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 [Quête] De grabuge en gribouilles (PV Vanille)

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Jeu 15 Aoû 2013, 14:46


- Et inutile de vous préciser que tout ceci doit rester totalement entre nous.
- Oui, mon Seigneur. Cela va de soi.
- Parfait. Entendons-nous bien, aucune récompense ne pourra vous être octroyée suite à la réussite éventuelle de cette… commission.
- Je n’en espérais aucune, mon Seigneur. Le savoir n’a aucun prix, et doit être mis à la portée des plus nécessiteux sans condition.
- Quelle âme charitable que la vôtre. Partez dès maintenant. Prenez le temps qu’il vous faudra.
- Puis-je emmener mon fidèle acolyte avec moi ?
- Hé bien, je n’y vois pas d’inconvénient, a priori. Pourvu qu’il se tienne à carreau et ne vous détourne pas de votre objectif.
- N’ayez crainte, mon Seigneur. Il est un peu dispersé, mais ne renâcle jamais à la tâche et se fera un plaisir de m’apporter son aide.
- Bien. Qu’il en soit ainsi. Que les aetheri vous aient en leur sainte garde.

Quelques pas sur le sol de marbre. Anaël sursauta, recula, se colla. Dos à un pilier de grès dont la froideur lui arracha une grimace. Kamaël ouvrit la porte à travers laquelle le démon avait – ces dix dernières minutes – réussi à suivre la conversation dans son intégralité. Mais son maître n’était pas dupe.

- La curiosité est un vilain défaut.
- Le mensonge en est un. « Que les aetheri vous aient en leur sainte garde… gnagna… »

Sa pitoyable imitation du Seigneur Driziel eut le mérite d’arracher un sourire à Kamaël. Ils se mirent en marche, traversèrent plusieurs couloirs sans croiser âme qui vive, tout en conversant. Anaël, fier, parlait toujours très fort et marchait à grandes enjambées. Son bassin suivait voluptueusement le mouvement de son pas, ce qui contrastait avec l’allure rigide de son maître. Ce dernier marchait la tête assez basse, détaillant au passage les marbrures du sol. D’aucun aurait pu croire qu’il s’agissait d’une manifestation d’humilité. En réalité, il restait pensif face à la mission qui lui avait été confiée.

- Kamaël, tu m’écoutes ?
- Hmm ? Navré, j’étais ailleurs. Tu disais ?
- Ce type veut ta peau, ça ne fait aucun doute. Et la mienne aussi, par la même occasion.
- Ahah, tu plaisantes ? Il t’adore.
- Très drôle. Je te parle sérieusement. Il a bien manigancé son coup. Si ça se trouve, il a déjà placé toute une ribambelle de petits toutous là-bas, tous prêts à nous descendre à la moindre occasion. Ou des bestioles sorties de je ne sais où, et toutes plus hideuses les unes que les autres. Ou au contraire des pièges plus sournois, des esprits manipulateurs pouvant s’assurer de ta déchéance, ou…

Anaël, pourtant bien parti dans son élan, et encore assez créatif pour passer un bon quart d’heure à présenter à son maître une liste non-exhaustive de tout ce qu’il pourrait y avoir de dangereux là où leur mission devait les mener, dût tout de même s’arrêter. De parler, et de marcher. Car son maître s’était stoppé.

- Anaël. Je te serais très reconnaissant de bien vouloir te taire et observer un minimum de courage sur cette affaire. Ta couardise commence à réellement porter préjudice à mes projets.

Le démon fit une moue mi-flan mi-tatin. Ils se remirent en marche.

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- Cet endroit est parfaitement sinistre, déclara Anaël avec un frisson de dégoût.
- Shhht. Nous ne sommes pas seuls...

Ce murmure de son maître ne lui signifiait rien de particulièrement excitant. Le démon se tut, et tendit l'oreille. Il ne percevait rien, mais ne doutait pas pour autant des mises en garde de celui qui, dans sa folle jeunesse - c'est-à-dire ses trois ou quatre derniers siècles d'existence, rien que ça - avait été un baroudeur hors pair. Son expérience du terrain n'était plus à démontrer. Le claquement régulier des fers de leurs montures résonnait sur des centaines de mètres, plus loin encore que ce que les limites d'une brume oppressante leur permettait de discerner.

