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 Les épreuves de l'amitié ─ Quête [PV Atheryl Landwel]

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Dim 11 Mai 2014, 14:47



L’Ombre avançait difficilement à travers l’épaisse végétation dont les racines interminables menaçaient à chaque pas imprudent de la faire tomber. Les marais étaient loin d’être un lieu de balade apaisante. L’odeur autant que l’apparence de ces lieux faisaient fuir les voyageurs peu téméraires, les autres… Ils tentaient malgré tout de s’y aventurer. Bien mal leur en prenaient, car la plupart jonglait les marécages et nourrissait les animaux. La jeune femme leva d’ailleurs les yeux au ciel en apercevant un cadavre plus très frais. La mort, elle n’en avait plus peur depuis longtemps. Mais la vision et l’odeur n’était guère des plus agréables, même pour une Ombre habituée à côtoyer les défunts. Elle l’enjamba prudemment et s’enfonça jusqu’aux genoux dans la fange non sans une grimace de dégoût. Du cadavre ou bourbier, elle ignorait ce qui était le plus désagréable. Seule la brume lui était plaisante en ce lieu, élément qui lui rappelait sa nature et qui d’une certaine manière la rassurait. Pourquoi s’était-elle aventurée jusque-là ? Bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici-bas ─ la mort y était récurrente ─ mais jamais elle ne s’était encore enfoncer s’y profondément dans les marais. D’ordinaire, elle restait aux abords, là où le sol était plus ou moins amical et ne cachait pas des bourbiers avaleur de corps. S’empêtrer dans la vase pouvait être mortel pour celui incapable de ramper vers une surface plus solide. Même si ses pieds s’enfonçaient, elle s’assurait toujours que le fond de la boue fût assez résistant pour continuer d’avancer. Cependant, à cause de la végétation, elle crapahutait plus dans tous les sens qu’elle n’avançait droit, obligée de faire des détords improbable pour éviter un marécage piégeur ou une racine trop épaisse pour être franchie, la mousse qui recouvert les arbres rendant l’escalade quelque peu périlleuse.  

« Loth!» cria-t-elle en écartant une branche basse, mais nul ne le répondit à part quelque coassement de batraciens ci et là, dérangeait par l’écho de sa voix.

Le petit dragon naturel avait depuis quelques jours d’étranges manies et avait plus d’une fois montrer son attention de se diriger vers l’antre des marais. Ce n’était pas inhabituel qu’il partât dans une direction opposé à celle de l’Ombre, le dragon était curieux de nature. Cependant, un simple rappel suffisait toujours à le faire revenir près d’elle. Loth était très affectueux et ne s’éloignait jamais beaucoup de l’Ombre, parfois à son grand désarroi. Un lien s’était créer petit à petit entre eux, et même si Aaliah était parfois exaspérée par les réactions de son compagnon écailleux, elle n’imaginait plus voyager sans lui. Sauf, si elle le savait à l’abri dans le royaume des Ombres. Ce qui n’était pas le cas actuellement et qu’en plus, il n’était pas revenu à l’appel de son nom. Venue pour donner la mort à un vieil ermite qui vivait non loin d’ici, Loth l’avait suivi et avait profité de sa discussion avec le récent défunt pour se carapater au cœur des marécages pour des raisons que l’Ombre ne comprenait toujours pas. Elle craignait désormais qu’il se fût empêtré dans la fange ou dans des lianes peu amicales, mais n’osait pas penser au pire. Son dragon était certainement toujours vivant quelque part et si réellement il était en train de s’amuser ou de batifoler avec une grenouille, il allait recevoir une sérieuse réprimande ! Elle continua d’avancer à travers la broussaille, la vase et la brume tout en criant de temps en temps le nom du petit dragon sans voir le bout de son museau fumant.

Au bout d’un temps qu’elle n’avait guère chronométré et lassée de devoir enjamber racines, cadavres, grenouilles et fange gluante, Aaliah décida d’opter pour la voie des airs. Elle s’assit sur un tronc courbé et recouvert de mousse puis ferma les yeux pour se concentrer quelques secondes. En un instant, le corps de la jeune rapetissa et se couvrit de plumes noires. L’Ombre était devenue corbeau, oiseau sombre au bec puissant. Elle lissa rapidement ses ailes avant de les ouvrit pour prendre son envol et aller se percher sur une branche un peu plus élevé. De là-haut, elle pouvait voir un peu plus loin, mais elle n’aperçut nulles écailles de dragon dans le coin. Il devait être plus loin ou bien caché. Elle se mit à croasser, espérant une réponse quelconque, un grognement ou un reniflement typique de son animal égaré.

« Crooak ! Croaak !» émit-elle désespérément dans un langage de corbeau approximatif. Le vol, elle maîtrisait, le croassement lui était encore quelque peu enroué.

Seuls les batraciens lui répondirent en chœur, puis un buisson touffu se mit à bouger. Elle pencha la tête sur le côté, ses yeux d’oiseau ne lui permettant de regarder les choses de face, puis fit un pas de côté. La végétation était trop épaisse pour identité clairement ce qui ou quoi se déplaçait. Cependant, il ne lui semblait pas avoir repérer l’éclat d’une écaille brunâtre. Il ne s’agissait a priori pas de son dragon Loth. Une créature des marais ? Un promeneur imprudent ? Une armée de grenouille ? Méfiante, l’Ombre resta sur son perchoir, mais prête à fendre sur un éventuel prédateur pour lui crever les yeux s’y venait à lui bondir dessus…
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Dim 22 Juin 2014, 17:05

Parfois, la soif d’aventure d’un homme le pousse à la rencontre de son destin glorieux. Et parfois, la soif d’aventure d’un homme le pousse à se fourrer dans des pétrins pas possibles, impliquant pas mal de boue et la menace d’une mort particulièrement désagréable.
En l'occurrence, la distinction n’était pas tout à fait évidente ; il y avait certes de la boue, mais disons qu’on avait pas encore rayé la possibilité du destin glorieux.

