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 La vie mystérieuse de mon père. [Solo - Topaze]

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Dim 31 Mar 2013, 01:54

    J’étais dans un immense champ de lilas et une douce odeur maritime m’arrivait aux narines. Le Mârid était assis au bord de la falaise, il songeait à sa vie. Je me relevai avec beaucoup de mal, deux magnifiques ailes blanches étaient retroussées sur mon dos, je peinais à le rejoindre, je devais ramper jusqu’à lui. « Qui êtes-vous ? » - « La véritable question mon enfant est qui tu es, toi ? » il avait le mérite d’être clair. Il n’y allait jamais par deux chemins, il savait ce qu’il voulait et y allait toujours tête baissée. « Que me voulez-vous, expliquez-moi. » mais le Mârid hésitait, une larme coulait encore sur sa joue, il était si triste. « Nous sommes de la même famille mon enfant. Tu es l’arrière, arrière et quelques arrières de plus, petite fille de mon fils, Jun. La descendance de Jun est dans tes gênes et elle n’est pas des moindres. » Je restai muette. Il était donc de ma famille ? « Jun a lutté ardemment contre un génie qui se fait appeler « Vanitas ». Un génie éternel qui pensait qu’avec la mort de Jun, il serait libéré de sa promesse de servitude. Mais son obligation s’est transmise de génération en génération. Il a retrouvé ton père et a pensé qu’il s’agissait du dernier descendant. N’ayant pas vu de lien génétique entre ton père et toi, il t’a laissé en vie. De même pour ta mère, il n’était lié aux Mebahel que par le sang. » Il regardait le soleil se coucher, une nuit sans fin qui allait s’abattre sur le monde. « Ce que Vanitas n’a pas compris c’est que tu étais la dernière des Mebahel. La dernière de notre lignée. Tes véritables parents savaient qu’un jour Vanitas viendrait et t’ont confié à un couple d’amis, les Virnam, pour que tu ne sois pas en danger. Lorsque Vanitas a compris qu’il avait tué le mauvais Mebahel, il t’a traqué mais je l’ai empêché tant que j’ai pu. Alors cet esprit du temple est intervenu pour te capturer et te livrer à Vanitas. Je n’ai eu le temps que de t’endormir pour que tu ne sentes rien. Je me suis battu autant que j’ai pu. Mais te voilà ange. Je suis désolé. » Ses larmes coulèrent à nouveau, sans bruit, coulant une après l’autre sur ses joues. « Tu es la seule à pouvoir ramener mon fils à la vie. A le faire sortir de son habitacle. » Il me tendit alors ledit objet, me demandant de le mettre à mon cou. « Vanitas se croit libre de toute action mais il reviendra pour tuer Naram, il est à présent le dernier de la lignée toujours en vie. Vanitas dispose d’alliés que je n’ai pas. Et il profitera d’un chaos futur dont j’ignore tout pour le tuer, et je ne sais pas quoi faire pour l’empêcher de tuer mon fils. » Je ne comprenais encore rien de cette histoire. Tout ça était trop frais dans ma tête. Je venais de mourir, de renaître. Je ne connaissais rien de cet homme si ce n’était qu’il ne vivait que pour sauver son fils d’un génie nommé Vanitas, le même génie qui avait tué mes parents adoptifs ainsi que mes parents biologiques, toute ma lignée s’était éteinte à cause de cet homme. Et lui qu’était-il, un génie également ?

    « Vanitas veut devenir Mârid quitte à sacrifier l’humanité entière, il n’est guidé par la soif du pouvoir de résurrection. Vanitas et moi sommes tous deux génies, mon fils aussi depuis peu, emprisonné dans l’habitacle que tu tiens à ton cou. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour le protéger de Vanitas. Il faut que tu restes ici, je vais te confier à une femme adorable qui t’aimera beaucoup. Une fois que mon fils sera sorti de l’habitacle, tu pourras t’en aller me rejoindre, j’ai un manoir au lac de la transparence, tu y seras avec moi en sécurité. Mais il faut que Naram revienne à lui ici. C’est important. Il ne doit pas savoir que j’ai quelque chose à voir dans cette histoire. » J’étais si curieuse, je voulais tant savoir, tout savoir, j’eus alors l’audace de demander : « Pourquoi ? Pourquoi votre fils ne doit pas savoir ? » - « Je suis un homme de l’ombre. Je tire les ficelles, toutes les ficelles. Je laisse aux héros la lumière, je protège mon fils dans l’ombre, qu’il me haïsse m’importe peu. Je combats, je survie. S’il sait alors il ne fera jamais le nécessaire pour s’élever dans la société, devenir grand. Or, il le faudra. Pour protéger le monde et ses trésors. »

    Depuis ce jour, je fus dévoué à cet homme. Ce serait grâce à moi que le fils d'Evan reviendrait à la vie.
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Dim 31 Mar 2013, 04:01

    Le Mârid était un homme intriguant mais j’acceptai son marché. Je resterai donc ici à attendre sagement qu’un jour son fils ne soit libéré de l’habitacle. Les jours passèrent, des mois même. Et puis un jour, alors que je courrai dans le champ de lilas, mon habitacle sembla me peser plus que d’habitude, dans un éclat magnifique et explosions de poussière bleue, il m’apparut. Cet homme que je nommerai par la suite Naram, comme si ce nom lui était prédestiné. Il y eut ensuite l’attaque des armées de Mitsuko, cette ange déchue est même venue me chercher en personne, l’habitacle toujours à mon cou, c’est moi qu’elle voulait, ce que j’avais. J’étais sur ce bateau qui revenait vers le continent, Naram dans les soutes, sonnés par le combat mené contre les forces armées de la reine du mal. Je ne pouvais rien pour lui. Comment lui dire qu’il ne s’agissait que d’un marché avec son père ? Une fois arrivé au manoir Taiji, dame Mitsuko fut très gentille avec moi jusqu’à ce que le Mârid revienne me chercher. Il laisserait donc son fils avec elle, conscient qu’à ses côtés Vanitas n’oserait jamais s’attaquer à lui. C’était malin mais il condamnait ainsi toute relation amicale possible. Je suis ensuite venue m’installer au manoir Mebahel au lac de la transparence. Le Mârid n’y vivait pas seul, il y avait un bien étrange énergumène, Vilem. Une ombre semblait-il pour lequel je m’étais pris immédiatement d’affection, il était bizarre mais drôle, très attachant. La vie a ainsi repris son cours. Le Mârid me proposa par la suite de m’accorder un vœu, celui de pouvoir grandir physiquement jusqu’à atteindre l’âge d’une belle jeune femme. J’acceptai volontiers, mon esprit évoluait mais mon corps lui était celui d’une enfant et il fallait après tout rayer d’un trait ma vie passée. Un jour cependant, j’entrepris de demander à Evan : « Evan. J’aimerai te reparler du jour où je suis devenue un ange. Veux-tu ? » Il acquiesça. « Cet esprit du temple. Qu’a-t-il à voir dans cette histoire ? Pourquoi m’a-t-il livré à Vanitas ? » - « Le lien entre cet esprit et mon fils est unique. Leur amitié n’a d’égal que la haine qu’ils se portent. Mais jamais ils ne s’affronteront directement, s’aimant bien trop. Seulement il semble que l’esprit a pactisé avec Vanitas, pour obtenir quelque chose, quelque chose que j’ignore et qui est la clé de tous les mystères, je ne sais pas si je le découvrirai de mon vivant mais Naram, lui saura. Il sait faire se délier les langues. Je sais juste que tout ceci concerne le Jun que Mitsuko a créé et le cristal maître, plus particulièrement les fragments du Topaze. » il était vrai que cette histoire était étrange, pourquoi Vanitas n’avait jamais essayé d’attaquer Naram depuis qu’il était revenu à la vie ? Son père avait beau le surveiller, Vanitas était introuvable.

    Souvent, lorsque le Mârid voyait son fils accomplir des prouesses inimaginables en magie, il se disait que Vanitas n’aurait aucune chance mais alors il se rappela que les dieux étaient du côté de ce génie, que sa puissance était grande et que la magie du génie bleu ne suffirait pas malgré toute sa bonne volonté. Le seul moyen était que le Mârid se montre à la hauteur de Vanitas, qu’il entraine son fils, pour qu’il soit puissant. Mais l’âme d’Evan s’assombrissait de jour en jour, il s’était mis en tête de réunir les quatre fragments de la Topaze. Et plus il approchait de son but, plus il devenait invivable, la noirceur de son âme était incomparable au sadisme qu’il prenait à faire souffrir les siens. Et un jour, il est parti et n’est plus jamais revenu. Ni Vilem, ni moi n’avons compris le pourquoi, le comment, nous savions juste que les choses étaient ainsi mais qu’un jour lui ou son fils reviendrait dans le domaine des Mebahel.


