce que vous voulez mais elle ne traînait pas avec la populace. Elle avait fini par s'habituer à ce manque de socialisation et se disait bêtement que le peu de contacts qu'elle possédait lui suffirait amplement. Lokys, un vampire plutôt important dans sa hiérarchie mais également dans son cœur, Kohei un alfar pour lequel son cœur bat, Sora la reine des génies..

    Elle apprenait à se faire des amis, des vrais. Pas ceux qui vous lâchent dés qu'il y a un problème. Pas ceux qui s'enfuient quand vous êtes en danger. Ceux qui restent, ceux qui vous aiment pour ce que vous êtes. Le fait est qu'elle détestait être jugée car elle manquait cruellement de confiance en elle. Alors traîner dans des fêtes ou tout le monde juge tout le monde n'avait jamais été son truc. E ne vous parle même pas des soirées mondaines avec tous ces gens bien habillés qui se trémoussent sur de la musique. Pourtant, vous la retrouverez bien à la fête d'Utopia ce soir-là, aussi irréaliste soit cette situation.

    La jeune elfe se tenait debout, adossée à une façade. Elle regardait les gens s'amuser autour d'elle, danser, chanter. Elle se plaisait à observer la populace s'agiter dans tous les sens, sans pour autant y participer. Elle lança alors un regard vers les portes de la cité. Peut-être attendait-elle quelqu'un, le fait est que cette personne ne venait pas. Elle aurait eu envie de voir débarquer son vampire adoré, ou même Kohei. Elle se sentait seule alors qu'elle était si bien entourée. Et à trop réfléchir, elle allait manquer un véritable miracle.

    Julia se tenait sur la piste de danse improvisée avec Héliana. « Bon, tu danses avec moi ou tu vas rester plantée là, tête de nœud ? J'ai pas toute la soirée à t'accorder moi. ». L'ange gonfla les joues, quelque peu vexée. Elle avait envie d'apprendre à danser et bien sûr, la seule personne qui savait le faire, il fallait que ce soit elle ! Mircella ne réagissait pas trop, c'est pourquoi elle avait du se tourner vers la Dullahan en dernier recours. La rouquine tendit alors sa petite main vers la morte-vivante qui se mit à rire. « Tu sais absolument pas danser alors. Et si j't'apprenais, t'en ferais quoi ma grande ? Tu veux danser avec Art au coucher du soleil sur la plage c'est ça ? ». Elle se foutait clairement d'elle, mais quand elle vit la petite ange reculer sa main, elle la prit pour l'embarquer dans une danse endiablée.

    L'elfe reporta alors son attention sur les deux petites filles et se mit à sourire, tandis qu'elle quittait son coin de tranquillité pour la première fois de la soirée. Elle passa alors à travers la foule pour se rapprocher des gamines et s'agenouilla à leurs niveaux. « Alors, tu as décidé d'avoir un élan de gentillesse avec Héliana ? Si j'avais quelqu'un pour peindre cette scène j'aurais directement accroché le tableau dans ma chambre ! ». Un peu moqueuse, mais sincère. A ces mots, la Dullahan s'était brutalement arrêtée. « Non, j'suis pas gentille avec cette grognasse ! Elle m'fait juste pitié. ». Mircella ne put retenir un petit rire. Elles ne s'entendraient jamais ou tout du moins elles ne s'avoueraient jamais s'aimer. Elle ébouriffa alors les cheveux de l'une puis de l'autre et se remit debout en prenant soin de ne bousculer personne.

    Et le temps qu'elle se relève, la musique s'était arrêtée. Depuis le début de la fête elle avait observé le roi, fier sur son trône. Elle espérait le voir enfin prendre la parole, faire bouger les choses. Il semblait si ennuyé, voir un peu peiné, et il ne donnait pas franchement le bon exemple. Comment voulez-vous vous amuser si votre roi semble préoccupé ? Et pourquoi donner une fête si tout va mal ? Pour divertir la populace alors qu'une guerre va leur tomber dessus ? Non, sûrement pas.. Tout allait bien. La magie était revenue – certes, pour les humains ça n'avait pas trop d'importance – mais les tensions entre les peuples s'étaient amenuises.

    Cependant, ce ne fut pas le roi qui prit la parole. Ce qui n'empêcha pas la population d'écouter attentivement ce qu'il avait à dire. Une chasse au trésor.. Cette situation lui semblait étrangement familière. Elle se rappela alors avec nostalgie de la recherche de Julia avec le colosse à la fête de Draguial et osa lancer à nouveau un regard vers la sortie de la cité. Peut-être allait-elle le retrouver après.. Peut-être pas. Il ne s'agissait pas d'elle, il s'agissait de lui.

    Elle osa penser qu'il s'agissait d'un jeu étrange pour des humains, mais après tout elle n'avait jamais rencontré d'humains. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle était venue faire ici après tout. Les petites avaient entendu parler de cette fête en traînant près du désert et la petite ange voulait absolument voir les humains avant de se mettre à en protéger un. Elle ignorait ses capacités à le faire et c'est pourquoi il lui fallait apprendre. Mircella ne connaissait ni les humains ni leurs coutumes ni quoi que ce soit les concernant. Elle savait juste qu'ils ne possédaient aucun pouvoirs et que leur vie avait toujours été très dure. Dans les nombreux bouquins qu'elle lisait, elle ne voyait aucun humain heureux et fort. Elle ne voyait que de la misère, et en venant ici elle espérait sans doute supprimer ces préjugés.

    La jeune femme emmena les gamines plus loin, les écartant de la piste de danse qui recommençait à s'agiter. Elle se posta alors devant elles. « Est-ce que cette petite chasse au trésor vous intéresse ? ». L'ange acquiesça, souriante. Il s'agissait des seules choses qui la rendaient heureuse, qui la rendaient enthousiaste. La morte-vivante, quant à elle, haussa les épaules. « Les chasses au trésor j'commence à avoir l'habitude. » Elle se mit à sourire en poussant la rouquine légèrement. « Sauf que cette fois c'est moi qui va gagner, pas qui va superviser. ». Elle gardait un souvenir assez amer de l'anniversaire de sa maîtresse ou elle n'avait rien pu faire. Elle n'avait pas pu participer, elle s'était contentée de regarder l'alfar faire. Cette fois, c'était sa chance.

    Le groupe s'approcha alors doucement des maquettes pour s'imprimer de leurs images. Il fallait les retrouver dans la cité et ce ne serait pas facile, sans compter sur le merveilleux sens de l'orientation de l'elfe. Une plume de paon attira son attention lorsqu'elle parvint à se rapprocher du comptoir ou s'entassait la population. Elle devait se dépêcher de la trouver avant que quelqu'un d'autre ne le fasse. S'écartant des deux gamines après leur avoir allumé deux torches et avoir donné quelques consignes de sécurité, elle s'engagea dans la ville pour retrouver cette fameuse plume. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !

    S'éclairant avec sa torche dans la pénombre, elle avançait. Elle se tenait relativement loin du feu, craignant d'y plonger son regard et de se retrouver assaillie de souvenirs. Ce n'était pas le moment d'y penser. Elle secoua alors la tête, se concentrant à nouveau sur son objectif. Elle se demandait déjà avec quoi elle pourrait échanger la fameuse plume. Elle n'avait aucune idée de ce que pouvaient bien donner les humains et sa curiosité ne s'en retrouvait que plus stimulée. Elle se mit alors à chercher plus sérieusement la petite plume de paon.

    Si elle avait pu utiliser ses pouvoirs tout aurait été tellement plus facile ! Elle se serait envolée dans les airs et aurait retrouvé l'objet en un rien de temps ! Malheureusement les choses ne pouvaient pas se passer comme ça. Elle devait se débrouiller sans ses pouvoirs, à la loyale. Mais elle l'avait déjà fait, lorsqu'on lui avait confié la mission de retrouver un enfant à Earudien. Une plume ne pouvait pas être si difficile à retrouver ! Surtout qu'il s'agissait d'une chasse au trésor, en réfléchissant un peu elle ne pouvait tout simplement pas la rater.

    Les paons.. Elle ne connaissait pas ce genre d'oiseaux – comme si elle connaissait d'autres oiseaux.. - , mais elle se dit bêtement que n'importe quel animal se devait de traîner devant des choses essentielles comme des points d'eau, de la nourriture, afin de survivre correctement. Elle se dirigea ainsi assez naturellement vers le premier cours d'eau qu'elle vit. Bien entendu, ça aurait été trop facile de la trouver du premier coup, alors elle longea la petite rivière sans rien trouver. Elle fit demi-tour pour se diriger vers une autre source d'eau, qui se trouvait totalement à l'opposé. Elle marchait lentement, observant les autres personnes qui cherchaient les dits objets et aperçut sa petite Dullahan au loin. Elle prenait de l'avance, la bougre ! Elle devait trouver en première !

    Adressant un sourire à la gamine, elle accélera le rythme et s'agenouilla devant le cours d'eau, sa torche en main. Maladroite comme elle était, elle aurait pu la faire tomber dans la flotte et c'en aurait été fini de ses recherches mais bien heureusement, elle la tenait fermement. Elle se sentit tout à coup stressée mais terriblement amusée en même temps. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris plaisir à faire une chasse au trésor ? Les deux dernières fois n'avaient rien d'agréable, elle était soit forcée, soit il s'agissait de retrouver la morte-vivante qui se foutait royalement d'elle. Mais cette fois, elle s'amusait. Cette fois, elle prenait du plaisir à retrouver l'objet.

    Et quand elle prit la plume de paon flottant près du bord, elle ne put retenir un cri de joie. « Julia ! Tu peux venir par ici ? Nous allons essayer de retrouver Héliana, j'ai trouvé ce que je cherchais alors on rentre ! ». La gamine fut outrée. « Attends, tu trouves ta plume pourrie et on doit partir ? Ça veut dire que j'ai cherché tout ce temps pour rien ? Tu t'fous de moi ? ». L'elfe ébouriffa les cheveux de la gamine avant de se précipiter vers le centre des animations à nouveau. Là-haut, la fête battait son plein et la population avait retrouvé le sourire.

    Nul doute que le roi s'était décidé à montrer un peu d'enthousiasme à son peuple. Héliana se trouvait au milieu de la piste de danse, accompagnée par un petit humain avec lequel elle discutait et riait de temps à autre. « La tête de nœud s'est fait un pote ! C'est la meilleure ça ! ». Touchée par un tel élan de sociabilisation de sa petite ange, l'elfe décida de prolonger leur petite soirée. Elle lança un regard vers la lune, souriante. A ce moment-là, elle ne pensait plus à rentrer, elle ne pensait plus à ses amours, et encore moins à la guerre. Elle aimait la vie et la vie l'aimait.


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    Dim 14 Sep 2014, 13:14

    /!\Contient quelques passages violents/!\


    C'est une belle matinée. Presque surréaliste tellement les oiseaux passent leur temps à chanter de belles mélodies, tellement le soleil réchauffe et le vent rafraîchit, tellement les plantes sont fleuries et sentent l'odeur des prés en bonne santé.
    Dans cette belle petite bourgade dans les terres d'émeraude où ne doit vivre qu'une poignée de familles, un homme ouvre la fenêtre de chez lui, respire profondément l'air frais et sort de chez lui pour préparer le nettoyage de son linge. Plus loin, une odeur de pain qui se lève se répand au gré du vent depuis l'arrière court d'une maison en briques blanches.
    Cette odeur me fait rendre ce que je retiens en moi sur un pin au tronc gluant de sève.

    Je me suis retrouvé ici en errant dans le coin. Je suis tombé sur un orisha et une elfe, un charmant petit couple et quelques amis à eux. Le beau gosse au corps d'ébène et aux yeux vairons, Matt- mais les intimes l'appelle 'Ma- m'a vu en train d'approcher du village et m'a annoncé que c'était le jour de son anniversaire. Il m'a invité à rentrer et m'a offert à boire. Une bonne bière fraiche brassée par un voisin invité lui aussi à la sauterie. Tout le monde était bien jouasse et c'était agréable. Puis on a continué à boire. Truc classique quoi. La copine elfe de 'Ma, Irae, m'a dit que ce n'était pas son anniversaire. C'était des mensonges. Il avait choisit un prétexte bidon pour faire la fête, trop enjoué que les écorchés et les histoires louches soient terminés. C'est vrai que faire la fête tous les jours depuis la fin de tout ça, ça doit être dur à suivre pour les voisins. Faut bien une excuse. Malgré ce point de détail, ça a été un agréable moment.
    Mais étrangement, je suis un peu plus sensible à l'alcool et aux psychotropes ces temps-ci. Mon caractère n'est pas véritablement altéré, je suis plus fragile aux effets, simplement.
    Je vomis les restes de liquide de mon estomac tandis que ma main se greffe au tronc d'arbre plein de sève collante et odorante.
    Je suis pâle comme un linge et j'ai très peu dormi.
    Je reprend ma respiration pendant quelques minutes et m'hydrate beaucoup à la gourde.
    Les sueurs froides commencent à me quitter et un coup de barre me prend le crâne et les muscles.
    Je m'adosse contre un autre arbre et glisse lentement pour finir les fesses sur le sol.

    Pendant un moment, à l'ombre du soleil et des regards, je me perd dans mes pensées. Quelque chose cloche dans mon esprit pour que les choses changent en moi de cette façon. Je ne devrai pas être aussi atteint par la monotonie. Au contraire, je devrai m'en réjouir de pouvoir enfin avoir des jours heureux dans un monde en reconstruction. Bien sur, la vie ne reste pas facile, il y a toujours des aléas et des rencontres qu'il serait agréable de ne pas croiser. Mais ce moment solennel entre les peuples vivant sur ces terres les a soudés pendant un temps indéfini. Tout retournera au chaos, tout ne finira pas bien.
    Je ne comprend pas la noirceur qui s'est collée à mon for intérieur.
    Je devrai sourire, continuer à m'épanouir. Des questions demeurent en suspens et je vois très bien que mon intérêt pour elles-alors qu'intérieurement, j'en suis persuadé du contraire- sombrent au fur et à mesure que les jours passent.
    Je sens le regard de Hashi me percer. Il est inquiet pour moi et à part me mâchonner la peau pour me réveiller, il ne peut pas me remotiver plus que ça.

    Je crois m'être assoupi quand 'Ma me trouve et me réveille. Un vieux relent me prend mais j'arrive à le retenir. 'Ma rigole en regardant ma tronche de démis de la veille.
    « Mon pauvre, la brassée de Fray t'a fait mal aux cheveux à ce que je vois ! »
    Il me tapote l'épaule et me passe une gourde pleine d'eau à température ambiante. A ma grande surprise, je la bois avec avidité.
    Il me considère quelques secondes, attendant que l'hydratation passe et que la chimie de mes organes accomplisse son travail.
    Ses lèvres dessinent un sourire et il me dit : « Tu m'as bien dit que tu pensais avoir de la famille à Utopia, non ? ». Je hoche la tête. Shinji y est.
    Il me dit : « Il y a des gens de la soirée qui vont voir le renouveau d'Utopia, ils ont réinstallé la barrière. »


    'Ma m'a refilé le sourire avec tout ça. Les personnes avec qui je voyage sont agréables. Elles ont compris qu'il faut me laisser un peu de repos. Cependant, je reste éveillé durant la traversée du désert. La peur de mourir de chaud sans m'en rendre compte me pousse à garder les yeux ouverts. Et étrangement, toutes ces dunes m'apportent un certain réconfort. Elles sont plaisantes à observer vivre leur vie et revenir à Utopia m'excite un peu plus que je ne pouvais l'imaginer avant. Penser croiser de nouveau Mikaïl me fait plaisir. Il m'a fait un drôle d'effet, faut dire...
    Après deux jours de trajet plutôt calme, nous arrivons en fin d'après midi à Utopia. Je quitte mes camarades de voyage après une dernière transaction financière et une poignée de main.
    La couleur du ciel est merveilleuse, les étoiles commencent à se dessiner doucement et quand on y prête vraiment attention, on pourrait presque se perdre dans la profondeur de l'espace qui s'étale au dessus de nous.
    Je pénètre dans la ville. C'est la deuxième fois que j'arpente les rues de cette ville et je me souviens de quelques unes. Ca et là reste éparpillé des vestiges des combats menés mais les travaux de rénovation ont bien avancé, l'espoir d'un lieu pour les humains n'est pas perdu. Cependant, une morosité ambiante semble être installé, semblable à cette impression désespérante qui me colle à l'âme. Ca m'attriste mais me rassure un petit peu.
    Avant la tombée de la nuit, je me renseigne pour savoir s'il y a un registre des morts durant la bataille contre les forces ennemis. On m'indique que oui et qu'il faut que j'aille dans un bâtiment à l'ouest en ville. C'est chez un sculpteur qui est en train de travailler sur une stèle en hommage aux morts pour l'honneur d'Utopia. Je lui demande s'il doit graver le nom de Shinji Kumiko. Il n'est pas sur sa liste. En apprenant ça, un poids énorme est libéré. Je soupire mais de joie, rassuré. Je le remercie de tout mon être et pars ensuite vers le centre de la ville, le scuplteur m'ayant fait part d'un bal organisé par Mikaïl et d'un jeu de piste.

    Rendu au bal, j'aperçois la grande place blindée de monde. Je me souviens qu'ici même, Mikaïl avait ordonné dans un acte désespéré de protéger du mieux que l'on pouvait la cité humaine. C'était il y a peu et en moi vibre encore cette corde qu'il a réussi à tendre et à jouer.
    Je me faufile entre les gens, prend à boire et à manger et et observe si je ne peux pas trouver une trace de Shinji. Au loin, je vois le roi des humains, bien fringué mais le regard vide. Il n'a pas l'air bien. Je ne pense pas qu'il me reconnaîtra si je viens l'aborder. Mais il m'a quand même sauvé la vie. Peut-être s'en souvient-il, de ça. En tout cas, moi je ne l'oublierai pas. J'ai une dette énorme envers lui.
    Un type ordonne de faire taire la musique et prend la parole à l'aide d'un porte voix. Il nous invite à participer à un jeu de récupération d'objets et nous montre la tronche de ceux-ci. Une fiole et une plume. Pourquoi pas.
    Beaucoup de monde se met en branle pour aller chercher ces objets. J'attends un peu que tout ça se dissipe avant de me lancer dans quoi que ce soit, préférant reprendre un morceau de viande pour combler mon ventre affamé. Je file quelques légumes à Hashi puis me mets en chemin aussi pour trouver un de ces objets.

