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 ¤ La descendance de la reine du bien ¤ (quête solo 1000)

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 02 Juin 2012, 23:33

1000 lignes = 18 000 mots
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« Lorsque le passé devient l'objet du présent, le futur s'en trouve compromis. »

Tout commença le jour où Mitsuko se posa une question qui allait changer le futur d'une personne qu'elle ne connaissait pas encore. Cette question concernant le passé fut la suivante : qu'était-il advenu de la descendance de la sœur jumelle de son ancêtre? Car si aujourd'hui la jeune femme était une déesse, elle n'avait pas acquis la science infuse et plusieurs de ses interrogations restaient encore sans réponse. Mais revenons à ce fameux jour, le jour où cette question germa dans son esprit. En réalité, la jeune femme se promenait dans le manoir, ayant trouvé un vieux plan poussiéreux dans la bibliothèque de sa demeure qui révélait bien des pièces secrètes. Curieuse de toutes les découvrir, elle avait réfléchi avant tout sur les secrets de son ancêtre. L'architecte qui avait construit le manoir avait respecté scrupuleusement les instructions de la reine du mal, lui permettant de conserver bien des secrets dans l'enceinte de la bâtisse. La salle de torture qu'elle avait découvert en compagnie de Vlad en était le meilleur exemple. La jeune femme s'était douté qu'il existait mille lieux comme celui-ci et tous avaient été construit sur le même modèle : un simple mur. Ce mur avait pour but d'arrêter toutes les personnes qui ne possédaient pas le don de traverser la matière. De plus, à qui cela viendrait-il à l'idée de vérifier chacun des murs du manoir un par un. Il y en avait tellement que repérer ces passages n'étaient possible que si l'on connaissait les plans de la demeure. Et à présent que Mitsuko les avait en main, elle pourrait découvrir de fond en comble l'endroit où elle habitait depuis pourtant de nombreuses années.

C'est à partie de ce moment là que la jeune femme partie à la découverte des lieux, inspectant des pièces qu'elle n'aurait jamais cru possible d'exister. Elle prit conscience de la présence de beaucoup de bibliothèques dont les livres qu'elles contenaient étaient aussi précieux que le manoir. Pourtant, ce fut une pièce en particulier qui attira son attention car, dans cette dernière, il n'y avait que des lettres. Cet endroit était donc celui où son ancêtre dissimulait son courrier du regard de tous. Ainsi, en fouillant un peu, elle trouva des objets inestimables, parlant d'alliances, de guerres, de trahisons. Il y avait dans cet endroit une bonne partie de l'histoire oubliée des terres du Yin et du Yang. Parfois, son ascendante avait trié ses lettres, les enfermant dans des tiroirs muraux qui portaient le nom de l'expéditeur. Mitsuko y lut de nombreux noms, comme ceux de Naram, Vlad même, Balmung, Hotsuna, Mickaël, Lucifer. La majorité des expéditeurs étaient des hommes. Il y avait même plusieurs casiers où aucun nom n'était inscrit, juste une indication « admirateurs ». Cela fit sourire la jeune femme, il est vrai que son ancêtre était une femme très demandée, une femme qui était douée sexuellement et qui ne manquait jamais une occasion de le faire savoir. La déesse aurait pu suivre le même parcours qu'elle, non pas qu'elle soit doué dans ce domaine, elle ne s'était jamais vraiment posée la question, mais simplement parce qu'elle était elle-aussi très demandée. Cependant, elle était différente de son ancêtre, bien différente.

Il n'y avait que très peu de femmes donc qui écrivaient à Mitsuko et un nom attira le regard de la déesse : Kazuki. Il s'agissait de la sœur jumelle de son ancêtre, une ange qui régna sur cette race avant de régner sur toutes les races bénéfiques à une époque où la neutralité n'existait pas. La jeune femme souriait car, à présent, peu de races se disaient maléfiques ou bénéfiques et peut-être que la neutralité avait été une volonté de ne pas retomber dans l'époque où des guerres entre races ne cessaient d'apparaître. Le monde qu'avait connu son ancêtre et sa sœur avait été chaotique, connaissant des guerres de croyances, des guerres d'idéaux. A présent, les choses avaient changé car, souvent, les guerres créées ne concernaient que quelques races, deux ou trois. Seulement, parfois, les terres du Yin et du Yang tremblaient sous une menace concernant tout le monde, une menace qui créait des alliances et qui renforçait les liens entre les individus. Peut-être était-ce d'ailleurs une bonne chose au fond que la paix ne s'installe pas trop longtemps. Quoi qu'il en soit, Mitsuko avait choisis sa voie en tant que déesse : celle de la neutralité. Ainsi, elle n'était pas obligée de choisir une conduite particulière, elle pouvait aussi bien agir comme la pire des créatures maléfiques, comploter dans l'ombre, ou agir d'une façon bénéfique, aidant les plus démunis de ce monde. Elle avait d'ailleurs déjà pris la décision de protéger les humains, ces êtres faibles mais qui étaient toutefois méritants. D'autres décisions viendraient bientôt, mais, en attendant, ici, dans cette pièce si spéciale, Mitsuko s'apprêtait à lire les correspondances de son ancêtre. Elle commencerait donc par les lettres de Kazuki, celles qui lui semblaient les plus importantes. A vrai dire, elle redoutait de lire certaines missives que son ascendante avait reçu de Vlad ou Naram. C'était une autre époque, mais le constat était simple à faire : son ancêtre était morte mais ces hommes toujours existants et plus encore, ils faisaient partie intégrante de sa vie. Bien entendu, Vlad avait disparu, mais peu importait, le lien qui les avait uni avait été d'une telle force qu'elle ne pouvait l'oublier, pas une seconde fois.

Mitsuko ouvrit donc le tiroir qui concernait les lettres de Kazuki. Il y en avait plus de cent et si elle voulait toutes les lire, ça lui prendrait sans doute des jours. Cependant, la déesse avait tout son temps pour le moment, bien qu'une épidémie se préparait sur les terres du Yin et du Yang et qu'elle devrait sans doute prendre des mesures en conséquence. Mais pour l'instant, la jeune femme se contenta de prendre l'une des enveloppes entre ses mains, tirant au hasard dans la pile. Elle l'ouvrit puis parcourut la lettre :

« Chère Mitsuko,

    cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vues et malgré notre différend de la dernière fois, tu me manques. J'aimerai que tu répondes à mes lettres, c'est la moindre des choses car, après tout, je suis ta sœur. Nous pourrions discuter des récents évènements afin de ne pas faire plus de morts qu'il n'y en a déjà. Que penses de nous rencontrer d'ici quelques jours? Je sais que tu as un emploi du temps chargé mais j'espère sincèrement que l'avenir de ce monde passera avant ton goût pour la luxure. Au fait, je voulais aussi te dire que la prochaine fois que tu oses déchoir l'un de mes anges pour en faire un domestique, c'est moi qui ferai passer mes priorités de reine des anges avant l'avenir de ce monde.


En espérant que tu daignes répondre cette fois, Kazuki. »


Hé bien, décidément, c'était loin d'être le grand amour entre les deux soeurs malgré ce que la déesse pensait. En fait, elle avait toujours su qu'elles étaient souvent en conflit mais également qu'elles s'aimaient dans le fond. Après lecture de ce manuscrit, il semblait que l'histoire avait embelli quelques parties. Enfin, peu importait, ça n'avait aucune importance et la jeune femme ne pouvait juger la relation complexe des deux soeurs juste après avoir lu une simple missive. Ainsi, elle tira une autre enveloppe, beaucoup plus proche du bord, espérant que son ancêtre était aussi méthodique dans le rangement par personne que pour la chronologie des envois. Et en effet, la lettre était bien plus récente que la précédente, et bien plus longue aussi. Elle semblait d'ailleurs être plus importante car l'écriture de Kazuki n'était pas du tout la même, semblant moins soignée, comme si elle écrivait dans l'urgence. Peut-être était-ce dans la honte ou dans la tristesse qu'elle lui avait écrit cela? Après tout, la déchéance de Seth ou l'avenir du monde étaient aussi des sujets importants et urgents à régler, enfin, l'avenir du monde surtout. Mitsuko parcourut donc la lettre des yeux, ne croyant pas ce qu'elle venait de découvrir.

    « Mitsuko,

    si je t'écris cette lettre c'est pour te faire part d'une chose que devra rester entre nous. Je sais que par le passé tu as parfois révélé certains de mes secrets au grand jour alors que je t'avais demandé de ne pas le faire mais sache que si cette fois tu osais trahir le peu de confiance que j'ai en toi, l'avenir du monde s'en trouverait compromis car toutes les croyances passées en seraient annihilées. Je vais tout d'abord te raconter l'histoire du début afin que tu puisses comprendre. Je sais que tu es sans doute la seule personne dans ce monde qui ne jugera pas mon acte et c'est pour cela, et aussi afin qu'il y ait une trace quelque part, que je te l'avoue.

    Il y a plusieurs semaines, je me suis rendue à un mariage. Je pense que tu y étais présente également car nous y étions toutes les deux invités. En temps normal, je reste bien plus longtemps que toi dans ce genre de festivités car tu préfères t'adonner à d'autres contemplations que celles de voir un homme et une femme se jurer un amour fidèle et éternel. Je sais que tu n'y crois pas, que tu es même opposée à cela mais peu m'importe, tu es libre de tes opinions. Quoi qu'il en soit, lors de ce mariage, une silhouette cachée par une cape à capuche noire a attiré mon attention et je me suis retrouvée comme hypnotisée par cet individu. Il m'attira vers lui et nous nous rendîmes dans un coin paisible afin de discuter. Mais mon seul désir à cet instant était de devenir sienne, de commettre le pêché de luxure, celui là même duquel je t'ai tellement avoué mon profond dégoût. Et lui et moi avons fait l'amour. Je t'assure, je ne le connaissais même pas mais je lui ai donné mon corps, comme ça, sans me débattre, sans résister. Pourtant, je n'en avais rien à faire d'être déchue à ce moment là, tout ce que je voulais c'était lui. Seulement, au petit matin, je me suis réveillée dans un lit totalement vide, l'homme ayant disparu. Mais pire que cela, alors que j'attendais mon châtiment, rien ne vint. Avais-je rêvé? C'est ce que je me suis dit alors que j'avais sur mon corps les traces qui prouvaient ma faute. Seulement, je ne pouvais y croire, pourquoi rien ne s'était passée? Le temps passa et nous rentrâmes en guerre contre un ange noir du nom de Némésis, que je ne connaissais pas mais dont j'avais entendu parlé des noirs desseins. Et alors que je me retrouvais face à lui, je me rendis compte qu'il s'agissait de l'homme en question, celui que je désirai tant. Il fut détruit mais mon corps en reçut énormément de tristesse sans raison. Je n'étais pas amoureuse de lui, mais je ressentais que quelque chose en moi avait un lien avec cet être maléfique.

    Mitsuko, je suis enceinte, enceinte de lui, d'un homme avec qui j'ai pêché et que j'ai détruit pour le bien de l'humanité. Et jamais une seule de mes ailes ne s'est teintée de noir. Je ne comprend pas pourquoi. Je ne sais pas quoi penser moi la reine de tous les êtres bénéfiques. Est ce que mon châtiment viendra ensuite? Est ce simplement une volonté d'une personne inconnue de me faire porter ce fardeau toute ma vie ou est ce uniquement parce que je suis celle qui représente le bien et que si jamais je n'étais, le bien s’effondrerait avec moi? Un seul de mes conseillers est au courant, un homme en qui j'ai toute confiance et qui a pris conscience de la gravité de la situation. Il souhaite que j'accouche soit au sanctuaire sacré soit au temple des esprits, les seuls endroits qui selon lui sont sans danger. Je vais annoncer bientôt un voyage pour me reposer et prier les dieux, j'espère que tu me soutiendras dans cette épreuve en ne dévoilant pas la situation.


A toi, ta sœur.

En lisant ces lignes, Mitsuko se posa alors la question énoncée plus haut : si Kazuki avait eu un enfant, qu'était-il devenu? Qui était-il? Avait-il eu d'autres enfants à son tour et où en était la lignée de la reine du bien. Il semblait capitale à la jeune femme de le savoir, de chercher cette personne qui, quelque part dans le monde, avait le sang de Kazuki qui coulait dans ses veines.

Total = 2081 mots
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36417
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 04 Juin 2012, 16:41

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« Lorsque la voix des anges demeure silencieuse depuis trop longtemps... »

Mitsuko quitta la salle dans laquelle se trouvaient les milliers de lettres de son ancêtre, jetant un dernier coup d'oeil au tiroir qui contenait ses correspondances avec « lui ». Devait-elle parcourir les parchemins des yeux ou, au contraire, laisser le secret intact. La jeune femme se demandait ce qu'elle apprendrait en les lisant, ce qu'elle apprendrait et regretterait aussi. Son regard se tourna vers un autre tiroir où le nom de son ascendant était indiqué « Lucifer ». Là encore, la jeune femme hésita puis finit par ouvrir le meuble qui contenait une seule et unique lettre. Un fin sourire illumina le visage de l'Aether qui se demandait si son ancêtre n'était pas une maniaque du tri pour avoir consacré un tiroir entier à une seule et unique missive. L'observant un instant, elle finit par ouvrir l'enveloppe qui contenait un médaillon en pièce jointe d'un parchemin qui annonçait simplement cela : « Si vous arrivez à l'activer, très chère, vous connaîtrez alors la vérité. ». Et à peine Mitsuko avait-elle lu les mots qui étaient écrits là qu'ils disparurent sans laisser la moindre trace. Il y avait tellement de mystères dans ce vieux manoir, des mystères qu'elle ne pourrait sans doute jamais résoudre mais qui avaient tous leur importance dans le puzzle géant que représentait la lignée Taiji. La jeune femme se demandait si ce mot lui était destiné en réalité car personne ne savait ce qu'était devenu Lucifer, il n'était qu'une énigme parmi les autres. Cependant, elle n'aimait pas s'éparpiller, préférant agir avec raison, une raison qui lui dictait que pour trouver des réponses à ce qu'elle cherchait, elle devait se rendre au sanctuaire. Peu importait son ascendant, car ce qu'elle voulait dévoiler, c'était la descendance de Kazuki. Et puis, qui sait? Peut-être que le destin remettrait l'ombre de Lucifer sur sa route?