- Que cherchons-nous, au fait?  
- Tu n'as donc aucune mémoire... Je t'ai dit que l'université de magie était accessible via une galerie... Un tunnel... Quelque chose de ce genre. Alors tâche d'ouvrir l'œil.
- Facile à dire, on n'y voit à peine plus loin que cinq ou six pieds dans cette purée.

Kamaël sourit. Ce qui aurait eu pour effet de faire taire son imprudent serviteur s'il avait pu le percevoir. Mais ce n'était hélas pas le cas. Ce dernier continuait sa litanie plaintive sans discontinuer.

- ... et puis on caille ici. Un froid humide. C'est insupportable!
- Pas autant que toi. Mets-la en veilleuse. Nous y sommes.
- Ah oui? Et qu'est-ce qui te fait dire ça?
- L'échos que produit ta voix est encore plus agaçant que tout à l'heure.

Le démon finit par se taire, et suivit son maître jusqu'à l'entrée d'une galerie que la brume, une fois dissipée, fit apparaître devant eux. Kamaël ne pouvait pas douter, et ce même si l'expression de "On fait demi-tour!" d'Anaël aurait pu lui intimer le contraire, qu'il s'agissait bien d'une voie menant à l'université. Tous les chemins mènent au savoir.
Conformément à ce que leur quête exigeait, ils voyageaient très légèrement. Kamaël, vêtu assez simplement pour l'occasion, portait son épée à son côté, tandis qu'Anaël prêtait toute confiance à sa force brute et à son pouvoir. S'ils étaient amenés à se battre, ils se défendraient tout aussi légèrement qu'ils voyageaient. Ils traversèrent donc ledit tunnel qui, à leur grande surprise, se trouva bien plus court que ce à quoi ils s'étaient attendus. Probablement un effet de la magie environnante. En effet, une fois arrivés à l'air libre -bien qu'ils soient toujours sous terre-, ils sentirent que l'endroit était particulièrement dense en la matière. Des sortilèges en tous genres, et se prêtant à toutes les fonctions, devaient être disséminés un peu partout. Cela se ressentait facilement, même pour des créatures de leur rang. Ils levèrent la tête. L'université de magie se dressait devant eux, luisant sous la lueur d'une lune invisible. Singulier tableau. Ils laissèrent leurs chevaux à l'entrée de cette immensité architecturale, qui s'avèrerait par la suite - ils en étaient certains - bien plus vaste encore à l'intérieur qu'elle n'était imposante à l'extérieur. Ils entrèrent. Au-dessus de leur tête, un lustre en fer forgé s'illumina de ses 47 bougies - à vue de nez -, suivi de plusieurs torches aux quatre coins de la pièce. Pièce qui se révéla être un somptueux hall d'entrée.

- Je t'attends là. Bonne chance.

Joignant le geste à la parole, le démon s'approcha d'un porte-manteau auquel il s'apprêtait à accrocher ses effets. Son maître l'en empêcha.

- Ne touche à rien. Et suis-moi.

La pression de la main de Kamaël sur son avant-bras ne laissait que peu de place à d'éventuelles négociations. Il lui faudrait abdiquer s'il ne voulait pas rester entre ces murs pour l'éternité. Ils s'enfoncèrent dans l'obscurité d'un couloir. Etrangement, aucune flamme ne jaillit cette fois, ce qui n'était pas pour rassurer le démon. Leur pas était lent et régulier. Ils n'eurent pas besoin de tendre l'oreille pour en percevoir un troisième...