Tout avait commencé, comme dans pas mal de cas, par un bouquin poussiéreux évoquant une légende oubliée. Elle évoquait ’une bibliothèque cachée dans une grotte au coeur de l’antre des marais, plus pleine de magie qu’un elfe de bons sentiments sirupeux. Après un petit peu, puis après un paquet de recherche, il était apparu qu’il était très probable, sinon avéré que cette grotte existait réellement ; un bout de carte en très mauvais état ressemblant d’assez près à une carte et couvert d’annotations en vieux yinnois avait même pointé le bout de son nez.

Alors Atheryl avait empaqueté deux trois machins, avait parcouru un petit bout de chemin jusqu’au continent dévasté (un bout de chemin assez sympathique mais inutile à décrire), et s’était très soigneusement décidé à trouver la grotte secrète. Parce que les plans compliqués, ça va bien trois minutes, mais comme je l’ai déjà dit, il arrive parfois que la soif d’aventure d’un homme le pousse à s’embarquer dans des endroits bizarres pour chercher des bouquins, dans un grand moment d’improvisation. Et pour l’aider… eh bien il y avait un morceau de parchemin douteux et un rat apprivoisé de mauvaise volonté. Eh, on ne peut pas tout avoir, être odieusement mignon ET disposer d’une équipe incroyablement compétente.



Enfin bref.  En tous cas, Atheryl était déterminé à avaler autant de vase qu’il le faudrait pour trouver l’entrée de ce machin. A moins de se faire bouffer une jambe par un crocodile, il était impossible qu’il n’y parvienne pas, et chaque minute passée ici ne pouvait être qu’une minute passée à s’en rapprocher, lentement mais sûrement. Cette idée aidait grandement l’elfe à supporter de traverser, laborieusement, le sol ductile de l’endroit infâme qu’était ce marais.

Disons qu’il y avait des hauts et des bas, mais surtout des bas.  Il avait failli se noyer bêtement plus souvent que prévu, et ne comptait plus les bestioles malintentionnées qu’il avait abattu à coups de dague et de magie noire ; mais ça comme tout le reste constituait un univers de sucre et de miel par rapport à ce qu’était cette VASE. Elle montait parfois jusqu’à sa poitrine durant plusieurs centaines de mètres, tout en déchets, en plantes mortes et en moustiques. Elle avait l’air constituée pour moitié de jus de cadavre en décomposition, ce qui expliquait probablement son odeur.
En vérité, l’unique avantage de cet endroit, était la population incroyable de plantes vicelardes qu’il abritait absolument partout. C’était pratique, et ça faisait toujours plaisir. Pas seulement du point de vue de l’ambiance (parce que bon… même les plantes carnivores ont leurs limites face à la VASE), mais surtout parce que cela représentait un magnifique avantage de terrain pour ne pas décéder de façon regrettable et douloureuse. Notamment s’il pouvait convaincre ces machins gluants de s’écarter de son chemin, d'attraper quelques crocodiles ou bien de le sortir d’un quelconque sable mouvant.

Vous aurez compris que cet endroit était tout à fait merveilleux. Il ne manquait même pas d’émanations naturelles de gaz inflammable, encore moins de grenouilles bleu vif atrocement toxiques. Il y avait probablement matière à une jolie peinture ; implement, sans l’odeur, difficile de produire quelque chose de tout à fait authentique.

Atheryl était en train de se dire qu’il ferait peut-être mieux de se trouver un endroit où grimper s’il voulait voir quelque chose, lorsque, pas trop loin, un corbeau grinça. Ça voulait peut être dire qu’un autre cadavre en décomposition se trouvait à proximité ; mais avec un peu de chance, il s’agirait plutôt d’un arbre. Certes, il y avait de la brume partout et en escalader un ne servirait peut être qu’a voir de la brume depuis plus haut ; mais peut-être que cela lui épargnerait  un peu de marche dans la boue.

L’elfe poussa un buisson d’orties avec un peu de magie ; et puis, progressivement, un tas d’autres algues, roseaux et autres plantes carnivores, jusqu’à apercevoir le corbeau incriminé. Et, coup de chance, il n’était pas perché sur un cadavre, mais bien sur un arbre tout à fait intéressant ; du genre vieux et haut, avec de sympathiques branches basses. Idéal à escalader.
Ça valait le coup de tenter ; il n’avait pas tellement de meilleure idée.

- Allez, pousse toi un peu, l’oiseau, fit-il en agitant la main.

Il avait besoin de la branche...
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Lun 23 Juin 2014, 17:11


Ce n'était pas une armée de grenouille, ni une créature des marais. A premier vu de corbeau, cela ressemblait vaguement à une personne. Il n'avait pas l'air bien méchant, mais un tantinet imprudent pour voyager dans les marais en solitaire. Car du haut de sa branche, Aaliah pu constater qu'il n'était nullement suivi. C'était un voyageur imprudent donc. Avait-il lui aussi perdu quelqu'un? Personne ne se promenait réellement en ce lieu juste par pur plaisir de découvrir son magnifique mélange de vase, de cadavres, de plantes et de puanteur. Ou alors, ladite personne en question avait vraiment d'étrange goût. L'Ombre le regarda donc s’avancer vers sans aucune réaction, il n'avait pas l'air agressif et avec un peu de chance, il allait continuer son chemin. Elle ne se voyait pas lui demander s'il avait aperçut Loth, il n'avait pas vraiment la tête d'un homme qui avait croiser le chemin d'un dragon naturel hautement affectueux... Un moment d'inattention et elle fut surprise de le voir apparaître en dessous d'elle, l'écarter de sa branche d'un mouvement de main.

« Crooak ! » se plaignit d'elle d'être ainsi traiter, en réalisant que l'individu en question ne parlait probablement pas le corbeau!