    A l'aide d'une torche, j'arpente les rues, tendant l'oreille pour savoir si je vais croiser quelqu'un ou non. En tout cas, les allées autour de la place sont silencieuses, on ne peut entendre que la rumeur des instruments de musique qui ont repris leur concert.
    Je ne sais pas trop où aller ni comment trouver ces objets mais je ne perds pas patience, profitant du jeu pour m'imposer une marche digestive et ne pas tomber dans la somnolence que la digestion provoque.
    Je marche un bon quart d'heure sans croiser personne ou bien juste des murmures d'enfant en train de rigoler à courir à toute vitesse. Au croisement de deux petites ruelles, je tombe sur une plume de paon toute poussiéreuse. J'observe aux alentours, quelqu'un a été poursuivi avec cet objet qu'il a perdu en route. La poussière s'enlève facilement, c'est tout frais. Je décide de pister les traces de pas et m'avance doucement, Hashi partant en éclaireur dans l'obscurité. Au bout d'un moment, le shimi produit un petit cri, m'indiquant que c'est là. Je passe la torche pour observer et vois une femme au visage rougi et la peau tuméfiée, quelques gouttes de sang perlant au coin de ses lèvres.
    Je m'approche, inquiet. Elle respire mais elle est inconsciente. J'essaye de la réveiller mais n'y arrive pas. Du coup je donne la torche à Hashi pour qu'il la tienne dans sa bouche et porte la femme dans mes bras. Elle n'est pas bien lourde mais son poids me fatigue énormément au bout d'une bonne minute.
    J'essaye de me dépêcher comme je peux, m'approchant à pas rapide de la place, transpirant et haletant, trébuchant à plusieurs reprises dans la précipitation.
    J'entends quelqu'un m'appeler avec un nom insultant.
    Je me retourne et tombe en arrière sous le poids de plus en plus pesant de la femme inconsciente. Je me redresse aussitôt, la laissant au sol.
    « T'as vu, il se retourne quand on le traite de con ! » fait-il en rigolant avec la seule personne à ses côtés. Ils s'approchent et leur trait se dessine à la lueur de la torche tenue par Hashi.
    « File nous la plume que l'on cherche si tu ne veux pas finir comme cette pauv' femme ! » fait l'autre mec à la gueule un peu esquintée.
    Je fulmine, ils me provoquent à nouveau.
    « Ca serait dommage de finir crevé pour un... »
    Je n'ai pas attendu qu'il finisse sa phrase pour foncer sur lui et lui décocher un coup de poing d'une violence qui ne me ressemble pas. Je lui en enchaîne un autre, en plein au dessus du crâne pour l'obliger à finir par terre.
    Le deuxième type insulte ma mère, je me retourne pour le dévisager et je finis par le tabasser avec sévérité, le faisant tomber par terre et le frappant comme je n'ai jamais fait auparavant. Ses os craquent, ou bien ce sont ceux de mes doigts, je ne le sais plus trop et je m'en fiche. Il n'y a qu'à un moment où je m'arrête, j'expulse tout l'air de mes poumons dans un râle horrible et peu libérateur.
    Je les fouille pour les dépouiller de leurs biens, je n'ai aucune pitié pour eux. Je tombe sur la fiole violette que j'embarque avec moi.
    Je reprend la femme inconsciente dans mes bras et je ne ressens plus son poids, mon corps anesthésié par l'effort et le cerveau encore chamboulé par cette violence.

    J'arrive sur la place avec précipitation. Je pose la femme sur une table et attire comme je peux l'attention de quelqu'un qui s'y connaît en médical. Une personne compétente finit par se pointer. Avant que des gens l'embarquent pour l'examiner, je glisse la plume de paon dans un pan des vêtements de la jeune femme.
    Je vais boire un peu d'eau et m'en asperge sur le visage pour me remettre les idées en place. J'observe mes mains rouges et couvertes de bleus et de sang séché par la poussière. Je me les rince. J'ai honte.
    Je vais au stand d'échange pour espérer donner un sens à mon action. Je dépose la fiole violette et cherche à éviter l'attention de Mikaïl car je ne suis pas fier de ce que je viens d'effectuer. Je prend mon lot et m'en vais de la place.
    Une fois au loin, je perd mon souffle, j'ai l'impression de faire une crise d'angoisse. Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits.
    Je me remets en chemin et soupire. Je dois encore faire quelque chose.
    J'approche d'une maison en rénovation. J'observe les matériaux à disposition et finis par tomber sur un pot avec dedans des pigments bleus mélangés à de l'eau. Je prend à un pinceau à côté ainsi que le pot et cherche une façade visible et assez grande.
    Je trempe le pinceau dans les pigments et commence à dessiner sur le mur un arc de cercle puis un segment qui le traverse quasiment en sa moitié. Comme le tatouage sur mon front.
    Je pose le pot et le pinceau et m'en vais rapidement, quittant la ville sans attendre.
    Si Shinji est là, il comprendra.

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    Mar 16 Sep 2014, 09:20

    L’ange entra finalement dans la cité, saluant au passage les deux gardes postés à l’entrée de la ville. Bien qu’assignés à une tâche plutôt ingrate, ces derniers lui rendirent son salut en souriant. Leur sourire semblait forcé, et cachait une certaine morosité, et le jeune homme s’imagina qu’ils devaient s’obligés à être amical envers les touristes. A peine entré dans la ville, il sentit une sensation de vide, comme si on lui retirait une partie de son être et il comprit que sa magie avait été comme scellée, et qu’il ne pourrait pas l’utiliser à l’intérieur. Il ne s’en préoccupa guère étant donné qu’il ne possédait pas une grande force magique, et qu’il n’était de toute façon pas venu ici pour causer des ennuis. Ajouté au fait qu’il trouvait normal que la magie soit interdite au sein de la capitale d’un peuple ne pouvant pas l’utiliser. Il ne connaissait pas grand-chose d’Utopia, mais il vit tout de suite que cette cité perdue au milieu du désert contrastait totalement par rapport au reste du décor. Le désert, bien que possédant un air rafraichissant était un lieu dangereux, aride, on ne vivait pas dans le désert, on ne faisait qu’y survivre. Chaque jour passé en soin sein était une torture tellement la chaleur vous brulait la peau, tellement le sable vous irritait, tellement l’air vous donnait l’impression que tout allait bien alors que vous y mourez à petit feu. Non, ce désert était le lieu le plus hostile qu’il avait fréquenté, bien qu’il n’en ait pas fréquenté beaucoup. Utopia, en revanche, était bien plus accueillante, rien que par l’agréable température qui y régnait. Le silence du désert s’opposait à l’excitation et à l’agitation qui prenait part dans la ville. De nombreuses personnes couraient dans tous les sens, de jeunes enfants pour la plupart, bien que d’autres plus âgées prenaient y prenaient part également. Ils attachaient des bannières ou autres  fanions sur les bâtisses. Un gamin, debout sur la toiture d’une des maisons, était justement en train d’attacher l’une de ces banderoles colorées, il se déplaçait avec agilité sur les pierres et les poutres, mais il se déplaçait trop rapidement, et il tomba en contrebas. Le plafond n’était pas très haut, aussi la chute du garçon ne mettait pas sa vie en danger, d’autant qu’il était tombé sur de la paille ou du foin trainant dans les rues. Quoiqu’il en soit, cela n’empêcha pas l’ange de se diriger en courant dans sa direction. Poussant les hommes et femmes qui s’étaient rapprochés, il s’agenouilla près du gamin. « Tout va bien ? » « Ou…Oui, je crois… J’ai un peu mal là. » L’enfant se tenait la jambe, et montrait une éraflure ainsi que de légère coupures sur les mains lorsqu’il les avait utilisées pour amortir la chute. D’autres personnes arrivèrent, avec des bandages et quelques herbes pour soigner les blessures du petit. L’ange les aida du mieux qu’il put, mais sans magie, la tâche fût plus ardue que d’habitude, et il s’en remit aux quelques bandages qui lui restaient.

    Une fois que le gamin fut remis sur pieds, les personnes autours commencèrent à se disperser et l’ange en profita pour en questionner un ou deux sur ce qu’il se passait en ville. Il apprit auprès des humains que le Roi organisait une fête pour célébrer la réapparition de la barrière permettant la restauration des plaines verdoyantes au sein du désert, facilitant l’accès à tous ceux ayant la volonté de visiter Utopia. Evidemment, ils fêtaient tout autant la fin des cataclysmes ayant frappé cette ère, et cette fête devait permettre aux gens d’oublier leurs pertes, et leurs soucis ainsi que les préparer à recommencer leur vie pour certains d’entre eux. L’un des hommes lui indiqua la place où se tenait le cœur de cette fête, et l’ange, après avoir remercié ces deux hommes, s’y rendit en marchant. L’endroit n’était pas très loin, et l’éclairage en facilitait l’accès, aussi il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour y arriver. Conformément à ce que les hommes lui avaient appris, une cérémonie était organisée. L’éclairage était intense, et on y voyait presque comme en plein jour, des danseurs amateurs ou artistes professionnels engagés pour l’occasion remplissaient la place accompagnés de chanteurs, d’orchestre ou autres saltimbanques. L’ambiance était festive, ou du moins, c’était l’impression que l’on voulait vous faire ressentir, mais en étant un peu plus attentif, beaucoup des participants semblaient tristes, moroses et essayaient tant bien que mal de le cacher aux yeux des visiteurs. En parlant de visiteurs, sur cette place, il y en avait en grand nombre. Allant de Béluas aux elfes, reconnaissable par leurs oreilles notamment. Ils avaient probablement entendus parler de la fête, et en avaient profité pour se rendre dans la cité humaine puisque la traversée en avait été facilitée. C’était principalement les visiteurs qui dansaient et chantaient, alors que la population les regardaient et attendaient. L’ange s’avança parcourant la place des yeux, elle était pourvue de différentes activités, certaines permettant même de gagner quelques lots, bien sûr, il ne semblait s’agir que de babioles, mais beaucoup de personnes s’y intéressaient, et y jouaient.
    Quelques minutes plus tard, un homme s’avança sur l’estrade et annonça le début de ce qu’il appelait les jeux Humaniques, une sorte de grande chasse au trésor dans la ville, en pleine nuit où il fallait trouver un objet échangeable contre des lots. Trouvant l’idée intéressante, et n’ayant de toute façon pas grand-chose à faire avant d’aller dormir, l’ange décida d’y participer et se rendit au stand désigné par le vieil homme. Ce dernier regroupait déjà un grand nombre de personnes. Il possédait les maquettes des objets à trouver, il s’agissait de petits objets faciles à cacher dans n’importe quel endroit de la ville. Des petites fioles, des plumes, ce genre de chose. Il imprima leurs images dans sa mémoire, s’empara de l’une des torches proposées aux participants et s’engagea dans l’une des ruelles menant à l’extérieur de la place principale. Ces objets pouvaient être cachés dans n’importe quel endroit de cette ville, et à vrai dire, il ne savait pas tellement par où commencer. Il prit un chemin au hasard, marchant lentement, torche à la main. Il jetait un coup d’œil par ci, par-là, mais ne trouva rien de particulier dans la première heure. Il ne connaissait pas la ville, aussi, il n’avait jamais entendu parler des endroits particuliers qui fourniraient de bonnes cachettes. Il avait rencontré quelques personnes sur la route, ou dans des ruelles. Toutes participaient à la chasse, mais aucune d’entre elles n’avaient trouvés quoi que ce soit. A vrai dire, même les humains avaient du mal à trouver les objets, ce qui n’était pas vraiment rassurant. Un peu perdu, il parcourait une ruelle de plus, équipé de sa torche. L’heure était avancée, il le savait, et à un moment, il lui faudrait arrêter cette chasse pour aller se coucher, il était déjà fatigué du voyage, et une bonne nuit de sommeil lui ferait du bien. Il ne savait même pas si une auberge aurait des lits disponibles à cause du nombre de passants. Cette ville ne devait pas recevoir beaucoup de monde d’ordinaire, et les aubergistes n’ont sans doute que peu de lits à offrir. Il était temps de faire demi-tour, et de se diriger vers la grande place.

    Soudain, il entendit un bruit. Un cri, puis quelques bruits de pas. Les pas s’accéléraient, la personne devait courir. Il se dirigea vers ces bruits, mais il n’entendit plus rien.  L’endroit où il était arrivé n’était pas des plus rassurants, l’air était plus vif, la température plus fraiche, il n’avait pas entendu ni vu de participants depuis quelques temps, ce qui n’était pas habituel. Soudain, il entendit à nouveaux des bruits de pas, puis des voix. Elles n’étaient pas très loin, et il se mit à courir dans leur direction. Dès lors, les voix ne s’arrêtèrent plus, aussi, il fut aisé de les localiser, même dans la noirceur de la nuit. Il distingua deux voix différentes. Une de femme, un peu plus aigüe, la voix saccadée et tremblante. C’était elle qui avait criée auparavant. Les deux autres étaient celles d’hommes, elles étaient très grave, on pouvait sentir de l’assurance dans leur tonalité. Au détour d’un croisement, il vit de la lumière dans une allée sur la droite. Il posa sa torche, et se faufila en direction de la lumière, puis se cachant derrière le mur de l’allée, il passa sa tête de l’autre côté pour voir ce qui se passait. L’un des hommes portait une torche, ce qui éclairait la scène. L’autre était debout devant la femme qui, elle, était allongée sur le sol sanglotant. Il n’était pas difficile de comprendre la situation, ces deux hommes avaient agressés la femme. Pour quel mobile ? Difficile à dire, mais les accusations d’un des malfrats laissaient penser qu’il s’agissait d’une tentative de vol ayant tourné à l’agression. Ils ne l’avaient pas encore remarqué étant donné qu’il restait dans l’obscurité, il en profita pour prendre une pierre trainant dans la ruelle. Elle était suffisamment légère pour être lancé avec précision et suffisamment lourde pour blesser l’un des hommes. Il la soupesa, avant de la balancer à la tête de l’homme à la torche, ce dernier, surpris fit tomber sa torche qui roula sur le sol, vacillant pendant quelques instants mais elle resta allumée. L’homme tituba, il mit une main sur sa tête à l’endroit de l’impact, et évita de tomber en utilisant son autre main. Le second n’eut pas le temps de se retourner, la femme lui colla un coup de pied bien placé et l’homme s’écroula de douleur. Le premier opposant se releva, balançant quelques insultes au passage, il n’eut cependant pas le temps d’être une quelconque aide pour son amis car à peine eu-t-il le temps de se relever, que l’ange lui projeta une seconde pierre dans le genou. La jeune femme, profita de ce moment de répit pour le frapper dans le ventre, il s’effondra à nouveau. Les deux hommes étaient à terre mais l’ange ne souhaitait pas réellement perdre du temps ici à attendre qu’ils reprennent conscience. Cependant, les torches étaient éteintes, et il n’y voyait rien. Il sentit une main se prendre dans la sienne, et se retourna. « Viens avec moi. » Il ne savait pas comment elle faisait pour s’y retrouver dans le noir, mais elle le guida sur quelques mètres pour s’éloigner des deux hommes. « Vous êtes sûr que vous allez bien ? » « Oui, oui.. » « Vous arrivez à voir quelque chose dans ce… » Trop tard, il venait de se prendre l’insigne d’une taverne en pleine tête. La jeune femme à côté éclata de rire. « Il semblerait que je vois mieux que toi, en effet. Prends ma main. » Il ne fit pas attention à cette remarque car il entendit un bruit, comme si un flacon roulait sur le sol. Curieux, il tâtonna dans la direction du bruit, et mit la main sur une petite fiole. Elle devait se trouver sur, ou dans l’insigne avant qu’il ne la heurte. « Une fiole violette, petit veinard, c’est un des objets de la chasse. » Sérieusement, il avait passé la nuit a cherché un de ces lots, et c’est en se prenant la tête contre un morceau de bois qu’il en trouve un ? Au moins, il n’avait pas entièrement perdu son temps… « Au fait, je ne me souviens pas m’être présenté. Je suis Reaven, je visite le coin pour quelques jours. » « Emilia. Enchantée, mais on ne devrait pas rester ici, on ne sait pas sur quoi on peut encore tomber. Suis-moi. »

    La jeune femme l’aida à retrouver son chemin, et tout deux traversèrent de nombreuses ruelles afin de revenir à la grande place. Elle tendit la main vers le stand qu’il avait visité à son arrivée. « C’est là-bas qu’il faut aller pour obtenir son lot. » Evidemment, il le savait déjà, mais il la remercia poliment en souriant. « Vous vivez ici ? » Elle hocha la tête. « Oui, je vis avec mes parents. Je devrais aller les rejoindre, ils vont s’inquiéter autrement. » Elle s’inclina légèrement. « Merci encore. » « Pas de problème, c’est toujours un plaisir d’aider. »  Elle sourit à son tour, et reparti d’un pas rapide de l’autre côté. Il la regarda partir, seule, elle disparut rapidement dans l’obscurité. Elle n’était pas humaine, il le savait. Qui était-elle ? Non, plutôt, qu’était-elle ? Les humains sont des êtres sans force, du moins à son âge. Elle, elle avait pu, sans difficulté venir à bout de ses opposants. Aussi, comment faisait-elle pour voir dans le noir comme si on était en plein jour ? Une autre question, pourquoi avait-elle attendu qu’il apparaisse pour s’occuper d’eux, elle était capable de se débrouiller seul sans le moindre problème. Elle n’était pas ce qu’elle semblait être, il en était persuadé. Laissant de côté ses interrogations pendant quelques minutes, il se dirigea vers le stand, il y avait nettement moins de monde et il put rapidement échanger la fiole contre une besace, apparemment magique, qui lui permettrait de ranger autant de matériel qu’il le désirait. Pratique, il ne restait plus qu’à avoir le matériel à ranger…

    Il semblait que le roi ait fini son discours, et la population avait rejoint les danseurs sur la piste. Les tavernes étaient pleines, la boisson coulait à flot, les chansons résonnaient et lui avait mal aux jambes et souhaitait dormir. Il se mit donc en quête d’une auberge…
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    Ven 19 Sep 2014, 21:58

    Il s'était réveillé en soirée. Très brusquement, une absurde idée lui était venue à l'esprit, car c'est souvent de cette manière qu'elles aiment se manifester ; surgir du néant, sans prévenir, provoquant surprise ou consternation. Il avait toujours cru avoir un jour été Humain, mais le contraire lui avait été prouvé. Inutile de ressasser cette histoire une énième fois. Le fait était là : il n'avait jamais été Humain.

