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 Chap. III. La pénombre dévoile sa tragédie. |Solitaire|

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Mar 19 Fév 2013, 00:34



Les marchands de sable VS Le marchand de rêve : Un Mârid pas content et des babouches qui se perdent.

Sommaire :

Chap. I ~ Il vous faudra remettre votre destin entre mes mains, pauvres fous.
Chap. II ~ L'océan, ses merveilles et ses succubes.

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    Les jours sombres s’annonçaient déjà de plus en plus fréquemment, les orages récurrents ponctuaient le voyage et les pluies intensives ne facilitaient guères les choses bien que les rares accalmies permettaient au génie de respirer un peu. Sa quête à la Cité Engloutie terminée et des images d’Irinna plein la tête, il entreprenait déjà sa route vers le désert, troisième et dernier lieu de son aventure se rassurait-il. William lui avait assuré que l’artefact des esprits était composé de trois bases et d’une perle servant de cœur. La première base avait été celle offerte par les esprits eux-mêmes du temple, la deuxième partie était celle des catacombes ondines où Naram avait affronté plus que des mythes, gravissant les embuches du titan déchu des océans. Il savait que la perle était au manoir Taiji, mais je vous l’expliquerai plus tard. Il ne restait donc plus que le dernier fragment. Chaque gravure sur chaque fragment donnait une indication sur lieu où il fallait trouver le fragment suivant. Celui offert par William possédait la gravure d’une nageoire de sirène avec écrit « Marmadaï » dans une langue très ancienne que le génie parlait très peu, voire pas du tout, comprenant par la suite qu’il s’agissait d’un vieux dialecte ondin signifiant « siège du pouvoir ». Mais sur le fragment récupéré récemment, rien ne serait facile. En effet, une pyramide était clairement dessiné avec un œil à peine voilé par la pointe de l’édifice, et en dessous, était gravé « Ibelin », autant dire que le génie commençait à avoir des maux de tête dès qu’il réfléchissait à une traduction un peu près potable. Ce qu’il y avait de bien avec ces dessins, c’est qu’il ne laissait pas trop de place en doute quant à la région à fouiller, le désert serait la prochaine destination.

    Sur son trajet, Naram finissait de correspondre avec Natacha en lui assurant que tout se passait bien, qu’il rentrerait bientôt et qu’il touchait bientôt à son but, d’embrasser bien fort pour lui Alice et de ne pas s’inquiéter, il rentrerait victorieux. Il ne savait pas vraiment mais faisait mine, à cette étape, on ne pouvait pas trop être pessimiste malgré les risques encourus. C’est en carriole que Naram voyageait, il ne pouvait pas se déplacer par magie, il était encore exténué de son aventure à la cité engloutie et voulait profiter qu’on l’amène, surtout que son conducteur était adorable, quoique muet et atteint de cécité de l’œil droit mais peu importait, au moins il n’était pas gênant pour le génie qui avait pu se repousser quelques jours, profiter des haltes de repos et réfléchir par où commencer. Plus il se rapprochait du désert, plus la température grimpait en flèche, la pluie et l’orage était restés sur le continent principal du Yin et du Yang et il avait pu lâcher son ample et lourd manteau habituel pour une simple chemise et un pantalon de toile fin. C’est alors qu’il sentit que sa voiture s’arrêta par un brusque arrêt. Interrogatif, il lâcha son papier et sa plume pour se lever de sa banquette et passer la tête par-delà la fenêtre sans vitre et demander au conducteur de chevaux pourquoi un tel arrêt loin de celui prévu sur l’itinéraire. Mais à peine approcha-t-il son museau de la portière qu’il vit son conducteur tomber devant lui, la tête en sang que le sable n’absorbait qu’à peine. Il fit alors de gros yeux, les ennuis commençaient déjà alors qu’il n’était pas encore arrivé. « Fouillez à l’intérieur s’il y a quelqu’un » hurla-t-on primitivement. Le génie se recula pour sortir de l’autre côté mais on l’encerclait déjà. Des nomades aux bandages de blanc couvert d’un nuage poussiéreux de sable les trois quart du visage, ne laissant que des yeux assassins le percer, commençaient déjà à forcer la portière close par un loquet des deux côtés. Sans réfléchir un instant de plus, le génie poussa sur ses jambes en collant son dos à la banquette pour forcer un grand coup sur la portière et faire tomber les nomades à la renverse. Il sortir ensuite en trombe avant de créer des illusions pour se dissimuler parmi l’environnement en simulant une tempête de sable si réaliste que les nomades, si emmitouflés, ni virent pas la supercherie et se replièrent en fronçant tant les yeux que le génie put en profiter pour courir dans le sens inverse où ils n’étaient pas. « Le Mârid, c’était le Mârid. » - « Retrouvez-le ! Il n’ira pas bien loin par cette chaleur et sans ses affaires, génie ou pas génie ! » Criait-on déjà alors que le génie était posté en renfoncement d’un gros rocher où il se cachait le temps de réfléchir à un plan. Heureusement qu’il avait toujours les fragments sur lui, accroché à sa ceinture. Sans quoi, il serait retourné à la case départ et ça, il ne l’aurait psychologiquement pas supporté. Il devait se résigner à abandonner ses affaires, tant pis, ce n’étaient que des biens matériels se répétait-il pour combler sa peine tout en marchant à corps perdu dans le désert, une bien mauvaise idée pensa-t-il mais il n’avait pas d’autre choix, hors de question de faire demi-tour pour être à la merci de brigands qui lui voleraient à coup sûr ces précieux artefacts. Alors c’est un long périple dans le désert qu’il entreprit, long et fastidieux périple.