Elle hocha la tête en s'autodéclarant mentalement d'imbécile avant de retrouver sa forme d'origine. Sans pattes crochues pour s'accrocher et avec un poids nettement plus élevé, elle due jouer les équilibristes pour se remettre dans une position stable sans faire craquer la branche, ni sa robe. Elle réussit toutefois ce tour de passe-passe avec brio et élégance. La jeune femme posa alors le regard vers l'inconnu qui avait souhaiter qu'elle se poussât un peu.

« Cette branche est déjà prise! lui fit d'elle remarquer. Donc soit vous me demandez poliment la place, soit je provoque votre mort plus tôt que prévue. Une chute d'arbre mortelle, c'est tout à fait dans mes compétences...»

Aaliah n'était pas réellement sérieuse dans ses propos, mais elle était quelque peu possessive par moment tout comme elle pouvait être têtue. Et en l’occurrence, c'était sa branche, elle était là la première. Il était vrai que l'on avait une très belle vue d'ici, d'ailleurs elle fronça les sourcils. Pourquoi cet individu, un elfe au vu des ses oreilles effilées, voire plutôt un alfar pour le côté un peu moins elfique qui émanait de lui, escaladerait-il un arbre? Pas pour fuir, car il n'avait pas l'air d'un type poursuivi. Pour voir plus haut, indéniablement. Deux hypothèses se dessinait dans l'esprit de l'Ombre, soit il cherchait son chemin, soit il cherchait quelque chose.

« Et puis pourquoi voulez-vous grimper sur cette branche? Vous avez égaré quelque chose peut-être?» lui demanda-t-elle, une pointe de sarcasme pointant dans sa voix.

Aaliah évita toutefois de préciser un "vous aussi" bien qu'il pourrait naturellement se poser la question du pourquoi elle se trouvait également en haut d'une branche et transformée en corbeau. Elle comptait sur la stupidité d'une personne capable d'errait dans l'antre des marais pour ne pas avoir à l'esprit ce genre de question. Peut-être pourrait-elle convaincre cet inconnu de l'aider dans sa recherche de dragon, à deux, cela ne serait pas du luxe dans un endroit aussi dangereux qu'imprévisible. Et elle pourrait toujours se servir de son corps pour passer par dessus la vase ou la boue visqueuse, car l'on pouvait bien vite s'enfoncer dans ce lieu brumeux. Bien sûr, il pourrait l'envoyer paître, mais dans ce cas, elle l'enverrait se promener dans l'au-delà.
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Jeu 10 Juil 2014, 19:08

Atheryl eut un spectaculaire mouvement de recul. C'était un réflexe installé de longue date ; en toute situation brutalement imprévue, reculer de trois pas et se préparer à mordre avant de se demander ce qui se passait.
Avec la pratique, on pouvait faire ça sans avoir l'air d'un parfait imbécile ; l'important étant de résister à l'envie d’écarquiller stupidement des yeux gros comme des soucoupes et d'opter plutôt pour un froncement de sourcils inspiré. Il n'était pas toujours intelligent de sortir une lame ; c'était le meilleur moyen de s'empêtrer dans une situation délicate en menaçant quelqu'un de paisible à la base. Un air détaché, c'était pas mal.

*Sur les milliers de corbeaux que compte ce coin oublié de tout ce qui est assez malin pour s'en éloigner, il a fallu que je tombe sur celui qui était une fille déguisée....*


C'était tout lui et sa chance incroyable, ça.

Donc, une bélua ? Rien n'était moins sûr. Mais une rencontre récente avec un spécimen particulier de renard lui avait donné quelques bonnes raisons de ne pas beaucoup apprécier les gens qui aimaient se transformer en animaux divers et variés.
Cette jeune femme ne semblait pas douter une seconde de sa position de force, et il était plutôt disposé à la croire. D'une beauté tout à fait inattendue dans ce coin plein de boue, sa pâleur et sa longue robe noire lui donnaient l'air d'une apparition macabre. Et coup de chance, elle semblait avoir décidé de jouer à la brute du jardin d’enfants avec lui ; quelques menaces, autant de questions, et l’intention affirmée de lui barrer la route tant qu'il n'aurait pas répondu à quelques unes de ses attentes. Il se demanda si elle allait lui extorquer un paquet de cookies avant de lui mettre quelques claques et de s’en aller.

*Je repenserais à cette blague de haute volée quand je serais en train d’agoniser sous soixante litres de boue tiens. C’est pas le moment de rire, andouille
.*

Bon, c’était peut-être un peu pessimiste. Il n’avait aucune envie de se bagarrer avec qui que ce soit, alors il allait juste lui répondre gentiment en espérant que c’était juste une personne tout aussi paisible que lui mais de mauvaise humeur. Ou alors, une andouille à qui il pourrait régler son compte, mais enfin il ne fallait peut-être pas trop rêver.
L’alfar leva brièvement les deux paumes à hauteur de poitrine en gage d'intentions aussi amicales que possible.

“Toutes mes excuses. Vous comprendrez que je ne puisse pas vraiment faire de politesses à chaque grenouille que je croise dans l’hypothèse de froisser par accident une demoiselle en déplacement…”


Mince. C’était tout lui ça. Il était tout à fait incapable de s’abstenir de faire le malin quand il ouvrait la bouche. Les brutes de dix ans évoquées plus tôt en avaient souvent pris quelque ombrage quand il était gamin, à vrai dire, mais, cela n’était pas franchement parvenu à le guérir de son manque de jugeotte. Zut. Allez. Compense avec un joli sourire et ferme la.

“Je n’ai rien égaré, j’ai beaucoup d'affection pour les arbres voilà tout.
Raté. L’air était sérieux mais… enfin il racontait n’importe quoi en fait. Disons qu’il n’avait pas franchement envie de raconter sa vie à la première inconnue menaçante venue, mais il n'avait pas prévu de rendre ça évident à ce point. Ceci dit, c’est peut-être votre cas ?”