    De cette connaissance découla une drôle de question : que savait-il des Humains ? La réalité s'imposa à lui : il ignorait quasiment tout d'eux. Ses savoirs sur ce peuple se limitaient à peu de choses. Tout d'abord, les individus de la race ne pouvaient faire de la magie, ils ne pouvaient que, faiblement d'abord puis avec plus d'efficacité, s'immuniser contre celle-ci. A cause de cela, ils étaient considérés comme des êtres inférieurs, ce qui, autrefois, avait entraîné leur mise en esclavage, et par la suite l'avènement de la race orisha. Ces derniers temps, il avait eu l'occasion de se renseigner sur le sujet. Le roi actuel se nommait Mikaïl, et la cité mère, Utopia. Hormis cela... il ne savait rien.

    Cette constatation le désappointa, et son idée en profita pour s'immiscer. Pourquoi ne pas se rendre à Utopia, maintenant ? Ce serait une occasion de pouvoir côtoyer ceux qu'il avait un jour cru être les siens, de découvrir leur culture, leurs mœurs et, de la même façon, de constater la valeur et l'ampleur de l'équilibre que Sympan avait tenté de redonner à la ville suite aux derniers événements.

    Ce fut sur cette dernière pensée qu'il prépara quelques bagages avant de faire route vers le désert, tantôt juché sur Caëlya, tantôt marchant à ses côtés. Le plus difficile fut de trouver des coins d'ombres pour la journée. La vaste étendue d'or n'offrait que peu d'oasis de ténèbres. Finalement, le duo aperçut les portes de la ville en début de soirée. Le bouclier avait été redressé, englobant la ville et permettant à la végétation d'abonder, de s'accroître, d'enrichir. Les cours d'eau serpentaient dans la cité, accordant aux plantes l'accomplissement d'un de leurs besoins primaires, pulsant tels le sang dans les artères.

    Ils pénétrèrent dans l'enceinte des murailles et se mêlèrent à la cohue. La plupart des Humains qui passaient près d'eux, reconnaissables à leur regard fuyant ou leur air attristé, leur esprit encore marqué par les fléaux s'étant abattus en ces lieux, s'écartaient de Caëlya. La grande panthère avait cette démarche tenant à la fois du félin et du prédateur, qui fait rouler les épaules et déhancher le bassin tandis que les lourdes pattes aux griffes acérées semblent effleurer le sol alors même qu'elles devraient l'écraser. Elle avait quelque chose d'imposant.

    Finalement, le binôme parvint à la place principale, guidé par les flux d'êtres vivants et les mélodies vibrant dans l'air de la nuit. Le roi était présent, assis sur son majestueux fauteuil, le regard perdu dans le vague. Bien que certaines personnes fussent en train de danser, de plaisanter, et que le temps fût à la fête, l'on ressentait le poids morose de l'atmosphère. Les cicatrices ne s'effacent jamais totalement... Elros pinça les lèvres, et tourna la tête dans la même direction que tous les voyageurs de passage, les fêtards et les citoyens. Sur une estrade, un homme se tenait debout. Il fit cesser la musique, et prit la parole, interpellant les présents. Il déclara que les Jeux Humaniques étaient lancés. Ces simples paroles lui rappelèrent l'épreuve d'agilité qu'il avait passée, au nom de son peuple, quelques temps plus tôt. Il regarda autour de lui : la plupart des gens semblaient captivés par ce que disait l'intervenant. Et pour cause ! L'attrait du pouvoir, du bien, de l'avoir suscitait les attentions. Le Vampire n'échappait pas à cette loi universelle. Plissant les yeux, il se faufila entre les badauds pour rejoindre le stand. Sur celui-ci était disposée une maquette de la ville, un de ces plans en relief, plus représentatifs qu'une simple carte. Sans un mot, il posa ses yeux dessus, et l'étudia minutieusement.

    Quelques minutes plus tard, il quittait l'étalage pour s'enfoncer dans les méandres des rues. La nuit était claire : les lunes trônaient fièrement dans le ciel, et les étoiles répandaient une douce lumière blanche. Marchant d'un pas leste, la panthère sur ses traces, il se permit d'observer l'architecture des lieux, l'une des causes qui l'avaient amené en cet endroit. Des portraits gravés dans le marbre des murs retinrent son intérêt. Il crut y reconnaître un ancien roi vampire, disparu depuis longtemps, la reine des Orines, dont la beauté faisait fantasmer tous les êtres de ces terres, celle des Anges, à qui s'alliaient justice et bonté, Violette, la courageuse suzeraine des Humains, morte ou disparue, et, enfin, peut-être, la reine des Ombres, suicidées vouées à une nouvelle vie. Quant aux autres représentations qu'il put croiser, il fut incapable d'attribuer un nom ou un rang à leur figure.

    Puisqu'elle se dressait au milieu du désert, loin de tout autre civilisation, et puisqu'elle paraissait disposer de tout ce qui était nécessaire à la quiétude d'une vie, Elros devina que la cité prospérait grâce à ses propres ressources, évoluant quasiment en autarcie. Il trouva cela à la fois admirable et étrange. Chose encore moins anodine, il ne sentait nulle part la présence de la magie. Effectivement, il se promenait dans une ville humaine, créée par, en partie, et pour des gens dissociables de la magie. Mais, de là à n'en même pas ressentir la présence, il y avait un pas. Seul le bouclier témoignait de sa présence sous une certaine forme. D'ailleurs, se pouvait-il que...?

    Saisi d'un doute, il tendit la main devant lui, et tenta d'en faire jaillir une gerbe de feu crépitante. Mais rien ne se produisit, absolument rien. Ce n'était, bien entendu, pas normal. Ainsi, quiconque pénétrait la cité se voyait privé de ses pouvoirs... Il regarda autour de lui, levant et baissant son regard au gré des arabesques parcourant les murs. En soi, c'était une idée raisonnable et logique. Pourquoi s'exposer à un danger que l'on peut éviter ? Pour l'adrénaline, les sensations que provoquent la peur et l'instinct de survie, chuchota une petite voix, dans un recoin de son esprit. Il secoua la tête. Assez de digressions. Il était parti en quête d'un objet : il le trouverait.

    Ainsi, il se mit à arpenter les rues de la ville, toujours aussi taciturne et discret. Cependant, son ouïe fine ne pouvait s'empêcher d'entendre, çà et là, quelques bribes de conversation. « ... ce n'est pas là... » - « Une fille... » « Qu'est-ce que tu ferais, à ma place ? » - « Eh toi ! » - « Tu ne saurais pas si... » - « Le roi... » - « ... triste, morne... » - « ... solution... »... Un beau mélange de paroles qui, écartées de leur contexte et coupées de leur phrase, n'avaient plus grand sens.

    Au détour d'une rue, il aperçut une charrette, dans laquelle étaient chargés toutes sortes de pots, étant eux-même emplis d'une grande variété d'objets. Des parchemins, des baguettes, des planches, des rubans, des herbes et des plumes se bousculaient et se chamaillaient, tentant de se faire vainement une place dans cette parfaite inharmonie. Aussitôt, son esprit fit le rapport entre l'élément recherché et les plumes entreposées dans la carriole. Il s'approcha, et son œil repéra immédiatement une plume colorée qui se détachait parmi ses camarades blanches, grises et noires. Il tendait le bras pour la saisir, lorsqu'il remarqua une vieille femme assise sur un tabouret, le dos appuyé contre le véhicule. Croisant son regard, elle lui adressa un sourire bienveillant. Il termina son geste et ramena la plume de paon vers lui. « La beauté se perd. » souffla l'aïeule de façon presque inaudible. Le Vampire posa un regard troublé sur le visage ridé et marqué par les affres du temps. Que voulait-elle dire ? Que les belles choses du monde tendaient à disparaître, ou que la beauté était éphémère ? Les deux, sans doute ? « J'imagine alors qu'il faut savoir la préserver. » Il avait répondu sur le même ton sibyllin et malicieux qu'avait emprunté la femme. Elle lui accorda un nouveau sourire, avant de réajuster son châle sur ses épaules courbées. Sans un mot de plus, la créature de la nuit s'éloigna, repartant se mêler à la foule. Caëlya demeura immobile quelques secondes, avant de la suivre.

    Elros rejoignit la place qu'il avait fréquentée quelques minutes, ou peut-être quelques heures, plus tôt dans la nuit. La notion du temps lui avait vaguement échappé. Il fut étonné de voir que le roi s'était levé, et qu'il venait visiblement de terminer un discours, sur l'estrade. Un large sourire éclairait son visage ; sans doute avec moins de mal que n'y parvenait les torches et flambeaux entourant le lieu. La population semblait aussi d'humeur bien plus allègre. Visiblement, les vicissitudes avaient été chassées par la tirade du souverain.

    « Vous l'avez trouvée ? » Il secoua légèrement la tête pour évincer ses pensées. « Oui. Tenez. » Il tendit la plume à l'homme qui restait debout derrière l'établi et celui-ci en profita pour lui glisser dans la main un objet rond. « En échange de cette plume. » - « Merci. » - « Vous constaterez qu'elle est assez... spéciale. Peut-être pourrez-vous réaliser vos désirs... » Ils s'en tinrent à cela, et le Vampire partit encore une fois de son côté. Ce faisant, il écarta la cage formée par ses doigts pour découvrir ce qu'il avait reçu. Circulaire, la chose se prolongeait par une chaîne aussi bronze que son couvercle. Il l'ouvrit. Un cadran et des flèches en constituait l'intérieur. Il s'agissait d'une boussole. Haussant un sourcil, il se demanda à quoi elle pourrait bien lui être utile. Puis, il remarqua qu'elle n'indiquait pas le Nord. Non, la flèche pointait vers l'Ouest. Pourquoi ? Qu'était-ce, à l'Ouest ? Comment se faisait-il qu'elle n'indiquait pas le Nord ? Quel était l'intérêt ? Soudain, les paroles de l'homme lui revinrent en mémoire. Il avait dit que cette boussole était spéciale, et qu'il pourrait peut-être réaliser ses désirs. Indiquait-elle... le chemin qui menait à ce que l'on souhaitait ?

    Il leva la tête en direction du point cardinal. Le firmament s'étendait à perte de vue. C'était une belle nuit. Une belle nuit pour se laisser aller à la rêverie...

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    Lun 22 Sep 2014, 12:13


    La guerre contre les Ridères était belle et bien terminée, enfin, nous pouvions tous nous reposer, nous rassurer. Le danger de mort qui pesait sur chaque habitant des terres du Yin et du Yang venait de se terminer. L'espèce de lune noire qui couvrait chaque jours et chaque nuits le soleil et la véritable lune avait également disparu. Bref, si nous ne comptions pas le fait que la plupart des personnes se trouvaient en train de reconstruite leurs cités, tout était redevenu comme avant, enfin presque. Les morts étaient de retour sur nos terres, ce qui causait un léger surpeuplement. Je n'allais surement pas critiquer cet évènement car franchement, il avait ramené mon père. Nous pouvions à présent former une véritable famille, comme avant. Il me manquait toujours quelqu'un avec qui vivre, cependant, le principal était que mes parents et moi soyons heureux ensemble.
    J'avais pu aider à réparer quelques endroits de la cité d'Utopia avec Lumi, ce fut avant qu'ils ne rétablissent le bouclier permettant à la faune et la flore de se sentir bien, mais qui enlevait également toute forme de magie. Au final, je n'étais plus très utile car je ne possédais une grande force. Mon principal atout était ma magie, mon second atout était mon agilité, même si la magie dominait largement l'agilité dans mes compétences. J'avais pu apprendre, par une splendide lettre de Lumi ( oui splendide car elle écrivait magnifiquement bien et avait fait de beaux dessins pour illustrer la lettre de ce qu'elle me disait à l'intérieur ), qu'une fête allait se dérouler dans la grande cité d'Utopia. Je me demanda si j'allais m'y rendre, après tout, nous n'étions pas spécialement appréciés, nous, les races avec des pouvoirs magiques. Cependant, il ne fallait pas oublier que, dans la ville, plus personne n'avait de magie alors bon, ils ne pourront pas me voir pratiquer un quelconque pouvoir. Après une longue heure de réflexion ( car oui, dans ma tête, c'est une multitude de questions et de réponses qui s'entrechoquent toutes les secondes ), je décida de me rendre à ce bal sans me douter bien sûr du jeu que nous allions avoir.

    Le matin se leva sur Aeden, et comme d'habitude depuis la fin de l'invasion des Ridères, il faisait un temps totalement magnifique, un grand soleil surplombait notre île et il faisait moyennement chaud, c'était un climat tempéré, disons qu'il faisait assez chaud pour que nous prenions du plaisir à aller dans l'eau qui était à une température plus qu'agréable, mais en même temps, l'air n'était pas étouffant, alors bon, nous étions bien, détendu. Bien évidemment, le mot détendu ne s'appliquait pas réellement lorsque dans la même pièce, il y avait Split, mon jeune wyrm, une créature bleu plutôt longue ressemblait à une sorte de tout petit dragon sans pâtes et bleu transparent qui flottait dans les airs avec une fée élémentaire, Ondine, qui faisait dans les dix centimètres avec de magnifiques cheveux bruns et des yeux bleus semblables aux miens. Ces deux là ne s'acceptaient pas énormément. Disons que des fois, ils s'entendaient vraiment bien ( rarement ), et que des fois, ils s'engueulaient et faisaient exploser une partie de la maison ( souvent ). Cependant, ce jour là, même si leur dispute habituelle me réveilla, aucune explosion ne retentit, pas de toit qui atterrissait dans le lac ni de porte totalement arraché avec une partie de mes meubles. Franchement, ma punition avait été sévère la dernière fois, mais au moins, il n'y avait aucun dégât, mis à part mes oreilles bien évidemment. Je descendis en baillant et en me grattant ma tignasse sans penser une seconde que j'avais un épis totalement ridicule. Lorsque je termina de descendre les escaliers, je m'étira attirant le regard d'Ondine et de Split. Il ne fallut que quelques secondes pour que leurs cris ne terminent en rire. Ils gloussèrent tellement fort que j'en vins à regretter leur dispute. Je demanda donc la raison pour laquelle ils riaient, ignorant totalement ma coiffure, plus qu'originale. « Bonjour, déjà, et pourquoi vous riez ? Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » Ils répondirent à l'unisson pendant que je lâchais un dernier bâillement. « C'est toi ! » Puis, Split fit apparaître une épaisse onde magique me renvoyant mon reflet. Lorsque je vis mon épis qui me faisait une touffe sur la gauche assez gigantesque je rigola à mon tour. C'était tout bonnement ridicule, j'arrivais à me faire, c'était le principal après tout.

    Après quelques instants de rigolades, je passa ma main sur mes cheveux avec un léger champ de force enlevant totalement l'épis. Mes cheveux étaient redevenus lisses avec cependant quelques boucles sur mes mèches avant. Je prépara rapidement le déjeuner tout en regardant mes deux compagnons, je pus voir qu'ils se moquaient encore de ma précédente coupe de cheveux matinale. Bon, à un moment ils allaient bien s'arrêter. Je me demanda quand même comment Ondine faisait pour avoir toujours d'aussi beaux cheveux, et que même le matin, ils n'étaient quasiment pas décoiffés, ni rien, pas d'épis, une coupe toujours parfaite. Je rangea la questions dans un coin de ma tête et me promis de lui poser plus tard. Nous mangeâmes tous en même temps, ce jour là, Ondine possédait un grand appétit tandis que Split lui ne mangeait pas grand chose, je lui posa donc la question : « Bah alors Split, tu n'as pas faim ? » Je regretta rapidement de lui avoir demandé lorsqu'il me répondit : « Bah si, mais j'ai peur de tout recraché en pensant à ta coupe de tout à l'heure ». Puis, il commença à rigoler avec Ondine, franchement, ils étaient drôles, mais à force, leurs rires commençaient à devenir lourd. Pour qu'ils stoppent ce carnage soniques, car oui, mes oreilles étaient en train de souffrir le martyre, je commença à tremper mon wyrm et ébouriffa la belle coiffure d'Ondine en lui envoyant une petit rafale de vent. Les deux se regardèrent et mutuellement, explosèrent à nouveau de rire. Jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'ils étaient ridicules tout les deux. Et là, ils me regardèrent, Split fit de même avec mes cheveux, et tout les trois, nous pûmes repartir dans un fou rire extrême. Une fois le déjeuner terminé, je pus enfin m'exprimer sans qu'aucun de nous ne glousse, enfin plutôt, fonde en larme tellement l'instant était hilarant. « Je vais me rendre à Utopia pour participer au bal donné par le roi. Je sais que vous n'aimez pas réellement cette cité car il n'y a pas de magie à disposition, cependant, je ne vous oblige pas y aller, vous faites comme vous le voulez. » Je commença à sourire et eux se mirent à réfléchir et rapidement j'eus ma réponse. À l'unisson ils répondirent : « On t'accompagne ! » Bon, au moins, la crise de fou rire avait dû les rendre un peu plus compréhensif, joyeux, et surtout moins agaçant. Je prépara donc rapidement mes affaires en prenant soin de plier une magnifique robe dans mon sac au cas où, et je passa ma journée chez moi, attendant une certaine heure pour me rendre dans la cité d'Utopia par le portail d'Aeden.

