Persée ~ Génie ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 236 ◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022 | Mar 09 Avr 2024, 14:59 | |
| Les Portes V - Petit traité de séduction Nicodème & Ezémone
- Ezémone d'Ecirava:
Le passé d’Ezémone n’est pas connu, pas même de son mari avec lequel elle est toujours restée très vague. Ce qui est pleinement assumé, en revanche, c’est la haine de la femme pour Garance de Lieugro. Elle ne s’en est jamais cachée et ne le cachera probablement jamais. Les raisons ? Inconnues. Femme de Nicodème d’Ecirava et mère de Stéphanette et Olivette, Ezémone est une femme marquée par la dureté de la vie. Elle a connu des moments très sombres et tient aujourd’hui à garder la position de noblesse qui est la sienne. Si elle n’a jamais été amoureuse de son mari – il lui a simplement permis de s’élever – elle l’a toujours trouvée très séduisant. Il n’est pas le seul car elle nourrit de forts désirs concernant Doléas, le domestique de la maison, et Gustave de Tuorp. Femme active, elle est la directrice d’un journal très influent de Lieugro et organise régulièrement des réceptions durant lesquelles elle réunit tout le gratin du Royaume. Il lui arrive d’inviter également des ressortissants étrangers. Exigeante et endurcie, elle ne laisse rien passer et aime contrôler son monde. Elle est néanmoins très sensible aux imprévus et peut vite s’emporter lorsqu’ils surviennent. Intéressée par le statut, elle espère trouver de bons partis pour ses filles. Elle souhaite d'ailleurs marier l’une d’elle à Merlin d’Uobmab afin de faire partie de la famille royale.
« Pour cela, je plaide coupable. » admit Ezémone avec une pointe de remord. Il faisait un pas vers elle, plutôt même un bond, et elle ne trouvait rien d'autre à faire qu'à se gausser. Ce n'était pourtant pas avec l'intention de le blesser ou de le rabaisser. Avec d'autres, elle ne s'en serait pas privé, car c'était ainsi que les jeux de séduction se jouaient en société, ils étaient souvent cruels pour les plus vulnérables. Nicodème jouait dans une toute autre cour, et les règles s'en trouvaient modifiées. La jeune femme avait mis du temps à les maîtriser, à les comprendre pour mieux le comprendre, lui. Elle le trouvait touchant, attachant même, dans toute sa maladresse, mais mieux valait ne pas le lui dire pour ne pas l'infantiliser et finir de l'humilier. Il n'y avait pas suffisamment de sadisme en son sein pour achever un homme déjà à terre. Alors elle se tut, consciente des chamboulements vécus par le trésorier, consciente qu'un rien le repousserait loin d'elle avec l'aisance d'une bourrasque de vent sur un cerf-volant. Sa tête s'orienta légèrement sur le côté. « Je ne vous ai jamais considéré comme un abruti fini. » répondit-elle avec le plus grand sérieux. « Bien au contraire. » Le volume de sa voix s'était réduit proportionnellement avec la distance entre eux. Il y avait eu des fois où, la colère prenant le dessus, elle l'avait pensé pour essayer de comprendre les raisons de son rejet, pour se protéger du mal qu'il lui avait fait en l'accusant lui plutôt qu'elle-même. Sa pensée avait évolué. Elle avait affronté ses torts, composé avec leurs défauts afin de trouver au milieu de tout cela une harmonie où ils pourraient tous les deux regarder dans la même direction. Ezémone hocha doucement la tête pour effacer les doutes du blond. Le torturer de la sorte ne l'amusait guère. Lui aussi avait ses fragilités, et les traiter inconsidérément n'était pas digne d'elle et de l'avenir qu'elle envisageait pour eux. Son envie de rire avait totalement disparu malgré la contrition terriblement adorable du jeune homme, chassée par l'intensité qu'elle sentait le traverser et se transférer en elle, électrique. C'était cela, cette petite étincelle dans le ventre, qu'Ezémone adorait ressentir. C'était addictif et aucun mot n'aurait vraiment pu le décrire. Sous le magnolia, ça l'avait consumée et elle n'avait pas su se contenir. Elle avait cru qu'il la ressentirait aussi, que ce serait peut-être comme avec l'étranger qui l'avait si facilement embrasée. Cette fois, elle resta immobile même lorsqu'il esquissa un mouvement vers sa nuque et se contenta de fermer les yeux. Elle se sentait vibrer comme une corde trop neuve sur un instrument. Elle aurait voulu répondre avec passion à ce contact timide sur ses lèvres mais sut que cette Ezémone devait disparaître. Il fallait lui faire ses adieux, la laisser partir comme elle avait laissé partir son bébé. L'ardeur de ses désirs ne devait plus jamais lui tendre le même piège, ni la priver de Nicodème. Ses yeux se rouvrirent pour le regarder et un sourire les éclaira d'une lueur nouvelle, chaleureuse et tendre. Elle pouvait s'en contenter, elle pouvait être heureuse avec lui.
Message VIII & Fin | 565 mots
- Merci Jil :
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