Supposition hasardeuse... Quoique peut-être pas tant que ça, avoir perdu quelque chose n’était pas la première hypothèse qui lui serait venue à l’esprit quant à sa présence ici.

*Si ça n’arrive pas dans trente secondes, un jour tu te retrouveras dans un caniveau avec un poignard enfoncé jusqu’à la garde dans le dos, c'est une certitude...*


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Mar 30 Sep 2014, 23:55



Aaliah regarda l'inconnu qui semblait perdu dans ses pensées. Elle le fixa sans aucune discrétion, attendant de connaître sa réaction, prête à réagir en cas d'attaque. L'individu n'avait cependant guère l'air belliqueux, plutôt naïf, voire stupide. Elle pencha la tête pour écouter ses bêtises. Monsieur s'excusait de ne pouvoir faire preuve de politesse à chaque créature qu'il croisait. Il était vrai qu'il ne pouvait pas deviner quel corbeau était un vrai. Ce n'était de toute façon pas une excuse pour chercher à la chasse de sa branche avec autant de négligence. La jeune femme fronça des sourcils; le ton employé pour lui adresser la parole et le caractère qui émanait de lui ne lui plaisaient guère. Même si les choses qui lui plaisaient était relativement rare...

A sa question pour savoir s'il avait égaré quelque chose, il lui répondit par la négative en précisant qu'il avait juste de l'affection pour les arbres. L'Ombre arqua un sourcil devant cette réponse déconcertante. Elle ignorait s'il était sérieux dans ses propos où s'il s'agissait juste d'un illuminé. Dans les deux cas, elle allait se retrouver avec une drôle de personnalité sur les bras si elle faisait équipe avec. Bien sûr, elle pouvait toujours attendre après une seconde personne, mais premièrement, elle n'était pas certaine de trouver une autre âme perdue dans ce lieu infâme et deuxièmement, elle pouvait encore tomber sur bien pis et franchement... elle n'avait pas envie de tester sa malchance à ce jeu-là, le destin ayant l'art de lui jouer de bien mauvais tour! Lorsqu'il lui demanda si s'était son cas; plutôt que d'avouer qu'effectivement elle avait égaré un dragon ─ ce qui, avouons-le, la discréditerait complètement aux yeux de l'inconnu ─ elle préféra jouer sur le même registre.

« Non, j'ai également beaucoup d'affection pour les arbres. »

Elle aurait respiré la joie de vivre qu'elle aurait probablement ri à sa blague de mauvais goût. Mais l'Ombre souriait rarement et rigolait encore moins. Aaliah se contenta donc d'un rictus énigmatique qui semblait vouloir dire: ça sent peut-être le mensonge, mais n'essaie pas de creuser le terrain vers la vérité ou je te mords. Elle n'avait pas vraiment envie de recevoir plein de questions et de devoir se justifier. Elle avait tout de même sa fierté, d'ailleurs, pour éviter que l'inconnu ne cherchât à en savoir plus, elle l'avertit une nouvelle fois d'éviter de la prendre pour une faible femme sans défense.

« Après, si vous aimez tant les arbres, je peux m'arranger pour vous mettre entre quatre planches. Vous avez une préférence pour l'essence à utiliser: chêne, noyer... ? », directe et sans tac, comme elle savait si bien le faire.

Elle était certaine qui la menait en bateau. Avoir de l'affection pour les arbres, cela pouvait passer, mais dans ce cas pourquoi choisir l'antre des marais pour assouvir son amour arboricole? Les Terres du Yin et du Yang possédait des forêts bien plus accueillantes... Il était certainement là pour autre chose, mais elle ne savait pas pour quoi. Ce qui l'irritait un peu, même si elle faisait pareil pour ne pas lui avouer les véritables raisons qui la poussaient à se trouver là. Ils étaient donc deux menteurs perdus dans les marécages: la balade sera belle. La jeune femme soupira, se disant qu'il lui faudrait peut-être éviter de froisser l'inconnu si elle voulait se servir de son corps comme bouclier pour sa recherche. Aussi, elle chassa d'une main élégante une mèche qui la gênait ainsi que sa phrase précédente.  

« Puisque l'affection des arbres nous a réunis en ce lieu, pourquoi ne pas faire route ensemble? »

Clairement, elle n'y croirait pas à cet amour des arbres et sa voix sonnait faux, n'ayant même pas prit la peine de faire un effort pour paraître sincère dans ses propos. Elle voulait bien se mettre au même niveau que cet ingénu, mais elle avait toutefois ses limites. Aaliah avait horreur de passer pour une simple d'esprit tout comme elle abhorrait de perdre son temps. Étrangement, plutôt que de faire route en emportant l'inconnu de force dans son sillage, elle attendit patiemment sa réponse. La gardienne était curieuse de voir la réaction du jeune homme et surtout, s'il était capable de formuler une phrase simple et sérieuse ne serait qu'un instant. Histoire de voir qui elle devrait supporter...
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Lun 02 Fév 2015, 01:38


Ah, agacer les gens.
Un talent tout relativement avantageux dans la vie.

" Je pense que vous ne devrez pas vous donner cette peine. Franchement, vous risqueriez d’abîmer vos mains. Il y a des tas d'échardes dans ces machins là."

De fait, elle avait des mains de princesse, toutes fines. Dont l'une remonta brièvement égarer une mèche du champ de vision d'un regard parfaitement courroucé.
Atheryl avait quelques soucis fréquents avec son sens de l'humour. Lui qui n'était que bienveillance et sarcasme gentil, on le comprenait toujours de travers.
Les gens tenaient-il donc à ce point à leur morosité maladive ? Tout était relatif pourtant. On se sentait mieux, en faisant semblant de prendre les choses à la légère. Le monde s'allégeait.
Mais le monde n'était peut-être pas prêt pour la relativité. Le cosmos aimait trop les menaces de mort et les rapports de force brutaux.

