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 Chap. II. La pénombre dévoile sa tragédie. |Vanille & solo|

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Lun 11 Fév 2013, 01:47

~ Avec Vanille en guest star ~
    C’est dans une tout autre ambiance que nous retrouvons notre soit disant et pourtant cher héro. Niché au cœur de la Cité engloutie, en plein quartier marchand, déambulant, sabre dans son fourreau avec une chemise courtisée d’un blason de toile, visitant les nombreux étales et présentoirs où l’on vendait de tout, le génie goûtant un peu à tout, débattant alors de ce qui se fait de mieux dans le domaine avec ledit marchand. Se fondant dans la masse, il se faisait passer depuis deux jours pour un ondin aux yeux des habitants en prenant le symbole de capitaine de la garde civile sur le blason. Bien entendu, il dépassait amplement ses heures de travail car ce qu’il cherchait n’était un malfrat mais une dangereuse vipère. C’est le troisième jour que tout se bouscula. Parmi la foule quelque peu morose des évènements qui déroulaient au-dessus de leur tête, le génie l’aperçut, elle parmi tous :

    « Irinna, catin de première espèce ! » cria-t-il, provoquant ainsi l’attention sur lui. La concernée de ces doux compliments n’eut pas besoin de se retourner pour comprendre qu’il s’agissait de son tendre génie qui avait réussi à la mettre en prison quelques semaines plus tôt. Se mettant à courir avec une félinité incroyable, le génie ne perdit cependant pas de temps pour entreprendre une course poursuite à en couper le souffler. Cela déambulait de partout, il bousculait les passants, sautait par-dessus un chariot de légumes que l’on transportait, chuta même en se prenant les pieds dans une corde à sauter que des gosses avaient soigneusement tendus pour le faire tomber sous l’ordre écrié d’Irinna qui au loin avait sommé les marmots de l’aider à s’échapper d’un dangereux pervers. Encore plus énervé, le génie se relava dans le rire des enfants qui l’attrapaient par les vêtements pour le ralentir, le génie n'avait pas de temps à perdre mais ne voulait pas les blesser, les enfants du quartier protégeaient évidemment les habitants dudit quartier et non un étranger, seulement cela commençait doucement à chauffer le génie qui reprit tant bien que mal sa course. Toujours à vive allure, il constata qu’Irinna était déjà un étage au-dessus, grimpant sur les toits du quartier.

    Il en fit alors de même en sautant sur le premier tas de tonneaux de vin qui se trouvait à côté d’une taverne locale pour accéder à n’importe quel toit et ainsi se retrouver à la même hauteur qu’elle. Au loin, l’ex veuve noire cria : « Alors mon chou, je te vide déjà de ton énergie ou on manque d’endurance ? » avant d’accélérer le rythme. La bougresse se retourna quelque peu plus loin et vit que son ravisseur avait disparu, alors, un peu embêtée qu'il n'ait plus résisté, elle grogna : « Quoi ? Déjà ? Ah les hommes, ce n’est plus ce que c’était. » Un sourire aux lèvres, satisfaite de sa course. Mais lorsqu’elle se retourna, elle cola son petit museau au sourire confisqué contre la poitrine du génie qui était réapparu derrière elle, sa taille la dépassant de loin, elle leva ses deux petits yeux avant d’annoncer avec un visage angélique : « Que de muscles, ça te réussit d’être Mârid, hein ? » Avant de tester de la vigueur de son biceps. Le génie la regardait, les lèvres retroussées, le regard perçant mais le pauvre ne vit rien venir et Irinna plaça un rapide et puissant coup de genoux là où ça faisait généralement mal aux hommes avant de s’enfuir, profitant que son adversaire était plié à deux en la traitant de tous les noms d’oiseau. Seulement, lorsque la belle sauta sans prévenir de son toit, elle tomba directement dans une sorte de fontaine au centre de la place sous le regard des habitants qui la reconnut aussi tôt. « Eh regardez, c’est Irinna. » - « Mais elle n’était pas en prison, elle ? » et que l’étonnement laisse place à la violence de tous ceux qui avaient été asservis par la demoiselle pendant tous ces mois de tyrannie. Seulement le génie arriva juste au bon moment, gonflant son torse pour qu’on remarque bien qu’il s’agissait d’un garde ondin.

    « Pas de panique, messieurs, dames, la situation est sous mon contrôle. La fugitive n’aura pas été très loin. Reculez, le spectacle est terminé. » Et d’attacher solidement les poignées de la sirène qui ne manqua pas de le faire remarquer à l’oreille du génie : « Je vais croire que c’est une fâcheuse habitude chez toi de toujours vouloir m’attacher. » Mais ce dernier, malgré un sourire qu’il peina à cacher, ne répondit rien et la força à marcher dans son sens. Durant cette marche, le génie lui glissa alors à son tour à l’oreille : « J’imagine que tu ne dois pas ta liberté à ta bonne conduite. » - « Que de préjugés. Non évidemment. La matrone m’a fait libérer d’une simple lettre sous saut royal à un gardien grassement payé par cette dernière. De quoi assurer une bonne retraite au brave homme quoi. Et de me permettre, enfin, de retrouver le plaisir d'entendre le doux roucoulement des colombes ! » - « Il n'y a pas de colombe ici, juste des corbeaux. Sous saut royal ? Voilà qui réduit considérablement mes recherches. » - « Pardon ? Tu ? Veux la rencontrer ? Je ne suis pas certain que vos personnalités s’accordent, enfin je dis ça comme ça et puis tu devrais demander à quelqu'un d'autre, j'ai de piètres talents d’entremetteuse. » - « Je ne compte pas boire le thé avec elle, Irinna. Il y a de fortes chances pour qu’elle ait ce que je cherche. » - « Et qu’aurait-elle que je n’ai pas ? » - « Une magnifique couronne incrustée de cristaux. Un joyau de la famille royale en la possession de Lastraé mais je suis entré par effraction hier dans ses appartements et un autre voleur plutôt doué était passé par là avant. » - « Et ça veut se faire passer pour un héros qui emprisonne la pauvre Irinna mais dès le lendemain, ça vole chez l’allié. On ne peut donc pas avoir confiance en toi ? » Disait-elle de façon si théâtrale.

    « Hein, hein. Je devais donc retrouver ce voleur coûte que coûte. » - « Un voleur que j’imagine bourré de talents. » - « Qui a clairement laissé son emprunte, c’est-à-dire une douce odeur de jasmin et du vernis de corail violine derrière elle. » - « J'en conclus que tu trouves mon nouveau parfum à ton goût. Oh tu sais, je suis plutôt occupée en ce moment. Grâce à ta petite intervention héroïque, j’ai été promue alors bon, je suis peut-être passé dans ces environs il y a quelques nuits. » - « J’imagine. Donc, -tu- va me conduire à ta matrone, sinon… je te tue. » - « T'es sérieux ? T'as pas trouvé plus convainquant comme chantage ? Mon dieu, quelle menace, n'en venez pas à de telles outrances Monsieur le méchant génie. Et qui te dit que je l’ai remis à la matrone ? » - « Un tel bijou ne t’irait pas au teint et je doute que quelqu’un d’autre qu’elle en accepte une seule pièce vu les ennuis encourus. » - « C’est vrai, l’argent me va mieux que l’or mais j’accepte tout paiement, tu sais, je ne suis pas difficile, faut bien se nourrir. » - « Allez, faisons ça rapidement que je te relâche et que tu ais le temps de fuir loin de la Cité, que la matrone ne te fasse jamais payer ton affront. Je suis encore gentil de te laisser la vie sauve donc n’en réclame pas plus. » - « On ne peut donc rien te refuser à toi ? Bien, bien. Allons voir la matrone, mais vu mon ravisseur, je doute qu’elle désire ma mort, j’entrevoie d’ici la promotion à venir. »

    --------------------------

    Soirée mondaine, cocktails et petits fours à gogo, fontaine de champagnes et bal masqué, voilà quel était le lot de cette soirée et le décor de cette nouvelle pièce. D’un élégant costard et d’un très léger demi-masque noir qui arrivait jusqu’au nez, le génie marchait à pas rapide, bras dessus-dessous avec Irinna avec une magnifique quoi que peut-être un brin trop courte robe aussi chic que raffinée et un même masque pour dissimuler ces deux petits et mesquins yeux bridés. Sa coupe en chignon dégageait de nouveaux traits à son visage et le génie à son bras était un bijou bien plus embellisseur que n’importe quel breloque d’argent semblait-il. A une sorte d’étage supérieur, ouvert sur celui inférieur où l’on dansait la valse, le génie accoudé avec Irinna sur une barrière regardait les autres danser.

    « Bien. Tu la vois ? » - « Vois-tu quelqu’un avec une couronne ? Moi je ne vois que des couguars qui recherchent un jeune étalon pour finir leur soirée. Tu as soif ? » - « Oui, portons la couronne de Lastraé en plein banquet pour attirer la convoitise. Enfin tu ne la reconnais pas, elle n’a aucune spécificité physique ? » - « Off, je ne saurai trop le dire. Tu sais pour moi, toutes les sirènes se ressemblent, je suis un peu l’exception. » - « Ouais ? Tu ferais mieux d’arrêter d’en être une si tu veux mon avis vu comme ça te réussit. Peut-être n’étais-ce pas une couronne. Le mot « Mormadaï » sur le premier fragment signifiait symbole royal, mais dans votre langue ondine, cela peut vouloir dire n’importe quoi, comme une chevalière ou... » Et alors son regard se porta sur une magnifique muse à la crinière d’ébène dont le cou était embelli par une sorte de collier épais de cristaux qui passait inaperçu vue la soirée, plus qu’une couronne, cela allait sans dire.

    « Tu vas me chercher un verre pendant que je danse avec ton boss ? » - « Pas de soucis, négocie une augmentation pour moi pendant que tu l’auras sous la main. » soumit-elle avec son habituel humour alors qu’elle s’éloignait et que le génie descendait les marches pour rejoindre la piste. Descendant lentement, il s’assura qu’Irinna soit trop loin pour la prévenir de son arrivé puis détourna toute son attention vers ce qui semblait être la maîtresse de ces lieux, l’hôte par excellence, elle qui semblait regarder les autres danser, semblant pensive, le génie allait rapidement la sortir de ses songes. Faisant une courte révérence, il admira ses courbes quelque peu arrondies mais trop peu pour la juger d’un laisser-aller en calories, sa taille demeurant de guêpe et sa robe la mettant plutôt en valeur. Tournant son visage vers elle, il s’approcha lentement avant de lui susurrer à l’oreille : « Vous danserez ? » à la fois question rhétorique et proposition qu’on ne pouvait refuser car il l’entrainerait sur la piste au rythme d’un tango qui commençait doucement à échauffer les esprits.

    « Charmant collier. Les bijoutiers de vos contrées sont des artistes plus que des artisans. A moins que ce ne soit pas une œuvre artisanale. » Jouait-il comme prémisse d’une comédie avec une diablesse qu’il n’imaginait pas. Lui en tout cas priait de tout cœur que la sirène ne sache rien de la valeur de son bien, sans quoi il devrait songer à d'autres manières pour l'obtenir. Or s'il s'agissait de la matrone, on parlait plus de lionne que de gentil chaton et alors, il devrait se servir d'un peu plus que d'un jeu de charme pour lui soutirer. Toutefois il espérait que la maîtresse de cette organisation criminelle ne savait pas estimer tels objets de convoitise, en tout cas une danse pour tester ses connaissances en la matière ne lui ferait pas de mal.