    J'arriva donc juste en dehors de la cité car nous ne pouvions pas se téléporter à l'intérieur de la ville du fait du bouclier qui bloquait toute magie. Je sentis une immense chaleur et décida de rapidement rentrer dans la cité pour ne pas étouffer sous l'immense température sèche et étouffante du désert. En effet, une fois que j'eus pénétré dans Utopia, nous étions tout les trois bien mieux, une légère brise nous rafraîchissait comme si, une sorte d'entité nous voyait et savait que nous avions besoin d'un petit peu de fraicheur pour se remettre de nos secondes en mode brochettes grillées. Il était cependant quasiment le soir et je décida de me promener avec mes compagnons, je ne sentais plus aucune magie, mais contrairement à la dernière fois, je n'étais pas mal, car je savais qu'elle était encore au fond de moi et que lorsque j'aurais de nouveau passé le bouclier, je pourrai l'utiliser, contrairement lorsque, pendant l'invasion Ridère, je n'avais absolument aucune magie en moi, toute forme de magie avait disparu. Enfin bref, je pus avec Split et Ondine découvrir de magnifiques endroits, la reconstruction de la ville était quasiment achevée et par conséquents, les quelques endroits restants étaient fermés par raison de sécurité. Nous décidâmes d'aller manger un petit peu car nous commencions à avoir faim et lorsque nous eûmes terminés, il faisait nuit. Le bal allait donc commencer, je me rendis sur la grande place, lieu du bal et pus voir le roi des Humains, qui ne semblait pas content du tout. Je n'alla pas lui parler car je ne l'aimais pas vraiment, ou du moins, il n'aimait pas vraiment les personnes magiques. Je chercha Lumi un petit moment et fut interrompu lorsque un conseiller prit la parole sur l'estrade. Il lançait les jeux Humaniques, je ne jugea absolument pas le nom et continua d'écouter, il y avait donc deux sortes d'objets à découvrir, une plume de paon ou bien une fiole violette. Chacun de ces objets rapportait une récompense particulière. Après tout, pourquoi pas, un jeu comme celui-là allait être drôle, j'allais cependant devoir me débrouiller sans pouvoir. Alors, il allait falloir que je fasse marcher mon intelligence, qui je l'espérais, n'était pas encore rouillée. Le départ fut rapidement donné et chaque personnes se trouvant sur cette place commença à courir pour chercher les objets. D'ailleurs, la plupart n'avaient pas remarqué qu'en dehors de la place, il faisait nuit, il n'y avait aucune lumière d'allumée, ce qui était sans aucun doute volontaire. Je regarda rapidement autour de moi et vis des torches, j'en pris une et commença à courir en direction d'une ruelle. Je voyais quelques personnes passer, et lorsqu'elles me voyaient, elles essayaient d'accélérer. Je trouvais inutile de courir à une très grande vitesse, il fallait mieux courir à une allure régulière nous permettant d'abord de mieux scruter les environs et en plus de ne pas trop nous fatiguer. Ondine me suivait sur le dos de Split qui lui pouvait encore flotter, car ce n'était pas dû à la magie. Je m'arrêta lorsque mon petit wyrm m'appela. Il me demanda : « As-tu une idée de l'endroit où se trouve l'un de ces objets ? » « Franchement, je n'en ai aucune idée. » Ondine se racla la gorge, elle, elle venait d'avoir une idée et décida de ne pas réellement donner la réponse. Elle prononça. « À votre avis, quelle est la logique des personnes concernants des objets à trouver ? » Je réfléchis un un instant et termina par dire. « Eh bien, qu'ils sont sans doute cachés dans une petite ruelle sombre peu parcourue ? » « C'est bien ça, et donc, par conséquent, où pensez-vous qu'ils sont cachés ? » La réponse fit un grand tilt dans mon cerveau, comme si une lumière venait d'apparaître. « Mais bien sûr ! Si tout le monde court chercher des objets dans de petits endroits, il y a des chances pour que la plume ou la fiole se trouvent dans un endroit bien plus grand et surement plus important. » Ondine lâcha un petit sourire, et je fis demi tour, j'avais pu explorer la ville ce jour là, coup de chance, même dans le noir j'avais un bon sens de l'orientation et je me rappelais ben qu'il n'y avait qu'une succession de petites ruelles dans ce coin là. Alors, je fis demi tour et partis en direction d'une grande rue ou bien d'une place autre que celle où avait lieu le sois-disant bal. Et devinez ce que j'avais trouvé à côté d'une magnifique place où se trouvait une fontaine en son centre ? La fiole violette. Je passa rapidement la prendre et vis qu'un homme n'était pas loin non plus, pour quelque secondes près, la victoire n'aurait pas été pour moi.

    Je rentra rapidement sur la grande place et passa ma fiole violette à une animatrice du stand d'échange pour avoir ma récompense. Elle me tendit une sorte d'objet violet, très petit, ressemblant à un sac version miniature et m'en expliqua les fonctions. C'était une besace magique, elle permettait de ranger n'importe quoi dedans, elle possédait un fond infini. Objet plutôt utile. J'étais franchement heureuse de pouvoir finir la soirée avec un tel objet et surtout, le fait d'avoir remporté un jeu sans magie.
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    Jeu 25 Sep 2014, 22:19

    Oberon regarda son escorte. Ils avaient la même mine que la veille, lorsqu'il s'était présenté pour la première fois depuis des lustres au clan. La soirée s'était déroulée assez naturellement, il n'avait pas été un élément perturbateur, seuls certains étaient gênés par sa présence, mais sinon les nouvelles têtes leur permettaient de détourner leur regard de la sienne. Il comprit notamment que certains avaient "compris" sa mésaventure et le pardonnaient, d'autres l'exécraient tout autant. Oberon n'en fit pas grand cas, ce qui était fait était fait et rien ne pouvait le changer. Il avait promis qu'il partirait dès l'aube et c'est ce qu'il fit, se levant bien avant tout le monde, comme s'il était pressé de s'en aller ; mais il était juste ponctuel.

    Il fit une brève révérence aux guerriers de la tribu et, en silence, fit demi-tour, sans se retourner. Ils devaient le lorgner jusqu'à ne plus être en vu. Il s'en fichait : Utopia était son unique préoccupation. C'était l'unique raison de son retour dans le désert. A maintes reprises, on lui a proposé de visiter la cité des humains, mais son caractère renfermé l'avait tenu à l'écart à chaque fois. Aujourd'hui, Oberon se méfiait tout autant des autres, mais il avait survécu à l'ambiance grouillante d'Aeden, ce n'est donc que par pure curiosité qu'il se rendit à Utopia, maintenant que sa manie d'éviter les gens s'était un poil dissiper. Il ne savait pas trop ce qu'il y recherchait : la détente, la découverte. Ou l'espoir de croiser certains humains en particulier. Une vive image de Lumi l'hanta avant qu'il se rebiffe. Le monde était vaste et elle avait sûrement bien d'autres lieux où se trouver, pas nécessairement dans la capitale même de son espèce. Après tout, lui-même avait été un elfe dans le désert et un élémental en dehors d'Aeden. Il se souvint tout autant qu'elle ignorait où se rendre après leur séparation, donc elle devait être une aventurière confirmée. Bref, Oberon ne se faisait pas trop d'espoir de ce côté-là, il pouvait très bien se passer d'elle. Et elle de moi.

    Un trajet assez simple le fit tomber droit sur la fameuse cité. La voir de ses propres yeux n'était pas la première fois, il n'avait fait qu'éviter d'y entrer. A présent, l'Élémental allait devoir corriger ce manque. En espérant qu'on ne me saute pas dessus sous prétexte que je ne suis pas humain. Mais il doutait un peu de cette perspective : si ses proches assuraient qu'un elfe n'aurait pas de mal à se faufiler parmi les siens, un élémental devrait aussi en être capable ; même si ces derniers sont assez détestables du point de vue des humains. Enfin bon, il n'aura qu'à se faire discret, c'était sa spécialité après tout.

    Ceci amena notamment un point qu'il avait oublié : en pénétrant sur le territoire des humains, il perdait ses pouvoirs. L'anti-magie, quel don fantastique ! Revenir à égalité avec un humain lui procura une grande joie bien cachée. Autant cela avait été quand même un problème lors de l'invasion des Ridere – si lui-même l'avouait, c'est que ça voulait dire beaucoup de chose – autant là, sa maîtrise élémentaire était inutile et il ne comptait pas non plus s'afficher devant tout le monde. Ceci impliquait de retrouver temporairement ses oreilles arrondies, vu qu'il se servit d'une boucle métallique pour créer artificiellement des oreilles pointues, mais tant pis. Puis, il avait encore ses autres compétences et ses armes dans le pire des cas. La ville devait cependant être tranquille, à l'aube de la nouvelle ère qui les accueillait.

    Contrairement à ce qu'il attendait recevoir comme accueil, les humains semblaient réceptifs à son arrivée, de même pour celle de beaucoup d'autres. Oberon apprit alors, très rapidement, qu'on organisait des festivités. Des banderoles étaient visibles, un peu de musique s'entendait au loin, ce qui s'amplifiera sûrement à partir de ce soir. Il restait encore quelques heures avant le début, laissant à l'Élémental le champ libre pour gambader tranquillement dans la ville. Et vu qu'il n'était pas un fieffé touriste, il abandonna rapidement cette initiative et se décida d'attendre sagement la fête. Ce n'est pas comme s'il était un véritable fêtard – loin de là, bien entendu – mais ce sera toujours une bonne activité pour faire passer le temps.

    Et il fit bien : le concours qu'organisèrent les humains était intéressant. Une sorte de chasse au trésor, dont le butin dépendait de l'objet qu'on rapporte. Ce défi lui rappelait les recherches d'artefact qu'organisaient parfois les jeunes de son âge lorsqu'ils tombaient sur de nouvelles ruines ; sans se rendre compte, souvent, qu'ils avaient déjà passé de fond en comble ces fameuses ruines par le passé. Et pour trouver que dalle d'ailleurs, rares étaient les fois où ils rapportèrent un objet éveillant la curiosité des adultes. Sauf, évidemment, la fois où il ramena chez lui cette fameuse pierre qui lui coûta son sang racial et sa propre vie. Au passage, Oberon ignorait toujours pourquoi il ne s'était pas débarrassé de cette chose. Il l'avait toujours sur lui, enfouie au plus profond de sa sacoche. A chaque fois qu'il s'en saisissant, une force inconnue l'empêchait de la jeter purement et simplement. Sans doute Mage connaissait la vérité, peut-être devra-t-il s'en remettre aux magiciens pour comprendre. Ce jour risquait néanmoins d'être fortement éloigné, étant donné son avis sur ces jeteurs de sorts et sa propre condition de soldat élémental.

    C'est reparti, comme au bon vieux temps. S'encouragea lui-même l'Élémental après avoir mémorisé les fameuses maquettes, s'éloignant des danseurs qui prirent place sur la piste. Lui-même était, en fait, un assez bon danseur. Ce n'est pas qu'il s'y était perfectionné, mais sa propre agilité et ses talents martiaux transmis par les nomades ont forgé ce côté artistique de son corps. L'heure n'était néanmoins pas sonnée pour lui de prendre la main d'une donzelle ou d'un damoiseau pour tourner en rond. Une chasse au trésor était plus dans ses cordes, sans parler qu'obtenir un souvenir d'Utopia ne le laissait point indifférent, de facture humaine de surcroît !

    Avant même de sortir concrètement du champ lumineux qui éclairait le centre d'attention de la fête, Oberon se mit à lister les possibles difficultés auxquelles il devra faire face en route : l'emplacement d'un des objets, de possibles pièges – non mortels, on espérera ! – un temps limité du fait des nombreux participants qui pourraient épuiser le stock d'objets… Mais celui qui lui sauta sur le coup, c'était la luminosité. Le conseiller a bien dit "retrouver dans la sombre nuit." Les organisateurs du jeu ont vraiment pensé à tout : si le centre de la ville était aussi bien éclairé que lors d'un groupement d'élémentals de feu, la périphérie était noyée dans la pénombre. Cependant, ce n'était pas un vulgaire jeu de lumière qui pouvait stopper Oberon ; il faut se souvenir que c'est une luciole ambulante depuis sa métamorphose élémentaire, et donc sa capacité à absorber quelques lumières pour les stocker dans ses plaques lui permettrait d'éclairer facilement les alentours. Mais encore, il faut aussi se souvenir qu'il était à Utopia actuellement, la fameuse cité qui empêchait quiconque d'user de sa magie pour abuser des humains, entre autres. Je commence trop à m'habituer à ma magie. Ce qui était en soi une honte pour un militant de sa trempe. Il se contenta alors de sortir sa torche qu'il gardait en stock et la gâcha un petit peu pour ce jeu sans importance.

    Le fils du métal s'enfonça donc dans les veines sombres d'Utopia. Avec la malchance qu'il se coltinait, il ne lui serait guère étonnant de tomber sur des imprévus. La dernière en date était d'être tombée sur son ancien clan de nomades. Ce sera quoi cette fois ? Des trouble-fêtes sortis de l'asile pour mettre des bâtons dans les roues des chercheurs de la paix ? Je ne peux difficilement tomber plus bas. Il laissa donc de côté sa paranoïa pour se concentrer sur le jeu. Son ouïe, du moins ses oreilles métalliques, vibra au moindre pas résonnant dans les environs, repérant alors les autres chasseurs. Rien ne les empêchait de se jeter à la gueule, mais vu la gaieté de la cérémonie, il doutait que c'était autorisé. Puis il n'avait pas que ça à faire de se battre pour de simples butins. Au lieu d'aller alors à leur rencontre, Oberon tourna ses pas vers une toute autre direction. La majorité des participants se jetteront sur les lots les plus proches, pour être sûr d'acquérir leur gain. D'autres jetteront plutôt leur dévolu sur les plus éloignés, sous prétexte qu'ils auront peu d'adversaires à s'embarrasser. Enfin, les plus impulsifs iront progressivement d'emplacement à emplacement jusqu'à tomber sur l'objet convoité. Oberon faisait parti de la seconde catégorie, abandonnant très facilement la première et s'éloignant de la troisième tant qu'il n'était pas dans une mauvaise passe.

    Il se força alors à accourir un peu, les ténèbres élisant domicile au fur et à mesure de son avancé, sans grande surprise. Trouver une fiole violette ou une plume de paon, cela n'allait pas être une partie de plaisir dans une plus grande ville, surtout qu'il ignorait lequel d'entre eux lui rapportera un gain plus alléchant. Enfin, dans tous les cas, il se contentera déjà assez bien du sentiment victorieux, ceci lui faisant cruellement défaut depuis un petit bout de temps. Surtout qu'en ce moment même, il semblait en pleine compétition avec un autre humain, qui furetait dans les alentours où ses pas le traînèrent. Ils croisèrent plusieurs fois leur regard, l'un faisant clairement comprendre à l'autre – et vice-versa – qu'il sera le premier à mettre la main sur l'objet qui pouvait se trouver par ici. Bien qu'Oberon trouva leur attitude assez enfantine, il n'y avait pas de mal à corser la partie.

    Et justement, la convoitise leur fit les yeux doux juste là, sous leurs yeux, entre deux barils mais un léger éclairage projeta l'ombre de la plume sur la façade. Un bref échange de défi et les deux compères se jetèrent le plus prestement possible sur l'objet. Oberon en sortit gagnant de justesse. Essoufflé, l'humain qui l'avait silencieusement défié lui fit un hochement de tête, avouant sa défaite sur un timide sourire. Pour si peu, j'aurai cru qu'il faisait parti de ma tribu d'antan. Nombreuses étaient les occasions où les jeunots jouaient à "qui rapportera ce joli truc qui brille là le premier ?". Ce soir, c'était lui qui rapportera ce joli truc qui ne brillait néanmoins pas.

    Puisque c'était le gain en question qui illuminait ses prunelles grisées. A peine eut-il échangé la plume de paon contre son dû que l'humaine en charge de cette besogne lui assura qu'il trouvera certainement une excellente utilité à cet objet. Il avait suffi à Oberon une brève utilisation pour comprendre que ce sera bien le cas. Il n'était en plus pas le seul à être content sur l'instant ; à part les autres gagnants, le roi Mikaïl lui-même termina tout juste son discours et la population entra dans une jovialité collective. Les dires d'autrefois étaient donc justifiés : Utopia était bel et bien une chouette cité, même pour un non-humain tel que lui.



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    Lun 06 Oct 2014, 22:31



    Une fois de plus, ils devaient traverser le désert… Pour passer des vertes forêts du rocher au clair de lune à la cité des humains, il leur fallait marcher des jours à travers ces étendues de dunes à pertes de vue. Abel n’aimait pas ce climat. Il ne pouvait pas revêtir sa forme animale, car elle lui était très désagréable, et la pauvre Alia peinait à suivre lorsque le soleil s’élevait dans le ciel. Sa langue pendait et sa respiration était haletante. Elle avait du mal à réguler sa température corporelle, et la chaleur étouffante qui régnait dans le désert était encore plus dangereuse pour elle que pour ses compagnons. Heureusement, Abel veillait à leur importer des haltes régulières durant lesquelles Amarel les enfermaient dans un amas de lianes et de branches, leur créant un cocon protecteur qui leur apportait une ombre rafraîchissante. Le bélua en profitait alors pour créer quelques fruits juteux qui, associés aux grandes quantités d’eux qu’ils transportaient, leur permettaient de se désaltérer convenablement. La panthère à plaques, après avoir bu à grandes gorgées tout ce que le fils de Phoebe avait pu lui donner, s’était allongé sur le sol, tâchant de faire le moins de mouvements possible pour retrouver une température normale. La traversée était décidément éprouvante... Une main amicale vint se poser sur sa tête avant de courir le long de sa nuque et de son dos dans une caresse revigorante.
    « Courage ma belle, encore une journée et nous y serons. »
    Alors que les journées étaient étouffantes, lorsque le soleil se cachait c’était une toute autre histoire et la température chutait rapidement à la nuit tombée. Abel prenait alors sa forme animale et les deux panthères entouraient leurs amis, dormant tous les uns contre les autres sous leurs couvertures pour partager le peu de chaleur dont ils disposaient.

