Le Deal du moment :
Sortie PlayStation 5 Pro : où ...
Voir le deal

Partagez
 

 Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 04 Nov 2013, 14:07

Valita, puis jun, Je ne pouvais qu'observer de brefs passages de leur vie, mais était-ce bien ce qu'ils étaient dans le fond ? La vérité avait beau être là, je ne voyais rien d'assez consistant et représentatif, il était si simple de montrer ce qui arrangeait, et de cacher ce qui dérangeait sans pour autant ajouter un soupçon de mensonge.

Le fait de ne me montrer que ça, de lui... Je me sentais mal à l'aise, je ne le connaissais pas, je ne savais ce qu'il avait été, à part un ange. découvrir qu'il était une personne influante était un choc. Et ces quelques phrases... Il était bien trop facile de les sortir de leur contexte. Cherchait elle à éveiller en moi une sorte de malsaine jalousie, s'en amuserait elle ? Jun avait beau être un ami que j'appréciais, je ne prétendais nullement à devenir plus que ça.

Elle semblait jubiler de cette trouvaille, Puis aborda un sujet un peu plus grave. Mes convictions, je l'écoutai en silence, j'avais tant de mal à comprendre ce qu'elle me disait.

Vanille avait tant à m'apporter, et à la fois, une infinité de moyens de me corrompre. J'étais de nature curieuse, bien trop pour mon propre bien, et pourtant, j'avais assez de respect pour ne pas gêner mes amis en leur posant de dérrangeantes questions.

Cette histoire de cité, de reproches... De quoi parlait elle ? Je ne savais rien de Jun, et même si ma curiosité me rongeais, je n'étais pas certaine qu'il m'apprécie autant après avoir impunément fouillé dans son passé. Pourtant, vanille n'en avait pas montré assez, je ne souhaitais pas m'arrêter à cette simple image, il était celui dont j'avais le plus de mal à me faire une opinion. Quelle fouineuse...

Il t'es facile de ne montrer que ce que tu souhaites que je voies... Je me moques, de l'amour qu'il ne me porte pas, je me moque bien aussi, de savoir qu'il t'a un jour préférée à je ne sais qui. De quoi parliez vous, avant, n'y avait il donc pas d'enjeu politique, n'était-ce que par envie, par amour ? Je fis une pause, pesant mes mots, réfléchissant à mes phrases, quel exercice... j'avais mal à la tête à force de combiner des mots qui n'appartenaient pas à ma culture. La traduction était laborieuse.

Je te crois incapable d'aimer, l'exercice de ton pouvoir te dévore au point de te rendre aveugle des belles choses. Tu feint si bien, tu es une excellente comédienne, mais la haine qui t'anime a fini par décrocher ton masque d'ange. La beauté n'est pas que matérielle, tout le monde ou presque voit de cette manière... Moi je vois en toi, je ne vois pas de coeur mais des cendres. Je crois que tu détestes les êtres humains, je ne suis même pas certaine que tu sois douée d'amour propre. Au moins, en Jun, je vois un coeur verrouillé, emprisonné. Mais peut être je me trompe... Montres moi donc si j'ai tort, si il existe bel et bien une certaine beauté sous cette peau blanche, ne serai ce qu'un espoir. Dis-je, debout face à elle en lui caressant la joue. Montres moi donc si j'ai tort, ne me caches rien, tu m'as promis d'être vraie.

Le choix de mes amis ne tient qu'à moi, je n'ai nullement besoin de m'entourer de créatures de lumière. Du moment qu'elles ne me veulent aucun mal, toutes les créatures de ces terres ont droit à mon amitié, et mon soutien.

N'étais-je faîte que pour cela ? Pour offrir à chacun un peu d'amour, de soutien, de l'espoir ou l'apaisement ? Au fond de moi, j'avais eu cette conviction, mais je me savais impuissante face au pouvoir grandissant des forces du mal. Les pierres... Je ne pouvais que continuer à étudier, à les chercher pour les enfouir plus profondément encore, pour que l'équilibre persiste.

Je n'avais plus le temps d'y songer, les visions reprenaient cours, et l'ondine semblait tirer un malin plaisir à m'éprouver.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 06 Nov 2013, 14:51


Vanille pencha la tête sur le côté, perdue dans la contemplation de la petite Elfe. Cette gamine était presque touchante, à garder une infinie confiance en ce monde, à jouer les gardiennes de l'équilibre, tâcher d'illuminer l'univers pour que les ténèbres ne l'emportent pas. N'était-ce pas un comportement adorable ? Jusqu'à la fin des temps, la Sirène espérait qu'il y ait des gens comme elle, des personnes à l'âme droite et juste dont les croyances dépassaient l'entendement. Que toujours des créatures se battent pour l'honneur et la beauté de l'esprit. Car la sulfureuse demoiselle aspirait à détruire ces petites choses des siècles durant encore. Éternellement souriante, Vanille fit quelques pas avant de prendre la parole. « Tu ne comprends pas ce que tu dois voir. Je n'ai fais qu'affirmer ce que tu savais déjà. D'autres choses restent bloquer au coin de ton œil, car tu refuses de le voir, et je ne peux t'en vouloir, tu risquerais de ne pas pardonner. Or, j'estime suffisamment ce cher Jun pour ne pas t'éloigner de lui.» Elle rit. « La suite n'appartient qu'à vous. Mais je trouve que tu te veux bien trop indifférente pour être honnête avec toi-même.» Elle haussa les épaules. Ce genre de choses ne l'intéressaient guère. « Mais je ne prétends nullement que Jun et moi sommes pareils. Tu tires des conclusions hâtives. Jun est quelqu'un de très sensible, selon mon point de vue. C'est l'amour et les sentiments qui l'ont mené au point où il en est aujourd'hui.» Et quel homme. Cela faisait longtemps que Vanille ne l'avait pas vu. Elle tâcherait de lui rendre une petite visite de courtoisie sous peu. « Et ne t'inquiète pas en ce qui concerne l'amour propre, si je pouvais m'épouser, je le ferais sur le champ.» Et elle rit à nouveau, plus brièvement. C'était bien la première fois qu'on lui disait cela. On avait plutôt tendance à lui reprocher son orgueil démesuré, son égoïsme et sa vanité. La seule personne qu'aimait sincèrement Vanille Deslyce, c'était Vanille Deslyce.

Vanille courba la tête, pensive. « Je n'aurais qu'une seule chose à te soumettre avant de laisser libre cours aux visions. Ton avis pourrait m'intéresser, si tu as envie d'ajouter ta pierre à l'édifice de l'avis que je me porte. Je rayonne. Je le sais, j'en use bien assez pour me divertir. Et j'irradie d'une aura de pureté et d'innocence scandaleuse dont je ne me prive pas de l'utilisation. Je pense avoir une certaine gueule d'ange. Mon âme apparaît pure et immaculée et mon esprit, sain. Ceux qui y ont pénétré ne se sont pas alarmé outre mesure, tant ils croyaient avoir à faire à une sainte, ce que leur confirmerait mon cerveau. Et les Vampires qui ont goûté à mon sang ont été étonné de ses arômes doux et sucrés digne des vierges les plus candides et délicates.» Doucement, la flamboyante Ondine s'approcha de Ritournelle et releva son menton du bout de ses doigts. « Mais toi, tu connais la vérité, même si tu n'as pas encore saisis l'ampleur de ce qui m'habite. Tu sais qu'il n'en ait rien. Mais alors pourquoi tout en moi prône l'innocence ?» Elle laissa glisser ses doigts et recula. « Je me suis toujours demandée si les Dieux eux-mêmes ne s'étaient pas trompés. Mais c'est une prétention vraiment lourde que même moi j'ai du mal à me permettre. Peut-être que celui qui m'a fait avait plus d'humour que les autres ? À moins que je n'étais pas destiné à être ainsi.» Vanille soupira. Si elle aimait son apparence angélique, et qu'en user était un délice, les questions persistaient. C'était quelque chose d'intérieur, comme une petite chose brisée. Des réponses étaient nécessaires. Et surtout, parfois la Sirène aimerait être plus crédible. « Maintenant, je te laisse voir, ma douce, si mon cœur est bien de cendres, et si l'espoir de quelque chose de meilleur subsiste derrière mes yeux clairs.»