    Plusieurs heures passèrent, peut-être des jours, il ne savait. Sa démarche vacillait sans cesse de plus en plus, il trébuchait sur chaque butte qu’il ne discernait plus du reste, ses yeux se resserraient face au siroco qui lui renvoyait en pleine face un sable brûlant. Il n’en voyait plus le bout, plus de sortie au tunnel, il n’éprouvait pas la soif mais sa gorge était tellement sèche, les veines de son cerveau gonflait et ses yeux devenaient rouges, il fatiguait. Les hallucinations devenaient courantes, il commençait sérieusement à dérouter. Sur sa route vers l’impossible, il semblait percevoir toujours cette femme blonde, vêtue de blanc. Sa logique songea immédiatement à Mitsuko mais ça ne pouvait être elle, des mirages, il était la proie au délire et au mirage ; sur un être naturellement censé, cela faisait des ravages mais sur un génie, surtout sur un génie tel que lui, ce serait une catastrophe, il ne devait pas perdre la raison, pas si proche du but. Et pourtant, tombant face à la fatigue, roulant sur des mètres et des mètres de pente d’une dune trop haute, plongé dans le sable, les yeux face au ciel, il lui sembla que toute sa vie défilait avec horreur, le pire de lui-même qui ressortait. Alors que le soleil lui cramait sa peau si blanche, il vit une silhouette l’abriter en se penchant au-dessus de lui, son visage était perceptiblement familier mais il n’était plus sûr de rien. « Jun ? » se surprit-il à dire. Il lui paraissait tellement clair qu’il s’agissait de son frère que son sourire grimpait avec sa fièvre, il savait que le jour où il mourrait, son frère viendrait cueillir son âme, alors pensa-t-il, c’est sûrement la fin. Mais lorsqu’il releva son torse, ce n’était pas exactement le bon Jun. Non, il s’agissait là de son jumeau maléfique, le Jun de Mitsuko. Alors sa réaction fut plus vivace, se reculant instinctivement sur les fesses, il fit de grands mouvements de mains devant lui comme pour supprimer le défaut de sa vision mais rien à faire, il semblait que c’était lui. « Est-ce la fièvre ou la réalité ? » - « La fièvre, je présume » confirma ce mirage qui rassura à la fois Naram sans pour autant l’épargner des questions qui découlaient. « Pourquoi est-ce toi que je vois si distinctement, tu es la dernière personne que j’ai envie de voir. C’est à cause de toi que je fais tout ça ; le requiem pour ta folie m’anime. Te contrer mon Némésis, c’est ma seule rédemption. » - « Rédemption ? Mais quelle rédemption ? Ce monde est ma prémisse à l'enfer vieux fou. Tu as quelque chose à te faire pardonner ? » - « Oh tellement de choses que tu passerais pour un enfant de cœur. » Riait-il en le prononçant. Il ferma ensuite les yeux, pensant que ce mirage disparaîtrait, c'était idiot il se parlait à lui même mais son esprit semblait l'indiquer comme réel et donc interlocuteur, c'était invraisemblable. « J’hante ton esprit. Tu ne fais que penser à moi depuis des mois. Et lorsque tu m’oublis un instant, c’est Mitsuko qui te revient. Pourquoi tout ce mal en toi ? » - « Et c'est toi qui dit ça. C'est l'ironie de toute une vie que notre combat. Le diable qui combat Satan, l'anarchie contre le chaos. De l'alchimie, on se complète et se détruit. » - « Tu vivais pourtant bien avant, alors que je souffrais le martyr. Il n’y a que depuis que je suis un sorcier que tu sembles m’accorder de l’intérêt, suis-je plus gênant que prévu ? » - « Pourquoi toujours parler de prévision. Je n’ai pas tout prévu malgré ce que tu peux penser. » - « Ce n’est pas moi qui pense, c’est toi, ta tête, ton esprit, ta réflexion. Ton esprit s'enterre dans la douleur, tu te confonds dans les insolations de ce désert qui t'emportera. » - « Alors je me méprends. Je subis, tout autant que toi. J'ai vu tes forces se décupler et ton esprit croître, à chaque fois que je t’ai approché, c’est le cœur de mon frère que je sentais battre en ta poitrine, et il semble que Mitsuko première et moi-même avons joué à dieu. Et voilà qu’à présent, notre expérience va les détruire. Si le monde sombre et fane, ce sera de ma faute. Quel idiot. Si Mitsuko meurt, ce sera de ma faute. Je ne lui aurais pas remis ce journal, elle ne serait pas en danger. J’ai joué à Dieu. Je n’ai causé que le malheur. Je dois t’empêcher d’arriver à tes fins. Ma lutte est égoïste mais nécessaire. » - « Mais tu ne pourras pas. Tout le monde semble penser que le destin est écrit, tu es le seul à penser l’inverse mais comment un homme seul peut déjouer la machination de tous les protagonistes de mon chaos. Tout est écrit, et j’ai déjà gagné avant même d’avoir agis. » - « Je sais. Mais je refuse. Je ne peux pas perdre. Je ne veux pas. Je vais retrouver l’artefact, je vais découvrir ce qui me manque encore et je te vaincrai Jun, je te vaincrai. Je saurai tout de toi, l’artefact me fera revivre toute ta vie, comme si j’étais toi. Je pourrai te contrer. » - « Mais tu es déjà moi tout comme je suis toi, Naram. Tu l’oublies souvent. J’ai commencé à vivre après toi certes mais nous suivons la même logique toi et moi. Nous sommes les deux parties d’un tout, le Yin et le Yang n’a jamais eu un tel pouvoir depuis que nous l’incarnons. C’est là notre douloureuse histoire. Nous nous fuyons depuis des siècles, à la recherche d’une voie que l’autre n’empêtrerait pas mais quoi que nous fassions, nous nous croisons, les Taiji comme ligne médiatrice, nous nous frôlons sans nous percuter. Mais ce jour viendra, tu le sais, tu ne pourras pas reculer. Tu assassineras une deuxième fois ton frère, ainsi. » - « JE REFUSE ! Tu comprends. Je ne peux pas te tuer, je ne veux pas. Je peux te stopper sans te tuer. » Et le génie se relevait, pour fuir ce mirage, trébuchant à chaque pas. « Tu ne pourras pas sans cesse me fuir Naram. Tu veux sans cesse que tout aille comme tu le veux sans avoir à faire de sacrifice. Alors dois-je toujours être le frère malheureux pendant que tu jouis de mes amours volés. » Criait-il alors que le génie s’éloignait. Alors il se retourna, clamant : « Le meurtre n’est pas la solution à tout ! Il y a forcément une autre fin à cette histoire et je la trouverai grâce à l’artefact ! » Mais il répondit : « Si tu ne le fais pas, c’est moi qui te tuera. Alors, cache-toi tant que tu le peux derrière ton altruisme hypocrite à prétendre vouloir sauver un monde dont tu te contrefous, prétends être trop dangereux pour qu’on vienne t’affronter, cache ta lâcheté aux yeux du monde. Mais moi je n’ai pas peur de toi, Naram et si tu ne me tues pas, c’est moi qui t’achèverai comme un chien. »


