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 Déchéance et Impureté [ Haru & Ruka ] FIN

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Lun 24 Oct 2011, 20:34



    La journée qu'avait eu Ruka avait été bien difficile. Les Morts n'avaient pas été ...bruyants, par définition, mais il avait fait fort froid. Pour nettoyer les tombes ce n'était pas l'idéal. C'est sans doute parce que ses mains avaient prit une couleur violacée qu'il était rentré. Mais c'était sans compter sur Larry qui râlaient comme un vieillard et Rukia qui accumulait maladresse sur maladresse.
    Ruka soupira en repensant aux bêtises de son Orine. D’ordinaire, il était fort patient, mais il n'avait pas eu la moindre envie d'encaisser quoi que ce fut en ce jour. La jeune fille avait sans doute été un peu heurtée par cette indifférence de a part de son Maître, mais il n'avait pas eu envie d'être aimable. Le chat lui avait suffisamment taper sur les nerfs, n'arrangeant pas les choses du tout.

    C'était pourquoi il avait absolument tenu à sortir, en début de soirée, pour voir le Volcan Ardent. Montagne de feu qui semblait évacuer la colère du monde entier, ce qui soulagea Ruka rien qu'en l'observant du ciel, pendant qu'il le survolait. Ce qu'il faisait chaud... Le Démon jugea plus sage de s'éloigner du dessus du cratère, et atterrit quelques minutes plus tard sur l'une des pentes noire du Volcan. Il prit une grande inspiration, emplissant ses poumons de cet air fumé et chaud, laissant un goût âpre dans la bouche.
    Ruka ferma les yeux, et laissa la douce rumeur du vent lui caresser les oreilles, et chamailler ses cheveux bruns bouclés. Son long manteau noir flottait au contact de l'air chaud. Le Démon savourait pleinement ce silence total. On n'entendait rien que les grondements du Volcan. Ruka avait l'impression de refaire escale dans le néant... dans l' Enfer ...

    Il rouvrit les yeux, pour garder pieds à terre. L’ Enfer ? Mais il ne voulait plus y penser... La seule chose "agréable" qui lui était arrivée en ce sinistre lieu était la rencontre avec Larry, qui alors n'était pas un chat. Plutôt un Démon pugnace et assez faible. Ruka sourit et ricana en songeant à la raclée qu'il lui avait mise ce jour là. Ç’avait été drôle.
    Ruka se demanda soudainement s'il n'avait pas oublié de laisser une petite lettre à la maison -du moins au tombeau- pour prévenir son Orine de son absence. Il était parti en douce, tandis que Rukia tournait le dos. Elle devait se faire un sang d'encre, cette pauvre jeune fille. Il sourit en pensant à la scène de panique qui devait s'opérer en ce moment même au Cimetière. Mais de petits bruit de pattes le tirèrent de ses pensées. Il se retourna, et vit scintiller dans l'obscurité le regard moqueur de son Diable de chaton.

    - Alors, on fuit sa petite famille ?
    - ... Pas moyen d'être tranquille. A défaut de m'avoir fichu la paix pendant la journée, tu vas encore m'embêter cette nuit ?
    - Oh que tu es méchant avec moi, Ruka... Moi qui voulait juste rester avec toi.
    - Tu mens vraiment très mal.

    Le chat se leva, et arriva en sautillant presque à chacun de ses pas près de Ruka qui s'était assis sur une pierre. Le félin bondit gracieusement sur les genoux de son ami, et s'y installa confortablement. Ruka commença à caresser la nuque de Larry, qui se mit à ronronner comme pour accompagner le grondement du Volcan.
    Le chat, tout en se prélassant sur le Démon, déclara alors :

    - Tu sais qu'en arrivant j'ai vu de jolies nénettes toutes plus ravissantes les unes que les autres ? Franchement, quand je vois des filles comme ça, je me demande pourquoi tu t'encombre de Rukia tous les jours, et pourquoi tu ne vas pas t'amuser un peu...
    - Enfin, Larry... qu'est-ce que c'est que ces manières ?
    - Roooh voyons. Je suis un chat, et je répugne à ne plus pouvoir connaître des plaisirs qui te sont accessibles... Ruka, tu me rendras toujours jaloux.

    Le Démon ne répondit que par un sourire amusé à cette dernière réplique, et leva les yeux vers l'horizons; C'était si calme, le Continent Dévasté, le Démon s'y sentait si bien. Larry également, à en juger par son état d'endormissement premier. Ruka laissa partir son regard dans le vague, et se laissa bercer par le flot de ses pensées profondes et obscures...


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Lun 24 Oct 2011, 22:16


    C'est dans le désespoir que sont les plaisirs les plus ardents.

    L'esprit emplit de doutes et le cœur aussi vide et froid que les glaces du sommet des montagnes, Haru marchait d'un pas pressé. Elle avait courut pendant un long moment, s'enfuyant de Medigo. Comme d'habitude, elle avait fait des... bêtises. Les habituelles. Malgré les remords et les regrets qui l'assaillaient à chaque fois qu'elle commettait ses crimes, elle ne pouvait s'empêcher de les perpétuer, encore et toujours, sans relâche. C'était sa drogue, ce qui lui faisait le plus grand bien et la détruisait en même temps. Elle en avait besoin pour vivre et en mourrait à petit feu, cette souffrance délicieuse lui plaisait, et son absence lui manquait. C'est pourquoi au moins une fois par jour, elle devait s'adonner à ce double péché, luxure et meurtre. Délectable. Mais aujourd'hui, elle avait surement commis quelques erreurs, et même si ce n'était que des craintes, elle ne préférait pas prendre de risques. Sa proie du jour avait été un tavernier, et c'était sur son lieu de travail, tandis que la lune était haute dans le ciel, qu'elle accomplissait sa fraude quotidienne. Sortie aux premières lueurs du jours, certains l'avaient aperçut et rentrant dans la taverne, ils purent admirer le spectacle qui s'offrait à leur yeux, l'homme étendu en plein milieu de la salle, baignant dans son propre sang, éventré et égorgé. Haru s'était vraiment défoulée, cette nuit, pour son plus grand plaisir du moment et sa douleur d'après. Mais qu'importe. La déchue devait fuir avant qu'on la reconnaisse.