    Le bélua se souvenait de la première fois qu’il s’était retrouvé au beau milieu de ce désert. Cela s’était produit à l’époque où il venait de découvrir son esprit animal, et même si sa mère lui avait toujours dit que cela risquait de se produire un jour, il n’en avait pas plus été capable de contrôler ses actes. Pire encore, il n’avait eu aucun souvenir de ce qui avait bien pu se produire, mais il s’était retrouvé à côté d’une grande pierre, perdu au beau milieu du désert. Il n’avait eu aucune idée de pourquoi son totem avait pu le conduire jusque-là ni ce qui l’avait attiré si loin du rocher au clair de lune, mais ce jour-là, sans la bonté d’une jeune humaine qu’il avait miraculeusement croisé, il serait sans doute mort…
    Mais le temps avait passé, et à présent, même si elle demandait un petit peu d’organisation et quelques jours un petit peu rudes, la traversée de ces étendues de sable n’étaient plus un si grand danger, grâce aux lierres protectrices de la dryade.
    Abel avait eu vent de la volonté du roi humain de redorer le blason de la cité d’Utopia, pour redonner courage à ses habitants en ces temps difficiles. Le marché de Dhitys était du même acabit, et ses amies avaient insisté pour qu’ils se rendent partout où le rapprochement entre les peuples était de mise. Amarel savait qu’Abel en avait besoin. Elle avait vu une lueur sombre dans les yeux de son ami, quelque chose s’était brisé dans sa conception du monde quand une coalition avait tenté de s’en prendre aux béluas, à Alia, à Saphir, à elle… Elle l’avait vu dans son regard quand ils s’étaient tous retrouvés à Dhitys. Le soulagement avait été de loin l’émotion dominante, mais n’avait su éclipser la colère qu’il avait alors ressentie. Son instinct de préservation était fort, parfois plus fort que sa raison, et Amarel voulait lui rappeler que l’amitié entre les peuples était toujours possible, au-delà de leurs différences et des actes qu’ils avaient pu commettre en ces temps troublés.
    « Allez, il faut avancer tant qu’il fait jour. Dans quelques heures nous n’aurons plus le soleil comme point de repère et serons obligés de nous arrêter à nouveau. »
    Saphir semblait soucieuse. Elle n’avait pas dit un mot de la journée. La banshee n’était pas d’un naturel très bavard, mais là c’était différent. Abel savait pertinemment pourquoi. Lui aussi se surprenait parfois à chercher des yeux une grande pyramide, s’attendant à la voir à chaque fois qu’il atteignait le sommet d’une dune. Cet endroit était pour son amie l’allégorie d’un passé douloureux, qu’elle aurait voulu garder enfoui en elle. Alors qu’ils reprenaient la route, le bélua effleura doucement le bras de la banshee en posant sur elle un regard chargé de compassion. Saphir hocha doucement la tête, avant de suivre Amarel qui venait d’ouvrir leur cocon de protection, récupérant les branches et les lianes pour entourer son corps.

    Il leur fallut une journée de plus pour arriver enfin à Utopia à la tombée de la nuit. La cité était telle une oasis géante au beau milieu du sable, protégée par son bouclier qui en faisait un havre luxuriant qui surprenait le bélua à chaque fois qu’il y allait. Alors qu’ils approchaient de la capitale humaine, Abel sentit son totem se retirer en lui pour se tapir dans son cœur et un calme assez oppressant se mit à régner dans son esprit. Amarel ajusta les lianes qui entouraient son corps, car elle ne pourrait plus les contrôler et devait donc veiller à ce qu’elles tiennent d’elle-même pour éviter de se retrouver dans une position compromettante au beau milieu d’une rue, tandis que Saphir, rassurée d’atteindre enfin leur objectif, marchait à quelques mètres devant eux, talonnée par Alia dont la satisfaction était de plus en plus palpable à mesure qu’elle glissait d’ombre en ombre pour profiter de la fraîcheur ambiante. Comme cela avait été annoncé, il semblait que la ville soit en fête au vue des banderoles qui ornaient les allées et de la musique que l’on entendait.  Saphir fit un petit sourire en voyant que la joie régnait dans le cœur des hommes. Ils avaient bien besoin de profiter de tels moments pour se remettre de la période dont ils sortaient à peine. Abel vit des gens danser non loin d’eux, mais la seule joie qui comptait à ses yeux était celle qu’il pourrait voir dans les yeux de ses amies, de celles qui avaient survécu à la folie de ceux qui virevoltaient à présent sur un rythme effréné en tâchant d’oublier les crimes qu’ils avaient commis.

    Alors qu’ils s’avançaient dans les ruelles, les compagnons arrivèrent sur la place principale où une estrade avait été installée, sans doute pour que le roi des humains puissent y prononcer quelques mots plus tard. A cet instant, c’était un de ses conseillers qui avait pris la place, lançant ce qui semblait être une chasse aux objets. Abel regarda Amarel, puis Saphir, qui posaient sur lui un regard insistant.
    « Ce sera amusant ! On peut essayer, non ? »
    Le bélua les fixa un instant avant de se laisser tenter. Ils s’approchèrent alors des maquettes représentant les objets à trouver et mémorisèrent ce qu’ils avaient sous les yeux. Une plume de paon et une fiole étrange… Abel fit un petit sourire. Ils se dirigèrent alors vers les ruelles, qui n’étaient plus éclairées, et se mirent à chercher quelque chose qui pourrait ressembler à ce qu’ils avaient vu. Ils s’enfonçaient peu à peu, errant sans vraiment savoir où ils allaient pour essayer de couvrir une large partie de la cité. Le bélua en tarda pas à décrocher une torche qui ornait l’un des murs de la cité, se rendant compte que la tâche allait être plus dure que prévue.
    « Je ne sais pas si c’est une très bonne idée d’envoyer des gens dans les rues à cette heure-ci. Si j’étais un bandit, c’est tout ce dont il me faudrait pour tendre une embuscade aux curieux… »
    Malheureusement, Amarel avait raison, et ils ne tardèrent pas à descendre le long d’une ruelle inquiétante qui se révêla être un piège.
    Alors qu’ils avaient franchi un angle, Abel entendit des bruits de pas derrière lui et fit volte-face pour voir deux hommes assez robustes leur interdire toute retraite. Devant eux, même scénario avec trois hommes de plus. La dryade eut pour réflexe de tenter de déployer ses lianes, avant de se souvenir que ses pouvoirs étaient inefficaces ici. Abel sonda son cœur à la recherche de son totem, sans parvenir à le trouver. Le bélua tendit la torche à Saphir avant de sortir le bâton qu’il portait toujours à la ceinture pour l’empoigner fermement. Il n’avait pas l’habitude de s’en servir, lui préférant ses griffes et ses crocs quand il se trouvait dans une situation difficile. Abel vit que son bâton de bois arracha un petit rire à ses adversaires. Il chercha des yeux Alia, qu’il ne trouva pas. La situation était assez problématique.
    « Qu’est-ce que tu comptes faire avec ton bout de bois ? Tu veux faire quelques passes avec moi ? »
    Le bandit sortit un long sabre de son fourreau dans un bruit caractéristique glacial. Le bélua avait beau savoir qu’il l’avait gardé pour cet instant de manière à prendre un ascendant psychologique, ce son était toujours déstabilisant, et dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, il fallait bien admettre qu’il se demandait comment ils allaient pouvoir s’en sortir.
    Heureusement, la solution ne tarda pas à se manifester depuis les ombres. Tel happé par un prédateur invisible, l’un des bandits hurla en tombant, rapidement traîné hors de portée de la lueur de la torche de Saphir. Ses cris retentirent l’espace d’un instant avant de cesser brutalement. Le deuxième bandit qui gardait la sortie de l’allée subit le même sort quelques secondes plus tard, et un feulement terrifiant retentit dans la nuit avant que le silence ne retombe.

    Abel profita de la peur de ses adversaires pour se lancer vers celui qui l’avait menacé et, avant que celui-ci ne puisse réagir, il l’envoya au sol d’un coup sec. Surpris par la violence de l’impact, le bandit essaya de se releva maladroitement pour se retrouver bientôt fixé par deux yeux jaunes sortis de nulle part. Un grognement sourd s’échappa de la gueule d’Alia et emporta avec lui ce qui restait aux bandits de courage. Pris de panique, ils s’enfuirent en courant, poursuivis sur quelques mètres par la panthère, avant que celle-ci ne revienne vers ses compagnons avec un air triomphal, visiblement satisfaite d’avoir mis en fuite leurs agresseurs. Abel et ses amis l’accueillirent à grand renfort de caresses et de compliments, ce qu’elle sembla apprécier, avant qu’ils ne se remettent de leurs émotions.
    « On devrait retourner vers le centre. Ce sera plus sûr. »
    « Oui, mais avant tout, j’ai une dernière petit chose à confier à notre héroïne… »
    Le groupe se retrouva rapidement sur l’allée menant à la place. Ils pressèrent le pas en entendant la voix de Mikhail, qui semblait avoir commencé son discours. Alia s’élança pour les suivre, tenant fièrement dans sa gueule une petite fiole violette.


    Spoiler:
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    Miles Köerta
    ~ Orisha ~ Niveau III ~

    ~ Orisha ~ Niveau III ~
    ◈ Parchemins usagés : 1157
    ◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
    ◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
    Miles Köerta
    Mar 14 Oct 2014, 01:10

    LDM – Utopia, le renouveau
    In the night -
    « Are you ready »

    La curiosité que je pouvais ressentir à l’approche d’une terre inconnue aurait dû me faire l’effet dont j’étais habituellement coutumier: désir inexplicable d’explorer les dangers, de foncer tête baissée à la découverte de trésors et d’histoires encore inconnus de mes connaissances. Pourtant, à la vue de ces longues et interminables dunes arides, je ne percevais pas le moins du monde cet envie de sauter les deux pieds vers l’inexploré. Une longue marche m’attendait, sous la chaleur du soleil avec, en prime, le sable brûlant qui s’infiltrerait entre mes orteils. Me penchant vers la route, qui continuait en contrebas, j’exhalais un profond soupir, déjà las d’une route que je n’avais point engagée. L’idée de faire demi-tour m’alléchait, mais je n’étais pas prêt de repartir pour faire tout le chemin inverse que je venais de traverser. Tout ce temps passé serait définitivement perdu. Alors il ne me restait plus qu’une seule solution. Avec l’eau contenue dans ma gourde, j’humidifiais légèrement l’étoffe de tissu qui me servait de foulard avant de me le passer autour du cou, puis de le remonter sur mon visage; ainsi paré, j’aurais au moins le soulagement de me sentir quelque peu rafraîchi. Le reste de l’eau, je le garderais pour la marche qui m’attendait à travers ce paysage désertique. M’étirant une dernière fois, comptant les heures qui me restaient à passer dans les profondeurs de ce désert, je m’engageais finalement sur la route de sables, les grains roulant sous la plante de mes pieds.

    En voyant les grandes portes de la ville apparaître, c’est à peine si je ne voulais pas laisser libre court à mon soulagement. Enfin! Les zones d’ombres s’étaient faites si rares que j’avais dû marcher, durant toutes ces heures éreintantes et brûlantes, sous les agressions du soleil et le poids de la chaleur. De plus, l’eau commençait d’ailleurs à me manquer, mais par chance, j’arrivais finalement aux portes de la cité humaine. Étrangement, malgré que la ville se situe en plein cœur d’une région aride et sèche, l’intérieur de ce domaine respirait la fraîcheur. La végétation ne semblait pas avoir de difficulté à s’établir et une eau, pure et vierge par sa translucidité, coulait des fontaines. Aller savoir comment les Humains étaient parvenus à accomplir pareil phénomène, mais il fallait l’avouer, sous les yeux d’argent des lunes, le résultat pouvait laisser en admiration n’importe quel individu ayant un tant soit peu d’intérêt.

    Suivant les chemins serpentins des ruelles, je laissais mon regard vagabonder ici et là, sur les structures, sur l’architecture locale, sans oublier le but premier de ma venue sur le continent. D’ailleurs, en parlant de cet objectif, je crois avoir trouvé l’échoppe dont il devait être le propriétaire. M’approchant de la porte, je frappais trois coups avant que l’entrée ne s’ouvre, sans un bruit. Masquant mon air fatigué sous un grand sourire jovial, je me présentais rapidement tout en informant l’homme du but de ma présence. Durant quelques secondes, il semblait ne pas comprendre, jusqu’à ce qu’il s’exclame:

    « Ah! Ardwick! »

    J’hochais de la tête tout en enfonçant ma main dans mon sac. J’avais espéré que ce soit le bon monsieur. Après cette épuisante journée, je n’avais aucune envie de jouer au chat et à la souris partout à travers la ville. En plus, étais-je obligé de préciser que j’étais passablement énervé? Tout ce chemin, cette traversée de la mer plus ou moins gâchée à cause d’une pipelette qui m’avait tenu de compagne de voyage, ce désert infernal dans lequel j’avais cru cuire sur place, ma tête avait besoin d’une bonne nuit de sommeil. La prochaine fois qu’Ardwick me demandera comme service d’aller lui porter une missive, je lui dirais que les Dieux ne lui ont pas offert des jambes pour ne rien faire avec. Si cela le chiffonnait tant de savoir comment allaient ces bons vieux camarades, pourquoi ne pas y aller en personne, au lieu d’envoyer son coursier? Enfin, m’énerver sur lui ne m’avancerait pas à grand-chose à présent. J’y étais, alors autant finir le boulot ingrat et repartir après.

    « Oui. Vous êtes bien Monsieur Friska?

    - Lui-même. Qu’est-ce qu’il me veut, ce bon vieux rat de bibliothèque? »

    Une étape de faite. Maintenant, il ne me restait plus qu’à livrer la marchandise.

    « Ravi de vous rencontrer. Comme je vous le disais, je travaille avec Ardwick et il m’a envoyé sur le continent pour vous faire part de cette missive. »

    L’objet en question en main, je retirais cette dernière de ma besace pour lui tendre le parchemin. L’homme, qui répondait au nom de Friska, prit la lettre et retira le fil qui la maintenait en un long cylindre. Il lut rapidement les quelques lignes présentes sur le papier, me jetant plusieurs œillades, avant d’opiner du bonnet.

    « Toujours aussi plaisant à ce que je vois. Oui, je crois bien avoir ce qu’il recherche. Attends-moi là. »

    ❝…❞


    La course achevée, Friska salué, je repris mon chemin, mon regard se portant sur les différentes banderoles qui décoraient les bâtisses de la cité. La ville était en fièvre pour célébrer je ne sais quelle fête. De ma position, je pouvais aisément entendre le son des instruments qui encourageaient les gens à rentrer dans la fête. Pourtant, une espèce d’ambiance sombre et morne entourait les individus que je croisais. Malgré toutes ces bonnes intentions mises en place pour soigner l’apparence de la ville, l’air et l’entrain des citoyens, aussi enthousiasmés qu’au cours de funérailles, ternissaient de beaucoup le tableau, supposé exprimer la joie et le bon vivre, une vie sans soucis. Même sans connaître tous les détails de l’affaire, j’étais quand même en mesure de savoir la cause de leur teint si morne. Enfin bref, si je parlais de malheurs, les festivités étaient là pour les éloigner, et même si ce n’était pas la généralité, j’étais capable d’écouter les quelques rires et les pas de danse effrénés qui accompagnaient la musique. C’était une ambiance que je n’avais pas revu depuis un certain temps, et l’idée de me joindre à la fête me traversa brièvement l’esprit. Pourquoi pas? Ça me changera les idées.

    Arrivé sur la place, je pus constater que l’ambiance en avait entraîné plus que ce que je croyais. Des gens dansaient, sautillaient et se laissaient tournoyer au rythme de la chanson. Ils se galvanisaient dans la musique, sautant dans la nuit, emportant même les enfants dans leur gigue folle. Malgré mon humeur plutôt morose, je ne pus m’empêcher de sourire à cette vision. Il fallait oublier le passé et se concentrer sur le présent. Ces gens l’avaient bien compris. Cependant, au moment où la fête battait son plein, la musique cessa brusquement et une annonce fut lancée à l’auditoire. Des jeux Humaniques et une chasse aux trésors. Ça pourrait être sympa.  Puis après son discours, les instruments reprirent leur rythme et les jeunes gens repartirent à leur danse. Pour ma part, mon regard se porta vers les maquettes, dont il était question pour retrouver les items cachés, avant de m’y diriger d’un pas qui laissait croire à mon intérêt sur l’activité. Je me penchais sur le travail minutieux de l’artiste, créateur de ces croquis, examinant chacun des objets avec plus ou moins de curiosité. Je sentais un regard posé sur mes épaules et je me retournais lentement derrière moi. Je vis un petit garçon, pas plus haut que huit ans, qui avait aussitôt détourné les yeux lorsqu’il avait compris que je l’avais remarqué. Forçant un sourire à la place d’un air fatigué, je me tournais complètement vers lui, me penchant à mi-hauteur pour bien être vis-à-vis de ces deux yeux.

    « Eh, tu voudrais faire la chasse aux trésors avec moi? »

    D’abord il ne dit rien, mais acquiesça par la suite, avec un petit hochement de la tête. J’obtempérais de la même façon, attrapant l’une des torches que les organisateurs de l’activité nous offraient. Ma vision d’aigle pouvait bien être utile pour les objets de longue distance, mais contre la noirceur, j’étais impuissant. M’assurant que le garçon me suivait bien, je me mis en marche.

    Il n’était pas très loquace, le petit, mais je ne m’en plaignais pas. Je connaissais son nom au moins – Thélion – mais sinon, il n’a rien voulu me dire de plus. Cela dit, je ne m’en préoccupais pas. Le calme qui se répandait autour de nous, de plus en plus que nous nous éloignions de la fête, me faisait un bien fou. Mon crâne s’en voyait grandement satisfait également. Mais mes pieds, aïe, auraient sûrement préféré que je ne commence jamais ce jeu. Je poussais un soupir, tentant une nouvelle approche vers mon nouveau compagnon. Il me répondit vaguement qu’il connaissait la ville, quelques places ici et là, mais sans plus. Il me révéla enfin qu’il n’était pas du coin, justement, et que lui et ses parents étaient spécialement venus pour ce bal, organisé par le roi.