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Mer 27 Fév 2013, 23:59

    Présentement dans le coma trouble et douloureux de son existence fatidique, le génie perdant et éperdu était à la merci du déraisonnable fil de la mort qui pouvait se tordre et s’effiler à tout moment, aussi était-ce ridicule lorsque nous ne pouvions mourir mais à part les génies, qui sait quelle douleur inflige réellement la mort ? Vous ne sentez plus rien lorsqu’elle vous fauche mais lorsqu’elle vient chercher votre âme mais que celle-ci s’accroche à l’enveloppe corporelle d’un génie, imaginez un instant la douleur effroyable, sûrement aucun génie ne voudrait vivre cela sans espérer embrasser la folie posttraumatique. De biens étranges songes lui revenaient en ce flot de brumes qui traversait son esprit sans la réveiller, victimes de terribles hallucinations ; il était tombé comme une feuille au sol perdu au plein milieu du désert où aucune âme vivait à part sûrement ceux qui étaient à sa poursuite, triste destin n’était-il pas. Ce ne fut pourtant pas dans ce triste décor qu’il se réveilla, bien au contraire. Il lui sembla qu’un instant ou deux seulement passèrent, ses yeux s’ouvrant rapidement de pleine façon, il se releva en se pliant en deux pour tout de suite comprendre où il se trouvait, là où il semblait qu’il sentait une légère fraicheur peu habituelle à la canicule. « Réveillé ? » - « Hum. Oui. Perspicace. » Étouffa le génie dans une toux où il rejeta quelques grains de sables qui lui brûlait la gorge, reprenant ses esprits. Tournant la tête vers la voix qui s’était élevée, il vit une femme vêtue de soies colorées et transparentes qui habillait son corps de l’imagination de celui qui la regardait. Fronçant les sourcils, il semblait qu’il avait été transporté puis soigné en ce lieu. « Vous êtes ? » - « C’est exactement la question que j’allais vous poser. » et le génie remarquait au même moment qu’on avait attaché à ses mains d’étranges bracelets qu’il ne pouvait retirer. Il tenta alors la magie mais comprit très rapidement qu’il en était totalement destitué. « C’est donc ça de se sentir humain, vide d’intérêt ? » cracha le même homme qui ne supportait être ainsi bridé de ses capacités premières, celles qui résonnaient en lui comme tout l’essence de son existence, lui qui ne vivait que par sa magie. « Vous pourriez être n’importe qui de malveillant. Il faudra vous y faire car vous êtes ici en captivité. » Et le génie manqua de s’étouffer. On le soignait pour le garder prisonnier ? Il espéra qu’ils ne veuillent une rançon de son corps car personne ne payerait jamais un traitre sou pour le plaisir de le revoir. « Un fantasme inavoué ? Le syndrome de l’infermière ? Enfin… Une raison ? » - « Vous aviez deux joyaux de l’artefact sur vous. Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas. Vous cherchez le troisième et dernier. » - « Et vous savez où il est ? Rares sont ceux qui en connaissent l’existence. » - « Oui je sais où. Mais le « comment » est une autre question. Mais vous avez l’air de savoir tout un tas de choses sur ces babioles légendaires alors que vous allez nous servir de guide. Enfin c’est soit ça, soit on vous redonne à la tribu nomade qui semblait rechercher un étranger perdu dans le désert. Vous n’avez pas beaucoup d’amis par ici. » - « Par ici et ailleurs, vous n’imaginez pas à quel point. » - « Bien, je vous laisse visiter le village, prenez vos marques, on en rediscute ce soir. Je ne pensais que vous survivriez. Cela arrange mes affaires pour ne pas vous mentir. » - « Ma survie m’arrange aussi pour ne pas vous mentir. Bien, vous n’avez donc pas peur que je prenne la poudre d’escampette ? » - « Sans votre magie et dans ce campement, vu votre. Comment dit-on déjà. Votre corps de ver de terre, vous n’irez pas bien loin qu’on vous rattrapera. Mais au moindre faux-pas, c’est la tête qu’on coupe. » Ce qui mériterait un petit spectacle aux habitants qui la verrait repousser pensa-t-il alors sans en dire mot, il devait cacher sa nature déjà qu’on lui retirait tous ses pouvoirs, ce ne serait pas du gâteau.

    La jeune femme prit congé sans en demander l’intention au génie qui sortit juste derrière elle mais il semblait qu’elle était déjà loin. Le voilà perdu. Regardant autour de lui, il n’y avait que des tentes de nomades, rien de bien solide. Cependant les fortifications n’étaient pas des moindres, ils étaient donc sur place depuis un bon moment. Des enfants jouant près de lui le dévisageaient en rigolant et le génie leur sourit en se forçant quelque peu, il n’était pas trop d’humeur. S’avançant, on râla rapidement parce qu’il gênait le passage d’hommes bien chargés ou de femmes pressées, il ne savait alors plus où aller. « Où j’ai encore atterri, moi. » se répétait-il tout en se promenant dans les voies qui séparaient les tentes les unes des autres. C’est alors qu’il aperçut une vieille dame qui semblait regarder le ciel alors qu’il ne s’y passait rien. Une illuminée sans doute. Quelqu’un avec qui il pourrait se distraire en somme. Il s’approcha alors, se mettant à côté d’elle et regardant dans la même direction : « Belle journée n’est-ce pas ? » mais la veille ne répondit rien, se mettant à rire, il reprit son chemin en ignorant totalement le génie. « Bien. Sympathique par ici. » Mais la veille semblait faire signe au génie pour qu’il la suive, ce qu’il fit alors. Elle l’entraina dans sa demeure où le génie passa d’abord la tête pour vérifier que rien ne pourrait attenter à sa vie puis tout le reste pour s’asseoir quelque part. Admirant la décoration quelque peu rudimentaire, il comprit rapidement qu’il devait se trouver dans la tente de la sorcière du village. Elle lui fit alors face et il remarqua que la pauvre était aveugle, de ses yeux voilés d’un blanc anormalement expressif, il comprit pourquoi la veille avait ri à sa remarque, pour ce qu’elle voyait. « Vous invitez souvent des captifs du village chez vous ? » engagea le génie pour briser un silence qui le mettait mal à l’aise. « Seulement ceux qui ne savent où ils vont. » - « Et vous voyez ça du premier coup d’œil ? Enfin en tout cas vos animaux empaillés ont belle allure. » Le génie en était impoli mais il n’aimait guère ce genre d’affirmations infondées. « Vous pouvez vous en cacher mais rien n’arrive par hasard. » et elle distribua au génie un jeu de carte en lui demandant d’en piocher cinq à tout hasard soi-disant. Le génie préféra les battre tout en enlevant quatre du paquet et en choisissant cinq autres qu’il disposa, pour être sûr qu’elle ne triche pas. La veille s’avança pour les effleurer puis un soupire la traversa, le génie en fut interrogé, si ça la gênait ils pouvaient arrêter, lui ne demandait pas mieux.