¤

« Excusez moi mademoiselle mais je doute que le seigneur Adam ait le temps de vous recevoir. Après tout, vous n'avez aucun titre qui vous donnerait la priorité sur les autres demandes. Sachez que le roi est très occupé actuellement, prenez rendez vous. »

Mitsuko sourit, son regard se posant doucement dans celui de l'ange tandis qu'elle reprenait sa forme initiale. C'était désespérant de voir que lorsque l'on voulait passer inaperçu il était presque impossible d'atteindre son objectif. Pourtant, la jeune femme avait voulu préserver les anges de sa visite, surtout ceux qui étaient au courant qu'Ariel avait voulu sa mort en essayant de se servir de Jun à cette fin, certains anges ayant d'ailleurs aidé celle qui avait été retrouvée dans une position compromettante, agenouillée devant le roi des démons. Mais puisqu'elle ne pouvait pas faire autrement, inutile de se cacher plus longtemps. Ses yeux fusillant ceux de l'ange abasourdie, elle reformula sa demande sans poser la moindre question qui aurait donné l'occasion à cette maudite de lui redire non une seconde fois :

« Veuillez dire à sa majesté Adam que Mitsuko Taiji est ici pour s'entretenir avec lui et qu'elle attendra autant de temps qu'il le faudra afin de le voir, que cette affaire est urgente, relève d'un doute quant à l'impartialité du système de déchéance de votre race et que, si besoin est, je peux ébruiter certaines informations concernant certaines choses qui se sont produites à un certain moment. »

Elle fit une courte pause puis finit par dire à la jeune femme d'une beauté paradoxalement moins angélique que la sienne :

« Je sais que vous avez soutenu Ariel quant elle me voyait comme une menace et, je serai vous, pour le bien de tous, je me dépêcherai de transmettre l'information avant que je décide de détruire ce lieu... »

Mitsuko était passée maître dans l'art de la persuasion, que ce soit par la force ou non. Cela dit, elle ne faisait que prétendre ce qu'elle ne pouvait faire en profitant du fait que peu de personne sachent qu'elle avait tenté la quête de l'éternel tout en la réussissant. Aujourd'hui, l'on pouvait la voir comme une femme qui avait renoncé au pouvoir, descendant dans la hiérarchie des ombres mais en étant sans doute plus puissante que la reine elle-même. C'était comme cela que beaucoup la voyait, ignorants de son nouveau statut, ignorants de cette flamme d'immortalité qui l'habitait à présent et pour toujours.

¤

« Je n'en attendais pas moins de vous à vrai dire. » prononça doucement Adam tous en faisant un geste vers un fauteuil. « Asseyez vous, je vous en pris ». Mitsuko obéit sans rien dire, regardant la grande pièce lumineuse qui devait très certainement servir de bureau à l'homme qui se tenait devant elle. C'était amusant car il lui rappelait vaguement Jun et Naram, comme si quelques uns de ses traits étaient identiques à ceux des deux hommes. Enfin, ce n'était qu'une impression et elle le contempla un instant sans aucune remarque, attendant qu'il parle, ce qui ne tarda pas à vrai dire. Il la fixait aussi puis finit par rire : « Je n'aurai jamais pensé me trouver en face de vous pour vous avouer le fond de ma pensée. Vous êtes réellement digne de la beauté de n'importe quelle ange de ce lieu. Pourtant, vous êtes aussi dangereuse qu'une plante carnivore j'en ai bien peur. Je sais que l'une des anciennes reines a souhaité vous éliminer et je puis vous assurer que ce n'est pas dans mes objectifs, le pourrai-je seulement? Et qu'est ce que cela me rapporterait au juste? Rien. »

L'Aether sourit puis finit par dire : « Votre beauté est digne d'un déchu et je suis certaine qu'il y a plus de chances que vous le deveniez que vous réussissiez à me tuer. Néanmoins, vous pouvez toujours essayer, je vous garantie que tous vos efforts seront vains. Et puis, si je suis ici aujourd'hui, ce n'est pas pour vous parler de ce qui par le passé a été la lubie d'une des élus des cieux. Non, je suis ici pour vous parler d'un passé beaucoup plus lointain. Et je suis certaine que ce sujet, très sensible à vrai dire, fait partie des sujets tenus au plus grand secret par chacun des rois et reines qui se sont succédés sur le trône des anges, un secret honteux je présume, que je n'arrive pas encore à comprendre... ». La jeune femme sourit face au visage du nouveau roi des anges qui trahissait parfaitement sa connaissance du sujet. Elle en était certaine, comme la race ne pourrait jamais oublier ce fait? La reine de l'époque était Kazuki et il avait bien fallu des individus pour la couvrir, ces derniers avaient dû être tenus au secret, ne révélant « cette chose » honteuse pour les anges qu'aux rois et reines qui devaient garder le silence de ce fait.

Adam resta un instant silencieux puis proposa à la jeune femme : « Souhaitez vous boire une tasse de thé et manger quelque chose? Il ne faudrait pas que notre petit problème me fasse oublier la politesse, surtout devant une si jolie femme ». Mitsuko rit, répondant : « Je me demande vraiment comment vous faites pour garder vos ailes toujours immaculées, c'est un véritable miracle. Mais oui, puisque je veux des réponses, autant que je les obtienne dans un plaisir gustatif. ». Le jeune homme claqua des doigts, un plateau avec le nécessaire apparaissant sur la table. L'Aether prit un biscuit avant de le croquer doucement, appréciant sa saveur. Puis, plongeant de nouveau son regard dans les yeux d'Adam, elle lui exposa les faits : « Ma découverte se fit par pur hasard à vrai dire. Je n'avais jamais été au courant que la sœur de la première Mitsuko avait enfanté. Ce n'est pas ceci qui m'étonna en réalité mais son aveu quant au fait que ses ailes restaient toujours immaculées alors qu'elle avait pêché, avec un ange déchu qui plus est. A vrai dire, je suis assez étonnée de voir que ceci traduit un manque de justice angélique considérable. Vous avez ignoré le fait que la reine succombe au pêché de luxure de son plein grès alors que certains anges sont déchus pour moins que cela. Je suis certaine que vous connaissez mon esprit, un esprit ayant soif de connaissances, étant curieux au possible et je suis également convaincue que vous ne m'en voudrez pas de poser aujourd'hui des questions. Comment cela est-il possible de passer les mailles du filet de la sorte? Pourquoi surtout? »

Mitsuko bu une gorgée de thé, attendant la réponse d'Adam qui ne tarda pas, le jeune homme s'appuyant sur le dossier de son fauteuil, semblant réfléchir lui-aussi : « A vrai dire, je me suis posé exactement la même question à l'époque, me demandant pourquoi cette femme n'avait pas été déchue comme tous les autres anges. Elle était reine, certes, mais nos lois s'appliquent à tous sans exception en temps normal. Seulement, à force de chercher une explication complexe, j'en suis venue à la plus simple, celle qui est véridique. En ce temps là, le monde était partagé entre le bien et le mal, la neutralité n'existant pas et les personnes s'indiquant comme neutre étant persécuté par les deux clans qui se faisaient la guerre. La figure du mal était votre ancêtre, la figure du bien sa sœur. Pensez vous que déchoir Kazuki pour en faire une ange déchue comme Mitsuko aurait été un choix politique sans conséquence? Je pense que si une chose comme celle-ci s'était produite, alors ce serait le monde entier qui se serait soulevé, les êtres bénéfiques perdant leur symbole, leur modèle, leur reine. La situation aurait été celle d'une fin du monde. Alors les anges ont préféré cacher la vérité à tous, ne point révéler l'état de grossesse de la reine des créatures bénéfiques. »

La jeune femme était un peu déçue de la réponse à vrai dire, comprenant qu'il n'y avait point d'autres mystères là dessus. Cependant, elle en savait assez pour obtenir ce qu'elle souhaitait car Adam devait être l'un des seuls anges encore au courant de cette affaire aujourd'hui. Posant la tasse en porcelaine sur le plateau, elle finit par murmurer : « Merci pour ces renseignements. Je dois avouer que j'avais deviné mais que j'espérai que quelque chose de plus croustillant se cache derrière cette histoire. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas réellement venue ici pour ça. » L'étonnement se vit sur le visage du roi tandis que Mitsuko continuait : « En réalité, j'ai décidé de retrouver la descendance de la sœur de mon ancêtre et j'ai donc pensé qu'il serait judicieux de passer par vous pour commencer mes recherches... ». « Qu'est ce qui vous fait dire que... » « Chut, allons, nous savons tous les deux que vous êtes au courant. Voyez vous, mon ancêtre et sa sœur avaient une relation étrange, plutôt conflictuelle mais Kazuki écrivait beaucoup à Mitsuko, lui comptant sa vie. C'est d'ailleurs comme cela que j'ai appris sa grossesse, la blancheur persistante de ses ailes. J'ai appris également qu'elle comptait accoucher ici, j'aimerai donc savoir la vérité concernant cette affirmation. ».

Mitsuko mentait à moitié car, si cela se trouvait, Kazuki avait accouché au temple des esprits, ce qui serait tout de même moins avantageux pour elle puisque les Aetheri du temple voudraient sans doute conserver le secret. Adam prit la parole : « Oui, c'était ce qui était prévu à la base mais les anges qui étaient au courant ont préféré préservé la reine du regard des autres anges, même si sa grossesse pouvait être une grossesse d'amour. Le père n'étant pas connu, il aurait été complexe d'expliquer la situation. C'est pourquoi la sœur de votre ascendante est partie au temple des esprits afin de mettre au monde son enfant. C'est tout ce que je sais. » « Je vous crois, merci pour votre coopération. J'espère que nous nous reverrons bientôt... ». L'Aether se leva, consciente qu'elle allait devoir à présent convaincre des individus qui savaient tout d'elle et qui, de ce fait, étaient bien plus puissants qu'elle ne le serait probablement jamais. Enfin, peu importait, elle avait décidé de se lancer à la rencontre du passé de sa famille et rien ne pourrait l'arrêter.

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36417
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Ven 28 Sep 2012, 16:32

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« Et que la voix des Aetheri est la seule à pouvoir encore résonner... »

« Et voilà la mère de bien des enfants qui nous honore de sa présence aujourd'hui. Allons Mitsuko, cela fait tellement longtemps que nous attendons que tu reviennes en ce lieu pour passer l'échelon supérieur de notre temple, et voilà que, pour nous offenser ma belle enfant, tu viens nous rendre visite pour une toute autre raison. »

William se tenait devant Mitsuko, un sourire amusé contrastant parfaitement avec son regard maléfique. Pourtant, la jeune femme ne semblait pas impressionnée, ce qui ne voulait pas dire qu'elle ne l'était pas. Les esprits du temple, des Aetheri de niveau supérieur au sien...il y avait de quoi défaillir. Néanmoins, si elle avait eu peur, elle ne serait pas venue chercher la moindre information ici. Non, elle n'avait pas peur car ce qu'ils pouvaient lui faire subir était plutôt limité puisqu'elle faisait à présent partie des dieux elle aussi. Et puis, la jeune femme savait que les esprits du temple n'étaient pas fous, ils devaient se douter qu'elle ne visait pas que le premier niveau de la hiérarchie, bien au contraire. En réalité, ici, chacun n'avait rien à perdre, tout à y gagner. Sauf que...la jeune femme n'avait rien à offrir contre les informations qu'elle désirait. Prenant un air indifférent, Mitsuko demanda :

« En réalité, j'aurai préféré m'adresser à Kaa, vois-tu mon cher William...ce sont des affaires de femmes que, malheureusement, tu aurais bien du mal à comprendre. »

L'homme disparut, réapparaissant dans le dos de Mitsuko avec une forme féminine, embrassant son cou avant de lui susurrer à l'oreille :

« Ne crois pas me connaître. Je suppose que tu sais comme tous les Aetheri que nous prenons l'apparence que nous souhaitons. Qui te dis que je n'étais pas une femme avant ma quête de l'éternel? Hum? »

Disparaissant de nouveau, William réapparut plus loin, modifiant la salle circulaire du temple pour créer un magnifique jardin emplit de plantes merveilleuses et d'une multitude d'animaux. Mitsuko finit par rire, attirant l'attention de l'homme qui avait décidé de ne point essayer davantage de lire en elle.

« Oh mon pauvre William, on dirait que ton œuvre est inspirée d'une autre personne. Aurais-tu perdu ta flamme créatrice? »

« Et toi, ne ferais-tu pas mieux de ne plus penser à cette même personne? Tu ressemblerais presque aux femmes normales à tout ramener à un être unique. Ma création n'appartient qu'à moi et les génies ont juste la fâcheuse tendance de se rapprocher un peu trop de notre condition une fois un haut niveau atteint. Mais toi tu es spéciale, Aether et génie en même temps. Cela ne t'effraie pas de savoir qu'en posant cette couronne sur ta tête, tu perds ce qui te caractérise, qui caractérise ta condition d'être immortel? »

« Je ne l'utilise pas à vrai dire. Quant à ta remarque, j'ai bien peur de devoir te répondre qu'effectivement, je ne suis qu'une femme comme les autres. Sauf que je ne pense pas à lui pour les raisons que tu crois. »

« Deviendrais-tu modeste avec le temps? Cela me fait doucement rire car si tu penses réellement ce que tu dis, tu te trompes gravement... »

« Pourrais-tu arrêter de tourner autour de moi comme si j'étais ta proie s'il te plait? »

« Pourtant, si tu souhaites des informations sur la sœur de ton ascendante, tu vas devoir m'obéir, tu le sais non? Et je serai toi, j'éviterai de jouer à la plus maline avec moi. »

Mitsuko haussa un sourcil.