    La séquence se boucla ainsi. La douleur électrique se refit sentir dans le corps du génie qui fut transporté dans la réalité, à nouveau. Tant d’informations à ingurgiter, dont il fallait saisir le sens. Tant de secrets dont il ignorait la consistance. Et un seul ennemi. William allait devoir s’expliquer sérieusement.

    « William. Dans quelle machination t’es-tu engagé ? » Soufflait-il au vent qui se levait. « Et toi père. Espèce d’idiot, même à l’heure de ton trépas, tu as été incapable de me dire tout ça. Imbécile. Je t’en ai pourtant laissé l’occasion. » - « Mais aurais-tu pris la tête chez les génies en sachant tout ça ? » Les mots de Vilem étaient censés, il le savait. « Sûrement que non. Un pacte entre mon frère et un génie puissant passe encore. Mais si un dieu s’emmêle alors là. C’est le grand chaos qui s’annonce. Jun, moi qui te pensai le fléau. J’ai bien peur que tu ne sois qu’un instrument. A Mitsuko I, à William. J’ai bien peur qu’ils t’exposent en public pour que tu réalises leur dessein mais que le moment venu, tu ne sois plus rien, qu’ils te prennent tout ce que tu as, ce que tu chéries et même ce que tu ignores chérir comme ils l’ont fait avec moi. » Un regard par la fenêtre, les jours sombres s’annonçaient et avec eux, le retour du génie dans le combat. « Je ne peux pas abandonner. Pas maintenant. La partie ne fait que commencer. »
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Dim 31 Mar 2013, 20:29

    « Heureux de cette nouvelle mon p’tit mais je crois que nous avons comme un problème. » dehors, de nombreux bruits se firent sourds. On essayait de forcer le portail du manoir Mebahel. « Les chiens de garde de William. J’en fais mon affaire personnelle. Vilem, tu m’as dit contrôler les défenses du manoir, tu peux t’occuper des autres ? Sanna, tu t’occupes de ceux qui encerclent le manoir. » - « Trois contre, hum, je dirai une trentaine ? Oh ça va être amusant ! Mais je crois que n'aurons pas assez d'argenterie pour tout le monde ! » - « Ouais, voyons ça comme ça. » Dégainant son trident, le Mârid n’allait pas se laisser ainsi marcher dessus.

    « Tout le monde pense à si mauvais titre que je ne suis qu’un marchand. Que je pactise. Même avec le diable. » Se parlait-il à lui-même, à haute voix en déambulant dans le corridor vite de l’entrée. « Pauvre fou, n’ont-ils donc pas compris que j’étais le diable. » finit-il par conclure tout en se mettant en position. Le combat s’annonçait serré. Vilem était une ombre très efficace, dissipant son corps dans les murs du manoir, il pouvait en contrôler la totalité comme s’il devenait le tout et le rien. Le génie entendit déjà de premiers cris, des arbres qui se déracinaient, on entendait leurs banches frapper les intrus et l’odeur du sang lui venait doucement aux narines. Sur le toit, on entendait des os se casser sur les tuiles, Sanna les jetaient les uns après les autres après les avoir attrapé en plein vol. « Ce monde est devenu fou et je suis le plus censé, à croire qu’il tourne à l’envers. » les portes s’ouvrirent sous l’assaut d’hommes vêtus de noir qui furent mitraillés par fourchettes et couteaux de la télékinésie de Vilem. Le Mârid profita de cet effet de surprise pour attaquer en piquet, empalant de son trident les corps impures de ces fidèles de la voie de la tortue, ces ennemis dès ce jour. « J’ai avancé mes premiers pions William, à ton tour. »

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    « Bien joué. Mais ça ne fait que commencer. » Répondit l’esprit bien des kilomètres plus loin, du temple il voyait tout, entendait tout, il savait que les secrets de ce monde étaient sur le point de s’effondrer. « J’avance mon cavalier face au roi, échec. » il pouvait prévoir la suite des évènements sans en connaitre la finalité. Ce serait à celui qui aurait le meilleur coup d’avance.

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    Un homme entièrement vêtu de blanc fit son apparition dans les escaliers suivis d’autres hommes, le génie venait d’être encerclé plus vite qu’il ne l’aurait cru. « Le roi est un fou, et son action est imprévisible. » Dévisageant l’homme, il savait qu’il serait puissant, sur la liste des élus de William, sûrement un de ses fidèles les plus colossal. « Des pions de plus. » il se lançait à corps perdu sur eux, les faisant trébucher par une glissade maitrisée, il se relevait comme un fauve pour les embrocher au sol comme de la vulgaire volaille. Les coups arrivaient de partout mais le génie ne pouvait se défendre qu’avec son trident, en position de défense, il devait le tenir à deux mains, logique. Au coude à coude avec le chevalier blanc de William, il fit apparaitre ses roses et ses anémones qui grimpèrent le long des murs pour lacérer les bras robustes de l’homme mais celui-ci s’en dégageait sans problème. D’autres fidèles arrivaient par l’entrée principale et par la porte extérieure de la cuisine, ils investissaient les lieux de leur surnombre, non pas de leur force. William mettait en avant de la chair à canon pour essouffler le génie jusqu’ ce que son chevalier blanc puisse l’achever.

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    « Tu es pris au piège. Et tu n’as encore rien vu. » Se plaisait-il à assurer, il n’était plus question des franches accolades ou des subtiles pics entre frères d’âme. Ils se voueraient un duel éternel. « Je voulais t’épargner tout ça, il aurait été tellement plus facile de ne pas en arriver à là. Pourquoi faut-il toujours que tu sois là au mauvais endroit et au mauvais moment. »

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    « Là est ma destinée. Vous pourrir la vie car tel est mon bon plaisir. » Son sourire grandissait alors qu’une étrange musique faisait raisonner les murs du manoir. C’était comme si l’océan était au-dessus de leur tête, que le tambourinement des vagues et le vent frais qu’elles créaient leur parvenait par de multiples frissons.

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Sam 06 Avr 2013, 01:40

    Tous les regards se croisèrent, un grand moment de silence, les armes encore levés prêtes à s’élancer sur le génie sans remords, tous interloqués par ce doux bruit tumultueux qui fit naître un sourire satisfait sur le visage du Mârid qui ne demandait pas tant d’écoute, jouant de l’effet de surprise. « Vous savez ce que c’est un roi, ça avance sur toutes les cases, ça fuit ceux qui tentent de le mettre en échec, et ça vous saute des pions au passage. Ah. Ce que j’aime ma vie. » Avait-il lancé avec une effronterie rare qui le qualifiait bien. Ce fut ensuite le grand déluge. Trident en main, il avait amené toute la quantité dont il était capable du lac de la transparence juste à côté pour former une sorte d’immense bulle remplie d’eau qu’il laissait pour le moment voltiger au-dessus du manoir, une véritable bombe à retardement. Tous paniquèrent à ces mots, les armes se baissèrent, chacun risquant sa peau pour finalement pas grand-chose : la tête d’un homme dont ils ne connaissaient rien ? C’était fort payé pour le prix d’une vie que le génie cueillait les bras ouverts. « C’est du bluff ! » avança enfin avec audace l’un d’eux. « Du bluff, vraiment ? Seriez-vous tous prêts à tester ? Moi je n’ai pas peur d'être mouillé après tout. » Rusé, il savait manier les enjeux. « Il maîtrise les illusions, ce n'est qu'un leurre pour nous effrayer ! » - « Hypothèse forte intéressante ! Il n’y a donc pas que des idiots dans la voie de la tortue. Mais ce trident est un fragment du cristal maître, ce n’est pas rien. Un bout de divinité entre mes doigts, comme c’est excitant ! S’il peut séparer l’océan en deux, peut-il le ramener à lui ? Comment savoir, tant de possibilités, si peu de temps. Malheureusement je crains que les forces de ce trident ne me dépassent, je commence à faiblir, mes forces me lâchent ! » Il fit mine de faire un malaise, tout le monde sentit alors la pression de l’eau se rapprocher, des fuites béantes coulant sur les murs du grand hall où ils se trouvaient. Le génie se reprit alors, rajoutant : « On sous-estime les bienfaits thermales trop souvent. Relaxez-vous, c’est offert par la maison Mebahel ! »

    Soudainement, le plafond se rompit sous la pression de l’eau. Un véritable raz-de-marée fit son entrée dans le manoir familial qui n’était de toute façon plus que ruine, c’était Vilem qui en serait attristé, personne d’autre. Le génie se mit accroupi sur la rambarde de l’escalier, se tenant d’une main, il tenait fermement le trident de l’autre. « Le bateau coule et les rats quittent le navire ! » hurlait-il pour être plus audible que le tambourinement assourdissant des vagues qui remplissaient la pièce. C’est qu’en effet, les gardes courraient tant bien que mal vers la sortie ; sortie scellée par la magie de Vilem, ils avaient tout prévu. Grimpant doucement les escaliers pour ne pas être inquiété par la montée des eaux, le Mârid continua fièrement : « Que pensiez-vous ? Me traquer jusqu’ici ? Et ensuite ? De la chair à canon au service des dieux ! Des âmes vides de sens ! Vous m’indifférez alors à défaut de m'amuser, mourrez. » Sans pitié, il n’avait pas que ça à faire. Son ennemi était clairement identifié, William. Il voulait jouer avec le génie ? Ce serait une partie qui le stimulerait, enfin un adversaire à sa taille. « Et maintenant, âmes en peine, que faites-vous ? Que pouvez-vous espérer pour vos vies ? Belliqueux mais pas miséricordieux, votre dieu n’accepte pas l’échec semble-t-il, alors priez qu’il vous entende mais il se fiche de vous. » Tant de terreur, les noyades s’accumulaient, ces sensations insupportables d’étouffement. Horrible, n’est-ce pas ? Ce n’était pourtant qu’un affreux cauchemar.