    « Je comprends. » - « Ça tombe bien parce que moi… » - « Parce que vous ne voulez comprendre. C’est une étape que vous n’êtes pas prêtes de passer. » - « Je ne suis pas du genre à me voiler la face en général ; encore un charlatan… » Pensa-t-il tout bas. « Vraiment ? Car ce ne sont pas ces fragments de l’artefact des esprits que vous êtes venus chercher. » - « De, pardon ? Enfin bref, si. Détrompez-vous, je ne suis pas venu pour cueillir des champignons vous savez. » - « Quelqu’un vous a envoyé ici, un prétexte était nécessaire mais il est tout autre. » - « Et si vous retourniez les cartes, peut-être que vos prédictions auraient un sens, enfin bon moi je dis ça… » - « Vous allez tenter d’empêcher l’impossible de se produire. Et vous devez échouer pour réussir. C’est une idée qu’il vous faudra assimiler, non sans mal. » - « C’est en effet ce qu’on n’arrête pas de me répéter. Que je vais échouer. Mais si tout le monde partait de ce postulat, il n’y aurait plus de monde. » - « C’est incomparable. Il te faut faire un pas dans ton esprit vers l’absolu néant. » - « C’est génial je viens de trouver quelqu’un d’encore plus incompréhensible que moi. Vous pouvez me signer un autographe parce que je vous jure, personne ne me croira. » - « Toujours ce sarcasme, cette ironie, cet humour bien placé pour vous empêcher d’affronter la dure réalité. Mais que ferez-vous face au diable ? » - « Je lui serrerai la main, je suppose. » Il ne pouvait s’empêcher de sourire alors qu’il savait qu’elle n’y voyait que du noir à travers le noir. « Et si le diable est votre propre reflet ? » elle faisait sûrement référence à Jun. « Qu’est-ce que ça peut bien vous faire. Quand on vit là où vous vivez, c’est qu’on se fiche cordialement du sort du monde. Celui-ci se décide par-delà vos dunes de sables, pas ici. L’apocalypse se prépare dans des terres occidentales que vous ne pouvez concevoir. Je n’ai que faire de vos mises en garde. Ne me faites pas perdre mon temps je vous prie. » - « Oh. Alors si les seules possibilités et les seules personnes capables d’influencer notre monde se trouvent par-delà nos terres, alors que faites-vous ici ? » - « Je ne sais pas. Je ne sais pas, oui. Que grand bien vous fasse, je suis perdu. » - « Perdu n’est pas votre seul fardeau. Vous savez d’où vient le mal mais vous ne savez comment l’éradiquer. Alors vous partez en quête pour ne pas rester à rien faire. Mais au final, vous accourrez, vous facilitez le chemin au chaos. Mais ne culpabilisez pas, le fatidique creuse sa voie quoi qu’il arrive, oui, vous ne devrez pas vous en vouloir pour ce qu’il se passera, c’est une étape nécessaire. » - « Pff. C’est si simple. Ce dont j’ai besoin c’est d’une fenêtre ouverte vers le passé. C’est tout ce que je sais. Ma réussite ne dépend que de ce que j’ai oublié. » - « Et si le passé était un futur qui ne s’était pas encore produit dans le présent ? » - « C’est impossible, le temps est la seule chose ordonnée. On nait, on vit, on meurt. Il n’y a pas de retour en arrière. Une page tournée ne permet à personne d’en relire l’incipit. » - « Mais le chaos se bat avec les armes du désordre. Alors peut-être que vous devriez vous battre avec les mêmes armes. » - « Je sais. C’est ce que je fais. J’instaure le désordre, à la Cité engloutie, à Stenfeck, là où la paix règne. Si cela peut nuire à mon ennemi alors je combats le feu par le feu. » - « C’est l’incendie que vous provoquerez, vous et votre jumeau qui nous perdra tous. » - « Comment ? Non mais vous savez quoi. On arrête là. » Agacé, le génie se releva en profanant des jurons dont il ne contrôlait plus le débit tant il était hors de lui. Partant vers la sortie, la veille sans bouger de sa place cependant répondit : « Vous êtes un homme perdu, Naram. Votre mal être me touche et puisse que jamais celui-ci ne soit un jour extériorisé car alors, il n’y aurait nul diable à qui serrer la main. » - « Tant mieux car il a enfanté avec mon âme-sœur alors que vos arrières grands parents portaient encore des couches. » Répliqua-t-il, faisant alors bien comprendre que si elle voyait quoi que ce soit, elle ne pouvait comprendre la complexité de tout l’écosystème qui débouchait à ce jour précis. Chaque hasard formait un destin, c’était paradoxal et le génie savait qu’un simple hasard pourrait déstabiliser les prédictions de William, de l’oracle ou de cette folle à lier.


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Jeu 28 Fév 2013, 01:24

    Le soir venu, un grand repas avait été organisé avec tous les résidents du village. Une grande fête était plus appropriée, ça dansait, mangeait, buvait, et Naram assit sur son tronc d’arbre déraciné regardait désespéré alors que le temps défilait à toute vitesse. C’est alors que la jeune femme du matin revint faire l’honneur de sa présence, s’asseyant à côté de lui. « Alors, votre journée au village vous a occupé ? » - « Une illuminée comme j’en ai peu rencontré. » - « Vous avez sûrement fait la connaissance de ma mère. » le génie sentit le léger silence qui s’en suivit comme un poignard bien aiguisé où il ne prit la peine d’affronter le regard de son interlocutrice. « Je vous l’accorde, ses mœurs sont particulières. Mais j’ai l’habitude à force, elle veut toujours aider tout le monde par ici bien qu’elle n’intéresse plus personne à force. » J’y consentais avec un petit rire. « Alors, quel est le plan ? La torture jusqu’à ce que je parle ? » - « Non, tout de même, nous ne sommes pas comme vous dans nos tentes qui vous semblent archaïques. » - « C’est peu de le dire mais qu’importe. Alors expliquez-moi, qu’allons-nous faire ? » - « C’est un vampire qui a le fragment, il l’a volé à ma mère lors d’une récente attaque au village. Cet objet est confié à ma famille depuis des générations entières et tant qu’il ne sera pas retourné à sa propriétaire, ma mère en mourra à petits feux d’avoir failli à une tâche qui me reviendra bientôt. Je dois le récupérer. Elle n’a jamais voulu me dire à quoi pouvait bien servir l’artefact. Si nos ennemis en connaissent la puissance destructrice, alors ils asserviront tous les campements nomades du désert et tueront quiconque ne voudra se soumettre. » - « rassurez-vous, la force de cet objet est purement spirituel. Ils ne tueront personne avec ça. » - « La peur tue bien plus qu’une épée mon jeune ami. » - « Je comprends. La croyance envers les dieux n’apporte que des outils à la domination. Comme d’habitude. » - « Vous n’êtes pas croyant ? » - « Qui ça, moi ? Ola. Ce serait bien long à vous expliquer. Mais disons que ce n’est pas ma tasse de thé. Alors vous avez un plan je suppose. » - « Avec tous les hommes du campement, nous allons attaquer par deux front différents leur camps. Nous aurons tous deux la possibilité de nous infiltrer, vous vous occupez de récupérer l’artefact et on s’en va. » - « Vous demandez au voleur de voler votre bien et de vous le remettre. Vous êtes vraiment tous bizarres ici. » - « C’est la foi envers l’humanité qui ne vous a pas été confiée. » - « Effectivement, elle ne m’est plus permise, c’est un jeu hasardeux que je n’ai plus le loisir de parier. La déception a guidé mes pas et aujourd’hui je compte sur mes seules performances si elles comptent un tant soit peu dans la balance. Je ferai tout pour vous substituer l’objet, gardez cela en mémoire. » - « Je le sais, et je ferai tout pour vous en empêcher, pour ma mère. Alors, on s’allie ? » - « On s’allie. » Répondit en dernier le génie qui regardait un spectacle de cracheurs de feu qui amusait beaucoup les enfants. « Dans quelques minutes, les hommes les plus grands et les plus émérites du village vont s’affronter pour prouver leur virilité. » - « Comme c’est amusant ! Je crois que je vais aller me coucher. » - « Etes-vous toujours si grognon ? Joignez-vous à eux pour prouver votre valeur ! » - « Et puis après quoi, on dansera autour d’un feu pour célébrer mon intégrité ? Je n’ai rien à prouver à personne. Soyez gentille, mettez-moi dans une cage comme n’importe quel prisonnier mais épargnez-moi les barbares sans cervelle qui se tapent dessus avec des massues. » - « Votre vision du combat est si restrictive, extrémiste. Il n’y a pas que les stratèges d’un côté et les guerriers de l’autre. Si l’un ne complète pas l’autre, vous êtes aussi faible que cette catégorie de personnes que vous me décrivez. » - « Qui vous a dit que je ne savais pas me battre. J’ai un trident, et une épée. Et, je sais me battre. » - « Alors faites-moi voir ! » - « Un peu, oui. Je vais vous apprendre à juger sans savoir. J’ai été trainé jusque ici, ce n’est pas pour qu’on me traite de moins que rien. » Et le génie se releva, bombant le torse alors que la jeune femme lui tendit sa propre épée pour qu’il aille se battre.