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Sam 24 Aoû 2013, 05:26


« Vanille, ma douce princesse, sors donc ton délicat nez de ces vieux ouvrages délabrés qui empestent la poussière. Concentre-toi plutôt sur deux ou trois choses plus agréables et intéressantes.» Gabriel fit lentement courir ses doigts le long de la colonne vertébrale de la demoiselle, allongée sur le grand lit de ses appartements privés au Palais de la Cité Engloutie. Sur l'oreiller trônait un gros livre à la couverture en cuir qu'elle parcourait des yeux avec une grande assiduité. « Hum.» répondit distraitement la jeune femme en tournant une page jaunie par le temps. « Allez ma belle, arrête donc de jouer les rats de bibliothèque.» - « Puis-je te rappeler que je enceinte de plus de sept mois ?» - « Avec une silhouette pareille ? Laisse moi en douter très chère. Pour moi il est impossible d'être à un stade si avancé de la grossesse et de lire tranquillement sur le ventre.» - « Que veux-tu que je fasse ! Mais si tu n'es toujours pas convaincue, oserais-je souligner le fait que tu as une espérance de vie relativement longue pour l'un de mes amants et que tu ferais mieux de te montrer moins insistant si tu imagines continuer ainsi ?» Le sourire qui étirait les lèvres de Gabriel se fana. Le visage grave, il se redressa pour toiser la demoiselle d'un regard sévère. Passant une main dans sa tignasse désordonné, il se contenta de tourner les talons sans rien ajouter, claquant la porte au passage.