    Ses pas l'avaient menés jusqu'au volcan. Son chaton, Ichi, ronronnait doucement dans ses bras. Un peu troublé, l'animal n'arrivait pas à s'endormir, inquiet pour sa maîtresse. La jeune femme regardait de ses grands yeux clairs, d'une couleur troublante, les flammes rougeoyantes du volcan, la lave s'écoulant lentement dans les cratères... C'était vraiment magnifique. Haru reprenait son souffle, heureuse de gouter à quelques instants de répits. Il n'y avait aucune chance qu'on la retrouve ici: elle était hors de danger. Haru observait encore et toujours la montagne de feu, admirative bien que son visage demeure impassible, ou du moins, habituel avec son léger air traumatisé et timide. Elle se sentait attiré par ce cratère et devait le visiter. C'était comme si elle n'avait pas le choix. Curieuse, elle se dirigea vers les passages qui lui permettraient d'entrer, il y en avait plusieurs, et la jeune femme choisis celle qui lui était la plus facile d'accès dans sa tenue actuelle. Portant simplement une légère robe blanche sertis de perles en nacre et de fines dentelles , ses vêtements n'étaient pas très appropriés à ce qu'elle comptait faire. La blancheur et la pureté de son accoutrement était souillé par des taches de sang, bien visibles un peu partout.

    Haru ne tarda pas à pénétrer l'enceinte du volcan, heureuse, bien que son visage ne l'exprime en rien. La chaleur ambiante ne gênait pas l'ange déchue, qui posa son chat par terre, qu'il puisse se défouler un peu les pattes. Lui aussi se sentait bien ici, le lieu étant en concordance avec son pouvoir. Les deux compagnons visitèrent l'endroit, sans se presser à présent. Il fallait profiter des quelques moments de calme. Haru se sentait bien, en ce moment. Plénitude et bien être, même les sentiments qui l'accablaient habituellement n'avaient de place. Du moins, dans la mesure où elle était seule, avec son petit animal favori. La jeune femme était de nature asociale, voir ne supportait pas le contact avec les autres, sauf si c'était pour ses petits massacres. L'instant de plaisir ne dura pas. Haru entendit résonner des voix et son humeur maussade revint au galop. Tâchant d'être discrète, la déchue fit demi tour.
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Mar 25 Oct 2011, 11:26


    Ruka sortit de ses pensées, car il sentit une présence, comme une vibration magique. Mais cela n'était pas bénéfique, au grand dam de Larry qui aurait bien profiter de l'innocence d'un être naïf et sans défense. Le Démon se leva, et observa les alentours. Il n'y avait rien, en définitive. Juste ... des pierres noires et des coulées de lave... Étrange, il était pourtant certain d'avoir senti quelqu'un, ou quelque chose... Larry sauta sur le sol, et s'étira de tout son long, en baillant à s'en décrocher la mâchoire.
    Le chat soupira et dit à Ruka d'un air plus qu'amusé :

    - Au fait, sais-tu qu'il y a eu pas mal de grabuge cet après-midi en ville ? Je pense que tu vas avoir de nouveaux... clients au Cimetière.
    - Des morts ?
    - Hihihiii... tu n'imagines même pas, mais je ne te garanti pas qu'ils soient complets. Tu aurais vu ce carnage... A croire qu'ils ont été attaqués par des monstres, ou bien des sadiques sexuels. On ne peut pas dire qu'ils aient été très habillés.
    - Comment se fait-il que tu sois aussi au courant ?
    - Ahh... Je suis un chat, je me faufile partout...

    Ruka leva les yeux au ciel. Un chat ? La bonne blague. Un félin normal ne s'aventurait pas dans des endroits bourrés de curieux, de bruit et de sang. Mais voilà qui ferait de nouveaux clients plus intéressants. La toilette mortuaire s'annonçait difficile, mais il s'abstiendrait de demander l'aide de son Orine. La pauvre tournerait de l'oeil rien qu'en humant l'odeur de cadavre en putréfaction, avant même de voir la chair déchiquetée. Il s'interrogeait encore parfois sur la raison pour laquelle Rukia lui avait proposé son énigme. Elle l'avait pourtant rencontré en se réveillant dans un cercueil, il y avait de quoi être effrayée, surtout pour une jeune fille comme elle.

    Ruka entrepris de marcher sur les pentes du Volcan, et s'aventura sur la moins risquée, a priori. Larry grogna un peu. Il serait volontiers rester sur les genoux du Démon. Ce dernier retira son manteau, car il faisait bien chaud et la sueur l'incommodait quelques peu. Il dénoua légèrement sa cravate également, et passa sa main dans ses cheveux pour laisser un peu respirer sa peau. Le chat agitait ses pattes, car il n'aimait guère être couvert de toute cette poussière noire. Il se mit à miauler comme un chaton perché en haut d'un arbre craignant de redescendre. Ruka essaya de l'ignorer quelques instants, mais fini par céder face à l'insistance du chaton noir. Il se baissa en soupirant de lassitude et tendit son bras, le long duquel Larry monta pour aller s'installer sur l'épaule du Diable.
    Ruka remarqua alors que son ami avait fait beaucoup de petites tâches noires sur sa manches blanche immaculée. Le Démon s'épousseta alors, agacé :

    - Tu ne pouvais pas faire attention ? Me voilà sali, à présent.
    - Quelle chochotte. Ce n'est que de la poussière de rien du tout. Tu es bien trop maniaque, Ruka !

    Ruka reprit la route, d'un pas plus décidé, pour montrer son agacement et son impatience. Décidément , ils le fatiguaient tous aujourd'hui ! Il savait qu'il eut dû renvoyer le chat valser ailleurs. Qu'il retourne à ses meurtres, tiens ! Et dire que Ruka voulait être seul, et tranquille...
    Ruka s'arrêta soudainement, car Larry s'agitait sur son épaule. Quoi encore ?! Et quelle était cette odeur de ... de sang ? Le Démon leva les yeux, et vit plus loin une jeune fille, en robe blanche, tâchée de sang. Larry chuchota à l'oreille de Ruka qu'on rencontrait de drôle de filles de nos jours au Volcan. Ignorant si elle les avait vus, Ruka s'approcha d'elle, et s'arrêta à distance respectueuse de la jeune fille. D'ici il pouvait voir son visage. Elle avait l'air un peu perdue, voire effrayée. Le Démon se demanda si elle n'avait pas rencontré quelque agresseur sur son chemin. Pourquoi était-elle dans cet état ?
    N'écoutant que sa gentillesse (fort peu démoniaque) Ruka demanda, d'un air étonné :

    - Est-ce que tout va bien mademoiselle ? Vous êtes blessée ?

    Un chaton l'accompagnait. Ruka demeurait incrédule face à cette jeune fille frêle, tandis que les yeux de Larry scintillèrent -on pouvait même parler de Shô à ce moment-là !
    Le chat glissa à l'oreille de Ruka très discrètement :

    - Tu vois, une Orine de ce genre, j'aurais pas dit non moi ! Franchement Ruka, entre cette fille et Rukia, tu choisis qui ? Avec du bon sens s'entend !
    - Je choisis le prochain tueur de chat de passage.
    - Tu n'es pas gentil avec moi.

    Ruka ricana, et reporta son attention sur la jeune fille. Il lui fit un sourire malicieux mais discret et demanda poliment :

    - Puis-je vous être d'une aide quelconque, mademoiselle ?