    Un adversaire s’avança immédiatement. Bien plus grand que le génie, aussi haut que large, poilu comme un ours sous un pelage d’hivers, torse nu, déjà en position d’attaque, sa propre lame bien tenue en main. Le génie resta un moment silencieux et déconcerté, inclinant la tête à gauche et à droite, il regardait s’il n’y aurait pas un point faible visible mais à part ses parties génitales, il ne voyait rien qui pourrait le mettre à son avantage. Si seulement il avait sa magie à disposition. C’est alors que le rustre se jeta sur trop raffiné génie qui se fit soulever comme une plume avant de se faire jeter au sol dans un râle de douleur qui fit rire un peu tout le monde. « Bon d’accord, j’ai été pris par surprise. Mais maintenant, ça va chauffer pour toi ! » Suggérait-il avant de se relever non sans mal, sentant l’âge de son corps lui revenir en pleine face. « Viens tinter de mon épée mécréant ! » mais ce dernier jeta la sienne au sol, se jetant de nouveau sur le génie pour l’obliger à faire tomber la sienne, il se plaqua derrière lui pour lui compresser la mâchoire jusqu’à ce qu’il perde l’équilibre et le plaqua ensuite au sol, l’écrasant de tout son poids. « Je ne peux plus respirer, que quelqu’un dise à l’ogre de se trouver un autre matelas. » mais malgré son humeur, le génie souffrait et changeait radicalement de couleur en frappant dans tous les sens, ce qui semblait chatouiller le nomade qui ne pouvait s’empêcher d’en rire. Et alors que ce dernier se détacha du génie, lui saisit par le désespoir frappa aux parties génitales, seul endroit qui semblait pouvoir le faire gagner ce duel. « Ça c’est très petit. » clama la jeune femme alors que le nomade-ours était plié en deux. « Je me bats avec mes armes, conseil de votre mère... Ou d’Irinna, je ne sais plus ! » - « Que le déshonneur plane sur toi ! » - « Et qu’il jette son épée n’est pas un signe d’irrespect peut-être ? » Un discours plutôt enfin sortait de la bouche de Naram qui n’était pas très fier mais agacé qu’on le trimballe dans tous les sens pour le laisser mourant au sol. « Bien alors c’est moi que tu affronteras, à l’épée. Voyons si tu t’en sors mieux qu’au corps à corps ! » et sans sommation ou temps de repos pour le génie, celui-ci se faisait déjà malmené à l’escrime alors qu’il venait à peine de ramasser son arme. Il ne fallut d’ailleurs pas longtemps avant que le pauvre génie soit de nouveau dépossédé de son arme. Il n’était vraiment pas bon au combat et cette fois, ne pouvait plus s’en cacher.

    « Tu t’es bien battu, enfin... je crois. » disait-elle en riant. « Hein, hein. Je vais me coucher maintenant. » D’une humeur toujours aussi massacrante, retournant à sa tente, le génie était exténué. Rentrant à l’intérieur le pas pressé et énervé, il fut vite rattrapé par la jeune femme. « C’est quoi ton problème ? Et d’abord qui es-tu, tu ne veux pas dire ton nom ? » - « Mon problème ? Tu veux savoir quel est mon problème ? Que ferais-tu, toi, si on te disait sans cesse que toutes les personnes que tu aimes allaient mourir et que, quoi que tu fasses, tu ne pourras au mieux qu’accélérer l’inévitable. Que ferais-tu si tu étais en course contre la montre pour empêcher un être né de ta faute de détruire ce monde, ceux que tu chéries ? Que ferais-tu si tu étais habitué par la haine, la crainte, oui, la peur et l’incapacité d’agir, que ferais-tu ? Te battrais-tu avec des gorilles autour d’un feu ? » - « Non.. je suppose que non. Je ferai tout pour empêcher que telle catastrophe se produise. » - « Et bien c’est ce que je fais mais une troupe de nomades me retient prisonnier et me font perdre un temps précieux pendant que d’autres peaufinent leur stratégie. J’ai une petite fille de huit ans que j’ai dû quitter pour cette folle aventure, j’ai combattu vent et marées pour les deux premiers fragments. Et tu m’as tout pris. Et tu me demandes de faire joujou avec une épée ? Merci mais non merci. Et au passage, moi c’est Naram mais demande à ta mère, elle a l’air de tout savoir sauf comment me sortir de ce guêpier qui m’étouffe et me rend dingue. » - « Et moi Isa. Je suis désolée Naram. Désolée que tu sois si amer, si perdu. » - « Je ne suis pas perdu, bon sang ! J’en ai juste marre qu’on me barre sans cesse la route. On offre la couronne au premier venu mais à moi... A moi on ne me donne jamais rien, je dois toujours prendre, par la force, la tromperie, la stratégie. Lorsque ton monde sera perdu, que même ton désert sera apocalyptique, que nous crèverons tous comme des chiens, alors il sera trop tard et moi je serai déjà loin, las de tout ça. Mais que veux-tu ce monde n’est constitué que pour me tuer. Allez va-t’en. S’il-te-plait, laisse-moi tranquille, j’ai besoin de solitude. » c’est ce qu’elle fit, lançant un dernier regard compatissant à son prisonnier mais lui n’en voulait pas de sa pitié, il voulait sa liberté, ses artefacts et disparaitre.

    La nuit se faisait bien trop longue, le génie ne dormait pas de toute façon comme d’habitude mais il réfléchissait bien trop et tournait en rond dans sa tente. Il décida alors de prendre l’air, sortant, il fit un peu de marche avant de voir qu’un groupe d’enfants jouaient. « C’est vous le prisonnier d’Isa ? » lancèrent sans peur les enfants qui s’approchèrent. « Appelez-moi Naram le sanguinaire, ça sera plus simple. » - « Déjà pas sanguinaire à l’épée vu vos prouesses de tout à l’heure. » le génie cacha son énervement, ce n’étaient que des enfants. « Oui, c’est vrai. Et que faites-vous dehors à cette heure ? Vos parents sont où ? » - « On ne risque rien ici, nous sommes tous orphelins et Isa nous a recueilli dans les villages massacrés qu’elle visitait avec ses troupes trop tardivement pour sauver qui que ce soit à part nous. » - « Je vois. Une brave femme cette Isa n’est-ce pas. Vous l’aimez beaucoup. » - « Oui, beaucoup, en effet. Dommage que sa mère va bientôt mourir. Et elle aussi. » - « Mourir ? Comment ça ? Cette veille couleuvre a l’air de tenir le choc ! » - « Elle a perdu son artefact vous savez. » - « Oui, je sais. » - « Et alors, si elle ne le retrouve pas avant la prochaine lune, la gardienne mourra et toute sa descendance également. » - « ô, je vois. » il savait que les gardiens des artefacts étaient soumis à une obligation de protection sans faille. Le titan des océans avait mis un arsenal à disposition pour ne pas que le fragment des catacombes ne soit volé, il allait sans dire qu’ici, le sacrifice serait tout autre, plus personnel, plus humain, à l’image de la perte d’une vie. « Bon allez venez, je vais vous raconter une histoire. » - « ô on les connait toutes, les contes sont nombreux par ici. » - « Ne parlez pas trop vite, vous ne connaissez sûrement pas celle de Lord baveur. » - « Lord qui ? » - « Lord baveur mes jeunes amis. Une histoire comme vous n’en entendrez jamais plus. De quoi vous aider à vous endormir. » Et les cinq, six enfants s’assirent près du feu encore actif de la soirée festive en compagnie du génie qui aimait racontait les histoires et trouvait fort intéressant d’avoir un auditoire attentif, pour une fois.