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Lun 11 Fév 2013, 04:10

    « Encore un bal? » s'étonna Gabriella en observant, perplexe, la grande salle de réception finement décorée par des serviteurs en furie, pressés par des secondes qui s'écoulaient bien trop vite à leur goût. Pour toute réponse, Vanille sourit, douce expression moqueuse et satisfaite, un éclat de malice au fond de ses prunelles vertes. « Mais pourquoi? » enchaîna la sirène blonde en effleurant du bout des doigts l'une des grandes nappes blanches qui recouvrait les tables. Vanille soupira, agacée par la seule perle qu'elle avait daigné laisser en vie dans un extrême élan de sympathie inattendu. De sa voix claire, elle finit par lui répondre après quelques instants de silence : « Les Ondins ont besoin d'une souveraine présente. Ils se fichent pas mal de participer à toutes ces mondanités, pour peu que j'organise des réceptions pour les grands de ce monde. Ce sont des petits animaux qu'il faut rassurer, vois-tu. Ils ne veulent plus d'une Dame des Abysses comme l'a été Lastraé sur la fin de son règne. » Une fois n'est pas coutume, elle sourit. Tout avait fonctionné à merveille, et elle apparaissait aux yeux de tous comme une reine légitime, sauveuse de la Cité, et l'une des rares rescapées de la folie destructrice de Lastraé. Elle incarnait la renaissance d'un espoir, celui de revoir la prestance royale d'autrefois et d'un retour sur la scène politique. Pour l'heure, on ne disait d'elle que le plus grand bien et on louait des vertus le plus souvent fantasmées. « Les Sirènes t'aiment.» ajouta Gabriella, constatation stupéfaite. Vanille rit. « Qu'ils profitent de ma bonté. Maintenant, va te préparer

    Dans ses quartiers, entourée de ses dames de compagnie, Vanille contemplait son reflet dans l'immense miroir tandis que les sirènes s'activaient autour d'elle à la sublimer. Avec délicatesse, la jeune femme posa la paume de sa main sur son nombril. Lentement mais sûrement, son ventre s'arrondissait. Certes, cela demeurait encore des plus discrets. Elle avait toujours eu une ligne irréprochable et ce n'était guère ces nombreuses grossesses qui allaient perturber ces courbes fines. Mais elle aimait voir son petit être grandir. « Que pensez-vous de cette robe? » Elle n'y accorda qu'un regard. « Trop habillée.» - « Et celle-ci? » - « Trop peu.» Vanille tourna les talons pour filer vers sa penderie et dénicher elle même la tenue idéale. Elle ne tarda pas à enfiler une robe noire aux reflets bleutés qui s’accordait parfaitement avec le sombre de sa chevelure. Sans manche, le haut était lassé devant et derrière, rehaussé de pierres et de dentelles foncées, tandis que le bas semblait être une superposition de tissu qui ne laissaient rien entrevoir. Hildegarde haussa les sourcils. « J'avais cru comprendre que vous ne vouliez pas de vêtements trop..» Elle ne termina pas sa phrase, car elle eut la réponse à ses interrogations en image. Vanille fit quelques pas. Le bas de la robe était ouvert discrètement dès la hanche et laissa apparaître de temps à autre les longues jambes de la demoiselle. « Ma Dame! » s'écria une petite servante affolée qui déboula comme un boulet de canon dans la chambre, essoufflée. Ignorant les remontrances d'Hildegarde, elle alla se planter devant Vanille pour bafouiller maladroitement : « La plupart des invités sont là.» Dans un sourire, Vanille hocha la tête. Sans dire un mot, elle attrapa une pair de talons qu'elle enfilait aussitôt et s'éloigna, attrapant au passage un collier qu'elle mit à son cou.

    Juste avant d'entrer dans la salle, Vanille mit son masque. Après tout, c'était le thème du bal qu'elle avait donné. Silhouette sombre, ces grands yeux émeraudes n'en ressortaient que plus intenses, à l'instar de sa peau opaline qui prenait des airs de porcelaine. Un bel petit ange. L'illusion parfaite de la pureté, un leurre efficace depuis des siècles. Peu avait décelé le piège. « Sa Majesté.» annonça la voix pompeuse de Michaël à l'attention de tous. Les festivités pouvaient alors officiellement commencer. La Dame des Abysses traversa la foule, saluant à tout va les invités dont elle se fichait éperdument. Mais elle devait rester la parfaite petite reine. D'une politesse exquise, elle répondait d'un ton sucré à toutes les formules d'usage, remerciant ceux qui la complimentait sur sa beauté et sur les immenses boucles noirs de ses cheveux lâchés, qui rebondissaient jusque dans le creux de son dos. Lorsqu'on lui accorda un tant soit peu de répit, au bout de longues dizaines de minutes, elle s'éloigna de la piste pour demeurer quelques instants dans l'ombre et observer ses convives, pensive. Attrapant une coupe au passage d'un serveur nerveux, elle sirota quelques instants le champagne frais. A première vue, la soirée semblait une réussite, encore une fois. Du coin de l’œil, Vanille vit passer Irinna, ondine quelque peu étrange et rebelle qu'elle avait chargé de quelques missions délicates. Cette fille avait un don pour s'attirer des problèmes. Mais au fond, elle plaisait plus ou moins à Vanille. Dans le cas contraire, elle l'aurait laissé croupir en prison. Irinna avait un regard appuyé, comme si elle voulait lui faire passer un message. Vanille haussa délicatement un de ses sourcils, tout en penchant très légèrement la tête sur un côté. Puis, elle finit par se désintéresser d'Irinna. Si elle avait quelque chose d'important à dire, elle n'avait qu'à venir.

    « Vous danserez ? » Intonations suaves et veloutées, Vanille n'eut pas même le temps d'entrouvrir les lèvres pour l'éconduire qu'il l'entraînait déjà sur la piste. Étonnement, elle se laissa faire. Posant une main sur la taille de ce drôle d'inconnu sans broncher, ils entamèrent un tango. Peut-être la danse préférée de Vanille, qu'elle maîtrisait à la perfection pour avoir peaufiner ses pas des siècles durant. Souplesse et élégance des mouvements, un brin de sensualité, un soupçon de provocation bien placé, et le tour était jouer. Un sourire étira vaguement ses lèvres peintes de rouge lorsque l'étranger se mit à parler du collier. Tandis qu'elle tournoyait, elle effleura des doigts le bijou. « N'est-ce pas ? Une œuvre splendide. Il est de tradition qu'il soit repensé selon les souhaits de chaque dirigeant ondin pour scier au mieux à sa personnalité. Voici la forme que je lui ai choisis, vous aimez? » Elle sourit, traits angéliques à faire douter une none de ses vertus. Seuls ceux qui savaient ce qui se passaient dans l'ombre pouvait voir dans cet expression le côté carnassier. Et Vanille était persuadée que cet homme faisait partie des avertis. Rares étaient les hommes qui l'abordaient pour parler uniquement bijou, surtout celui-ci, à moins d'avoir une idée derrière la tête, d'être en possession de quelques informations. Ainsi, il savait. Voilà qui était fâcheux, car cette affaire était censée être un secret bien gardé. « Oserais-je m'avancer en disant qu'il vous plaît? Amateur de pierre, peut-être ? » Elle ne pensait pas les derniers mots qu'elle avait prononcé, mais elle brûlait d'envie d'en découvrir plus. « Vous savez donc reconnaître les objets de valeur. Félicitations. C'est que vous êtes plus instruit que la moyenne, j'aurais presque envie de vous applaudir, mais j'aurais peur de vous lâcher, vous risqueriez de vous enfuir en courant après m'avoir arraché mon précieux collier. Seriez-vous du genre à faire scandale dans un bal organisé par la Reine? Ou avez-vous un tant soit peu de classe, autre que dans la façon théâtrale de vous échapper, s’entend. Je vous imagine partir en grand pompe sous les yeux éberlués des convives. Complexe de supériorité? En tout cas, nous gardons nos secrets de fabrication, petite fierté régionale, voyez-vous ? Nous ne livrons pas tout nos mystères au premier joli cœur qui se présente.» Il était surtout hors de question de révéler la vérité, pour peu qu'il l'ignore. « Vos traits me sont vaguement familiers.» Elle se garda bien d'ajouter sa petite phrase rituelle en ses lieux, car un ' vous aurais-je déjà menacé?' aurait pu paraître des plus inconvenants.

    Alors que Vanille était au plus près de cet homme, elle sentit un sursaut dans son ventre. Comme si son bébé lui avait donné un coup de pied, bien qu'à son stade de la grossesse, cela était totalement impossible, mais le coup avait été si violent que même le jeune homme avait du le ressentir. Un petit oh s'était échapper de ses lèvres. De toute évidence, le petit était dans une phase de délire capricieux. Tâchant de ne guère y prêter attention, elle continua à danser au rythme des instruments à cordes et des bandonéon. Mais dès qu'elle était trop près du danseur, un autre coup. Comme s'il tentait de lui faire comprendre quelque chose. Alors qu'elle était plaquée contre l'étranger, Vanille passa doucement ses longs doigts froids sur sa joue. « Vous ne plaisez pas à mon enfant.» Susurré sur un ton de délice. « Et c'est plutôt amusant, car j'ai cru comprendre que la seule personne que mon petit rejetait pour l'heure était son père.» Cessant de danser en plein milieu de la piste, Vanille posa ses deux mains sur le visage du jeune homme qu'elle encadrait aussi. Elle plongea ses grands yeux verts de poupée dans les bleus de son compagnon d'un soir, et lentement, un grand sourire se dessina sur ses lèvres. « Naram-Sin.» Elle leva distraitement les yeux sur les cheveux du génie. Noirs. Elle prit une mèche entre les doigts, qu'elle replaça derrière son oreille. «A ce que je vois, nous avons tout les deux subit un drame capillaire. Je préférais en bleu, mais le noir renforce ton petit coté ténébreux. Et moi alors? Rousse ou brune? » Elle rit. La présence du génie était significative et il n'y avait plus de doute sur ses intentions. Tels des plumes, elle replaça ses paumes sur l'épaule et la taille de Naram, pour reprendre la danse comme si de rien n'était. « J'ai appris que tu avais fais connaissance avec l'une de mes filles ? Délicieuse enfant, n'est-il pas? Je crains que tu ne l'ai rendu paranoïaque, elle ne cesse de m'envoyer des espions pour surveiller le moindre de mes faits et gestes. Mais que lui as-tu dis ? Il ne faut pas les brusquer, à cet âge là.» Risible de la part de quelqu'un qui cherchait à tuer sa gamine. Mais elle voulait réellement une réponse à sa question. Car après tout, Rosalie pouvait très bien déjà être au courant de ces petites manigances, et de ses projets pour Nausicaa.

    Valse et envolée, les pas se succédaient avec un naturel déconcertant entre les deux danseurs. « C'était donc de toi que me parlait Irinna. Hum. Je te serais gré de cesser d'importuner mes hommes. Non pas que la vision d'Irinna attachée et nue n'ait ravi les gardes, mais … question de crédibilité et de rumeurs. » Vanille allait devoir avoir une petite discussion avec la demoiselle au sujet de ses fréquentations. « Je ne te savais pas aussi pervers.» Elle rit, avant de se reprendre et d'afficher un masque plus sérieux, quoique toujours souriante. « Alors mon beau Naram … ainsi, tu as besoin de mon collier. Aurais-tu fais des bêtises? Ou simple envie personnelle? Il est plutôt rare pour un collectionneur lambda de désirer pareil artefact. Je réitère mes paroles, aurais-tu l'intention de fuir après me l'avoir arraché du cou? Ne te donne donc pas cette peine, va, et laisse en paix mon corps, tu lui as déjà laissé un souvenir assez marquant. Tout a un prix. J'aurais un petit marché à te proposer. Restons bien au centre de la piste, si tu le veux bien. Tout le monde nous regarde. Sûrement pour découvrir qui est le beau mâle qui danse avec la Dame des Abysses.» Elle rit encore une fois. « Que penses-tu de mon nouveau titre? De toute évidence, tu ne t'attendais guère à me voir traîner dans les parages. Oui oui, pas la peine de me jeter ces yeux, je vais en venir au marché, laisse moi donc savourer un peu.» Au fond des mires vertes de la sirène brillait un éclat bien étrange.

