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 La légende de Gustafaust | Partie 2

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Sam 24 Aoû 2024, 20:42

Faust
La légende de Gustafaust 2
Falling In Reverse - NO FEAR


RP précédent : La légende de Gustafaust | Partie 1

Un souffle agacé échappa à son attention quand il mit enfin les pieds dans la cour boueuse de la maison. Sur le chemin entre Avalon et chez sa mère, Faust avait été surpris par une violente averse. Outre ses affaires mouillées, l’eau avait alourdi son vol, si bien que l’adolescent avait fini par mettre pied à terre et effectuer une partie du trajet à pied. Le Démon pouvait s’estimer heureux de ne pas avoir de plumes. Apparemment, les ailés les plus malchanceux héritaient d'appendices qui absorbaient autant l’eau que la toison perméable d’un poulet, ce qui les rendaient tout bonnement incapables de voler les jours de mauvais temps.

Faust se pencha sur ses chaussures, ou plutôt ses godasses dès à présent, puisqu’après avoir pris l’eau, elles s’étaient recouvertes de crasse et de limons collants. Il se figurait déjà Mira beugler s’il franchissait le seuil de la porte d’entrée avec les pieds dans des sabots pareils. Enceinte jusqu’au cou, sa mère n’était pas venue le chercher à l’arrêt de montgolfière d’Avalon, et il y avait neuf chances sur dix qu’elle fût dans une humeur plus massacrante que d’habitude. Il essuya l’excès de gadoue dans le maigre coin de pelouse devant le perron.

-Maman, j’suis là.

La réponse fut cinglante et immédiate, et si Faust s’était attendu à bien des choses, cette réaction-là avait échappé à toutes ses hypothèses, et de loin. A peine eut-il fini sa phrase qu’il reçut un gros pavé dans la tronche.

-Aïe !

L’objet chuta à ses pieds et se fendit en deux, révélant l’amas de pages dont il était fait. Faust releva des yeux féroces vers sa mère en se frottant le front. Cette dernière, en furie, avait quitté son fauteuil, quelques mètres plus loin. Elle était campée sur ses pieds écartés en deux appuis solides, la tête en avant et le dos voûté dans une position à mi-chemin entre la folie et l’offensive. Au milieu de tout ça, l’énorme excroissance de son ventre rond et prêt à exploser, rendait la scène ridicule.

-Espèce de petit con !

Elle se jeta sur lui sans crier gare et lui asséna une gifle tonitruante. Le Démon vacilla en faisant un pas en arrière.

-Aïe ! C’est quoi ton problème encore ? Aïe !! Son oreille rougit instantanément sous la pression colossale du pouce et de l’index de sa mère. Elle le traitait comme un gamin de huit ans alors qu’il en avait le double. Lâche-moi !

Il l’agrippa par les épaules et la repoussa violemment. Mira tituba et se rattrapa de justesse à la commode derrière elle. Son ventre rond avait très clairement affecté son équilibre. Faust réalisa qu’une chute aurait pu être plus dramatique qu’il n’y avait pensé. Il n’émettait toutefois aucun regret ; ce n’était pas lui qui avait demandé un marmot. Par ailleurs, il n’avait agi que sous le coup de la légitime défense, et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même pour ses comportements hystériques. L’étudiant dévisagea sa mère des pieds à la tête avec méfiance. Reprenant son souffle, elle récupéra l’ouvrage gisant sur le sol avec difficulté, dans une posture qui le fit étrangement penser à une grenouille.

-C’est quoi, ça ? Tu m’expliques ?

Faust plissa les yeux vers la couverture sans pour autant s’approcher. Il n’eut pas besoin de se concentrer trop longtemps pour comprendre de quoi il s’agissait. Il ne connaissait que trop bien ces écritures et cette illustration au-devant du livre.

-Putain, t’as lu les deux en plus ? Grogna-t-il.

Il n’était au courant de l’existence du second tome que depuis peu. Le bal qui s’était déroulé en terres magiciennes avait ravivé la flamme autour de ce conte ridicule et le pire, c’était que d’autres exemplaires continuaient de paraître. Mira écarquilla les yeux et ses narines se dilatèrent comme celles d’un buffle.

-Ah, parce qu’en plus il en a un premier, et tu étais au courant ?!

Elle brandit sa main dans l’objectif de lui en foutre une autre, mais il l’esquiva avec aisance.