    Quelques heures plus tard, les enfants dormaient tous autour de Naram qui admirait le ciel étoilé. Un enfant avait posé sa tête sur le genou du génie, ce qui l’empêchait de bouger sans réveiller le gamin. Isa fit alors son apparition, elle ne semblait pas réussir à dormir également. « Tu peux bouger tu sais, ils ont le sommeil lourd. » chuchota-t-elle en souriant. Le génie s’exécuta en se relevant et repositionnant la tête de l’enfant sur le manteau du génie qu’il enroula en boule. Il s’éloigna ensuite, rejoignant celle qui le retenait captif. « Pardon de m’être emporté, Isa. Je suis comme qui dirait sous pression en ce moment. » - « Tu es odieux. Mais je comprends. Je ne sais quel être supporterait une telle pression. Et c’est d’aide dont tu as besoin. Sinon jamais tu ne récupéreras l’artefact. » - « Isa, écoute. Les enfants m’ont dit pour la malédiction. S’il n’est revenu dans les mains de ta mère avant la prochaine lune pleine, c’est-à-dire quoi, un mois, deux peut-être ? Toute ta lignée mourra. Je ne peux te forcer à m’aider. » - « Je demande bien à un voleur de voler mon bien, pourquoi ne demanderais-tu pas à ta victime de t’aider à l’assassiner ? » Le génie esquissa un sourire plutôt triste, la réponse était belle mais le fond était macabre. « Nous avons tous des raisons louables de récupérer cet artefact. Mais, je crois que ce qui te motive vaut bien deux vaines existences. Ma mère en tout cas pense qu’il faut te le remettre, une histoire avec l’équilibre que je n’ai pas vraiment compris. Enfin, tu sais comment elle est. » - « Oui. Crois vraiment que si je pouvais faire autrement... » - « Je sais. En réalité, la malédiction de ma mère fait référence à la lune rouge et non à une lune pleine. La prochaine lune rouge est annoncée par les astronomes pour dans trois mois exactement. » - « Ce chiffre trois, toujours. » - « Pardon ? » - « Non, rien, continue. » - « cela nous laisse trois mois pour t’entrainer aux armes. Si comme ma mère le dit, et comme tu le laisses sous-entendre, c’est le démon que tu devras battre, c’est avec une épée que tu le tueras. Et ton entrainement commence maintenant. »


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Lun 04 Mar 2013, 00:24

    3 mois plus tard

    « Tu ne parles pas Naram ? » interrogeait Aeleus accoudé à la fenêtre de la voiture tirée par deux léopards qui les emmenaient, le génie et lui, loin d’ici. « Je pense, c’est suffisant. » - « Tu n’as pas décroché un mot depuis que je t’ai tiré d’un sacré guêpier. » - « Je sais, tout s’est passé si vite. » - « Raconte-moi. Je n’ai rien compris. » Le génie tourna la tête vers la mer de sable qui s’étalait à perte de vue. Tout lui était trouble. Trois mois s’étaient écoulés. Il s’était entrainé aux armes avec Isa pour affronter le campement qui avait pour ambition de dominer tous les autres dont celui d’Isa. A ces heures si douces, tout était si lointain au génie. Il n’avait aucune idée de ce qui se tramait au-delà des dunes, il était en paix avec lui-même, une paix que William lui avait promis. « Je suis amateur de veilles reliques. C’est tout. » Mentait-il, ce qui avait le don fâcheux d’énerver l’humain qui n’aimait pas voir son ami aussi silencieux, lui qui aimait tant parler. « Et le corps de cette femme ? Sans la moindre cicatrice, blessure ? » - « Un dommage collatéral » le génie avait appris à ses dépens qu’en réalité Isa et sa mère avaient un âge qu’elles cachaient toutes deux bien aux yeux des autres villageois. En réalité, le fragment donnait l’immortalité aux gardiens en échange de leur devoir de protection. Seulement pour enfanter, la mère d’Isa avait dû renoncer à des années de jeunesse pour les donner à sa fille et qu’elle puisse grandir. Trente printemps furent alors un bon compromis et les siècles passèrent ainsi sans laisser de trace dans l’histoire jusqu’à qu’on vienne leur soutirer le fragment et que leur mortalité soit un fardeau, une bombe à retardement, une lune rousse comme détonateur sans lequel, ils seraient morts. « Ton regard fut vidé lorsque je t’ai retrouvé à genoux, au corps de cette femme, pourquoi ne veux-tu rien me dire ? » - « Crois-moi, il vaut mieux ne rien savoir de cette sordide histoire. » ils avaient osé l’opération, prévue après tout. Il n’était resté au camp que pour cette raison, contre son grès. Ils avaient mis en place une tactique et l’infiltration avait été impeccable. Mais le temps avait joué contre eux, une course poursuite infernale. Le génie et Isa avaient couru de toutes leurs forces pour récupérer l’artefact, mais malheureux jeu du hasard, elle fut foudroyée par la mort juste devant, sa main tendue vers le bijou qui l’aurait sauvé. « Et maintenant ? » - « Je ne sais pas. » perdu, la mère d’Isa était bien plus clairvoyante que Naram l’aurait voulu. Il avait laissé ce village qui l’avait accueilli, sans chef pour les guider. Il n’était même pas rester pour enterrer cette femme qu’il avait appris à connaître pendant ces trois mois. « Tu ne veux savoir ce qu’il se passe en terres civilisées ? » - « Non. Mais je n’ai pas le choix. » - « Il semble que tes ennemis ont eu tout le loisir de danser vu que le chat n’était pas là. » - « Mes ennemis ? » - « Ce serait bien trop long à t’expliquer mais il faut que tu te reprennes, je n’aime pas te voir dans cet état si… » - « Stoïque ? » - « Si tu le sais alors pourquoi restes-tu comme ça. » - « Je suis fatigué, Aeleus. » Son regard se perdait, se fermait sans cesse au point que son interlocuteur doutait qu’il s’ouvre à nouveau. Il semblait que Naram avait eu de longues et bien trop difficiles journées. Il n’avait aucunement envie d’entendre les nouvelles, des choses qui auraient encore le don de l’exaspérer voir de le faire renoncer. Il ne savait plus vraiment. « Tu ne me demandes pas comment je t’ai trouvé ? » - « Comment m’as-tu trouvé ? » - « Quelqu’un a signalé ta disparition. On a alors retrouvé la carriole avec tes affaires. Et après quelques journées de recherche… » - « Qui ? » - « Un certain Seth. » - « Pardon ? Tu dois te tromper. » - « Il n’a, de ce que j’ai compris, que de mauvais nouvelles à t’annoncer. Mais il n’a pas voulu me mettre dans la confidence. Il t’attend à l’auberge du continent du matin calme. » - « Tu ne devais pas rester posté au désert ? » - « Je préfère m’assurer que tu rentres en vie. Si tu es notre dernière chance, autant ne pas jouer avec le diable. » - « Nous avons déjà bien trop joué avec lui, j’en ai bien peur. » Comment pouvait-il insinuer cela ? Etait-il au courant de quoi que ce soit ? « Quoi que tu saches Aeleus, oublie-le. » - « Tu ne peux pas éternellement luter seul. Je connaissais l’existence de l’artefact des nomades, une veille excuse pour se faire la guerre pensai-je. » - « Plutôt justifiée en l’occurrence, plus que les nôtres en tout cas. Mais ne gaspille pas ta salive. Elles ne m’ont mené à rien. » - « Je ne comprends pas. » - « L’assemblage des trois fragments devaient me permettre de revivre des scènes du passé, dans la conscience d’être présents lors de scènes capitales que je n’aurai pas vécu. Mais j’ai eu beau tourner ça dans tous les sens, ça n’a pas marché. » - « Que cherchais-tu dans ce passé ? C’est si vaste, surtout s’il regroupe un savoir universel de tous les êtres passés. » - « Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que je croyais. Me ramener comme ça, rassembler trois bibelots et tout comprendre. Tu as raison, c’était trop vaste, je ne sais même pas comment il fonctionne. Mais au final, je reviens au point de départ. Tous ces sacrifices pour rien. Quel gâchis, une perte de temps et d’énergie pour rien. » - « Ne sois pas si défaitiste. Cela doit sûrement servir à quelque chose ! Pourquoi avais-tu entrepris cette quête ? » - « Des indices vagues d’une aether-fantôme et d’un esprit du temple. Le chaos serait annihilé dans la passé semblait-il. De la connerie. Ça ne veut rien dire en plus. J’ai risqué ma vie sur de faux a priori, comme un débutant. Je n’en suis pourtant pas à mon premier coup d’essai, je n’apprends donc jamais. » Mais même si l’humain tentait de rassurer le génie, ce dernier ne l’écoutait déjà plus.