« Tu penses réellement être en mesure de me demander quoi que ce soit? Et vas-y, demande, je n'ai rien à t'offrir hormis mon corps mais je peine à croire que tu sois tombé aussi bas. Ton côté maléfique ressort de toutes les descriptions que l'on fait de toi mais je doute que tu cherches à me torturer physiquement non...ta contrepartie sera plutôt psychologique... »

« C'est exact et je pense que ce sera très amusant, crois moi. »

« Ton prix sera le mien. »

« Te rappelles-tu quel maléfice tu avais employé pour oublier Vlad, le chasser de ton esprit? Et bien je vais instaurer la même chose dans ton esprit mais pour cette personne qui t'es si spéciale. La prochaine fois que tu la verras sera sans doute la dernière. Tu l'oublieras et ce, jusqu'à ce que j'ai décidé de te rendre cette parcelle de tes souvenirs. Tout, tu oublieras tout, son existence, les moments que vous avez passé ensembles. Bien sûr, son nom t'évoquera sa personne mais rien de plus, comme si vous ne vous connaissiez que par son passé commun avec ton ancêtre. Tu souhaites remuer le passé, très bien, mais tel sera le prix à payer. »

Le silence régnait à présent dans le jardin, les animaux ayant décidé de se taire, un petit sourire sadique trônant fièrement sur les lèvres de William. Mitsuko entrouvrit ses lèvres avant de les refermer. Elle réfléchit, est ce que ça en valait la peine? Et puis, elle n'avait revu Naram que brièvement depuis sa transformation et aucune rencontre eux n'était prévue. Le hasard les avait déjà réuni mais elle doutait que ces retrouvailles se fassent avant un certain temps. La vérité ou la conservation de ses souvenirs? Et puis, William lui rendrait sa mémoire. Pourquoi se posait-elle autant de questions alors qu'elle connaissait déjà sa réponse, sa réponse rationnelle.

« Très bien, mais à une condition. »

« Laquelle ma chère? »

« Je souhaite en savoir plus sur ce médaillon, quel vérité renferme-t-il au juste? »

William regarda l'objet que lui montrait Mitsuko, une expression étonnée sur le visage. Il ne savait pas, c'était sûr et certain, et ce n'était pas rassurant car en tant que Sympan, il était censé posséder une connaissance absolue. L'homme regarde la jeune femme avant de lui demander « Où as-tu trouvé cela? ». L'ancienne esprit de la mort rangea l'objet puis finit par en conclure : « Bien, je suppose que je ne pourrai pas trouver la réponse en passant par toi. Tant pis, j'accepte le marché quand même, et abstiens toi d'en parler à quiconque. C'est un médaillon que possédait mon ancêtre, remit par l'homme avec qui elle fit un enfant ». « Je vois...dans ce cas, ce médaillon ne peut porter que sur la création de Mitsuko ou sur quelque chose qui touche une personne qui nous est à tous supérieure mais qui a disparu depuis longtemps maintenant... ».

Mitsuko sourit.

« Visiblement, cette histoire n'a rien à voir avec celle qui a fait que je me rende ici en ce jour. Ecoute William, j'aimerai réellement savoir si Kazuki a bien accouché ici et tous les détails concernant cet enfant. Je souhaite chercher la descendance de la reine du bien et pour tout t'avouer, si je m'aperçois qu'elle pourrait me causer préjudice, je l'annihilerai. »

« Je le sais. Cela dit, peut-être que cette descendance pourrait au contraire te servir car vous avez choisi la même voie. Je ne t'en dirai pas plus puisque je sais à quel point tu tiens à découvrir des choses par toi-même, mais tu verras que cette descendance pourra renforcer ta puissance, crois moi. »

« Oh ta bonté te perdra. Maintenant, donnes moi ce que tu me dois. »

« Très bien, Kazuki est bien venue accouchée ici d'un fils qu'elle nomma Sindis, un réprouvé. Certaines légendes comptent qu'il était le premier mais, pour moi, ce ne sont que des balivernes. Il régna sur la race il y a fort longtemps mais je ne sais pas ce qu'il est devenu puisque jamais je ne me suis penché sur la question. Quant à l'Aether que tu cherches, je ne peux pas te dire où il se trouve parce qu'il est tellement faible que sa localisation n'est pas facile, ce serait comme chercher un courant d'air. Il ne lui reste qu'un fidèle qui le maintien en vie. »

Il marqua une pause, comme s'il cherchait à révéler quelque chose à la jeune femme mais, finalement, se ravisa.

« Tu devrais aller faire un tour dans l'université de magie, il y a un passage là bas vers la maison qu'a habité Sindis, peut-être trouveras-tu des informations. »

« Comme quoi c'était une bien piètre idée de venir te trouver. »

« Oui, notre marché n'est pas ce que l'on peut appeler des plus équitable ma chère mais tu aurais dû t'en douter. Et puis, comme je ne suis pas aussi maléfique que cela, sache que tu n'es pas la seule à avoir fait des enfants sur ces terres, Naram sera père également d'ici neuf mois. Tu vois, tu ne perds rien à l'oublier. »

Le sourire sadique de William réapparut, il n'avait pu s'en empêcher et sans doute que le génie ne lui serait nullement reconnaissant pour cela. Ils étaient « proches » pourtant, mais peut-être que cela ne visait qu'à l'aider après tout? Comment savoir ce qu'il se passait dans la tête de l'Aether? Mitsuko ne disait rien puis finit par ôter de son cou le pendentif que lui avait donné il y a longtemps « son mauvais génie ». Elle le confia à William :

« Je t'interdis d'en faire le moindre usage. Rends le moi le jour où tu auras décidé de me rendre mes souvenirs. Mais je l'avoue, tu as raison, c'est sans doute mieux ainsi. »


William regarda le bijou puis la femme qui venait de lui donner. Il finit par sourire : « Je ne vois pas quelle utilité je pourrai faire de ce truc de toute façon et je m'étonne que tu portes cette chose depuis si longtemps au cou. Mais, quoi qu'il en soit, tu fais bien de me la confier, j'en prendrais grand soin. » « Je n'en doute pas. N'oublies pas de me rendre ma mémoire le moment venu car je vais prendre quelques dispositions qui feront que je me souviendrai que tu me dois quelque chose, même si je ne pourrai savoir quoi. Et si tu ne me rends pas ce que tu me dois, je viendrai le chercher, et, à ce moment là, sache que peu importe ton rang dans la hiérarchie des Aetheri, je trouverai un moyen de te nuire autant que je peux. Quant à ce que tu essayais de me dire tout à l'heure, ne t'inquiètes pas, j'ai compris. Si je veux en finir avec la descendance de Kazuki qui a eu la bêtise de choisir la justice comme voie, je n'aurai cas convaincre son dernier fidèle de me rejoindre ce qui provoquera sa disparition pure et simple. Ne me crois pas plus bête que je ne suis car ce serait une véritable erreur. » « Ne t'inquiète pas ma chère, je sais ce dont tu es capable. Ah, au fait, l'enfant, c'est le fils de la reine des ondins au cas où tu te poserais la question... » « Je ne me la pose pas. Il fais ce qu'il veut. » « Bien sèches paroles pour quelqu'un d'aussi détaché que toi... ». Et le rire de William retentit dans le jardin qui disparut, laissant Mitsuko seule, devant la fontaine qui marquait l'entrée du temple.

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Mitsu
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Mitsu
Lun 17 Déc 2012, 01:01


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« La voix du petit peuple »


Alors que Mitsuko s'apprêtait à courir après la descendance de Kazuki, à peaufiner ses recherches à l'université de magie, et surtout à prendre connaissance de la vérité, elle sentit un étrange sentiment s'emparer d'elle et ses pas furent guider par une plus grande force, par une plus grande volonté. Elle savait que quelqu'un requérait sa venue, que quelqu'un souffrait d'un manque cruel de justice, mais bien plus encore, était tellement désespéré qu'il priait les dieux, des dieux dans lesquels il n'avait jamais cru. Femme? Homme? Elle n'en avait pas la moindre idée mais elle décida qu'il était de son devoir de se rendre sur place. Et ce fut bien plus qu'une décision, ce fut une obligation, une force étrange agrippant son esprit. Oui, elle devait rencontrer cette personne. Ses pas la menèrent vers un village niché au creux de la forêt aux milles clochettes, un village assez grand mais pas assez pour qu'elle puisse passer inaperçu. La jeune femme sourit, marchant longuement le long des rues faites de pierres, des rues autour desquelles se trouvaient des massifs de fleurs et des arbres semblant obéir aux volontés des habitants. Les maisons étaient faites de bois et certaines d'entre elles trouvaient même leur place au creux de troncs d'arbres vieux de plusieurs siècles. Ici, tout semblait calme et Mitsuko finit par s'asseoir sur un muret, s'adonnant à une occupation qu'elle avait depuis longtemps abandonné, ou du moins, dans ses formes. Là, sur son perchoir haut d'un mètre environ, elle scrutait les individus qui passaient là. Ils étaient tous différents, appartenant à plusieurs peuples mais n'en formant qu'un. En réalité, il s'agissait probablement d'une communauté, des êtres s'étant réunis dans un même objectif.

Les yeux de la déesse se posèrent vers un couple d'elfes qui avançaient, les deux semblant terriblement excités, comme si une grande nouvelle leur avait été annoncée. Bien entendu, la jeune femme pensa tout de suite à un heureux événement, un enfant sans doute, mais elle se rendit vite compte qu'ils n'étaient pas les seuls à sembler réjouis. Non, c'était quelque chose de bien plus important, quelque chose qui affectait la communauté entière mais qu'elle ne pourrait sans doute pas deviner sans leur demander. Quoi qu'il en soit, ces personnes n'étaient aucunement maléfiques, au contraire, elles semblaient appartenir à des races que l'on jugeait pacifiques : des elfes, des fées, des anges.. C'était assez étrange en réalité bien que Mitsuko sache très bien que ce genre de groupes existait. Elle n'eut d'ailleurs pas à faire le premier pas qu'un petit homme lui demanda alors :

« Excusez moi mamzelle mais pouvez vous me dire ce que vous faites dans notre village? Êtes vous une invitée de la future reine? »

Mitsuko ouvrit de grands yeux devant l'homme. Elle n'avait jamais vu de nain de sa vie et cette expérience la réjouissait déjà. Il est vrai que certaines peuplades étaient en voie d'extinction sur les terres du Yin et du Yang et n'avaient pas assez de puissances magiques pour se faire représenter ou même prendre au sérieux. Elle était même convaincue que certaines races demeuraient encore cachées, vivant à l'insu de tous. Ainsi donc on couronnait une reine? C'était assez étrange car si tel avait été le cas, ce nain aurait très certainement su si oui ou non elle était une amie de cette femme. Après tout, les connaissances de la reine devaient être des figures publiques non? A moins que l'évènement ne soit pas seulement un couronnement mais plus un mariage? Se rendant compte qu'elle mettait un certain temps à répondre, elle finit par sourire :

« Oh excusez moi, votre village est tellement magnifique que j'en suis restée sans voix. Oui, bien entendu, je suis l'une de ses plus proches amies. Je suis enchantée de vous rencontrer. »

Baissant doucement la tête en signe de respect et de révérence, la jeune femme attendit que le nain fasse de même. Visiblement, cette communauté ne sortait jamais de la forêt aux milles clochettes car il parut totalement perdu vis à vis de son geste, l'imitant maladroitement par la suite. Elle ne rit pas, par respect, et puis, cet homme de petite taille lui paraissait d'excellente compagnie. Lui souriant, il lui fit signe de le suivre, commençant à lui parler :

« Et encore, vous n'avez rien vu du village pour le moment car, comme vous devez le savoir, il y a une partie cachée. Beaucoup d'anges, d'elfes, de fées et de nains vivent ici, des races qui ont choisis de soutenir une cause bien plus grande en se détournant de la royauté de leur propre peuple pour protéger cette cause. Nous ne sommes pas nombreux à habiter dans le village de la surface, une dizaine tout au plus, le vrai village dont votre amie va devenir la reine en épousant le roi en place. Bien entendu, ce peuple n'est pas reconnu des races de la surface, bien trop petit pour se faire entendre. »

Plus le nain parlait, plus Mitsuko comprenait la situation. Au moins, elle était fixée sur le mariage mais le reste demeurait plutôt flou. De quel peuple parlait-il? Visiblement, elle allait le savoir bientôt car il lui tendit un verre dans lequel se trouvait un liquide rosé, la guidant vers un arbre. Une fois qu'il l'eut bu, il disparut et la déesse ne tarda pas à l'imiter, goûtant à la délicieuse liqueur. Ce ne fut qu'après ce geste qu'elle comprit : le nain et elle étaient désormais de la taille d'un pouce et le village tout comme les arbres paraissaient gigantesques à présent. Regardant autour d'elle, elle prit conscience que les vraies festivités avaient lieu dans « le petit monde ». Oui, autour d'elle des individus se déplaçaient, portant des couronnes de fleurs, de quoi boire, de quoi manger. Une pensée lui traversa l'esprit : en avait-elle écrasé un en venant? Il ne valait mieux pas y penser et elle n'eut pas réellement le temps car le nain la guida vers l'intérieur du tronc d'arbre, une large entrée s'imposant à eux. Et ce dont elle fut témoin était inimaginable car à l'intérieur de l'arbre une véritable ville était établie, en hauteur, en profondeur, partout. Il y avait des rues, des mécanismes pour se rendre vers les sommets de l'arbre, d'autres pour descendre vers les racines. Des petits chariots circulaient sur des lianes tendues, amenant les êtres où ils le souhaitaient. Et, partout, les petites personnes bougeaient, s'aidant pour organiser le mariage qui allait avoir lieu d'ici peu.