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Mar 20 Déc 2011, 22:29

    Les voix se faisaient de plus en plus proches, au plus grand damne de la déchue. Un peu de solitude... C'était tout ce qu'elle désirait, mais même ce léger repos ne lui était pas accorder, et le destin ou le hasard dans ses élans de cruautés avait mis sur sa route des étrangers. Bien triste nouvelle pour Haru qui aimait passer sans qu'on la voit, telle une ombre qui ne frappait que dans le noir, dans les coulisses. C'était ainsi qu'elle procédait et perpétuait continuellement ses crimes, avançant dans sa vie de vices et de sang. De nombreuses fois, elle avait tenté de changer de comportement et de façon de penser, en mémoire à son existence de vertu passée, et envahis de regrets, de remords... Pourtant, malgré tout ses efforts, rien ne semblait bouger. Peut-être était-ce belle et bien sa véritable personnalité. Chassez le naturel et il revient au galop. Peu importe, elle vivait au jour le jour, sans se préoccuper de l'avenir, tentant d'oublier le passé. Des bruits de pas résonnèrent, et sans aucun doute, ils se dirigeaient vers elle. Le cœur de la jeune femme battait des plus violemment, semblant vouloir sortir de sa poitrine. Il tambourinait comme les ailes d'un colibri, affolé de surcroit. Elle serra plus fort dans ses bras Ichi qui ne ronchonna pas, ressentant sans mal la détresse et la peur qui envahissait sa maitresse. Il osa laisser s'échapper un léger miaulement aigu et doux, qui se voulait rassurant et apaisant.

    « Chut... chut»


    Elle passa doucement ses doigts entre les oreilles du chaton, grattant avec délicatesse le sommet du crâne de l'animal. Malheureusement, ce ne fut pas suffisant et Haru ne tarda pas à se retrouver face à face avec un homme à l'allure étrange, macabre, accompagné lui aussi d'un petit félin. La jeune femme recula de quelques pas, la tête basse pour ne pas croiser son regard. Ses grands yeux roses fixaient avec frénésie le sol, se risquant à jeter des coups d'oeil de temps en temps à ses interlocuteurs. Elle se recroquevilla davantage sur elle même, apparaissant encore plus frêle et fragile qu'elle ne l'était. Tremblante, elle continuait de creuser la distance entre elle et le jeune homme. Malgré tout, elle se sentait clairement soulagé. Il ne s'agissait pas de deux hommes, comme elle l'avait redouté, mais d'un seul et de son animal doté de parole. Pour certains, cela n'apparaitrai pas comme d'une importance capitale, mais pour Haru, cela changeait toute la donne. Après les paroles de l'étranger, elle secoua rapidement la tête négativement, sans dire un mot. Elle passa nerveusement sa main dans sa chevelure avant de se heurter à la paroi chaude qui s'effrita au contact avec la déchue. Et pourquoi aurait-elle besoin d'aide après tout? Ses yeux se posèrent sur la blancheur de sa robe souillée par d'immondes tâches de sang, celles de la victime qu'elle avait charmé, avant de massacrer. Cette vision lui souleva l'estomac, et sans prévenir, elle s'effondra au sol, silencieusement. Seule une petite plainte d'Ichi résonna dans l'enceinte du volcan quand il tomba par terre. Il se défoula les pattes avant de miauler près d'Haru qui cachait son visage entre ses mains chevrotantes. Elle murmura de sa voix suave, éplorée:

    « Partez... partez...»

    Quelle image devait-elle donner? C'était tout simplement pitoyable, mais elle avait tant de mal à se contrôler et sentait que bientôt, les larmes allaient déborder.

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Mar 27 Déc 2011, 14:22

    La jeune fille ne répondit pas, restant comme enfermée dans un mutisme effrayé. Ce qui intriguait le plus le Démon, c'était toutes ces tâches de sang sur elle. Souffrait-elle ? Il ne saurait dire. Il n'allait décemment pas venir vers elle, et soulever ses frusques pour vérifier si sa chair avait été déchirée. Cette fille était pour le moment une énigme, ne répondant à aucune question du Démon, ce qui valu un petit soupire agacé de la part de Larry. Ruka tourna ses yeux dorés vers le chat, montrant qu'il n'avait pas à faire cela. Ce Diable avait plutôt bon caractère, quoi qu'on dise. Le chat se vexa de cette réprimande publique, et replia ses oreilles en arrière signe de mécontentement.
    Ruka était tellement impressionné par ce geste terrifiant qu'il saisit le matou et le déposa sur le sol. Larry se mit à protester grandement. Il y avait de la poussière partout, il allait être sale ! De plus, s'il se léchait, il allait avoir le goût de suie dans la gueule. C'était répugnant ! Ruka leva les yeux au ciel, et s'approcha doucement de la jeune fille, respectueusement.

    Elle s'était laissée tomber par terre. De plus en plus fort. Ruka ne savait pas quoi faire. Il était prêt à parier que s'il lui tendait la main pour qu'elle se relève elle allait se mettre à hurler au viol. Qu'est-ce que c'était que cette fille ? Le Démon remarqua qu'elle était également accompagnée d'un chat. Bien plus petit que Larry toutefois. Ce dernier ne s'en approcha d'ailleurs pas, n'étant guère intéressé par ses ..."semblables" diront nous. Après tout, il n'était peut-être pas toujours facile pour un ancien Démon d'être enfermé dans le corps d'un chat. Mais l'appeler "Shô" de nouveau prendrait sans doute un peu de temps.

    La jeune fille tremblait sur le sol, le visage plongé dans ses mains blanches et gracieuses. Ruka demeurait debout devant elle, la main enfoncée dans la poche droite, ne sachant que faire. Il l'observait d'un air relativement détaché. Si cela l'amusait de rester au sol... Cela faisait cependant un petit pincement au cœur.
    Elle leur demanda de partir, d'un ton chevrotant et effrayé, elle semblait complètement perdue. Le Démon échangea un regard incrédule avec son compagnon à quatre pattes, qui les agitait de façon nerveuse et angoissée. Cela allait encore faire plein de traces sur le sol en rentrant, la pauvre Rukia serait furieuse de ce que le sale matou qu'il était ait fait des saletés ! Il miaula de tristesse en pensant à son poisson... qu'il n'allait pas avoir ce soir ! C'était vraiment injuste. Tout ça à cause d'une nana qui restait par terre.
    Ruka se pencha un peu vers l'avant, sans trop s'approcher cependant, et dit à la jeune fille sur un ton quelque peu amusé :

    - Partir et vous laissez ici toute seule ? Vous plaisantez j'espère. Savez-vous quel genre de malotru nous trouvons en ces lieux ardents de nos jours ?

