Spoiler:

« En quoi devrai-je me
justifier? Et toi alors? J'espère que c'est un humour un peu décalé? Le
cimetière devrait t'être fermée, surtout à toi. »

La jeune femme avait du mal comprendre ce que j'avais insinué. En aucun cas je n'attendais d'elle une justification, son ton était irrité et je compris bien vite que je m'étais engagé sur un sentier escarpé. C'est donc avec une voix plus calme mais moins chaleureuse que j'entrepris de répondre mais un mot vint arrêter ma voix.

" Pars."

Cette fois je fronçai les sourcils, et pourtant sa voix était calme, presque sympathique, j'ai bien dis presque car les ailes qu'elles portaient dans le dos ne me plaisaient guère. La jeune femme tourna les talons sans plus de cérémonie. Je pouvais très bien faire de même et continuer mon escapade dans le cimetière mais cette jeune femme m'intriguait et je ne savais pas exactement comment réagir avec elle. Des propos qui, normalement, sont prononcés avec violence et colère, elle les prononçaient d'une voix calme et presque amicale, j'ai bien dis presque car elle ne me semblait pas très net pour tout dire...Malgré l'ordre-ou le conseil, je ne savais comment interpréter ce mot- qu'elle me donna je repris d'une voix forte mais pas colérique.

"Vraiment je crois que vous avez mal compris ce que je voulais dire par ma phrase précédente, je ne voulais pas vous mettre ma à l'aise et encore moins me moquer de vous mais seulement vous dire qu'un Démon ou un Déchu-car je ne sais pas quelle est votre race-se baladant tard le soir dans un cimetière peut être très mal vu, comme des préparations de projets malsains ou autre chose dans le même genre, je ne suis pas membre des gardiens ou de milice particulière mais je dois vous avouer que votre présence m'intrigue particulièrement et encore plus avec le dernier mot que vous avez prononcé, vous n'espériez tout de même pas que je suive votre ordre! Ah et autre chose si le cimetière ne m'est pas fermé c'est qu'il y a une raison et surtout que je ne fais pas partie d'une race ....comment dire....maléfique"

Il est vrai que je me demandais bien ce qu'elle comptait faire ici, la présence d'un Démon dans le cimetière donnait directement allusion à des profanations de tombes, sort de renaissance, magie noire et autre sorcelleries incommodantes. Kolio passa derrière moi et s'assit à mes côtés en regardant le chat que tenait le femme dans ses bras. Je ne comptais pas partir de si tôt, du moins pas avant d'avoir la certitude que la femme ne voulait rien de mal à ses pauvres morts....ni à personne d'autres d'ailleurs...

HRP: sorry pour le temps de réponse. Et pas très inspirée encore =.=

Haru se retourna légèrement, plus qu'irritée. Elle détestait par dessus être dérangée alors qu'elle ne faisait que se balader. Ses grands yeux de poupée fixaient l'étrangère d'un œil mauvais. Cette fille était surement très fière d'elle et de «ses belles paroles» qu'elle devait trouver si justes et pleines de bon sens. Ne comprenait-elle donc à la fin rien? Elle inversait les rôle et ses raisonnements ne tenaient pas debout. Seulement la demoiselle n'avait aucune envie de s'attarder ici, a discuter inutilement avec une personne inintéressante et d'une stupidité effarante. La déchue n'était dorénavant plus d'humeur douce et calme comme il y a quelques minutes, d'où ses pensées assez extrêmes concernant son interlocutrice. En continuant de la dévisager, Haru se posait un tas de questions, assez diverses, mais une seule retenait vraiment son attention: « Que faire?» Le silence s'installa lentement, et seuls le brise qui remuait les branchages et les petits animaux vagabondant brisaient la tranquillité, bien que l'atmosphère soit emplie de tensions.

« Sotte.»

Au moins, elle avait le mérite d'être claire et nette, sans s'étaler dans des métaphores subtiles et énigmatiques. Elle préférait se faire comprendre simplement et que le message passe de façon irrécusable.

« Tu te soucis trop de l'apparence. Elles sont pourtant presque systématiquement trompeuses.»

Après tout, sur quoi se basait-elle pour mettre Haru dans la case «maléfique» ? Sur sa pair d'ailes noires. Grossière erreur de débutante. Certes, elle était belle et bien une déchue, mais après tout, qu'était cette race? N'importe quel être pouvait devenir ange, après sa mort, si sa vie avait été vertueuse et tournée vers autrui. Et par amour, les ailes pouvaient perdre de leur clarté pour peu qu'on se donne à l'être aimé.

« Et ton esprit est remplis du clichés.»