« Venez, je vais vous emmener auprès de votre amie, elle sera sans doute contente de vous voir lors du jour le plus merveilleux de sa vie! »

Oui, elle allait être contente de voir Mitsuko, son amie si chère. La jeune femme sourit, amusée par la tournure que prenait la situation. Elle ne pouvait raisonnablement poser la question sur l'origine de ce peuple au nain, cela la démasquerait bien vite, mais peut-être pourrait-elle la destiner à la future reine, si celle-ci daignait la recevoir. Et sur ce point, la jeune femme avait un très bon pressentiment, après tout, peut-être était-ce cette dernière qui avait prié pour la justice?

Elle suivit le nain qui l'entraina dans la ville miniature. Et, alors qu'ils montaient dans un chariot, elle aperçut le magnifique château qui se trouvait dans les hauteurs. C'était réellement fascinant. Arrivés à celui-ci, l'homme continua de lui montrer le chemin jusqu'à ce qu'ils parviennent à une porte magnifique, sans doute en or. Là, il sourit puis lui dit : « Je vous laisse lui faire la surprise! J'ai beaucoup à faire encore avant la cérémonie et je ne voudrai pas vous mettre mal à l'aise lors de vos retrouvailles. ». Faisant le petit signe de tête qu'il avait appris à faire quelques minutes plus tôt, il laissa Mitsuko là. La jeune femme frappa donc à la porte, attendant qu'on la somme d'entrer. Là, elle découvrit une jeune fille à la longue chevelure dorée, dos à elle, assise devant un miroir en sous-vêtements. Refermant soigneusement la porte derrière elle, il ne fallut que très peu de temps à la déesse pour se rendre compte que les yeux rougis qui se reflétaient dans la glace montraient un signe évident de tristesse. « Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger dans un moment pareil. Avez vous peur du mariage? ». La question pouvait paraître idiote et la jeune femme fit signe que non de la tête. Il y avait autre chose. Celle-ci attendit un instant avant de lui demander : « Êtes vous là pour m'aider à enfiler ma robe? »

Mentir ou dire la vérité? « Non, en réalité j'ai entendu votre appel. Vous ne semblez pas vouloir ce mariage, vous semblez plutôt désespérée, je me trompe? ». Mitsuko voulait tenter le tout pour le tout, essayer de la persuader de lui parler et après un petit regard hésitant, la jeune fille demanda : « Êtes vous une bonne fée? » « Non, rien de tel, mais je peux peut-être vous aider... ». L'échange se faisait sur le ton de la confidence et, finalement, la future reine se détourna de son miroir pour faire face à celle qui représentait peut-être son dernier espoir. Elle finit alors par vider son sac :

« Ecoutez, ce n'est pas que je ne désire pas ce mariage, bien que je n'aime pas mon futur époux. Néanmoins, le père de celui-ci est convaincu qu'en réunissant nos deux communautés de lumias, nous deviendrons plus nombreux et que cela suffira à nous faire connaître dans le monde. Mais je ne suis pas d'accord, nous vivons dans un arbre, un arbre dans un village qui se trouve au beau milieu d'une immense forêt. Ce n'est pas en restant vivre ici que nous serons reconnus par le peuple de ces terres. Personne ne nous connait, nous sommes un peuple tellement petit que les individus ne nous voient pas la plupart du temps, même quand nous haussons la voix, et, contrairement aux fées, nous ne sommes pas doués de la capacité de grandir. Nous sommes faibles, notre magie ayant disparu avec le temps, au fur et à mesure que les enfants cessaient de croire en nous. Je n'ai jamais connu l'époque où nous avions de la magie mais les légendes racontent que nous étions un peuple qui donnait du bonheur aux enfants, qui les aidaient à croire aux contes de ce monde. Nous pouvions prendre diverses apparences, nous apparaissions la nuit pour les consoler lorsqu'ils faisaient un cauchemar. Les enfants des familles bénéfiques recevaient même un membre de notre race à leur naissance pour que leur vie soit emplie de bonheur. Mais aujourd'hui, nous ne sommes plus rien, qu'une bande de petits êtres ignorés de tous et tout ceci à cause d'un génie maléfique qui ne supportait pas la joie que nous procurions. »

Mitsuko ne disait rien, laissant la jeune femme s'exprimer. Elle n'avait jamais entendu parlé d'un tel peuple et leur situation l'intéressait grandement. Depuis combien de siècles les lumias avaient disparu de l'esprit des individus? Avait-elle seulement un jour lu un récit sur ces derniers? L'écoutant patiemment, elle lui souriait, comme pour l'encourager.

« Seulement, je pense que c'est aussi de la faute de mon peuple si, aujourd'hui, nous nous retrouvons dans une situation chaotique. Auparavant, nous étions éternels, la joie que nous procurions étant notre source de vie. A présent, nous mourrons de plus en plus jeunes et certains d'entre nous sont même atteints de maladie! Le peuple croit qu'en unissant nos communautés, les choses changeront! Mais c'est totalement faux, rien ne changera tant que nous ne seront pas reconnus comme par le passé sur les terres du Yin et du Yang. Et je ne veux pas me marier et rester ici, je veux sortir, montrer aux individus que nous existons, aller voir les enfants pour leur redonner espoir, pour voir dans leurs yeux briller la magie comme autrefois. Notre situation actuelle n'est qu'une injustice, une injustice créée de toute pièce par ce génie jaloux! »

Mitsuko l'écoutait toujours et lorsqu'elle eut finis, elle lui souffla alors :

« Je vais vous aider, ne vous inquiétez pas car mon rôle est justement de réparer les injustices. Néanmoins, ce n'est pas en refusant ce mariage que vous aiderez votre peuple, acceptez le, montrez que vous êtes fière de représenter votre race mais soyez ferme également. Vous allez acquérir le statut de reine en ce jour et en tant que reine, vous devrez faire ce qui est bon pour votre peuple. Le roi pense que vous devriez rester vivre ici caché, hé bien qu'il y reste pour assurer le bien de votre communauté, et vous, venez le représenter à la surface. Une jeune fille aussi belle que vous fera une ambassadrice de choix et je vous aiderai à porter la voix du petit peuple Lumia. »

Le marché fut entendu, à présent, il ne restait plus qu'à l'annoncer au peuple. Bien entendu, cette jeune fille devint la fidèle de Mitsuko qui se révéla à elle en tant que déesse, celle-ci contribuant à construire petit à petit l'édifice de la puissance de la jeune femme. Néanmoins, plus l'aether y pensait, plus elle trouvait que, finalement, celle qui donnait le plus aux êtres qu'elle croisait, c'était elle, et elle aimait le faire.


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Mitsu
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Mitsu
Dim 23 Déc 2012, 19:42

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« L'écho de tes craintes doucement j'annihilerai pour laisser place à celui de tes espoirs. »

L'heure de la cérémonie approchait et Mitsuko était partie rejoindre les invités. Cela l'étonnait de voir tous ces êtres réunis, de grands sourires éclairant leurs visages. Elle sentait l'espoir, l'espoir de ces individus, un espoir de renouveau, un espoir qui prenait sa source dans l'union de leurs communauté. Et, leurs yeux brillaient tellement que la jeune femme en fut émue. Oh, elle n'avait jamais rien ressenti quant à l'amour, quant aux désirs que se portaient les individus, des rêves fous, des rêves aveugles. Mais ce qui l'avait toujours fasciné, ce qui l'avait toujours ému, c'était de voir des individus réunis pour une même cause, une cause en laquelle ils croyaient tellement qu'ils étaient prêt à tout pour l'obtenir. Auparavant assis sur des petits bancs de bois, tous se levèrent lorsqu'un musicien souffla dans une drôle de trompette. C'était amusant car les hommes et les femmes étaient séparés en deux et lorsque ces messieurs commencèrent leur chant d'une voix grave, vibrante, elle comprit pourquoi. Le chant, c'était un chant d'espoir, un chant qui provoqua chez elle un trop plein d'émotion. Elle détestait cela mais, à ce moment précis, elle laissa ses yeux s'humidifier, profitant de l'instant, profitant qu'aucun de ces êtres ne la connaissent. Qu'aurait été sa vie si elle ne s'était pas interdit de ressentir, si elle n'avait pas eu de cesse de trafiquer ce que son cœur lui chuchotait? Les voix graves montaient crescendo et au moment le plus fort, les voix féminines vinrent embrasser le chant, donnant un effet magnifique. Les arts semblaient n'avoir aucun secret pour ce peuple, et plus que cela, ils étaient ambassadeurs de l'espoir, de la joie, du réconfort. Peut-être ne seraient-ils jamais reconnus comme l'une des grandes races de ce monde, peut-être resteraient-il dans une demi clarté mais elle avait envi de réussir l'objectif qu'elle s'était imposée. Elle ferait tout pour aider ce peuple à reprendre la place qu'il occupait auparavant, avant d'être oublié. Malheureusement, Mitsuko ne connaissait aucun génie digne de ce nom et elle devrait se débrouiller seule afin de retrouver l'être responsable mais, elle le promettait, même si c'était le Mârid en personne, elle lui ferait regretter son geste.

« La mariée, Lily Galabrielle Rosae Eneware. »

La déesse sourit, c'était un nom digne d'une reine. Elle faisait bien pâle figure à côté, surtout lorsque l'on savait que toutes les femmes de sa lignée portaient exactement le même prénom et qu'il était compliqué de savoir de qui on parlait lorsqu'on désignait « Mitsuko ». D'ailleurs, elle se demandait ce qu'était devenue sa mère et peut-être était-ce le bon moment pour revenir sur les traces de son passé. Après tout, si elle était connue de plusieurs personnes, ses parents demeuraient des mirages, des inconnus. Mais elle devait d'abord rechercher la descendance de Kazuki, c'était le plus important, ce qui l'avait poussé à entamer ce long voyage. Son regard se tourna vers sa fidèle, habillée en rose pâle, des fleurs entourant son corps ici et là en guise de bijoux. Elle était magnifique mais n'était-ce pas, après tout, le propre de chaque mariée? Elle s'avança, un petit sourire sur les lèvres. Il ne faisait aucun doute que ce mariage était une belle farce, mais il y en avait tellement ainsi que rien n'était étonnant. Le jeu politique le voulait et lorsque Mitsuko avait étudié en détail l'histoire des peuples de ce monde, elle s'était bien souvent rendue compte que les rois et reines se mariaient avec d'autres rois et reines surtout pour unir leurs races et être plus forts face aux autres. C'était juste ingénieux. Bien entendu, ici, il s'agissait de deux communautés mais l'idée était la même au final. Quoi qu'il en soit, jamais elle ne se marierait.

Lorsque la jeune fille eut rejoint son mari, les Lumias mirent leur paume de main devant leur bouche et soufflèrent dedans. Une pluie dorée apparut alors dans l'air, une pluie qui, une fois qu'elle s'abattait en douceur sur la peau, la faisait étinceler de mille feu, lui donnant une couleur halée. Et, la déesse assista à un spectacle qu'elle n'avait jamais vu auparavant car, dès que la substance magique toucha le sol,tout devint doré, comme s'il s'agissait d'or pur. Était-ce réellement le cas? Si oui, elle comprenait alors pourquoi des créatures avaient voulu les évincer. Ces petits êtres semblaient pouvoir apporter la chance, apporter l'espoir, et les génies, eux, avaient dû en pâtir. Comment espérer qu'une personne souhaite devenir riche si des petits êtres avaient la capacité de changer les objets en or et le faisaient gratuitement? Mitsuko savait que leur puissance magique était au plus mal, mais s'ils étaient encore capable de faire cela, de quoi avaient-ils été capable par le passé?

L'union fut prononcée, la vigne qui servait à magnifier le poignet de Lily s'enroulant autour de celui de son époux pour se détacher au milieu et créer deux bracelets qui étaient à présent scellés à tout jamais dans la chair des deux êtres. Mitsuko savait que c'était le moment, le moment pour la jeune fille de prendre son destin en main. Nous vivions tous ce moment, celui où l'on décidait qu'il était temps, temps d'être honnête avec nous même, de regarder la vérité en face, de l'avouer et de prendre la décision qui serait l'écho de nos désirs. Alors, la lumia se tourna vers son peuple, levant sa main doucement pour capter l'attention déjà existante d'une manière supérieure. Les yeux de la jeune fille trouvèrent ceux de la déesse, y puisant la force nécessaire pour aller à l'encontre de la volonté de celui qui serait à présent son époux. Ses lèvres s'ouvrirent et elle commença d'un ton ferme mais plein de bonnes volontés :

« Peuple Lumia, je suis heureuse aujourd'hui de vous représenter à la tête de notre nouvelle communauté, bien plus grande et bien plus forte grâce à cette union. ». Mitsuko observait les visages de ces petits êtres, captant leurs expressions. Ils n'allaient pas être déçus mais elle se demandait surtout comment ils allaient prendre la nouvelle. « Néanmoins, j'ai décidé de m'engager bien plus pour notre peuple, bien plus que ce mariage. Nous avons été condamnés il y a fort longtemps à cause de l'un des notre, celui-ci se faisant berner par un génie maléfique jaloux de notre magie. Depuis ce moment, notre mode de vie a changé, nous avons été obligés de nous trouver des abris, nous avons vécu dans des arbres et nous y vivons toujours. Cependant, plus le temps passe et plus notre magie disparaît. Combien de temps vous faudra-t-il pour pouvoir utiliser de nouveau vos dons après cette pluie dorée? Longtemps, parce que la source de notre puissance vient de l'émerveillement des enfants, de l'émerveillement des adultes qui croient en nous, leurs yeux continuant de pétiller encore et encore à notre contact, à notre pensée. Mais, à présent, de par notre choix de vie, terrés ici, nous sommes condamnés à mourir. Nous étions éternels et, maintenant, notre espérance de vie est de moins en moins grande. ».