    Naram au centre du grand hall, intacte, avait tous ses ennemis à ses pieds, tous pliés de douleurs, les yeux imbibés d’une encre qui leur voilait leurs iris, ils étaient tous enfermés dans des prisons de l’âme, un pouvoir que Naram affectionnait beaucoup pour la réalité qu’elle sous-entendait aux intrus qui s’en prenaient à lui. Tous s’étaient faits prendre, tous sauf un. Cet homme à la robe et capuche noire qu’on ne voyait que comme une ombre immobile. Le chevalier de William. Naram lui réservait un sort tout autre, à la mesure de son titre. « A ton tour. » grognait-il, hargneux, il était assuré qu’il ne laisserait personne salir son nom et son titre, il portait la gloire de sa race et il la brandirait haut, si haut que les dieux en seraient effrayés.
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Sam 06 Avr 2013, 02:14

    « Naram-Sin. Roi des illusions, je n’en attendais pas moins de toi à vrai dire. Moins m’aurait déçu. » Il éleva sa voix, la faisant raisonner alors que tout était calme à part les quelques plaintes de torture qu’on entendait ici et là. « William t’a mis en garde contre moi, n’est-ce pas ? Alors tu comptes m’avoir comment ? En récitant une prière vaudou ? Ah non attends j’ai mieux, tu vas me frapper avec des cuillères chimériques jusqu’à ce que je meurs des bleus que ça me fera ! Je tremble. » il le provoquait volontairement, il voulait voir ce qu’il avait dans le ventre, savoir jusqu’où William était prêt à aller pour étouffer cette affaire. « Tu ne devrais pas être si confiant. C’est un manque cruel à la sagesse d’un roi ! Je comprends pourquoi William agit ainsi. » Le génie crut s’étouffer, de rire bien entendu. Il eut du mal à contenir ce fou rire qui le travaillait aux abdos tant la réplique le fit planer dans les inepties de la langue et les illogismes d’un raisonnement d’un esprit sain dans un corps sain. « La sagesse ? Mon dieu. L’endoctrinement est efficace, que William me donne son secret pour vous laver le cerveau car là, j’avoue, je suis intéressé. T’es mignon, tu penses les dieux touchés par la grâce de la perfection. Es-tu déjà sorti de chez toi ? » Il levait les bras en l’air, donnant une gestuelle à sa représentation théâtrale « Ce monde te semble-t-il parfait ? Il n’est qu’un nid à microbes et détritus. Ne me fais pas rire. Ton dieu est au moins aussi fourbe que moi. » Mais l’interlocuteur n’en démordait pas, prêt à tout pour défendre l’honneur du blason de la tortue : « C’est à cause d’êtres infâmes comme toi que ce monde est ainsi. Vous avez souillé notre Eden ! » - « Eden ? Qu’as-tu connu du monde lointain ? Il n’était pas mieux que ce qu’il est, ce ne sont que des légendes divines. Nous sommes nés dans un tas de purin et nous mourrons ainsi, accepte-le. » Ce serait donc pour ce tour un combat corps-à-corps.

    « J’aurai ta peau génie. » - « Viens laver le monde de crapules méchantes et pas gentilles dans mon genre ! Je n’attends que ça ! » Il se moquait, encore et toujours. « Tu te penses intouchable ? » - « Disons juste qu’il faut se lever de bonne heure pour m’attraper ! » c’est ainsi qu’ils croisèrent le fer sans plus de tirades, chacun s’étant dit le fond de sa pensée non sans une certaine diplomatie. « Qui te dit que tu n’es pas à terre comme tous tes hommes ? Je manipule la réalité. » Il disparaissait, revenant derrière l’homme, la lame de Mitsuko I sous sa gorge : « Le mensonge. » Il lui soufflait dans l’oreille : « Insupportable vérité que celle où il n’y en a aucune. » Les deux se bâtèrent comme des lions, les coups massifs de l’homme à capuche faisait sans cesse vaciller Naram qui disparaissait et réapparaissait continuellement grâce à son pouvoir d’éther merveilleux pour ne pas se faire piéger. « On peut continuer comme ça longtemps tu sais ! » - « Tu te fatigueras avant moi ! » rien n’en était moins sûr, le génie avait la rage au ventre de s’être fait ainsi berné par l’esprit du temple. Vilem sortit alors d’une ombre, ayant sous contrôle le jardin du manoir et voyant que l’intérieur était sous contrôle du génie, les airs sous celui de l’ange, il n’avait plus qu’à rejoindre le Mârid. « A deux contre un, quelle triche ! Enfin, j’ai toujours été mauvais perdant ! » C’était à présent à trois qu’ils livrèrent bataille, Sanna s’occupant des attaques extérieures avec brillo. Naram inter-changeait ses armes avec facilité, l’épée à une main pour attaquer et le trident à deux mains pour se défendre, Vilem, une canne en or qui était le fourreau d’une lame aiguisée rejoignant le combat. « Je comprends pourquoi mon père te gardait à son service ! » - « Ah ! Tu vois ! » Il était vrai qu’il se battait très bien malgré ses mouvements aléatoires et ses positions vacillantes comme s’il avait bu plus que de raisonnable mais il tenait le coup. « Naram, ils se réveillent ! » clama alors Vilem. Le génie se retourna tout en esquivant une attaque portée sur sa nuque par son adversaire, effectivement, tous les gardes retrouvaient leurs esprits. Naram usait de trop d’énergie dans le duel, il ne pouvait maintenir le prison de l’âme de tant d’hommes en même temps. « Vilem, tu t’en occupes ? » - « Avec plaisir ! » il quitta le duel sans regret, il préférait jouer sur un autre terrain. S’approchant du haut des escaliers, il remit la lame dans son fourreau et le tapa trois fois au sol. Les escaliers alors s’effritèrent alors que tous les hommes de William le montaient avec rage. Sous l’escalier, il n’y avait qu’un puits sans fond dans lequel tombaient tous ceux qui gravaient les marches au moment de la frappe. Vilem, un sourire aux lèvres sauta par-delà l’immense ravin pour s’occuper de ceux qui étaient encore de l’autre côté.
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Sam 06 Avr 2013, 03:55

    « Drôle de génie ; tous ces morts, toute cette violence, pour une seule femme. » sa réplique avait sonné comme un coup de tonnerre. Qui était-il pour le juger ? « Tu sais ce que William m’a dit à propos de l’aether de la justice à qui tu sembles tant tenir ? » lui aussi tombait dans le jeu de la provocation ? Il ne marcherait pas dans ce petit jeu, il s’en fichait royalement. « Qu’il rêverait d’avoir une chevelure aussi brillante ? Qu’il prenne sur lui, c’est un drame mais le temps pansera ses plaies ! » Se tournant autour, les armes respectives claquaient comme des tempêtes qui s’entrechoquaient. « Tant qu’il tient l’aether de la justice entre ses filets, c’est toi qu’il tient indirectement. T’affaiblir. C’est si simple. Qui aurait cru ? Le grand Naram ? Terrible, réputé, sans cœur ? Dévasté par amour ? Mais sais-tu au moins ce que signifie ce mot génie ? Comment peux-tu être si sûr que tu ne falsifie pas ce sentiment obscure si étranger à ta personne ? Sais-tu encore au moins quand tu joues la comédie, ou es-tu si perdu qu'il le dit ? » - « Tout ça pour moi ? J’en suis flatté, il ne fallait pas ! Il se fatigue pour rien, sois un gentil garçon et transmets-lui de ma part, veux-tu ? » Reliant la douleur des roses à ses chocs ténébreuses, le génie fit valser son adversaire qui revenait aussi tôt à la charge. Lui contrôlait les ombres, les obscurités du manoir prenaient vie pour immobiliser le génie qui se débattait sans rechigner. « Abracadabra et tu disparais, malotru ! » chantait à présent le Mârid alors que de ses mains, les murs du manoir changèrent de forme, de place, se servant de son pouvoir de création matérielle pour emmurer l’homme, faisant ainsi réduire l’espace des murs pour l’écraser. « Un juste retour des choses. » continua-t-il, en souvenir de ce qu’avait tenté William contre lui au temple. Mais contrairement à l’esprit, Naram ne s’arrêterait pas, il continuerait jusqu’à entendre les os se broyer littéralement. Chose qu’il se passa rapidement, un silence retentit. L’avait-il eu ? Il se recula de quelques pas, il fallait rester prudent.