-Mais calme-toi, putain ! Il fit claquer sa langue contre son palais.

La situation était critique. Faust aurait aimé que sa mère ne découvrît jamais ce conte, mais il supposait que cela avait été inévitable. Le point positif était que Mira avait loupé le premier tome, qui était de loin le pire quant à l’image que cela donnait de son personnage. La question en revanche, était de comprendre comment Mira avait pu passer à côté, le tout sans s’en rendre compte.

-Me calmer ? Me calmer ?! Toi et ton personnage ridicule, vous me demandez de me calmer alors que cette histoire est en train de faire le tour du monde ?

-Ca a déjà fait le tour du monde, qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ?

Il n’avait même plus la force de s’énerver lorsqu’il s’agissait de cette foutue histoire. Il avait assez raqué à l’école, et ce n’était plus entre ses mains. Ça ne l’avait jamais été. Mira afficha un rictus mauvais.

-Non mais je rêve. Tu l’aimes bien ton personnage, ce Gustave ? Tu me prends pour une cruche, c’est ça ? Tu faisais le coq, mais j’ai vu clair, très clair dans ton jeu. Espèce de pervers, macho, raciste, sexiste et homophobe ! Et meurtrier en plus ! Non mais je rêve ! Ce n’est pas comme ça que je t’ai éduqué. C’est à l’école que tu apprends à te comporter comme un abruti ? Bon sang, mais c’est pas possible d’être aussi con ! Non mais on va où ? Tu te rends compte au moins ? Tu me fais gerber !

-Et toi tu penses vraiment que ce Gustave c’est moi ? Gronda Faust. Sérieusement ? C’est les hormones qui te rendent conne comme ça ?

Il para la tentative de claque d’une poigne forte, plantant son regard froid dans le sien.

-C’est pas moi, maman.

-Alors c’est qui, hein ? Elle feuilleta le conte jusqu’à trouver une illustration du de Tuorp. C’est bien ta tête que je vois ici pourtant non ?

Faust réprima un froncement de nez à la vue de son portrait arrogant. Ce n’était même plus lui qu’il voyait sur cette illustration ; c’était ce Déchu qui voulait se faire passer pour lui. Le Démon avait passé des heures devant le miroir à se regarder sous toutes les coutures pour trouver les traits qu’il n’avait pas en commun avec cette énergumène. Il en avait trouvé, beaucoup, mais personne ou presque n’acceptait de les voir.

-Il y a un mec à Basphel qui s’amuse à prendre mon identité.

-Qu’est-ce que tu racont-...

-Il s’appelle Gustavo et il habite à Avalon. Tonna-t-il avant que Mira ne reprît le contrôle de cette conversation désagréable. Il paraît qu’on s’est croisé une fois là-bas et maintenant il me les brise. C’est de lui que vient le personnage, pas de moi.

Le rire déployé que lui offrit sa mère manqua de le faire frissonner. Quelques poils se dressèrent sur sa nuque. Son obstination à ne pas vouloir le croire quand il énonçait la vérité était sûrement ce qui l’énervait le plus chez elle. Mira tourna les talons. Il ne connaissait que trop bien ses déambulations rhétoriques, pour se donner des airs de grande dame occupée à autre chose, et finalement obtenir le dernier mot.

-Tu veux parier ?

-Pardon ?

Elle s’obligea à pivoter. Faust, lui, s’efforçait de rester droit et impassible.

-T’as qu’à aller vérifier. Si je mens, je te rends toute ma pension de ce mois-ci.

-Ne fais pas l’idiot.

Faust fourra sa main dans son sac, collecta les pièces qui trainaient dans ses poches et les lança, elles et le contenu de sa bourse, sur la table à manger. L’ensemble émit un bruit désagréable et plusieurs sous roulèrent et tombèrent par terre, accentuant le sentiment de silence assourdissant qui régnait entre eux.

-J’insiste. Tu vas aller le chercher et tu vas voir de tes propres yeux si je mens ou pas. Avec l’argent, tu pourrais demander quelques jours de vacances à ton patron, t’imagines ? Aller te la couler douce au bord du Lac Bleu.

Sa langue contre son palais, Mira poussa un sifflement. Elle revint à lui pour mettre la main sur l’argent, mais il attrapa son poignet.

-Mais si je mens pas, tu devras me rendre le double.