« Tu devrais faire plus attention aux personnes qui t'entourent, Vanille.» La voix était inhumaine. Basse et parsemée de grognements hostiles, elle appartenait à l'immense tigre qui se prélassait un peu plus loin. « Malgré les apparences, je choisis avec soin mes associés et je m'évertue à conserver de bonnes relations avec ceux qui le méritent.» - « Alors pourquoi toujours repousser Gabriel ?» - « Tu sais très bien que je suis comme ça. Ne t'inquiète pas pour lui, il s'en remettra. Il est simplement aller boire un verre à côté, et il reviendra quand il m'aura pardonné. Comme toujours.» - « Tu es trop sûre de toi.» - « Je le connais, lui. Sous ses airs bougonnant, il sait très bien qu'il m'aura pour lui tout seul dès que j'aurais accouché et que deux ou trois points de détail seront régler. Il a juste quelques soucis pour gérer sa patience. » - « Et que lis-tu de tellement passionnant pour évincer ton soupirant ?» - « Il s'agit d'un grimoire. Un mage noir a décrit avec une précision étonnante ces travaux sur le don Lux in Tenebris.» - « Voilà que tu t’intéresses aux Sorciers ? Je n'aime pas ça. Cela ne présage rien de bon.» Pour toute réponse, elle sourit, avant de rebaisser ses grands yeux verts sur les dernières lignes de cet amas de connaissance. « On sort.» décréta-t-elle soudainement en abandonnant le livre. « J'ai besoin d'un peu de nouvelles lectures, un peu plus poussées.»


~~~~~


« Ce sont qui ces deux types ?» grogna Kesmos d'une voix d'autant plus menaçante puisqu'il n'était guère rassuré par la vision de l'étrange duo. Vanille, pensive, se contentait de contempler en silence les ombres qui avançaient un peu plus loin devant. Il est vrai que ce drôle de couple avait quelque chose d'effrayant. L'un était grand et sévère, avec de long cheveux clair, il semblait froid et autoritaire. L'autre était plus massif et séducteur mais dégageait quelque chose de malsain et pervers. Si ce dernier avait tendance à écœurer la jolie demoiselle qui avait longuement chassé ce genre d'homme pour les faire payer de leur propre faiblesse après y avoir goûter une dernière fois, car après tout il n'y avait pas de raison pour ne pas en profiter un peu, le premier avait un côté attirant. Mais il fallait bien avouer que Vanille avait des goûts en matière d'homme assez surprenants, et la gente féminine plus commune aurait très certainement contesté ces choix. « Ne nous préoccupons pas d'eux mon chaton. Tant qu'ils ne nous posent pas de problèmes je n'ai rien contre leur humble présence.» - « Mouais.» Et c'est peu convaincu que le tigre emboîta le pas à sa maîtresse.

« Décidément, ils sembleraient que nous allions tous au même endroit.» Cette perspective ne semblait pas franchement ravir Kesmos qui se lécha lentement les babines, ses yeux d'un bleu glacé rivé sur les silhouettes filiformes des deux intrus. Mais un charmant sourire se dessina sur les lèvres roses de la Sirène qui devait avoir une subite envie de jouer à ces quelques passe-temps qu'elle était bien souvent la seule à apprécier. Et elle se mit à courir d'un pas léger. Elle connaissait presque par cœur les couloirs de l'université de magie, et elle n'avait nullement besoin d'une carte en main pour savoir où elle devait tourner pour barrer le chemin aux étrangers. Au détour d'une allée, Vanille réapparut juste devant les deux jeunes hommes qui purent admirer un bien délicieux spectacle, quoique légèrement déconcertant. La demoiselle portait une vaporeuse robe d'un blanc immaculée qui masquait la maigre rondeur de son ventre. Sa chevelure cuivrée était une masse de délicates boucles qui descendaient en cascades jusqu'à la chute de ses reins. De ses yeux d'un vert incomparable, elle scrutait ces futurs interlocuteurs. Parfaite petite poupée, elle dégageait une aura bienveillante en accord avec ses traits angéliques. L'innocence et la pureté incarnée, à ceci près qu'un tel personnage n'avait pas grand chose à faire dans un lieu pareil. D'une voix claire et chantante, elle murmura simplement : « Voyez-vous cela. Comme quoi même dans des ruines l'on peut faire quelques rencontres. Bonjour mes seigneurs.» C'est le moment que choisis Kesmos pour apparaître. Loin d'être un bébé chat, le tigre était d'une taille peu banale et arrivait presque au niveau du menton de sa maîtresse. Il se glissa derrière elle, le regard vrillé sur ce qu'il considérait comme une menace.
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Mer 08 Jan 2014, 15:56


Le « troisième pas » disparut au détour d’un couloir. Kamaël, qui marchait en tête, se stoppa net. Anaël, toujours plus préoccupé par la possibilité toujours en vigueur de supporter à son maître l’éventualité de faire demi-tour fissa, le bouscula inévitablement. C’en était trop pour l’ange, dont la patience à l’égard de son acolyte se voyait sévèrement réduite passées les dix premières minutes qu’ils passaient ensemble dans une même journée.

- Il suffit ! Espèce d’ignare, fais donc attention et cesse de geindre continuellement !

Sans pour autant crier, il avait haussé le ton dans son chuchotement, ce qui était peut-être encore plus intimidant que s’il avait laissé libre cours à l’expression de son organe le plus effrayant. Le démon ouvrit grand les yeux, témoignant d’une béatitude que son maître prit pour de l’insolence.