    ---------------------------------------------

    La nuit était palpablement angoissante, personne ne trainait dans les rues, le silence était étouffant tant il témoignait des temps troubles que nous vivions. Le génie accoudé à une statue commémorative regardait d’un œil vif et sévère l’auberge où résiderait le soi-disant Seth. Il fallait bien avouer que le génie y croyait peu. Lui qui ne quittait jamais le manoir. C’était forcément quelqu’un d’autre sous son apparence mais qui ? Jun ? Il ne serait pas aussi idiot, il ne s’en cacherait pas, bien trop fier pour montrer au génie qu’il avait gagné. Il s’avança jusqu’à l’intérieur, écrasant son mégot contre la porte qu’il jeta dans le caniveau encore ruisselant des pluies battantes qui s’étaient succédées ces derniers jours. Il fit alors son entré à l’accueil où il entreprit qu’on lui indique la chambre du dénommé Seth. Il monta ensuite trois étages comme on lui avait conseillé, puis pris la cinquième porte à sa droite et toqua avec résonnance pour qu’il n’ait pas à refaire la manipulation une deuxième fois, agacé et intrigué. C’est pourtant bien Seth qui vint lui ouvrir, lui chuchotant de se hâter à rentrer avant qu’on ne le voit dans les environs. Le génie s’exécuta, rentrant sans se faire plus prier, il s’assit là où il put, se rallumant une autre cigarette, il était passablement sur les nerfs ces temps-ci.

    « Las du manoir Taiji ? » - « Congédié serait plus approprié mon vieil ami. » sa voix tremblante et fatiguée obligea le génie à lever la tête pour regarder l’expression qui accompagnait ses paroles. C’est une ombre aux cernes teintées d’un violet effrayant et au visage presque déformé par la tristesse qui fit fasse au génie. « Mitsuko ? » - « Oui, mais pas celle que tu penses. » - « Je ne suis pas d’humeur à plaisanter, Seth. » - « Et moi encore moins. Elle est revenue Naram. » Le génie en resta bouche bée. Il ne sut quoi dire au juste, se frottant vivement la légère pilosité faciale qui poussait non loin de la commissure de ses lèvres, lui qui se laissait complétement aller ces derniers temps. « Naram. Je. Enfin. » - « Je sais. Laisse-moi réfléchir un instant. » Sa tête entre les mains, les coudes sur la table, il soupirait avec lenteur, n’y comprenant rien. « Cela fait combien de temps ? » - « Un mois, maintenant. » le génie semblait faire une grimace incompréhensible, sa confrontation avec Mitsuko au monument religieux remontait à bien plus loin. On se serait donc joué de lui et ce dernier, trompé par ses sentiments, n’y aurait vu que du feu. « En somme, ça ne pourrait être pire. » - « Oh si. Jun est monté sur le trône. Le manoir obéissant à la Mitsuko la plus âgée, il revient de droit à l’ancêtre qui nous a jeté un coup de pied dans le derrière, nous laissant comme des errants. » - « Et alors ? » - « Comment ça ? » - « Et bien dis-moi. Qu’est-ce que ça te fait qu’on te fasse ton lit ? » L’ombre en fut consterné. Un léger silence laissa place à des rires inopinés de la part des deux hommes. « C’est insupportable Naram. Ils ne savent décidemment changer des draps sans en froisser les contours. Je deviens fou. » le génie se leva, tapant brièvement dans le dos de son ami, par compassion pour les épreuves passées où il n’était présent et celles à venir où il ne serait sûrement. « Seth, il me faut te l’avouer, cette nouvelle ne me surprend pas. » - « Eh bien, Naram, Il me faut plus d’explications. » - « Mitsuko dernière du nom me l’avait dit. Allongée sur l’herbe de son rêve, elle m’avait demandé ce que cela me ferait. » - « Mais elle n’était que reine des ombres. » - « Un aether a une existence passée et future bien propre. Comme une connexion inconsciente, l’aether vogue à travers le temps et le fait qu’une sorte d’instinct lui soit venu ne m’étonnerait guère. Ça, plus le petit épisode que je t’avais conté la dernière fois au monument religieux. Je me doutais fort bien que je devrais affronter mes vieux démons. » - « Je ne sais plus quoi faire Naram. Je suis si faible. Et tu n’es pas en meilleur forme de ce que je vois. » - « Je reviens d’un périple difficile. William m’éclairera sur la situation. » - « Dis-moi que tu as un plan, je t’en supplie. » - « Je n’en ai pas. » - « Tu as une corde que j’en finisse ? » - « Aucune d’assez solide pour pendre un entêté comme toi. » - « Tu m’as l’air de prendre ça avec tant de légèreté, toi qui a passé des heures entières à me rabâcher ta théorie du complot à propos de Jun que je n’ai pas voulu écouter. Et voilà que maintenant, tu sembles débarrassé de tes tracas. » - « Mon voyage fut long. La Cité engloutie. Le désert. William ne m’a vraiment envoyé chercher un artefact capable d’empêcher mon jumeau dans ses terribles desseins. » - « Alors pourquoi ? » - « Pour me préparer. Psychologiquement. Je vais devoir le tuer Seth. » - « Je sais. J’en suis désolé. Je sais plus que nul autre comme tu ne voulais en venir à une telle fin » - « Un conte où ils vécurent malheureux. Je serai éternellement malheureux Seth. J’ai pleuré Mitsuko pendant des siècles et voilà qu’elle revient d’entre les morts. J’ai retrouvé un espoir dans le visage de sa descendance que l’on m’a volé. Le destin ne me laissera pas en paix tant que je n’aurai pas réparé ma faute. » - « Ta faute ? » - « Envers Mitsuko. Toute cette histoire, Jun et Mitsuko I qui s’allient, tu ne comprends pas ? Ce sont mes vieux démons. Ceux que j’ai fait souffrir. Je ne chercherai plus à reculer à présent, je n’ai plus peur. Je vais affronter la punition que je mérite pour avoir ainsi joué en me pensant immunisé. Et s’il faut que ce soit la fin de mon conte alors qu’il en soit ainsi. J’affronterai Jun, j’affronterai Mitsuko. Et je mourrai ainsi. » - « Tu ne le penses pas sérieusement ? » - « Si, Seth. J’ouvrirai les brèches de l’enfer et j’enlacerai le diable, j’enlacerai Mitsuko et nous nous jetterons tous les deux qu’elle le veuille ou non dans cette fosse. Alors le monde reprendra la course qu’il a stoppée le jour où j’ai rencontré l’aether au rocher au clair de lune. » - « Tu sais Naram si j’ai appris une chose de toi c’est que rien ne se passe jamais comme prévu. On peut imaginer toute sorte de fin et au final, il s’agira toujours de la chose la plus inattendue. Tu as vaincu tes ennemis, toujours, ton père comme vieux rival, tu as vaincu, oui. Tu as vaincu l’ombre du cœur dont tu ne pensais jamais revenir, tu as vaincu les morts-vivants, Delix, tu as vaincu les jeux de l’ombre, tu as vaincu les ombres. Et tu es toujours là. » - « C’est ça qui est à la fois drôle et navrant. On sait quand commence mon histoire mais jamais quand elle se termine. A tout moment, l’immortalité peut prendre fin dans un flot de sang. Et je l’entends, ce néant, qui m’appelle. Veille sur Mitsuko dernière du nom, elle est en danger, cette fois tu ne peux plus douter de mes dires. » - « Non, promis, je ne te prendrai plus pour un fou. Je la pensai en sécurité avec son statut d’aether et... Tu es si alarmiste de nature alors bon... » - « Personne n’est immortel, même ceux que le temps épargne un peu plus que les autres. Je suis peut-être un brin anxieux de nature comme tu le dis moins finement, mais je sais reconnaitre les signes de l’apocalypse lorsque je les entrevois. Ce ne sera pas la première fois comme tu le sais. » - « Je le sais. Mais c’est bien la première fois que ça te touche autant, je veux dire, personnellement. » - « C’est bien mon seul handicape. Tout ça me touche de trop près, je n’arrive plus à prendre du recul, à discerner le vrai du faux car mes sentiments me rendent faibles. » - « Alors au final, quand Mitsuko et toi vous fuyiez par peur des sentiments ? » - « C’est que nous savions qu’un moment d’égarement pourrait provoquer un chaos à la Jun. Elle est aussi intelligente que moi, elle sait ce qu’on risque. Ou en tout cas elle le savait. En tout cas je comprends mieux le pourquoi cette amnésie désirée par William. Sans ça, dieu sait ce qu’il serait à l’heure actuelle. Je ne serai pas là, je ne serai pas prêt à affronter Jun. Je dois partir à présent. Reste sur tes gardes et informe-moi par missive de tout changement. En attendant, repose-toi, tu en as sacrément besoin. » - « Je suis une ombre, et dire que certains pensent qu’on a toute la mort pour se reposer. » - « Et toute la vie pour s’amuser. Et Jun me rit un peu trop au nez pour rester les bras croisés. Adieu mon ami, puisse que notre prochaine rencontre soit celle d’un jour meilleur où nos proches ne risquent pas la potence d’un tyran et d’une impératrice du mal. » - « Puisse que les dieux t’entendent et t’accordent ce vœu mauvais génie. » - « Ils m’entendent, ne t’en fais pour ça, ils sont juste comme nous deux, ils ont peur de Jun. »