-Certainement pas.

Elle s’esclaffa en se dégageant de son étreinte. Derrière son apparente hilarité, Faust discerna l’effroi. L’ambiance froide devînt glaciale. Le silence s’étira sur une interminable seconde.

-Tu ne joueras pas à ce genre de jeu avec moi, Faust. Sa voix était grave et la tension la faisait trembler, juste assez pour qu’il s’en rendît compte. Je suis ta mère, pas la nunuche du coin qui tombera pour tout ce que tu peux faire miroiter.

Il soutînt son regard. Il n’avait pas le droit de flancher, ou bien il aurait l’air coupable. Il ne devait pas se mettre à sourire non-plus pour les mêmes raisons. Elle croisa les bras, se redressant complètement pour rivaliser avec sa taille, mais il le dépassait toujours de quelques centimètres. Elle souffla, la gorge nouée certainement :

-C’est la première et la dernière fois que tu essaies de me faire signer un Pacte, est-ce que tu m’entends ?

-Tu ne me fais pas confiance ? Fit-il au même volume.

-Ne joue pas à ça avec moi, Faust.

Ses yeux brillaient. Elle ne retenait aucune larme, mais sa proposition lui avait procuré une vive émotion de colère qu’elle contenait avec une adresse remarquable.

-Tu ne me proposeras plus ce genre de marché dans ma maison. Jamais. Est-ce que c’est clair ?

Il acquiesça. Quand elle le voulait, Mira pouvait se montrer joueuse et se laisser entraîner dans toutes sortes de paris, pour la simple satisfaction d’avoir raison au bout du compte. Il n’avait pas pensé que cela la heurterait autant.

-Garde ta pension. Cracha-t-elle.

Il ne se fit pas attendre et remit l’argent dans ses poches.

1654 mots



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Ven 30 Aoû 2024, 20:31

Faust
La légende de Gustafaust 2
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Il faisait beau cet après-midi-là. Sans un nuage dans le ciel, le soleil se faisait plus ardent. Mira soufflait comme un buffle. La grossesse lui faisait moins supporter la lourdeur de l’air qu’elle ne voulait bien l’admettre. Elle avait profité d’un passage en ville, après quelques emplettes, pour se perdre par ici. Les indications de Faust quant à l’adresse avaient été relativement vagues. Mira avait donc dû s’informer auprès d’habitants du quartier pour affiner ses recherches. Elle frappa à la porte qu’on lui avait indiquée. L’habitation était située dans le centre. Elle n’était pas différente des autres, sinon que la façade était impeccable et que la porte, en bois de bonne facture, semblait avoir été tout juste posée. La personne qui résidait ici n’était certainement pas Avare. Faust lui avait dit que ce Gustavo était un Orgueilleux et cela correspondait mieux à ce qu’elle avait sous les yeux.

-Oui ?

Une femme, légèrement plus petite qu’elle, avait ouvert la porte. Elle était magnifique. Ses cheveux longs et lisses aux couleurs irréelles tombaient derrière ses épaules et dévalaient son dos jusqu’à ses fesses. Elle avait un teint impeccable sur un visage rond et doux, mais des yeux noirs et perçants. Sa robe près du corps était osée, mais pas aussi déshabillée que ne pouvaient l’être celle des Luxurieuses. Avec son gros ventre et ses habits amples, Mira devait paraître particulièrement laide par rapport à un canon pareil, mais elle n’en avait pas grand-chose à faire. Elle était passée outre les attraits physiques depuis belles lurettes.

-Bonjour, je suis à la recherche de Gustavo de la Torpille.

-C’est mon fils.

Alors que l’avalonienne croisait les bras en s’appuyant contre l’encadrement, Mira remarqua ses ongles parfaitement manucurés et vernis en rouge.

-Est-ce qu’il est ici ? J’aimerais le voir. C’est un camarade de classe de mon fils, Faust Slyther. Je m’appelle Mira, au fait.

La Déchue la considéra d’un air suffisant, prit une inspiration, se pinça les lèvres.

-Gustavo ! Cria-t-elle soudain par-dessus son épaule. Quelqu’un pour toi ! Elle reposa son attention sur Mira. Je suis Cardillia. Gustavo m’a déjà parlé de votre fils. Ils sont amis, c’est ça ? Qu’est-ce que vous lui voulez ?