    Certes, être seule avec un homme pour une jeune fille apeurée n'avait rien de rassurant et d'agréable sans doute, mais Ruka préféra s'y tenir. Il n'avait pas l'intention de lui faire quoi que ce soit, alors elle n'avait rien à craindre. Mais il n'était pas ce genre de garçon qui rassurent d'une voix faussement tendre et aimable, prodiguant leurs banalités habituelles. Il n'allait donc certainement pas lui dire "Mademoiselle vous n'avez rien à craindre, tout se passera très bien". C'était un coup à la voir s'enfuir à toute vitesse. Ruka s'en serait bien acquitté mais avoir sur la conscience les malheurs d'une jeune fille à cause de son inattention lui aurait bien trop coûté.
    Larry en eut assez, et fut moins délicat que le Démon sur ce coup-là. Il s'approcha rapidement en sautillant presque sur ses petites pattes de velours, et les posa sur l'avant bras de l'inconnue. Il la regardait droit dans les yeux, vert contre rose, et dit avec détermination :

    - Allez, lève-toi ! Tu ne vas pas t'amuser à nettoyer la suie du Volcan avec ta robe, si ? Debout !

    Ruka resta muet. Peut-être qu'elle aurait plus de facilités avec un chat, qui savait. Après tout, un homme à l'allure austère et macabre comme lui... cela n'état pas réputé pour mettre en confiance les jeunes filles. Alors, qu'allait-elle faire ? Restée prostrée toute la journée ou bien se lever et se détendre un peu ? Ruka ayant tout son temps fouilla dans sa poche à la recherche de son paquet de cigarette. Quant il l'eut trouvé, il en saisit une entre ses doigts et l'alluma à l'aide d'un briquet qu'il avait un jour acheté à un marchand ambulant dans la Rue commerçante. Cela faisait environ cent ans, et jamais il n'avait eu besoin d'être rechargé. C'était de la bonne marchandise.
    Il pressa le filtre entre ses lèvres, tira une petite latte et souffla doucement sa fumée vers le ciel, pour la regarder rejoindre les nuages noirs flottant eu dessus du cratère abritant la lave en fusion.

    - Je suppose que cela ne vous dérangera pas si je fume.

    L'odeur de souffre couvrait largement celle du tabac, sur les pentes brûlantes de cette montagne enflammée.


    Spoiler:
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Mer 11 Avr 2012, 15:09

HRP: même topo ma chère, je te défend de répondre rapidement ! >.<



    Il y avait bien des choses mystérieuses sur les terres du yin et du yang, des événements, des bâtiments, des objets ou des êtres mystiques, aux pouvoirs inexpliqués, à la présence incongrus ou quoique ce soit. Tellement d'éléments propices à la paranoïa ou à l'inquiétude, recouvrant des domaines qu'on ne pourrait certainement jamais comprendre. C'était ainsi, les mystères faisaient partie du quotidien de chacun. Pourtant, on ne savait jamais quand ce genre d'énigme allait surgir devant nous, cela faisait partie du hasard et de l'imprévu, qui était aussi une part importante des vies des êtres de ses terres. Et cet étranger et son chat allaient bientôt se rendre compte qu'ils avaient face à eux un de ses étranges problèmes, qui résidait dans les coulisses de la psychologie. Haru était loin d'être une jeune femme banale, encore moins un être seulement fragile et peureux, c'était bien plus complexe que cela. Lui qui croyait avoir à faire à une demoiselle en détresse allait surement se rendre compte que tous, ils ne jouaient pas les rôles évidents qu'il avait du envisager en premier lieu.

    Après que le jeune homme eut posé sa dernière question, le silence s'installa durant de longues secondes, une paix lourde et stressante qui ne présageait rien de bon. Les pleurs et les plaintes de la déchue avait soudainement cessés, bien qu'elle recouvrait toujours son visage par ses mains. Elle resta ainsi, immobile, dans cette position encore quelques instants, avant de se relever lentement, tout en gardant la tête basse, et les bras le long du corps. Elle fit lentement un ou deux pas en avant, dissimulant son visage sous ses cheveux de jais.

    « Il y a des malfrats partout»


    Elle avait parlé dans un murmure, ce n'était qu'un souffle, qui résonnait pareil à un sifflement de serpent, annonçant la couleur des événements qui allaient survenir. Bien que sa voix soit douce, plus proche de celle d'une enfant qu'autre chose, il y avait quelque chose de dérangeant, ces notes étranges, au ton malveillant et malicieux.

    Lentement, Haru releva la tête, laissant son regard, comme un coup de poignard, se planter dans les prunelles du jeune homme qui lui faisait face. Aucune expression n'animait ses traits, elle était d'une neutralité assez déconcertante, d'autant plus pour quelqu'un qui venait de s'effondrer au sol, les larmes débordants des yeux. Il n'en restait plus une trace. Ichi était à présent assis juste derrière sa maitresse, attendant la suite.

    « Les criminels ne sont juste pas forcément ceux qu'on croit.»


    Tout en parlant, elle passa ses mains sur sa petite robe blanche, la débarrassant des gravas et de la poussière rouge du volcan. Elle essuya aussi vaguement le sang qui la souillait, l'étalant plus qu'autre chose, quoi qu’atténuant sa couleur. Si elle se promenait dans un parc avec une tarte aux fruits rouges, on aurait pu croire qu'elle s'était juste taché. Enfin, sans compter sur la quantité de fruits nécessaires à la conception d'une telle tache, qui après les paroles que venait de prononcer la déchue, la faisait passer du rang de victime à celui d'assassin.

    La jeune femme posa ensuite son regard sur le chat doté de paroles, si mesquin et déplaisant, et lui dit simplement, dans des mots chargés de venin:

    « Je n'ai aucun ordre ou conseil à recevoir d'un être couvert de poils.»

    Relevant légèrement les yeux, elle ajouté:

    « Ni de personne, d'ailleurs»

    Elle porta ses doigts à son nez, comme pour filtrer l'air, souiller par la fumée.

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Jeu 14 Juin 2012, 11:53


    N'appréciant guère de ce qu'on chat lui donne des conseils, la jeune inconnue se leva seule, et l'envoya balader par des mots plutôt pugnaces. Le chat demeura figé quelques instants, avant de se tourner vers son compagnon fumeur. Lui, ça l'avait plutôt amusé. D'autant que cette fille était plutôt étrange, à lui parler de malfrat partout, de ce qu'il fallait faire attention... Elle ne savait pas à qui elle s'adressait : deux démons, dont l'un fortement bien dissimulé. Sho sous sa forme de chat passait juste pour Larry, un animal assez exaspérant. Ruka quant à lui n'était pas un Diable redoutable. Il n'aimait pas faire peur. Mais cette fille, à quelle race magique pouvait-elle bien appartenir ? A première vue elle passait pour une humaine qui avait eu des ennuis, et des sévères. Mais elle devait être un peu chochotte pour se couvrir le nez alors que le Diable fumait.
    Il n'aimait pas vraiment devoir faire cela, mais il ne se dérangea pas pour elle. Quand on craint la fumée du tabac, quelle idée de venir sur un volcan, où le danger était bien plus conséquent. On ne risquait pas de se griller que les poumons... Ruka fit la moue en imaginant la scène. Quelle horreur...