    Un grand tremblement fit ensuite raisonner la maison des Mebahel, les quatre murs explosèrent et l’homme revint, comme si rien n’était. « Ils te nourrissent à quoi au temple ? » - « De la rage des impures ! » D’accord, il était donc la cible à éliminer sans plus de commodités. Faisant retomber sa capuche, c’est une longue chevelure blanche qui se dégageait d’un visage balafré de toute part. « Tu vas t’élever, tu… non. » - « Etonné ? » Naram l’avait plus ou moins ressenti sans être capable de l’exprimer ou de l’interpréter. Un disciple de William qui tenterait l’élévation, le deuxième aether à renaitre de la légende après Mitsuko. « Mon nom est Riun. » - « Tu sais à qui tu me fais penser Riun. J’ai connu un homme qui s’appelait Delix et qui a très mal fini. Une idéologie très spéciale qui ressemble de près à la tienne. Un ange, tout comme toi. » - « Bien. Je vois que ta capacité d’analyse n’est pas qu’une légende. Mais elle ne te sauvera pas du bûcher. » Pouvait-il parler, le génie ne l’écoutait déjà plus, repris par ses vieux démons. Riun était un futur aether ? Difficile à croire. Comment William pouvait lui faire miroiter cette éventualité impossible en sachant pertinemment que leur temps était compté, à tous. Le savait-il au moins ? Manipulé, comme les autres. « J’ai tant entendu parler de toi, Naram. Tant d’histoires à ton propos. Je me demande si une seule est vraie. » - « Au moins, une, oui. Celle qui contera ta mort imminente mais pas sûre que j’en sois finalement l’investigateur. » Le génie se battait contre un condamné à mort, c’était une sensation étrange. Il ne pourrait jamais lui faire entendre raison de toute manière. « Je crois que nous avons assez joué tous les deux. » leur magie respective était puissante mais arrivait à terme pour tous les deux. C’est alors que l’ange sortit sa dernière carte, le dernier atout de sa manche : l’artefact des esprits. « Comment as-tu… William... » - « Il n’agit pas sur n’importe qui et différemment selon les cas, je me demande bien l’effet qu’il aura sur moi ! Si toutefois j'en suis digne. » - « Pitié que ça te fasse imploser qu’on en parle plus ! » ça aurait été trop beau. Et ce n’était pas gagné. Lorsqu’il l’enroula autour de sa faux qu’il fit apparaitre pour l’occasion, abandonnant son épée qu’il maniait jusqu’à lors, une lueur blanche aveuglante l’entoura. Une sorte de rage magique comme rarement vu. Comment pouvait-il faire ça avec l’artefact ? Le génie n’y comprenait rien à rien. « Je crois que c’est le début des problèmes pour moi. »
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Sam 06 Avr 2013, 23:04

    Des lumières aveuglantes qui jaillir de son corps de fer, et des flammes qui n’avaient nullement la consistance du feu, ni sa chaleur mais plus celle d’une lumière acide qui brûlait la peau, c’était étrange. Le génie s’était réfugié comme il avait pu derrière un mur. « Inquiet, Mârid ? » - « Simple contretemps. » je réapparaissait pour lui jeter des ronces dont j’accélérai la vitesse en créant du vide par matière, les pics lui lacèrent le corps mais son sang qui coulait abondamment ne le gênait pas, bien au contraire. Disparaissant, je jouai au fantôme pour l’atteindre, traversant le couloir en trombe, rendant mon corps fantomatique puis opaque pour jouer des consistances et le frapper avant de redevenir intangible lorsqu’il voulait me porter des coups destructeurs. Une seule erreur et il en serait fini de moi. Faisant naitre des plantes grimpantes au plafond, elles élevèrent l’ange pour lui faire dévaler tous les étages au-dessus de nos têtes. Je passai pour ma part par les escaliers, nous nous retrouvions au grenier. A genoux, il se releva, de ses yeux s’échappaient des fumées blanches quo me firent frémir. Jurant tout d’abord, il grogna ensuite « Que dirais-tu cher Mârid si je te disais que je connais la solution qui permettrait d’empêcher le chaos de Jun de s’abattre ? » il m’interpella. Il savait alors pour la disparition des aetheri ? « L’artefact des esprits te l’a révélé ? » - « Non. Pas vraiment. Comme si l’artefact allait t’aider. » C’était ce pourquoi je l’avais cherché, il me menait sûrement en bateau. « Tu n’as aucun intérêt à empêcher Jun d’exercer son chaos n’est-ce pas ? Au contraire, attendre sans rien faire te garde du pêcher criminel et te permet d'atteindre un objectif précis. Celui de laver le monde des gens comme moi. » - « Tu as tout compris mais tu as mis le temps, n’est-ce pas ? » il ne me dirait rien, il me narguait. L’emprisonnant dans une autre dimension, je le jetai à l’intérieur en me projetant avec lui dans cet ordre monde que je ne prenais le temps de construire, il ne serait que vide. « Intéressant mais ça ne te sauvera pas. » - « C’est ce que tu crois. » Faisant jaillir du sol inexistant des murs qui s’élevèrent hauts dans ce ciel sans fin, je recommençai le même processus que tout à l’heure mais avec une différence de taille. « Je te laisse ici. Adieu. » Je n’allais pas m’éterniser. Me mettant à courir, je créai un portail le plus près possible tout en créant derrière moi des obstacles en tout genre pour le ralentir. L’ange sortit de sa prison d’argile pour me courir après et m’empêcher d’en sortir indemne.

    Il allait bien trop vite, c’était clair. A côté, je n’étais rien, il m’attraperait comme une mouche qui se débattait dans du miel. Se raccrochant à ma jambe, je me retournai, il n’était déjà plus humain. L’artefact des esprits l’avait dévoré au point de le transformer en monstre à corne et à dents de sabre. Me mordant violemment, j’hurlai sans pouvoir me contrôler, quel mal de chien malgré l’aspect chimérique de ce monde. Tout ici était trop réel. William avait raison, je confondais tout. Je tentai de me débattre, avec mon trident pour le mettre en travers de sa gueule animalière démesurée avant de lui casser la mâchoire en enfonçant les pics du trident à l’intérieur. Son sang arrivant sur mes habilles, je me rendis compte que le chemin emprunté était le bon. Il faiblissait, l’artefact avait un total contrôle sur lui. Sa rage était entière et elle me torturait, me faisant faire des bons, il me projeta au sol sans mal comme si je n’étais qu’une plume. Me sautant dessus férocement, ses pattes et griffes bloquèrent mes bras, son imposant corps à plusieurs queux de flammes m’immobilisant pour le reste. Sa mâchoire ensanglantée à quelques millimètres de moi. « J’aurai préféré tout de même la méthode la cuillère. » je faisais encore de l’humour dans de tels moments. J’eus alors une idée.

    Non sans mal, je luttai contre le poids de ses pattes de lion pour saisir dans ma veste le fragment du cristal maître qui avait appartenu à mon père. Je ne savais quel pouvoir il permettait mais je n’avais rien à perdre à l’essayer de suite, après tout, ça ne pourrait être pire.
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Sam 06 Avr 2013, 23:38

    Invisible ; un instant le temps s’arrêta, ce fut comme un trouble. Ce n’était pas tant moi qui l’était mais le monde entier qui l’était pour moi. Décuplés par le monde des rêves, je pus me débattre de ce lion pour me mettra à courir. « Où es-tu ? » hurlait-il, sentant son échec venir trop simplement. Je ne pouvais rester ici plus longtemps. Je pris le portail, me jetant dedans, en main, le fragment du cristal maître. « Naram, tu vas bien ? » Sanna m’aidait à me relever, j’étais couvert du sang et faible. Au sol, le corps sans vie de l’archange, les yeux grands ouverts, le sang coulant encore de ses iris. « Je vais bien. » Sanna émit un sourire crispé. « Soit. Je ne vais pas bien. » Je minimisais, je perdais tout mon sang. « Récupère l’artefact sur son arme, s’il-te-plait. » mes seuls mots avant de me mettre à genoux, perdant mes repères physiques. Sanna s’exécuta avant de me voir m’effondrer au sol. Inquiète, elle m’obligea à me relever à nouveau. « Je suis désolé, tout ça c’est de ma faute » assurai-je à la demoiselle qui me trouva bien bête, me claquant derrière la tête pour que je me taise. « Risquer sa vie, débarquer ici. Pour un bien petit bout de pierre né des dieux. » C’était futile, je m’en rendais compte.