    « Histoire de faire une pause et d’oublier tout ce qui s’est passé », chuchota-t-il de sa voix faible et légèrement nasillarde, comme s’il avait la grippe.

    « Ça va?

    - Allergie… »

    Je n’essayais pas d’aller plus loin, voyant bien qu’il n’était pas habitué pour la conversation. Du coup, je m’afférais à concentrer toute son attention sur la chasse aux trésors. Plus les minutes s’écoulaient, plus sa langue se déliait finalement. Il souriait à certaines de nos mésaventures, comme la fois où j’avais accidentellement écrasé la queue d’un chat de gouttière et que celui-ci ne s’était pas gêné pour rentrer ses griffes dans ma chair ou bien celle où une nuée de papillons s’étaient attaquée à ma torche, attirée par les rayons de lumières dégagés par cette dernière. Malgré cela, il restait encore réservé sur certains sujets, mais le jeu l’amusait avec vraisemblance et ça me faisait bien plaisir de savoir ça.

    Ce n’est pas tout, mais nous n’avions encore rien trouvé qui ressemblait aux maquettes de tout à l’heure. Aurions-nous pris un mauvais chemin? Où avions-nous mal regardé les endroits de nos précédentes recherches? Je ne savais pas trop, mais la fatigue commençait à s’installer de plus en plus dans mes muscles – et surtout dans mes jambes.

    « Est-ce que tu vas bien, toi? »

    Un simple « Hum, hum… » fut la seule réaction de ma part, tandis que je traînais mes jambes derrière moi, épuisé.

    « Tu es sûr? On dirait un zombie…

    - Très sûr. Je suis juste un peu fatigué. J’ai fait un long voyage aujourd’hui. »

    - Ah oui? Et tu viens d’où? »

    Je lui répondis d’une voix rapide, sans aller plus loin dans les détails moi aussi. Mais le simple fait d’entendre le mot Continent dévasté, l’emplit d’un intérêt que j’avais de la difficulté à trouver la source. Il se mit aussitôt à me poser d’innombrables questions à propos du continent, de ma ville natale, etc. Autant de mots qui sortaient de sa bouche m’étourdissaient, et pourtant je lui répondais du plus honnêtement que je pouvais. Je compris bien rapidement le pourquoi de tout son enthousiasme. Il paraît qu’il n’avait jamais voyagé plus loin que le désert et la ville de Stenfek.

    « J’ai toujours voulu voyagé. Passer ma vie sur la route, c’est comme ça que je me vois quand je serais grand, affrontant les caprices du temps et les gros chiens sauvages des forêts. T’en as souvent combattu, toi, des gros chiens sauvages? »

    Autant lui dire tout de suite, que je n’étais pas du tout ce genre de personne, partant dans une aventure sans songer à savoir si je reviendrais. Il parut un peu déçu, se demandant sûrement pourquoi je semblais si peu atteint par cette perspective du nouveau. J’haussais les épaules, non sans afficher un petit sourire en coin. Mais soudainement, mon expression se changea lorsque je vis, à un petit stand, une jeune femme. Assise derrière son comptoir, elle semblait surveiller le flacon qui trônait devant elle.

    « Un flacon? J’ai l’impression d’en avoir vu une dans les maquettes… »

    Tiens, j’avais exactement eu la même pensée que lui. Nous nous regardâmes avant de poser notre regard sur la femme et de nous en approcher. À notre arrivée, elle sourit, écartant ses bras avant de nous offrir un petit défi: elle cacherait le flacon en-dessous d’un verre opaque et nous devrions trouver lequel contenait le flacon. J’observais Thélion, m’avançais avant d’accepter le défi. Elle se mit à l’œuvre, ses doigts faisant glisser avec une dextérité sans pareille les trois verres. Mes yeux ne lâchaient plus les verres, autant que les mains agiles de la demoiselle. Puis elle s’arrêta brusquement, et me demanda lequel je choisissais. Un sourire s’ébaucha sur mes lèvres, alors que je posais mes mains sur le comptoir et que je m’approchais de la jeune femme.

    « Aucun des trois. Il n’est déjà plus là.

    Ses sourcils se froncèrent. Je me demandais si… Ah! Eh bien oui! Brusquement, elle me repoussa de la table et tourna un à un les trois verres. Finalement, elle s’arrêta complètement, médusée, lorsqu’elle comprit ce qui venait de se passer.

    « Demoiselle, le flacon se trouve sous le verre de gauche, dis-je en pointant la fiole qui se dressait fièrement sur la table, déshabillée du verre qui l’avait pourtant si bien recouvert…

    Lui souriant avec malice, j’attrapais le flacon et me retournais vers Thélion, qui avait la bouche ouverte. Il me demanda comment j’avais fait.

    « Erreur de débutant: douter.

    Et sur ce, nous retournions vers la place. Là-bas, nous troquions notre fiole contre une besace magique. J’allais l’offrir à Thélion, mais ce dernier refusa, prétextant que j’en aurais sûrement plus besoin que lui à l’heure actuelle. Je lui souris avant de passer ma main dans ses cheveux et les ébouriffer vigoureusement.

    « Tu sais, je n’ai pas besoin de voyager à travers le monde pour faire une aventure. Ma vie en est une à elle toute seule et crois-moi, c’est amplement suffisant. »

    Nous nous échangeâmes un regard, jusqu’à ce qu’un énorme sourire fende les lèvres du petit garçon.

    « Oui, c’est comme les trésors. Ils ne sont pas tous faits d’or.

    - Exactement. »

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    LDM sept/oct. - Utopia, le renouveau Signat16
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    Mer 15 Oct 2014, 23:46

    Utopia


    - Je ne vois vraiment pas ce qu’on vient foutre encore ici… On a déjà tout…
    Emivia releva la tête ainsi que le regard et haussa un sourcil de surprise.
    - Comment est ce possible ?
    - Les joyeusetés de la magie ma chère… Les joyeusetés de la magie…
    - Tu insinues que notre action n’a eu aucun effet ?
    - Sur la pierre aucun, il semblerait… Mais les personnes à six pieds sous terre y sont normalement restées…
    - Mmmh. Mais ils étaient déjà morts. Du moins, par le passé.
    - Malheureusement oui. Pour la plupart.
    - Rha ! Ce que ça peut me gonfler !
    L’homme aux cheveux de sang éclata de rire.
    - Voyons très chère. Point besoin de s’énerver de la sorte…
    La brunette appuya le bout de son doigt sur le torse de ce dernier.
    - Et si je te collai une baffe ? Là, tout de suite ?
    L’homme se tut un instant.
    - Certes. Je savais que tu t’énerverais.
    - Et je sais pertinemment que tu l’as fait exprès.
    - Quoi donc ?
    - Me faire venir ici, encore une fois… Qu’est ce qu’on vient y faire ?
    - J’aimerai récupérer un objet… Et tu vas aller le chercher pour moi.
    - Alors làààà… Hors de question ! Tu m’as prise pour ta boniche ou quoi ?! Dém*rde-toi !
    - Emi…
    - Je ne veux rien savoir.
    - Emi !
    La demoiselle osa un regard sur l’homme.
    - Je t’apprendrai quelque chose en retour…
    - Pas intéressée…
    - Ok *soupir* Je ferais ce que tu veux pendant une semaine…
    - Un mois !
    - Tu exagères là !
    - Un mois ou rien du tout !
    - Ok…

    Emivia était bien plus que satisfaite. De plus, rien ne garantissait qu’elle ne garde point précieusement le dit objet une fois trouvé. Ils avancèrent donc jusqu’aux portes de la cité puis y entrèrent tranquillement. Les deux sorciers avaient tiré sur leur tête respective leur capuche. Erigan portait devant lui une lanterne et éclairait le chemin. Le silence entre les deux jeunes gens commençait à peser à la demoiselle qui s’empressa d’y mettre un terme.
    - Et tu ne m’as pas dit… Quel est ce précieux objet ?
    - Tu le sauras en temps voulu…
    - Pratique…
    Un nouveau silence.
    - Et… ?
    - Tu ne pourrais pas te taire cinq minutes…
    - Non. Je m’emmerde sinon. Et quand je m’emmerde, ça m’énerve.
    - Tu n’as qu’à observer le paysage…
    - Haha… Vraiment trop drôle…
    L’homme la toisa de la tête aux pieds. La pénombre qui les entourait ne permettait en aucun cas d’admirer le paysage. Cependant au loin, ils pouvaient apercevoir des lumières assez vives.
    - Nous somme bientôt arrivé. Ta curiosité sera pleinement comblée, demoiselle.
    - Mouais…
    Emivia fixa le lieu éclairé et fronça les sourcils. « Je le sens pas son histoire… ». Des bruits, des voix, des rires commencèrent à arriver à leurs oreilles.
    - Ils fêtent quelque chose ?
    - Visiblement…
    - Et on se joint à leur fête ?
    - Effectivement.
    - C’était ça, ton idée ?
    - Que veux-tu dire ?
    - Tu as envie qu’on fasse un nouveau massacre ?
    - Non. Je te l’ai dit. J’ai besoin de quelque chose.
    Emivia s’arrêta net et haussa d’un ton.
    - Bon et bien, je veux savoir maintenant !
    - Je veux une besace.
    - Une… Pourquoi ne pas te l’acheter dans ce cas ? Pourquoi venir ici ?
    - Parce que celle-ci est spéciale.
    La sorcière fronça à nouveau les sourcils, vraiment rageuse.
    - Elle a intérêt à valoir le coup !
    - Je n’aurai jamais accepté ta proposition dans le cas contraire.
    - Et pourquoi est ce moi qui dois aller te la chercher ?
    - Tu comprendras…

    Continuant leur avancée, ils pénétrèrent dans le lieu illuminé, s’approchant peu à peu de la foule. Emivia baissait la tête mais redressait le regard de temps à autre, observant les gens. Elle grimaça de dégout. « Quelle bande d’incapables… ». Une envie de carnage s’empara d’elle. Erigan posa une main ferme sur son épaule et vint murmurer à son oreille.
    - Tu vois l’homme, là bas, sur l’estrade. C’est le Roi Mikaïl.
    La demoiselle grimaça à nouveau. « Roi de pacotille d’un peuple de pacotille… Avachi comme une loque… Il représente bien son peuple… ». La jeune femme n’y allait pas de mains mortes par la pensée. L’idée d’avoir en face d’elle le plus grand seigneur du peuple qu’elle avait en horreur, qu’elle détestait, pour qui elle vouait une haine sans limites, lui donna d’autant plus envie de semer la destruction. Elle n’en fit pourtant rien, ses pensées cachées derrière son sort Pokerface. Un homme se leva sur l’estrade et fit stopper la musique afin de passer son annonce. La brunette tendit une oreille. Il parla d’objets de collection. « Mmmh… ». La musique reprit aussitôt et les gens s’éparpillèrent. Emivia se dirigea tout d’abord au stand où étaient entreposées les maquettes. Elle les examina sous toutes les coutures avant de prendre la première rue à sa portée. Erigan éclairait toujours le chemin.
    - Bon alors, pourquoi avais-tu tant besoin de moi ?
    - A deux, on reste plus fort.
    - Ne me dis pas que…
    - Que ?
    - Hahaha ! Tu as peur ?!
    - Non.
    - Ooooh si !
    - Cesse tes gamineries.
    Elle bomba le torse avec fierté et fit un grand sourire.
    - Aurais-je dépassé le Maître ?
    - Cela fait bien longtemps même.
    Le sourire de la jeune femme se fit saillant. L’entendre ainsi avouer d’une certaine manière sa faiblesse était une victoire pour elle. Et, elle ne se priva pas pour se pavaner gaiement à côté de lui, le rendant un peu plus nerveux.
    - Je vais me fâcher.
    - Mmmh, j’aimerai tellement voir ça.

    L’homme grommela une chose incompréhensible et accéléra l’allure. Au détour de la rue suivante, un espèce de cri de guerre retentit suivi d’un son d’entrechoc de lames. Ils purent apercevoir une fraction de seconde un petit éclair puis le silence absolu. Le sorcier reprit la marche dans cette direction puis s’arrêta devant une trainée de sang. Il mit un genou à terre et glissa son index dans le liquide encore chaud.
    - Qu’est ce que c’était ?
    - Je ne sais pas. On aurait dit…
    Le même cri retentit, des pas s’approchèrent d’eux puis une lame fendit l’air. Un lourd bruit de métal raisonna dans la rue sombre. Emivia avait paré la lame de l’intrus de son katana, lame qui se trouvait à quelques petits centimètres de la tête de son acolyte. Elle fit redresser l’épée puis la repoussa avec l’aide de la télékinésie. Elle souleva par la pensée du même temps la lampe et la dirigea en l’air, éclairant plus aisément le lieu. Un homme au teint palot se tenait là, son arme à la main, le visage rempli de haine. La sorcière fit un sourire en coin.
    - Qui es-tu ?!
    - Tu vas mourir.
    - Toi d’abord.
    Sans aucune pitié, elle usa de son Impera Dolor et lui infligea la pire des douleurs dans le poumon gauche, forçant l’homme à se tenir le côté. Il lâcha un cri puis grimaça de colère. Emivia ne comptait pas lui laisser la moindre chance. De son lux ténébris metum, elle joua de ses peurs, en matérialisant même la plus cruelle de toutes. L’individu tomba à genou, tête entre les mains. Partie d’anatomie qu’il ne garda point longtemps. La demoiselle, sans le moindre remord, lui trancha la tête qui roula au sol puis elle rengaina tranquillement son arme avant de le fouille rapidement.
    - Mmmh, quel fou…
    Il n’avait rien d’exceptionnel dans ses poches. « Oh mais que vois je…  Boh, c’est tout ?». Quelques petites pièces, rien qui en valait la peine. Elle se redressa et soupira doucement.
    - Bon on doit trouver la fiole si j’ai bien tout compris.
    - Exact.
    Ils poursuivirent donc les recherches, tombant nez à nez avec un couple qui cherchait visiblement la même chose. L’homme semblait fouiller dans les poubelles tandis que la femme s’exaspérait de ne rien dénicher.
    - ça y est, je l’ai !
    L’homme se redressa et éclaira en direction du duo puis sa femme.
    - Viens chérie, on va chercher notre lot.
    La dame n’eut point le temps de répondre qu’Emivia usa de sa télékinésie sur la fiole, la faisant venir à elle.
    - Navrée mais, ce lot est à moi !
    - Hey ! Voleuse ! Rend moi ça !
    Erigan dégaina son épée, souriant de mépris.
    - Non, ne nous faites pas de mal. C’est bon prenez là. Prenez tout !
    L’homme agrippa sa femme par la main et l’attira vers lui, s’éloignant à pas rapide du duo de sorciers. Les deux maléfiques pouvaient alors les entendre s’engueuler de vives voix, elle, le traitant d’incapable, de froussard, de moins que rien et lui, l’enchainant de folle, d’insouciante et d’irresponsable.

    Ils n’en écoutèrent pas plus et se dirigèrent vers la place éclairée. Emivia réclama son gain sans attendre, ne prêtant que peu d’attention aux acclamations environnantes et plaça la besace magique entre ses seins, n’ayant pas d’habit à poches. Ressortant de la ville, Erigan lui demanda son bien.
    - Non.
    - Comment ça non ? On avait un marché.
    - Il ne tient plus.
    - Emi…
    - J’ai dit non.
    - Emi !
    L’aura maléfique de la demoiselle l’enveloppa et elle souleva le sable alentours qu’elle envoya en pleine tête de son acolyte.
    - Arrête ! Bordel ! Donne la moi !
    - Je vais te tuer si tu continues !
    - Rha p*tain de bordel de m*rde!
    L’homme fut obligé de céder après plusieurs minutes de palabres inutiles sous la menace en grinçant des dents.
    - Tu n’es qu’une garce.
    - Merci.
    Le sorcier grommela.
    - Tu m’as appris qu’il ne fallait faire confiance à personne…
    - Il y a des limites… Un marché est un marché…
    - Pas pour un sorcier.
    - … C’est… Exact.
    Peu de temps plus tard, elle lui tendit une bourse d’or ainsi que son sac à dos vide et lui indiqua qu’il aurait tout le loisir de s’en acheter une dans la prochaine ville, le faisant un peu plus grincer des dents. Sa toute première victoire sur le sorcier, elle la savourait pleinement et se fit promettre que ce ne serait la dernière. Il avait suffisamment joué avec elle. C’était son tour à présent.


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    Sam 18 Oct 2014, 01:49

      Je m’avançai, pas à pas sur le sable doré, à basse vitesse, les vents chauds me poussant vers l’arrière à chacune de mes progressions vers l’avant. Ma gorge était sèche : au point où mes inspirations furent une source de douleur. Mes jambes avaient de la difficulté à continuer de porter mon corps alourdit par la fatigue qui me gagnait à chaque seconde d’écoulée. La sueur collait mes vêtements sur ma peau et j’étais obligé de plisser les yeux pour y voir à l’avant, malgré la présence de mon foulard rouge entouré autour de mon visage pour me protéger du sable. Quel endroit : il y était si désagréable de s’y promener. De plus, un besoin d’eau envahissait mon esprit, obnubilé par la soif et l’hydratation de mon visage. Mes yeux se posèrent sur la gourde que je tenais dans mes mains. J’arrêtai mon avancée pour prendre une gorgée du liquide qu’elle contenait. Une gorgée, qui fut insuffisante pour abaisser ma soif, mais qui fut la dernière. Il ne restait plus rien, que des petites gouttes qui vinrent s’écraser sur le sol sableux.