Le silence complet régnait dans la pièce mais Mitsuko sentait cette énergie qui émanait de la reine des Lumias, une reine qui avait un charisme tel qu'elle en effaçait la présence de son époux. Seulement, la déesse savait bien que cette prestance existait à petite échelle et que si elle sortait d'ici, aucun chef de race ne ferait attention à elle. Néanmoins, la jeune femme se laissa porter par le discours, fixant cette reine inconnue, convaincue que si elle gardait ce cap, elle pourrait accomplir de grandes choses pour son peuple.

« Je ne veux pas être la reine d'un peuple qui se meurt un peu plus chaque jour. Nous ne pouvons rien faire en restant ici. Nous n'avons pas à avoir peur de ce génie car la peur est ce qui nous tue petit à petit. Nous devons lever la tête et prouver au monde que nous existons toujours, réécrire les textes qui ont été depuis trop longtemps effacés sur notre race. Je ne veux pas être une reine qui laisse son peuple mourir mais bien une reine qui améliorera ses conditions de vie. Je suis certaine qu'il existe d'autres communauté de Lumias quelque part dans ce monde, je suis certaine que des peuples accepteront de nous ouvrir leurs cœurs. »

En réalité, la déesse en avait parlé avec elle plus tôt, et le peuple qu'elle imaginait parfaitement dans ce rôle était celui des humains. Violette accepterait de les accueillir dans la cité qu'elle projetait de construire, elle accepterait de renouer avec les traditions, comme celle de lier un Lumia aux enfants humains, peut-être même qu'elle proposerait à l'un d'eux de devenir le sien car, après tout, ce n'était qu'une fillette. Bien entendu, rien n'était fait, elle n'était même pas encore reine, mais Mitsuko allait l'aider à le devenir. Ainsi, ces deux peuples pourraient se fondre, ils pourraient coopérer, devenir plus forts, s'aider.

« Quoi qu'il en soit, je ne souhaite pas vous abandonner, je ne cherche qu'à faire ce qu'il y a de mieux pour vous tous, afin que nous ne disparaissions pas de ces terres, mais je partirai de cet endroit d'ici quelques jours pour affronter le monde. Mon époux restera ici pour veiller sur vous tous mais je sens que mon destin est ailleurs, je sens que le monde extérieur m'appelle afin de réaliser ce que j'ai l'espoir de réussir à accomplir. Je ne vous demande rien, aucun de vous n'est obligé de m'accompagner, restez ici, mais moi, j'ai fait mon choix. »

Des murmures se firent entendre dans la foule alors que Lily posait ses yeux sur son époux avec un fin sourire sur le visage. Il ne disait rien mais Mitsuko ne se doutait pas qu'ils discuteraient longuement par la suite. Tout ceci était une réelle organisation et si la déesse sentait que beaucoup étaient traumatisés à l'idée de sortir, certains semblaient espérer beaucoup des paroles de leur reine. Oui, c'était ces derniers qui intéressaient l'aether car elle était sûre que dans le lot, plusieurs suivraient Lily, la soutiendraient et l'épauleraient. Une reine n'était une reine que si son peuple croyait en elle et, finalement, les dieux n'étaient pas les seuls à avoir besoin de fidélité.

Finalement, la déesse resta quelques jours dans la cité cachée des Lumias, discutant longuement avec celle qui avait réussi à soulever les foules. Bien entendu, après son discours, la foule s'était surtout soulevée pour exposer son avis, certaines étant contre, d'autres pour, quelques bagarres éclatant. Cela avait fait rire Mitsuko de voir ces petits êtres s'attaquer à coup de poussière dorée, la joie semblant atteindre le touché qui se mettait à rire, incapable de donner plus longtemps son avis. Mais, en réalité, ce qu'elle avait aimé ressentir, c'était les émotions. Elle prenait conscience que si elle n'avait pas contrôlé ses sentiments pendant tout ce temps, elle aurait été une femme très émotive, sensible et elle ne serait sans doute guère arrivée où elle était à présent, trop d'individus s'empressant de la briser. Elle avait bien fait car, à présent, elle savait qu'elle aurait toujours le dessus, que sa puissance augmenterait encore et encore, un peu plus chaque jour. Elle avait convenu avec Lily de ne rien avouer à son peuple quant à sa protection afin de ne pas lui donner de faux espoirs car, oui, à ce moment là, sa puissance n'était pas assez importante pour tous les protéger.

Le dernier soir, une fête fut organisée et la jeune femme s'exila, restant dans la chambre qui avait été préparée pour elle au palais. Elle avait tellement de choses à apprendre, de choses à connaître. Sa magie revenait petit à petit mais pas assez rapidement pour elle. Elle n'avait jamais eu aussi envi de s'envoler dans les cieux, de se transformer en étoile, de jouer avec l'eau, marchant sur l'océan, faisant s'élever les vagues encore et toujours plus haut. Oh elle avait envi de sentir le feu sur sa peau, elle avait envi de devenir dragon, herbe, air, elle avait envi de sentir les éléments en son corps, elle avait envi de ressentir le lien entre chaque chose, elle avait envi de ressentir le monde entier. Cependant, elle sentait un vide dans son cœur, comme une vague de mélancolie, comme si les rayons de la lune lui manquaient.

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Mitsu
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Dim 31 Mar 2013, 01:23

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« Lorsque je connaîtrai ton âme, je peindrais tes yeux »

Après son passage dans le petit monde secret des Lumias, Mitsuko avait décidé de rentrer au manoir afin d'y déposer Lily qui fit connaissance avec un Seth quelque peu surpris. Néanmoins, en parfait majordome, il accueillit l'invité comme il se devait et entreprit même de lui fabriquer de quoi vivre décemment, le tout en miniature. Cela dit, pour quelqu'un d'aussi minutieux qu'il l'était, le travail de précision n'était qu'une formalité. Il avait le temps de le faire de toute façon et il prenait un point d'honneur à accomplir son métier comme il se devait : à la perfection. La déesse ne resta cependant pas longtemps, bien trop occupée par l'enquête qu'elle était en train de mener. Elle y avait sacrifié Naram, elle le savait, mais elle était certaine que William ne jouerait pas trop longtemps avec elle, très loin de se douter des réelles intentions de ce dernier. Mais certains mystères devaient être résolus et c'est avec cette unique pensée qu'elle partit pour l'université de magie. Elle trouva d'ailleurs dans cette occasion celle de penser qu'à présent qu'elle était immortelle, la folie qui menaçait les êtres de ce monde ne pourrait entacher son esprit. Parfois, elle se questionnait sur l'ordre des choses, bien plus qu'auparavant. Par exemple, est ce que le fait que ce lieu soit un piège pour la raison ne cacherait pas autre chose, quelque chose que les dieux avaient envi de cacher aux mortels? Après tout, l'on pouvait donner aux choses mille explications, tout comme chaque race comportait son lot de légendes quant à sa création. Peut-être que la vérité était cachée aux mortels, que l'on cherchait à flouter les pistes? En réalité, elle n'en avait aucune idée mais elle s'était fait la promesse de le découvrir. Elle sourit, pensant à ce qu'avait dit William. Alors comme ça, les esprits du temple attendaient qu'elle revienne afin d'évoluer au sein de la voie de la tortue? C'était risible puisqu'elle n'en avait plus réellement besoin à présent. Néanmoins, elle savait déjà ce qu'elle ferait lorsqu'elle atteindrait le niveau ultime, celui de Sympan. Ce jour là, elle demanderait à n'être qu'une demi déesse. Le temps s'écoulait, elle était déjà vieille mais son corps était restée le même, arrêtant sa course. Elle voulait voir ce qu'elle deviendrait en vieillissant. Bien sûr, elle ne prenait pas grands risques en choisissant cette option, chaque passage dans le monde qui serait le sien lui redonnant toute sa vigueur, la faisant redevenir jeune. Ce serait un éternel recommencement en réalité et elle se demandait si elle aurait ne serait-ce que le temps de vieillir de quelques années à l'extérieur si elle se rendait souvent dans ce monde qui ne serait guère créé avant un petit moment. Et puis, si elle se faisait tuer à l'extérieur, elle serait condamnée à rester dans cet univers créé par elle. C'était sans doute dangereux car elle ne pourrait plus répondre à l'appel des fidèles mais... oui, elle prendrait le risque.

Marchant dans les couloirs de l'université, elle entendit une voix s'élever, celle d'un homme qui la fixait depuis quelques temps. Elle avait senti sa présence, bien entendu, mais elle avait fait mine de l'ignorer, se disant que s'il était ici depuis longtemps, la folie avait déjà dû le gagner. « Vous marchez mais vous ne savez pas où vous allez! ». Était-ce une question? Non, il semblait réellement avoir lu en elle. A moins que cela se voit sur son visage. Elle finit par lui répondre, diplomate. « Sans doute, mais j'ai tout mon temps, voyez-vous. ». « Oh le temps est une chose bien mystérieuse! J'aime le voir passer, le voir reculer. Seulement, vous avez raison, il n'a aucune emprise sur vous. Cela dit, entre passer dix ans à chercher un passage secret et le trouver en cinq minutes, je suppose que vous préférez la deuxième option? ». Si la question lui avait paru stupide, elle y réfléchit un instant, finissant par répondre. « Eh bien, tout dépend. Les plaisirs trop vite consommés peuvent ne point être autant appréciés que ceux ayant pris du temps. Peut-être que si je trouve ce passage en cinq minute manquerai-je un tas de choses que j'aurai perçu en le cherchant durant dix années. ». « Han han... ». « Néanmoins, oui, pour l'affaire qui me concerne, je préfère trouver ce passage rapidement puisqu'il n'est guère la finalité de mon parcours. ». « Et que voulez-vous donc y trouver derrière? Une réponse? ». « Je suppose. ». Il parut songeur. « Vous n'y trouverez pas grand chose en fait sur le sujet qui vous intéresse mais beaucoup sur un autre sujet. Mais si vous voulez, je peux vous y conduire. ». « Vous sauriez? ». « Je sais tout moi ma chère demoiselle, puisque l'on ne peut pas encore vous appeler madame. ». « Je crains que cela relève de la fiction. ». Il rit mais n'ajouta pas un mot de plus. Après tout, il n'allait pas lui gâcher la surprise. Qui vivra verra n'est ce pas. Il lui fit donc un petit geste de la main, l'invitant à le suivre. Sur le chemin, elle ne dit rien, regardant les longs couloirs de l'université, des couloirs qui semblaient en réalité n'avoir ni début ni fin. Un véritable dédale. Peut-être que le lieu lui-même s'était modifié avec le temps, avait muté? Elle avait d'ailleurs lu une histoire portant sur une maison qui avait acquis une âme et un esprit propre, éjectant chaque personne essayant de vivre en son sein. Elle ne savait pas si cela était véridique mais la magie réservait parfois quelques surprises.