Tant pis. Il pouvait aussi jouer le jeu - pour peu qu'on ne l'aie pas encore liquidé. Et c'était justement le cas.
"Ecoutez, je ne voulais pas vous froisser." Il avait réussi à se recomposer un visage d'une politesse magistrale. "Je traîne dans ce coin enchanteur depuis un petit moment, parce que je cherche une bibliothèque ; je ne sais pas si vous en avez entendu parler."

Voilà, il pouvait bien la lancer sur la bibliothèque. C'était un peu bête, de parler culture dans cette estomac bileux du monde. Mais enfin, peut-être qu'elle serait intéressée. Il l'espérait en tous cas.

"Enfin peu importe je suppose, vous avez sans doute d'autres choses sur le feu que les quêtes quelconques des quidam que vous croisez dans les marais."

"Si ça peut vous rassurer, je ne suis pas en possession de ce que vous avez pu perdre, quoi que ce soit d'ailleurs. Et je ne pense pas vraiment pouvoir vous aider. Je veux dire, vous avez l'air de vous débrouiller bien mieux par vos propres moyens."

En l’occurrence, en volant. C'avait l'air fichtrement pratique.

Il espérait donc qu'elle soit intéressée. Parce que, elle avait l'air du chat qui avait trouvé un canari, ce qui en général, n'est pas bon signe chez quelqu'un que vous venez de rencontrer. Mais en partant du principe qu'elle n'allait pas essayer de le manger - ce qui n'était pas à exclure totalement, mais tout de même un petit peu improbable - elle avait plutôt l'air de vouloir le garder à portée. Il la comprenait un peu, il y avait de quoi se sentir fichtrement seul par ici. Même pour lui, qui appréciait beaucoup sa propre et unique compagnie. Mais passez deux semaines dans la boue à parler à votre rat apprivoisé et aux crocodiles qui tentent de vous dévorer vivant, et même une apparition sépulcrale à l'air de spectre en colère vous paraîtra comme une figure amicale.
Oui, amicale. Un visage humain, rendez vous compte. Et puis, peut-être qu'elle avait ses bons côtés, par ailleurs, ce n'était pas exclu.

Seulement, s'il devait la suivre, il aimait autant qu'on aille du côté où lui se rendait, et pas l'inverse.
Alors, il espérait qu'elle aimait les livres.

Et moins le meurtre d'alfars innocents qui ne font que passer.

D'où la technique biaiseuse pour lui faire comprendre qu'il allait à un endroit super où il n'avait pas envie qu'elle aille, elle. De la psychologie inversée un peu moisie. Mais parfois, c'était le meilleur argument que vous aviez. C'est à dire qu'il trouvait plus probable qu'elle le suive par curiosité que sur demande gentille, une analyse vérifiée empiriquement par l'égoïsme inhérent à tout individu.

Et, encore une fois, il n'avait aucune, mais sérieusement aucune envie de perdre du temps dans la quelconque activité qu'elle menait. Il avait déjà vu BIEN ASSEZ de boue.

C'était le début d'une magistrale coopération, au vu de bases aussi saines. Pourvu qu'elle accepte.
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Dim 19 Avr 2015, 22:49



[hrp: oui, je l'ai fais aujourd'hui  (:106:) ]

A sa remarque sur les échardes qui pourraient égratigner ses fragiles mains, l’Ombre ne put s’empêcher de poser le regard sur celle-ci, comme si elle découvrait pour la première fois leur fragilité apparente. Certes, sa peau était immaculée, dépourvue de la moindre trace blessure. Il était facile dès lors de penser que la jeune femme ne faisait rien de ses mains pour les avoirs à ce point intact. Le temps n’avait plus d’effet sur sa peau dont elle pouvait donner l’apparence de sa juvénilité avant son suicide. Ce que l’homme en face d’elle ignorait et qu’elle se garda bien de dévoiler. Et puis, elle pouvait très bien de par sa position, demander à d’autre de faire le sale travail pour ne pas avoir à salir elle-même les mains. C’était une alternative possible également, mais l’Ombre se garda également de le faire remarquer. Aaliah n’était pas du genre bavard et la seule chose qui l’intéressait réellement, c’était que l’homme fît route avec elle. Aussi, mieux valait peut-être l’écouter plutôt que de le rebuter en ironisant avec. Aussi, c’était avec un visage dépourvu d’émotion qu’elle resta toute ouïe à ses excuses. Enfin, si cela en était vraiment, car il se contenta d’affirmer qu’il ne voulait pas la froisser. Un ton d’une politesse rare qui fit écarquiller les yeux de l’Ombre, peu habituée à ce genre de déclaration. Cet inconnu était finalement très intéressant, il aurait même pu être presque divertissant si la jeune femme eut apprécié de perdre du temps… Ce qui n’était pas le cas et elle soupira doucement.

Il cherchait une bibliothèque… dans un lieu aussi marécageux, voilà qui n’était pas banal ! La jeune femme se redressa quelques peu, intriguée par cette révélation. Aaliah avait entendu beaucoup d’histoire à errer constamment sur les Terres du Yin et du Yang, mais une bibliothèque dans l’endroit le plus nauséabond et fangeux du monde, ça, cela ne lui disait rien. En tout cas, elle devait être soit bien à l’abri pour conserver ses livres, soit ces derniers étaient depuis le temps devenus le siège des grenouilles, têtards et autres animaux appréciant la vase. L’Ombre ne répondit pas si elle connaissait ou non l’existence de cette bibliothèques et une réponse ne semblait guère être une obligation, puisque l’alfar lui-même déclara que cela n’avait pas d’importance. Il jugea qu’elle avait probablement bien d’autre chose à faire. Ce qui en soi n’était pas totalement faux. Aaliah avait un dragon sur le feu. Un dénommé Loth bien vagabond qui avait disparu dans l’antre des marais à son grand désarrois. D’ailleurs, le parfait quidam, comme il s’était lui-même nommé, continua son flot de parole en déclarant qu’il n’était pas en possession de ce qu’il possédait. Cela, elle l’avait bien remarqué ! Elle soupira une seconde fois devant cet être qui à chaque mot ajouté devenait de plus en plus ingénu à ces yeux. Comment un être aussi simple d’esprit pouvait être encore en vie sur des Terres aussi inhospitalières que celles du Yin et du Yang ? Il devait avoir une chance incroyable! Si tel était le cas, cela pouvait être utile à l’Ombre, dont le destin aimait lui jouer des tours !