La Cité Engloutie et ses pavés blancs. La populace se mouvait tranquillement, heureuse et insouciante. Pourtant, parmi les rires, bavardages et commérages, des gardes criaient. Haineux, ils tonnaient qu'on leur laisse le libre passage, pour courir à leur guise après deux criminelles. Deux jeunes filles détalaient comme des lapins. La première, grande et blonde, traînait un peu. Le visage fermé, elle était concentrée. Elle voulait s'échapper. Car elle savait ce qu'elle risquait si elle se faisait prendre. La seconde était plus petite, plus fine, et cavalait comme une biche. Ses cheveux étaient étranges. Ils semblaient d'un bleu sombre. Pourtant, à chaque mouvement, comme le reflet du soleil sur l'eau, ils paraissaient rouge comme le sang. La fille souriait. Elle paraissait bien s'amuser. Les deux ondines fuyaient le centre de la Cité, et s'écartait des foules. Elles étaient presque à un pont. La petite bleue passa sans soucis. Mais la blonde trébucha, et les soldats, qui avaient gagné du terrain, s'emparèrent d'elle. « Vanille !» cria-t-elle. « Vanille, aide-moi.» La sirène à la crinière océan s'arrêta, et se retourna. Durant un instant, elle contempla son amie. En réalité, c'était sa meilleure amie. Vanille avait tout juste dix-neuf ans. Et elle connaissait la fille depuis sa naissance, elles étaient voisines, et avaient commencé leurs méfaits ensembles très tôt. Mais Vanille ne bougea pas. Son sourire se fit plus grand. Et elle partit. Le décor fila, et le temps fit un bond de deux jours. C'était la grande place de la Cité. La foule était réunis autour d'une petite estrade où se tenait un bûcher. C'était une condamnation à mort. À cette époque, on brûlait les prisonniers ondins. Nés des eaux, mort dans les flammes. Un homme politique aux lèvres pincées s'approcha, et lu un parchemin, qui précisait les crimes pour lesquels on l'accusait. Des meurtres. Beaucoup de meurtres. Bien trop pour une si courte période, d'à peine six mois. D'horribles assassinats. Des familles entières. Des enfants … Et on la brûla. La dernière chose qu'elle vit fut une ombre, perchée sur le Parlement. Tranquillement, Vanille contemplait la scène en soufflant les dernières bouffées de sa cigarette. « Tu aurais pu la sauver.» Ton accusateur. C'était un jeune homme aux cheveux noirs qui parlait, un peu derrière Vanille. « J'aurais pu.» - « Elle a dû y croire, jusqu'au bout. Elle a du penser que tu viendrais la délivrer au dernier moment, comme pour Jace.» - « Jace est mort.» Il sembla surpris. « Comment … ?» - « Il s'est suicidé.» - « Menteuse.» Vanille sourit. « Pourquoi demandes-tu si tu connais la réponse ?» - « Je pensais que tu me dirais la vérité.» - « Je l'ai tué. Lui et sa famille. Ça te va ?» Il se tut. « Et elle ? C'est toi qui a fait tout ce dont on l'accuse. Elle ne faisait que t'accompagner, pour te protéger» Vanille eut un hoquet dédaigneux. « Pas fichue de courir, crois-tu vraiment qu'elle pouvait encore me servir ?» Et tout s'effondra pour laisser place au noir le plus complet.

Dans la pénombre s'éleva la voix claire et chantante de Vanille, qui, avec une pointe de nostalgie feinte dans ses intonations, murmura à l'intention de Ritournelle : « Ah. C'était le bon vieux temps.»

Et un nouveau décor s'érigea. Dur à dire où l'on se trouvait. Mais quoiqu'il en soit, il pleuvait. Une femme plutôt âgée, d'un certain âge, tenait dans ses bras une jeune femme qui pleurait. La vieille dame aussi ne pouvait empêcher quelques larmes de rouler le long de ses joues ridées. « Je suis navrée mon enfant. Je suis désolée pour toi. Désolée.» Inlassablement, elle répétait ces quelques mots en caressait les cheveux humides de la femme qu'elle tâchait de réconforter. « Tu dois te reposer. Tu es fragile. Viens.» Elle prit la rousse dans ses bras pour la traîner dans sa demeure. La vieille s'occupa de la jeune Vanille. Lorsqu'elle fut seule dans la chambre qu'on lui avait prêté, Vanille se leva, pour ouvrir la fenêtre et respirer un bon coup d'air frais. Un jeune homme sauta pour la rejoindre. C'était le brun, le même que lors de la vision précédente. « C'est immonde, ce que tu fais. Même pour toi.» Vanille haussa les épaules, souriante. « Mais ça marche.» Avec exagération, il applaudit. « Félicitations, tout le monde a pitié de toi, t'aime et te donnerait n'importe quoi pour te faire sourire. Cela en valait-il vraiment la peine ?» Sa voix se brisa quelque peu. L'euphémisme était maigre pour qualifier son acte. « Qui douterait de la bonne foi d'une pauvre gamine qui a perdu son enfant ?» Elle sourit. « Prie les Aetheri pour que personne ne cherche à voir ta fille. Il verrait que la mort subite est loin de l'avoir emporter.» Il se retourna, prêt à sauter de la fenêtre. « J'espère que tu arriveras à vivre avec ça sur la conscience. Le meurtre de ton propre enfant.» Peu touchée, Vanille haussa simplement les épaules. « C'est loin d'être la première fois que j'égorge un nouveau-né.»  

Tout s'évapora, pour laisser place à la Montagne. Dans un petit village haut-perché noyé sous la neige, une toute jeune fille aux cheveux lilas et aux yeux vert d'eau travaillait dur. Soudainement, elle releva la tête, à l'affût. Au loin, elle discernait la silhouette de quelqu'un qu'elle connaissait bien. Et elle courut rejoindre cette femme si absente, sa mère. Vanille laissa un maigre sourire étirer ses lèvres, avant de souffler sur ses doigts gelés. C'était un coin isolé, peu habité, où personne ne venait, et pour cause, le temps n'était guère clément. « Maman.» - « Désolée Yeul, je ne restes pas.» Avec une certaine tendresse, la Sirène laissa glisser ses doigts dans les longs cheveux de sa fille. La petite parut déçue, mais ne dit rien. « Quand est-ce que tu reviens ?» - « Dans une ou deux semaines.» Elle déposa un léger baiser sur le front de sa fille, tout en glissant un petit paquet dans ses mains. Un petit cadeau. « Tu es étonnement gentille et prévenante avec ta fille.» Le regard de la Sirène était noir comme les abîmes. « Tu ramperais à ses pieds si je te disais à quoi elle est pré-destinée. Je préfère entretenir l'affection qu'elle me porte.» Le jeune homme eut l'air interloqué. « Qui est-elle ?» - « Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle est Unique. Et j'aurais besoin d'elle plus tard. Revenir une fois tous les trois mois ne va pas me tuer.»

La vision suivante passa à vive allure, mais les scènes étaient assez éloquentes. Vanille était debout près d'une cascade. Une fois n'est pas coutume, elle souriait. Les bras croisés, elle se contentait d'observer le petit village de fées qui brûlait. Ses yeux étaient étrangement pâles. De biens étranges créatures rôdaient et semaient la mort. Eux-mêmes n'étaient plus de ce monde, de toute évidence, ils se mouvaient grâce à la magie de la Sirène. Un de ces zombies se traîna jusqu'à sa maîtresse pour lui tendre quelque chose. D'autres arrivèrent, tenant un homme fée dans leur immondes pattes. Vanille soupira. « Les tiens sont déjà rares. Quel dommage.» Elle fit un pas en avant. « Mais ça.» Et elle releva la main où reposait un petit médaillon. « C'est à moi.» Elle se redressa en riant. « Et ça.» Elle désigna le village du fé. « C'est de ta faute.» Vanille s'accroupit près de lui, et posa ses deux mains blanches sur le visage terrifié de l'homme. Paume ardente. Sa peau, comme du fer chauffé à blanc, lui rongea les joues. Et elle souffla délicatement sur sa force. Souffle ardent. A supposer qu'il survive, il serait défiguré à vie. « Hum. Bonne soirée.» Et elle tourna les talons sans se préoccuper de la petite chose qui hurlait, tandis que les cadavres qu'elle avait utilisé tombait en lambeaux.

Retour dans l'océan d'étoiles, le néant du monde où Ritournelle et Vanille pouvaient converser tranquillement. « Hum. Je trouve ces morceaux de mon existence fort peu représentatifs. Je n'aurais guère choisis ces passages. Mais qu'importe, tu as eu un aperçut de ma vie.»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Nov 2013, 00:24

Et la folie t'embrasse, comme une vielle amie depuis longtemps oubliée.

Je marchais sur la pointe des pieds dans ce jeu, m'enfonçant encore plus vers un point de non retour que je ne tarderai pas à atteindre. Les visions qui me parvinrent ensuite étaient cruelles, elle, était cruelle, et malgré toutes ces horreurs, je me demandais ce qui la motivais à agir ainsi, à fuir le bonheur et l'amour. Ce qu'elle s'infligeait à elle même était, pensais-je, sans doute pire encore que ce qu'elle avait fait endurer à son ancienne amie, à ce nourrisson...

Quand enfin tout disparut, je ne pu la regarder de suite, j'attendais ses paroles, qui ne tardèrent pas. Elle s'appelait Vanille, et son nom ne m'étais pas inconnu, je savais désormais à qui j'avais affaire. Ce que je ne comprenais pas, était "pourquoi". A mes yeux, il était impossible qu'elle se soit elle même choisi ce chemin sombre, quelque chose où quelqu'un avait du la mettre au début de la pente, et avait pris un malin plaisir à la voir sombrer vers la cruauté.

Au delà de ce que tu m'as montré... Existe plus triste, encore.


Au fond de moi, il n'y avait plus la moindre trace de colère ou d'agacement, juste de la place pour de la compassion, et de l'amour. Elle était si énigmatique et si étrange, forte, cruelle et froide, inébranlable, du moins elle souhaitais le paraître. Il semblait sur réaliste que moi, une simple elfe, soit de mesure à luter contre la nature profonde de cette personne incapable d'autre chose que de dédain et de méchanceté gratuite.

Je pense être incapable de t'aider, je ne peux rien pour toi. De toute manière, tu n'en aurai jamais souhaité venant de ma part...


Je savais pertinemment que je ne gagnerai jamais, je ne pouvais qu'espérer gagner du temps, essayer de découvrir ce qui la motivais réellement pour mieux la comprendre. Je ne souhaitais pas en faire une ennemie, mais j'étais simplement dépassée par le phénomène "vanille". je pris soudain conscience de la situation, elle me montrais tout ce que je souhaitais, sans retenue, répondant à des questions aux quelles je n'avais pas nécessairement besoin d'apporter de réponses.

Assez... Réveilles moi, je te l'ordonne, tu m'as appris tout ce que j'avais réellement besoin de savoir.


Un poison délicieux et addictif, je savais que j'avais la possibilité de tout savoir, de tout demander et il n'était pas simple de dire "stop", tant de questions restaient sans réponses, mais je ne souhaitais absomulent pas jouer aux détectives. j'avais encore tant de temps devant moi pour m'informer de ces choses, ce prendre le temps de les demander sans m'introduire de force dans les secrets de ces mondes. En fait, je ne voyais pas comment occuper autrement mon temps libre durant mes vacances, mais je n'étais vraiment pas portée potins.

