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 Mon esprit a entendu ta voix et notre amitié à réuni nos voies [QUÊTE SOLO]

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Mar 16 Sep 2014, 00:26

    Changer. Un mot mais qui en dit long sur la vie des gens. Pour certain, le changement est horrible. Il est semblable à une horreur, un cauchemar qui se matérialise dans le vrai monde. Pour d’autres, il s’agit, bien au contraire, d’une bénédiction. Une chance de pouvoir accomplir ce dont ils ont toujours rêvé. Partir une nouvelle vie, sans regrets. À titre personnel, je ne savais pas où situer la transformation que je subissais. Je changeais mais j’ignorais si c’était en bien ou en mal. La promesse que je m’étais faite comptait-elle moins à mes yeux qu’autrefois? Je n’avais pas de réponse à cela. Les yeux rivés vers le ciel, je posai la question aux nuages à chaque jour, attendant une réponse qui ne viendra jamais. Qui pouvait me répondre là-haut? Il n’y avait personne. C’était une décision que je devais prendre seul. Je vivais seul depuis des décennies, je devais pouvoir être capable de faire un choix. Sans l’aide de personne.

    Sauf que ce n’était pas le cas. J’étais incapable de prendre un chemin. Je ne voulais pas que ceux que j’avais eu l’honneur de rencontrer se blesse ou leur arrive des malheurs si jamais ils continuaient à me voir. Mais d’un autre côté, leur présence près de moi m’avait soulagé. J’avais aimé qu’ils soient avec moi. Pouvais-je sérieusement tout arrêter là, sans possibilité de les voir à nouveau? Un pincement au cœur survint au fil de cette réflexion. Mes sentiments me disaient que non. Je n’avais pas le droit de renoncer à eux. Même si à la longue, ça pouvait être dangereux. Cela faisait longtemps qu’Il n’était pas revenu à la charge mais je ne pouvais pas baisser ma garde. Ce sombre côté agissait à lorsque je pointais au grand jour mes faiblesses. Le contrôle que j’avais sur lui était provisoire. Après toutes les années passées à essayer de Le maîtriser, je n’avais réussi que partiellement à le faire. À certaines occasions, Il remontait à la surface faire une apparition éclaire sans que je puisse l’empêcher d’intervenir et ça me faisait peur. Avais-je plus de difficulté à le maîtriser ou à l’inverse, je le contrôlais avec plus de facilité? Je ne trouvai pas de réponse.

    Cette période de ma vie était pleine de questions mais ces questions ne trouvaient jamais de réponse. Recommencer à cohabiter avec la population et les gens était-elle une bonne chose à faire? Est-ce que mon contrôle sur Lui s’améliorait ou se dégradait? Dans le cas où je n’arrivais plus à le maîtriser totalement, est-ce que je devais laisser tomber les personnes que j’avais rencontrées? Ça faisait beaucoup trop de questionnement. Je devais trouver le moyen d’élucider certaines choses avant de me poser des questions sur d’autres sujets. Alors pour se faire, j’étais dans l’obligeance d’aller à l’encontre de mes principes. Ça arrivait souvent ces temps-ci : je brisai à moitié ma promesse et allai à la rencontre de gens. Ou du moins, je débarquai dans une zone plus ou moins peuplé. Je traversai la forêt en courant, empruntant un chemin que je connaissais désormais sur le bout de mes doigts. Avant, quand j’avais besoin de réflexion et de paix, j’allai dans la forêt aux alentours d’Earudien pour me changer les idées mais actuellement, mon lieu de sérénité avait déménagé.

    Je retournai de plus en plus souvent en ce lieu, alors que lors de ma dernière visite, j’y étais allé pour en savoir plus sur les nouvelles de l’extérieur. Une autre preuve du changement qui était survenu en moi. Mes pas se dirigeaient droit vers le Jardin Animalier, un immense parc accueillant diverses créatures en son sein sans avoir la moindre hésitation dans mes mouvements. Dire qu’il y a à peine deux mois, je n’aurai jamais trouvé l’audace d’y aller sans en être obligé. Le destin réservait beaucoup de surprises, le mien étant incertain et inattendu. J’étais contraint de l’affronter en ne comptant uniquement sur mes choix et…Les bruits de sabots interrompirent mes pensées. Atles arrivait à grande vitesse. Je ne pris pas la peine de me tourner pour savoir où elle était par rapport à moi car je savais qu’elle atteindrait ma hauteur bientôt. Si tôt dit, si tôt fait.

    La jument sauvage était déjà à côté de moi. Heureux de la voir, je lui caressai le pelage en signe de bienvenue et elle me répondit par des hennissements enthousiasme. Je souris jusqu’à mes oreilles. S’il y avait bien une autre personne sur qui je pouvais compter pour m’épauler dans en cette période changeante, c’était bien elle. Atles, ma compagne adorée appartenant à une race majestueuse et sans défaut. Un cheval qui ne connait aucunes limites, qui affrontent toutes les obstacles que leur tende la vie la tête haute. Ces animaux sont source d’une grande admiration à mes yeux. Surtout Atles. La femelle sauvage m’avait toujours soutenue au cours de l’année. Elle n’avait jamais fui quand j’étais aux prises de mes crises. Elle n’avait jamais bronché quand elle a vu la destruction qu’Il causait lors de ces apparitions. Elle n’a jamais cessé de m’aimer même si elle en a vécu de toutes les couleurs quand elle s’était retrouvée seul avec Lui. Son courage n’avait d’égal nulle part chez un autre être vivant. Elle n’hésitait pas à m’accompagner lors de mes nombreuses allées et venues entre le Jardin Animalier et la forêt, malgré sa réticence en présence de d’autres gens mis à part moi. Elle me comprenait mieux que quiconque mes sentiments et tâchait de me soutenir à chaque moment. Le lien qui nous unissait était très fort.