    « Ne cherche pas à savoir pourquoi j'ai besoin de toi, je ne te le dirais pas, contente toi de m’exaucer, si je puis dire, et je te donnerais le collier, tu pourras partir le plus tranquillement du monde sans que je t'envoie les gardes aux trousses et cris à l’infamie.» D'une main, elle détacha son collier qu'elle garda bien dans la main. S'arrêtant de danser en plus centre de la salle, elle planta son regard dans celui de Naram et lui murmura doucement : « Je veux que tout le monde sache qui tu es. Que tout ceux qui te connaissent reconnaissent Naram-Sin. Débrouilles toi pour te faire remarquer, attirer l'attention sur toi. Fais de nous le point où converge tout les regards. Et seulement alors, embrasse moi.» Elle rit doucement. « Et fais-le comme si tu m'aimais. Oui je sais, ça doit être beaucoup te demander, mon pauvre génie, mais je te fais confiance pour simuler les sentiments et la passion, et crois moi lorsque je te dis que ce n'est pas une demande de petite capricieuse, j'en ai besoin. Oublie-moi, songe à la femme que tu aimes, pour peu qu'elle existe dans ton petit monde. Et embrasses moi. Les gens doivent y croire. Prouve moi que les génies sont des comédiens hors pair» Presque immobile et l'air étonnement sage, Vanille se contenta de tendre le bras, le poing serré, prête à lâcher l'objet de toutes ses convoitises dans la main du génie dès qu'il lui aurait donné satisfaction.

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Lun 11 Fév 2013, 17:15

    L’acte deuxième de cette pièce de théâtre rocambolesque comporte également son lot de surprises, à n’en plus douter. Voilà le génie dans les bras de la matrone d’une mafia criminel qu’il avait lui-même démantelé, matrone qu’il avait également lui-même mit enceinte d’un petit monstre, autant dire que les circonstances jouaient clairement contre lui, un hasard plutôt intéressant. Sous le tango de leurs flatteries, le génie sentit que le vent tourna bien rapidement.

    « N'est-ce pas ? Une œuvre splendide. Il est de tradition qu'il soit repensé selon les souhaits de chaque dirigeant ondin pour scier au mieux à sa personnalité. Voici la forme que je lui ai choisie, vous aimez? » - « J’aime à n’en pas douter. » Répondait-il d’une voix sombre tout en la faisant virevolter au rythme des percussions qui accélérait celles du cœur. « Oserais-je m'avancer en disant qu'il vous plaît? Amateur de pierre, peut-être ? » - « Osez. Amateur, c’est le cas de le dire. Mais je ne m’intéresse qu’aux pierres d’exception. » - « Vos traits me sont vaguement familiers. » - « Vous vous méprenez assurément, je n’oublie jamais un visage, même sous son masque. » leurs pas endiablés se croisant et se rencontrant sans s’enlacer, ils semblaient deux titans se livrant une sorte de duel où l’adversité s’exprimait par leurs mouvements. Ce n’est que lorsque le marmot vint rappeler à la sirène que leur précédente rencontre avait été peu envieuse que le génie comme la sirène remarquèrent exactement au même instant qu’il s’agissait de l’autre. Ce fut assez drôle à voir, leur regard qui s’évitait jusqu’à lors, se croisa, même plus, se fusilla avec une réciprocité déconcertante et une sorte de moue de dégoût se dessina rapidement sur le visage du génie qui aurait préféré qu’on le piétine par cent fois pour arrêter soudainement cette valse du diable. Ainsi, il resta d’abord silencieux aux paroles de la sirène, la laissant dire ce qu’elle avait à lui informer.

    « Et c'est plutôt amusant, car j'ai cru comprendre que la seule personne que mon petit rejetait pour l'heure était son père. » - « Malin ce petit, il tient ça assurément de son père. » - « A ce que je vois, nous avons tous les deux subit un drame capillaire. Je préférais en bleu, mais le noir renforce ton petit côté ténébreux. Et moi alors? Rousse ou brune? » - « Morte, serait une couleur qui me raviverait. » Et alors elle comprit rapidement que le génie en voulait particulièrement à son collier. Il ne partirait pas d’ici sans lui avoir pris et elle ne chercha pas à lutter. Non, elle n’était pas de ces gens-là, elle savait que tout avait un prix et que le génie serait prêt à payer le prix fort pour l’obtenir alors au mieux de s’accrocher à sa breloque corps et âme, becs et ongles, elle préféra plutôt négocier, elle devait bien se douter que je ne voulais pas faire de remous.

    « Effectivement, Vanille, ta proposition me tente plus que de raison. Et il est fort à parier que la matrone d’une milice qui avait à cœur de démonter le règne de la précédente reine a trouvé un certain confort lorsque la possibilité de monter en grade s’est présenté à elle. Un jeu des ombres que tu sembles manier à la perfection. Ainsi donc tu es prête à m’offrir un trésor inestimable en échange d’un baiser ? Seulement je crains de devoir refuser en partie. Je suis ici dans la plus grande discrétion, personne ne doit savoir ce que je fais et où je vais. Alors disons que je vais me contenter de la partie profitable de ton souhait. »

    Leur tango arrivant aux derniers notes, le génie se jeta dans les bras tendues de la succube couronnée lorsque le dernier rythme fut battu, le génie fit pencher la reine pour l’embrasser d’un amour passionné. En réalité il n’avait pas grandement besoin d’attirer l’attention, vu la danse qu’il venait de mener, tous les regards étaient déjà sur eux depuis quelques minutes déjà. Sans enlever son masque, inconnu parmi la foule, ses lèvres se joignaient à celles de la déesse des abysses alors qu’une de ses mains parcourait sa cuise d’une manière bien outrageuse en si belle cérémonie. Il remonta ensuite sa main pour longer son corps puis son bras, jusqu’à atteindre la main de la sirène et qu’elle lâche le précieux artefact. Alors, le génie se retira de quelques millimètres, frôlant encore ces ronces en guise de lèvre, il glissa tout bas : « Ce fut un plaisir, comme toujours. » mais alors qu’il allait s’éclipser, il avait omit un détail non négligeable. Irinna, non loin, regardait non sans jalousie la scène qui se déroulait. Son air contrarié faisait clairement penser qu’elle n’était pas du même avis que sa matrone de laisser ainsi un objet qui semblait si important pour le génie au paiement d’un seul baiser : « Je n’ai jamais été pour les fins heureuses. » dit-elle tout bas avant de crier haut et fort : « GARDES, GARDES, on tente d’assassiner la reine ! VITE ! SAUVEZ CETTE PAUVRE ET DÉLICATE FEMME, ENCEINTE QUI PLUS EST, ET DE CET HOMME ! Il cherche à la tuer pour renier sa paternité ! LE FOURBE, IMMONDICE PERSONNAGE SANS FOI NI LOI ! » Et que le génie glisse tout bas à la reine des sirènes : « oh la garce. Je crois que le coup de la discrétion est raté. Si elles sont toutes comme toi, l’enfer est un jardin d’enfants à côté de ta cour. Bon, tant pis. » Naram dégaina alors son sabre sans sommation pour la glisser juste en dessous de la jugulaire de Vanille tout en la tenant fermement de l’autre bras, reculant alors de quelques pas pour trouver une sortie par laquelle s’échapper sans plus de politesse à l’égard de tous ces invités qui, déjà, s’affolaient, criaient bref, insupportaient le Mârid.

    « Il faut croire que contre ton gré, tu me sauveras la mise. » glissait-il à la mère de son enfant alors qu’il tournait sur lui-même avec elle, pour bien montrer aux invités qu’ils allaient se retrouver sans reine s’ils avançaient encore. Irinna pris soin de lentement descendre les marches qui menaient à la piste, aux yeux de tous comme celle qui avait découvert le complot, elle avait donc tout prévu et le génie se trouva idiot de ne pas s’être méfié de sa trop facile coopération à lui montrer qui était la matrone. « Etranger, lâche notre reine bien aimée et tu seras mis à mort avec honneur ou résiste et tu crèveras comme un chien. » sans oublier son petit sourire sadique, au moins elle avait pris soin de ne pas l’appeler Mârid ou Naram, ce qui aurait été plus gênant.

    « Option trois. J’improvise. » Lui répondit l’intéressé en lâchant vulgairement la reine sur les gardes et de s’enfuir les jambes à son cou sans demander rançon de son otage. « Laissez-le-moi ! Je vous ramène la tête de ce traitre, majesté ! » Fit bonne leçon Irinna avec un ton délicieusement faux-jeton alors qu’elle et une dizaine de gardes se mirent à sa poursuite à travers tout le palais. Seulement le génie se retrouva vite encerclé et alors, lui qui n’aimait pourtant pas ça, il n’eut le choix de se battre à l’épée avec des ondins qui le pensaient effectivement traitre. Irinna s’avança ensuite, sortant de l’ombre, elle clama : « D’abord moi, ensuite la reine. Ta mère était une sirène si je me souviens bien. Tu n’aurais pas comme un complexe d’Œdipe par hasard, dis-moi ? » et elle dégaina à son tour une lame qu’elle dégaina dans le fourreau d’un soldat à côté d’elle tout en simulant un faux frissons et en rajoutant : « Tant de testostérones autour de moi, je ne puis donc rester en place plus longtemps ! Il faut que je me dégourdisse les muscles ! » et de s’attaquer au génie qui répliqua aussi tôt pour esquiver ses piquets de lame finement ciblées pour frapper aux endroits difficiles à garder lorsque l’on est en position de défense. Les deux se battirent ainsi en s’esquivant l’un l’autre alors que les gardes attaquaient de partout, le pauvre Naram n’arrivant plus à tenir le rythme sur tous les fronts, il dû alors jeter son arme à terre, sinon il mourrait bêtement.

    « Sage décision. Il faut reconnaître son échec lorsqu'il est cuisant. » enchaîna Irinna avant de lui prendre bestialement l’artefact. « C’est donc ça la couronne de l’ancien dieu des océans. M’ouais, je m’attendais à mieux. » Avant de le secouer dans tous les sens comme s’il allait subitement s’illuminer. « Essaye de le frotter, un génie en sortira peut-être. » - « C’est d’un drôle, ma seule expérience avec un génie m’a suffi amplement. » Le génie profita alors d’un instant d’inattention pour disparaître grâce à l’éther merveilleux et de réapparaître bien plus haut, dans son passage de fumée, il matérialisa sa main pour reprendre l’artefact morcelé et m’envoler au loin. Les gardes le prirent en chasse pendant qu’Irinna sortit tranquillement du palais pour se diriger au Parlement, elle savait pertinemment que le génie s’y rendait. Pendant ce temps, le génie échappait aux gardes en naviguant de toit en tout, ne cessant de s’éclipser pour ne devenir que fumée et voltiger pour perdre les gardes qui ne le perdaient pas de vue. Ceci dura des minutes entières où le génie évita de peu les arbalètes qui le mitraillaient littéralement en plein ciel. Touché, le génie fusa comme une étoile filante vers le sol, essayant d’atterrir tant bien que mal sur le toit du Parlement. Il en descendit la rambarde pour s’introduire par une fenêtre à la vitre déjà cassée par un récent pillage semblait-il, depuis quelques temps, plus aucun symbole ne tenait les criminels en retenu. Le génie peinait à marcher, sa blessure le faisait souffrir et il ne pouvait la refermer en raison de la magie utilisée pour son envole dans la Cité, il devait donc la compresser avec sa main et faire abstraction du sang qui avait tâché ses beaux vêtements avec résignation une fois la flèche retirée de ses propres mains, autant dire qu’il avait serré les dents tant que possible à cet instant.


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Sam 16 Fév 2013, 01:12

    Acte troisième ou le plus délicieux de ce chapitre car il n’existe pas réellement de bons et de truands dans les histoires de notre génie, il n’y a que de sympathiques et moins drôles protagonistes, aux humeurs et allégeances changeantes mais quelque part, toujours attachant, un fond unique avec une personnalité qu’on ne saurait prêter à aucun autre, c’était un peu ça le fardeau d’Irinna, de toujours devoir être exceptionnelle. En tout cas, elle avait décidé de ne pas laisser le génie en paix tant qu’il serait sur son terrain de jeu, c’est-à-dire la Cité engloutie et cela tombait justement mal car ledit génie n’avait pas prévu de la quitter tout de suite. C’est au Parlement, à Symboterium très exactement que le génie visitait l’air plus tranquille qu’il y a quelques heures où il échappait aux gardes ondins pensant que ce dernier aurait tenté d’assassiner leur reine ; non pas que l’idée n’avait pas traversé l’homme, bien au contraire, elle n’avait cessé de faire interagir en lui tous ses plus vieux démons mais il se contenta de lui voler son beau collier qui était un artefact plutôt nécessaire à la suite des opérations. Naram s’était assis à la place du « corbeau », celui qui tenait la séance, en pleine nuit personne ne viendrait le déranger, et il tentait de trouver une logique aux deux fragments d’artefact entre celui que les esprits du temple avaient concédé lui laisser et celui extirpé à sa venimeuse sirène. Il n’y comprenait rien, aucun sens, aucune déclinaison, les deux objets n’avaient rien à voir ensemble. Et sans la réunion de ces deux-là, impossible de partir à la recherche du troisième. Le génie était donc dans l’impasse jusqu’à ce qu’une voix s’élève avec écho dans le vide témoigné de la salle des discussions parlementaires fantomatique ou presque.