Lorsque, enfin, il eut fini de parler, la jeune femme se redressa sur sa branche comme si elle réfléchissait à la proposition offerte. En réalité, elle n’avait nul besoin de réfléchir, sa décision était prise. Elle suivrait cet individu en lui faisant croire que sa mystérieuse bibliothèque l’intéresserait. Ainsi, elle aurait de la compagnie, non pas qu’elle avait besoin de discuter, mais plutôt pour servir de bouclier en cas d’attaque. Et puis, peut-être que Loth était sur le chemin que souhaitait suivre l’alfar.

« Bien, je vais être clémente avec vous puisque que vos intentions n’étaient nullement de me froisser, répondit-elle pour répondre sa formulation. Et je vais même vous monter toute ma sympathie en vous accompagnant dans vos recherches pour retrouver cette bibliothèque qui vous attire tant. Vous êtes chanceux aujourd’hui ! »

Et en quelques secondes, la jeune femme disparut, laissant place à une sauterelle verte pour celui qui savait voir les insectes sur une branche. Elle sauta rapidement, aidée par ses puissantes pattes arrière, pour atterrir sur l’épaule de l’alfar avant de faire un dernier saut vers le sol. Aaliah le toucha à peine qu’elle reprit déjà son apparence humaine tout en frottant sa robe pour en chasser les plis.

« Je vous suis, par où allons-nous ? demanda-t-elle en osant espérer qu’il avait un plan ou une idée de la direction à prendre.

L’Ombre se méfiait tout de même quelque peu de l’individu. Il n’avait pas l’air méchant ou dangereux, mais sa naïveté la gênait. A tous les coups, il allait lui attirer des ennuis si ne la guidait pas dans un marécage boueux. Seulement, elle était prête à prendre ces risques. Sa nature d’ombre lui permettait d’éviter bien de nombreux pièges et défier la mort bien plus qu’un être encore vivant pourrait le faire. Elle craignait peu de chose… Sauf peut-être la réponse de l’alfar à sa question.

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Dim 19 Juil 2015, 03:41

Inexplicablement, l’accord de l’inconnue fit très légèrement frissonner Atheryl ; et certainement pas de froid, vu la teneur de l’air tiède et moite qui s'appesantissait dans ses poumons à chaque inspiration.
Clairement, il y a avait de quoi s’inquiéter.. Ce n’était pas seulement le ton calme de la dame, ses menaces directes, et l’impression qu’elle donnait d’aimer dépecer les petits enfants au petit déjeuner, mais surtout le fait qu’elle avait décidé de le suivre.
Il avait l’impression un peu pesante d’être une souris tombée dans les griffes d’un chat.

Mais peu importe Atheryl, ce n’est pas ça qui va t’empêcher de quitter ces marais en un seul morceau. Prends un air gentil. Essaie de la convaincre de t’aider et de ne pas trop te manger. Si ça se trouve, vous allez même devenir amis.



Mouais.

Du coup, il essaya de ne pas sursauter quand l’inconnue prit le parti de lui tomber dessus.
Elle s’amusait avec lui ; c’était extrêmement rassurant.

Il lui adressa un sourire imperceptiblement crispé à la demoiselle qui avait mené à bien le tour de force d’atterrir tout en grâce et en souplesse sur un coin de sol miraculeusement sec.

“Chanceux en effet.”

Il esquissa une très légère révérence, comme le lui avaient appris quelques dizaines d’années de vie à Drosera. Ce n’était pas une vraie courbette réglementaire bien sûr, tout juste une ébauche. Il n’avait pas de raison particulière pour faire cela, seulement, la longue robe de l’inconnue lui inspirait soudainement un peu de nostalgie pour les bonnes manières, et la civilisation en général.
“Je m’appelle Atheryl.”
Il n’allait pas lui demander son prénom ; il considérait qu’il était poli de le donner, mais il sentait aussi que cette charmante personne n’était pas forcément très attachée à ce genre de délicatesse.
Bah, peu importe. Si on ne pouvait pas faire deux ou trois manières de temps en temps, sus prétexte qu’on étai dans l’antre malodorante et humide des marais...

Donc, où est-ce qu’on allait ? C’était une bonne question. A l’issue de recherches interminables dans l’une des bibliothèques immenses de Drosera, il avait fini par faire converger suffisamment de vieux morceaux de livres mal traduits pour dégager quelques indications quasi-certaines.

“Eh bien, justement, j’allais vous déloger pour prendre un peu de hauteur. Selon toute vraisemblance, on devrait apercevoir dans les alentours un genre de colonne de pierre surmontée par un dragon sculpté. Je dirais qu’elle doit se trouver dans un rayon de deux cent coudées. Mais il est possible qu’elle se soit affaissée, et avec cette purée de pois, ce n’est pas comme si on pouvait l’apercevoir facilement.”

Mh, le papier le plus crédible était une vieille copie de l’ancienne langue magicienne, qui disait quelque chose comme “ Le trésor du magicien, sous un petit dragon est caché / au fin fond de la pestilence, il est assis sur un pillier.’
Les autres avaient tendance à parler d'une colonne, sans donner d'autres précisions ceci dit. Ils la situaient tous à peu de choses près dans cette partie précise des marais, à l’extrême Ouest. On aurait pu voir l'université de magie, si cet endroit précis n'avait pas formé une sorte de cuvette naturelle.