    Je descendais les escaliers, faible et pâle, un bras par-dessus l’épaule de Sanna qui m’aidait à marcher tant bien que mal malgré notre trop grande différence de poids. Vilem sur le pas de la porte d’entrée regardait vers l’extérieur le calme revenir, il avait expédié lui-même tous ces âmes dans l’au-delà. Il était bien plus sérieux que tout à l’heure. La mort régnait sur cette maison, cette ambiance si sombre était son seul parfum, transpirant des murs. Il y avait du sang partout sur le bois du sol, des cadavres rassemblés dans un coin par le majordome. « Peu importe où je vais. Il n’y a que ça. Des morts, du sang. C’est monnaie courante et noircit mon âme à chaque escapade en enfer. » Sanna fermait les yeux, compatissante. Elle savait que ce jour n’était que le suivant d’une longue série meurtrière depuis quelques mois. Elle savait le génie engagé dans une bataille qui le dépassait.

    « Tu sais au moins qui est ton ennemi. Le responsable de toute cette histoire. » - « Ce n’est pas William. » Sanna interloquée me regarda intriguée de connaitre les raisonnements de ces paroles. « William a permis que je reçois ta lettre. Pourquoi celle-ci et pas les autres. Il voulait que je sache tout ça, que j’apprenne votre existence, celle du fragment de topaze. Il n’a fait que me conduire jusqu’à vous. Il soigne les apparences. Je ne comprends pas encore mais tout devient doucement clair pour moi. » Sanna posa mon corps affaibli sur un fauteuil, il fallait que je me repose. Mes yeux se fermèrent, je ne vis bientôt plus rien d’autre qu’un noir sans fond.

    -------------------------------

    Un tonnerre sans précédent grondait au-dessus du temple des esprits. Fuzâil, le regard noirci par la colère faisait se soulever le corps de William avant de le projeter plus loin avec violence. « Si c’est ma mort que tu cherches Fuzâil, ne te donne pas tout ce mal. Jun fera très bien ce travail. » Mais la déesse s’en fichait. Un bien autre conflit l’interpellait, elle pour qui la justice était si importante. « Tu as envoyé tes fidèles à sa poursuite. Pauvre crétin. Je n’ai jamais, tu m’entends, jamais pris part à tes petites magouilles, j'ai toujours fermé les yeux sur tout ça. Mais là. Tu vas trop loin. Je ressens ton mal être William, je l’ai accepté, je t’ai accepté comme tu étais avec tes qualités et tes défauts. Mais ça. Ça, c’est bien trop. » Sa colère était perceptible à des kilomètres à la ronde. William effondré au sol riait comme un fou, il se fichait du sérieux de Fuzâil. « Tu as peur pour qui ? Pour l’équilibre ou pour Ismérie ? » Il leva les yeux vers elle, plein de folie habitait son regard démoniaque. « J'ai peur de toi, nuance. Je ne te comprends plus. Ton cœur est si sombre que je ne peux y lire. Tout ce qui est en toi, tous tes souvenirs, tout ce que tu es est confondu avec les ténèbres qui te rongent. » - « Il est un excellent adversaire. Il a gagné la partie. Je savais qu’il gagnerait. Mon archange ne pouvait rien contre lui. Ismérie vaincra. Il fallait lui redonner envie de combattre, j’ai fait en sorte qu’il ait de nouveau envie. Il faut un coupable, il lui en faut toujours un vers qui se venger pour le faire continuer à avancer. Ismérie ne marche qu’avec ça, la haine, la vengeance. Tu l’as vu comme moi au temple, il avait renoncé ; je ne pouvais l’accepter ! IL DOIT M’AFFRONTER ! MOI ! » Fuzâil le tenait fermement par le col et suite à ses paroles, il le laissa retomber au sol. « Il va à présent chercher les deux autres fragments de la topaze, tu le sais. Et tu sais également ce qui se passera lorsqu’il aura trouvé le dernier. Te haïra-t-il moins ? Je ne compterai pas dessus. Je te refuse d’à nouveau intervenir dans le monde des mortels. De même pour tes sorties discrètes. Que je ne t’y reprenne plus. Ou j’en informerai les autres esprits. » William s’en fichait éperdument, au temple, il se considérait comme le roi. « C’est moi qui établit les règles ici. Je vous protège, je réfléchis pour vous, tant que vous êtes avec moi, vous serez invincibles. » Mais Fuzâil était résignée : « Je ne suis plus avec toi et ce depuis longtemps déjà. Tu es seul William. »
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Dim 07 Avr 2013, 00:07

    La vérité. Je veux connaitre la vérité. Je n’ai nulle autre prétention que celle de savoir, de toujours savoir ; je n’ai d’autres intentions, d’autres ambitions que celle de ne plus être ignorant. Je ne dispose pas du savoir absolu, de la connaissance de tout ce monde, j’aimerais mais je ne les possède pas. Cependant, mon existence longue m’aura permis d’accomplir des choses fantastiques et horribles. Je crois qu’une vie dans un âge élevé se doit de comporter ses petits secrets. Je n’ai jamais dit être vertueux, être brave ou être loué par les saints. Je n’ai rien à donner, juste à perdre. Je suis avare de mes sentiments et risible dans mes émotions, ce monde m’a trahit et je ne puis lui donner plus que ma haine, je ne suis capable de plus après tout. Plus maintenant en tout cas. Il n’en a pas toujours été ainsi, des temps meilleurs se sont profilés par le passé mais aujourd’hui je suis prisonnier jusqu’au cou. J’aimerais me délier de toutes ces obligations, mais même mon statut de Mârid ne me le permet. Parfois je me permets de rêver que toute cette histoire n’était qu’un mauvais cauchemar. Je rêve que je me réveille et la contradiction est belle à penser. Je rêve que tu viennes me réveiller, ma belle mais alors, je sais que c’est une chimère. Je sais que mon âme est gangrénée, rongée, je ne peux plus m’en sortir à présent. J’ai manipulé et ai été manipulé. Le passé me rattrape et le futur m’est interdit. Je ne sais plus quoi faire, je suis toujours en train de me contredire, je change d’avis, d’humeur. Mais qui supporterait ça ? J’ai tout fait pour ne pas m’en plaindre, bien heureux des situations telles qu’elles étaient, tout ça m’arrangeait un temps mais à présent, c’est le retour de flammes en plein visage, tous mes fantômes sont revenus se venger.

    Je crois que le pire est à venir. Parfois, je regarde ce monde, rempli de rêves et d’espoirs, il me dégoûte mais il m’émerveille. L’homme est une créature fantastique qui me fascine, son fonctionnement, sa façon de réagir aux problèmes qu’on lui soumet. Je suis un magicien, un scientifique, un observateur. J’élucide les mystères et j’expérimente toute sorte de vie. Je crois qu’aujourd’hui mon sort est fait. Je pensai mon père mon éternel ennemi. C’est pour lui que j’ai quitté cette femme, Mitsuko première du nom. Il n’était finalement qu’une ombre qui voulait rester ainsi, ne jamais se montrer comme tel pour rester mon rival et ainsi être certain que je continue à avancer. Est-ce aussi le but de William ? Je ne peux leur en vouloir, le seule coupable, c’est moi. Si je n’étais pas ainsi, alors tout ça ne serait pas. SI je n’avais pas cherché à contrer la mort, qui seraient les Taiji ? Que serait l’état du monde ? Peut-on réellement comme je le fais bousculer l’équilibre sans avoir peur des représailles ? Jun n’est-il que l’expression de la vengeance du destin sur mon effronterie ? Peut-être n’est-ce qu’un sort mérité qui m’attend. Il cherche ma mort, la trouvera-t-il sûrement. Mais là n’est pas mon interrogation, mon problème qui me turlupine, bouscule mes nuits, non. Si je dois mourir alors il en sera ainsi, je ne peux décemment espérer meilleur avenir que celui où je ne serai en cendres, le meilleur des réconforts sera celui de partir en cendre, fumée dans l’espace et les constellations que je rejoindrai éblouiront mon visage, je saurai alors que ma fin fut belle.

    Ma vie est une scène d’amour qui n’a pas de fin. Etre celui qu’on ne peut être est une préoccupation qui m’a toujours obstiné. Rêver d’une vie simple est illusoire et je n’aurai entrevue avec personne d’autre qu’avec l’aether de la justice. Mais aujourd’hui dans son état, amnésique et liée à cet homme, ce réprouvé. Je n’ai plus ma place dans son jeu. Alors oui, je souffre, la faiblesse des sentiments me perd sans pitié. Je ne puis réagir bien que j’en ai conscience, ai-je réellement envie de me l’avouer ? Je n’accepte pas de l’avoir ainsi perdu. Oh dieu, si seulement il pouvait s’agir d’un mauvais rêve. Si seulement, tout ce en quoi je croyais pouvait n’être qu’une existence inventée par mon imagination délirante. Alors je pourrai me réveiller et vivre pleinement ma vie. Là serait mon souhait. Si l’aether me le proposait, je crois que c’est ce que je demanderai. Pouvoir tout recommencer à zéro. Tout déchirer, tout recommencer. Mais ne referai-je pas les mêmes erreurs ? J’en ai bien peur. L’homme n’est pas infaillible et les génies encore moins.