    « Moi, quand je cherche à me planquer des autorités avoisinantes, je choisis des endroits plutôt discret, une chambre d’auberge ou un vieux bâtiment abandonné qu’on ne saurait visiter soudainement. Mais toi, non. Naram-Sin se cache à Symboterium, tu n’as pas trouvé moins luxueux j’imagine. » - « Tais-toi Irinna, veux-tu ? Et aide-moi à comprendre quoi faire de cette breloque. » la sirène s’approcha alors pour se positionner derrière le siège, ne passant que sa tête et une main qui caressait le visage de son génie qui lui, semblait peu enclin aux dociles intentions. En effet, ce dernier souffrait encore de la flèche qu'il avait reçu d'une arbalète ondine et une affreuse migraine semblait faire tourner son esprit en rond mais il préféra ne pas s'en plaindre, il avait mieux à faire et réfléchir à l'énigme lui faisait oublier quelque peu l'intensité de sa douleur corporelle qui ne guérissait que trop lentement. « ça ne s’emboîte pas. Les fragments rassemblés doivent former une sphère aux pièces coulissantes pour permettre des milliers et des milliers de combinaisons possibles. C’est pourtant bien un fragment, j’en suis certain. Car chaque fragment donne une information sur le fragment suivant, histoire de savoir comment placer les pièces du puzzle. » - « Hum. D’où le « Mormadaï » j’imagine. » Songeait-elle à haute voix sans vraiment penser que cela pouvait aider, passant en même temps son doigt sur la gravure d’or où il était écrit ladite inscription dans d’étranges lettres d’un alphabet trop ancien pour être encore pratiqué, en dessous de quoi la queue d’une sirène était représentée comme ornement à l’inscription. « Je pense que sur ce coup-ci tu es trop littéral mon vieux. » - « Pourrais-tu expliciter ta pensée ? Je ne suis pas d'humeur à songer aux implicites formulations. » - « Evidemment. Enfin bon, ta traduction de Mormadaï n'est pas mauvaise mais trop restrictive. Tu la penses comme un symbole royal. Mais les symboles sont rarement des objets. On rallie les symboles à des choses matérielles mais elles seules ne les expriment pas. Il s’agit souvent d’une histoire, d’un endroit, d’une personne. Eux, sont des symboles. » - « Et que peut symboliser une chose immatérielle ? » - « Une idée, un sentiment. » - « C’est réfléchi. C’est étonnant venant de toi. Enfin ça ne m’aide pas en l’occurrence. » - « Mais réfléchis Naram. Comment sauvegarder une chose immatérielle si ce n’est en lui donnant une consistance transmissible. Comme une couronne. Et que symbolise-t-elle, comme idée ? » - « Le siège du pouvoir. Avant que la Cité ne connaisse l’essor de la première civilisation, les rois s’installaient bien à Symboterium ? » - « Je n’ai jamais été très calée en histoire. Mais de souvenir, à part le premier titan des océans, aucun n’est resté à Symboterium. En fait, durant son règne, son palais a été détruit par les forces ennemies. Le titan et ses fidèles n’ont pas tenu le siège mais lorsque les assaillants sont entrés à Symboterium pour tour raser, ils n’y ont trouvé personne, ça a toujours un mystère. Beaucoup pense que le titan, malin, avait construit de quoi s’abriter lui et ses fidèles, en dessous de Symboterium mais jamais personne n’en a trouvé le chemin. » - « En fait, sous tes airs d’abrutie égoïste, tu peux vraiment être intéressante, Irinna. En tout cas tu viens de résoudre mon problème, viens. » S’exclama le génie heureux de voir la situation enfin un peu virer sous son avantage et courant à toute vitesse, boîtant comme un blessé de guerre, tenant Irinna par la main et l’entrainant dans une salle de commémoration à l’honneur des anciens aetheri disparus, premiers fondateurs de la Cité. Le génie, pensant encore sa plaie qui se refermait, s’approcha de l’immense statut dressé en la mémoire dudit titan des océans dont la tête était manquante et dont le corps marquait encore de lourdes tâches de brûlures passées.

    « Détruite par l’ennemi. Il n’en reste que ça, aujourd’hui. » Mais le génie ne répondit rien, observant avec un regard curieux cette statut qui lui rappelait étrangement un souvenir perdu. Il ne savait s’il devait croire à cette coïncidence mais il jura qu’il s’agissait du même buste présent dans l’ancien temple où il avait récupéré ce trident en compagnie de Sayuri. Tout cela semblait à l’étude dans la petite tête du génie, cherchant dans les recoins, ce qu’il pourrait en faire. Alors lui vint une idée. Grimpant sur la statut, il y accrocha à son cou le collier de Vanille et dans la main légèrement entrouverte de pierre, le trident qu’il fit apparaitre. Alors tout la pièce se mit à trembler, une tête de pierre vint se former à partir de granulés des murs et plafonds qui se décrochaient pour se réunir sur ce cou. Le génie descendit pour de nouveau faire face à la statut aux yeux qui clignèrent un instant avant de fixer les deux protagonistes.

    « Titan. Je réveille ton souvenir pour qu'il me vienne en aide. Je t’adresse une prière que tu dois accorder, pour notre salut. Ouvre-moi l’accès aux catacombes de la première civilisation ondine. Permets-moi d’accéder à ta mythologie. », Alors les lèvres statufiées se mirent à bouger doucement pour qu’une étrange voix étouffée se fasse entendre : « Ton âme respire le mal, comment avoir confiance. Que veux-tu faire en ce lieu interdit par les dieux ? » - « Sauver ce monde perdu. » - « Profaneras-tu nos tombes ? » - « Que le tonnerre divin ne me foudroie si tel s’avère être ma folie. Les esprits du temple ont ordonné ma mission. » - « C'est joliment dit mais tu sais, je ne connais pas ces soit-disant esprits, moi. » - « Ils sont la royauté de ton ancienne race, titan. » - « Ah. Hum. Les dieux gouvernés par des dieux. Ce monde est donc devenu ainsi. Bien. Alors je te souhaite de trouver ce que tu cherches en ce lieu. Mais prends garde aux merveilles, elles cachent souvent l’horreur sous la malice de la beauté assassine. » - « Merci du conseil mais je suis plutôt habitué aux apparences trompeuses. » - « C'est ce que je disais également avant la grande trahison. Alors, si tu penses ton âme assez puissante, soit. » Les yeux se refermèrent aussi tôt, la main lâchant le trident que le génie rattrapa dans la chute avant de regarder tout autour de lui s’il y avait un changement quelconque qui s’opérait. « Alors c’est tout ? » s’étonna Irinna qui s’attendait à plus spectaculaire. Le génie s’apprêta à acquiescer lorsque le trident se mit à luire d’une puissante lumière azure et créa au-dessus de ses broches une sorte de petit typhon qui commença à prendre de l’ampleur et raisonner dans un tambourinement assourdissant, l’eau commençant à arriver aux pieds de la sirène et du génie qui commençaient à s’inquiéter de la chose. « Au pire, moi je peux respirer sous l’eau, toi par contre, retiens ton souffle. » se rassura Irinna qui chuta sous le tourbillon démesuré qui commençait à nous entrainer. Le génie eut à peine le temps de récupérer le collier royal qu’ils furent emportés dans le typhon, se tenant la main pour ne pas se perdre de vue, Naram buvait pourtant de grandes tasses d’eau salée qui lui brûlait la gorge. Vint ensuite la descente dans les eaux noires que le génie pensa sans fin, ne sentant plus que le contact glissant de la main d’Irinna qui s’échappait peu à peu. Son souffle bloqué, il manqua tant d’air, que ses poumons lâchèrent la pression et se remplirent à grande vitesse de cette eau brûlante qui fit hurler bien plus le génie, l’eau se remplissant alors encore plus vite jusqu’à ce que le coma ne le berce et ne l’amène à ce monde perdu qu’il espérait tant fouler.

    A terre, les yeux fermés, il reprit connaissance doucement sur des dalles humides où l’eau ruisselait encore. Se levant et ouvrant ses mirettes, il vit alors ce qu’il avait tant cherché, observant à l’horizon des milliers de cascades qui chutaient dans l’infinie ombre qui s’étendait par-delà la falaise carrelée où il était ; pas si seul, car Irinna observait déjà l’endroit depuis quelques minutes, fascinée par la beauté des choses.

    « Alors c’est ça ta vie, Naram. Toujours ça ? Tu te déploies à toujours voyager, percer des mystères, combattre des ennemis... Es-tu le dernier aventurier de notre monde ? » - « Là est ma malédiction. Je voyage à travers les siècles et je parcoure ce monde infini aux richesses incommensurables. Mais jamais ma satiété ne cessera de réclamer plus d’aventure car je ne vis que de ça, de nouvelles sensations pour pallier à l’ennui, mon éternelle maladie. Chaque jour, je me pense trop vieux pour tout ça mais mon corps est toujours aussi vigoureux, seule mon âme souffre de vieillesse. » - « Une bénédiction à mon sens lorsque l’on a jamais quitté l’océan à plus de quelques mètres. »

    Le génie embrassa Irinna sur le front avant que celle-ci ne le regarde avec colère, elle n’avait jamais aimé ça, la pitié. Se retenant de lui mettre une claque, elle suggéra au génie d’ouvrir la marche, ils n’allaient pas rester là trois heures. Le génie comprit alors que le destin semblait lui indiquer qu’Irinna l’accompagnerait donc tout le long de son périple à la Cité engloutie, comme une aide divine bienvenue et malvenue selon les moments. « Par-là j'imagine, enfin je n'en sais pas plus que toi, je ne suis jamais venu ici. Tu vois au loin le tracé entrecoupé par les roches. Je pense qu'il faut emprunter ce chemin et sauter de terres en terres sans regarder le vide en contrebas. J’espère que tu n’es pas trop fatiguée, on risque de devoir marcher un petit moment. » mais elle ne semblait pas effrayée par cet avertissement, semblant vouloir le suivre où qu’il aille, voulant en savoir plus sur cet endroit.


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Sam 16 Fév 2013, 13:09

    Le dernier acte du périple à la Cité engloutie est à présent arrivé et ce, en deux parties. Pour la première partie, c’est au cœur des catacombes des premiers ondins de ce monde qu’Irinna et Naram vont devoir braver un peu plus qu’un parcours du combattant pour trouver le deuxième fragment de l’artefact des esprits : le connecteur. Si Irinna ignore tout de cet objet, Naram lui sait quel danger il peut représenter et alors tout ce qui aurait pu être mis en œuvre pour garder ses fragments en sécurité des pilleurs de tombe. C’est pourtant dans ce rôle que Naram avance à présent, il ne peut plus reculer et sait que les gardiens des fragments n’ont pas créé qu’un simple labyrinthe naturel pour protéger leur trésor. Le titan des océans a forcément tout prévu et ne pouvait laisser à la portée du premier venu pareille trouvaille. Cependant, faute d’en savoir plus, le génie ne peut qu’avancer dans une direction hasardeuse, presque un chemin qu’il pense balisé tant il y trouve une logique déconcertante pour le peu qu’il n’y ait jamais mis un pied jusqu’à ce jour curieux où il trouve en Irinna une compagnie intéressante bien que toujours médiante, il la sait capable de péter les plombs et de le jeter dans le ravin à la première occasion.