Que comptes tu faire, désormais ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 22 Nov 2013, 21:36


Vanille, pensive et quelque peu perplexe, laissa quelques longues secondes s'écouler lentement dans le silence glacial du songe factice. Étrangement silencieuse face à la petite Elfe, elle prit quelques instants pour la dévisager plus en profondeur. « Tu es vraiment fascinante.» Ce n'était pas foncièrement un compliment, plutôt une remarque qui sonnait de façon bien étrange, prononcée par les délicieuses lèvres acidulés de la Sirène. Elle semblait plus commenter une expérience scientifique et un phénomène douteux que s'extasier de la bonté incommensurable de son interlocutrice. « Ton esprit refuse toute forme de Mal sans cause, et même face à l'horreur, tu ne peux t'empêcher de ressentir une espèce de compassion. Car après tout, personne ne peut naître si mauvais, n'est-ce pas ? Je dois avoir subis de vilaines choses pour être aussi cruelle et froide. » Elle rit. Si bien des psychopathes avaient vécu des événements malsains dans leur prime jeunesse, ce n'était pas son cas. « C'est intéressant. Tu sembles persuadée que je suis malheureuse et que mon sort n'est que peu enviable.» Elle haussa les épaules. Le sourire qui illuminait son visage d'ange était à faire froid dans le dos. « Mais j'adore mon existence et ne l'échangerais pour rien au monde. Je me suis forgée telle que tu me vois, et je suis infiniment satisfaite du résultat. Les autres vies ne m'intéressent pas, elles sont insipides et sans saveur.» Elle fit quelques pas sur le côté, toujours rêveuse et amusée par cette drôle de situation. « Malgré que tu aies le cœur au bord des lèvres face à certains de mes agissements, tu cherchais un moyen de sauver mon âme ? C'est un comportement honorable, mais il est vrai que je ne veux point d'aide, je n'en ai pas besoin à ce niveau, je ne suis pas une pauvre petite chose brisée ni une princesse en détresse, pas même une éplorée qui regrettait ses actes.» Les yeux plongés dans ceux de Ritournelle, elle enchaîna. « Tu n'as pas beaucoup de jugeote. Parce que dans une des visons l'on m'a appelé Vanille tu sautes immédiatement sur la conclusion qu'il s'agit de mon véritable nom ? Regrettable raccourcis. Des noms, j'en ai des dizaine, et aucun n'est plus juste que l'autre. Marilyne. Vanille. Leena. Yuki. Mathilde. Juri. Tous ces noms sont les miens. Mais celui sous lequel on me connaît le plus est Alice. » Et c'était loin d'être un mensonge. Durant très longtemps, c'était sous le nom d'Alice de Mildford que la belle s'était fait connaître, et encore aujourd'hui, il n'était pas rare qu'elle se présente ainsi ou qu'on l’interpelle sous cette appellation. Et de toute façon, Vanille n'était pas son nom de naissance.

Vanille se pencha en arrière, comme pour s'asseoir sur une chaise, alors qu'il n'y avait que le vide de l'océan d'étoiles. Mais les vagues s'élèvent pour qu'elle puisse s'appuyer à la dernière seconde. Elle était maîtresse de ce rêve et le façonnait à sa guise. « C'est dommage. Je sens qu'il y avait encore tant de choses à décortiquer. Comme ton amie ondine, ou la femme de la boutique en face de la tienne.» C'était mesquin. Cela pouvait semer le doute. Et de plus, cela indiquait clairement que la Sirène savait où trouver l'Elfe. « Mais soit. J'ai hâte de voir si tu chercheras à connaître la vérité sur tes proches ou non. Cependant ...» Elle glissa jusqu'à l'Elfe, pour prendre une mèche de ses cheveux entre ses longs doigts. « Fais attention à la façon dont tu me parles. Je suis patiente, avec toi, et je t'ai laissé aux commandes quelques instants. Ne dis pas des mots que tu pourrais regretter.» Elle souriait. Et c'était certainement ça le plus effrayant. Elle fit glisser sa paume jusqu'à ce que les cheveux de l'Elfe tombe. « Tu risques de te sentir vraiment très mal au réveil. C'est un poison que je t'ai fais respirer. Si tu as la nausée, je te conseil vivement de m'éviter.» Elle tourna les talons. Comme un verre qui se briserait, les vagues du rêve se craquelèrent et s'effondrèrent pour laisser place à un blanc immaculée.

Vanille était déjà réveillée. Calme et sereine, elle se tenait debout près d'un arbre, non loin de l'endroit où Ritournelle dormait encore. Le temps passait différemment dans le monde des songes et dans la réalité. Il faisait nuit, à présent. « Debout belle endormie. La lune a beau être haute dan les cieux, l'heure n'est plus à la paresse.» souffla-t-elle avec une pointe de sarcasme. La jeune femme attendit quelques instants que l'Elfe retrouve ses esprits. « J'ai encore tant de choses à faire. Tu as été un divertissement opportun mais imprévu. La raison de ma présence ici reste introuvable. Mais je compte bel et bien m’atteler aux recherches pour dénicher l'objet de toutes mes convoitises.» Vanille laissa sa main courir sur l'écorce rugueuse de l'arbre, avant de faire un pas pour s'approcher de Ritournelle. « Sais-tu ce que je recherche ?» Elle sourit. « Oui, bien entendu. Tu n'es pas si idiote. Tu connais l'histoire du Cristal Maître qui fut brisé et l'existence des pierres. Je crois même que tu dissimules précieusement un vieil ouvrage que tu as pris garde de bien éloigner de ma vue. Mais il est bien plus dur de contrôler ses pensées ma douce.» Vanille contempla les environs. Son regard se perdit au loin quelques instants, et elle soupira. « Je ne fais pas partie de ceux qui veulent rassembler les pierres.» Hum. Plus ou moins. « Seules certaines m'intéressent. Et le jais de ces lieux m'ait destiné.» Si Ritournelle savait de laquelle il s'agissait, il y avait tout de même de quoi s'inquiéter. « Pas d'objection, j'espère ?» Ce n'était pas vraiment une question.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 01 Déc 2013, 23:00

pas d'objections, j'espère ?

Cet après midi encore, je n'aurai jamais cru avoir en face de moi une personne aussi mauvaise que Maryline. Mon coeur n'était plus à la curiosité mais désormais rongé par la crainte. Si elle voullais un jais, alors je devais empêcher que cette pierre se retrouve entre ses doigts d'une beauté insolante, elle toute entière, était d'une beauté insolante.

As tu cru ? Je m'y opposes, tu n'auras pas cette pierre, pas tant que je vivrai.

Je levai devant moi les mains, suppliant la nature de me venir en aide, et elle ne se fit pas prier. Fonçaient sur vanille quantité de branches, de tiges de fleurs, et de racines qui à une vitesse affolante l'enfermèrent dans un dôme de verdure. Je fus surprise de son manque de résistance, je m'attendais à devoir lutter corps et âme pour la ralentir dans sa quête et voilà qu'elle se laissait piéger sous la végétation. Peu importait, je n'avais pas à me plaindre de son manque de réaction et je me mis à courir vers le sud. Mon coeur battais si fort, mon estomac était noué, je sentais la peur qui me gagnait mais je n'avais plus le temps. Je courrai, avec une folle idée en tête, trouver la pierre avant cette femme. vers le sud, cet endroit indiqué par le chant, le chant des arbres qui autrefois m'avaient murmuré de drôles de choses aux quelle je ne croyais pas. Certains arbres parlaient, à tous les elfes, puisqu'ils avaient eux même été elfes autrefois. Et ce qu'ils avaient chanté n'avaient pour moi aucun sens. Face au zénith, à des lieux au sud du grand saule chanteur, se tient un grand cailloux. Nul ne le voit, désormais, si ce n'est en gravure sur les livres du temps des premiers hommes. Nous arbres, chantons pour la pierre, nous sommes son souvenir. La pierre dort, elle attends, entre les racines de ce qui fut autrefois érable, un arbre des étoiles. Et nous redoutons, nous les arbres, le jour où le cailloux refera surface, car alors nous finirons tous comme l'érable, sans sève et les feuilles brunies, trouées. Un mal nous gagnera et les elfes n'y pourront plus rien, Les elfes ne peuvent que prier Phoebe pour que ce jour, aussi triste fut il, restes dans le lointain.

Insensés ces arbres, et pourtant... Les elfes n'avaient rien de mieux à faire que d'écouter les arbres parler et chanter. Les vieux arbres étaient sages, et même si ils paraissaient ennuyeux et étranges, il fallait confier un sens à leurs paroles. Je compris alors de quoi il retournait. Le jais, il y en avait quatre, dont un spécialisé dans les poisons. C'est ce dont les arbres avaient peur, du poison, je ne voyais désormais rien de plus clair, comme si une pancarte clignottante disait "et pourquoi tu y as pas pensé avant". J'ignorai qu'un fragment de cristal pouvait être cette "pierre" dont parlaient les anciens elfes. Cailloux.. Cailloux ? Ils ne pouvaient pas appeler ça un cristal tout simplement ? je l'aurai trouvé bien plus vite, et aurai pu le cacher à temps si seulement les vieux tout pleins de feuilles n'avaient pas souhaité se prendre pour des mélomanes refoulés. Mon pas était plus lourd qu'à l'habitude, je me sentais encore vaseuse et avait la nausée... Fichu poison, elle ne les connaissait pas assez bien il lui fallait en plus un fragment de cristal pour tous les maîtriser ? Cette femme était trop dangereuse... Enfin, je finit par arriver là où je voulais aller. l'edroit "maudit" de cette forêt où aucun arbre-elfe n'avait mis ses racines à moins de deux cent mètres, c'était dire, car d'habitude, on en croisait un tous les quinze pas. Autant d'arbres, et ils avaient tous un petit nom, enfin, je leur avait tous donné un petit nom, ca passait le temps, quand.