    Alors quelle autre élucubration de mon esprit que celle d’espérer que cette lutte contre le chaos de Jun soit mon dernier combat. Oui, plus j’y repense, plus cette idée me semble la bonne. Je repense souvent à ce que l’oracle des génies m’a dit lorsque je suis devenu Mârid. Que ce serait pour une chose précieuse que je me battrai, que ce serait seul, face à des armées qui me sont étrangères, qui me battront jusqu’à ce que je n’aie plus de force. Etait-ce une vision schématique et même allégorique de ce qu’il se passe à présent ? Suis-je en train de jouer mes dernières partitions ? Cette idée m’effraye quelques parts. Au soir de mes dernières notes, j’ai peur de partir comme un errant. Je risque ma vie chaque jour, après tout pourquoi ne pourrai-je pas mourir demain ? Je me sens vraiment invincible à l’idée que l’oracle me confie comment serait ma mort. Mais celle de mon père me l’a prouvé, rien n’est vraiment écrit, tout n’est qu’histoire d’interprétation. Mais pour l’heure j’ai mal de vivre. Et mon combat semble ne plus en finir. Faut-il au moins ça pour me garder en vie.
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Dim 07 Avr 2013, 00:27

    Là est la suite de mon conte de l’homme le plus âgé que l’était son océan. Oui j’ai osé. Enfin, je peux pouvoir l’affirmer haut et fort. Je suis capable de pouvoir le continuer sans être hanté. Bien pire m’attend au-delà des lignes et des pages vieillies par le temps, bien pire, ce monde. Voilà qui était mon père. Un homme guidé par l’espoir que l’on puisse changer la face du monde. Que l’on puisse laisser sa trace. Il a connu tout comme moi l’amour, la guerre, la haine, la puissance et la faiblesse, il a connu comme comment viendrait sa mort, comme moi il a dû jouer le héros, le fléau, il a été détruit, son âme rongée, nous sommes pareils lui et moi. Et alors suis-je en droit de me demander qui m’arrêtera moi ? Je n’ai de cesse d’éliminer les coupables, les tyrans mais n’en deviendrai-je pas un avec le temps et l’arrogance ? Je ne peux prétendre ne jamais être touché par telle maladie. Cela fait partie de moi. C’est inscrit dans mes gênes.

    Mon nom est Mebahel, je l’ai toujours renié, jamais avoué à qui que ce soit, j’ai toujours eu honte de le porter. Ce nom reliait à cet homme pour qui j’éprouvai le pire des maux. Alors comment être fier ? J’étais si jeune, je m’en rends compte aujourd’hui. On m’aurait dit tout ça il y a des siècles, je n’aurais pas voulu le croire, je n’aurais pas compris, pas vraiment écouté, pensant que l’on me piéger. Mais aujourd’hui j’ai fait du chemin, j’ai du savoir, de l’expérience et tout ça m’amène à croire en les souvenirs de Sanna, de Vilem. Tant de personnes qui rentrent de ma vie et en meurent. J’ai peur que toute cette histoire puisse un jour se centrer sur moi. Car alors je n’aurai d’autres choix que d’agir et serai-je à la hauteur ? Mon père m’a protégé de Vanitas, ce génie qui semble vouloir à ma vie. Je ne sais qui il est. Mais j’ai interrogé les conseillers de mon père, tous ceux qui connaissaient cette vérité mais m’ont laissé dans le mensonge. Il semblerait que mon père ait trouvé un moyen pour que Vanitas ne puisse m’atteindre. Il a pactisé avec lui. Un vœu de génie à génie, une loi bafouée qu’il n’aurait jamais tolérée pour un quelconque autre génie. Son règne était fondé sur un mensonge. Vanitas désirait régner sur le monde des génies, sur toute la race. Il savait que ses ambitions conduiraient notre race à rependre le chaos sur terre. Je ne sus trop comment il s’y ait pris, de quelle façon il a formulé la chose mais Vanitas accepta et leur âme fusionnèrent. Mon père beaucoup plus puissant eut tout d’abord le contrôle, les premières années après mon retour mais bien vite, le mal le rongea si fort, Vanitas au fond de son âme comme un déchet qui sait se faire oublier et peut revenir à tout instant, était là, toujours là. Mon père est devenu fou, violent. Le Mârid que l’on connaissait, le seul que j’ai connu. Le seul père que j’ai eu était ce malade mental.

    Cela n’excuse pas tout, n’excuse même pas tant. Il a tué ma mère, a tué Jun, a tenté de me tuer à maintes reprises, a manipulé Mitsuko pour la conduire à son suicide, il a manipulé Lily pour m’amener dans l’ombre du cœur, il a fait tant de mal. Je veux bien croire que Vanitas est un être corrompu et maléfique je dois craindre peut-être encore plus que Jun, sûrement même ; je veux bien le croire, oui, mais sûrement pas qu’il n’était qu’un homme de bonne gloire. Il a été un monstre et a passé sa vie à vouloir se racheter en me protégeant. Après tout, mon père était un sorcier, que pouvais-je espérer de lui ? Il était voué à épouser les ténèbres comme je l’ai fait après lui. Mon père savait pour William, savait pour Jun, il connaissait l’avenir et n’en a jamais touché un mot à qui que ce soit. Comment savait-il ? Il était puissant mais ne voyait pas l’avenir. J’ai une multitude de données à disposition mais je suis incapable de les interpréter à présent. Alors à quoi ça sert à part à me torturer ?
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Dim 07 Avr 2013, 00:43

    La vie mystérieuse de mon père est un mensonge. Il a désiré ce statut d’inconnu, d’anonyme parmi la foule. Il y avait comme deux personnes, Evan et le Mârid. Mon père et ce fou. Dommage alors que je n’ai pu apprécier les instants en compagnie d’Evan, en la parole de Sanna et de Vilem, il avait l’air d’être quelqu’un de bien dans le fond, un peu comme moi, incapable de le montrer et capable du pire, alors comment le croire si on ne le sait pas, alors même que soi-même on en doute sans cesse. Je ne sais quoi penser de tout ça. Ce n’était qu’une lettre, une simple lettre de la descendante de Jun. Je me souviens d’elle avec teneur et émotion. Cette petite fille qui m’a libéré dans ce champ violet. Je ne savais pourquoi elle, je n’ai pas cherché à comprendre. C’était un détail de ce conte, aux premières pages, que je n’ai jamais pu expliquer mais je ne le jugeai pas d’une grande importance. Mais là est ma vie, chaque détail trouve son explication dans des aventures sans fin. Je ne sais si je puis vraiment m’y fier dans le fond. Mon père a toujours été tenté par la corruption et le pouvoir. Il cherchait l’éternité, il l’a trouvé mais a été fauché en plein galop. Peut-être est-ce là également ma destinée mais là n’est pas le pire.

    Vanitas. Où est son âme ? Elle n’a pas disparu sinon cette affaire ne m’apparaitrait pas en plein jour. Il va revenir mais comment ? Va-t-il tenter de me renverser ? De prendre mon trône ? J’en ai bien l’impression. J’en ai même la certitude à ce jour. Il manque encore des pièces au puzzle mais les jours à venir me révéleront les bouts manquants. Pourquoi Jun, mon frère, a –t-il lutté ardemment contre Vanitas d’après les souvenirs de Sanna ? Qu’avait-il à voir dans cette histoire ? Pourquoi mon frère s’est lancé dans une guerre contre un génie ? Etait-il fou ? Rancunier envers le Mârid qui l’avait assassiné ? Voulait-il me venger, moi, prisonnier dans cet habitacle ? Obscures raisons qui m’amènent à parler de William.

    Quel rôle a-t-il à jouer dans cette histoire ? J’ai beau tenter de tout reconstituer, c’est un casse-tête sans fin, un dédale sans sortie. Il est mon ami, mon ennemi. Personne ne peut me donner de réponses et lui n’est pas prêt à les donner. Je sais simplement qu’il veut que Jun fasse ce qu’il a à faire. Mais pourquoi ? Que veut-il qu’il arrive ? La fin des dieux, il ne serait pas si bête. Il y a forcément une autre explication. Je sais qu’il veut me voir aller à des endroits spécifiques, qu’il veut me faire rencontrer des personnes précises. Pour me faire perdre du temps pensai-je d’abord naïvement mais il semble aujourd’hui que tout a du sens. Chaque décision, chaque choix qu’il fait même celui de me faire affronter un ange qui allait s’élever au rang de dieux dans les jours à venir. Je ne comprends pas. L’ange savait que les dieux allaient disparaitre et je suis persuadé que William ne comptait pas permettre à Riun de devenir aether. Les deux savaient mais les deux y croyaient. Pourquoi se bercer ainsi de mensonges ? C’est mon pain quotidien, je sais mais j’ai du mal à comprendre cette logique.