    Nous finîmes par arriver à l’entrée du Jardin. Comme à mes nouvelles habitudes, je guidai Atles vers notre coin préféré, c’est-à-dire la petite forêt surplombant la place. L’ambiance y était reposante et nous n’y retrouvions presque personne pour nous importuner. Une place de rêve pour deux êtres tels que nous. En plus, j’étais un peu fatigué. Je pouvais profiter de cet endroit pour me reposer quelques temps. Nous entrâmes dans les bois et je m’y enfonçai profondément. Je cherchai du regard une place parfaite pour dormir et en levant les yeux, je remarquai un grand arbre, qui m’avait l’air assez confortable. Heureux, je grimpai sur le végétaux en faisant bien attention pour ne pas l’abimer et m’installa confortablement sur une de ces branches. D’un signe de la main, je fis comprendre à Atles que j’allai dormir et appuya ma tête contre le feuillage. Je fermai les yeux, doucement, et le sommeil ne tarda pas à venir m’envelopper de ces voiles noires.

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Mar 16 Sep 2014, 02:35



- ATLES


    Perché sur la branche de l’arbre, il dormait. De ma position à côté du tronc, je pouvais apercevoir son visage. Il était paisible, presque heureux. Ça m’a surprise. Avant, lorsque le sommeil venait à le prendre – ou du moins, la fatigue après une longue journée dans les bois – l’avait toujours effrayé. Il avait peur. Peur de perdre le contrôle. Peur de commettre des actes regrettables jusqu’à la fin de son existence. Il avait constamment peur de ce qui l’entourait, de ce qu’il était. Aujourd’hui, il était différent. Il n’avait pas hésité une seconde à venir en ce lieu : endroit qu’appréciait énormément la population qu’il tentait d’échapper. Parce qu’il avait peur. De causer du mal à ses semblables, à des êtres innocents. C’était la raison pour laquelle il se recueillait en solitaire dans les bois. Il n’avait que la compagnie de la nature, des arbres et de moi-même pour le convaincre de poursuivre sa vie. Mais pendant que j’y réfléchissais, il avait commencé ce changement, non pas aujourd’hui, mais bien plus tôt. Sa mentalité se modifiait. Il allait de l’avant.

    Petit par petit, certes, mais je pouvais voir sa transformation au fil des jours. Il devenait un être différent : les gens l’effrayaient de moins en moins. Il s’aventurait sur des terrains qu’il n’aurait jamais osé fouler auparavant. Je ne pouvais qu’être admirative devant le courage rassembler aux cours de ces années. J’étais heureuse pour lui. Je le soutiendrai toujours mais… Je me sentais malheureuse. Une partie de moi uniquement. Contrairement à lui, je n’étais toujours pas en voie d’affronter ce qui me terrifiait. Les villes, leurs habitants… Peu importait la raison : je rejetais encore et encore tout ce qui avait un lien avec l’inconnu. J’étais pourtant réputé pour être de nature courageuse et féroce ; qui ne recule devant aucun obstacle pour poursuivre sa destinée. Ežechyel ne cessait de me le répéter. Alors pourquoi étais-je incapable de ne plus avoir peur? Vaincre ces démons devaient être une tâche facile pour quelqu’un tel que moi, mais je n’étais simplement pas prête à le faire. Pourquoi? J’en ignorai encore la raison. À la vue d’inconnus, je paniquai. J’avais si peur que je n’avais d’autre choix que de transformer ma peur en colère. Je n’avais rien d’autre. Rien sur quoi je pouvais me reposer. Mes réactions n’étaient que le reflet de ma faiblesse et je détestais ça.

    Ežechyel avait de l’avance sur moi et il m’était compliquer de le rattraper. À chaque pas vers l’avant que je faisais, il en faisait le triple. Très ironique puisque dans les plaines et les forêts, je cours plus vite que lui. Physiquement, je le dépasse en plusieurs niveaux mais du côté de la mentalité, l’elfe gagnait toutes les manches. Je devais faire mon possible pour obtenir une chance de le rejoindre. Je l’appréciai trop pour me résoudre à le laisser en avant. Il avait confiance en moi. La preuve : il ne m’imposait aucunes attaches. J’étais libre de partir quand je le voulais, sans même revenir si l’envie me prenait. Mais il savait que je ne le ferai jamais. Quand il m’a fait ce signe de la main, il m’avait donné la possibilité de partir, de faire ce qui me plait. Endormi, il n’avait pas les moyens de connaître mes actions mais il ne connaissait trop bien. Je ne l’abandonnerai jamais.