Je m'approchai d'une vielle souche pourrie autour de la quelle rien ne pousait, de la terre, rien que de la terre et du bois mort, pas même un pisenlit. Je savais où creuser maintenant, mais je n'avais pas vraiment toute la nuit pour le faire. Grr... Si seulement un viel arbre avait daigné planter ses racines tout près pour me dire où il était tombé ce fichue cristal. Ca ne m'enchantait pas mais je me lis à marcher en rond autour du cercle sans végétation pour en calculer le périmètre, puis en déduis le diamètre. Je traçais donc dans la terre une ligne divisant l'endroit sans végétation en deux, ce qui faisait grosso modo, un trait de 30 m de long. Puis fis de même une seconde fois partant d'un autre bord pour obtenir une croix dont le croisement symbolisait le milieu du cercle.

Techniquement, ca réduisait la zone de recherche, j'étais à deux mètres au nord est de la souche. Je me jetai à genoux au niveau du croisement et me mis à creuser, creuser encore.

Trouves ce foutu cailloux riri... trouves le avant que la rouquine rappliques ! Comme si de toute façon il était vraiment au milieu de la zone déboisée.

Je saisis un objet dur entre mes mains, je le soulevai pour constater avec dégout qu'il s'agissait d'un crâne de corbeau. Eurk... Je continuais à creuser, pleins de petits trous un peu partout.  Où était ce maudit cailloux, que j’aille le cacher ailleurs.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Déc 2013, 15:33


L'espoir était une belle chose à voir. Et il était d'autant plus merveilleux de le briser en milliers de morceaux. Dans un sourire éternellement acide et cynique, Vanille pencha la tête sur le côté, dévisageant l'Elfe avec un éclat moqueur dans le regard. « C'est d'une infini tristesse. Tout ceux qui ont dis ça ont été exhaussé.» souffla dans un murmure l'Ondine, en référence aux paroles pleine de bonne volonté et d'un altruisme à toute épreuve de Ritournelle qui clamait que la pierre ne serait pas en sa possession tant que son cœur battrait encore. Cela pouvait s'arranger sans mal. Et l'idée d'égorger cette petite était pour le moins délectable. Mais quelque chose empêchait la cruelle demoiselle d'agir. Et c'était l'instinct. Elle sentait que cette fille avait un rôle à jouer dans l'Histoire, avec ou contre elle, peu importait. Elle devait demeurer en vie. Cependant, la patience de Vanille pouvait se révéler fragile, et ses petites habitudes malsaines revenaient au galop quand on l'énervait de trop. Sans broncher, puisque Vanille avait une petite idée derrière la tête, elle se laissa encercler par la terre et les branchages. Et la petite Ortie déguerpit à vive allure. Décidément, elle ne rayonnait pas par son esprit de déduction. Mais elle devait être si bénéfique que, dans la précipitation, elle n'avait pas songé à comprendre ce que l'Âme du Mal complotait. Vanille aurait pu éviter cette prison naturelle d'un geste. Sa magie était puissante. Mais elle devait montrer à l'Elfe ce qu'elle voulait. Alors elle attendit patiemment que les bruits de pas effrénés s'éloignent, avant simplement d'avancer. Elle était une passe-muraille. Il n'existait pas grand chose capable de la retenir.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle] - Page 2 A5j3gy10
    La Forêt aux Mille Clochettes n'était plus en paix. Elle sentait ce qui se tramait dans ses bois, et cela ne lui plaisait guère. Cependant, elle ne pouvait rien faire. Malgré tout une jeune femme courrait à vive allure, fendant les environs comme un boulet de canon. Elle savait que ce n'était pas vraiment une bonne idée, et qu'elle allait devoir payer cette affront. Mais elle ne pouvait décemment pas patienter dans le Palais sans rien dire, sans rien faire. Alors elle avait tâcher d'échapper à la vigilance des hommes de la Reine, pour filer et la retrouver. Peut-être qu'elle était déjà au courant. C'était même grandement probable. Mais elle ne voulait pas y penser. Elle devait faire quelque chose. Le souffle court, elle s'arrêta au détour d'un petit chemin naturel pour laisser ses yeux bleus vagabonder dans les parages, à la recherche d'un mouvement quelconque. D'un geste tremblant, elle passa une main dans son épaisse chevelure d'or qui ondulait le long de son dos. La robe au drapé pâle qu'elle portait était déchiré sur toute une longueur. Mais elle s'en fichait éperdument.

De grattements retint son attention. Et Nausicaa détala comme un lapin qui savait le chasseur tout proche vers la source de ses bruits. Elle arriva sans mal devant une toute jeune demoiselle aux oreilles pointues et aux cheveux cendres, dont l'adorable visage était tordu par une expression entre rage et peine. « Je … » Elle voulait simplement annoncer sa présence. Mais en réalité, elle ne savait réellement que dire. Nerveuse, la Sirène blonde scruta l'horizon. Elle savait que sa mère était non loin, et qu'elle ferait le nécessaire pour trouver ce qu'elle considérait comme sien. Nausicaa secoua la tête, dédaigneuse, avant de se laisser tomber aux côtés de la jeune inconnue. Si elle ne savait rien de cette Elfe, elle se doutait qu'elle avait été le jouet de la Dame des Abysses durant la journée, et qu'elle cherchait à corrompre les plans de la Reine. Alors elle l'aiderait. D'un naturel coquette, la jolie blonde, dont les traits rappelaient vaguement ceux de sa mère, n'hésita pas un seul instant à sacrifier sa manucure et creusa la tête, elle aussi. « Je suis désolée...» chuchota-t-elle. Cela lui semblait de bien vaines excuses. Mais le comportement de Vanille la laissait toujours aussi pantoise. Comme une furie, Nausicaa gratta, dénichant pierres et cailloux quelconque qu'elle lançait par dessus son épaule. « Est-ce que vous savez où nous pourrions la cacher ? » Intonations légèrement paniquées. Elle n'était pas même certaines qu'elles parviennent à trouver le fragment. Mais mieux valait partir positive, dans ce genre de situation critique.

« Regarde-les. N'est-ce pas pitoyable ? Elles sont presque touchantes à voir, toutes les deux. Elles devraient bien s'entendre.» Vanille se tenait près de la cime d'un arbre. Elle avait une vue parfaite sur ces deux opposantes, sans que celles-ci puissent se douter qu'elles étaient observer. Assise sur une branche un peu plus bas se tenait Yun. La demoiselle faisait son possible pour satisfaire sa Reine, et c'était la raison de sa présence en cet instant. Elle avait suivit Nausicaa. « Que faisons-nous ?» - « Rien. Pour l'heure.»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 05 Jan 2014, 01:31


je sentais mes ongles se heurter à nouveau contre des graviers, la terre avait été tant de temps exposée aux pluies battantes qu'elle tassée et solide, contrairement à celle qu'on pouvait trouver sous l mousse de la forêt, bien plus légère. Mais la douleur n'était pas un motif capable de me faire renoncer. Puis une jeune tête blonde me rejoint, grande, jolie, elle ressemblait à l'autre allumée mais on voyait bien que celle ci était plus jeune, et n'avaient pas tous les traits de sa cruelle mère. Oui, j'avais beau ne pas être très très futée, j’avais assez de jugeote pour comprendre qu'il s'agissait d'une enfant, et probablement, de l'enfant de Maryline.

Je m'arrêtais un instant pour reprendre mon souffle, j’avais les yeux qui s'étaient mis à pleurer tant j'étais en colère. C'était une émotion si rare chez moi, et cette dernière me donnait beaucoup de motivation et de courage. Je crois qu'en cet instant, j'aurais pu retourner toute la terre de cette clairière à mains nues rien.

"Je suis désole."

Elle avait l'air si sincère. n'importe qui de sencé se serait méfié de cette femme si il avait rencontré avant vanille, et pourtant, j'avais foi en elle, parce qu'il fut l'avouer, j'avais un petit côté un peu cinglée. Elle avait beau être de la famille de cette horrible femme, elle pouvait être différente et avoir un bon fond. Un peu d'aide ne serai pas de refus.
"tu sais où la cacher ?"

Faut il encore déjà la trouver... Navrée pour toi également, si tu vis avec... enfin si a rouquine est bien de ta famille.

Je penchais la tête vers le sol, laissant mes cheveux tomber par dessus mon épaule et cacher mon visage. A quatre pattes, je reprenais ma tache avec acharnement. La blonde aux beaux vêtements déchirés fit de même, jetant tout ce qu'elle trouvait derrière elle. voyant que la racine de l'arbre mort à la quelle je m'étais attaqué était presque mise à nue, je me retournais, pour essayer ailleurs. et je le vis. D'un noir intense, la pierre était ovale, on aurait dit un petit oeuf. Je n'osais le prendre entre mes doigts, et le saisit à travers le tissus du bas de ma robe. Je regardais la blondinette qui creusait encore.

Devais-je lui dire que je l'avais trouvé ? Pouvais-je seulement lui faire confiance... Savoir où était le fragment de cristal serait un danger pour elle, il fallait qu'elle l'ignore, pour son propre bien.

Alors je me relevais et me mis à courir, très vite. J'étais douée pour la course, connaissais les moindres recoins de cette grande forêt, il aurait été impossible pour la blonde de me suivre, peut être même que Maryline, avec un peu de chances, s'était battue longtemps avec sa prison végétale et n'avait pu voir où j'avais filé. J'avais donc un peu de temps. Que faire de cette pierre, comment la mettre en sécurité, rapidement. J'avais peine à laisser seule cette fille, mais c'était la meilleure des choses à faire. A deux, nous n'aurions pas été discrètes, plus lentes... Peut être comprendrait elle que j'avais agi pour son bien, pour lui éviter des représailles plus lourdes encore que ce qui devait actuellement l'attendre.