« Vous êtes amusante, vous le savez? ». Sortant de ses pensées, Mitsuko tourna son regard vers cet homme qui l'observait toujours, comme s'il méconnaissait certaines règles qui voulaient qu'un homme ne fixe jamais une femme aussi longtemps. Il semblait ne pas être concerné par ce genre de choses. « Je vous demande pardon? ». « Lorsque vous songez, vous en devenez bien plus attirante. En fait, c'est très drôle. ». Elle faillit répéter sa question mais il s'expliqua. « Vous savez, je vous connais bien, même si je n'ai pas le droit de vous expliquer comment. Quoi qu'il en soit, certaines femmes surjouent, se donnent des manières. Vous êtes un peu de ce genre là, enfin, étiez plus exactement. Déjà parce que l'esprit de votre ancêtre vous hantait, ensuite parce que vous ne cessiez de contrôler vos sentiments. Cependant, lorsque vous vous perdez dans vos pensées, votre beauté naturelle ressort. Je ne vous dis pas que vous êtes différente, à mon sens vous êtes toujours très élégante, mais quand vous songez, vous ressemblez étrangement à une enfant. Vous en devenez attachante. ». Elle finit par rire. « Eh bien, je suppose que vous passez trop de temps dans cette université. ». Il rit à son tour. « Oui, ça doit être ça! ». Il déplaça alors un tableau, seul geste qui eut pour conséquence d'ouvrir un passage dans le mur. « Bienvenue dans la maison de Sindis mademoiselle. ». La jeune femme entra par la petite trappe, se retrouvant dans une maison qui, étrangement, baignait dans la clarté, comme si les rayons du soleil passaient par la fenêtre. La première chose qui frappa Mitsuko fut cette délicieuse odeur, comme si quelqu'un était en train de cuisiner. La deuxième fut simplement que tout semblait impeccable, comme si quelqu'un venait de faire le ménage. « Attendez... ne me dîtes pas que... ». « Oh si. ». N'en croyant pas ses oreilles, elle devait le voir pour le croire. Se frayant un chemin parmi les pièces jusqu'à l'odeur, elle entra dans une cuisine. Il y avait un homme, de dos, blond, semblant tout ce qu'il y avait de plus humain. Pourtant, il ne l'était pas et elle devait se trouver devant le plus vieux réprouvé encore vivant de ces terres : Sindis en personne. Elle était certaine que même William l'ignorait. C'était impressionnant, bien que Naram soit plus vieux que lui. « Arrêtez donc de penser à ce génie. ». Il s'était retourné, un air rieur ancré sur le visage. Il était d'une beauté à couper le souffle et elle en resta abasourdie, incapable de dire quoi que ce soit. Il sourit. « Reprenez vous, vous bavez légèrement. ». Il rit à sa plaisanterie, ce qui eut pour effet de réveiller l'aether. « C'est amusant, bien que ma mère ait été un modèle de pureté, outre sa petite aventure avec mon père, j'ai hérité de ma tant un bon nombre de pouvoirs, comme ceux attirant toutes les femmes comme des mouches. Je suis cependant flatté que cela marche sur vous, bien que quelque peu déplacé si vous voulez mon avis. Entre personnes de la même famille. Enfin, ne vous inquiétez pas, je vous sais une femme difficile et vous devez avoir bien plus de principes que moi. ». « Il est vrai que les réprouvés sont mi-anges mi-démons... allons, il semble que vous vous plaisez dans la gourmandise, pourquoi donc ne pas choisir la voie opposée à la luxure. ». Il fit un geste qui fit bouger l'une des chaises de la table qui se trouvait là, en bois, d'une bonne qualité. « Asseyez vous donc. ». Il fit voleter une assiette et une part du gâteau au chocolat qui se trouvait là vint se placer dedans, en face de la jeune femme. « Pour répondre à votre question, j'ai déjà tout essayer, les pêchers, les vertus, les entre deux. Finalement, je préfère faire selon mon humeur, surtout que je ne suis pas un bon réprouvé, mon père étant en réalité un ange déchu. ». « Ah? ». Elle était étonnée. « Oui, mais cela n'est guère possible de nos jours. Enfin, je vous raconterai bien mon histoire mais, outre le fait que vous finissiez ce délicieux gâteau que j'ai préparé pour vous avec amour, j'aimerai y rajouter une autre condition. ». « Laquelle est-ce? ». Décidément, tous les hommes qu'elle rencontrait posaient des conditions, à croire que les affaires n'avaient aucune limite, même entre personnes de la même famille. Il la fixa, la détaillant. « J'aimerai beaucoup vous peindre. ». « Pardon? ». « Oui, vivant ici, j'ai eu largement le temps de m'exercer à différentes matières et je dois dire que la peinture est l'une de mes plus grandes passions, même si je ne reproduis pas le modèle exact. Enfin, si, mais j'ai un oeil bien précis sur les personnes qui m'entourent, je vois leurs désirs, je vois leur être. Mais acceptez, vous n'avez rien à perdre. Je dupliquerai cela dit la toile afin de la rajouter à ma collection. ». Il précisa alors : « Oui, chaque fois que quelqu'un se rend chez moi, je m'amuse à peindre son portrait. J'ai une galerie impressionnante mais nous aurons tout le temps de la découvrir ensembles. Vous savez, il y a tellement de visages et je suis tellement vieux que le terme découverte me va également à merveille. Allons, placez vous à côté de ces fleurs. ». « Qui a dit que j'acceptais? ». « Oh cela va de soi. Vous êtes trop curieuse pour refuser quoi que ce soit. N'avez vous pas vendu vos souvenirs quelques jours plus tôt afin de connaître le fin mot de toute cette histoire? ». Il avait raison, elle devait l'admettre. « Surtout que vous aimez cet homme n'est ce pas? Il hante vos pensées comme, prochainement, le goût de ce gâteau au chocolat, réellement exquis. Cela dit, il est encore trop chaud pour que vous le dégustiez. Le temps que je vous peigne, il sera à la température idéale, croyez moi. Jamais vous ne l'oublierez. ». « Contrairement à lui. ». « Allons, vous n'aurez guère besoin de William pour briser son sort. Vous n'êtes peut-être que d'un faible niveau, mais vous êtes déjà bien plus puissante que lui l'était à niveau égal. Peut-être lui faites-vous peur finalement? ». « J'en doute. Il semble me tourner autour tout en répandant sa haine dans ses paroles mielleuses. ». « Qui ne vous tournerez pas autour après tout? ». « Allons, c'est indécent. Non seulement nous sommes de la même famille, mais en plus de cela, vous êtes si vieux. ». « Et Naram ne l'est-il pas lui aussi? Même plus vieux que moi. ». « C'est différent. ». « Oh non, ça ne l'est pas. Le seul problème c'est que vous êtes tous les deux trop... comment dire? Hum, non, je n'ai rien pour décrire cela mais quoi qu'il en soit, à force d'essayer de le surprendre, vous risquez de l'épuiser. ». « Lui? ». Elle ne voyait pas comment. « Il donnerait sa vie pour vous. ». « Tout comme il l'aurait donné pour elle. Mais arrêtons de parler de cet homme, je risque de froncer les sourcils lorsque vous me peindrez. ». Aussi, elle se releva, se plaçant près des fleurs. Le premier homme avait disparu mais elle ne s'interrogea pas sur sa position, tout comme elle ne se demandait pas pourquoi Sindis semblait connaître sa vie par cœur. L'observaient-ils tous à chaque instant, même lorsqu'elle se baignait nue dans les rivières? Elle rit à cette pensée. « Et vous? Donneriez vous votre vie pour lui? ». Son sourire disparut pour laisser place à une neutralité qui semblait inébranlable. « La question n'a pas à se poser. Un dieu ne peut de toute façon pas attenter à sa propre vie. ». « Êtes vous devenue Aether pour ne pas avoir à la donner? Ou pour le protéger? ». « C'est ridicule. ». Il rit. « Allons, ce ne sont que de simples questions. Et puis, après tout, le futur Mârid est assez puissant pour se débrouiller seul. Vivre aussi longtemps est un miracle, à croire qu'il est aussi immortel que vous l'êtes. Pensez-vous faire des enfants avec lui un jour? ». Oh non, cette fois s'en était trop. Les joues de Mitsuko s'empourprèrent comme celle d'une adolescente et elle baissa simplement les yeux. Elle se rappelait de ce rêve, de Jade, tout cela. Is... . « Remarquez, peut-il encore faire des enfants à son âge? ». « Non mais arrêtez, ça en devient réellement gênant! ». « Oh, c'est tellement amusant. Il y a quelques temps, vous seriez restée de marbre. Cela dit, ce sont les émotions qu'une femme ressent qui en fait toute sa beauté. ». Elle soupira, finissant par lui ordonner d'une voix autoritaire : « Peignez à présent! Je ne veux plus vous entendre! ». « Quel caractère de cochon que vous nous cachiez! ». Cela ne l'amusait pas, l'Aether semblait même bouder. « Et ne prenez pas cet air là. ». L'épreuve de la peinture fut un véritable combat, aussi bien pour le peintre que pour le modèle. Cependant, au bout d'une heure, elle put enfin se voir, quelque peu étonnée par le résultat. Il lui devrait une explication.

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Mitsu
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Mitsu
Ven 19 Avr 2013, 21:33

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« Le temps d'une bouchée. »

« Vous vous moquez de moi? C'est cela? ». Fixant la toile, la jeune femme fronça les sourcils, essayant de savoir ce qu'il était passé par la tête de Sindis. Pourtant, aussi calme que possible, celui-ci se contenta de sourire. « Asseyez-vous donc, le gâteau ne sera plus à point si vous trainez trop ma Dame. ». Elle soupira, comprenant qu'il ne servait sans doute à rien de parler avec cet homme. Lorsqu'il plongea de nouveau son regard dans le sien, elle sentit une chaleur insupportable l'envahir, son emprise sur elle étant si grande qu'elle ne pouvait faire autrement que de prendre du plaisir rien que dans la contemplation de son oncle d'un degré qu'elle ignorait. Il était si vieux. Elle s'assit, finissant par lui demander. « Pourquoi n'êtes vous pas devenu Aether après toutes ces années d'existence? Je suis certaine que vous en avez pourtant l'étoffe... ». « Chut chut chut! Chaque chose en son temps. ». Il lui tendit alors de nouveau son assiette. « Goûtez-moi cette petite merveille. Je vous assure que beaucoup se damneraient pour ne serait-ce que croquer un bout de ce délice. ». Elle s'exécuta, ses sens s'éveillant d'eux-même dès que le fondant au chocolat atterrit sur sa langue. C'était exquis, tellement qu'elle en frissonna de plaisir. Elle avait toujours été gourmande à vrai dire, aimant goûter chaque plat, surtout ceux qu'elle ne connaissait pas, mais ce gâteau était de loin le plus exquis qu'elle n'avait jamais mangé. Fermant les yeux, elle prit son temps pour en apprécier le goût. « Vous êtes belle lorsque vous mangez. ». Elle lui aurait bien répondu quelque chose de cassant mais, à vrai dire, un homme qui faisait aussi bien les gâteaux au chocolat pouvait la contempler autant qu'il le voudrait, même s'il était de sa famille. Qu'il profite donc, parce que ses sens semblaient être perdus dans une sorte de paradis. Il sourit, fixant le petit sourire que la jeune femme avait sur les lèvres. En réalité, elle était belle tout court et Sindis regrettait juste qu'elle soit si instable au niveau des sentiments qu'elle pouvait éprouver. Cette femme disait qu'elle était incapable d'aimer mais ce n'était pas vrai, seulement, elle faisait en sorte de le devenir, effrayée par les sentiments réels qui pouvaient l'étreindre, faisant tout pour les faire disparaître, quitte à blesser cruellement autrui, à se blesser soi-même. Peut-être était-ce pour cette raison d'ailleurs qu'elle avait voulu oublier le génie, se cachant derrière l'excuse qu'elle était certaine que rien ne changerait durant le temps où il ne hanterait plus son esprit. Mais l'aimait-elle vraiment? Peut-être ne faisait-elle que se servir de lui pour ressentir l'amour, tout en étant certaine que jamais il ne l'emprisonnerait. Une sorte de déni, une utilisation de cet homme qui n'avait sans doute rien de bien glorieuse. Mais, elle ressentait bien quelque chose en sa compagnie, un amour certain, une sorte de pêcher intellectuel, une vibration charnelle qu'elle ne souhaitait pas consommer. Elle se noyait dans la beauté de leur monde et elle cherchait en lui quelque chose d'unique que personne d'autre ne pourrait lui offrir. Sindis se demanda où tout ceci finirait mais, une chose était certaine : il la hantait. « Vous savez, ceci est le portrait qui sera le votre d'ici quelques longues années. Vous êtes encore jeune dans le monde des Aetheri, mais je sais que vous voudrez retrouver un semblant d'humanité, vieillir et, peut-être mourir, bien que cela vous reste interdit. Si vous faites le choix de devenir demi dieu, vous vivrez comme une humaine sur ces terres mais si jamais vous y mourrez, vous serez condamnée à vous y réincarner tout en restant telle quelle dans l'univers que vous aurez créé. Malgré l'apparence, les dieux sont enchaînés dès qu'ils le deviennent. L'immortalité est un calvaire et c'est pour cela que j'ai choisi de rester ainsi : un simple réprouvé que le temps a sauvegardé. Alors, voilà comment je vous perçois une fois que le temps aura repris son emprise sur votre enveloppe charnelle : belle, même avec un physique semblant dix ou vingt années de plus. ». Elle avait ouvert les yeux, le regardant en amenant une autre bouchée du fondant à ses lèvres. « Bien. Cependant, comment savez-vous que je ferai ce choix? ». « Vous vous ennuierez. Le monde vous paraîtra trop simple, les connaissances qui seront les vôtres n'auront aucune saveur puisque vous n'aurez guère mis de temps à les découvrir. Vous êtes une femme qui aime les difficultés, la complexité et vous n'êtes en aucun cas de celles qui aiment tout avoir sur un plateau d'argent. Vous aimez la beauté aussi mais celle-ci vous paraîtra fade une fois que vous serez Sympan. De plus, je pressens que les sacrifices que vous êtes prête à faire pour vos fidèles vous lasseront bien un jour. ». « Vous ne savez pas ce qu'un dieu ressent pour ses fidèles alors il me semble inutile d'écouter vos paroles à ce sujet. ». Il sourit. « C'est vrai, mais je connais un Aether qui ne vit actuellement que pour un seul fidèle, un seul, qui le maintient en vie. Cela lui suffit. Et vous, que préférez-vous? Continuer à être sous les feux de la rampe ou commencer une vie calme et paisible où votre monde ne se composera que de quelques personnes? ». « C'est ridicule, j'ai toujours eu ma place dans les hautes sphères de la société et je ne me vois certainement pas vivre comme une femme de la campagne à élever ses chèvres et ses moutons en compagnie d'un gentil mari et de deux enfants. ». Il rit. « Mon idée était sans doute moins extrémiste. Cependant, je ne suis guère d'accord avec vous sur ces hautes sphères. En tant qu'impératrice de la nuit, vous avez fait en sorte de rester dans l'ombre du précédent souverain. Seuls les vampires de haut rang savaient. Quant à votre règne en tant qu'esprit de la mort, il s'est aussi fait dans le plus grand secret. Vous voyez, je pense que vous aimez contrôler le monde mais que vous n'aimez pas être reconnue. ». « Cette discussion tourne en rond et, l'un dans l'autre, cela revient à la même chose. Rester dans l'ombre permet simplement de sauvegarder un minimum de vie privée. ». « Mais pourquoi donc, vous qui n'en avez jamais eu? Un homme dans votre vie? Voyons, Mitsuko, tous ceux qui se sont tentés au poste ont mystérieusement disparu, sont devenus fous ou sont morts. Vous ne souhaitez pas qu'un homme reste à vos côtés, et c'est pour cela que vous aimez tant Naram. Il ne vous fera jamais de déclaration qu'autrui pourrait comprendre, jamais il ne vous épousera et jamais vous ne fonderez une famille. Pourtant, vous y pensez parfois, juste tous les deux, quelque part, sans rien pour venir ternir votre bonheur. Vous êtes certaine que jamais avec lui vous ne vous ennuierez. Et ce bonheur que vous vous refusez vous hante comme la peste, n'est ce pas? ». Elle se leva, ses mains sur la table, légèrement penchée vers lui pour qu'il écoute bien ce qu'elle allait lui dire. « Naram et moi ne vivrons jamais ce genre de vie. Cet homme, il... ». « ...a couché avec votre ancêtre à maintes et maintes reprises alors qu'il ne fait qu'effleurer vos lèvre? ». « Non je n'ai pas dit... ». « Ne pensez-vous pas qu'il croit que vous valez mieux que cela? ». « Mais vous délirez totalement! Je ne veux en aucune façon m'adonner à ce genre de pratiques... ». « Vous y prendriez goût pourtant dans des bras experts. ». Elle se rassit, comprenant encore une fois qu'il ne servait à rien de parler avec cet homme déplaisant au possible. « J'aurai pu vous apprendre à aimer si nous n'étions pas de la même famille. ». Elle ferma les yeux, inspirant calmement, essayant de garder un semblant de maîtrise de soi. Elle devait trouver un moyen d'éviter sa petite mise en scène visant à lui faire avouer elle ne savait quoi. Non, Naram et elle n'étaient en aucun cas fait pour vivre une petite vie toute à fait normale. Ils n'étaient même pas fait pour former un couple et elle n'en avait pas envie. Enchaîner ce génie à elle serait une énorme bêtise, il ne pourrait vivre ainsi et elle non plus. Elle l'aimait quand il ne lui appartenait pas, quand il se dissipait sous ses doigts. Oh bien sûr, parfois, elle aurait voulu bien plus mais elle craignait que la magie se fane si cela arrivait. Pourquoi devait-on toujours suivre le même schéma : couple, mariage, enfant? N'y avait-il pas un autre amour, différent, quelque chose qui correspondrait à l'éternité, quelque chose qui ne pourrait se tarir du fait de l'absence totale de promesse? Qu'était-il pour elle au final? Un passe temps? Un homme qu'elle aimait sans se l'avouer? Une addiction? Un rêve? Voulait-elle au moins le savoir? Non, elle ne le souhaitait pas, parce qu'il ne l'avait jamais obligé à une quelconque révélation. Aussi, il ne lui avait jamais rien avoué non plus, et peut-être était-ce meilleur de rester dans cette incertitude emplie d'ambiguïtés? C'était ça qu'elle voulait au final, ne pas savoir, ne pas réfléchir, juste vivre les instants qu'ils se donnaient et garder son ressenti dans un jardin secret duquel il n'aurait jamais la clef. Toutes ces questions : serait-elle prête à mourir pour lui? L'aimait-elle? Quelle vie voulait-elle qu'ils aient? Oui, toutes ces questions, elle ne souhaitait pas les entendre, pas les envisager car, au final, elle n'aurait jamais aucune réponse à donner. Alors peut-être était-ce étrange mais elle voulait qu'ils continuent de fonctionner ainsi, sans faire de beaux projets qu'aucun ne serait capable de tenir. Elle voulait être un fantasme pour lui, quelque chose qu'il n'aurait jamais mais qui ne cesserait de le hanter. Le reste n'importait peu, ses propres sentiments, ceux du génies, oui, tout ceci n'avait rien à faire dans leur histoire. Seulement, une fois qu'elle l'aurait oublié, que se passerait-il?