    Sauf que je n’aimais pas rien faire. J’allai profiter de son sommeil pour aller courir. Et réfléchir en toute sérénité. C’était le seul moyen que j’avais pour me mettre les idées en place. Je me donnai une demi-heure : je reviendrai le voir si jamais il était toujours endormi. Je fis une volte-face et trottina vers l’extérieur de la forêt. J’adorai les arbres et la nature mais… quand il s’agissait de courir, ce n’était pas le terrain idéal. Avec toutes ces racines et ces arbres, je n’allai que me mettre en danger inutilement. J’étais sûre d’avoir vue une plaine non loin d’ici alors pourquoi ne pas tenter ma chance?

    Au cours de ma vie, je m’étais blessé deux fois gravement : la première, je ne préférai ne pas en parler. C’était avant de rencontrer Ežechyel et dans la vie… il y a des choses qui valent mieux ne jamais être dites. La seconde fois, l’elfe avait été présent. C’était lui qui m’avait guérit et je lui en serai éternellement reconnaissante pour son geste. Mais laissons les mauvais souvenirs de côté. Il était l’heure de la liberté. Une fois sortie de l’enceinte des bois, je me mis à courir. À toute vitesse, filant à contre sens du vent.

    L’air me frappait au visage. Ma crinière blanche virevoltait aux pas de ma course. Mes sabots effleuraient le sol. C’était ça, ma passion. Courir était une sensation magnifique qui me procurait un plaisir immense. Tous mes problèmes étaient balayés de mon esprit : je me sentais enfin moi-même. Une grande jument au pelage enflammé qui traverse les grandes plaines du Jardin Animalier. J’avais conscience des regards tournés vers moi mais quand je courais, je m’en fichais. C’était le seul moment où je n’avais plus peur de rien. Ces personnes étaient éblouie par autant de grâce et de puissance réunit en un même corps mais tout ce qui comptait, c’était que je foulais les herbes vertes, le vent en pleine figure. Comme à chaque fois où je le faisais, le temps semblait s’être altéré. Ce fut donc sans grande surprise que la demi-heure passa sans que je le sache. Il était passé plus d’une vingtaine de minutes avant que mon esprit se reconnecte à la réalité et en prenne conscience. Ežechyel devait être debout maintenant.

    Je me hâtai de revenir sur le chemin emprunté, direction forêt. Je courais dans la plaine, encore et encore, sans voir une trace des bois. Une branche d’une autre demi-heure s’écoula, sans que je puisse atteindre l’elfe et la forêt. Je commençai à m’épuisé. Je commençai à m’inquiéter. Où était passé cette forêt? J’étais pourtant sûre d’avoir pris le même chemin que tout à l’heure… Je continuai ma course. Toujours rien. Que des étendues de verts. Un quinze minutes de recherche active ne suffirent encore pas à aller dans la forêt. Je devais maintenant me mettre à l’évidence : Je m’étais perdue. Perdue dans l’immensité de ce Jardin. La panique se fit plus forte. Que devais-je faire? Je n’arrivais pas à retrouver Ežechyel. Sans moi, il pouvait craquer et il était hors de question que le fardeau d’avoir blessé quelqu’un vienne le hanter. Il en avait déjà assez vécu comme ça… Je devais être en mesure de le retrouver. Je ne pouvais pas abandonner.

    Premièrement, je devais me calmer. Je ne pouvais pas laisser la panique embrouillé mon jugement. Je fermai les yeux, prit une grande inspiration. Je fis le vide dans ma tête. Je retentai de me souvenir avec précision tout le chemin parcouru : celui de notre venue et celui de mon départ provisoire. Je commençai à avoir des images dans mon esprit lorsque j’entendis sa voix. « At…les… les… Où… est… At…les… est… tu… » Je n’en croyais pas mes oreilles. Surprise, j’eus un geste de recul. Comment était-ce possible? Je parvenais à entendre la voix… d’Ežechyel… à côté de moi? Je tournai avec brusquerie ma tête vers ma gauche, espérant sincèrement qu’il était là. Mais il n’y avait rien. Il n’était pas là. Alors d’où me parlait-il? « Atl…es… Où… est… tu… » Encore lui! Je comprenais de moins en moins ce délire.

    Un déclic se fit tout à coup dans ma tête. Je crois que je venais de comprendre la manière dont il me communiquait. S’il n’y avait personne à côté de moi mais que je parvenais à l’entendre, il ne restait qu’une possibilité. La télépathie… il me parle dans ma tête. Faiblement peut-être mais j’étais presque sûre que j’avais mis le doigt dessus. Où avait-il appris à faire ça? J’avais beau y penser, Ežechyel n’avait pas de pouvoir en lien avec la télépathie. Et puis… comment faisais-je pour le comprendre aussi bien? Étant donné que nous ne parlions pas la même langue – lui à peu près toutes, excepté celle des animaux et moi le cheval. – Nous avions fini par bien nous entendre en analysant nos réactions. Pas la parole. C’était de plus en plus étrange.

    Je secouai la tête. J’essayerai de comprendre ce phénomène plus tard. Actuellement, ma priorité était de le retrouver, le reste pouvait attendre. Je devais profiter de notre connexion – provisoire ou permanente, peu importe - pour lui dire où je me trouvais. Si je pouvais comprendre sa langue, alors l’inverse devait être possible non? Je refermai les yeux et me concentra, espérant établir un dialogue avec lui.