S'en était presque risible. Comme si les groupes organisés venaient dans un cimetière pour mettre au point leur prochain plan malveillant. A part les êtres d'une stupidité légendaire, ils préféraient faire profil bas et se retrouver dans des lieux clos et plus secrets. Et si sur le visage de l'ex ange des sourires pouvaient se dessiner, il serait apparut maintenant. Son expression demeura pourtant inchangé tandis qu'elle murmura:

« Pour finir... Justement. Que fait une non maléfique dans un cimetière la nuit? C'est toi qui sera mal vu. Plus suspect que tu ne le crois. »

La jeune femme mit du temps à répondre. Elle était vraiment étrange et je voyais bien qu'elle ne savait que faire. Mais je ne comptai pas la laisser ainsi, et plus je restais près d'elle plus elle déclenchait en moins un sentiment de curiosité rare. Elle répondis néanmoins:

« Sotte.»

Je sursautai presque, le mot était dit avec tant d'amertume que je me demandai si elle le pensait vraiment! Pour l'instant la seule qui me paraissait sotte ce n'était pas moi! Le mot était pourtant clair et précis, cela ne cachait pas d'arrière pensées! Elle repris de la même voix -cependant un peu moins calme:

« Tu te soucis trop de l'apparence. Elles sont pourtant presque systématiquement trompeuses.»

Là par contre elle avait raison; se fier aux apparences n'était pas quelque chose de positif mais je n'avais pas besoin de regarder son apparence pour savoir qu'elle était maléfique, je ne savais pas pourquoi, son aura, et même le sens de ses paroles me poussai à y croire! Et le sens de cette phrase aussi renforça ce que je pensais. Bien qu'elle avait raison et qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Je ne répondis rien. De toute façon je n'avais rien à répondre et elle repris elle même la parole:

« Et ton esprit est remplis du clichés.»

Cette fois par contre, je répondis du tac au tac, j'avais vécu cette situation plus d'une fois:

"Si j'ai dis ça c'est que je l'ai peut-être vécu! J'ai moi même été embauché pour trouver les pilleurs de tombes et les sorcier qui troublaient le doux sommeils des morts au cimetière. Et étrangement, il y en avait aussi comme toi, qui malgré leurs ailes noires paraissaient aussi innocents qu'une petite fille, sauf lorsqu'il s'agissait de dépouiller les morts ou de leur faire boire je ne sais quelle mixture pour qu'ils rouvrent les yeux tels des zombies!"

Au fur et à mesure que je parlais, ma voix prenait une teinte colérique. Je me souviens encore du visage de cette fille qui me jurait qu'elle s'était perdu dans le cimetière et que je revoyais la nuit suivante en train de réciter des sortilèges de magie noire sur un cadavre enfantin...Un frisson me parcourut lentement la colonne vertébrale. La jeune femme murmura alors:

« Pour finir...
Justement. Que fait une non maléfique dans un cimetière la nuit? C'est
toi qui sera mal vu. Plus suspect que tu ne le crois. »

Je serrai les dents et dis sur le même ton qu'elle:

"Cela dépend pour qui!"

La jeune femme reprit encore une fois ce mot qui semblait lui être caractéristique. C'était bien la quatrième fois qu'elle le répétait d'ailleurs:

« Sotte.»

Et pourtant, il n'était pas insultant voir même pas contradictoire. Il semblait être sans appel, à tel point que je me demandais si elle connaissait ou non sa définition. Cette jeune femme était des plus intrigantes, c'était le cas de le dire. Elle semblait perdu dans ses pensées, pourquoi était-elle dans un cimetière. Je voulais la croire, medire qu'elle faisait ce qu'elle voulait ici et pourtant, mon corps refusait de bouger, comme si il fallait que je reste ici sous peine de rater quelques chose d'inimaginable. Mais ce n'était pourtant pas mes affaires, elle n'avait rien de suspect, disons qu'elle était tout simplement un peu mystérieuse...mais je ne pouvais me permettre de laisser planer le doute dans ce lieu déjà trop mal fréquenté. Ces deux idées se battaient dans mon esprit: partir ou rester? Je voulais partir,du moins je pensais le vouloir, mais mon corps refusait catégoriquement. Finalement je dû céder et rester sur place, sans tenter de lutter inutilement et intérieurement. D'ailleurs, la jeune femme reprit de sa voix des plus étranges:

« Ne sais tu donc pas ce que c'est? Ou es tu juste stupide pour ne pas faire la différence et ainsi avoir le bénéfice du doute?»