« Hum hum... ». Sindis venait de s'éclaircir la gorge comme pour lui rappeler qu'elle n'était guère seule. Elle finit par lever les yeux vers lui, déclarant enfin. « L'histoire qui me lie à Naram n'a aucune besoin de trouver d'explications. Elle est ce qu'elle est et me plait ainsi, sans fioriture, sans y attacher de grands principes fondamentaux qui semblent être le propre de toute relation entre une homme et une femme. Je ne souhaite pas chercher à comprendre ou à ranger nos moindres faits et gestes dans des tiroirs étiquetés sous telle ou telle appellation. J'aime interprété ses dires, j'aime comprendre la symbolique de ces créations, mais cela n'a rien à voir avec une recherche constante de ce qu'il représente pour moi. Je me fiche de cela et je veux continuer à profiter du temps que nous passons ensembles sans me soucier du reste. Alors, s'il vous plait, arrêtez de m'interroger sur un sujet aussi instable que le volcan ardent parce que je n'ai aucune réponse à vous donner. ». Sindis sourit. « Oh oui je sais, je souhaitais simplement vous l'entendre dire. ». Si Mitsuko n'avait pas été assise sur une chaise, elle en serait sans doute tombée à la renverse. Son oncle était infernal et cela n'arrangeait rien au charme flagrant qu'elle lui trouvait. « Vous aimez les hommes difficiles, n'est-il pas? ». « Je vous ai dit d'arrêter de me poser des questions. ». « Oui, c'est vrai. Néanmoins, en famille, il ne devrait pas y avoir de secret. ». « Ah oui? Vraiment? Je vous signale tout de même que c'est vous qui m'avez promis de me révéler votre histoire une fois que vous auriez peint mon portrait et que je l'attend toujours. ». Elle lui sourit, son regard montrant parfaitement qu'elle attendait qu'il lui conte la suite. « Quelle impatience. Ne prenez-vous jamais le temps d'apprécier les choses en dehors de vos escapades avec votre génie? ». « Contez-moi votre histoire, Sindis. »

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Mitsu
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Sam 20 Avr 2013, 02:10

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 « La vérité est un prix à payer. »

« Soit, si vous voulez l'entendre, très bien. ». Il se leva, s'approchant de Mitsuko, attrapant l'un de ses poignets pour lui intimer d'en faire de même. Plongeant son regard dans le sien, il lui sourit. « Seulement, je vous préviens Mitsuko, vos recherches ne vous mèneront qu'à une terrible conclusion. ». Elle lui sourit à son tour, ne sachant où il voulait en venir exactement mais ne pouvant reculer à présent. Elle lui murmura alors : « La vérité est parfois douloureuse mais je veux la connaître. ». Il rit. « Vous êtes une drôle de femme vous savez. Vous avez soif de connaissances, vous vous damneriez pour tout savoir, mais vous fuyez la vérité des sentiments de votre génie pour vous. Pourtant, cela ne serait-il pas plus simple de lui demander ce qu'il ressent? ». « Je n'ai pas envi de savoir. ». « Vous avez peur. ». « Je n'en ai rien à faire. ». Elle l'avait dit d'un ton cassant, mettant fin à cette discussion. Pourquoi Sindis avait-il un besoin maladif de tout rapporter à celui qui serait sans doute bientôt Mârid. Finalement, l'oublier pourrait le faire se concentrer sur ses priorités. Peut-être se disait-elle qu'il chercherait à la raisonner, qu'il la secouerait de toutes ses forces pour qu'elle puisse se souvenir de lui. Pourtant, elle avait en tête une toute autre version, une thèse où il resterait muet, en retrait. Elle ne l'espérait pas pour tout avouer, elle avait besoin de lui quelque part. « Alors, allez vous enfin vous décider à me compter votre histoire? ». Elle savait que de nombreuses légendes le citaient comme le premier réprouvé mais il le lui avait dit : son père était un ange déchu. Il sourit, l'entrainant dans son jardin, laissant la peinture sécher. Mitsuko ne revenait pas qu'en plein cœur de l'université de magie, un bâtiment enfoui sous les ruines, il puisse y avoir un jardin ensoleillé. C'était tellement étrange. Pourtant, le réprouvé ne semblait nullement étonné de ce fait, chez lui, à l'aise. Il s'assit sur les marches du perron, l'invitant à le rejoindre. Son regard se perdit dans la contemplation de son jardin. « Vous savez, ma mère avait un rôle important à tenir. Elle était l'autre, le yang, cette moitié qui devait toujours se montrer irréprochable lorsque sa jumelle se plaisait à se plonger dans les plus vils pêchers. Les deux étaient différentes mais, quelque part, je pense qu'elles s'enviaient. Mitsuko devait rêver d'être de temps en temps cette autre femme que le peuple ne pouvait traiter de la même manière qu'il la traitait. Kazuki devait rêver de plonger de temps en temps dans les abîmes du mal, se pendre aux bras d'un parfait inconnu un soir sans connaître ni son nom, ni son rang, juste écarter les cuisses et en profiter. ». « Allons, un peu de tenue. ». Il la fixa. « Les mots crus vous dérangent-ils? ». « Je suis bien éduquée, voilà tout. ». « Si votre ascendante vous voyez, elle en ferait certainement une attaque. Comment une femme aussi vulgaire qu'elle a pu avoir une descendance si maniérée et bénéfique? Mais, bénéfique, vous ne l'êtes pas franchement. ». « Continuez plutôt. ». Elle sourit, n'ayant aucune envie d'entrer dans un débat sur ce que devait être le mal et le bien avec lui. « Hé bien, c'est ce qui arriva. Mitsuko nia être à l'origine de l'écart de sa sœur, mais je n'en crois rien. Je pense qu'elle fut suffisamment stratège pour se rendre compte que si elle avait envi de se plonger ne serait-ce qu'un instant dans l'univers de sa sœur, alors cette dernière devait en avoir envi également. ». « Logique... ». Il lui sourit, son regard se tournant vers elle. « Je suppose que vous connaissez également ce sentiment. Lorsque dans sa vie tout est bien rangé, toujours contrôlé à la perfection, l'on a parfois envi de perdre pieds. C'est pour cette raison que vous avez voulu défier Ludwig alors que vous n'étiez pas assez forte pour cela, Jun vous sauvant la vie in extremis. C'est également pour cette raison que vous avez décidé de vivre une passion avec le seigneur De Mallet, le laissant vous désirer alors que vous saviez très bien que cela ne donnerait rien de bon. Sans parler de Vlad, il était dangereux, cela vous a attiré. En faire votre esclave était une folie que vous n'aviez pas prévu et que vous avez apprécié. Est-ce aussi pour cela que vous tenez tant à votre génie? Il désorganise votre existence bien contrôlée, bien rangée et, à ses côtés, tout devient instable. Vous êtes comme ces deux reines, vous vous cantonnez au rôle que vous devez avoir mais, parfois, un brin de folie vous envahit et vous vous mettez en danger vous même pour ressentir quelque chose. ». « Taisez-vous, voulez vous? ». « Touché. ». Elle soupira et il continua « Pourtant, vu que vous contrôliez vos émotions, je ne trouve aucune logique dans un tel comportement. Vous vouliez frôler la mort avec Ludwig, vous vouliez rendre fou Orion pour qu'il devienne sorcier, vous vouliez que le seigneur De Mallet soit à vos pieds, torturé par le fait qu'il doive vous tuer tout en vous désirant. Hum... vous vouliez que Vlad monte sur le trône, dès le début et vous saviez très bien comment ceci finirait. Mais pour Naram... que voulez-vous? Je n'arrive pas à savoir. ». « Il n'y a rien à savoir et ce que vous dîtes est totalement faux. ». « Allons, vous mentez très mal depuis que vous avez acquis votre divinité. ». Il sourit, semblant amusé. « Voulez-vous enfermer le génie dans un rêve? Le rendre fou? Voulez-vous qu'il s'asservisse lui-même? ». Il fit une courte pause. « C'est assez amusant parce qu'à chaque fois que vous choisissez une cible, vous faites toujours en sorte qu'elle se détruise elle-même. Votre folie passagère les perd. Alors, dans le cas d'un génie, je me demande si ce que vous voulez au final n'est pas tout simplement qu'il devienne votre, sans besoin d'habitacle ou de nom. ». Elle se leva, bien décidée à ne plus entendre ce qu'il disait. Il lui retint le poignet, la forçant à le regarder. « Ou peut-être que vous cherchez quelqu'un de suffisamment puissant pour détruire tout ce que vous vous êtes évertuée à construire depuis votre adolescence? ». « La ferme! ». Elle en avait marre du réprouvé, entrant de nouveau dans ce qui lui faisait office de maison. Elle ne savait pas ce qu'il voulait au final, se demandant s'il était avec elle ou contre elle. Ce qu'il disait n'avait aucun sens et peut-être cherchait-il une vérité qu'elle ne comprenait pas. Levant les yeux au ciel, elle se dirigea vers un couloir qui lui était encore inconnu, ouvrant une porte avant de se retrouver dans une pièce immense, aussi haute que longue. « ... ». Sur tous les murs sans exception se trouvait de multiples portraits. Elle s'approcha du mur le plus proche d'elle, contemplant un portrait au hasard. Combien d'individus avait-il peint tout au long de sa vie? « J'espère au moins que l'un de vos enfants aura la même passion que moi... ». Elle ne l'avait pas senti arriver, comme un mirage. Pourtant, ses lèvres se tenaient si proches de son oreille, l'homme derrière elle. Il lui souffla. « Désolé, je ne voulais pas vous offenser. Je vais continuer mon histoire si vous le voulez bien. ». Elle hocha simplement la tête, son regard posé sur le portrait de Naram. Hasard? Ou Sindis avait-il tout prévu depuis le début? Elle le trouvait bien renseigné, trop sans doute.