    Larry choisit ce moment pour s'asseoir et faire de nouveau un commentaire :

    « Pour qui tu te prends, gamine ? »

    Son ton avait changé. Il était bien plus agressif qu'il ne l'était d'ordinaire. Ruka ne releva pas ce petit incident, préférant ignorer le chaton. Il était plutôt déconcerté par le comportement de la petite. Elle qui venait de se morfondre sur le sol, prostrée et en proie à des larmes terribles, venait de les sécher, et à présent le défiait du regard. Qu'est-ce que c'était encore que cette rencontre ? Il les collectionnait ces derniers temps.
    Ruka fit tourner doucement sa cigarette entre ses doigts, et souffla doucement la fumée grise. Il ne savait pas quoi dire... il était un peu gêné. Elle avait beau leur parler, la conversation n'était pas ouverte, encore moins fluide. De plus, elle était tellement sombre, cette petite jeune fille en robe blanche maculée de sang... Un vampire ? Ça ne collait pas.

    « Parce que vous avez souvent côtoyer des criminels ? » finit-il par demander, d'un ton détaché et distant.

    Comme elle l'avait dit, ne pas se fier aux apparences. Au bout de deux cents ans de vie, il l'avait appris lui aussi. Peut-être était-elle elle-même quelqu'un qualifié de peu recommandable. Ruka ne s'en inquiéta pas plus que cela. Il n'était pas non plus un enfant de chœur. Ou alors, du jardins d'enfants des Enfers... Quelle délicatesse...

    « Je me nomme Ruka Tanuma. Et lui, c'est ... Larry. Puis-je connaître votre nom ? »

    Le chaton leva une oreille vers son ami. Il avait peur qu'il se transforme et fasse de nouveau n'importe quoi. Soit. Il se tiendrait bien sagement derrière lui... Il décida cependant de grimper sur l'épaule du Démon aux yeux dorés, pour mieux appréhender la scène. Cette fille... il ne l'aimait pas beaucoup, avec son air innocent. Elle était bien trop... ambiguë. Mais ça, Ruka l'avait certainement remarqué aussi.

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Sam 23 Juin 2012, 15:38


Telles deux fragiles et délicates plumes, les prunelles améthystes d'Haru se posèrent doucement sur le visage de l'homme qui se tenait face à elle avant de glisser sur le chat. Lentement, elle fit quelques pas sur le côté, longeant le mur qui s'effritait à ce contact. Une fine poussière rouge orangée s'éleva dans l'air, souillant davantage la blancheur de sa robe déjà tâchée de sang et sa peau immaculée. La jeune femme observait ses deux interlocuteurs, son visage d'ange dénué de toute expression, les mains posée à plat sur la paroi rocailleuse du volcan. En ce moment, toute once de bonté et de bienveillance, vestige de son passé si vertueux de fée, avait comme disparu, pour laisser place à une déchue aussi imprévisible que cruelle, dont les mouvements n'étaient pas ceux de la petite fille perdue et égarée, mais des gestes bien moins maladroit, emprunt d'une certaine élégance et d'une sensualité naturelle. Toisant le chat, elle lui dit simplement d'une voix ironique, toujours aussi claire mais avec un ton plus assuré, plus envoutant:

« Gamine? Mmh... Je crains ne plus être si jeune que cela. »

Son apparence était des plus trompeuses, que ce soit sur son âge ou sur les sombres pensées qui l'animaient, ou encore la maladie qui rongeait peu à peu son esprit. Morte à dix-neuf ans assassinée, elle avait toujours parut plus juvénile, surement à cause de ses traits fins et angéliques, sa petite taille et son air innocent si propre aux enfants. Pourtant, elle avait déjà longuement vécu. Haru ne prit même pas la peine de lancer un petit pique au ridicule félin puisque la jeune femme avait pour habitude de ne se concentrer que sur ce qui était un minimum intéressant et important, ce qui n'était pas le cas de la petite boule de poil caractérielle. La déchue se tourna vers celui qui commença à parler. Elle pencha doucement la tête sur un côté, puis ajouta dans un murmure, comme hésitant:

« Moi? Côtoyer... des malfrats?»

Haru semblait troublée, elle se mordit la lèvre inférieure, cherchant quelles seraient ces prochaines paroles. D'un geste légèrement tremblant, elle remit quelques courtes mèches brunes derrière son oreille. En réalité, c'était des sentiments bien autres qui s'étaient emparés de la jeune femme. L'envie de rire face à de telles inepties, par exemple. Mais la petite bouille de la déchue demeurait éternellement inexpressive, et la joie s'était comme à tout jamais effacé de ses traits. Lentement, elle fit un pas en avant.

«Oh non. Jamais je ne traine avec les petits bandits ou les grands criminels. Jamais.»

Ou alors, elle l'ignorait. Elle ne pouvait pas savoir qui était réellement les hommes dont elle allait dans le lit avant de leur trancher la gorge. Elle avait surement du avoir fréquenter tous les genres, mais sans le savoir.

« Vous semblez rayer à tout prix une possibilité de votre esprit, Ruka.»

Jamais Haru n'avait compris ce besoin de se présenter absolument aux autres, à des personnes juste croisées que l'on ne reverrait certainement jamais, vouloir à tout prix connaître l'identité de parfaits inconnus. Quel intérêt? Aucun. C'était d'un ridicule. Après un petit temps de silence, elle finit par dire:

Mon nom. Anju Maeda. Êtes vous heureux d'avoir en votre possession cette information capitale?»
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Sam 14 Juil 2012, 17:44


    Bien qu'il ne fut pas un fin psychologue, Ruka n'arrivait pas à cerner cette jeune fille. Elle passait d'une humeur à l'autre en une fraction de seconde, comme l'instable fragilité lunaire au milieu du néant. Ses expressions étaient aussi changeantes qu'un ciel d'automne, comme des masques tomberaient lors d'une représentation théâtrale de mauvais goût. Le jeune homme ne laissait en rien cependant paraître ses pensées et ses doutes, se contentant de ne pas lâcher du regard cette fille. Elle avait totalement changé d'attitude, soudainement bien plus sûre d'elle, les toisant presque.
    Larry ronronnait doucement, mais ce n'était pas le signe de son bien-être. Au contraire, c'était plutôt une indication de sa méfiance. Il n'était pas à l'aise...
    Elle lui répliqua qu'elle n'était plus vraiment une enfant, comme il l'avait dit. Ruka tentait de prendre le plus possible de recul par rapport à la situation. Elle avait prit un air plutôt malicieux, voire moqueur. Bien... sur quel genre de fille était-il encore tombé ?