    Peut-être n’y a-t-il aucun sens à tout ça mais voilà mon hypothèse. Je pense que chacun s’est engoufré dans ses mensonges, comme je le suis aujourd’hui, que plus personne ne peut s’en sortir et fait tout pour embellir une réalité ensanglantée ; ce que je pense c’est que chacun est comme moi, jusqu’au cou dans son pétrin. Qui voudrait apprendre les mensonges d’un dieu ? La figure parfaite. Les fautes d’un aether seraient perçus par la populations comme une impossible vérité qui ferait échouer notre civilisation. Est-ce pour cela qu’il veut tant tout cacher ? Qu’il permet à Jun d’accomplir le pire ? Veut-il disparaitre avant que je sache ? Que je révèle la vérité au monde ? Pourtant je veux savoir, c’est ma seule prétention, celle de savoir. Et je ne laisserai l’ignorance me guider. Il me faut des réponses.
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Dim 07 Avr 2013, 00:54

    Me voilà rendu à ce jour qui est celui où j’écris. Ce monde a bien changé depuis mon dernier chapitre. Il a évolué avec ou sans moi, je ne saurai le dire. Tout n’est que senteurs sans parfum, fruits sans saveurs, femmes sans ardeurs. Et dans mon petit théâtre de marionnette, je joue ma comédie. Est-elle toujours d’actualité ? Je doute. Il y a pire torture en mon âme : celle qu’un jour, tout puisse s’arrêter. L’aether mourra-t-elle ? Il semble qu’à ce jour, le doute ne doit plus permis. Je comprends désormais les paroles de William. Tout est joué, quoi que je fasse. Non pas par défaut d’action mais par le trop d’action. On accélère ou ralentit l’inévitable mais qu’importe, il faut essayer. Alors je me pose cette question. Que ferai-je le jour où le soleil disparaitra ? Que deviendrais-je ? Moi qui a juré la protéger, j’ai failli à mon rôle et même avant d’avoir accompli mon échec, je le sais. J’étais incapable de vouloir renoncer, aveuglé j’ai caché à ma réflexion les mérites que je puisse perdre.

    Perdre ? Oui, c’est la seule optique. Il ne me reste plus d’autres solutions. Me vient alors la douce mélodie de ce moi futur que m’a révélé le rêve sans emprise de Mitsuko où j’ai entendu ce message que je me suis envoyé d’un futur qui je l’espère encore, n’existera jamais. Ce moi étrange qui m’ai prié de ne pas agir. Je pensais pourtant tout faire pour l’arrêter. Je saurai quand c’est le bon moment me suis-je également annoncé avec avance. Que voulais-je dire par là ? Pourquoi me suis-je dit cela ? Pourquoi ai-je jugé utile de m’envoyer un message dans le passé ? Pourquoi la notion de temps me semble alors si importante ? Notre avenir se jouera-t-il dans le passé ? C’est ma seule conclusion possible. Une aventure qui se jouerait sans moi, je ne puis l’accepter jusqu’à lors. Comment rester bras croisés ? Voir mon ange, ma belle, ma plus belle création, ma définition, mourir sous les coups du sorcier, mon jumeau, mon Némésis ? La raison ne suffit plus et la folie ne peut m’aider à raisonner. Devrais-je l’aider ? Le soustraire ? Tenter de le tuer ? Un assassinat pur et dur serait donc la solution ? Après tout, si lui mourrait alors tout redeviendrait à son état naturel.

    La solution ne peut me sembler qu’acceptable. Accepterai-je de le tuer, lui ? Une partie de moi-même, il était plus qu’une création de la reine du mal. Il était un héritage que je ne pouvais renier. Comment les créatures échappent aux créateurs ? Lorsqu’ils deviennent leurs propres sujets, celui de toutes les méprises. Et dieu que Jun me haïe. Lui qui est n’est qu’un moyen pour parvenir au but de Mitsuko première, il se fera avoir, je ne peux qu’en être persuadé. Et en attendant, je ne peux que rédiger mes mémoires. En attendant que le dernier acte se joue. Et alors, je devrai rester là à regarder, la pire souffrance est celle de l’inaction à mon humble goût.

    Il me faut alors me préparer à cette guerre, moi, mon peuple, mon entourage. Je dois me préparer car à ce jour je le sais, la fin du monde est inévitable. Je suis peut-être l’un des seuls hommes au courant à le savoir. Si je ne peux rependre la nouvelle sans paraitre comme plus déséquilibré que je ne le suis, je peux me préparer. Et le jour venu, il saura me trouver.
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Dim 07 Avr 2013, 01:31

    « Merci à tous d’être venu à cette réunion en formation extraordinaire du conseil des génies. L’heure est grave, nous réunir était essentiel. » Face à tous les membres du conseil, le Mârid restait le dos droit et le visage décontracté, il arborait un facies nouveau, plus assuré et épanoui.

    « Vous voilà les premiers informés. Le chaos de Jun n’est plus qu’une question de mois. C’est peu vu la tâche qui nous attend. Ne me demandez pas comment je le sais, je le sais, c’est tout. Nous devons mettre à l’abri notre race. Il est fort à parier que Somnium sera visé. Lorsque toutes ces terres seront devenues désolation, qu’il n’y aura plus que des cailloux, des cendres et des hommes qui se battent pour survivre, Somnium sera un Eden, objet des convoitises et je ne peux le permettre. » - « Nous allons, j’espère, fermer nos portes aux étrangers. Ou au moins aux sorciers. » - « Cette nouvelle m'abasourdit Naram. Tu... enfin.. tu es sûr ? » - « J'en suis sûr. Pour le reste, pas tout de suite. Le château des cavaliers sans tête sera à nous prochainement. Une annexion prévue de longue date que je vous révèle officiellement à ce jour. Sous son sol se trouve la porte des songes. Réelle, matérielle. Nous allons faire disparaitre Somnium de la carte à un moment précis sur la courbe du temps. Qu’elle ne soit plus visible, plus jamais. » Les regards s’élevèrent partout, était-il sérieux ? « Cette île est en constante lévitation grâce à la magie de l’aether mêlée à la mienne. Si nous devions tous les deux mourir alors cette île s’échouerait comme un vulgaire caillou dans l’océan. » - « Pourquoi mourrais-tu Naram ? » - « Parce que je me dois d’affronter Jun au péril de ma vie. Il va s'attaquer à nous. Bon sang. Je n'ai pas le choix. Je ne veux pas risquer la vie d'un seul de mes génies. Vous serez à l'abris, je vous enverrai loin dans les limbes de la porte des songes. Personne ne découvrira votre cachette. J'empêcherai quiconque de vous menacer. Je resterai sur Terre, dans cet enfer. Le dernier des génies, le dernier des rêveurs. » - « C... Comment comptes-tu t'y prendre ? » - « Les habitacles ne seront plus reliés à Somnium, les génies qui y seront y resteront. Ils prendront leurs proches s’ils veulent, peu importe leur race. Le virus sera éliminé, je m’en occuperai personnellement, les étrangers ne pourront accéder à l’île sans invitation. Dès l’instant où Mitsuko et moi mourront, l’île sera en sécurité dans des limbes si réalistes que personne ne croira en un mensonge. L’île fera une longue traversée jusqu’à ce que la magie revienne dans ce monde et n’attire Somnium à elle comme un aimant, alors l’île et tous ses habitants reviendront dans ce monde lorsqu’il sera plus enclin à vous voir y vivre. » - « Une arche. Somnium était une arche pour protéger les génies du chaos. C’est pour ça que tu as enterré la porte des songes sous les décombres des sous-sols du château. Tu savais ? » - « Je m’en doutais. Les choses n’arrivent pas par hasard. Cette arche vous fera naviguer dans la merveille et la beauté pendant des siècles si nécessaire. Ce sera notre petit monde, un monde autonome épargné du chaos de Jun. C’est tout ce que j’ai trouvé pour vous sauver de cet enfer. » - « Mais cela demande que tu te sacrifies ? Et si tu échoues trop vite ? »

    « Je peux contrôler tout ça. Que je survive ou meurs, si le chaos prend forme, je vous enverrai dans les limbes, peu importe ma propre destinée. Sinon, le sort sera automatique. Si Mitsuko et moi venions à mourir, l’île sera immédiatement expédiée. Je n’autoriserai personne à souiller mon peuple. Les génies resteront forts, éternels. Nous vaincrons mes frères. Si vous venez à partir, ce sera pour mieux revenir. Nous sommes cette peste qui jamais ne s'efface, cette vermine gênante qui revient toujours en plus grand nombre. Je ne peux autoriser notre extinction. Que ceci soit clair. » Il leva le bras au ciel avant de frapper de ses poings la table, il ne tremblait pas, sûr de lui, confiant. Il gagna le silence de l’assemblée entière qui demeura bouche ouverte à le regarder. Comment avaient-ils pu tous en arriver là ? A préparer le futur post-apocalyptique ?
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Dim 07 Avr 2013, 01:54

