Et voilà, tout était enfin fini. Une aventure qui s'achève sur un gout de victoire, un gout de sang dans la bouche. Nous profitons de la nuit pour naviguer fièrement le long des dunes de sables, disparaissant à la vue de tous. Comme pour en finir avec ce qui a dû être un long cauchemar pour le marin de sable fin, celui-ci dirige son bâtiment droit sur sa demeure des sables. Le bateau subit alors quelques secousse, alors qu'un épais nuage de poussière s'élève autour de nous, ne laissant qu'une ruine de ce qui nous a abrité durant une journée. Je souris. Je trouve ça bizarre de placer autant d'importance à ce genre de détail matériel. Pourtant cet homme semblait aussi éternel que moi, et l'éternité change notre vision des choses.
Je viens me placer à la droite du capitaine, et je profite du voyage, laissant la brise caresser mon visage. Le désert de nuit est normalement très froid, mais bizarrement, sur le navire, la température est agréable. Mais bon, aucune réelle importance. Je regarde les survivants s’affairer à leur tâche. Il s'agite comme de petites fourmis à droite, à gauche, tendant les voiles, réparant les dommages dû à la bataille, récurant même le spardeck... Un sacrée boulot au vue des quantités d'hémoglobines étalées sur le pont. Il est vrai qu'en tant que vampire, il serait facile pour Yulenka et moi-même de nettoyer tout ça, mais c'est beaucoup plus plaisant de les voir accroupis, entrain de frotter encore et encore, étalant un peu plus le sang, qui est loin d'être facile à ressuyer. Surtout quand le capitaine leur a interdit d'utiliser les réserves d'eaux.
Bientôt, nous passons près de la grande pyramide. Assez près en tout cas pour l'apercevoir. Elle me parait immense, et pourtant le capitaine nous précise que nous sommes encore très loin, qu'à cette allure, il nous faudrait presque trente à quarante minutes pour arrivé à ses pieds, et nous sommes presque à sa vitesse de croisière maximale. Je ne peux imaginer l'immensité de cette édifice, aussi grande qu'une montagne, au milieu de nul part. La vue est magnifique, la lune gibbeuse passant juste derrière, éclairant les contours de ce monuments. C'est de loin la chose intéressante que j'ai pu voir dans ce désert, durant mon aventure. Je remarque encore une fois que Iri semble discuter avec Chess? Mais peut-être que je me trompe simplement.
- Qu'allez-vous faire de ces pirates? Allez-vous les garder sous votre commandement?
- Je pourrais, après tout, je suis leur nouveau capitaine, et ces hommes ne valent rien contre moi. Mais je vais les vendre aux marchés d'esclaves, et me refaire un équipage entier. Je vais reprendre la voix du commerce. Bientôt, tout ceci ne sera qu'un mauvais souvenir.
- Comme bon vous semble.
Après une dernière heure de voyage, le navire semble ralentir, pour finalement se stopper. L'ancre est jetée, et déjà le capitaine bloque la barre, afin de nous accompagner au bord de son bâtiment.
- Vous y voilà. Je ne peux m'avancer plus loin, la couche de sable n'est pas assez profonde par la suite. Continuez de marcher dans cette direction, vous pouvez d'ailleurs apercevoir les bords des terres d’émeraudes plus loin.
Je le remercie d'un signe de tête, puis lui sert la main. Je saute en bas du navire, atterrissant souplement dans le sable, puis je me dirige vers la sortie de ce désert infernal. Je regarde la miss.
- C'est ici que nos chemins se séparent je suppose? Bien, alors...
Je lui sers la main, suivi d'une embrassade amicale, toujours avec la poignée de main. Ma main libre va chercher à atteindre le dos de son épaule opposée (main gauche va dans le dos de l'épaule gauche de Yuli, et les mains droites se serrent dans une poignée de main). Un geste amical, et une petite tape amicale sur l'épaule.
-... Ce fut un véritable plaisir très chère. Je ne sais si nos chemins viendront à se recroiser un jour, mais si ce devait en être le cas, alors ce sera avec plaisir. Prenez soin de vous, et bon voyage.
Je vais pour m'éloigner, puis je me retourne.
- Au fait, je n'ai pas répondu à votre question, mais sachez que je cherche un artefact intéressant. Je ne sais où le trouver précisément, mais je pars enquêter de par le monde. Après tout, l'éternité m'est offerte, autant en profiter.
Sur ces derniers mots, je m'en vais au loin. Iri s'envole, m'ouvrant la route, et me voici de nouveau sur les quatre chemins.