    Parcourant les sinueuses voies d’accès qui ne se sont pas encore effondrées, les deux protagonistes s’aventurent avec prudence de ce qui se trouve sous leurs pieds, sautant de morceaux de terres en morcellements que les façades de roche tiennent encore, il parcourent cet étrange monde décorant la route d’immenses et colossales statuts de la taille de montagnes qui font l’intermédiaire entre deux cascades qui ne cessent de s’écouler on ne sait où et le génie ne tenait pas vraiment à tomber pour le savoir. Pourtant au détour d’un tournant, il pensa voir quelque chose voler dans les environs sans trop s’en inquiéter. Et alors, qu’il avançait, Irinna le suivant de près, il sembla voir autre chose flotter dans les airs, puis encore autre chose, alors son inquiétude grandit sans qu’il n’en fasse part à son compagnon de route jusqu’à ce qu’un nid ne leur soit soumis, un nid d’étranges créatures. « Qu’est-ce que ces choses ? » - « Des sirènes de toute évidence. » - « Tu m’excuses mais nous ne flottons pas dans les airs. » alors qu’ils voyaient des dizaines de sirènes aux étranges aspects battre de leur unique nageoire en guise de jambe dans le vide, comme si l’air était leur eau et vice versa. « Des créations du titan j’imagine. J’avoue n’avoir jamais rien vu de tel. Je pense qu’il s’agit des derniers restants de ta race. Des sirènes transformées par le titan avec l’immortalité en guise de malédiction. Sans âme, elles errent dans ce ballet infini pour protéger ce lieu. » - « Ce ballet dans les airs, magnifique. » - « Les apparences sont trompeuses Irinna, tu le sais aussi bien que moi. Il ne faut surtout pas qu’elles nous voient. » ce qui sembla finalement logique à la sirène qui n’avait tant envie de faire connaissance avec des ancêtres transformées en une sorte de cadavres ambulants, le spectacle qu’elle trouvait alors magnifique devint à ses yeux bien plus lugubres.

    Arrivé à la fin de toute terre, là où le vide s’étendait en seul maître, le génie remarqua immédiatement une barque qu’on ne pouvait décemment louper en réalité. Irinna s’approcha pour voir ce que c’était exactement et vu que celle-ci flottait également dans les airs. Il sembla alors impossible de faire autrement que d’emprunter cet étrange moyen de locomotion pour continuer leur route. « Après-toi Irinna. » - « Quel gentleman. » - « Vu la bicoque de bois pourri, si la barque ne supporte pas ton poids et s’effondre, ça m’évitera une mort inutile. » - « Je me disais aussi que les rats devenaient rarement des colombes. » et tous les deux montèrent sans trop montrer leur fierté dans la barque qui sembla tenir le coup. Des rames étaient à leurs pieds dans la barque et Naram les plaça dans le coche prévu à cet enfant pour se mettre à ramer dans le vide et que la barque quitte ce rivage. Avançant doucement, Irinna devant lui observait les horizons qui ne semblaient plus venir, l’architecture, les fresques recouverts de plantes grimpantes aux étranges gravures. « Alors ils étaient là tout ce temps ? Mais Pourquoi le titan est mort s’il était divin ? » - « Il s’est enterré avec ses fidèles ici. Ils ont dû vivre ici des siècles durant mais face aux attaques barbares, ils ne pouvaient pas prendre le risque de sortir. Quoi qu’en dise, un aether aime ses fidèles et il ne pouvait s’échapper en laissant tous les ondins et sirènes à leur sort. Alors il a vécu avec eux jusqu’à ce qu’ils meurent, les uns après les autres, de maladie ou je ne sais mais tout le monde meurt un jour et lorsqu’il n’en resta plus, il n’y avait plus de croyants. Le temps avait tellement passé, tous ceux du monde extérieur avaient oublié le titan et ceux des catacombes étaient morts alors… Son esprit a fané, tel est le sort réservé à l’aether qui perd ses fidèles. » - « C'est à peine croyable, c'est fantastique quoi qu'une histoire qui finit plutôt mal. Et ces sirènes ? » - « Le titan était un gardien du fragment. Les barbares ont dû attaquer la Cité engloutie pour l’obtenir même si ils s’en cachèrent, prétextant une conquête ou annexion de plus. Le titan a transformé les derniers survivants pour qu’ils gardent cet endroit à sa place. » - « Il s’est sacrifié pour un morceau de pierre ? Sage mais pas réfléchi. » - « Non, au contraire. Il a abrégé son éternité puisque de toute façon, il était condamné lorsque les derniers seraient morts. Il a préféré transformer les restants en ce que tu vois et ainsi, mettre un terme à sa divinité. Un suicide par anticipation, qui a permis de garder cet objet de la convoitise. »« Et pourquoi ton trident l’a-t-il réveillé ? » - « Un simple souvenir qui a donné vie à la statue. J’avais déjà vu ça bien que ça reste impressionnant je te l’accorde. Mais pour répondre à ta question… je n’en sais fichtrement rien. Le néant complet. C’est l’héritage qu’il me reste de ma mère, son matériel est celui du cristal maître. Je me suis toujours demandé qui en avait fait un trident, peut-être était-ce lui... le saurai-je un jour... » - « Tu le sauras. Tu finis toujours par tout savoir. Le temps ne t’effraye pas, tu es un homme patient. T’es un homme bien Naram, dommage que tu finiras vieux garçon. » - « Merci. Enfin. Je crois. Quoi que ces temps-ci, la patience ne m’étouffe pas. » - « Malheureusement pour moi. » reprit-elle d’un naturel assassin qui avait presque manqué au génie alors qu’elle sortit de sa robe de soirée, salie par la course et qu’elle portait encore du bal mondain de Vanille, une feuille enroulée et fournie de tabac qu’elle alluma d’une allumette frottée contre la barque sans peur qu’elle ne prenne feu. « Heu. Premièrement, tu cachais où tout ça ? Deuxièmement, tu veux nous faire repérer ou mettre le feu, c’est ça ? » - « Une femme déborde de ressources. Heu. Mes sous-vêtements. Et deuxièmement, lâche-moi, ça fait des heures que je crapaüte et que je te suis tête baissée dans un caveau géant rempli de sirènes mort-vivantes en pleine haleine. J’ai le droit à une cigarette. Et puis, comment veux-tu être repéré, on est loin du groupement et c’est tellement grand ici. Faut te détendre mon p’tit. » Mais le génie n’était pas rassuré, loin de là, pourtant il continuait ses mouvements de pagaille dans le vide pour faire avancer la barque, entre les deux parois bordées de cascades, tout semblait calme malgré ceci, comme s’ils pénétraient dans un écosystème qui se fichait éperdument de leur intrusion.

    Ils arrivèrent au bout de leur voyage avec une facilité déconcertante, à une sorte de port fait d’ornements dorés en obélisques. Naram fit s’approcher assez largement la barque puis la ramena à terre en tirant sur ses bras, laissant d’abord Irinna descendre avant de sortir lui-même, vérifiant que la barque ne s’enfuirait pas au loin par mégarde et qu’ils ne soient bloqués ici. Avançant à présent sur cette étrange plateforme, ils remarquèrent que le sol n’était fait que de miroirs sur lesquels ils marchaient et au bout, un dragon d’or sur des mètres de long, enroulé, qui sembla garder un œuf de cristal. Le génie s’avança jusqu’à ce monstre statufié pour en caresser les courbes poussiéreuses alors que de puissants maux de tête lui venait. « Tout est si calme, ici. » - « Pour le moment. » répliqua le génie qui finalement n’aimait pas tant que ça qu’il ne passe rien, présageant alors le pire d’un instant à l’autre. Farfouillant un peu partout, il remarqua que la queue du dragon était en réalité en plusieurs parties qui pouvaient se mouvoir en rentrant dans une autre partie plus béante, voilà l’énigme, il fallait trouver la bonne combinaison. « Moi les casse-tête ça ne me réussit pas, je te laisse faire petit génie. » préféra prévenir Irinna qui s’éloignait un peu, hypnotisée par ce lieu qui lui semblait si lointain, elle ne comprenait pas comment tel vestige pouvait demeurer inconnu des populations tant de temps, ils étaient justes en dessous de la Cité engloutie et pourtant, personne n’avait cherché à creuser. Quelque part c’était plutôt logique pensa-t-elle, qui irait creuser au-delà du fond de l’océan ? Les traditions s’accordaient à dire qu’en dessous du sol terrestre ne se trouvait que le néant, les plus sceptiques rajoutant qu’il n’y aurait que de la roche, toujours plus de roche, mais jamais rien de tel, surtout ici. « Les sirènes n’ont jamais eu de grands rôles dans l’Histoire. » - « Dans mes histoires, elles en ont toujours. » le sourire aux lèvres, sourire qui se transmit à Irinna avant que lui ne reprenne sa recherche de la bonne combinaison. « C’est parce que tu es à moitié ondin de par ta naissance, de par ta mère. Mais imagine que tu n’aurais refoulé ce côté en ne cherchant qu’à renforcer ton côté sorcier, que serais-tu devenu ? Un ondin de cette Cité ? Ta vie aurait été morne. Ma race n’est jamais sur le premier plan, je le regrette, nous devenons des chimères oubliés avec le temps. » - « Ais confiance en ta vipère de matrone, elle aime faire savoir sa présence aux autres. » - « Oui, tu as raison, c’est pour ça que je l’aime bien, elle a la prestance nécessaire pour réussir à nous faire exister au-delà des poissons chanteurs que nous sommes censés que n’être. Elle peut combler mes espérances, mes grandes ambitions, faut-elle qu’elle survive à son accouchement. » - « Elle survivra. » - « Qu’en sais-tu ? » - « Elle désirait ce sort, l’a provoqué, l’a souhaité. Et cela m’arrangeait car je voulais un descendant. Et sa fille, Rosalie me l’a confirmé par missive. » - « Nous verrons, c’est une femme, ses ressources sont égales au miennes quand il s’agit de surprendre. Pourquoi un descendant, Naram ? » - « Car ma mort me semble inévitable, chaque jour, un peu plus. Je dois transmettre mon savoir à quelqu’un, un savoir dont il n’aura conscience qu’à un moment très exact, celui où moi je disparaîtrai. Il prendra en quelque sorte le relais. » - « Alors, élève-le, non ? » - « Non, regarde ma vie, tu l’as dit toi-même. Je ne peux pas être père, je ne peux élever un enfant, il serait malheureux avec moi. Et puis, mes ennemis sont partout. Imagine que Jun soit au courant, qu’il veuille tuer cet enfant pour me faire chanter, je ne peux prendre de risques. J’ai choisi une vie de risque, je ne peux entraîner les autres là-dedans, surtout pas un enfant. » - « Et ta fille adoptive ? » - « C’est un génie, elle n’a aucune notion du temps, je peux m’absenter un mois sans qu’elle ne le remarque, à Somnium tout semble apaisé, notre perception est ressentie différemment. Elle n’a pas besoin de nourriture ou de ma présence. Elle s’amuse avec d’autres génies, fait sa vie et lorsque je rentre, je passe tout mon temps avec elle. Et vu où et comment elle vivait, le sort que je lui réserve est un paradis sans fin. Mais ce n’est pas le sujet, j’ai mieux à penser que des rejetons pour le moment. » - « Papa Naram, je t’imagine tellement pas dans ce registre en même temps. » Riaient-ils tous les deux. A peine avait-elle fini sa phrase que ledit papa Naram avait réussi à trouver la bonne combinaison, une sorte de déclique métallique se manifesta aussi tôt dans un bruit lourd et raisonnant. Le dragon à si longue queue enroulée sembla lentement se dérouler, montrant son bout en forme de nageoire de sirène, et l’œuf de cristal s’ouvrit comme une fleur pour laisser paraître un morceau de la sphère tant recherché. S’approchant pour la saisir, il sembla qu’une étrange électricité s’en dégageait. Aussi, lorsque le génie le toucha, il fut projeté à plusieurs mètres par un puissant coup de jus, arrêtant sa course contre une paroi, au sol, il peinait à se relever. Irinna affolée accourra l’aider à se relever, blaguant : « A la moindre contrariété, tu rampes déjà au sol. Et c'est encore Irinna qui ramasse les pots cassés. Qu'est-ce que tu ferais sans moi. » Mais le génie ne semblait rien répondre, comme endormi. Elle s’inclina alors pour ouvrir ses paupières et remarqua que son iris était d’un noir plutôt effrayant, elle se recula alors. Autour d’elle, des ombres semblaient prendre forme sous les miroirs, pourtant ils ne reflétaient qu’eux mais si autour d’elle, rien n’était, dans les miroirs, les ombres tournaient autour d’elle tandis que d’autres s’approchaient de Naram. Contre toute attente, les ombres sortirent des bras dénudés de chair de cet étrange verre pour saisir le corps de Naram, l’entrainant avec elles et le génie se faisant littéralement aspirer. Alors Irinna sans plus prévenir, se jeta sur le génie pour le tirer vers elle alors que les ombres tiraient dans l’autre sens : « Vous allez le lâcher, oui. » grogna-t-elle en tirant de toutes ses forces mais d’autres ombres lui agrippèrent les chevilles pour la faire tomber et l’attirer également dans le fond, la situation se présentant alors des plus mal.