    Les jours suivant passèrent et Naram resta des après-midis entiers devant le temple des esprits, à genoux, à attendre que les portes s’ouvrent mais cela n’arriva pas. Ni William, ni personne ne semblait vouloir s’entretenir avec le génie. Le génie dû renoncer à les convaincre de lui montrer comment marchait l’artefact, il semblait que ce ne soit pas ainsi qu’il changerait le monde. Envers et contre tous, seul contre l’univers, voilà comment se sentait le génie, il avait semé le malheur et la mort derrière lui, où qu’il aille, dès qu’il intervenait, la fin était forcément malheureuse. Il se résigna alors, puisque les esprits ne voulaient pas assurer leur survie, puisque tout le monde avait peur et que William ne pouvait rien faire pour lui venir en aide, alors il le ferait seul. Il préparait un plan d’assassinat à Somnium pendant le temps qu’il lui restait en gardant l’échiquier comme cible jusqu’à ce qu’il ose enfin franchir le pas de la confrontation. Lui qui se disait toujours que le jour où Seth ne serait plus dans le manoir c’est que le monde irait vraiment mal, il semblait que ce jour soit bel et bien arrivé. Alors cette dernière nuit, il resta perché sur un arbre en face du manoir, n’osant y fouler le sol puisqu’elle y était, il songeait tout de même : quel sort serait réservé au couple du génie et l’ancienne impératrice du mal ? Comment pouvait-il le concevoir ? Lui incapable d’amour mais prêt à mourir pour ceux qu’il aimait ? L’éternel paradoxe qu’il représentait survivrait-il aux passions de la démone ? Une reine du mal de retour faucherait l’équilibre et toujours celui-ci se régule. Alors un symbole du bien devrait naître lui aussi pour rassurer les poids dans la balance ? Ce poids serait-il le génie ? Lui ? Le chaotique, l’excentrique, l’énigmatique, l’antipathique ? Comment pourrait-il vaincre cette femme qu’il n’avait jamais oubliée ? Comment ferait-il pour aller contre ces sentiments qui l’étranglaient lorsqu’il pensait à elle ? A leurs jeux ? La donne changeait, il ne voulait pas tuer Jun, encore moins Mitsuko. Dans d’autres circonstances, il les aurait rejoints. Pire encore pensa-t-il, sans Mitsuko dernière du nom, il serait déjà avec eux. Au final, il se fichait bien du monde, qu’il vive ou meurt, à quoi bon un monde s’il n’y avait pas de Taiji pour agrémenter ses journées ? Le génie resta ainsi à observer la lumière des pièces irradier l’extérieur de l’intérieur tout en se répétant que lui n’y avait à présent plus sa place. Que devait bien faire sa fiancée post-mortem ? Devait-elle rire ? Pensait-elle encore au génie ? L’aimait-il toujours ? Souffrait-elle toujours à cause de Naram ? Lui, n’avait jamais cessé de souffrir mais il n’avait pas cessé de vivre pour autant. Et pourtant, s’il devait y avoir un camp, il le savait, ce serait celui de l’aether, il se l’était promis, il la protégerait de la mort et ses agents du chaos, quels qu’ils soient, même s’il devait s’agir de son âme sœur, celle-ci était désuète face à la passion chimérique et transcendante qu’il éprouverait à jamais pour l’aether. Mère, mariée, il s’en fichait, il respectait sa vie mais pas ceux qui voudraient la détruire. Par respect pour le souvenir et que le diable l’emporte dans sa folie mais le génie ne pourrait pas renoncer.


FIN


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Chap. III. La pénombre dévoile sa tragédie. |Solitaire|

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