“Si ça se trouve, elle s’est complètement écroulée, et la vase l’a définitivement ensevelie. Mais tout de même, j’ai l'impression qu’il faut être un peu idiot pour se donner la peine d’enterrer toute une bibliothèque pleine de secrets magiques, et ne pas être capable de faire tenir debout une pauvre colonne de pierre.

Le mieux serait que vous jetiez un oeil d’en haut, si je peux me permettre.”


Au delà d’essayer de lui faire avoir une attaque cardiaque, cette inconnue était selon toute vraisemblance tout à fait en mesure de se rendre utile. Pourvu qu’elle ait décidé d’être coopérative.
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Mar 08 Sep 2015, 21:28



Arrivée à ses côtés, elle surprit l’alfar lui faire la révérence. Elle ne l’aurait jamais cru capable de connaître ce geste de politesse, même si ce dernier était quelques peu hasardeux sur les bords. Il ne devait guère pratiquer les bonnes manières régulièrement, ou alors, il n’avait pas envie de prendre la peine de se courber plus devant l’inconnue qu’elle était pour lui. Elle se contenta donc d’un haussement de menton pour redresser la tête et rester supérieur à lui. La jeune femme lui confia toutefois son prénom, plus pour ne pas être affubler d’un surnom qu’elle n’aimerait pas que par politesse réciproque.

« Aaliah Z’Odra »

L’enchanté qui suivait d’ordinaire les présentations, resta dans sa gorge. Pour les courtoisies, cela était suffisant. D’autant plus que l’homme ne faisait rien pour attirer sa sympathie, déjà rare dans la distribution. Il ne savait pas la direction à prendre et aurait espérer retrouver son chemin en se positionnant sur la branche qu’elle occupait précédemment. L’origine de leur rencontre un peu bancale. L’Ombre fronça les sourcils devant le discours de l’alfar qui cherchait après un dragon placé sur une colonne. Etrangement, leur recherche personnelle semblait commune. L’Ombre aussi cherchait après un dragon, mais pas en pierre celui-là, ce qui était bien dommage par moment…

L’alfar semblait un brin pessimiste, car plutôt que de la motiver, voilà qui rajoutait une couche. L’objet de sa recherche était peut-être même ensevelie et masquer à la vue de tous. Chose rassurante.

« Certes, il faut être idiot. Moi, si je devais cacher quelques chose, je m’ennuierais pas à faire tenir une colonne pour en indiquer l’endroit… Autant mettre un panneau indicateur ! » ironisa l’Ombre qui comprenait mal le principe de cacher une précieuse bibliothèque si c’était pour qu’un alfar aussi maladroit que celui qu’elle avait en face pût la trouver aussi facilement.

Cela allait à l’encontre de toute logique, mais après tout, ce n’était pas sa bibliothèque et elle se fichait éperdument de l’identité de celui qui parviendrait à la trouver. Toutefois, cela attisait quelques peu sa curiosité. Quel était le saugrenu capable de cacher une chose dans un endroit si peu fréquenté – et fréquentable - pour en marquer visiblement l’emplacement ? Elle soupira bruyamment lorsqu’il lui confia de peut-être prendre de la hauteur pour voir alentours.

« Ben tiens, vous me délogez de mon perchoir et maintenant, vous voulez que j’y retourne. Lui fit-elle remarquer d’un regard taquin qui n’avait rien de rassurant à cause de sa froideur.  N’abusez pas de ma gentillesse, celle-ci à ses limites… » l’informa-t-elle avant de faire apparaître dans son dos une immense paire d’ailes.

D’un battement, elle envoya valser quelques plumes sombres et quitta le sol pour retourner dans les hauteurs de l’antre des marais. Elle n’avait pas souhaitait reprendre son apparence de corbeau pour retourner à son perchoir afin de conserver toutes ses capacités. L’alfar avait raison sur un point : la brume qui sévissait autour d’eux empêchait d’avoir une vue dégagée. Cependant, ce n’était pas cela qui empêcherait l'Ombre de retourner auprès du dénommé Atheryl avait les informations nécessaire. Elle allait lui montrer comment une vraie professionnelle de l’expédition s’en sortait. Agrippant sa dague, elle usa de sa magie pour devenir maître des vents et un souffle puissant chassa le brouillard en avant. Bien sûr, il reprendrait vite ses droits sur les marais, mais cela permit à la jeune femme de faire le tour d’un horizon bien dégagé et d’apercevoir, non pas un, mais bien deux dragons… L’un d’eux, vivant, disparut aussi rapidement qu’il était apparu dans son champ de vision. Nul doute qu’il s’agissait de Loth. Le second, était probablement celui de la bibliothèque, puisqu’il semblait être fait de pierre. Du moins, l’Ombre l’espérait, vu que l’animal avait l’arrière train englouti par la vase. La jeune femme ne s’attardait guère plus et revient auprès de l’alfar.

« Vous aviez raison pour la distance, le félicita-t-elle presque. C’est par là, rajouta-t-elle en pointant la direction du nord. Et dépêchons, la vase l’engloutit »

Il serait bête de passer outre le petit dragon de pierre, juste parce que la vase l’aurait avalé entièrement. L’Ombre n’avait pas envie de traverser tous les marais en compagnie de l’Alfar et l’inverse était probablement vrai. La jeune femme fit signe à Atheryl de passer devant pour ouvrir le chemin. Après tout, c’était lui qui cherchait principalement la bibliothèque et elle ne lui confierait certainement pas qu’elle était d’autant plus ravie de le suivre que son dragon était localisé au même endroit. Elle espérait juste que ce n'était pas à cause de Loth si la colonne s'enfonçait progressivement dans les marais. L'animal pouvait être par moment très maladroit...