    Puis elle déclara à la limite de l'amusement qu'elle ne côtoyait pas de criminels. Ruka n'avait alors pas posé cette question véritablement. Il se fichait bien de la réponse d'ailleurs. Ses jambes commençaient à se fatiguer, aussi rechercha-t-il un rocher sur lequel il pourrait s'asseoir. A quelques pas s'en trouvait un, qui faisait face à la fille. Ruka s'y dirigea, sa démarche doucement pressée manquant de déséquilibrer Larry qui se raccrocha du mieux qu'il put à son maître. Le Démon s'installa sur le rocher noir, et croisa les jambes tout en continuant de fumer, en observant cette jeune fille étrange.
    La fumée montait doucement dans le ciel, pour rejoindre l'atmosphère du volcan, chargée de souffre et de poussière noire. Elle se salit encore, en longeant la paroi orangée de la montagne de magma en fusion. Elle fit un pas en avant, toujours en le défiant du regard, mais le Démon n'aimait pas ces changements d'attitude. Il avait à présent envie de rentrer chez lui. Il avait l'impression de perdre son temps. Mais quelque chose d'insaisissable le retenait sur ce rocher.

    Larry descendit de son épaule, et s'en alla se promener dans les alentours. Ruka comprit qu'il s'agissait là d'une marque d'impatience irritée. Il partit alors, ses petites pattes duveteuse trottinaient rapidement dans la poussière. Il était bien moins délicat qu'en arrivant. Aussi lança-t-il un regard vif à son maître, pour lui montrer qu'il l'attendrait plus loin.
    Ruka répondit simplement par un battement de paupière. Il restait totalement inerte, sur le rocher noir. Puis il tapota doucement le dos de sa cigarette pour en faire tomber la cendre morte. L'extrémité brûlante était rouge comme de la braise, tel un volcan miniature. Ruka sentait qu'il transpirait un peu, à en juger par le frisson qui le parcourut. Il n'aimait pas cela... fort heureusement les odeurs corporelles ne se faisaient pas sentir pour le moment. Et dire qu'il avait déjà ouvert un peu le col de sa chemise... Fallait-il qu'il se mette torse nu pour que cela aille mieux ? Quand bien même ce serait la solution, il ne se dévêtirait pas.

    L'inconnue déroutante daigna enfin l'informer de son nom. Anju Maeda. Elle lui demanda avec ironie s'il était heureux de détenir cette capitale information.

    « Très. » fit Ruka, d'un air grave.

    Il ne savait pas quoi dire, ni que faire... il commençait à comprendre ce qui le déstabilisait chez cette Anju. Ces cheveux bruns, ces grands yeux violet clair... Oui, elle avait une vague ressemblance avec Yuris, l'Ange qu'il avait déchue et aimée, il y avait de cela une cinquantaine d'années. Ruka ne pouvait détacher son regard de cette fille. Il finit par secouer la tête en fronçant légèrement les sourcils.

    *Non, se dit-il, je ne dois pas me laisser aller...*

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Dim 09 Déc 2012, 18:24

    Qu'il était dur de retrouver un semblant de raison et d'esprit dans des situations telles que celles-ci. Haru n'avait plus jamais été quelqu'un de réellement censé et sain d'esprit depuis qu'elle était devenue déchue, et ce nouveau statut avait contribué à la faire lentement sombrer dans la mélancolie et la folie, la poussait à continuer inlassablement tout les vices qu'elle rejetait tout de suite après les avoir commis. Mais quel délice que le goût exquis des supplices, quelle merveille que de s'adonner au plaisir de la chair avant d'enlever la vie dans une effusion de sang à l'amant maudit d'une nuit. Certes, elle regrettait, soit, elle s'en voulait, et toute cette mascarade la détruisait, mais à présent, elle ne vivait plus que pour le mal et l'agonie. Alors qu'il en soit ainsi. L'époque de sa vertu était bel et bien révolue, et elle devait se rendre à l'évidence. La jeune femme se retourna lentement pour faire face au démon, enfonçant son regard rose et humide dans les prunelles de Ruka. Un coup de poignard que ces yeux là. Étrangement ensorcelants et largement déroutants. D'une démarche lente et fragile, elle s'approcha du jeune homme, les bras tendus, et lorsqu'elle fut assez proche de lui, elle prit entre ses mains blanches le visage de son interlocuteur. Plongé dans le regard l'une de l'autre, elle avança doucement ses lèvres des siennes, de sorte à ce qu'elles fussent si proches qu'elles puissant s'effleurer. Évidemment, nul baiser dans ses projets, Haru murmura simplement dans un souffle :

    « Je vous rappelle quelqu'un, n'est ce pas? Une femme, à n'en pas douter. Vous l'avez aimé, je suppose. Grandement aimé. Je lui ressemble un peu? Beaucoup ? Et maintenant, où est-elle? Elle est morte, c'est ça? Est-ce vous qui l'avez directement conduit au trépas ou n'avez vous été qu'un sombre intermédiaire? C'est de votre faute? Elle vous manque?»

    Une si charmante petite voix pouvait prononcer des mots d'une banalité effarante, qui pourtant, mis les uns après les autres, pouvaient se relever bien durs et cruels. Haru recula de deux ou trois pas, laissant ses doigts glisser sur les joues du démon, sans pour autant le lâcher des yeux.

    « Est-ce pour ça que vous ne me lâchez pas? Je ressemble trop ou vaguement à .. votre amour perdu?»

    Elle parlait le plus naturellement du monde, avec son visage assez expressif que de la pierre. Ce n'était que des suppositions, fausses innocentes questions, peut-être quelques évidences qu'elle avait révélé. La déchue aurait presque pu rire, cette situation grotesque était à deux doigts de lui arracher un sourire, malsain et cynique. Mais il en fallait tout de même plus que cela pour que ces lèvres s'étirent.

    « Que voulez-vous de moi à la fin? Que je joue le rôle de votre bien aimée le temps d'une après-midi pour ressasser les vieux souvenirs? Que je vous embrasse? Peut-être souhaitez-vous plus que cela? Une simple ressemblance peut vous être suffisant. Traquez vous toutes celles qui lui sont semblables? Êtes vous paranoïaque à ce point? »

    Pensait-elle ce qu'elle disait? Très dur à dire. C'était tout un art, en ce qui la concernait, d'entretenir un certain mystère autour d'elle, de ce fait, elle paraissait à la fois si simple à cerner mais pourtant tellement dur à comprendre. Paradoxe vivant.

    « Et jusqu'où va la ressemblance entre elle et moi? Je serais curieuse de le savoir. Qui était-elle? Qu'était elle? Envoûtante sirène peuplant les eaux profondes? Magnifique fée colorée? Belle elfe sage et vertueuse? Ange à qui vous vouez une relation platonique? Orisha en quête de liberté? Belle rehla qui s'interdisait l'amour ? A-t-elle eu un destin semblable au mien? L'a-t-on déchue comme moi? Peut-être par vous?»