- Effronté, tu oses…

Alors qu’il se préparait à donner à son serviteur la correction que, selon ses observations, le démon méritait, Kamaël fut interrompu par la perception d’une présence dans son dos. Et compris, en se retournant, ce qui était à l’origine du ravissement du démon. Une créature enchanteresse était apparue en une fraction de seconde à quelques mètres de lui sans qu’il ne pût déceler sa présence auparavant. Soit il se faisait vieux et de moins en moins apte à percevoir les auras environnantes, soit l’aura en question appartenait à une entité d’une puissance magique autrement plus substantielle que ce qu’il était en mesure d’appréhender. Les deux cas étaient inquiétants, bien que sa propre faiblesse le répugnât encore plus que les forces d’autrui. La créature, appartenant au genre féminin, était pourvue d’une voix au demeurant charmante pour quiconque eût une sensibilité pour ce genre d’attribut, mais que cet adjectif rendait pour l’ange absolument détestable. Qui plus est, il avait appris à ne se fier ni à la laideur repoussante ni à la beauté transcendante, et d’ailleurs encore moins à cette dernière, qui cachait souvent une grande malice. La lueur éblouissante de l’apparat –bien trop léger à son goût- de la jeune femme lui fit plisser les yeux et froncer les sourcils. Anaël, quant à lui, mis sa rétine à rude épreuve pour pouvoir se délecter sans autre forme de discrétion les formes délicieuses qui s’offraient librement à son regard. Kamaël n’eut pas besoin de se retourner pour le deviner. Il soupira imperceptiblement.

- Mes hommages, ma Dame, fit-il en s’inclinant respectueusement.

Anaël, quant à lui, ignorait encore tout des règles de bienséance qu’il était censé observer depuis quelques années déjà. Des jambes magnifiquement fuselées avaient capté son attention, et déjà un frisson… d’inspiration purement esthétique… lui parcourait l’échine. Il salua par un demi-sourire soulevant la commissure droite de ses lèvres. Après tout, pourquoi perdre du temps à tenter de jouer le séducteur ? Cette ravissante apparition semblait bien peu bigote. En tout cas moins que certaines anges des plus coincées qu’il n’avait pas eu la moindre peine à déflorer au détour d’un couloir ou dans l’antichambre d’une noblesse faussement effarouchée. Avec elle, ce serait un jeu d’enfant.

Ledit jeu sembla prendre une tournure plus… complexe… avec l’arrivée d’un gros matou parfaitement antipathique, qui faisait figure de gardien et se tenait bien trop près de sa proie à son goût. Le démon cessa de sourire. Ses ardeurs furent refroidies pour un moment. Il laissa son maître décider de la suite des opérations, comme à l’accoutumée.

Ce dernier, toujours préoccupé par ce qu’il tenait pour sa propre négligence, avait par contre bien sentit l’arrivée du félin, qu’il trouvait absolument sublime. Son pelage luisant traduisait une santé parfaite, et donc une excellente qualité de cuir. Un manteau de fourrure fastueux pour les grandes occasions. Dommage que l’animal soit domestiqué. Et qui plus est appartienne à un autre maître. Maître qui s’était approché avec une facilité déconcertante près de lui, sans même qu’il en ait eu le moindre soupçon ! Il en revenait toujours au même point. Mais mieux valait ne pas s’attarder sur ce détail, et partir du postulat que la créature était bien plus puissante que lui. Cela aurait au moins le bénéfice de tenir Kamaël sur ses gardes. Une approche diplomatique s’imposait.

- Veuillez, ma chère, ne pas vous offenser du dérangement occasionné par notre intrusion assez… bruyante, fit-il en jetant un regard inquisiteur à l’adresse du démon. Si notre présence en ces lieux vous offense, nous nous ferons un devoir de quitter les lieux. Aussitôt que nous nous serons assurés du succès de notre entreprise, ajouta-t-il, manière de faire entendre à la Dame que, si charmante soit-elle, ils ne partiraient pas sans avoir trouvé ce qu’ils étaient venus chercher.

- Veuillez également pardonner mon manquement intolérable à la politesse. Je me nomme Kamaël, et voici mon second, Anaël. Notre nature angélique n’a bien sûr pas dû vous échapper. Et je tiens à préciser que je suis mandaté par mon supérieur hiérarchique, le Seigneur Driziel. Je puis ainsi attester de l’entière légalité de ma présence ici.

D’un geste assez lent pour ne pas brusquer son interlocutrice, et assez assuré pour ne laisser transparaître aucune hésitation, Kamaël sortit de la poche intérieure de son épais manteau de laine et d’hermine une enveloppe qu’il présenta à l’attention de la jeune femme. Enveloppe qui ne contenait en réalité rien d’autre que quelques notes griffonnées à l’encre noir en langue démoniaque, qu’il avait prises avant de partir pour se souvenir avec exactitude de ce qu’il était censé trouver ici, en plus de ses recherches officielles. Bien sûr, Driziel ne lui avait pas donné le moindre document destiné à justifier sa présence ici. Il détestait Kamaël, et n’était absolument pas disposé à lui faciliter la tâche dans sa mission.

