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« Non ! » s’écria Pandore comme si on avait tenté de lui arracher sa pierre précieuse. Sam la retint. La blonde, dans un accès de rage, planta ses dents dans sa peau blanche. Le Rehla émit un son plaintif mais ne la laissa pas revenir en arrière pour autant. « Je ne le laisserai pas ! Il est à moi ! » « Tu sais qu’on doit partir. » lui répéta-t-il. Il lui avait murmuré des milliers de fois. Le Destin l’exigeait. De plus, malgré les cris de la blonde, il savait que ces derniers n’exprimaient pas l’amour d’une mère pour son fils mais le Péché d’Avarice d’une Déchue pour ce qu’elle considérait être sa possession. « Rends le moi ! » Ses poings frappèrent son amant. Eeon Von Dreth, le mari de Pandore, avait accepté le fait qu'elle couchât avec Sam facilement et avait accueilli le Rehla comme un ami. Celui-ci s’était présenté un soir au domicile du couple et avait défendu la nécessité de créer cet enfant. Les détails n’avaient pas enrobé son discours. Le Prœliant avait compris et n’avait pas émis d’objections. Si Pandore le voulait alors il l’accepterait. Ni elle ni lui n’était du Péché de la Luxure et, malgré les mœurs d’Avalon, il restait parfois difficile de savoir l’être aimé dans les bras d’un autre. Sam avait appris à connaître Pandore – aussi bien qu’il est possible de connaître une personne atteinte de folie – et celle-ci avait consenti à un rapprochement. Dans l’opération, le blanc avait vite suspecté la Déchue d’être plus lucide que la plupart des gens. Il n’avait pourtant rien dit à ce sujet. Il avait gardé ses constatations pour lui. Il s’était également muré dans le silence lorsqu’il avait compris qu’elle possédait des pouvoirs sur le Temps. Parfois, il regardait l’énorme cristal mauve qu’elle possédait comme s’il était l’habitacle d’un Génie ou un trésor capable d’entrevoir l’avenir. Aujourd’hui, il savait qu’il n’avait pas eu tort. Le cristal resterait avec l’enfant. « Tu le reverras. » murmura Sam, d’une voix ferme qu’il ne se connaissait pas. Ils l’avaient élevé quelques années. Lui-même était attaché à Narcisse. Pourtant, leurs chemins devaient se séparer maintenant. Il n’y avait pas d’autres alternatives. Sam se souvint des paroles de son père. Un jour, il lui avait dit que, dans le futur, il serait amené à faire des choses qu’il trouverait injustes ou cruelles. Il lui avait dit que si les Étoiles et la Lune lui murmuraient ces choses, alors il devrait obéir. Il vivait ce futur si craint. Ce qu’il faisait, abandonner son fils, le plongeait dans une tristesse infinie. Il le reverrait. Il le savait. Pourtant, le savoir n’étanchait pas la douleur. « Viens. » souffla-t-il, plus meurtri dans son cœur que dans sa chair. « Je te hais ! » gronda la Déchue, qui perdait à la fois son cristal et son fils.