Me vint l'idée folle d'avaler la pierre, mais c'était stupide. Si vanille me retrouvais, elle trouverai tôt où tard la pierre. J'aurai pu la briser ? Je doutais avoir assez de puissance magique pour y arriver, et n’avais pas de temps à perdre à essayer. ma tête bouillonnais, et mes jambes s'épuisaient. Je souhaitais tant que cette forêt reste tranquille, verdoyante comme le reste du monde. Je finis par grimper à un arbre pour m'y cacher, le temps de réfléchir. Et par chance, c'était un arbre-elfe. Il me conseilla de la garder pour moi, de la cacher jusqu'à ce que je trouves le moyen de la détruire.

Le temps, voilà ce qu'il me manquait. J'avais  beau croire que j'avais su ralentir la sirène une fois, je savais qu'elle était plus puissante, qu'elle avait bien plus de moyens... Et qu'à l'évidence, je n'étais pas de taille, seule, à lutter contre elle.


hrp:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 16:29


« Non attends! » s'écria Nausicaa en voyant la petite Elfe fuir en serrant contre son cœur une petite pierre noire. Ce n'était qu'un simple morceau de jais. Une si petite chose, un caillou étrangement ovale et lisse à la surface soyeuse. Un petit bout de roche noire polie. Mais il était teint de pouvoirs assez terrifiants que personne ne voudrait voir entre les mains d'une femme aussi cruelle et insensible qu'était Vanille. La Sirène aux cheveux blonds comprenait l'attitude désespérée de Ritournelle qui avait compris l'importance de tenir ce fragment loin de la Rousse. Mais seule, elle ne parviendrait pas à s'en sortir. Alors dans un bond digne d'une panthère, elle s'élança à sa poursuite. Loin d'être une créature frêle et facile à semer, Nausicaa était une Ondine un peu étrange qui avait grandi dans les forêts. Agile, elle parvient à rattraper l'Elfe sans trop de mal, même si quelques branchages lui avait griffé les joues. « Ne pars pas. Écoute il faut vraiment qu'on trouve une solution.» Elle passa lentement ses doigts tremblants dans son épaisse chevelure emmêlée, pensive. Elle releva ses grands yeux bleus sur l'Elfe, lui jetant un regard désolé. Car en réalité, il n'y avait rien à faire. Si Vanille voulait cette pierre, Vanille l'aurait. Un peu brusque, Nausicaa arracha la pierre des mains de Ritournelle. « Va-t-en. Cours. Elle finira pas l'avoir cette pierre, que tu la jettes au cœur d'un volcan ou dans les tréfonds de l'Océan. Alors file pour ta vie. Je … Je vais tâcher de la ralentir. De lui compliquer un peu la tâche. Contente de t'avoir rencontrer.» Un léger sourire étira doucement les lèvres blêmes de la Sirène, qui après un dernier geste de la main, se mit à détaler à travers la forêt.

Ce n'était très certainement pas une bonne idée. Nausicaa, durant sa course, se rendit compte de ses grossières erreurs. Vanille lui ferait très certainement payer son impudence. Elle avait été idiote de croire qu'elle parviendrait à contrecarrer ses plans. Elle n'avait jamais réussis à ne serait-ce que l'embêter un peu. Le souffle court, Nausicaa ralentit, jusqu'à s'arrêter, pour se laisser tomber le long d'un arbre. Tout en reprenant son souffle, la jeune femme tendit le bras pour contempler un peu la pierre. Elle était belle. Mais sa couleur était représentative de la magie qui l'animait. Elle était un poison. « Elle est bien plus que cela.» répondit Vanille d'une voix douce et amusée. « Elle aide à la maîtrise complète des poisons et à leur connaissance. Je pourrais tous les maîtriser, je serais moi même du poison. Et j'y serais insensible.» Nausicaa leva la tête, un éclat morne dans ses mires claires. Sa mère était un peu plus loin, tranquillement assise sur un tronc couché. Souriante, elle décroisa délicatement ses jambes pour les croiser dans l'autre sens. « Elle ne vous apportera pas grand chose en somme.» répliqua la jeune femme, les lèvres pincées. « Oh, je suis loin de tous les connaître. Et je serais heureuse de cesser de m'empoissonner tous les jours pour développer mes résistances. Cette pierre est une bénédiction.» Nausicaa se releva lentement. « Et je suppose que je vous l'apporte sur un plateau d'argent.» - « Comptes-tu continuer à courir dans tous les sens ? Je t'en pris, c'est très amusant. On dirait un lapin qui danse sous une hache.» Nausicaa soupira.

Ce n'était pas une bonne journée. Dépitée, Nausicaa préférait garder les yeux au sol. Elle détestait sentir la pierre dans sa main. Mais pire, voir la mine satisfaite de sa mère était une plaie béante dans son cœur. « Et bien félicitations. Vous voilà en possession de votre premier fragment du Cristal Maître.» souffla-t-elle en lançant le jais en direction de Vanille qui le rattrapa sans mal. « Mon premier ?» répéta-t-elle. Elle rit. Troublée, Nausicaa releva la tête pour dévisager l'autre Sirène. « Pauvre sotte. Ma pauvre enfant. Je possède déjà une opale. Et je ne ne compte pas m'arrêter là.» - « Et que fais ce fragment? » s'inquiéta la petite blonde. Elle s'en voulait déjà d'avoir posé la question, car elle craignait la réponse. « Il contrôle les peurs.» Vanille se faisait un plaisir d'être honnête. « Nausicaa. Tu es vraiment pénible.» souffla-t-elle en articulant chaque syllabe de façon énigmatique. « Et ? » - « Rien. Tu le sauras bien assez tôt. Mais tâche de te souvenir que tu m'es à présent inutile.» Douce menace voilée.

Note hrp : je continue donc seule. 743 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 17:00


Dans un petit soupire agacé, Vanille but une gorgée d'un breuvage bien trop doux à son goût. Il n'était guère dans ses habitudes de faire attention à son alimentation et à la boisson. Durant ses grossesses, qu'elle n'avait presque jamais désiré, elle ne s'était guère privée des plaisirs de la vie. Mais cette fois ci, c'était différent. Bien que son ventre demeure plutôt plat, elle savait être enceinte d'un enfant qui ne serait pas comme les autres. Jun lui avait fait un très beau cadeau. Elle saurait s'en souvenir. Et au moins avait-il eu le mérite de ne pas en faire un scandale, comme un certain génie à l'égo dérisoire. « Je suppose que tu ne souhaites toujours pas me confier le nom du père de ton bébé.» Un léger sourire un tantinet mesquin étira lentement les lèvres acidulées de la jeune femme, qui releva lentement ses grands yeux verts sur Lord, assis sur le canapé d'en face. « En réalité je m'en fiche. Mais ce secret semble te peser, alors il est plus amusant de le garder.» Le Sorcier rit tout bas. « Comment t'en vouloir ? Tu es la parfaite fiancée.» Une charmante grimace suivit ses paroles. « Par pitié, évite d'utiliser ce genre de mots à mon égard. Cela donne surtout l'impression que je t'appartiens.» Elle finit d'une traite sa coupe. « Et ce n'est vraiment pas le cas.» - « Je sais bien ma belle, loin de moi l'idée de t'importuner.» - « Menteur.» Ils sourirent. « Mari et femme.» Vanille lui lança sur la tête un oreiller. « Tu sais Vanille, il n'y a que toi qui a le droit de te comporter ainsi avec moi.» - « Car il n'y a qu'avec moi que tu te comportes différemment. Tu es plus comme l'ancien Lord. Le gamin que j'ai connu.» Il arqua les sourcils, une petite moue aux lèvres. « N'en abuse pas. Je vais devenir violent.» - « Hum. Ne me tente pas.»

Dans les tréfonds de la demeure de Lord, un bijoutier déambulait nerveusement. Les mains tremblantes, il s'évertuait pourtant à faire la plus belle chaîne possible, aux mailles fines et délicates. Il ne devait pas échouer. C'était le Roi lui même qui l'avait chargé de la réalisation d'un bijou pour sa promise, la Reine Ondine. Le stress en était décuplé, car il devait satisfaire deux têtes couronnés. Mais il était talentueux. Alors il finit vite son ouvrage et s'empressa de filer à travers les couloirs pour frapper avec le plus grand respect à la porte des appartements privés de l'Empereur Noir. « Entrer.» Voix basse et froide. Le bijoutier se crispa dans un frisson, mais entra. Il trouve le couple royal assis dans le salon, richement vêtu. Il s'inclina brièvement, avant de bégayer, gêné. « J'ai terminé mon Seigneur.» Il se rapprocha de Lord pour ouvrir un écrin spécialement créé pour l'occasion, et l'ouvrit de sorte à ce que seul le Roi puisse voir son travail. « Cela me convient.» dit-il, distant, dans un vague hochement de tête. « Bien.» Il se retourna vivement pour faire face à Vanille. Intimidé par la Belle, il baissa bien vite le regard. « Permettez? » Dans un sourire charmeur, la souveraine tendit le bras. Empressé mais avec précaution, le bijoutier accrocha le bijou à son poignet. « J'espère que vous apprécierez.» La jeune femme inspecta rapidement le bracelet. « C'est parfait. Bon travail. Avez-vous le reste que l'on vous a demander? » - « Bien évidemment.» Il sortit une nouvelle petite boîte de sa poche. « Vous pouvez les accrocher autant que vous voulez, où vous le souhaitez.» - « Parfait.» - « Vous pouvez disposer.» - « Merci mon Seigneur. Ma Dame.» Il esquissa à nouveau une révérence avant de filer. Il avait eu l'angoisse de sa misérable existence. Mais au mois savait-il qu'il serait bien payer.