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Sam 16 Fév 2013, 22:46

    Inconscient, le génie semblait sourire dans son coma artificiel alors qu’Irinna luttait pour ne pas qu’il se fasse happer par toutes ces ombres emprisonnées dans les miroirs au sol, on ne savait trop ce qui se passait dans sa tête mais il semblait si tranquille alors que d’étranges mains cadavériques l’agrippaient par les épaules, le torse et le bras pour l’entrainer dans une chute mortelle. Pendant ce temps, le génie était dans un autre monde, où semblait de vifs couleurs, où tout était surdimensionné, toute végétation de nature minuscule sembla ici bien plus grand, des marguerites de la taille d’un saule pleureur millénaire, l’herbe d’un vert émeraude et le ciel qui semblait s’être cristallisé de mille reflets au-dessus de sa tête. Il sembla qu’il délirait complétement. Pourtant, d’un naturel assez flegmatique, il avançait calmement à travers ce paysage fantastique sorti tout droit d’un conte de fée enjolivé tout en criant : « il y a quelqu’un ? » mais personne ne lui répondait, il semblait qu’il était seul. Pourtant, cela faisait quelques minutes qu’il lui semblait qu’on le suivait. C’est alors qu’une mystérieuse créature aux allures de fées mais avec des ailes de libellule, une tête et un bec d’autruche orné d’un piercing s’approcha de lui en le dévisageant. Postée sur une tige de roseau qui se plia sous son poids, ledit roseau étant aussi d’une taille titanesque, elle était allongée, les deux bras poilus de rose pour tenir sa tête, l’observant comme une bête curieuse alors qu’en l’état, c’était le génie qui hallucinait. « Qu'est ce que ce truc ?! Heu, bonjour... » glissa-t-il, l’air à la fois consterné et interrogateur sur les géniteurs de cette chose. « Cuakac ? » - « Naram, suffira. Sais-tu où nous sommes petite créature hideuse ? » - « gnhh ! » - « D’accord, ça ne va pas être facile. » Le désespoir le tenait entre ses mains et ne savait comment communiquer, elle qui ne semblait pas parler le même langage que lui. « Je veux m’en aller, tu sais comment je peux sortir ? » - « Pourquoi ? C'est mon odeur, c'est ça ? Fraise des bois, ça peut repousser, je comprends. » - « Ah, tu parles ma langue maintenant. » - « Oui, pourquoi ? » - « Tes exclamations à mes questions. » - « Tu m’as dit bonjour, je t’ai répondu. Tu m’as demandé où tu étais, tu es à Gnhh. » - « Pardon ? Gnnh ? Ce n’est pas un nom ça. Enfin bref, si tu ne veux pas m’aider, tant pis, je n’ai pas de temps à perdre. » Et le génie plutôt mécontent de sa rencontre commença à s’éloigner plus énervé que jamais sauf que ladite créature sembla le rappeler au loin : « C’est le pétale d’or qui t’a amené ici ? Rassure-toi tu n’es pas le premier. Tu vas t’amuser ici. La nuit, on joue à cache-cache au bord de la falaise et on parie sur le nombre de survivants ! » le génie se retourna immédiatement : « Pas le premier ? Il y en d’autres ? Et combien sont repartis ? » - « Pourquoi repartiraient-ils, c’est tellement drôle ici ! » S’approchant de nouveau, il se jeta sur la créature en tentant de l’étrangler dans tous les sens : « Parce que les pays des champignons roses n’est pas prévu dans mon itinéraire. » Mais vu les cris suraigus que poussait la bête, le génie arrêta son agressivité pour reprendre : « Une dernière fois. Je sors comment ? » - « Je n’aide pas les méchants. » - « ça tombe bien, je n’en suis pas un. » C’est alors qu’une limace habillée d’un costar-cravate, d’une monocle, moustache et canne pour se surélever vint rejoindre la discussion : « Cuakac, Giselle. Un nouvel ami ? » Ce à quoi l’autruche répondit avec enthousiasme malgré le fait qu'on ait tenté de l'étrangler, toujours au sol : « Oui, il est drôle, viens discuter avec lui, on ne comprend rien à ce qu’il dit, il doit être fou mais je l'adore déjà ! » Les yeux du génie s’écarquillant, il leva la tête pour respirer profondément et ne pas assassiner ce qui semblait être deux gardiens de la prison magique pour tous ceux qui avaient touché à l’artefact des dieux, de la mauvaise façon semblait-il. « Oh, je veux me distraire moi-aussi, sans vouloir être incommodant, je suis d'humeur cocasse ! »

    « Bien. Heu. Les pas-beaux, je n’ai vraiment pas le temps. C’est quoi ce monde rose et fantastique où je frise la crise d’épilepsie ? » - « Gnhh, je te l’ai déjà dit, tu n’écoutes rien. » - « Non. Mais. Je veux dire, ça sort d’où ? J’étais dans ces catacombes ondines, j’ai touché à votre pétale d’or et plouf, me voilà ici, il y a comme un épisode manquant à mon histoire. » - « C’est notre monde merveilleux que vous jugez de la sorte, très cher ! » répliqua la larve « Et tu es ? » - « Lord baveur ! Mais appellez moi Emerick ! Les amis de Giselle sont mes amis ! Si je puis vous aider en une quelconque façon, ce sera un plaisir ! » tout en faisant une révérence, le génie hallucinait réellement. « Parfait, je veux sortir de là. » - « Et d’où viens-tu mon jeune ami ? » - « De… de... je ne sais pas, de mon monde. Enfin, pas d’ici, c’est clair. » - « Très bien discutons de cela chez moi autour d’une bonne tasse de marmelade bien chaude ! » - « Oh oui, quelle bonne idée, montrons lui notre village ! » - « Non mais ne vous donnez pas cette peine, je n’ai pas le temps, vraiment. » Mais les deux compères entraînaient déjà le génie vers la sortie de ce qui semblait être un bois avoisinant. Arrivé au village, le génie ne fut pas étonné de voir toutes ces maisons composé d’objets ordinaires mais de grande taille, une chaussure entrouverte avec une pancarte sur le talon où il était écrit « Vente de lama vampire, livraison à domicile » ou un chandelier comme monument principal de la ville qui faisait le centre de toutes les maisonnettes avoisinantes. « Promis, je ne me fichrai plus des Lumias de Mitsuko après ça. » pensa le génie à haute voix alors qu’on le trainait dans un château de cartes d’un jeu de tarot. A l’intérieur, tout était si étrange que le génie ne prenait même plus la peine d’y réfléchir, restant silencieux il s’assit sur l’un des poneys miniatures qui broutait de l’herbe autour de la table, qui elle, semblait ordinaire, est qui du coup faisait clairement tâche dans le décor. Caressant la crinière de l’animal qui semblait habituer, l’autruche revint lui apporter une tasse de cette étrange substance pour lequel, le génie ne glissa qu’un merci à peine audible, pas sûr que cela ne le tuerait pas.

    « Et donc, vous vivez ici depuis longtemps ? » - « Depuis que les poules naines albinos ont perdu leurs dents mon jeune ami, c’est vous dire comme ça ne nous rajeuni pas tout ça ! Houhou » il semblait qu’il avait fait un trait d’humour que Naram n’avait pas remarqué, il esquissa tout de même un rire étouffé, faisant mine d’avoir saisi la subtilité. « Je… vois. Donc je ne suis pas le seul à être arrivé « comme ça » en touchant le pétale d’or si j’ai bien compris. Où sont ces étrangers ? J’aimerais m’entretenir avec ceux qui n'ont pas encore perdu à cache-cache au bord de la falaise. » - « Eh bien, je ne saurai vous y conduire, tous ne sont plus. » - « Plus, là ? » - « Il y avait ce fort et poilu Jacques, mais le pauvre s’est marié avec la guenon unijambiste et cette dernière lui a arraché la jambe leur première nuit de noce, et le pauvre n’a pas survécu. » - « Oh oui, pauvre guenon, à peine mariée, à peine veuve. Le sort peut parfois s’avérer défavorable » - « Hum. Je veux mourir. » Désespéra le génie en se frottant vivement le visage comme s’il voulait se réveiller d’un mauvais rêve mais il semblait qu’il était bien réel, son esprit s’était échappé dans un univers parallèle mais pas un rêve. « Mais ne dis pas ça petit homme disproportionné ! On va trouver une solution. Tu vois Emerick, il ne veut pas rester, lui. On doit l’aider, c’est mon ami. » - « Effectivement Giselle, si c’est ton ami, je te dois bien ça. Nous allons rendre visite à Filnass, il aura la solution. » - « Qui est-ce ? Attendez, laissez moi deviner. Encore une espèce de koala mélangé avec... oh tiens, un lapin-kangourou carnivore ? » - « Tu le connais ? » - « Non Giselle, il doit se méprendre, Filnass est végétarien ! » - « Ah oui c’est vrai, depuis qu’un pissenlit lui a crevé un œil, il a juré leur mort à tous ! » Et le poney regardait Naram avec une mine blasée, lui aurait tout donné pour se trancher les veines. Ils quittèrent alors ce magnifique endroit pour se rendre dans d’une sorte de taverne en papier mâché, réellement mâchouillé, des cafards sur des échelles finissant encore la toiture de cette façon. A table, Filnass, fameux koala borgne, jouait aux dés avec divers compagnons également étranges mais lorsque le génie s’approcha, il remarqua qu’il n’y avait aucune face sur les dés, toutes vierges de points seulement le génie, exténué, ne cherchait plus à se comprendre. « Vous êtes Filnass ? On m’a dit que vous pourrez m’aider à rentrer chez moi. J’ai touché le pétale d’or. » Et alors, tout le monde fit un silence complet et gêné dans la taverne, se retournant tous pour fixer Naram d’un air presque craintif et colérique à la fois. Filmass regarda alors partout autour de lui, essuyant son verre avec son oreille de lapin, il se resservit du liquide rosâtre avant d’exiger que l’étranger s’asseye.