    Elle marchait lentement le long de murs. Avait-il regretté son manque de paroles? Maintenant, il était servi.

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Mar 25 Déc 2012, 20:19

HRP:

    Il n'est de plus vile impureté que celle qui se cache dans un linceul blanc comme la vertu. N'y avait-il pas chez cette Anju une seule once de quelque chose de bon ? Derrière son regard doré brûlant, comme ceux des Démons d'autrefois, Ruka ne parvenait à la voir en douce princesse déchue. Quelque chose l'avait altérée pour toujours, et plus jamais ne quitterait son esprit encrassé par une folie embrumée, teintée de pêcher et de crime. C'était là tout ce qu'il voyait luire derrière ces prunelles rose clair, larmoyantes d'innocence et de moquerie. Un monstre sous une peau de poupée, enrobé d'un teint d'albâtre et d'une gracieuse chevelure sombre.

    De sa voix douce, chargée du puissant poison de l'autel des mauvais sentiments, la jeune créature questionna Ruka sur sa vie, de manière rhétorique. Il était absolument déroutant de voir à quel point elle faisait mouche, de manière si précise et aiguë qu'on aurait pu croire à une télépathe de renom. Le Démon, au fur et à mesure qu'elle parlait, sentait les battements de son cœur ralentir dangereusement, ses membres s'engourdir, sa force le quitter. Il était comme subjugué par cette envoyée du mal qui lui susurrait une poésie macabre aux creux de l'oreille. Des questions, qui fusaient, comme une innocente gamine interrogerait son père, comme une mélodie d'un requiem interdit.
    Elle le poussait dans ses derniers retranchements. A quoi pourrait-il se raccrocher maintenant ? Quelle nouvelle excuse ridicule trouverait-il pour tenter d'expliquer son crime ? Comment ne pas faire tomber son masque, et dévoiler son visage de monstre répugnant ? Pourquoi cette fille ne se taisait-elle pas à la fin ? Mais c'était elle qui avait raison, même si cela coûtait à Ruka la moitié de son cœur pour admettre ce cruel destin. Oui, il était tombé amoureux, amoureux fou d'une jeune femme nommée Yuris, il y avait de cela une centaine d'années. Oui, elle était un Ange qu'il avait déchue par le pêcher de chair. Oui, elle était décédée suite à... Suite à un mal étrange ? Ruka, encore aujourd'hui, ne s'expliquait pas la raison de l'apparition de ces tâches noires et mortelles sur le corps de sa bien aimée. Aveuglément, il s'était jugé comme l'origine de ces maux. Mais en définitive, il n'en savait rien... Il n'en savait rien. Il ignorait la vérité. C'était lui, c'était forcément lui le coupable. Il n'avait pas le droit de la souiller de la sorte. Il n'avait pas le droit de l'aimer, ni de souhaiter la rendre heureuse. Il était de suie, elle était de nacre. Comme un enfant insouciant, il avait cassé sa poupée de porcelaine. Quelle horrible vérité... Ruka ne voulait pas se réfugier derrière le mystère de ces tâches. Même si elles étaient venues indépendamment de sa volonté, c'était de sa faute. Oui.. Ruka partait du principe qu'il était coupable de la mort de Yuris, quels que puissent être les faits véritablement.

    Et pourtant... Pendant que cette délicieuse et infâme Déchue l'interrogeait sur son passé, le Diable ne pouvait s'empêcher de sourire. Il avait même terriblement envie d’éclater de rire. Quelle était cette grotesque mascarade ? Pour qui étaient tous ces mots, chargés de ténèbres pugnaces ? L'indigente marchait le long du mur. Quand elle se tut enfin, Ruka demeura quelques instants immobiles, les yeux fixés vers le ciel, un sourire hilare et malsain s'était dessiné sur ses lèvres. Puis, il s'approcha de cette jeune fille, il s'approcha si près qu'on aurait pu croire que ces deux amants détestables allaient s'étreindre en un immonde baiser. Il plaça ses mains de part et d'autre de la tête de son interlocutrice infernale. Les grands yeux dorés de Ruka ne la quittèrent pas un instant.

    « Vous m'épatez... dit-il, dans un souffle mielleux et rauque à la fois. Sa voix prenait alors une tournure étrange, voire inquiétante car très étonnamment calme. Vous avez raison à tous points de vue. A un détail près cependant... »

    D'un geste vif, et violent, il saisit avec dureté chaque bras de la jeune femme, et descendit doucement jusqu'à ses poignets pour les serrer avec grande vigueur. Ruka était un homme fin, mais il ne fallait pas néhliger sa force... Il s'approcha de la nuque de sa prisonnière :

    « ...Vous ne lui ressemblez absolument pas. En aucune façon. Ceci dit, il y a chez vous quelque chose de fascinant : vous êtes à la fois... si jolie et si laide que c'en est dérisoire. Votre vile pureté est une infamie, une insulte aussi bien à la vertu qu'au crime. Quelque chose vous a salie, vous enchaîne, vous pourri le cœur et plus rien ne pourra vous en délivrer. Je ne saurais déterminé ce qui a altéré votre pauvre personne à ce point. Comme je vous plains, Mademoiselle... »

    Ruka lâcha alors subitement cette jeune fille. Son regard était sombre, mais très amusé également. Il lui fit un énigmatique sourire, et retourna marcher près de cette pierre, d'où il venait de se lever. Qu'avait-il fait de sa cigarette ? Il la retrouva au sol, mais ne se pencha pas pour la ramasser. Proprement, il écrasa le mégot encore fumant, et resta muet. Quelle étrange rencontre... Cette fille avait réveiller le Démon qui était en lui, en cet homme si gentil et doux qu'était Ruka Tanuma. Quel dommage que Sho soit parti. Il se serait délecter de ce triste spectacle. Ceci dit, cet autre Diable n'était jamais bien loin.
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Ven 25 Jan 2013, 18:26