« Tu as de très bon artisans.» souffla Vanille. « Je savais que ça te plairait.» - « Hum. Tu me connais assez bien.» - « Juste tes goûts.» En quelques gestes, la Sirène prit ses deux pierres pour les incruster, après les avoir façonné par la magie pour ne pas effriter leur pouvoirs, dans les parties amovibles et en faire un charmant bracelet à breloque. « Comptes-tu ajouter de nouvelles pierres ?» - « J'en ai en effet une en tête. Mais les informations à son sujet sont encore floues, il me faut continuer mes recherches.» - « Je vois. J'ai quelques ouvrages à ce sujet, si tu veux les consulter.» - « D'accord. Mais pour l'heure, j'aimerais que l'on parte.» Elle se leva et enfila un manteau.. « Où va-t-on ? » - « A Pabamiel.»

780 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 18:07


Jalahaiah était une véritable mine d'or, un secret bien gardé par les Pabamiliens qui dissimulaient avec jalousie les mystères de leur Cité et de leurs terres. Mais nul cachotterie ne pouvait être faite au Phénix. Ainsi, la belle Elena Marellye avait accès à tout ce qu'elle souhaitait. Et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'on confia à la nouvelle désignée par Sinadiel la totalité des clefs de la ville. À la lueur d'une bougie, Vanille déambulait tranquillement à travers les étagères bien remplies des Archives dissimulées de Pabamiel. Des milliers d'ouvrages oubliés et poussiéreux s'entassaient. Autrefois grands érudits, la Cité avait accumulé connaissances et savoirs de tous les continents et bien plus encore. Malheureusement, le tri n'avait jamais été fait. Alors les recherches promettaient d'être longues. Mais quand la jeune femme aspirait ardemment à trouver quelque chose, elle le trouvait. Au bout de quelques longues heures, elle revint à la surface où l'attendait Lord. « Alors ? » Pour toute réponse, elle sourit. « Tiens mon beau chevalier, montre moi ô combien tu es fort.» Elle tendit un sac dangereusement remplis de livres épais aux Sorciers qui s'en saisit sans broncher. « Ah.» Les deux mains sur le ventre, Vanille se laissa tomber accroupie. Crispée, elle respira lentement. « Un problème?» demanda Lord, toujours aussi froid et distant. « Quelle perspicacité.» persifla la Sirène en grinçant des dents. « A combien de mois de grossesse en es-tu? » Autrefois, il était médecin. Enfin, plus ou moins. Avant de devenir Roi, il servait la cause de la voie de la connaissance et avait accumulé un grand savoir en matière de médecine. Comment soulager et soigner. Et comment torturer et blesser. « Quelques uns.» - « Mais encore? » - « Hum. Je suis à surveiller. Je n'ai jamais été à terme.» - « Alors partons vite. Pabamiel n'est pas l'endroit pour ça.»

La Cité Engloutie dormait paisiblement. Mais une fois n'est pas coutume, dans le Palais se tramait de drôles de choses. Vanille longeait doucement des couloirs sombres d'un pas de velours, pour s'enfoncer dans les entrailles du Palais. Mais ce n'était pas dans les cachots qu'elle s'arrêta. Oh non, elle devait aller bien plus loin dans les abysses, dans les coins les plus reculés que peu connaissait. Et face à une petite porte, elle frappa délicatement, un sourire aux lèvres. « Il y a quelqu'un ? Comment ça va, là dedans ? » - « Très spirituelle.» commenta une petite voix, de mauvaise grâce. Vanille dénicha une clef pour ouvrir la salle, où Nausicaa demeurait, recroquevillée dans un coin. Ses jolis yeux bleus lançaient des éclairs. « J'espère que tes idées révolutionnaires se sont un peu calmées. Tu es vraiment pénible ces derniers temps ma chère enfant.» - « Oui oui je sais, et je vous suis inutile.» - « Parfaitement. Alors tâche de tirer les conclusions logiques de toutes ces constatations. Maintenant, viens.» Nausicaa se leva lentement, pensive. Elle avait eu le temps de réfléchir, durant les quelques jours qu'elle avait passé seule et enfermée. Elle risquait sa vie, plus que les autres jours. Vanille lui avait bien fait comprendre que son intérêt s'était amoindri, et qu'en plus de ne plus être utilise, son comportement laissait à désirer. Sa mère allait finir par se débarrasser d'elle de façon définitive. Vanille sourit, en contemplant sa fille dont elle lisait tranquillement le cours de ses pensées.

« Je vais donc encore avoir un petit frère.» dit doucement la jeune fille. « Heureux événement, n'est-ce pas? » - « Vous êtes ...» - « Oui ? » - « Non rien.» Nausicaa trouva une nouvelle mission un tantinet divine à accomplir. Elle devait essayer d'élever cet enfant, pour qu'il ne devienne pas ce que Vanille souhaitait, qu'il ne soit pas forgé dans le fer et le mal. Elle avait voulu faire la même chose pour Caliel. Mais il n'était pas resté suffisamment longtemps auprès de sa famille pour que Vanille ou Nausicaa puissent l'influencer. Avec ce nouveau bébé, la donne serait différente. Vanille, dans un rire, murmura doucement. « Je te souhaite bonne chance. Si pour toi l'éducation est un jeu, que la partie commence.» Nausicaa détourna les yeux. Elle en toucherait deux mots à Blanche. « Oh ma douce, ne t'attache pas trop à ta tendre tante. J'ai des projets pour elle.» Sa voix était terriblement froide et sèche.

728 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 18:56


« L'une de nous n'aurait jamais dû naître.» Plainte sourde d'une femme qui savait sa fin approcher. Loin de se douter de la date précise de sa mort, Blanche n'était pas sotte et ignorante au point de penser que sa sœur l'épargnerait. Dans un maigre sourire, l'Ange déplaça un pion blanc d'une case. « Tu n'aurais jamais du voir le voir. Je suis au regret de t'annoncer que c'est toi, l'erreur de la nature.» - « Et toi la véritable descendante des Deslyce, et la petite préférée de notre fantôme d'ancêtre. Je sais. Mais je ne t'envie pas pour cela. Je préfère être la tentative du bien plutôt que l'Âme du Mal.» - « Pourtant, une différence fondamentale nous sépare. Je vivrais. Et toi non.» - « Mais moi j'ai connu l'amour et ...» - « Oh la ferme. De grâce, passons les monologues remplis de bon sentiments, dégoulinant de tendresse et de joie de vivre. Je pensais que tu me connaissais mieux que ça. Pourtant, tu tentes encore ces sermons sans fond.» - « Je connais mieux que quiconque ton essence. Mais j'ai toujours espoir qu'elle se rapproche de la mienne.» - « Malgré ta race, tu es loin d'être un ange, Blanche.» Vanille, du bout des doigts, fit glisser sa tour noire. La jeune femme aux cheveux blonds fronça les sourcils. « J'ai toujours agis pour le Bien.» - « Et en son nom, tu as commis de grands pêchés.» - « Je n'en vois aucun.» - « Tu as massacré des villages entiers.» - « Ce n'était que des mécréants.» - « Et le repentir alors ? » Blanche se tut. « Tu ne remettras en cause ni mon existence ni mes convictions.» - « Je ne m'en fais pas pour ça. Toi et tes croyances. Le dernier des jugements te sera fatal.» - « Alors ne meurs jamais, car pour toi, ce sera l'éternelle damnation. Mais au moins dans les Enfers, tu devrais retrouver pas mal de tes amis.» Elle prit dans un geste agacé le fou de sa sœur. « Ma pauvre sœur. Comme toujours, tu crois la moindre de mes paroles sans broncher ni réfléchir.» - « Pourquoi donc ?» - « Tu connais pourtant les légendes nous concernant.» - « Oui. L'une doit dévorer l'autre.» - « Et cela ne te perturbe pas un tantinet? » - « Je pense que c'est très imagé. C'est un meurtre dont on parle.» - « C'est bien plus compliqué que cela.»

Vanille fit bouger son autre tour, et s'empara du cavalier blanc. « Tu ne pouvais pas te douter de la si belle vérité, puisque tu n'es pas une véritable Deslyce, et que le don ancestral n'est transmis qu'aux élus. Et ils sont rares. Je suis la première depuis longtemps.» - « De quel don parles-tu ? » - « De Delicea. En as-tu déjà entendu parler?» - « Pas le moins du monde.» La Sirène laissa un petit sourire étirer ses lèvres. « Tu en auras très bientôt un charmant aperçut.» - « Et sinon ? Quel rapport avec la stupidité dont tu m'affliges ? » - « Et bien vois-tu, le pouvoir implique que l'une dévore l'autre d'une façon bien étrange. Une absorption magique et énergétique. En tout point, même. Tu seras détruite. Tu n'irais ni dans un lieu paisible ni dans un lieu de damnation. Tu ne seras pas morte. Ce sera bien plus terrible que ça. Tu n'existera plus, nul part. Tu ne vivras même plus en moi. Tu seras simplement … détruite.» Blanche avait peut-être un peu blêmit. Elle prenait la menace au sérieux. Elle savait qu'il fallait toujours se méfier de sa jumelle dont la cruauté n'avait d'égal que dans l'élégance. « Oh. Merci du compliment ma chère.» Fichue liseuse d'esprit. Les lèvres pincées, Blanche se reconcentra sur le grand plateau d'échec. « Tu n'aurais pas dû exister Blanche. Ta destruction ne serait qu'un juste retour des choses. Tu auras pu profiter des bienfaits de la vie quelques temps.» La colère montait. Lentement, l'Ange releva les yeux pour les poser sur sa sœur. « Tout ce que j'avais, tu me l'a pris. J'ai eu un mari. J'ai eu des enfants. Tu as tué le premier sous mes yeux, et tu n'as jamais daigné me dire si mes filles vivaient encore. J'ai vécu dans la peur de ton ombre, à te fuir.» Vanille leva les yeux au ciel. « Et nous voilà à la partie mélodramatique des reproches pesants.» - « Pour toi, tout est comme cette partie d'échec. Un jeu.» - « Et tu continues en plus.» - « Mais un jour, tu perdras.» - « Je sacrifierais toujours quelques pions pour m'en sortir, ne t'inquiète pas pour moi.»