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Ven 19 Sep 2014, 02:57

    Mon sommeil, alors si paisible à ses débuts, vint être troublé. Par eux. Ces cauchemars; ses terrifiants fantôme de ma vie passée. À cette période. À ce moment précis. Celui que je dédaignai. Celui que je craignais. Celui que j’haïssais. Le plus. Ce cauchemar qui n’était que le reflet d’une réalité. Que j’aurai préféré oublier, supprimer de mes souvenirs après avoir commis ces actes. Car ce mauvais rêve la concernait. Elle. Une des rares personnes à qui j’ai tenu. Réellement, de tout mon cœur et mon âme. Cet événement qui s’était passé en sa compagnie, qui avait marqué ma vie. Et la sienne. Elle avait dû être atteinte plus profondément que moi. Blessé plus gravement. Non… Je ne voulais pas voir cette scène. Non… je ne voulais pas revivre ce que j’avais mis tant de mal à laisser de côté. Non… Je voulais fuir. Fuir loin derrière. Fuir sans jamais me retourner. Sans jamais croiser son regard. Non… Les images s’imposaient. Elles devaient plus nettes. Elles plus fortes. À chaque seconde. Son visage se dessina dans ma tête. Je reconnaissais tout : Ses longs cheveux platines attaché en tresse. Ses yeux verts perlés de larmes et empli d’inquiétude. Sa voix douce et apaisante. Sa tenue bleue habituelle moulant son corps svelte mais puissant à la fois. Ses lèvres bougeaient. Lentement.

    Je ne distinguais plus les sons. Je n’entendais plus sa voix. Mais je savais ce qu’elle disait. Je connaissais ses paroles par-cœur. Je pouvais presque les réciter à sa place. Puis, c’est arrivé. La lame de l’épée. Qui venait vers elle. Ses iris forêt se sont agrandis. Elle avait peur mais elle ne bougeait pas. Elle ne faisait que regarder l’arme s’avancer vers elle sans sourciller. Non… ne me regarde pas ainsi. N’agis pas ainsi. Pourquoi ne fais-tu rien? S’il te plait… Bouge. BOUGE! La distance qui la séparait de l’épée diminuait. De plus en plus. Allez… Il n’était pas trop tard pour agir. Ça ne sert à rien de rester là. Tu ne veux pas être blessée non? Alors pourquoi ne fais-tu rien? S’il te plait, s’il te plait. Mais je savais qu’elle ne ferait rien. J’avais assisté à cette scène un tel nombre de fois. Ce rêve était identique; peu importait si un détail changeait. La fin restait la même. L’être dément debout en face d’elle allait la blesser. Au ventre. Il allait l’entailler profondément. Mon esprit se remplirait de haine. Une haine féroce, pure. Puis cette haine allait se changer en peur. Une peur primitive, commune aux êtres faibles. La peur se métamorphoserait en tristesse. Une peine sans fin à cause de ce qui lui arrive.

    Et à la fin, un sentiment de culpabilité allait jaillir. Une immense culpabilité. Au point de me demander qu’est-ce que je faisais là, encore en vie alors qu’elle était étendue par terre? J’allais me questionner sur la justice : Pourquoi à t-il fallu qu’elle soit la seule à subir les conséquences et ressentir de la douleur? Pourquoi, Pourquoi? La réponse était si simple pourtant. Je ne faisais que la repousser dans un coin de ma tête et j’essayai par la suite de trouver une autre explication. Là où il n’y en avait pas. Je savais qui l’avait attaqué. Je savais tout sur lui : ses intentions, son but et même ce qu’il ressentait au moment fatidique. Lorsque la lame a pénétré le corps de l’elfe. Je le connaissais avec perfection. Puisque cette personne qui avait commis l’acte odieux était moi. Moi et personne d’autre. J’étais le seul coupable de cet incident. En ce temps-là, je n’avais pas réussi à Le maîtriser. Je n’avais rien tenté pour le repousser. Je ne pensais même pas à le faire à l’époque. Je m’étais caché en Lui. Je l’avais utilisé pour éviter de me sentir coupable, de me dégoûté moi-même.

    C’était par pure faiblesse de ressentir une émotion qu’Il avait fini par se créer. Je n’avais pas voulu ressentir de la peine envers tous ceux qui auraient péris sous ma lame et au final, qu’est-ce que ça m’avait apporté? Encore plus de dégoût et de mépris envers moi. Ce cauchemar était présent dans ma vie pour me faire comprendre une chose très importante. Que, malgré le fait que je n’ai jamais aimé la guerre et la violence, j’étais Son unique créateur. C’était par ma volonté propre qu’Il était venu au monde. Ce rêve était une auto-vengeance que je m’infligeais pour éviter que j’oublie à quel point je suis faible. Pour que je ne m’éloigne pas du chemin que j’avais pris la peine d’emprunté pour fortifier ma volonté de vivre en solitaire. J’avais choisi de prendre cette voie. Il ne restait plus qu’à continuer de la suivre.