    « Tu n’as pas peur des représailles, petit. » la bête mâchait une brindille de paille et son look d'aventurier du dimanche manqua de faire rire Naram s'il n'était pas exaspéré par ce monde. « Représailles ? » - « Eh oui gringalet. Les étrangers qui viennent à cause du pétale sont mal vus, ici. » - « Et Il y en a eu beaucoup avant moi ? » - « Au fil des siècles, sûrement quatre ou cinq. On les reconnait à cause de votre singularité extravagante, humain je crois, c’est ça ? » - « Extravagants ? Nous ? Oui, des humains. Et pourquoi ce sentiment de méfiance ? » - « Ils n’apportent que des ennuis à notre communauté qui ne fait que vous accueillir à bras ouverts. Enfin il y avait bien ce brave Jacques mais le pauvre… » - « Oui, oui, je sais. La guenon. Bien, je ne veux pas paraître grossier mais je sais ce qu’il se passe. Le titan des océans a créé ce petit monde pour empêcher quiconque d’en sortir et de prendre l’artefact. Mais mes motivations sont différentes. Vous semblez plus... Plus… censés que les autres donc vous devez comprendre ce que je dis ! Je dois me servir de l’artefact pour comprendre ce qu’il va arriver à mon monde. » - « Oh, c’est de veilles légendes pour petit ragondin dont tu me parles, de mythologie. Je ne crois pas en tout ça, aux dieux, à la coccinelle et au scarabée qui aurait créé le monde, enfin tout ça est invraisemblable à mon sens. » - « Au mien aussi, je vous rassure. Ce ne sont pas des légendes, c’est la vérité, enfin je n’en sais rien pour vos bestioles légendaires mais l’artefact, le titan des océans, tout est vrai. Vous êtes mon dernier espoir semble-t-il, et croyez-moi, cela me déplait au moins autant qu’à vous. » Ledit Koala sembla réfléchir un instant, frottant sa poche de kangourou avec engouement, comme s’il avait une idée. « Et bien il y a bien un portail dans l’antre des sages. Mais des créatures qui se font nommer sirènes gardent le passage. Enfin d’après les rumeurs. Personne n’y va, il n’y a que des cailloux. » le génie tilta au nom des sirènes, enfin quelque chose qu’il connaissait, sûrement des gardes du titan. « Bien, je fais comment pour m’y rendre ? » - « Je vous y accompagne de ce pas. Laissez-moi juste finir mon jus de chat angora, année du gorille, la meilleure pour les vins de cette qualité. » Le génie acquiesça, il n’avait pas le choix de toute manière.

    En route pour le sentier en bonne compagnie, Naram espérait que le temps passé ici serait moindre par rapport à celui des catacombes, sinon quoi, il serait de toute façon perdue, imaginant très bien Irinna partir avec l’artefact et la barque, laissant le génie à son triste sort. Arrivés au passage, le génie et ses trois compagnons, l’autruche, la larve et le koala se cachèrent derrière un gros rocher qui sentait étrangement bon la fraise. « Regardez, elles sont là. » siffla Giselle avec haine tandis qu’Emerick paniquait dans son coin et que le Koala tremblait de tout son être. Le génie, presque terrifié de voir ce qu’il verrait s’il passait la tête se résigna tout de même et à sa plus grande surprise, vit deux petites filles d’à peine huit printemps jouer à la marelle. Le génie se retourna, perplexe : « Ce sont des fillettes. Vous avez peur de deux gosses ? Je ne sais même pas pourquoi ça m'étonne encore. » - « Oui mais n’aie pas peur, sous leur apparence monstrueuse, elles ne sont pas si terribles. J'en ai affronté une fois, guerre des tranchés boueuses, c'était la mousson, elles nous ont enterré comme de misérables vermisseaux luisants. » - « J’imagine. » - « Si, si. Elles font des incantations avec des poupées vaudous, simulant des prises de... Comment appellent-elles ça ? Du thé, je crois. » - « Elles jouent à la poupée, quoi. » - « Oui mais avec des animaux tous mous, sûrement des villageois qui ont perdu leur chemin et se sont fait vidés de leurs tripes puis empaillés. Paix à leur âme ! » - « Des peluches, quoi. Bien, allons affronter le diable, je n’ai pas toute la journée. » Et le génie sortit de sa cachette malgré les recommandations de ses trois compagnons qui le supplièrent de faire attention. Naram s’approcha avec douceur, se courbant pour arriver à leur taille, il leur dit : « Excusez-moi mesdemoiselles, sauriez-vous par où se trouve le portail ? » mais les deux fillettes ne répondirent pas, rigolant entres elles, elles partirent à toute vitesse en sautillant vers une caverne. Les trois animaux vinrent avec joie applaudir le génie : « Comment as-tu réussi à les faire fuir ? » - « Oh tu as vu comment elles ont fui, pleurant à chaude larme ! Saperlipopette, on ne voit ça qu'une fois dans sa misérable vie de limace agoraphobe ! » - « Tu es sûr que tu ne veux pas rester Naram, tu es un héros ! C'est bien p'tit. » - « Hum… et bien heu... Merci ! Bon et bien, direction, la caverne ! » Endroit où ils se rendirent sans perdre plus de temps. Il fit si sombre à l’intérieur, on n’y voyait pas à deux mètres, seulement Giselle battit de ses ailes de libellule et une lumière presque électrique anima ses dernières qui permit d’éclairer les environs. Le génie septique sur le moment trouva cela plutôt fort utile dans ce genre de situations qui devait pourtant peu se présenter à eux habituellement. Ils avancèrent ensuite jusqu’à un renfoncement en pente, où, en dessous, se trouvait un lac sous-terrain bercé par des constellations d’étoiles. Autour se baignaient les deux fillettes qui riaient en cœur. Ses acolytes ayant la peur de leur vie, le génie ouvrit la marche pour partir à leur rencontre.

    « Mais qui êtes-vous à la fin ? » sembla questionner le génie qui se demandait ce que deux fillettes faisaient là, dans un monde si étranger au sien. « On garde le passage jusqu’au jour où le génie bleu viendra récupérer l’artefact. » - « Le génie bleu ? » - « Oui. Le titan nous a prévenues. De ne laisser plonger personne si ce n’est le génie bleu. Mais vous semblez l’être » - « Oui en effet, il l’est. » le génie ne comprenait rien à cet anachronisme flagrant. « Comment savait-il que je viendrai ? » - « Il ne s’est pas trompé, visiblement, non ? Il semble que certaines choses doivent se passer, qu’on le veuille ou non. » Le génie l’accorda, pas sûr qu’il en comprenne vraiment le sens finalement. « Bien, venez, vous, elles ne vous mordront pas ! » en direction de l’entrée où les autres n’avaient pas bougé. Ils s’avancèrent doucement, sans trop se risquer. « Bien mesdemoiselles, je vous présente Giselle, Lord Baveur alias Emerick et Filnass, trois... trois... amis. » Il ne savait pas trop si c’était le terme approprié. « Vous n’avez plus à rester ici. Je vais prendre l’artefact, il n’y aura donc plus aucun étranger qui se rendra ici. Fermez le passage après mon départ et partez au village, on s’occupera bien de vous. » et pendant qu’une petite fille observa Giselle avec curiosité, l’autruche étant paniquée, la fillette se mit à la chatouiller sans prévenir. « Elles ne sont pas si terribles que ça j’imagine. » répliqua la limace, réajustant son monocle avec sa queue.

    « Bon. Et bien je crois qu’il est l’heure de nous dire adieu. » - « Tu reviendras nous voir ? » S’interrogea Giselle un peu triste de ce départ. Le génie aussi s’était habitué à eux en quelque sorte. « Je ne pense pas. Mais je ne vous oublierai jamais, soyez en sûr ! » - « Prends soin de toi alors, Naram-Sin. » - « Vous aussi, tous autant que vous êtes et peu importe ce que vous êtes d’ailleurs. », Filnass rajoutant : « Dommage que tu ne restes pas plus longtemps que ça p'tit, tu te serais amusé ici ! » - « Mais je me suis amusé, ne vous y fiez guère, j’ai l’air grognon comme ça mais j’ai bien ris au final. Allez, portez-vous bien ! » et tous saluèrent le génie qui sauta à pied joint dans le lac.


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Dim 17 Fév 2013, 03:41

    Pendant que le génie était en plein délire indescriptible, Irinna s’était saisie de l’épée de Mitsuko première au fourreau du génie pour découper les bras cadavériques des ombres qui les attaquaient toujours. Jetant toujours de rapides coups d’œil pour voir si Naram était toujours inconscient, elle commençait à fatiguer dans sa lutte contre les bras qui sortaient littéralement des vitres pour les attirer jusque dans le ravin. Ainsi, Irinna finit par baisser sa garde et lâcher prise, tombant la tête la première sur le sol de miroirs, elle vit ces monstres la pousser lentement jusqu’au bord, elle s’agrippa alors de toutes ses forces aux derniers mottes de terres et racines qui tenaient encore, lâchant un doigt après un autre sous la forces ombres qui la tirait vers le bas, pensant vraiment qu’elle mourrait ici mais à l’instant où son dernier doigt lâcha prise, la main du génie la rattrapa parfaitement, une seconde de plus aurait été de trop de toute évidence. « Ça y est, t’as fini ta sieste ? Ce n’est pas trop tôt, je commençai à m’impatienter ! Encore un peu et je partais sans toi. » Alors qu’il la ramenait sur la terre ferme, encore étourdi par ce bien étrange rêve qu’il venait de faire. « A moins que tu veux encore faire joujou avec les croquemorts, on ne va pas traîner. » - « Je te suis mon bon capitaine ! allez ! » le génie sauta sur la barque, les deux artefacts accrochés à sa ceinture, d’une jambe poussée, il éloigna la barque pour que les ombres rentrent bredouille. Mais ces dernières, de véritables vermines, n’avaient pas dit leur dernier mot et commencèrent à se dissiper sur les parois rocheuses, se baladant grâce aux cristaux liquides que formaient les cascades autour d’eux, à une vitesse folle, on n’en vit bientôt plus aucune passer mais à la place, d’horribles cris d’harpies. Les sirènes volantes avaient été averties de leur présence semblait-il et Naram voyait cela d’un très mauvais œil. « Tu sais ce que dirait Lord Baveur dans cette situation ? » - « Heu… qui ? » - « Faut pas traîner sa bave plus longtemps ! Irinna, tu contrôles l’eau, n’est-ce pas. L’eau des cascades. Crée un tsunami pour faire avancer la barque, je m’occupe des sirènes. » - « Oh bon sang, tu ne pouvais pas faire comme tous les hommes normaux et m’inviter dans un beau restaurant. Une bouteille de vin aurait suffi à me mettre dans ton lit tu sais. Il faut toujours que tu en fasses trop » le génie ria à cette remarque, répliquant : « Tes exigences sont au-dessus de mes moyens alors je n’avais pas le choix de te faire visiter un cimetière ondin au beau milieu de la nuit ! C’est romantique, non ? » Mais les sirènes rappliquèrent déjà en piquet, par plusieurs groupes, bien plus nombreux que tout à l’heure. Irinna se pressa à rediriger l’eau des cascades pour créer une vague qui bouscula de plein fouet la barque qui volait jusqu’à lors dans le vide en lévitation magique et qui se mit alors à poursuivre sa route à pleine vitesse. Irinna prit les commandes de la barque pour faire tourner le moyen de locomotion et la direction de la vague tandis que le génie se saisit de l’arbalète qu’Irinna avait toujours autour du torse en bandoulière pour décocher des flèches sur les sirènes qui les poursuivaient, la gueule bien ouverte, montrant à quel point le temps sans hygiène corporel avait passé pour elles. « Romantique à souhait, y’a pas à dire, radin, va ! » alors qu’Irinna peinait à faire tourner la barque, se prenant un pic rocheux dans la face latérale, le bois se fracassant sur l’instant. « Bon sang Irinna, à croire que tu n’as jamais conduit de barque volante de ta vie ! Tu vas nous faire tuer ! » - « Excuse-moi, l’occasion se présente relativement peu en temps général. Bon allez donne-moi cette arbalète, tu tires comme une quiche. » il était vrai que le génie était peu doué pour tirer à distance des projectiles. Redonnant son arme à la sirène, il fit apparaître son trident pour faire gicler les sirènes qui s’approchaient contre les cascades et ainsi les assommer avec la pression de l’eau mais tant arrivaient en même temps qu’il n’avait d’autre choix que d’attaquer ces créatures diable au corps à corps bien que sa plus grande gêne était l’haleine de ces demoiselles à la chair en décomposition. « Attention Naram, ça va secouer ! » - « Pardon ? » et lorsqu’il se retourna, il vit des descentes rocheuses faire rouler la barque qui tenait encore le choc, on ne savait comment. Dans ce tumulte, le génie vola dans les airs et ne rattrapa que de peu le bord de la barque qu’il tenait fermement, son corps dans le vide. Les créatures arrivèrent par-dessous et attaquait le génie avec leurs propres lames à dents aiguisées, le génie tentant de les repousser à une main avec de lourds roches roses ou des pissenlits qui attaquaient et crevaient les yeux, il créait de son imagination grâce à la symphonie onirique, à la gloire de ces trois compagnons semblait-il, tout cela l’avait inspiré quelque part. Tentant de revenir à bord, il vit l’une d’elle déjà sur la barque prête à attaquer Irinna qui lui mettait de sacrés poings dans la figure ; le génie fronça un sourcil et fit une moue étrange, il avait peu l’habitude de voir une femme se battre comme ça mais n’avait pas le temps d’y réfléchir. Revenant à bord, il se jeta sur la sirène cadavérique, tentant de l’égorger, la bougresse se défendait corps et âme. « Irinna, baisse-toi ! » elle le fit juste à temps sinon sa tête aurait été coupé par la lame de la harpie océanique. Heureusement, le génie réussit à la jeter par-dessus bord et continua sa lutte alors qu’on les attaquait sans cesse. « Bon sang, on ne sortira jamais d’ici vivant ! » - « Deux nuits d’amour que tu me dois ! Les heures sup’ vont te coûter cher mon vieux ! » Et ils évitaient encore de peu une cascade qui aurait détruit ce qu’il restait de la barque. Avançant toujours à grande vitesse, la vague perdait de sa vitesse, Irinna était à bout de force et le génie s’était déjà pris trois coups d’épée à la suite dans le visage, ne pouvant plus assurer de tous les côtés.