Son ton grave et monocorde laissait penser qu’elle se fichait pas mal de la réponse et que son effort pour lui tenir compagnie était déjà très généreux.

-Un simple point d’éclaircissement.

Cardillia ne chercha pas à en savoir plus. Elle pivota encore.

-Gustavo ! Rappela-t-elle, plus fort. Puis, à Mira. Excusez-le, il est un peu lent parfois.

Mira hocha la tête. Le regard de son interlocutrice coula sur son ventre rond et s’y attarda plusieurs secondes.

-C’est pour quand ?

-Quelques semaines.

L’échange s’arrêta là. L’Orgueilleuse n’avait pas besoin de se plaindre ouvertement pour lui faire comprendre à quel point elle ne l’enviait pas. Un seul enfant, c’était déjà de trop ; elle s’imaginait sûrement que cette grossesse était un accident stupide, et elle avait raison.

-Ah, enfin.

Cardillia se décala pour laisser place au fameux Gustavo.

-C’est Mira Slyther, la mère de Faust. Je vous laisse, j’ai des choses à faire.

La Colérique lui adressa un dernier signe de tête avant que l’Orgueilleuse ne prît congé. Mira posa enfin les yeux sur le principal concerné et son souffle fût coupé net. Elle posa une main sur son ventre, empêcha l’autre de chercher un point d’appui ailleurs.

Faust l’avait prévenue, et elle n’avait pas voulu y croire. Elle avait cru qu’il s’agissait d’un autre de ses mensonges hasardeux pour essayer de se débarrasser d’elle, mais à présent, ses idées étaient très claires : Gustavo n’était autre qu’une copie de son fils. Une pâle copie, mais une copie troublante.

-Bonjour madame Slyther. Je suis ravi de vous rencontrer.

Il lui tendit la main et Mira la considéra, interdite. Il finit par abandonner la tentative. A l’instar de Cardillia, il posa son attention sur le ventre de l’invitée avant de revenir à la conversation qui l’attendait.

-Que me vaut le plaisir de votre visite ? Faust n’est pas avec vous ?

Sa mâchoire serrée était difficile à délier.

-Je viens de ma propre initiative.

Cela interloqua l’adolescent, mais agrandit son sourire. Elle entrouvrit la bouche pour continuer, balbutia.

-Tu… Qu… A quoi tu joues ?

-Comment ça ?

Mira avait abandonné toute tentative de politesse. L’attitude du garçon l’énervait déjà. Ou bien était-ce la panique qui lui faisait perdre patience trop tôt.

-Ne fais pas l’innocent, à quoi joues-tu en te faisant passer pour lui ?

-Je ne me fais pas passer pour lui, madame. Nous sommes juste nés avec la même apparence, c’est tout. Je veux bien vous l’accorder : c’est déroutant, mais c’est comme ça.

Mira contempla davantage la possibilité de hausser le ton. Le sentiment que lui insufflait Gustavo, celui selon lequel il se moquait d’elle, la caressait avec insistance.

-Faust pense comme vous, mais il se trompe, je vous assure.

-Et cette histoire de conte, c’est toi.

-Non.

-Ne me mens pas !

-Madame Slyther, je vous assure que ça n’a rien à voir avec moi. Je suis d’accord que les similitudes sont troublantes, mais je n’ai rien fait et…

Mira se pencha vers lui, un doigt menaçant pointé vers le ciel.

-Ne t’approche plus de mon fils. Tu as déjà fait assez de tort comme ça, tu ne trouves pas ? Si j’apprends que tu le suis, que tu le harcèles ou je ne sais quoi encore, tu peux être certain que toute cette histoire se terminera mal !

-Je ne fais rien de tout cela, madame.

Mira n’y croyait pas une seule seconde.

-Ecoute-moi bien, Gustavo. Je ne viens pas te voir parce que Faust me l’a demandé. Je me fiche d’avoir ta mère à dos et si j’apprends que tu mets en péril son avenir, tu auras affaire à moi. Crois-moi, être enceinte ne m’empêcherait pas de te faire regretter tous tes sourires de faux-cul et tes airs de fils de bourge. C’est bien compris ?

Gustavo broncha à peine ; Mira considéra que le message était passé malgré tout. Elle ne comptait pas s’attarder plus longtemps. La présence de ce garçon l’insupportait.

1008 mots



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