    ❝…❞

    Je me réveillai avec brusquerie. De la sueur coulait sur mon front. Je regardai mes bras. Ils tremblaient. Ils avaient perdus leur couleur. Puis, je remarquai que ce n’était pas uniquement mes bras qui tremblaient : Mon corps en entier était parcouru par eux. Une larme s’écoula sur ma joie. Avec ma main droite, je vins essuyer mes yeux perlés d’eau, perturbé par la puissance de ce mauvais rêve. Jusqu’à présent, à chaque fois que j’avais fait ce cauchemar, les effets n’avaient pas autant d’intensité sur mon corps. Il marquait profondément mon esprit mais avec le temps, je finissais toujours par m’en remettre. Je me recroquevillai sur moi-même, les bras entourant mes jambes. Je me sentais tout d’un coup si seul. Si… abandonné. Et j’avais froid. Très froid… Je ressentais un besoin urgent d’avoir de la compagnie. J’avais besoin de chaleur et de tendresse pour que je puisse quitter cet état de faible. Atles… Je baissai les yeux vers le sol.

    Elle n’était pas là. La jument avait dû partir de la forêt lorsque je dormais. Pour tuer le temps. La patience n’a jamais été sa plus grande qualité. Normalement, tout ce que j’aurai fait serait de l’attendre. Perché sur cet arbre, relevant la tête au son de ses sabots foulant la terre. Mais dans la panique de mon esprit actuel, j’avais besoin d’elle immédiatement. Avant que ça survienne. Maladroit à cause de mon réveil brutale et peu agréable, je descendis à toute vitesse du grand végétal. Je manquai de tomber des branches à plusieurs reprises mais je parvins à atteindre le tronc. J’utilisai la base de l’arbre comme appui et je me mis à l’appeler. Toute personne ayant été dans les environs auraient entendu tout le désespoir qui se trouvait dans la voix.

    Les meilleurs auraient même aperçut la petite touche de crainte. « Atles! Atles! » . J’attendis une dizaine de minute, soutenu par l’arbre. Elle ne venait toujours pas. Peut-être avait-elle perdu son chemin? Cette pensée à elle seule suffit à m’inquiéter encore plus. « ATLES! » . Je n’avais jamais crié aussi fort depuis mon isolement. Ce n’était pas agréable dans ma gorge. Je toussai à deux reprises, impressionné par la puissance de mon cri. Un autre dix minutes passa. Sans que la jument n’apparaisse des buissons. Je n’avais plus de le choix. J’allai devoir la chercher à pied. « Atles! Atles! » Je criai son nom à peu près à chaque mètre que je parcourrai. Mais mes recherches s’avérèrent non concluante. Le cheval n’arrivait pas. Je commençai à approcher le lieu que j’avais quitté il y a peu. « Atles! Où es-tu!? ».

    Un bruissement de feuille dans mon dos. Doux, à peine perceptible, mais qui n’échappa à mon oreille. Une bouffée d’espoir envahit mon cœur. Ça ne pouvait qu’être elle. Ça devait être elle. Une ombre approchait de ma position. De loin, je ne pouvais distinguer si la silhouette était humaine ou animale mais plus elle s’approchait, plus je commençai à voir le nouveau venu. Le corps n’appartenait pas à cheval. Encore moins à un animal. C’était une forme humaine… avec des cornes dressées sur sa tête. Il n’y avait que les démons qui pouvaient aborder des cornes comme celles-ci. Mon enthousiasme s’effondra comme un château de carte. « Tout va bien? » . Le démon me parlait. Je n’étais pas d’humeur à parler. Non, la vérité était que j’étais incapable d’entretenir une discussion potable avec les gens.

    Et j’étais trop timide pour oser ouvrir la bouche, par peur de commettre une grosse gaffe. Mais… d’un autre côté, s’il me demandait comment j’allai, peut-être était-il capable de me renseigner sur ce que je devais faire? Au vu de la situation actuelle, je n’avais pas tellement le choix. « Je… je ne trouve… plus mon… amie… » . Le démon était à l’écoute de mes paroles. Il ne disait rien mais je savais qu’il portait attention à mon dialogue. Ça me convainquit de poursuivre sur ma lancée. « Elle… elle se nomme Atles. C’est… une grande jument au pelage flamme…. J’ignore où elle se trouve et je m’inquiète pour elle. » . Sur le coup de l’émotion, mes paroles se firent plus confiante et mon ton de voix plus rapide qu’à l’habitude. Le démon hocha de la tête avec calme. Il comprenait la situation et ce, il me le disait sans même dire un seul mot. Je commençai à l’apprécier de plus en plus. Pour parler aux gens, je devais faire des efforts pour ne pas offenser ou dire n’importe quoi. Réfléchir avant de parler… C’était un conseil que je devais appliquer avec plus d’ardeur que toutes autres personnes vivant sur les Terres.

    Au moins, ce démon se contentait que du strict nécessaire, sans ajout superflus. « Est-ce que tu tiens beaucoup à elle? Qu’es-tu prêt à accomplir pour la revoir? » . Les questions me prirent de court. Où voulait-il en venir avec ça? « Je… Elle est comme la moitié de mon être. Je suis prêt à braver tous les obstacles pour la retrouver. » . J’avais répondu malgré une mince réticence à l’égard des paroles mystérieuses de cet homme. Qui afficha un sourire indéchiffrable sur ses lèvres. « Je peux t’aider. Ce que je vais t’apprendre dépend entièrement de ton lien et de ton amitié que tu entretiens avec elle. » . Ah oui? Si c’était juste ça, je pouvais le faire sans problème. Le démon suivit visiblement le même résonnement puisqu’il continua ses explications. « C’est de la télépathie animale. Pense à elle mais pas seulement avec ton esprit. Ton cœur aussi à un rôle important. Imagine-la. Réfléchir comme elle. Respire au même rythme qu’elle. Trouve-la parmi ces étendues d’herbes. Et tu seras en mesure de la retrouver. » . J’avais de la difficulté à le suivre dans ces dialogues mais… il semblait sûr de ces moyens. Alors j’obtempérai. Je fermai les yeux et suivit les instructions du démon une par une. Je vidai ma tête de toutes les pensées inutiles. Je fis le vide dans mon esprit. Quand cela se réalisa, je tentai de la « ressentir ». De localiser son esprit. Ce ne fut guère facile. Pendant une vingtaine de minute, je tentai de la repéré. Vingt longues minutes avant que nos esprits se lient.