788 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 19:33


Blanche, dont les yeux clairs exprimaient une peine sans nom, dévisageait silencieusement Vanille. Les deux sœurs continuèrent sans prendre la peine de parler à joueur aux échecs. Du moins, jusqu'à ce l'Ange se décide à murmurer tout bas : « J'aurais bien aimé voir le soleil se lever.» Vanille haussa les sourcils. « Quel élan poétique et mélancolique. Et il est midi, si je puis me permettre de te rappeler l'heure.» Blanche soupira. « Tais-toi. Je ne veux pas entendre ta voix.» - « Te deviendrais-je insupportable?» Elle souriait. Et ce petit sourire agaçait davantage la jeune femme qui détourna le regard. « Quant bien même tu me penses stupide, je ne suis pas une idiote finie. Je commence à comprendre le sort que tu me réserves. Et qu'il vient à plus brève échéance.» - « Tu commences à comprendre?» répéta la Souveraine, moqueuse et cynique. Blanche préféra l'ignorer. « Mais c'est parce que tu as peur.» - « Pardon? » - « Oui. Tu vas bientôt avoir ton bébé. Le seul à ma connaissance, avec ton autre fils, que tu aies jamais désiré. Tu me veux loin de toi, car tu as peur de l'influence que je pourrais avoir sur lui.» Vanille rit. « Est-ce sérieux ? Tu oublie un petit détail ma chère.» - « Lequel ? » - « J'ai une infinie confiance en moi. Tu n'es rien pour moi ma chère. Je t'ai gardé un temps dans l'espoir de te voir servir ma cause.» - « C'est à dire?» Elle était suspicieuse. « Que tu me sois utile. Je ne comptais pas faire de toi ma partenaire des ténèbres.» - « Et t'ai-je servis? » - « Absolument pas. Tu as été décevante à un point que tu n'imagines même pas. C'est pour cette raison principale que j'ai décidé de me séparer de toi.» - « Parce que tu as peur.» - « Quelle entêtée !  Tu persistes et signes dans cette voie.» - « Oui. Car tu crains que je m'élève, que je gagne en puissance et me braque contre toi, pour te tuer.» - « Hum. Non. » Elle rit, encore. « Nous sommes juste des jumelles erronées. Je dois te dévorer.» Elle sourit, conférant des airs doux à sa gueule d'ange. Et doucement, elle bougea sa reine. « Échec et mat.» Son regard brillait de défi, et rappelait à sa sœur qu'elle gagnait toujours.

« Puis-je te poser quelques questions, ma chère sœur? » Vanille leva les yeux au ciel. Elle trouvait Blanche d'un pompeux sans égal. « Fais toi plaisir.» - « Que va-t-il advenir de Nausicaa?» - « Oh je t'en prie. Ne fais pas comme si le sort de cette gamine t'intéressait. Elle est persuadée que, plus qu'une tante, tu es une amie. Mais je sais très bien ce qui se cache derrière ton masque. Tu m'accables de tous les maux, mais tu n'es pas mieux au final. Tu n'es pas une gentille. Tu n'es pas une fervente défenderesse du Bien. Tu es juste contre moi, envers et contre tout. Une sale manipulatrice qui se cachent derrière de beaux idéaux et rallient d'autres à sa cause pour ma destruction. Tu détestes cette fille. Mais tu savais qu'il serait facile de l'influencer, puisqu'elle me hait. Elle était une bonne marionnette entre tes doigts habiles. Et elle était tellement occupée à me coller tous sur les dos qu'elle ne regardait pas mieux ce qu'il y avait à côté d'elle. Il n'existe nulle bataille du bien contre le mal. Juste une querelle entre deux jumelles.» Blanche restait muette, écoutant Vanille sans rien dire.  « Alors ne fais pas comme si tu en avais quelque chose à faire d'elle. Tu es agaçante. Assume-toi un peu.» - « Puis-je prendre la même question pour Clémentine où vais-je me prendre une nouvelle claque verbale ? » - « Je veux bien répondre en ce qui la concerne. Tu as beau être une garce, tu aimes les enfants.» - « Trop aimable. Alors ? » - « C'est une petite réprouvée sans intérêt. Tant qu'elle reste sagement dans son coin, il ne lui arrivera rien. Je la laisserais peut-être même à des gens aimants si je suis dans un jour de bonté au moment où j'aimerais m'en débarrasser.» - « Elle a pourtant faillis mourir de ton fait. Alors de la guerre des clans.» - « Question d'utilité. Je marche comme ça.» - « Qui est Yun? » Blanche, sans gêne, enchaînait les questions. « Ma fille.» Étonnée, elle écarquilla les yeux. « Avec qui l'as tu eu ? » - « Aucune idée.» Blanche soupira.

769 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 20:04


L'une face à l'autre. Vanille et Blanche se dévisageaient en silence. La première souriait. La seconde avait l'air grave et sévère. Vert contre violet. Roux cuivré contre roux clair. Les deux femmes ne se ressemblaient pas réellement. Leur caractère diamétralement opposé les avait forgé d'une façon distincte. L'Ange avait l'air flegmatique et distante. La Sirène avait des allures de princesse et irradiait d'une aura céleste. « J'ai une dernière question. Et même si je me doute de la réponse, j'aimerais l'entendre de ta bouche, comme la dernière des vérités. Tu as tué notre père il y a longtemps. C'était un être … si particulier que je n'arrive même pas à t'en vouloir pour cela. Mais est-ce que c'est toi, la responsable de la mort de maman? As-tu tué la femme qui t'aimait plus que moi pour te prendre avec elle et s'enfuir sur terre ?  As-tu éliminé celle qui a tout sacrifié pour toi et qui croyait tant en toi ? » Le petit sourire qui ornait les lèvres charnues de la Belle ne se fana pas. Au contraire, il se fit d'autant plus grand. Presque touchant. « Ta façon dramatique d'amener les choses est magnifique.» - « Et ma réponse? » Elle haussa vaguement les épaules. « Oui.» Et sans laisser le temps à Blanche de réagir, Vanille se rapprocha de sa jumelle, pour poser ses mains sur les joues de l'Ange. Elle pencha son visage sur le sien. On aurait presque dit qu'elle allait l'embrasser, mais bien évidemment, il n'en fut rien. Le bout de ses doigts qui glissait sur la peau de Blanche put déclencher Delicea. Et Vanille commença à dévorer sa sœur. Dans une grimace de douleur, Blanche hurla. Elle sentait la moindre parcelle de son être la quitter pour s'en aller vers sa sœur. Sa magie. Sa force. Son énergie. Ses pensées Son être. Et c'était terriblement douloureux. Comme si elle était simplement faite de poussières ou de sables, Blanche commença à s'évaporer lentement. Vanille, quant à elle, bougeait à peine. Les lèvres entrouvertes, elle aspirait délicatement un étrange vent blanc qui émanait de Blanche.

« Hey ! Qu'est-ce qui se …» Nausicaa avait longuement hésité avant de faire irruption dans les appartements privés de sa mère. Mais les cris l'avaient alerté. Et elle ne pouvait décemment pas se permettre d'oublier ses hurlements d'angoisse et de douleurs. Pourtant, elle regrettait déjà. La porte qu'elle avait grande ouverte se referma lentement, glissant de ses doigts qu'elle ne parvenait plus à bouger. Interdite, elle contemplait, les yeux écarquillés, sa tante s'effondrer comme un château de sable. Lentement, Vanille tendit les bras, et un peu de poussière dorée se déposa dans ses mains. Elle les pencha légèrement pour faire tomber les restes de sa sœur sur le planché. « Je crois que tu as perdu une alliée.» se contenta-t-elle de dire dans un rire, loin d'être gênée ou embêtée de s'être fait surprendre par sa fille. D'ailleurs, celle-ci n'avait toujours pas bougé. « Va-t-en. Je ne veux pas te voir. File t'occuper de ta petite cousine.» Mais Nausicaa avait le regard fixé sur le petit tas de poussière qui autrefois était sa tante. Vanille soupira. Lentement, elle croisa les bras et fit quelques pas. « Dois-je me répéter ? Ma belle enfant, n'use pas ma patience. Je ne veux pas te voir. Alors à moins que tu veuilles subir le même sort, dégage de ma vue.» Nausicaa fit une volte face brutale et s'en alla à travers les couloirs. Vanille sourit. Au moins aurait-elle la paix pendant quelques temps. « Ah ...» La jeune femme tomba presque à terre. Une main sur le ventre, l'autre sur le rebord d'un meuble, elle se sentait nauséeuse, simplement mal. Ça, par contre, ce n'était pas prévu.

« Yun! » La jeune femme accourut à vive allure et se jeta presque près de sa mère au sol. « Va chercher les médecins.» - « Quoi ? Le bébé arrive ? Mais ce n'est pas possible, c'est bien trop tôt! » - « Va lui dire, toi ! Allez, dépêche-toi.» La demoiselle, un peu paniquée, se releva en manquant de retomber au passage. Et elle fila chercher les médecins royaux dans tous le Palais, où la rumeur se rependit aussi vite que détalait Yun.  Lentement, Vanille se releva tant bien que mal. Sacrée Blanche. Même dans sa mort, elle avait réussis à être pénible.