      Génial, absolument génial. Je venais d’atteindre le point de non-retour, puisqu’il ne restait plus rien pour me maintenir en vie encore bien longtemps. Je levai les yeux au ciel. J’allai mourir dans ce désert. Sans eau et uniquement une mince ration de nourriture, mes chances de survies s’étaient volatilisées en poussière. Je n’avais plus qu’à attendre que mort s’en suivre, mais je n’étais pas encore prêt à accepter que la mort vienne me chercher. Alors, je continuai de marcher, ignorant la demande en eau que mon corps réclamait. Je n’aurais jamais dû venir ici. J’aurais pu empêcher mes pieds de foulé le sol du désert, mais le mal était déjà fait. Je sais que ce lieu n’est pas à la base fait pour les promenades de santé. Je sais que nombreux intrépides ayant tenté de traverser ces grandes étendues de sable avaient péri par manque de ressource premières. Pourtant, même en sachant cela, j’étais venu ici, pour calmer mon esprit encore chamboulé par ma découverte lors de ma rapide visite sur le continent au matin calme.

      Ma mère avait un nouvel amant. Je frissonnai, uniquement au passage de cette pensée si désagréable qui me donnait une envie de vomir. Elle avait un nouvel amant et maintenant que je n’étais plus là, elle menait sa vie sans que j’aie l’impression qu’elle pense à moi. Parfois, je me demandais ce qui se passait dans sa tête : Se questionnait-elle sur ce que je pouvais faire? Si j’étais blessé ou si j’aillai bien? Je ne croyais pas qu’elle s’en souciait présentement. Non, j’en étais même sûr. À quoi bon penser à un garçon qui lui a causé tant de problème maintenant qu’elle a un compagnon avec qui partager de l’amour. Ainsi, après mon passage dans la cité engloutie, je m’étais empressé de payer mon passage sur un bateau – avec de l’argent volé – et avait immédiatement pris le cap vers le continent naturel. Pour me défouler. Pour que je puisse faire exploser ma colère ailleurs que sur l’amant à ma mère. Mon choix s’était posé sur le désert et je ne faisais qu’en assumer les conséquences.

      Je m’effondrai sur le sol. Je n’avais plus la force de poursuivre ma route, qui ne menait nulle part, mais je voulais survivre. Mon corps n’était simplement pas du même avis que mon esprit. Mes yeux étaient rivés sur un petit caillou et j’esquissai un faible sourire. Peut-être que j’avais eu envie, dès le départ, de me laisser mourir et que c’était ainsi que je m’étais retrouvé dans le désert, avec une gourde actuellement vide et un bout de pain que je n’avais même plus le goût de manger. Je fermai les yeux. J’étais étrangement détendu, pour quelqu’un qui allait bientôt mourir. Je ne ressentais rien : ni la colère qui m’avait envahi à mon départ ni de peur à l’approche de la fin de ma vie. J’étais simplement fatigué. Les yeux clos, je laissai le sommeil venir à moi.

      Un sommeil qui sera éternel. C’était ce que je croyais, mais il ne fut rien des scénarios que j’avais en tête. Si j’aurais accordé une attention toute particulière à mon environnement, j’aurais sans problème pu entendre le son produit par le cheval sur le sable. Mais je n’ai rien fait, car je m’endormis beaucoup trop rapidement pour que je puisse régler cette lacune. Sauf que la cavalière qui guidait l’animal m’a vu et affectée par l’image d’un jeune garçon étendu sur le sable, les yeux fermés, sa première action fut de vérifier que j’étais toujours en vie et après, elle m’embarqua sur sa monture et m’emmena vers la ville – sa ville, qui se nommait Utopia. Elle fit tout ça, sans que mes yeux ou mon corps réagisse à un moment donné.

      Mon réveil se fit sans douceur. À vrai dire, il fut si brutal que, à l’instant où mes yeux s’ouvrirent, je frôlai l’arrêt cardiaque. La première image que mon cerveau enregistra fut le visage souriant d’un enfant. Avec une analyse rapide de l’inconnu, je pus aisément déduire qu’il devait avoir entre sept et huit ans. L’âge de l’innocence comme j’aimais bien l’appelé. Il avait d’immenses yeux bleus océans, une chevelure brune en parfaite bataille et un immense sourire collé sur ses lèvres à la vue de mes iris rouges. Il criait à plein poumons, avec l’énergie débordante d’un gamin ayant reçu le cadeau qu’il réclamait avidement. « Maman! Maman! Il est réveillé! » La maman réclamer par son enfant ne se fit pas attendre. Elle entra dans la chambre dans laquelle nous étions, avec un verre d’eau à la main et une mine assez sombre. La femme se força à sourire devant son fils, mais il sonnait bien faux. « Voyons Callie, combien de fois t’es-je répété que c’était mal de déranger les gens qui viennent à peine de se réveiller? »

      J’étais scié en deux. L’enfant… ce n’était pas un garçon? La dénommée Callie poussa un soupir et s’éloigna de moi pour aller se coller aux jupes de sa mère. Maintenant que je ne voyais pas que son visage, je compris que je m’étais trompé. L’enfant portait une jupe et un chandail assorti sur lequel elle avait mis une veste noire. Elle portait des grandes bottes qui lui arrivait jusqu’aux genoux et avait attaché ses cheveux en une longue queue de cheval. Sa mère lui caressa le dessus de la tête et lui chuchota quelques mots à l’oreille. Callie eu l’air déçue, mais quitta tout de même la pièce en refermant la porte derrière elle. J’étais maintenant seul avec cette inconnue, dont le faux sourire s’effaça. Elle marcha vers le lit et s’assit sur une chaise à côté. Elle ne semblait pas dans son assiette.

      « Je suis désolée pour ma fille. Cet enfant est si dynamique et quand je vois l’innocence dans ses yeux, je regrette de ne pas être à sa place, mais je crains que sa naïveté lui cause des ennuis. » Je n’avais pas vraiment envie de connaître la dure vie que cette femme mène présentement. Ce n’était pas mes affaires, mais je pouvais comprendre en grande partie ses inquiétudes. Cependant, il était préférable que je ne m’embarque pas trop en profondeur là-dessus. Alors, je fis en sorte de faire dévier le sujet de notre conversation autre part. « Comment suis-je venu ici? Où sommes-nous? » La mère sourit sans aucune joie. « Je vous ai trouvé étendu dans le désert alors que je passai par-là. Vous êtes chez-moi, à Utopia. »

      Utopia, la ville des Humains? Intéressant. Si elle avait su que j’étais un Élémental, elle ne se serait jamais donné la peine de me secourir. Je quittai le confort des couvertures pour être en position debout et lui dit pour la mettre en confiance: « Utopia? On raconte que c’est une ville magnifique et époustouflante. » « C’était une ville magnifique et époustouflante. Désormais, elle ne l’est plus. » La mère de Callie se leva à son tour. « Je sais que c’est sans doute abusé de ma part de demander cela à un étranger, mais je sens que je peux vous faire confiance. Pouvez-vous amené Callie dehors? Je n’ai plus la force de le faire. » Sa dépression était grave, il n’y avait rien à redire. Ça m’embêtait de devoir jouer les gardiennes, mais j’avais en quelque sorte une dette envers elle, alors j’acceptai sa demande.

      À l’extérieur, il faisait déjà nuit, mais cela ne semblait pas préoccuper la jeune fille débordante de bonne humeur et d’énergie. Elle devait être habituée à des sorties nocturnes, même si selon moi, ce n’était pas très prudent. Au loin, je pouvais entendre de la musique et des rires. Une fête sans doute, mais qui envia Callie. « Dit monsieur, on peut aller danser? » Ça tombait assez bien pour moi, car sans cela, je n’aurais jamais su quoi faire avec la gamine. J’acceptai de l’emmener vers les lieux, où banderoles, danses et musique étaient maîtres. Le plaisir n’y était pas totalement, mais il y avait quand même une grande foule réunie pour danser. Les yeux de Callie s’agrandir comme des soucoupes et la musique s’arrêta brusquement.

      Un homme monta sur une estrade et à l’aide d’un porte-voix, démarra une activité pour ajouter plus de plaisir à cette soirée animée. Le but de l’activité consistait à chercher des objets pour l’obtention de prix. La jeune fille sauta immédiatement sur l’occasion, un sourire aux lèvres. « Je veux absolument participer à ce jeu! S’il te plait… » « D’accord, d’accord. » Je ne voulais pas qu’elle commence à pleurer à cause de mon refus et on ne savait jamais, ça pourrait bien être intéressant. Nous nous avançâmes vers les moquettes et je mémorisai attentivement les objets à recherchés. Une plume de paon et une fiole violette à trouver. Bien, nous pouvions commencer.

      Essayer de trouver deux de ces petits objets était une tâche ardue, surtout en plein milieu de la nuit, mais cela ne démoralisa pas une seule minute la volonté de Callie, qui avait toujours de l’énergie à gaspiller. Elle était si heureuse, à l’instar de sa mère qui devait déprimer seule dans sa maison. « Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça non plus. Ah! Où sont la fiole et la plume? Il fait trop noir, ce n’est pas juste! » La gamine commença à perdre patience, ses yeux devenaient de plus en plus triste. Je devais absolument faire quelque chose. Si son principal problème était le manque de lumière, je n’avais plus qu’à lui en fournir pour qu’elle retrouve le sourire.

      Je créai une flamme au creux de ma paume et les yeux de Callie débordèrent de surprise. Elle ne s’attendait pas à ça. Elle riva son regard sur la flamme, comme hypnotiser par sa lueur et lâcha : « Ouah, c’est trop génial ça! Monsieur, vous êtes Magiciens? » J’hésitai à répondre. Je n’avais pas envie de mentir en affirmant être un Magicien, car je ne les appréciais pas tellement, mais si je lui disais que j’étais un Élémental, elle partirait sans doute en pleurant. Alors, j’optai pour ceci : « On peut dire ça comme ça. » La réponse lui convint à la perfection.

      Nous arrivâmes devant le stand d’un marchand, dont la vente de ses colliers tout en couleurs semblait être appréciée par une multitude de gens. Callie, attirée sans doute par les belles couleurs des bijoux, couru vers la petite boutique et s’écria : « La voilà! La voilà! » Je la rejoignis à grands pas. « Qu’as-tu trouvé? » Je suivis son regard vers le bijou qu’elle observait et je compris immédiatement la raison de ses cris. C’était la fiole violette, accrochée fièrement sur une des œuvres à cet homme. J’étais impressionné. Cette gamine avait un bon sens de l’observation. « Bien joué! » Si je n’avais rien dit pour ma race, cette fois-ci, mes paroles étaient sincères. « Hé, monsieur! Pouvez-vous nous laisser jeter un coup d’oeil sur ce collier? » Je m’adressai au marchand, qui tendit l’objet que je réclamai. J’éteignis la flamme qui luisait faiblement et pris la fiole dans mes mains. Son verre mauve reflétait la lumière émise par une lampe magique du marchand.

      Le sourire aux lèvres, j’aillai arracher la fiole lorsque l’homme m’arrêta. « Pour avoir la fiole, il faut acheter le collier. C’est comme ça que ça marche. » Il n’était pas sérieux? Je l’observai longuement, le regard noir. Callie, en ayant conscience du problème, vint me prêter main-forte. Elle m’arracha le collier des mains et enleva sa chaîne pour la remettre au monsieur, dont le visage devint rouge de colère. « Si je peux me permettre, ce collier est plus beau sans cette horrible fiole qui pend dessus. Je la garde. » Ouah, cette gamine en avait du caractère! Elle me prit par le bras et me guida dans la rue, laissant cet homme avec la bouche béante de surprise face à la force de caractère de la petite.

      « Hourra! Nous avons réussi! » Callie était un océan de bonheur. Nous retournâmes vers l’estrade pour procédé à l’échange et j’obtins une besace magique dans laquelle je pouvais y placer plusieurs items sans m’alourdir ou me gêner. Je me tournais vers la petite fille qui s’empressa de prendre la parole. « Non, vous pouvez le garder. Tout ce qui compte pour moi, c’est m’amuser et… et redonner le sourire à ma maman. »
      Je lui souris, la guida devant la porte de sa maison. « Pourquoi pars-tu maintenant? Reste, au moins pour la nuit. » Callie ne voulait pas que je la quitte. Elle s’était attachée à moi et ce, sans même connaître mon prénom. « Désolé, je ne peux pas. Je vais dormir dans une auberge ce soir et je partirais demain. Toi, tu dois faire sourire ta mère. » Je voyais déjà les larmes sur le bord de ses yeux, mais avant qu’elle ne se mette à véritablement pleurer, je fis demi-tour et m’éloigna à grandes enjambées, la besace dans les mains.


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    Ven 24 Oct 2014, 06:03

    Heavenly ne comprenait décidément pas les sentiments des humains. Ils étaient faibles mais pleins d'ambitions. Ils étaient cupides et orgueilleux mais ils trouvaient toujours le moyens d'obtenir ce qu'ils voulaient à tout prix. Bref, les humains vivaient avec pleins de sentiments contradictoires et évidement ils trouvaient toujours le moyens de râler. La belle vampire n'avait jamais appréciée les humains, peut être est dû par le passé qu'elle avait vécue avec Maïla ? Combien même, c'était une race qu'elle trouvait sans intérêt et complètement imprévisible. Assise sur un banc, le regard perdu dans le vide à observer les innombrables passages. La jeune femme était là à les observer, comme si le temps n'existait pas et qu'elle était quelque peu perdu dans une autre dimension. Malgré les sourires sur les visages et malgré la bonne ambiance qui s'en dégageait, la jeune femme n'était pas dupe. Elle pouvait parfaitement voir ce qui se déroulait sous ses regards d'un bleu d'azur. Elle qui était la maîtresse des apparences ne pouvaient pas feindre d'ignorer la façade que le peuple des humains dégageait. Pour elle, lampions, spectacles, lumières, musiques, activités ou pas, l'ambiance était dès plus lugubres et des plus ennuyeuses. Fêter un tel évènement dans un cimetière aurait était sans doute bien plus joyeux que de rester ici. Mais hélas ayant des affaires importantes à régler dans cette ville, la belle vampire ne pouvait fuir ses obligations. De ce fait elle était là, comme simple spectatrice profitant de la vision la plus désolant que le monde lui ait offert. Bon d'accord elle exagérait un peu mais, elle n'en pensait pas moins.

    Portant ensuite son regard vers le centre de l'animation, il fallait dire que si l'image emblématique de cette ville faisait un peu d'effort aussi, cela se passerait sans doute autrement. Le roi des humains, Mikaïl dégageait sur son visage une expression qui donnerait presque envie de se pendre rien qu'en le regardant. Cela ne la regardait pas tellement et à vrai dire ce qui pouvait bien arriver à cette ville ou à cette soirée n'était pas de son ressort. Mais elle allait finir vraiment pas sauter, si elle restait quelque instant de plus dans une telle ambiance si joviale. Fort heureusement pour elle, une annonce assez salvatrice n'allait pas tarder à la sauver de son ennuie. Sur la place central, un petit homme venait de prendre place et de faire une petite annonce. Alors que les gens c'étaient rassembler en masses pour écouter, Heavenly observa de loin avec silence l'annonce. Ainsi donc, un jeu de piste venait d'être lancé à travers toute la ville. Si en règle générale, la jeune femme préférait rester sur place plutôt que  d'y participer. Pour une fois elle s'était dit que ce n'était pas si mal après tout. Se levant alors sous les regards des personnes qui l'accompagnait, Heavenly fit


    - Allons, ne vous donnez pas la peine de me suivre

    - Où allez vous ? demanda un des hommes

    - Me dégourdir les jambes.  

    Et sans attendre une réponse cette dernière les avaient déjà quitter en se mêlant à la masse de gens. Tout en suivant le flux, la belle vampire errait dans la ville, s'éloignant des attractions. Depuis combien de temps ne s'était elle pas accorder un peu de répit ? Il était vrai que jusqu'à présent et pour sans doute les jours à venir, Heavenly n'avait pas le temps de se promener ainsi. Entre les récents évènements, ses tâches aux seins de sa race, ses devoirs en tant que membre de la famille Giovanni, ses missions pour sa reine et enfin sa vengeance. Elle n'avait vraiment plus le temps et rares étaient ses moments où elle pouvait plus ou moins se détendre sans à avoir à accomplir quelque chose par derrière. Cette vie...N'était pas une vie, qui pourrait tenir un rythme si chargé ? Mais c'était hélas le chemin qui le convenait le mieux. Et ce soir, uniquement elle avait envie de se changée les idées. Non pas avec les personnes qu'elle devaient accompagner, non pas avec cette sale ambiance qui s'en dégageait. Non juste elle seule. La solitude avait parfois du bon et elle en appréciait chaque secondes lorsqu'elle en avait besoin. Alors qu'elle avait prit une ruelle qui l'éloignait de la foule. La musique et le boucan commençait à diminuer petit à petit ne devenant plus qu'un petit échos à ses oreilles. Les lumières qui éclairaient les routes étaient de plus en plus rare au fil des chemins qu'elle prenait pour s'éloigner du centre. Bientôt, la jeune femme se retrouva devant une petite route non éclairait qui lui signaler sans doute la limite d'une zone habitait.

    Restant ainsi à observer un instant la zone avant de la franchir. Sur le chemin, Heavenly avait prit une lanterne posée sur les bords d'une maison à l'abandon. Tout en usant de sa magie du contrôle de feu et avec l'aide d'un briquet. Cette dernière avait réussie à faire fonctionner la lampe afin d’éclairer sa route. Et tout en marchant tranquillement ses pensées vagabondaient alors vers Lilith...Sa détestable soeur. Elle pouvait encore se souvenir de leurs rencontres il avait peu de temps de cela. Alors qu'elle était en mission pour sa reine, elle l'avait rencontrée. Parfois le destin s'acharnait à ce que son passé la rattrape. Quoi qu'il arrive malgré le fait qu'elle essaye de s'en défaire, malgré le temps qu'elle prenait pour accomplir sa vengeance. Elle ne pouvait se défaire du lien qui l'unissait à cette famille. S'arrêtant devant un petit panneau qui lui indiquait deux route à prendre. Heavenly était restée figée un instant. Sur le chemin elle n'avait rencontrée personne et ne sentait la présence de personne. De plus, bien que quelque peu distraite, elle avait quand même fait attention à regarder autour d'elle pour chercher une quelconque objet. Serait elle perdu ? Pourtant elle savait parfaitement qu'elle n'avait pas quittée Utopia. Tournant rapidement son visage derrière, devait elle rebrousser le chemin ? Non...C'était absurde, cela ne serait ben trop facile pour un jeu de piste si les objets étaient dispersée dans des zones à la vue de tous. Prenant le chemin de droite, la belle vampire poursuivie sa route.