    Je n’attendis pas plus que ça. Je me mis à l’appeler. En murmurant son nom. « Ne parle pas avec ta bouche. Communique par la voix de ton esprit. Ton lien avec elle est fort. Je sais que tu peux y arriver. » . Parler avec l’esprit… parler avec l’esprit… J’arrêtai de chuchoté son nom. Je devais lui parler au travers du lien créer. Atles… Où es-tu? Je répétai ce dialogue encore et encore. Jusqu’à ce que j’obtienne une réaction de sa part. Pour me faire comprendre que j’étais capable de lui parler. Je ne pouvais pas la voir mais une chose était certaine : je ressentais ses sentiments. Elle était inquiète. À propos de moi. Son attention me touchait mais par pitié… aie une réaction Atles! La réaction que j’attendais depuis trop longtemps finit par arriver au bout de quatre minutes. Une chance, car je commençai déjà à m’épuiser. Elle était surprise. Atles était étonnée d’entendre ma voix dans sa tête mais ça m’importait peu.

    Elle m’avait entendu! Je souriais jusqu’aux oreilles, content du succès, mais ça eut pour but d’affaiblir notre lien. « Reste concentré. C’est ta dernière chance pour la retrouver. » . Je n’avais pas de temps à perdre. Je devais lui parler avant que notre télépathie se brise. « Atles! Où es-tu? Réponds-moi maintenant si tu m’entends! C’est urgent! » . Silence. Ma panique refit surface. Est-ce qu’Atles pouvait me répondre au moins? C’était déjà une affaire établir le lien mais parler… Juste la phrase que je venais de dire m’avait épuisé. « Ne t’en fait pas. Les animaux sont plus aptes à utiliser la télépathie animale. Elle va répondre assez tôt. » . C’était vrai. Car à peine deux secondes plus tard, la voix d’Atles me parvint. « Ežechyel! Je t’entends Ežechyel! » .

    C’était la voix d’Atles! Elle était si nette dans mon esprit! « Dis-moi où tu te trouves, vite! Je viendrais à toi par la suite… … non, c’est moi qui te guiderai. Nous n’avons pas beaucoup de temps avant la fin de la télépathie. Nous avons besoin de vitesse. Tu es meilleure que moi dans ce domaine. » . Atles avait compris le message. Je redoublai mes efforts sur le lien télépathique et je commençai à lui fournir les instructions sur la façon de revenir dans la forêt.

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Ven 19 Sep 2014, 16:26



- ATLES


    « Ežechyel! Je t’entends Ežechyel! » . Je freinai avec peine mes sentiments : joie et espoir se chevauchait l’un l’autre dans ma tête. En un complet désordre qui me surprenait. Mais… j’avais entendu sa voix. J’étais si heureuse. Et le plus impressionnant, c’était que j’avais réussi à lui répondre en retour. Je lui avais communiqué mes paroles et mes pensées. C’était magnifique. C’était sensationnel. Au total, ça m’avait pris plus de cinq minutes. Cinq précieuses minutes de mon temps pour parvenir à lui donner une phrase toute simple. Alors qu’il n’avait pas entendu la mienne depuis plus de deux heures. Deux heures qui ont dû lui sembler interminable. Il était content à présent. Heureux de savoir que j’allai bien et que j’étais en mesure de lui parler. Il avait trouvé la solution à notre problème. J’avais écouté la voix de mon partenaire, qui me chuchotait non pas dans mes oreilles mais dans ma tête. Par télépathie. Nous avions retrouvé un moyen de nous réunir à nouveau, de nous revoir encore une fois. Avant que l’un de nous perdre espoir.

    Désormais, j’étais capable de lire en lui. Comme dans un livre ouvert. J’étais capable de ressentir ce qu’il ressentait. Je pouvais lire dans les tréfonds de son cœur qui m’avaient toujours resté fermé. Jusqu’à aujourd’hui. Presque l’entièreté de son cœur était rongée par ce mal. Un mal fort, appelé le plus souvent comme étant de la culpabilité. Il se sentait coupable. De plusieurs choses. Et dans un petit coin, j’y ai même lui de la peur. Ainsi que de la tristesse. Qu’avait-il subit lors de mon absence? Que c’était-il produit pour que son cœur soit aussi perturbé? Mais personnellement, je préférai porter mon attention sur sa joie et son soulagement. Il était heureux que je ne l’aie pas abandonné. Il était heureux de savoir qu’il avait une précieuse alliée. Ses intentions me touchaient énormément. Grâce à moi, il avait encore vu les merveilles de l’espoir. Sentiment qu’il avait presque oublié après toutes ces décennies passées seul. À errer de bois en bois. Avant de me rencontrer. Ce souvenir m’a fait sourire.