Anaël avait flairé la supercherie. Il savait que son maître bluffait. Aussi se préparait-il plus sérieusement. Deux issues possibles. Soit la Dame décidait de se fier temporairement à Kamaël sur ce coup, et ne prenait pas la peine de vérifier la véracité de ses allégations. Soit elle restait méfiante, saisissait l’enveloppe, et découvrait non seulement que Kamaël lui avait menti, mais aussi qu’il trempait dans de sombres affaires qu’il avait omis de mentionner. Et sa réaction, potentiellement très dangereuse, ne manquerait pas d’entraîner une joute joyeusement sanguinolente.

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Mer 26 Mar 2014, 14:25

« Hum.» L'effluve d'un sourire se dessina sur les lèvres roses de la belle qui pencha délicatement la tête sur le côté. Ces cheveux glissèrent lentement le long de ses épaules nues. Le vert de ses yeux luisait d'un éclat amusé et d'une franche moquerie. Elle n'était pas dupe. Élégante et féline, elle fit quelques pas jusqu'à se planter devant l'Ange Blanc pour saisir d'un geste l'enveloppe criminelle. Le tigre, lui, n'avait pas bougé, se bornant à observer la scène de loin. Du bout des doigts, la jeune femme caressa l'écriture noire griffonnée sur le papier. « Quel vilain langage sous la plume d'un être du ciel. » souffla-t-elle en parcourant les lignes. Elle releva la tête pour planter ces mires claires dans celle de Kamaël. « Menteur.» murmura-t-elle tout bas de sa voix douce et claire, comme un reproche à peine voilé d'un péché commis par un être censé donné l'exemple de la pureté. « Mais peut-être aurais-je dû préciser que les raisons de votre présence ici, vos motivations qu'elles soient nobles ou déshonorantes, ne m'intéressent guère.» Et elle glissa l'enveloppe dans le manteau du jeune homme avant de tourner les talons dans une envolée de boucles rousses. « Les ruines de l'université de magie appartiennent au peuple entier de ces terres.» Son regard vagabonda sur les murs décrépis et les feuilles mortes qui jonchaient les couloirs. « Vous n'aviez donc pas à justifier de votre passage. Cet empressement à l'explication laisse à penser quelques considérations inavouables. Quelles qu'elles soient, l'architecture chancelante de cet édifice d'antan sera le gardien de vos secrets. » Elle fit volte-face en joignant délicatement ses mains derrière son dos pour faire à nouveau face à ses deux interlocuteurs. « Je suis enchantée de faire votre connaissance, mes seigneurs, et ravie de constater que la vertu que prône les Anges peut se révéler vacillante dans un monde abrupte.» Elle rit doucement.

« Je m'appelle Perle.» ajouta-t-elle dans l'esquisse d'une révérence. « Et j'appartiens au peuple des mers. Vous conviendrez que je suis bien loin de chez moi. À l'instar de ce que vous prétendez, je me dirais missionnée par mon Roi, Abyssum, et ma Reine, Khæleesi, pour retrouver dans les méandres de ce chaos un bien des miens.» En plus d'être naturellement une excellente menteuse, la Sirène possédait des dons qui entretenaient à la perfection ses fables. Elle n'avait nul envie de préciser la simple vérité, à savoir qu'elle était en réalité la Dame des Abysses, celle qu'on surnommait Khæleesi depuis quelques années déjà avec ces prouesses en tant que Chef des Armées Ondines. « Contrairement à vous, je n'avancerais aucune preuve de ce que je vous dis. Non seulement je n'en vois pas l'intérêt, en plus mes supérieurs ne sont pas assez naïfs pour rédiger un ordre peut-être compromettant, et moi pas assez sotte pour me balader avec.» Un grognement sourd résonna. Le tigre, comme mécontent, manifestait son désappointement. Vanille sourit. « Et voici mon tendre protecteur, Kesmos. Présente-toi toi-même la prochaine fois avant de protester.» La bête s'étira brièvement avant de se mettre en marche pour retourner auprès de sa maîtresse. « Pas que ça à faire.» Voix grave d'outre-tombe, animale et sauvage, ponctuée de doux ronronnements semblables à des avertissements.

« Nous sommes tous trois des intrus dans les cendres dévastées d'une œuvre du passé. Si mon humble compagnie ne vous ait pas détestable, je vous propose d'oublier que nous poursuivons tout deux un but différent pour nos maîtres. Après tout, mieux vaut se concentrer et chercher finement que de se trouver dans la hâte d'une course effrénée.» Elle laissa son regard glisser sur les deux silhouettes de ses messieurs. « Vous ne me dérangez en aucun cas. Vous n'êtes pas une menace.» Elle sourit. « Et si vous tentez de le devenir, je vous écraserai.» Comme quoi même les lèvres les plus délicieuses ornant l'angélisme d'un visage en forme de cœur pouvaient prononcer quelques mots détestables. Loin de l'image d'ingénue que son apparence laissait suggérer, certains parvenaient à ressentir le danger sous-jacent et la puissance bouillonnante que renfermaient cette adorable créature sortie d'un songe. Serait-ce leur cas ?

« Pour ma part il est grand temps de prendre la direction de la bibliothèque. Ne connaissez-vous donc par les rumeurs quant à ce lieu ? Mieux vaut ne pas traîner si vous tenez à demeurer un tant soit peu pourvu de raison.» D'autant plus qu'il n'était guère dans les habitudes de Vanille de traîner lors de ces tâches. Elle voulait quelques livres, et elle les aurait.
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