    Tout en continuant tranquillement son avancée, Heavenly poursuivit ses pensées qui c'était tourné vers....Caliel. Cet homme scandaleusement énervant mais aussi à la fois excitant, bizarrement elle avait envie de le revoir et....Et ?! Non mais à quoi elle pensait là. S'arrêtant net...Elle était en train de penser à ce tordu là ? Secouant sa tête, non là sa ne va pas là, sa ne lui ressemblait pas. Alors là pas du tout. Mais à quoi pensait elle un instant ? Poussant un rictus avant de continuer son avancée, il fallait vraiment qu'elle chasse le génie de ses pensées. Et puis à la base elle était pour l'objet ! Où était était ce satané objet ? Depuis combien de temps était elle perdu dans ses pensée à vagabondait comment ça ? Tout en poussant un soupire et en s'arrêtant. Si elle continuait ainsi, elle allait sans doute ne jamais revenir et se perdre. Cela n'était pas si mal de quitter l'endroit...Mais non. Sa petite évasion était de courte durée, il fallait revenir et laisser place à la réalité. Quand à L'objet...Bah tans pis en faite. Enfin compte il était vrai qu'elle n'avait pas fait plus d'effort que ça à participer activement aux jeux. Mais bon...Il fallait peut être s'en douter non ? Tout en rebroussant son chemin et en reprenant le chemin inverse, la belle vampire ne s'était pas rendue compte qu'un pan de son châle avait malencontreusement était prit dans une des branches. Et s'arrêtant afin de s'en défaire, son regard de topaze c'était alors arrêté sur quelque chose qui était bien trop beau et bien trop suspect pour se trouver ici. Détachant alors le tissus afin de se libérer et s'approchant de l'arbre. Posée sur un trou creusait dans le tronc, une majestueuse plume de paon y trônait.

    Tout en la prenant de ses mains blanches, voilà donc où était l'objet. Tout en souriant doucement, décidément il fallait qu'elle arrête de pensait. Où avait elle la tête ? Si elle avait continuait son chemin, elle se serait sans doute encore à l'heure qu'il était, en train de chercher longtemps. Comme quoi le hasard pouvait parfois bien faire les choses... Regagnant tranquillement le sentier qui allait la ramenait vers la ville, Heavenly avait alors levée son regard vers le ciel. Il faisait tellement sombre et pourtant l’obscurité ne lui faisait pas peur. Au contraire, elle l’apaisait. Elle qui était baignée dans un monde de manigance, ou être entourait de personnes et de pions, étaient un quotidien qui faisait partie de son monde. Cela pouvait parfois être fatiguant à la longue mais il était vrai, qu'elle ne pouvait s'en détacher. Car à force de marcher dans l'ombre, on finissait toujours par retrouver celui de la lumière. Mais pour elle....Ce monde de lumière était loin d'être réjouissant. Cela ne voulait pas dire qu'elle allait rentrer dans un monde de béatitude, non cela voulait simplement dire qu'elle allait devoir revenir à la dur réalité. Car parfois, la lumière pouvait cachait quelque chose de bien plus sombre que les ténèbres en question. Arrivant enfin sur le chemin qui allait la mener vers la place principale. Elle pouvait entendre à nouveau musique, ambiance et festivité battre son plein. Pourtant ses pas c'étaient arrêtés, lorsqu'elle vit au loin un homme l’attendre les bras croisés contre la façade d'une bâtiment.

    - Bonne promenade ? demanda Lorys avec un soupire

    - Superbe répondit la vampire dans un doux sourire Jusqu'à ce que tu sois là

    - Dans ce cas je suis ravis de vous l'entendre dire et de vous rappelez vos devoirs

    Sale vampire...Enfin fonçant légèrement les sourcils avant de pousser un soupire. Cette dernière préférait ne rien dire. Lorys était...Lorys. Efficace mais agaçant. Reprenant sa route suivie de près par le vampire, ce dernier avait posé son regard sur la main de la jeune femme avant de continuer silencieusement jusqu'à ce cette dernière fit

    - C'est une plume de paon....

    - Je n'ai rien dis

    - Mais tu le penses trop fort fit Heavenly J'aimerai passer sur le stand, ramener cet objet avant d'y aller. Il serait dommage que ma promenade n'ai servis à rien.

    - Bien soupira le vampire

    Arrivant à nouveau vers la place principal où se déroulait l'animation, Heavenly échangea alors son objet au stand comme prévue. Mais alors qu'elle attendait son tour, son regard était restait sur les gens. L'ambiance n'était plus la même, c'était comme si la joie et la bonne humeur était revenue. Passant son regard vers le roi des humains, même ce dernier avait retrouvé le sourire et la bonne joie de vivre. Que diable c'était il passait en son absence ?

    - J'ai ratée quelque chose ? demanda t'elle en se tournant vers le vampire

    - Non pourquoi ?

    - Pour rien...

    Enfin compte peut être bien que si, mais après tout encore une fois, cela ne la regardait pas tellement. Et à ses yeux, cela n'avait pas d'importance. S'éloignant du stand, Heavenly quitta alors la foule.

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    Jeu 30 Oct 2014, 19:18


    Le désert les appelait. Il les avait trahit, cherchait probablement une sorte de compensation, mais il ne les accablait pas moins pour autant. Le soleil d'aplomb les faisait crouler sous des efforts titanesques, mais il était plus plaisant qu'à toutes leurs précédentes visites. L'étendue aride les avait accepté en son sein, mais on n'était jamais réellement sûr d'en sortir. Le vent soufflait, aucun oasis en vue. Ils restaient accrochés à leurs haillons, aux tissus blanchis qu'ils portaient autour de leur taille, de leur tête, de leur gorge, essayant de fuir une emprise illusoire sur laquelle ils ne pouvaient rien. Le vent soufflait de plus en plus fort. Venom renifla l'air à quelques reprises, et avertit ses acolytes du danger imminent. Quelques rochers non loin les abritèrent de la tempête sableuse, et ils usèrent de leurs montures ( louées aux orées du désert ) pour se priver des rafales aiguisées, des milliers d'aiguilles qui les accompagnaient, se cachant sous leurs corps déjà plus robustes, plus endurcis. Attendant quelques dizaines de minutes avant de pouvoir se relever, ils virent le paysage changer du tout au tout. Une détresse silencieuse les épiait, les pistait, objective. Ils désespéraient d'une trouvaille imminente et satisfaisante, comme le ferait tout homme qui perd contrôle sur son propre destin, et qui cherche à le retrouver, car soucieux de la Vie ou de la Mort qui le guète. Le loup noir, drapé dans ce manteau de fourrure à la couleur sombre, carbone, consterné par l'effort constant, se plaignait de plus en plus souvent, peu inquiet par la salive qu'il gaspillait. « M*rde.. Ça nous apprendra à jouer les bons samaritains.. Luka, on arrive pas dans les dix minutes, je crois qu'on y arrivera pas du tout.. T'a donné presque toutes nos provisions à ces gamins, misérable.. » Il crachait sa haine, faisait part de ce qu'il avait sur le coeur aussi naturellement que l'air chaud qu'il ingurgitait avec agacement. Sa trachée en feu, cela en devenait un vrai calvaire rien que d'ouvrir la bouche et profaner ces quelques injures. « Mais tu vas te taire OUI ? Grince des dents et pis c'est tout. Si tu veux crever cela dit, j't'empêche pas. Vas-y, et tu verras comment je m'en b*ts » ajouta l'orine, décidément pas un modèle de calme ou de maîtrise de soi. Tous deux passaient leurs nerfs sur le premier venu, dans l'espoir de se libérer ainsi de toute la tension qu'ils gardaient dissimulée. Luka, silencieux, ne tenait pas à prendre part à leurs engueulades, et se contentait de suivre ses pouvoirs, espérant que la ville qu'il désirait avec tant de ferveur, ne soit plus si lointaine, si intangible. Pour son plus grand bonheur, ils atteignaient justement sa périphérie.

    ∞ 

    L'intérieur était des plus accueillants. Comme la dernière fois qu'il y avait mis les pieds. Voire plus, la ville humaine se voyant ornée des plus vives couleurs, blasons et banderoles en tout genre, encline à attraire le plus grand nombre. Elle s'était vue détruite, ravagée par le feu et engloutie dans une marre de sang qu'on ne croyait jamais voir disparaître. Sans pitié et avec une cruauté sans faille.. La réprouvée en avait été triste victime et fatale témoin de ce massacre, en attestant avec un attachement singulier et une peine d'autant plus immense. Luka était loin d'imaginer toutes les horreurs que la jeune femme avait pu rencontrer en ces temps de chaos acharné et destruction massive, et ne cherchait pas non plus à lui soutirer plus d'informations. Cela dit, il remarqua assez rapidement que la population ne s'était pas encore remise complètement, et il n'eut pas à user de ses sens d'observation, plus développés que la normale, pour résoudre le dit 'mystère'. L'animation qu'il associait à cette ville, ce lieu dénué de toute énergie magique et qui n'avait pour habitants pratiquement que des êtres qu'on jugeait autrefois des plus faibles et insignifiants, semblait dépérir de l'intérieur dans la peur et la crainte.. Bien qu'à petit feu. De manière quasi invisible. Le roi palliait à ce manque de confiance, et les mesures prises y étaient sûrement pour beaucoup également. La population voulait qu'on la rassurât, qu'on lui montrât que le mal était passé, et que la vie reprenait. Elle semblait s'éteindre, comme toujours atteinte de cette torpeur qu'avait causé l'attaque des Ridere et tout ce qui s'y rapportait. Il ne pouvait lui en vouloir, car il fallait un courage hors pair et une volonté de fer pour surmonter toutes les épreuves qu'on leur avait imposé. Il fallait donner du temps aux Hommes pour se rebâtir sur des bases solides, et ça, ils ne pouvaient que l'attendre paisiblement.

    Lassés d'un voyage durant lequel seuls sable et chaleur étaient leurs conjoints, ils décidèrent de rester en ville et de profiter de l'ambiance, des chants, mais par dessus tout des marchandises y étant disponibles, pour refaire le plein d'émotions et de provisions. Quelques collations pour le voyage, des souvenirs à emporter dans leur nouveau logis. Eux aussi essayaient de reconstruire ce qui avait été détruit. Pour certains, il s'agissait ni plus ni moins que d'un tas de gravas qu'ils appelaient autrefois demeure, pour d'autres, ni plus ni moins que des liens déchirés et déchirants qu'il fallait essayer de renouer. Ce n'était aucunement simple, et cela s'annonçait même d'une complexité ahurissante. La journée ne tarda pas à faire son deuil une fois de plus, et une fois le soleil couché, les festivités pouvaient reprendre de plus belle, dans une atmosphère plus sophistiquée et lumineuse que plus tôt. Un homme, d'une certaine éloquence, prononça un discours digne, faisant l'annonce d'un événement tout particulier à cette soirée. Luka ne laissa transparaitre la moindre émotion, mais on aurait bien dit qu'un autre s'en chargeait à sa place. « Tu as entendu ? Il y a un..jeu ! Je veux.. y participer. » fit l'orine, la bouche pleine, mâchant bruyamment entre les quelques mots prononcés. Sa petite tête tournoyait déjà dans tous les sens et ses yeux parcouraient déjà vivement les foules à la recherche d'un indice susceptible de le mener à cette fameuse 'boîte au trésor'. Il était une sorte d'archéologue dans l'âme, et pour lui la recherche semblait être un moyen comme un autre d'assouvir ses passions et d'annihiler son ennui. Parcourir ainsi la ville à la recherche d'un artefact à l'apparence 'hasardeuse', pouvait paraître pour autrui d'un ennui mortel, mais pour lui.. On lisait partout sur sa frimousse enfantine, d'adolescent, un enthousiasme sans pair. Luka, de son humeur blasée, n'avait pas le coeur à le lui gâcher. Il s'approcha de lui, toucha son épaule, attirant son attention sur lui. « Bon bin.. C'est parti alors. Kyle, j'te laisse chercher. Dans une heure, je me lance moi. Traîne pas. » Lui ébouriffant les cheveux ( geste qui insupportait le jeune homme ), il le vit prendre la fuite, s’engouffrer dans une ruelle adjacente à la place principale.

    « J’espère juste qu’il ne va pas s’attirer d’ennuis.. » fit-il d’un ton exaspéré, sachant que c’était fort probable que ce soit le cas, et qu’il ne faudrait donc pas qu’ils se séparent de lui aussi longtemps que convenu.. Clignant de l'oeil à l'intention de l'animal, il lui fit signe de le suivre. Ils marchèrent quelques dizaines de minutes, le tout dans un silence presque morbide, traversant les zones d'ombre les plus obscures et quelques ruelles éclairées par des réverbères pour arriver dans la zone la plus éloignée du centre. « Ce serait pas un 'jeu' si on s'y mettait tous les deux. Laissons lui un peu de temps pour chercher. Seul. » fit le jeune homme, sortant de la poche de son manteau un bout de friandise qu'il avait acheté dans un commerce, à l'entrée de la ville. Regardant ton acolyte, quasi allongé sur le banc de fortune, il attendait sa réponse. « C'est pas très gentil. Tu sais bien qu'il va se sentir vexé s'il l'apprend.. » rétorqua-t-il avec une certaine fierté, voire un sentiment de supériorité qu'il affichait bien en évidence.   « Peu importe.. Et puis, ça tombe plutôt bien, j'avais à te parler.. » songea le bel homme, le regard perdu à l'horizon, sur le merveilleux tableau d'une nuit sans fin. Il lui sourit, l'air de dire qu'il n'avait pas non plus de quoi en faire tout un plat, avant d'entamer son flot d'explications qui s'avéra au final plutôt court. L'orine n'avait pas à avoir connaissance de cette conversation.. Cela ne saurait que compliquer davantage la séparation, et ce n'était en rien leur but pour la manœuvre. Il sourit à l'animal une dernière fois, caché par les ombres zébrées qu'un lampadaire, lointain, projetait au sol. « Je suis désolé de t'imposer tout cela.. Je reviendrai bientôt promis. »



    Ils reprirent alors un chemin identique pour retourner là d’où ils étaient venus, jusqu’à ce qu’un cri, familier, les interpelle. Leurs sens en alerte, ils comprirent bien vite d’où provenait l’hurlement enfantin, et s’engagèrent alors dans une passerelle large à peine d’une brassée, essayant d’en arriver au bout. De l’autre côté, trois ombres semblaient se débattre, une plus petite se détachant du tableau. Ils la virent tomber, et arrivant à son chevet, ils virent ce qu’ils craignaient.. Il s’agissait bien de Kyle, et jetant quelques regards aux deux autres, ils virent bientôt qu’il ne s’agissait que d’une bande d’ivrognes, mais de ceux qui deviennent quelque peu violents après quelques verres mal tombés. Se relevant, le vampire leur adressa une humble révérence, et prononça une maigre excuse, d’un bon sens commun.

    Les hommes n’avaient cependant pas l’air décidés à abandonner. « Z’allez où comm’ça ? » s’écria le premier, avec décidément un taux d’alcoolémie assez conséquent. Il déambulait d’un côté à l’autre de l’allée, essayant de rejoindre leur position quelque peu éclairée par la lumière environnante, mais décidément peinait déjà dans un tel accomplissement. « T’crois que tes excuses à la noix sont suffisantes ? » rétorqua le deuxième, dans un état déjà plus sobre que son ami, mais de peu. « L’a essayé de nous faire les poches le m*rdeux. T’a intérêt à le t’nir en laisse, ou alors.. » Venom, jusque là recroquevillé à la taille du petit être à terre, se leva de toute sa carrure bestiale, arrivant de sa tête à presque la même hauteur que ces bougres. Son regard bleuté n’avait rien d’une mer calme, mais plutôt d’une tempête glaciale et déchaînée. S’approchant un maximum, il voulut user du facteur surprise pour créer un certain impact chez ses interlocuteurs. Il se savait capable de les maîtriser de toute manière.. « Vous avez un problème les gars ? Je me ferai un plaisir de le résoudre avec vous, parce que vous voyez, mais ce petiot là c’est mon ami, et j’aime moyen qu’on lui cherche des noises. En plus, j’ai assez faim, donc un petit repas me ferait le plus grand bien. » Il ouvrit sa gu*ule à ce moment précis, leur faisant comprendre que sa taille colossale, et contrairement à un loup normal, il ne contenterait pas de lui déchirer une jambe, et risquerait même plutôt de s’en prendre directement à la tête, le membre le plus proche. Avec raison, ils reculèrent de quelques pas, se lançant par la suite dans une course déchaînée. « Mais.. P*tain Venom ! Pourquoi tu les a laissé se barrer ? Je voulais leur prendre leur objet, il avait tellement ancien.. » Le plaquant au sol d’une patte, d’un air grincheux comme à son habitude, il le regarda comme il regarderait un gosse inconscient. « T’a envie qu’ils te fassent la peau à ce que j’vois.. Bin rappelle les. Moi ça me revient au même. On a trouvé un objet en chemin, ça nous suffit amplement. Va voir ailleurs si on y est, le temps qu’on récupère la récompense, et qu’on se casse sans toi. » Le vampire, trouvant son compagnon assez hargneux dans ses paroles, ce soir en particulier, s’approcha du jeune homme et lui tendit l’objet, accompagné d’un sourire chaleureux. Il était à lui, le jeune homme en était bien heureux malgré les grimaces de déception et réjouissance qui se partageaient son visage. Ils ne prirent la route que quelques jours plus tard, s’étant décidé à profiter un peu de l’air enjoué de la ville des humains…

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    LDM sept/oct. - Utopia, le renouveau

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