    L’elfe n’en avait pas fini avec son dialogue. Il avait encore d’autres affaires à me communiquer et à croire son cœur, c’était très important. Pour moi ainsi que pour lui. Dans ma tête, sa voix me cria presque ce qu’il voulait me faire parvenir. Il voulait être sûr que je ne rate pas ses paroles. « Dis-moi où tu te trouves, vite! Je viendrais à toi par la suite… … non, c’est moi qui te guideras. Nous n’avons pas beaucoup de temps avant la fin de la télépathie. Nous avons besoin de vitesse. Tu es meilleure que moi dans ce domaine. » . J’ai réagi au mot « vitesse ». Le message était bien passé. Je me sentais fière qu’il reconnaisse mes talents de coureuse, qu’il les complimente ainsi. Mais si Ežechyel avait dit cela, ce n’était pas pour me caresser l’ego.

    C’était pour que nous puissions nous revoir. C’était une urgence. Pour moi et pour lui. Je n’avais pas envie d’être séparé de lui plus longtemps et quand il disait que nous n’avions plus de temps, c’était pour que je me dépêche. Alors, ce fut avec calme et patience que j’attendis les instructions de l’elfe. D’ailleurs, je remarquai que sa voix était devenue plus nette qu’au début. Ça m’a un peu rassuré. Sa maîtrise de la télépathie n’était pas si mauvaise que cela, même s’il affirmait le contraire. Parler dans mon esprit l’épuisait. Trop rapidement. Je savais, par expérience passé en sa compagnie, que le contrôle de la magie n’était pas très bon. Il excellait plutôt au maniement des armes, tel que les épées et les arcs. C’était un combattant; pas un expert de la magie. « Atles… où es-tu actuellement? » .

    C’était une bonne question. Je n’étais pas venue assez souvent au Jardin Animalier pour que je puisse connaître le nom de ce lieu en particulier mais… j’étais dans la capacité de lui décrire ce que je voyais. Avec sa mémoire d’elfe, il reconnaîtrait sans doute la description que je lui fournirai. « Je suis à proximité d’un bassin. Il y a quelques plages autours de moi : des petites et des grosses. Il y a une arche de pierre aussi. » Petit silence du côté d’Ežechyel. Moi, de mon côté, étais plutôt surprise par la description fournie. Je regardai mes alentours. Comment avais-je tombé dans une place pareille? Quand j’avais commencé ma course, j’étais sûre que j’étais dans une plaine verdoyante. Pas à côté d’un bassin. Je ne me rappelai même pas comment j’avais pu venir dans cet endroit. Il y avait plusieurs sortes de poissons et d’amphibiens – créatures marines et terrestres – qui se promenaient dans l’eau. Le temps filait, sans que l’elfe me donne une réponse. De l’inquiétude jaillit dans mon esprit. Notre lien s’était-il rompu? Est-ce qu’Ežechyel tentait de nous reconnecter? Ou bien cherchait-il dans sa tête un itinéraire pour que je puisse venir à lui? J’espérai que ce serait la dernière option. « Dirige-toi vers la gauche. Tu devrais atteindre les plaines assez rapidement. Préviens-moi quand tu y seras. » . Ouf! Pendant une seconde, j’étais sûre que je n’allai pas réentendre sa voix de sitôt. Ça m’a vraiment rassurée.

    Alors… il me demandait d’aller à gauche. Je pivotai mon corps à quatre-vingt-dix degrés et conforme aux instructions, piqua un sprint dans la direction désirée. Je n’avais jamais couru aussi vite de toute ma vie. C’était… génial. Le vent me frappait encore plus fort, mon corps me semblait si léger. J’avais l’impression de voler à cause de mes sabots qui touchaient à peine le sol. J’allai bientôt revoir Ežechyel… le décor commençait à changer. À chaque mètre, la terre devenait de plus en plus verte. Le terrain s’aplatissait, jusqu’à devenir entièrement plat. J’avais atteint la plaine des instructions d’Ežechyel. « Je suis arrivée. ». Mon ami était soulagé. Je le ressentais encore mieux que tout à l’heure. Une étape devait n’être franchit. La distance qui séparait l’elfe blond et moi se réduisait. À chacun de mes pas. « D’accord. Continue tout droit et change de direction uniquement quand tu verras les premiers arbres de la forêt. ». J’avais un soudain regain d’énergie. Je repris ma course, mes sabots m’emmenant directement vers lui. Au fond de mon esprit, je savais que je me rapprochais de mon but. Je commençai à sentir sa présence dans la forêt. Ça m’a motivée à courir plus vite. Je serais bientôt là. Attends-moi Ežechyel!


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Ven 19 Sep 2014, 16:36

    Atles… Je la sentais. Je la sentais qui se rapprochait de moi. Elle arrivait. En courant à grande vitesse. Pour moi… Pour elle. Notre lien nous guidait l’un vers l’autre. Il nous indiquait le temps qu’il restait avant de nous voir. À nouveau. Nous avions passé des heures et des heures. Seuls, sans le compagnon à nos côtés. Nous nous étions sentis abandonné. Laisser à nous-même. Incapable de nous rapprocher. Malgré nos recherches ardues. Qui ont été si longues. Si dures. Quand j’avais vu que, malgré mes appels, elle ne revenait pas, j’étais entré dans un état de panique. Intense. Comme je n’avais jamais ressenti. À part une fois. Par le passé. Quand j’avais commis cet acte. Je frissonnai.