« Je vous disais donc que, selon moi, Mitsuko a senti le besoin de sa sœur de plonger dans les ténèbres. Néanmoins, les conséquences seraient toute autre que si la reine du mal faisait preuve de gentillesse une journée ou deux. Un ange que pêche est obligé d'être déchu. Et c'est pour cela que l'entreprise serait grande. Votre ancêtre se dit que si elle arrivait à faire fauter Kazuki, alors le symbole du bien disparaîtrait à jamais. Une fois qu'elle serait déchue, alors le monde sombrerait. Alors, elle organisa une rencontre entre sa sœur et un ange noir qui était tout simplement irrésistible, doué des mêmes pouvoirs d'attraction que moi. ». Il fit une pause puis demanda : « Je vous attire n'est ce pas? Vous être troublée de me savoir si proche de vous? ». « Ne dites pas n'importe quoi. ». Il avança sa main vers sa taille, l'enlaçant doucement. Seulement, la déesse se retourna, envoyant sa main sur la joue du réprouvé qui finit par rire après un petit silence, son regard étonné sur le visage de cette femme. « C'est bien ce que je dis, un vrai caractère de cochon. Savez-vous au moins que si nous sommes de la même famille, nos positions respectives sont si éloignés qu'il n'est même plus question de consanguinité? ». « Cela n'a rien à voir. Je déteste que l'on me touche! Nous nous connaissons à peine et j'aimerai qu'à l'avenir, vous arrêtiez de vous introduire dans ma sphère personnelle! Je ne suis pas le genre de femme à tomber dans les bras du premier venu! ». « Évidemment. Cela dit, qui vous dit que je ne voulais pas vous faire un câlin d'amitié? ». « Je n'accepte pas ce genre de geste! Vous n'êtes en aucun cas mon ami et, à présent, j'aimerai que vous finissiez votre histoire afin que je puisse m'en aller. ». Il soupira. « Vous êtes si cruelle, moi qui me faisait une joie de vous voir. ». « Mais c'est vous qui avez provoqué cette situation que je sache! Si vous me connaissiez si bien, vous n'essaierez pas de m'approcher de la sorte. C'est aussi déplacé que d'essayer de percer les mystères de ma relation avec Naram. Puisque je vous dis que je ne sais pas moi-même ce que je ressens pour lui! ». Il sourit, lui faisant signe de se calmer. « Bien bien! Baladons-nous simplement dans cette pièce et oublions votre génie. Je me comporterai en parfait gentleman, je vous l'assure. ». Il lui tendit son bras et, après un moment d'hésitation, elle finit par le prendre. « Comme je le disais donc, le plan de Mitsuko était parfait. Annihiler la parfaite image du bien serait un coup de théâtre prodigieux. Néanmoins, lorsque Kazuki tomba dans les bras de cet ange déchu, rien ne se produisit et elle ne fut en aucun cas déchue pour son pêcher. Certains pensent qu'elle l'a aimé mais tellement peu d'individus sont au courant de ce fait qu'il est difficile de faire de réelles recherches. Les souverains angéliques gardent ce secret depuis fort longtemps et aucun dieu n'a parlé de cela. Il est clair qu'elle ne fut pas déchue à cause du symbole qu'elle représentait et elle fut la seule de l'histoire dans ce cas, du moins, à ce que je sais. Elle s'exila donc pour accoucher, de moi. Là où certains attendaient un enfant soit ange soit déchu, ils trouvèrent un être issu des deux races, une aile blanche et une aile noire. ». Il sourit. « Il faut savoir qu'à l'époque, un ange et un démon ne pouvaient en aucun cas avoir des enfants par amour, leur amour même étant interdit. De plus, un démon qui faisait sombrer un ange par le pêcher de la luxure était rejeté de sa communauté. Un ange, c'était considéré comme quelque chose d'affreusement répugnant par la communauté démoniaque. Quoi qu'il en soit, il n'y avait alors jamais eu d'enfants issus de ces deux races, ou alors, ils se cachaient. C'est pourquoi les individus qui connaissent mon existence pensent que je suis le premier réprouvé, ce qui n'est pas le cas car ma naissance est unique. Si l'on cherche ensuite partout dans l'histoire, jamais l'on ne verra un ange et un déchu enfanter un enfant mi ange, mi déchu, il y aura toujours une ascendance d'une des deux races. Mais, normalement, si ma mère avait été déchue ce jour ci, j'aurai dû l'être également en naissant. ». « Oui, d'ailleurs il est rare qu'un enfant naissant d'un ange et d'un déchu soit ange... très rare. ». « Oui, c'est exact. Quoi qu'il en soit, des années après ça, les réprouvés commencèrent à affluer sur les terres du Yin et du Yang. Je ne sais pas s'ils se cachaient avant, s'ils existaient depuis longtemps ou si mon existence avait ranimé quelques idéaux mais, quoi qu'il en soit, ils étaient là et m'érigèrent roi, moi qui n'était franchement pas de leur race. Seulement, ils durent le croire, je ne le sais. ». « Vous n'avez pas démenti. ». « Non, bien sûr que non. ». Elle sourit, trouvant cela logique. Un peuple entier lui avait offert d'être roi et il aurait dû être fou pour refuser ceci. « J'ai eu quelques enfants, mon côté déchu trouvant son bonheur dans la luxure. Et puis, bien sûr, j'ai côtoyé votre ancêtre. ». Mitsuko arrêta de respirer un moment. « Non, nous n'avons strictement rien fait ensembles, ne prenez pas cette mine outrée. ». « Avec vous, je m'attends réellement à tout pour tout avouer. ». Elle rit, il reprit. « Enfin, quand je disais que j'ai eu quelques enfants, c'est à moitié vrai car la plupart sont morts en bas âge. L'époque était étrange, assez sombre et les maladies étaient fréquentes. Cela dit, la perte de mes enfants n'avait rien à voir, c'était juste une question de lignée vous voyez? Depuis longtemps c'est ainsi : dans la famille Taiji, les femmes ne peuvent mettre bas qu'une fois. Beaucoup de vos arrières grand-mères ont fait des fausses couches. Pourquoi? Je ne saurai le dire, peut-être que le père des enfants n'étaient pas assez puissant, peut-être que l'enfant ne l'était pas. Quoi qu'il en soit, toutes les descendantes de Mitsuko n'ont eu qu'une fille chacune. En ce qui concerne les hommes, le côté de Kazuki, nous sommes doués d'une grande capacité à concevoir les enfants, mais tous ne naissent pas à terme ou meurent quelques temps après leur naissance. ». « Je vois. ». Bien sûr, elle était au courant pour sa lignée mais n'en savait rien pour celle de Kazuki. L'arbre généalogique n'était pas si grand que cela de ce fait : une femme, un homme, un enfant et ainsi de suite. « Je n'ai donc eu qu'un fils, qui a eu à son tour un fils, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose d'étrange. Le dernier de mes descendants a conçu une fille. ». « Une fille? ». « Oui, c'est exact. Cela dit, je me demande si je dois vous en dire plus sur ceci. C'est assez délicat à expliquer. ». « Je veux savoir. ». Il sembla ne pas être étonné, comme si il s'y attendait. « Bien, mais ne venez pas me dire ensuite que je ne vous avais pas prévenu. ». Il se déplaça dans la pièce, voguant d'un tableau à l'autre jusqu'à s'arrêter à un endroit bien précis. Il sourit alors, montrant à Mitsuko un premier tableau. « Il s'agit de ma mère. ». « Oui, et celui-ci? ». Il en désigna un autre. « Mon...père... ». « Parfait. Alors sachez que si votre mère était bien la dernière descendante de Mitsuko avant votre naissance, votre père est le dernier descendant de Kazuki avant votre naissance. Tous les deux, ensembles. ». Elle ne dit rien, trouvant même la chose répugnante. Deux individus de la même famille qui s'étaient aimés d'un amour fou et l'avaient conçu elle? C'était du délire. Elle se tourna vers lui. « Vous plaisantez j'espère? ». « Malheureusement, non. Ce qui signifie en réalité que vous êtes le yin et le yang à la fois, aussi bonne que mauvaise. C'est sans doute votre fardeau. ». Elle soupira, les traits de son visage montrant à quel point la situation lui déplaisait. « Vous voulez dire que l'homme que je cherche depuis le début est en réalité mon père et que je viens de vendre mes souvenirs à William qui m'a baladé alors qu'il savait depuis le début la vérité? ». « J'ai bien peur que oui. Seulement, sans son aide, vous ne m'auriez jamais trouvé, et vous n'auriez jamais su. Je sais bien que c'est sans doute pas ce à quoi vous vous attendiez mais c'est ainsi et, comme vous l'avez dit, la vérité a un prix. ». Elle sembla réfléchir. « Où puis-je trouver mon père? ». « Dans son monde je présume. Après votre départ, il a voulu évoluer et a prix le contrôle de la race des magiciens un petit moment. Ensuite, il s'est élevé, tout comme vous, brisant par la même le bonheur dans lequel il vivait avec sa femme. Au début, tout fonctionnait pour le mieux mais la voie qu'il avait choisi était bien dangereuse alors ses fidèles ont fini par ne plus croire en lui pendant la guerre contre Delix. Il ne vit aujourd'hui qu'uniquement grâce à une jeune femme qui continue malgré tout de croire en son existence. Pour le trouver, il faudra souhaiter vous rendre en Okaeli, tout simplement. Ce monde a été totalement oublié depuis bien longtemps, si bien que personne ne s'y rend à présent. Si vous le souhaitez, vous vous y retrouverez. ». Elle fit une mine songeuse avant de demander : « Encore une chose. De quoi est-il l'Aether? ». « De la justice mon enfant. ».

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Mitsu
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Sam 20 Avr 2013, 02:45

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« Parfois, la douleur ne se voit pas. Mais cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas. »

Pour tout avouer, Mitsuko était encore sous le choc de la nouvelle. Oh, elle ne l'avait pas montré tant que cela, n'aimant pas particulièrement s'exposer aux regards d'autrui. Sindis était bien entendu un membre de sa famille, à la fois un grand père et un oncle très éloigné. Tout ceci prenait l'apparence d'une farce mais elle savait mieux qui quiconque que, dans la famille Taiji, le hasard n'existait pas. Il y avait quelque chose derrière tout ceci, forcément, quelque chose qui lui échappait. Pourquoi mêler le sang de la reine du mal à celui de la reine du bien dans une seule et unique personne? Et qu'on ne lui sorte pas qu'elle était une sorte de réponse à l'éternelle guerre entre le mal et le bien, sinon elle allait réellement montrer à quelle point elle pouvait être cruelle. Non, la réponse, ce n'était pas elle, la réponse demeurait inconnue. Pourquoi? Par quelle force ses deux parents s'étaient-ils rencontrés et aimés? Il y avait tellement d'individus sur ces terres que cela paraissait improbable qu'une telle chose puisse se produire. Pourtant, c'était vérité, la simple et pure vérité. La jeune femme soupira, ayant quitté Sindis et son merveilleux gâteau au chocolat pour se rendre en Okaeli. Ce monde était désertique, un simple champs qui semblait s'étendre jusqu'à l'infini. Elle n'avait aucune idée de comment sortir de cet univers mais sa priorité était ailleurs. Comment réagirait-elle une fois qu'elle se retrouverait devant son père, cet homme qu'elle avait quitté sans se retourner? Et sa mère, où était-elle à présent? En réalité, elle n'eut guère le temps de réfléchir plus en détail, sentant une brise de vent caresser son corps. Elle ferma les yeux afin de ressentir celle-ci pleinement, les rouvrant sur une petite maison. Devant cette dernière, sur un banc, se trouvait son père et une femme qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant, ces longs cils se terminant en plume de paons lui laissant deviner qu'il s'agissait d'une bélua. Elle s'approcha, son père la regardant avec un mélange de nostalgie, de bonheur et de mélancolie. Il savait que ceci serait leur dernière rencontre et pour permettre à sa fille de rester en vie, il était prêt à se sacrifier. Il tourna les yeux vers la jeune femme. « Tu vois, je te disais que ce jour arriverait. Et, malgré l'attachement que je te porte ma petite Amy, je crains fort que l'heure de nous dire au revoir est arrivée. Ma fille sera bien plus apte que je ne l'ai été pour faire régner la justice. ». « Père je... ». « Non, Mitsuko, tais toi. Je comprend. Je sais. Et toi, tu ignores. ». Il lui sourit, reprenant. « Lorsque tu es partie, j'ai eu la folie de croire que je pourrai te récupérer en devenant plus puissant. Cependant, lorsque je suis montée sur le trône des magiciens, tu ne te préoccupais guère de ce dernier. J'ai voulu plus, toujours plus, jusqu'à m'élever. Si tu savais comme je regrette la folie qui fut la mienne à ce moment précis, laissant ta mère dans le seul espoir de te retrouver. Je me sentais coupable de ne pas t'avoir retenu, de ne pas avoir pu faire en sorte que tu restes la plus bénéfique des petites filles qu'il m'ait jamais été donné de voir. Seulement, c'est en devenant Aether que j'ai appris la vérité sur mon ascendance, la vérité sur ta naissance. J'ai alors su que la connaissance ne pouvait engendrer que le malheur. Comment continuer à rendre heureuse ta mère alors que je la savais appartenir à la même famille que moi? Comment garder ce secret? ». Il baissa les yeux. « Tu ne sembles pas affectée, tu parais si forte mais sache qu'un château de cartes, aussi solide soit-il, finit toujours par s'écrouler. Un jour, tu rencontreras quelqu'un qui balayera ton assurance d'un souffle, qui balayera tes croyances, ta sécurité. ». Il vint fixer de nouveau sa fille. « Je n'ai pas été un bon père et je m'en excuse. Quand je vois la femme que tu es devenue, je ne peux m'empêcher de penser que tu ressembles à ta mère, aussi resplendissante qu'elle, semblant être un ange malgré votre noire ascendance. Je m'excuse pour ne pas avoir été là lorsque tu avais besoin de moi, de ne pas avoir vu le mal entrer en ton esprit. Si seulement j'avais ce génie en face de moi... je le réduirai en miettes! ». Il la coupa alors qu'elle allait poser une question. « Chut. Je ne te demande rien, juste d'accepter le dernier présent que je t'offre. Cette femme te sera fidèle comme elle m'a été fidèle, nous en avons déjà parlé. Il est temps pour moi de disparaître et pour toi d'éclairer ce monde de par ta puissance. ».

Et ainsi fut-il. Une fois qu'Amy jura fidélité à Mitsuko, son père disparu, son monde avec, les deux jeunes femmes se retrouvant au beau milieu de l'université de magie. Le visage de l'Aether était si neutre, si fermé, aucune émotion ne semblant l'habiter. Pourtant, parfois, la douleur est silencieuse, invisible. Et, plus tard, elle se demanderait : quel génie?

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¤ La descendance de la reine du bien ¤ (quête solo 1000)

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