731 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 20:31


Peut-être aurait-il été bon de patienter un peu. Vanille n'avait pas songer aux effets que Delicea pourraient avoir sur son bébé. Même s'il n'était guère un enfant naturel, il était fait à partir d'elle. Il était un descendant des Deslyce. Et de ce fait, très respectif au pouvoir cultivé par son ancêtre à l'aube des temps. Alors quand la jeune femme avait dévoré sa sœur, l'énergie, la force et la magie n'avaient pas été absorber par elle seulement. L'enfant en avait pris une partie. Plutôt conséquente, de toute évidence. D'un certain point de vue, cela arrangeait la Sirène, qui savait que son don avait des effets néfastes. Mais de l'autre, elle voulait forgé son enfant selon ses idéaux seulement. Tant pis. C'était en quelque sorte la dernière vengeance de Blanche, qui à présent n'existait plus. Vanille, allongée dans son lit, ferma doucement les yeux, un petit sourire aux lèvres. Elle ne ressentait plus dans son esprit ce manque, cette plaie, qu'elle avait depuis sa prime jeunesse. Elle ne regrettait pas. Jamais aucun regret ni remord. « Majesté! » Un premier médecin déboula dans la chambre comme un boulet de canon pour s'empresser de rejoindre Vanille. « Il est bien trop tôt.» - « J'en suis presque à huit mois. Ne vous inquiétez pas. J'ai déjà donné naissance à des enfants plus prématurés que cela.» - « Je préconise tout de même de cesser les contractions.» - « Refusé. Je veux accoucher.» - « Comme vous le voudrez.» Puis trois autres personnes arrivèrent. Et tous se mirent aux petites soins de la Reine.

Quelques heures s'étaient écoulées. Il faisait nuit, à présent. Et tous le Palais était silencieux. Vanille, redressée dans son grand lit, contemplait, muette, le fils qu'elle avait dans ses bras. Du bout des doigts, elle caressait ses petits cheveux clairs. Il était adorable. Il avait un teint clair et pâle, et de grands yeux d'un vert menthe. Un grognement sourd résonna doucement. La jeune femme sourit. « Viens le voir, si tu veux.» Kesmos se releva en s'étirant, et s'approcha doucement du lit. Il mit les pattes avant sur le matelas et scruta le petit être que tenait sa maîtresse. « Un beau petit garçon.» commenta Yun, assise dans un coin aux anges. « Et cette ...» Le tigre hésita sur les mots. Il ne comprenait pas grand chose à tout cela. « … petite merveille ...» Il reprenait sans vergogne les termes employés par Yun, quelques minutes auparavant. « a-t-elle un nom? » - « Ismaël.» - « J'aime beaucoup d'ailleurs.» souffla la jeune femme avec un petit sourire entendu. Elle avait réussis à garder le secret. Mais elle savait qu'elle avait un frère qui se nommait ainsi. La surprise était moindre. « Il va falloir le présenter au peuple.» Vanille soupira. Encore une fois, elle allait passer pour une sainte à tout point de vue, et cette fois ci, en donnant un fils au peuple ondin. « De quelle race est-il d'ailleurs? » demanda soudainement Yun. « Je ne sais pas. Je pensais que tu aurais une idée, Yun.» Elle secoua la tête négativement. « Dans mon époque, il n'était pas franchement bavard. Il n'a jamais voulu dire quoique ce soit à son sujet. Le type mystérieux par excellence.» Cette fille avait un don pour filer la migraine. « Peux-tu me laisser un peu, s'il te plait ? » - « Oh. Tout de suite.» Elle s'inclina avant de s'en aller d'un pas feutré.

Vanille laissa un léger sourire étirer ses lèvres roses. Du bout des ongles, elle traça le contour bien dessiné de la bouche de son fils. « Il faudra que j'aille te présenter à ton père.» - « Ce petit a beaucoup de choses à faire et à voir.» La jeune femme haussa les épaules. « Il aura un destin exceptionnel. J'y veillerais.» - « Félicitations. Tu as enfin le fils que tu voulais.» Elle rit. « Ne cris pas victoire trop vite. On peut toujours me l'arracher des mains.» Quelqu'un frappa à la porte. « Oui? » soupira-t-elle agacée. « C'est Martha.» - « Entre.» C'était une guérisseuse de renom. Peu loquace et efficace, elle se contenta de finaliser une petite boisson sur le rebord du lit avant de le tendre à la Reine qui le but sans broncher. « Comment va le Prince? » - « Il se porte comme un charme.» - « Félicitations ma Dame. Si je puis me permettre ...» Elle tendit un petit paquet bleu à la souveraine. « De la part de vos serviteurs.» D'une main, elle l'ouvrit. C'était une petite peluche en forme de lapin. « Merci à tous. Grand banquet pour tous ce soir. Préviens les autres.» - « Merci majesté! » Kesmos la regarda partir, avant de dire. « Quelle générosité.» - « Je suis un Ange, tu te rappelles ?» Elle rit. Dans ses yeux brillait le feu des Enfers.  

819 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 25 Fév 2014, 21:49


Le peuple, presque fébrile, patientait tant bien que mal sur la grande place près du Palais de la Cité Engloutie, guettant l'immense balcon dans l'espoir fou d'être le premier à apercevoir la silhouette gracile de la Reine, d'être le premier qui aurait le privilège de poser ses yeux sur le petit prince qui avait vu le jour l'après-midi dernière. Nul ne savait de quoi la Dame des Abysses était réellement enceinte. Certains affirmaient qu'il s'agissait du fils de l'Empereur Noir. D'autres murmuraient que la jolie demoiselle vivait une idylle avec un quelconque amant, l'homme qu'elle aimait et qu'elle aurait voulu comme mari, et que de lui venait ce petit bout de chou. Les hypothèses étaient parfois davantage fantaisistes. Mais jamais réellement terre à terre. Personne ne pouvait penser que la Reine était avide de chair et aimait aller dans les bras de n'importe qui, mais que son enfant était un produit magique. Impensable. Si les ondins considéraient bien des Reines comme des catins, la leur était une petite merveille, un bijou à choyer.  Les discussions allaient de bon train sur la place. Impatients, les bonnes gens attendaient qu'elle apparaisse. Et un mouvement d'entrain vogua sur la foule lorsqu'une silhouette se dessina sur les rideaux, ombre aux contours évasifs et fluides. Et on écarta les rideaux. Vanille avança. Elle était souriante, rayonnante. Elle portait une robe aérienne, de voiles blancs et de ceintures bleues. Et dans ses bras, elle tenait son bébé dans des linges couleur océan. On acclama leurs venues, mais bien vite, tous se turent pour laisser la Reine parler, présenter son enfant. « Peuple ondin. En cette belle journée où les courants chauds traversent nos mers, je vous présente mon fils, né la veille. Ismaël Deslyce.» Et on les applaudit. « En l'honneur de sa naissance, des festivités auront lieu chaque soir de cette semaine. Vous êtes tous invités. Si vous souhaitez fêter sa venue au monde, n'hésitez pas à vous inscrire pour l'un de bal auprès des Perles. Je serais ravie de vous avoir à mes côtés. Merci.» Elle esquissa un brin de révérence polie, avant de tourner les talons. On ne lui tint pas rigueur de sa brièveté. Après tout, elle venait d'accoucher. On ne pouvait lui en vouloir de se reposer un peu.

Mais la vérité était ailleurs. La Sirène détestait tout bonnement devoir parler au peuple, l'informer du moindre détail de son existence. Sans tenir compte des phrases qu'on lui jetait sur son passage, elle se rendit sans plus tarder dans ses appartements privés. Doucement, elle posa son bébé dans son berceau, et lui chanta un vieil air de chez elle pour qu'il s'endorme. « Il est magnifique.» souffla une voix basse et grave. Lentement, Gabriel sortit de la pénombre et glissa ses bras autour du cou de la jeune femme pour l'embrasser sur la joue, mais cruellement près des lèvres. « Tiens donc. Un vieil ami qui refait surface.» - « Je tenais à vérifier de mes propres yeux que tu étais bien mère. À nouveau.» - « Je ne pensais pas te revoir un jour. Tu avais l'air d'avoir très mal pris la nouvelle de mes fiançailles.» - « Moins que de voir un autre type dans ton lit le matin.» - « Oh je t'en prie. Ce n'est pas comme si tu ne le savais pas. Et de toute évidence, tu as finis par changer d'avis.» Il haussa les épaules. « J'ai juste définitivement compris qu'on ne te changerait pas, toi. Mais autant te prévenir que je ne serais pas aussi présent qu'avant.» - « Quel dommage.» - « Me regretterais-tu ?» Gabriel était vraiment un bel homme. Il avait un charme fou, avec sa tignasse brune désordonnée et ses yeux bleus glacés. « Je ne comptais pas arrêter de te voir, quant bien même je suis censée épouser Lord.» - « Hum. Nous verrons bien. Qui est le père? » La Sirène rit doucement. « C'est la grande question que beaucoup se pose. Et je ne souhaite pas y répondre.» - « Tu ne m'as jamais demandé des nouvelles.» - « Pardon? » - « De Serah.» La jeune femme soupira. « Tu voulais une fille. Je te l'ai donné. Point.» - « Je vois ...» - « Maintenant, si tu veux bien, j'aimerais que mon fils dorme paisiblement.»

Et Vanille continua à chanter. Gabriel, muet, assis dans un coin, écoutait sans broncher. Comment avait-il pu partir ? Cette femme était un poison. Mais elle était aussi sa drogue. Il ne pouvait pas s'en passer. Il avait besoin d'être à ses côtés, de s'enivrer de son parfum. Et à chaque fois, de sombrer un peu plus loin dans les ténèbres.

779 mots
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» Un poison pour mourir… Ou presque [Mission 2 niveau IV]
» Pour les beaux yeux d'une femme [Pv Takias]
» Pour la mort d'un peuple [SOLO]
» la mort et le sacrifice pour son amour [PV ANWEN]
» Cinquante ans de mariage suffisent à peine pour comprendre une femme. [pv Mitsuko] [-18]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Forêt aux mille clochettes-