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Dim 03 Avr 2016, 01:09

Est-ce qu’il avait mortellement offensé cette femme, ou bien est-ce qu’elle était toujours aussi désagréable ? Les deux peut-être. Il commençait à se demander si le regard glacé qu’elle lui adressait était destiné à le désintégrer sur le coup ; parce que, si c’était le cas, ça commençait légèrement à donner l’impression de fonctionner.

Il avait pensé qu’elle était simplement d’un abord peu avenant, mais en vérité, il lui semblait que les signaux d’agacement qu’il recevait s’amplifiaient au lieu de s’adoucir. Est-ce qu’il avait vraiment été si désagréable que ça ?
L’un dans l’autre, il n’en avait pas l’impression.
Il considéra de nouveau Aaliah, qui lui avait tout de même fait l’aumône d’un nom à utiliser, avec un nouveau genre de regard. Elle avait un port princier, impassible et immobile. Mais aussi, quelque chose de menaçant, comme un genre d’aura. Il fut pris malgré lui d’un petit frisson. Oh si ! Maintenant, ça lui semblait assez clair, il y avait quelque chose, forcément. Quelque chose qu’il aurait raté quelques instants plus tôt, trop occupé à s’écouter parler. Est-ce qu’il avait bien fait d’insister ? Avait-il raté une occasion importante de bafouiller quelques excuses et de tourner les talons sans se retourner, tout à l’heure ?
C’était ça, ou bien alors, il était en train de monter de toute pièce une hallucination sur quelques remarques acerbes.

Un petit peu de prudence, Ath. Un tout petit peu plus.

Il mit une main devant ses yeux lorsque Aaliah décolla en initiant une brève bourrasque avec son coup d’ailes, qui fit circuler l’espace d’un instant l’air moite du marais. Pendant un instant, il eut même l’impression de respirer  convenablement. Une triste illusion trop vite terminée.

Il prenait note, dans un coin de sa tête, des ressources magiques de l’inconnue. Il avait vu juste : elle était tout à fait en mesure de se rendre utile. Sans doute, même, beaucoup plus que lui. Ce n’était pas tout à fait rassurant.
Elle avait dit qu’elle le suivait par sympathie...? Mais que faisait elle ici au juste ; quoi d'inoffensif et de bienveillant, s’entendait ?
Hormis l’évidence, soit donner un coup de main bénévole aux inconnus tout en les snobant paradoxalement superbement.

Tant pis Ath, on se concentre. Il hocha brièvement la tête lorsqu’elle indiqua la direction, et prit les devants en essayant de se convaincre de ne pas s’inquiéter pour rien. Il fallait se dépêcher de toute façon. Il accéléra un peu plus que ce que la prudence aurait demandé, faisant à peu près confiance à la solidité du sol devant lui. Ce qui avait l’air herbeux n’était parfois que flottant, mais, il eut de la chance cette fois-ci. Il écartait du chemin la végétation basse à coups d’une magie un peu moins délicate que précédemment, plus centrée sur le dégagement rapide du passage et de la vue que sur la prudence.
Branche basses, buissons, lianes et autres racines cédaient progressivement la place, mais la brume était déjà retombée, épaisse, et on n’y voyait malgré tout pas bien loin. Il fallait avancer à l’aveugle. Un pied, puis l’autre. Ils devraient bien finir par tomber sur la col-shloup.

Mettre le pied au mauvais endroit. Un endroit qui avait plus ou moins l’air herbeux et terreux. Atheryl en avait fait des cauchemars, lors de ses dernières nuits passées dans les environs. Il suffisait d’un instant d'inattention pour se faire avaler par le marais. Suffoquer, puis essayer malgré soi s’avaler une goulée d’air, et ne rencontrer que de la vase, noire et froide.
Et ensuite, le néant, sans doute. Il valait mieux. Allez savoir ce que Xaraxus pourrait bien faire d’une âme. Voilà les pensées qui traversèrent l’esprit d’Atheryl durant une longue seconde, lorsqu’il constata avec un certain effroi qu’il n’y avait rien de solide là où il posait le pied, et qu’il était trop tard pour reporter son poids vers l’arrière.
Aucun réflexe de survie ne se manifesta. Seulement une petite crispation terrorisée, et puis, assez rapidement le goût de la boue.

Shloup, fit la vase en se refermant sur lui, assez satisfaite de son petit en-cas.

Il y eut un moment de battement. L’alfar se rendit vaguement compte qu’il se passait quelque chose d’anormal.

Et puis, il lui sembla nettement qu’il atterrissait dans de l’eau.

Plouf, fit l’eau. Elle aussi aimait bien réceptionner les petits elfes avec chaleur.

Atheryl but un peu la tasse, mais remonta à la surface avant de se noyer complètement. La lumière le fit cligner des yeux plusieurs fois. L’adrénaline dûe à sa chute n’était pas retombée, et son coeur battait beaucoup trop vite, mais il sentit vraiment très soulagé de n’être manifestement pas mort. Un peu sonné, il écarta de sa figure les cheveux que l’eau y avait collés, et leva le nez en l’air.

Tombé du plafond, hein ? Il y avait un plafond. Et même s’il avait l’air tout à fait tangible, le fait qu’une colonne de pierre coiffée d’un petit dragon dépasse de la surface de l’eau semblait indiquer qu’il n’était pas tout seul à être passé au travers.

Aha !

Il était bon pour attraper une pneumonie, et le contenu de son sac serait irrécupérable. Mais Aha !

Il grimpa sur un rebord du bassin, laissant ledit sac à son triste sort.

Bon.

Il doutait un peu de revoir Aaliah. À moins qu’elle ne se laisse délibérément tomber dans la vase à sa suite …?
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Les épreuves de l'amitié ─ Quête [PV Atheryl Landwel]

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