    Mais alors que tout sembla perdu, des cascades, des sortes de portes étranges s’ouvrirent, comme un rideau que l’on tirait pour laisser place à un spectacle. Le génie et la sirène regardèrent interrogatifs de ce qui se passait tandis que les créatures s’en fichaient cordialement et continuaient leurs attaques perpétuelles. C’est alors que, et sûrement que le génie s’en souviendra à vie, des dizaines de créatures sortis tout droit de la prison fantaisiste du titan arrivèrent en grande pompe, dans des flots d’arc-en-ciel qui illuminèrent toutes les catacombes, des centaines de bestioles déambulaient à présent en attaquant les harpies. Tous ceux ailés portaient dans leurs pattes un compagnon terrestre qui tirait avec ce qu’il pouvait, Giselle tenant fermement avec ses mains Filnass qui n’avait qu’un œil mais qui faisait mouche à chaque tire au lance-pierre, faisant tomber les harpies. Le génie dans sa barque n’en croyait pas ses yeux bien qu’il ne pouvait contenir un sourire presque enfantin au regard de la scène et Irinna, resta bouche bée à regarder, elle hésitait entre se frapper violemment pour se réveiller ou hurler tant elle voulait péter les plombs. Au loin, le génie remarqua que Lord Baveur n’était pas qu’une limace gentleman semblait-il mais aussi croisé chenille car la larve était devenu un papillon, toujours aussi bien habillé, qui mobilisait les harpies avec son monocle en leur attachant les poignées et leur lacérant le cou avec sa cravate comme pour maitriser une monture de course. « Profitons-en, sortons d’ici tant qu’on le peut encore ! Alors Irinna, donne tout ce que tu as ! Enfin, ta magie. » la sirène réagit rapidement en clignant vivement des yeux comme pour reprendre ses esprits et se leva avec équilibre pour contrôler toute réserve d’eau à sa portée. Le tsunami qui allait se lever allait détonner. Le génie alors hurla aux petits êtres du monde fantastique : « ABRITEZ-VOUS OU VOUS ALLEZ PRENDRE LA DOUCHE ! MERCI LES GARS » - « Pas de soucis, Naram ! » - « Mission terminée, on rentre ! Sauve qui peut ! » Répliqua les compagnons imaginaires, pas si imaginaires que ça finalement. « Tu… tu les connais ? » interrogea Irinna sans vraiment vouloir connaitre la réponse et se concentra à nouveau. C’est alors que ledit tsunami, immense comme deux montagnes de l’edelweiss enneigé au moins vint faire part d’un bruit sourd du tonneau aquatique qui dévastait tout sur son passage. « Heureuse, ou pas, de t’avoir rencontré vieux grincheux » glissa Irinna en ouvrant qu’un œil avant de le refermer à nouveau et de s’abaisser pour s’agripper au banc encastré de la barque. Le génie en fit de même, tenant Irinna d’un bras et la barque de l’autre, regardant le spectacle du tsunami qu’il trouva magnifique quoi qu’avec des allures apocalyptiques. Il savait qu’Irinna était une sirène puissante mais de là à un tel résultat, elle se surpassait. Le choc entre la barque et le tsunami fut terrifiant, tout tremblait et les parois se désagrégeaient unes après les autres, augmentant la pression tandis que la barque volait dans tous les sens, tournant comme une toupie à la merci de la terrifiante vague aussi haute que large. « Par-là ! » Hurla le génie malgré tout le bruit que faisait le tsunami et les cascades en harmonie, voyant qu’un morceau s’était effondré et que l’eau coulait béante en plein Symboterium, il y aurait en effet quelques dégâts à réparer. Irinna tenta de tourner sur la barre pour pouvoir faire chavirer le navire et il s’en fallut de peu pour ne pas louper le coche.

    Toute la façade du Parlement ondin s’effondra sous le tsunami, la barque volant en éclat et l’eau redescendant à toute vitesse. Naram se releva aussi tôt malgré le sang qui coulait en abondance de sa chemise déchirée de toute part, courant vers Irinna qui semblait plus gravement blessée. « Irinna, catin de première espèce, réveille-toi. » tout en la secouant de toutes ses forces mais cette dernière ne semblait pas répondre, les yeux profondément fermées. Sa main sur son cœur, elle n’était pas morte mais ne respirait pratiquement plus, il devait intervenir. Il était intéressant de savoir que Naram avait la capacité de maitriser la magie blanche, de soigner autrui. Mais en réalité, il ne s’en était jamais servi, absolument jamais. Frottant vivement ses cheveux, il hurla à l’aide en tournant la tête autour de lui et en faisant un massage cardiaque à la sirène mais à cette heure, personne ne répondrait. « Allez, ressaisis-toi ma veille, m’oblige pas à devoir te promettre une troisième nuit. » mais face au drame qui allait survenir, il n’avait plus le choix, il devrait se servir de la magie blanche qu’il possédait, un faible restant d’une vie oubliée. Posant ses mains sur son torse après en avoir déchiré les vêtements déjà abimés, il ferma les yeux, tentant de se concentrer mais c’était trop difficile, son corps tremblait encore et l’adrénaline circulait dans ses veines à toute allure, comment pouvait-il faire le tri dans son âme alors qu’une personne mourrait dans ses bras. « Allez, allez ! » se répétait-il, énervé, énervé contre lui-même, de ne pas jamais pouvoir protéger qui que ce soit, condamné à vivre des scènes sans pouvoir en être acteur, il en avait ras-le-bol, il voulait tellement que ça marche. Et contre toute attente, la paume de ses mains se mit à s’illuminer, produisant une chaleur réconfortante, tant pour lui que pour Irinna dont les blessures semblait se cicatriser, l’hémorragie s’arrêtant. Lorsque le travail fut fini, le génie retomba sur ses genoux, les mains couverts du sang de la jeune femme, respirant encore comme s’il avait couru le marathon, il tentait de reprendre son souffle. C’est alors qu’Irinna se releva comme un « i », assise sur le sol encore humide, le souffle aussi coupé. Après quelques instants, elle tourna la tête vers Naram, glissant un sec : « Si tu me dis que tu as laissé tomber ton artefact, je te préviens Naram-Sin, je t’égorge, je t’étripe et je te donne à manger en pâture aux veuves noires puis dans une cage avec une Vanille enceinte qui depuis qu’elle est reine, doit paraitre sage et innocente et est donc en manque total de meurtre et de sang. Mais je te préviens, je ne retourne pas là-bas ! » Le génie s’approcha, enlaçant Irinna après cru la perdre pour de bon, il glissa un simple : « Je suis sûr que tu y retournai pour mes beaux yeux. » - « C…C… Comment ? » - « Je rigole, je l’ai en ma possession, nous avons réussi. » Et il lui montra la perle d’or qu’Irinna jugea fort petit vu tous les efforts accomplis. Et sous les eaux qui se déchainaient encore, se versant dans la salle parlementaire des sénateurs ondins, les deux se mirent à rire, finalement, ça aurait pu être pire.

    --------------

    Quelques jours passèrent et les deux compères passèrent un peu de temps dans le calme et la beauté des lieux. Le génie répara les dégâts au Parlement grâce à son pouvoir de création de la matière et tout le monde jugea qu'il était préférable que personne ne sache jamais rien de ces vestiges d'un temps passé. La couronne fut remis à la reine des sirènes et les poursuites contre le mystérieux voleur et père de l'enfant que portait Vanille furent abandonnés. Quant à Irinna et Naram, ils demeurèrent comme deux inconnus, profitant ds bienfaits thermales de la Cité, visant les marchés, prenant du bon temps, dans de bons et beaux restaurants par exemple. Et le temps passé plutôt rapidement et doucement à la fois, comme tout bon moment passé.

    « Alors ça y est, prêt pour ton départ ? » disait Irinna à Naram d'une voix à la fois triste et heureuse qu’il s’en aille enfin. « Pressé de me voir partir ? J’ai déjà repoussé mon départ d’une semaine pour passer un peu de temps à me reposer, avec toi, visiter un peu la Cité comme deux touristes, c’était… Oui, il n'y a pas d'autres mots... reposant. » - « Et tu n’aimes pas te reposer ? Il va me falloir un bon mois ou deux pour m’en remettre personnellement. Hum, je te garderai bien encore un peu mais que puis-je espérer de plus d’un génie... Enfin que dis-je, de ce génie. Naram-Sin l’inaccessible. » - « Que feras-tu d’un homme régulier ? » - « Oh, rien c’est sûr. Rien que l’idée me donne la nausée. » - « Je m’en doutais » finissait-il, le sourire aux lèvres, se rhabillant doucement, il n’était pas pressé, il ne devait juste pas trainer. A moitié nu comme un ver, il faisait ses bagages non sans nostalgie, il avait aimé sa petite escapade à la Cité en sa compagnie, plaisante et déplaisante selon le moment. « Tu es vraiment une femme étrange, Irinna. » - « Et toi, un homme qui l’est tout autant. » - « Au moins, oui. » - « N’attends pas le prochain siècle pour me faire l’honneur de ta présence. » - « Qui sait ce que l’avenir nous réserve. » - « Mais la prochaine fois que tu cherches une greluche pour visiter un tombeau perdu au milieu de nulle part et perdu depuis des millénaires, infesté de bestioles bizarres, passe ton chemin, ma porte sera fermée. » - « Allez va, tu as aimé ça, ça te change de tes journées habituelles. Bien. Il est l’heure, au revoir Irinna. » - « Au revoir Naram, j’espère que ma matrone ne sera pas trop en colère contre moi. » - « Tu as l’atout Naram dans ta poche. Elle semble quelque peu me fuir comme la peste alors sait-on jamais, tu peux toujours te servir de ce joker. » - « Ouais, j’imagine. » Elle tourna la tête sans plus de politesse, laissant son génie s’envoler comme il fut venu, dans un coup de vent. Se levant, elle resta quelques minutes à la fenêtre qu’elle referma. Elle ne pouvait cacher son sourire mais elle s’en fichait, personne ne le verrait jamais. Elle repensa aux évènements, à tout ce qui c’était passé, tout ça pour une bête histoire d’assassinat d’un parlementaire trop gênant. Il semblait que dès que le génie se mêlait de quelque chose, tout prenait des proportions énormes et cela la faisait rire, au moins, on ne s’ennuyait jamais avec lui. Il avait raison quelque part, elle avait aimé avoir son rôle dans tout ça, ça l’avait amusé bien que la fin avait manqué d’être tragique. C’est ainsi qu’elle quitta la chambre de l’auberge, seule certes mais le sourire aux lèvres et cela valait bien toutes les quêtes, souhaitant à son génie qu’il trouve un jour ce qu’il cherchait depuis toute une vie : le bonheur.

    Chapitre III - Les marchands de sables VS le marchand de rêve.


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Chap. II. La pénombre dévoile sa tragédie. |Vanille & solo|

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