    « C'est moi qui vous plaint.» finit par murmurer Haru, lançant un regard étrange au démon. Doucement, elle fit quelques pas sur le côté, longeant le mur, les paumes à plat sur la paroi rouge du Volcan. « Demeurez dans votre petit monde où personne ne vous en veut, où vous pouvez vivre en toute sérénité malgré vos méfaits.» D'un petit geste de la tête, elle écarta quelques longues mèches sombres qui tombaient devant ses yeux roses. « Quel habile monologue vous avez fait là.» Elle aurait presque pu en rire tant il y avait matière à se moquer de cet homme qui était très certainement bien plus fragile qu'il ne le semblait aux premiers abords. « Je vois que vous avez tout mis en œuvre pour détourner la conversation. Refusez donc la dure vérité et continuez votre vie avec votre chat. Quelle existence palpitante.» Il n'avait pas l'air de vouloir parler de sa chère et tendre bien-aimée, défunte, de toute évidence. « Mais vos petits mots que vous devez pensez si savamment pensés ne m'atteignent pas. Non mon cher Ruka, pas le moins du monde. Je sais ce que je vaux, je sais ce que je suis, et ce ne sont pas les paroles d'un stupide démon qui se veut bon qui vont ébranler mes convictions.» De toute manière, il ne savait rien d'elle, il en était réduit à supputer. « Alors continuer, illustre inconnu, continuer à croire que vous n'êtes pour rien dans les malheurs de votre vie, continuer à vous rassurer en vous montrant odieux avec ceux qui vous mettent devant le fait accompli. S'il ne faut que ça pour apaiser votre petit âme de meurtrier

    Haru avait assez perdu son temps ici. Elle ne devait pas trop s'attarder dans les parages, d'autant plus que la chaleur du Volcan devenait insupportable. Et cette conversation ne lui apportait rien, et elle ne pouvait s'adonner à ses petits jeux favoris avec cet homme, alors autant qu'elle parte à présent voguer vers de nouveaux horizons et de nouvelles victimes. Ruka avait prononcé des mots bien risibles, mais la déchue n'avait pas envie de s'attarder sur ses détails, elle n'avait pas à se justifier, et surtout pas à l'une de ses créatures infernales, de pacotille, dans le cas présent. Peut-être aurait-elle dû prononcer quelques dernières paroles avant de s'éclipser, mais ce n'était guère dans ses habitudes que d'annoncer ses allées et venues. C'est pourquoi elle s'accroupit lentement pour prendre dans ses bras son petit chaton à moitié endormi, pas le moins atteint par l'atmosphère électrique. Elle passa avec douceur ses doigts dans le pelage noir du petit félin avant de se relever, plantant quelques instants ses prunelles claires dans celle du démon. De longues secondes s'écoulèrent dans le plus grand des silences avant qu'Haru tourne les talons, sans rien ajouter.

    Peut importe ce qu'elle pourrait entendre ou non, la jeune femme ne comptait pas faire demi-tour, elle se contentait d'avancer, de continuer son errance. Sa vie à elle n'avait plus réellement de but, et ce, depuis longtemps, mais cela ne gênait pas vraiment la sombre demoiselle qui se complaisait dans ces instants de crimes. Marchant lentement à travers les longs tunnels, elle ralentit l'allure jusqu'à s'arrêter, pensive. Medigo. Voilà sa prochaine destination. Et sans crier gare, la déchue se mit à courir, à vive allure, abandonnant définitivement le démon en ces lieux. Cette rencontre n'était pas marquante pour Haru, mais de toute façon, aucune ne l'était réellement. Peut-être qu'un jour, ils se recroiseraient, mais elle ne le voulait pas. Il la dégouttait. Et s'il devait y avoir une prochaine fois, tout se passerait bien différemment. Au bout de longues minutes, la jeune déchue arriva à sortir du Volcan.

    Il pleuvait. Haru courba la tête, paupières closes, pour offrir aux cieux son visage blême. Les petites gouttes d'eau coulaient lentement sur ses joues. Un peu de fraîcheur faisait le plus grand bien. Mais elle ne s'attarda pas, entendant quelques bruits de pas. Peut-être était-ce Ruka, peut-être était-ce quelqu'un d'autre, mais quoiqu'il en soit, elle ne voulait plus être dérangée et se remit à détaler comme un lapin, pour filer dans les villes. Et sur son passage, elle laisserait des cadavres.


Fin pour moi. Désolée, mais il fallait bien le clore un jour... On l'a commencé en 2011 x)
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Sam 30 Mar 2013, 18:42

    Elle partit. Les mots que Ruka venait de prononcer n'y étaient pas pour rien, il le savait. Elle pouvait bien lui dire le contraire, cela ne changerait rien au fait qu'il lui avait dit la vérité. Cette pauvre jeune fille était complètement folle, ce qui n'était pas son cas à lui. Ceci marquait la différence entre leurs deux personnes. Il ne chercha pas à rattraper cette Anju à l'esprit infecté par une folie meurtrière. Elle avait elle aussi tenté de le blesser sur la fin. Rien n'y fit, Ruka lui aussi savait ce qu'il était, ce qu'il valait. Finalement, leur rencontre n'avait strictement eu aucun sens. Mais c'était là que résidait la beauté de la chose.

    « La lumière se retrouve de nouveau tâchée d'ombre... » remarqua-t-il, avec détachement, alors que la jeune fille était déjà bien trop loin pour entendre ces mots.

    Maudite lumière. Elle ne convenait pas à ce monde. Il était souillé, et tâché de toute part. C'était cela qui le rendait beau aux yeux de Ruka. Ses défauts faisaient de lui un être abstrait tout à fait unique. Il n'y avait que cela qui comptait, aux yeux du Démon. Bien que Yuris lui ai apprit ce qu'était l'amour, il savait qu'à jamais il resterait une créature de l'Ombre.

    « Tu t'es débarrassé de cette garce ? » Sho était arrivé discrètement derrière Ruka, sous sa forme de Démon. Sa chemise blanche était toute salie de suie, et son pantalon noir troué au niveau du genou gauche. Il s'était négligemment attaché ses grands cheveux blond avec un ruban noir.

    « C'est elle qui s'en enfuie, vois-tu.
    - Il est vrai que tu es absolument terrifiant, Ruka.
    - Mais comment te voilà fait, Sho... »

    Tous deux échangèrent un regard, et se mirent à rire longuement. Sans aucune raison. Ni l'allure de Sho ni l'étonnement de Ruka par rapport à la situation précédemment passée n'y étaient pour quelque chose. Ils sentaient cependant tous deux qu'ils devaient à présent bouger un peu.

    « Vivre avec ton chat ? Se moqua Sho, à qui Ruka avait expliqué la conversation depuis que cette folle était partie.
    - Elle ignore totalement que tu es un Démon. Mais ceci dit, il est amusant de voir combien son discours ne tient plus du seul fait de cette erreur »

    Ruka s'était assis contre la paroi rouge. Il se fichait de savoir si ses vêtements en ressortiraient salis ou non. Sho vint près de lui, et posa sa tête sur l'épaule du Diable aux regard doré.

    « Tu ne crois pas que l'on devrait faire bouger les choses ?
    - Elles sont déjà en marche... Aaron ».

    Lukas embrassa sur le front son jeune frère, son compagnon de toujours, qui laissa paraître sur son visage un sourire satisfait. Tous deux de levèrent, déployèrent leurs ailes, et s'en allèrent de retour au Manoir, sous les grondements incessants du Volcan.


    FIN
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Déchéance et Impureté [ Haru & Ruka ] FIN

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