    Je n’avais toujours pas oublié mon horrible cauchemar. Il me hantait, encore. Même si j’avais mis des efforts pour qu’elle ne le sache pas. Atles n’avait pas besoin de souffrir avec moi. Elle avait sa vie. Elle avait un but. Contrairement à moi. Elle n’était pas dans l’obligation de rester à mes côtés. Je lui avais toujours offert une porte de sortie. Au cas où elle ne se plaisait pas en ma présence. Mais j’étais touché. Elle revenait, même si elle aurait pu s’enfuir. Ça aurait été l’occasion parfaite pour le faire. Mais elle ne l’avait pas fait. Atles revenait vers moi. Car elle tenait à moi. Car elle n’avait jamais voulu m’abandonner. Parce que j’étais un ami précieux de son point de vue. Personne ne m’avait autant porté d’attention qu’elle. Comme je l’appréciais. Comme je l’adorais…

    Au loin, j’entendais le son de ces sabots. Ils foulaient le sol de cette forêt. Il s’approchait de moi. Sans le vouloir, un grand sourire apparu sur mes lèvres. C’était elle. Elle était là. Au loin, je la voyais. Sa crinière blanche neige. Son pelage roux flammes. La distance rapetissait. Sept mètres. Six mètres. Cinq mètres. Je ne pouvais pas attendre encore plus longtemps. Je voulais me rapprocher d’elle encore plus rapidement. Alors, je me mis à courir. Droit devant moi. Je ne voyais plus que sa silhouette se rapprochant de moi. Je n’entendais plus que ces sabots qui claquaient sur le sol. Trois mètres. La jument poussait des hennissements de joie. Elle était heureuse de me voir arriver. Moi aussi mais je préférai garder le silence. J’avais assez crié son nom aujourd’hui. Et si son lien fonctionnait comme le mien, elle savait ce que je ressentais de toute façon. Les mots n’avaient pas leur importance actuellement. Un mètre. Je sentais son souffle sur mon visage à présent. Si l’un de nous ne freinait pas immédiatement, nous allions avoir une collision.

    Ce serait bête que l’un de nous se blesse alors que nous venions tout juste de nous retrouver. C’était un scénario à éviter. Donc, qui le ferait? Moi ou elle? Déjà, la vitesse d’Atles diminuait. J’ai supposé que c’était elle qui allait s’arrêter. Tant mieux. Je n’aurai pas été dans la capacité de le faire. La jument arrêta de courir. Pris dans mon élan, je fus obligé de sauter et d’atterrir sur son dos. D’habitude, je ne le faisais jamais. Ou du moins, j’évitais de le faire. Atles n’était pas une jument à dresser. C’était un cheval sauvage, qui n’avait pas besoin de fer et de selle pour se sentir oppressée. Elle était aussi libre que je l’étais moi-même. Je ne voulais pas lui faire subir ce que je ne voulais pas que l’on me fasse. Sauf que les émotions nous firent oublier cet interdit. Nous étions bien trop heureux pour s’inquiété à propos d’un détail si anodin. Je lui caressai la crinière ainsi que le cou en riant.

    Ça me faisait bizarre. De rire comme cela. Je ne riais pas souvent mais… dans la situation, je trouvai cela très approprié. J’avais besoin de me changer les idées, de m’amuser quand je le pouvais. « Tu m’as manqué. Tu m’as tellement manqué Atles! » « Moi aussi Ežechyel. Moi aussi. » Sur ses paroles, notre télépathie se brisa. Je n’étais plus en mesure de ressentir l’euphorie d’Atles. Elle non plus. Mais nous étions tout de même heureux. La présence de l’un et de l’autre était le plus important. Je descendis du dos de la jument, continuant à afficher un sourire heureux. Je m’adressai à Atles. « Nous allons bientôt partir mais avant, je dois remercier quelqu’un. » Je me tournai vers l’endroit où se tenait le démon mais… mon regard ne croisa que du vide. Il n’était plus là. Il était déjà parti. Je trouvais ça très dommage car sans lui, je n’aurai jamais pu communiquer avec Atles. J’aurai aimé avoir le temps de lui dire merci. En plus, il est parti sans avoir eu le temps de lui demander son nom. Une chose reste au moins certaine : je n’oublierai pas tout ce qu’il a accompli pour moi.

    En compagnie d’Atles, nous quittâmes l’enceinte de la forêt du Jardin Animalier. Comme à l’habitude, je n’avais pas de destination précise à l’esprit. Je me contentai de me promener de forêt en forêt, sans but précis. Juste… pour avoir la paix avec l’être que j’aimais le plus. Je me tournai vers Atles, qui regardait droit devant elle. Elle attendait que je propose un endroit mais… je n’en avais aucune idée. Alors, je lui fis une toute autre proposition. Qui allait lui plaire sans problème. « On fait la course? Le premier qui sort du Jardin à gagner. » . La jument me fit entendre sa joie en hennissant avec force. Je souris face à tout cet enthousiasme et sans plus attendre, commençai à courir. Vers une destination qui m’était encore inconnue.

    - FIN


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