En effet je faisais bien de rester! Je ne savais pourquoi, j'avais toujours tendance à chercher des conflits pour ensuite avoir le plaisir de ma battre, et je me demandais si la jeune femme pensait elle aussi se battre. Derrière ce masque d'indifférence, il était impossible pour moi de deviner des émotions ou des sentiments. Je ne pouvais savoir si elle comptais continuer cette discussion qui n'allait certainement pas tarder à s'envenimer et voir ainsi un conflit des plus intéressants naître entre nous. Mais il ne me semblait pas que cette fille avait envie de combattre...mais comment en être sûre? Elle reprit la parole de plus belle:

« Ça signifie que j'ai été un ange. Ma première vie était si vertueuse que l'on m'a accordé cette distinction rare et exceptionnelle, distinction dont peu peuvent prétendre, qui demande aussi de grands sacrifices, notamment celui de se vouer à une vie de sainte.»

« Même l'amour est proscrit. Et quand il nous tient, il est très facile de tacher ses ailes.»

Je compris alors pourquoi la jeune femme avait été blessée par mes paroles. Mais je ne comptais de toute façons pas m'excuser! Il ne manquait plus que cela. La Déchue planta ses yeux roses dans les miens, finalement pas si différents et dit:

« Alors ne met pas tout le monde dans le même panier. Si l'amant en question est mort après la déchéance, pour lui rendre encore hommage, il faut bien aller au cimetière.»

Un fin sourire se dessina sur mes lèvres, je ne me moquais pas, non. Mais la situation était tellement étrange, une telle conversation dans un cimetière n'était pas des choses des plus courantes! Je répliquais de nouveau, des flammes dans les yeux:

"Bien sûr. Mais je ne t'ai pas mal jugé, la race ne qualifie pas l'individu, je suis d'accord, mais la plupart du temps, les résultats sont les même. d'ailleurs je ne suis pas stupide au point d'ignorer que la plupart des anges déchus étaient des anges avant mais je dois te rappeler que certains sont aussi des "sang purs", dont leurs précédentes générations étaient tous sans exception des anges déchus, donc plus des anges aux ailes si blanche dont tu vantes les sacrifices de la vie sainte!"

J'attendais sa réaction. Je ne voulais ps spécialement l'énerver mais j'étais moi même en train de m'échauffer...

Haru laissait son regard glisser sur la jeune inconnue, la détaillant un court instant de son regard rose. Comme d'habitude, son visage n'exprimait aucune émotion, rien ne venait se peindre sur ses traits si lisses et fins. La perfection de son visage n'était gâché d'aucune façon, bien que certains auraient mis leurs mains à couper qu'un sourire sur cette petite bouille d'ange la rendrait radieuse et davantage somptueuse. Un petit soupire s'échappa de ses lèvres roses. La fille devant elle était aussi stupide que bornée, et ne réfléchissait à aucune de ses paroles, se contentant de bavarder dans le vent. En voilà une qui ferait mieux de tourner sept fois sa langue avant de parler.

« Tu es irréfléchie et incohérente.»

Elle parlait encore et toujours de sa voix douce qui exprimait autant de sentiments que son apparence, c'est à dire pas grand chose. C'était une simple constatation. Crue, claire et sans appel. Mais la déchue avait la nette impression de parler avec une enfant, ignorante de tout. Elle ajouta tout aussi froidement:

« En langage plus courant, cela signifie que tu es une naïve petite imbécile.»

Il fallait dire les choses comme elle était. Elle aurait pu se perdre en long monologue pour lui expliquer ses erreurs, mais non seulement elle n'en avait pas envie, et en plus, elle avait déjà suffisamment parler pour la soirée. Ce n'était pas son genre de discuter avec les gens. Elle n'allait certainement pas perdre son temps avec une telle sotte qui ne comprenait rien à la vie. Peu importe ce qu'elle pensait au fond d'elle, cette jeune inconnue avait des propos aberrants. Ainsi, si l'on naissait déchu, une famille de « sang pur» - ce qui n'existait pas d'ailleurs – alors on était forcement méchants? Haru avait connu des anges aux ailes noirs bien plus doux et méritants que ceux qui se pavanaient fièrement avec leurs ailes d'une blancheur immaculée. On ne choisissait pas en naissant ni sa race ni ses parents. C'était une horreur de blâmer quelqu'un pour cela.

Haru, lentement, fit quelques pas sur le côté, sans même accorder un regard à son interlocutrice. Elle la contourna puis s'éloigna tout simplement, chuchotant simplement:

« J'ai des choses à faire, et parler avec une petite aussi fade que gourde, qui essaye sans y parvenir d'être provocante, surement par manque de bagarre, ne faisait pas partie de mes projets.»

Sans plus de cérémonie, elle partit, voguant entre les allées du cimetière en lisant les noms gravés sur les tombes. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'était venue ici, elle ne se souvenait plus de l'emplacement de ce qu'elle cherchait. Etait-ce au moins le bon cimetière? Oui, il n'y avait aucun doute. Mais elle parcourait des tombes bien trop récentes, celle qu'elle espérait trouver devait être en partie détruite, peut-être même dissimuler sous des hautes herbes..