    Naram berçait tendrement Alice qui s’était endormie dans ses bras. Un génie, dormir. Les génies originels fascineraient toujours le Mârid. Portée dans ses rêves, la petite était loin de s’imaginer l’avenir d’un tel monde, la peur qui rongeait son père adoptif, tout ce qui existait qui serait bientôt détruit. Tout, oui, sauf Somnium. Natacha n’avait cessé de pleurer toute la soirée sur le balcon, l’ambiance était si triste ici, ô oui, si triste. L’idée de devoir abandonner Alice le ruinait mais il n’avait plus le choix. Il en avait longuement parlé avec Natacha, elle resterait avec la petite, l’élèverait et entretiendrait le souvenir de Naram, que sa fille ait un souvenir de son père meilleur que celui que Naram a eu du sien. Ne jamais reproduire les erreurs de ses parents, là était toujours la volonté de ses parents, parfois difficile objectif, périlleux la plupart du temps. Natacha ne pouvait qu’accepter, le génie ne lui en avait pas laissé le choix, il en avait décidé ainsi et ne reviendrait sur sa décision. Il ne voulait pas voir Alice grandir dans l’enfer de Jun, ce n’était pas un endroit pour cette enfant, malgré la déchirure qui résulterait de leur séparation, il devait le faire et mettre de côté ses sentiments.

    Après des heures à la border, Naram la déposa dans son lit puis sorti dans sur le balcon qui reliait la chambre d’Alice aux appartements de Naram et Natacha. La demoiselle, accoudée sur le balcon avait encore les yeux irrités, les joues humides, elle ne voulait croire à la fin de ce monde. Le génie s’approcha d’elle, l’enlaçant, plaçant sa tête dans le creux de son cou, il voulait la rassurer, lui dire que tout irait bien mais ce serait lui mentir, tout irait mal. Aurait-il mieux valu qu’ils ne sachent rien ? Sûrement pas. Le génie était fier de savoir, de pouvoir se préparer, sauver les siens, sa famille, sa race. Ce n’était qu’un petit réconfort mais ce serait mieux que rien lorsque le pire viendrait, il se rassurait en se disant que les siens ne craignent pas l’odeur du souffre, la famine ou la mort sur leur île perdue à mille lieux chimériques d’ici.

    « Je te haïs, Naram. Sache-le. » - « Je sais. » - « Non tu ne sais pas. Tu pourrais partir avec nous, le capitaine ne doit jamais abandonner son navire sinon il dérive. Tu abandonneras ta famille. Tout ça pour régler le compte d’un homme qui ne veut au final pas tant te tuer. C'est toi qui te suicide en faisant ça. » - « Crois-tu vraiment qu’il ne veut pas ma mort, je suis prioritaire sur sa liste. » - « Non. Ce qu’il recherche c’est la mort de Mitsuko. C’est parce que tu t’interposes que tu risques ta vie. Si tu disparais avec nous alors il en sera satisfait. Ce qu’il veut, c’est que tu ne sois plus un rival. Tu sais que j’ai raison mais tu refuses de l’avouer. Car cette solution impose que tu abandonnes Mitsuko à son sort et ça tu t’y refuses. Tu préfères abandonner ta famille pour elle. Et rien que pour ça, je te haïs. Tu es incapable d’établir tes priorités. Tes choix sont plus que douteux. Nous aimes-tu au moins ? Sais-tu ce que ce mot veut dire ? J’en doute tant parfois. Je ferme les yeux sur ta « passion » à son égard. Je ferme les yeux car je sais que tant que tu es à Somnium, tu es à moi. Mais je vois à ce jour, que je ne suis rien, qu’Alice n’est rien. Seulement des protagonistes qui entourent ton rôle dans cette pièce de théâtre, nous ne sommes là que pour décorer la scène et d’un revers de la main, tu balayes tout. » - « Crois-tu que c’est facile ? De renoncer à tout ça ? A tout ce que j’ai construit ? De renoncer à toi, à Alice ? Jun est ma chose et je dois l’arrêter. C’est mon rôle comprends-tu ? Le dénouement ne peut se jouer sans moi que tu le veuilles ou non, que je le veuille ou non. J’attendrai patiemment ce jour qui vienne, ce jour où nous nous retrouverons. Je ne pourrai pas empêcher le chaos d’arriver, c’est une certitude, mais la survie de Jun, ça, je peux y mettre un terme. » - « Encore une histoire de vengeance. Elle guide tes pas, les seuls pas que tu es prêt à faire, tu n’es capable que de suivre les chemins faits de sang. Le sais-tu au moins ? » - « Je le sais mais tout conte a une fin. Et il faut à ma vie un dernier bain de sang pour être en paix. Je ne peux laisser les crimes impunis. Comprends-moi et pitié. Pardonne-moi. » Elle lui pardonnerait, elle comprenait, elle ne voulait juste pas l’accepter. Somnium, l’île des mirages et des réalités, la création à l’état pur. Aujourd’hui était le prélude du chaos.
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Dim 07 Avr 2013, 02:15

    Au milieu d’une prairie en fleur de Somnium, le génie posa son trident au sol. Sortant d’un sac le fragment de topaze, il embrassa la surface minérale de l’objet, le morceau de pierre se mit alors à léviter dans les airs. Se relevant, saisissant son trident, il fit quelques tours gracieux sur lui-même, le cristal dont était fait le trident se mit alors à briller, ressentant qu’un frère n’était pas loin : « ô toi, parcelle de divinité, montre-moi le chemin, celui qui me mènera à la rédemption, à la guérison de mes blessures, à la vérité. Montre-moi ce que je dois voir. » Pointant le trident en la direction du fragment qui l’évitait dans les airs, un arc-en-ciel d’une variante de différents bleus vint faire la jointure entre le trident et le fragment brut puis s’envola dans le ciel vers une direction précise et inconnue, s’éloignant dans le paysage, faisant sûrement le tour du monde. « Là est donc ma prochaine destination. Bien. Je vous reformerai, tous les quatre, vous serez à nouveau réunis. » Le fragment dans les airs explosa à ces mots, formant une poussière d’un bleu très vif, ladite fumée de gravas se fit comme aspirée par le trident dont la couleur prit un bleu plus nuancé, comme si deux encres venaient d’être mélangées dans de l’eau cristalline. « Je reformerai le trident du titan des océans. A présent, le legs de mon père et de ma mère sont réunis. »

    Se retournant vivement, il lança un regard sur ces paysages qu’il ne verrait bientôt plus. « Ainsi donc tout a une fin. » tout, oui, mais pas lui. S’avançant près des falaises, il vit au loin la prison des sorciers. Se penchant, il fit exprès que Somnium par-delà les nuages survole cette partie du continent. « Jun. N’oublie jamais mon frère que je t’observe. Bientôt plus rien ne sera en mesure de nous séparer. Je suis partout, nulle part. Comment savoir où je me cache alors que je t’attends ? Je suis ton ombre qui t’assassinera lorsque le moment sera propice. Je suis ce venin qui finira par se rependre dans tes veines. Je suis cette illusion qui te perdra, cette maladie de laquelle tu succomberas, ce fléau qui t’abattra, la fin de ton règne sonnera sûrement la fin du mien, la fin de ta vie signifiera la fin de la mienne mais tu ne sortiras pas vivant. Je le jure devant les dieux de ce monde, ceux que je connais et ceux dont j’ignore la vérité. Croyez que je ne vous sauverai pas. Mais je vous vengerai. Vous méritez au moins ça. »

    Les jours passèrent ensuite très rapidement. Le génie avait peu de temps pour diffuser avec grande discrétion son message aux autres génies, leur priant de s’abriter à Somnium au plus vite. Certains viendraient, d’autres non, désirant ne pas y croire ou simplement pour ne pas faire preuve de lâcheté. Comprenaient-ils vraiment le sort qui leur serait alors réservé ? Naram ferait en tout cas parti de ceux-là, il l’avait décidé. Il subirait le courroux du monde selon Jun mais il ne rechignerait pas son sort, bien au contraire, il l’embrasserait avec folie. Les époques changeaient mais le génie restait au fond le même, cet être vil et sans lendemain, vivant au jour le jour, ne pouvant s’empêcher d’être cet errant au cœur bohème qui navigue entres les flots déchainés de la terreur. Il était ce monde, son cœur, son âme et il mourrait avec cette réalité qu’il haïssait, un hommage à son ennemi sans nom et à son père qui s’était battu pour cela, pour que les dieux ne dictent pas sa conduite.
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La vie mystérieuse de mon père. [Solo - Topaze]

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