Moi aussi j'ai des questions
Padmë & Zeryel

☙ Fun & Janelle Monáe - We Are Young

« Bonjour. » Avança poliment Zeryel pour attirer l'attention de la rousse plongée dans ses papiers. « J'allais partir mais on m'a dit que si j'avais du temps, je pouvais répondre à un questionnaire. Ça tombe bien car j'ai du temps mais aussi des questions. Ce sera donnant-donnant comme ça, ça me paraît plus équitable, non ? »

Il se saisit d'une des feuilles volantes, d'un crayon et se pencha sur la table. Tout en haut, il inscrivit son prénom et son nom. « Je m'appelle Zeryel, au fait. C'était plutôt sympa comme initiative, c'était la première fois ? Je suis arrivé il n'y a pas très longtemps alors je ne me rend pas compte. En tout cas, je ne me souviens pas avoir entendu parler de l'AAAP avant. » Un peu étrange comme club si on lui demandait son avis mais il préféra le garder pour lui. En plus, il avait globalement passé un meilleur moment que prévu, une fois l'anxiété passée.

Il étudia la première question et griffonna une réponse avant de passer à la seconde. « Ah. Là, je ne crois pas qu'il y ait assez de place pour écrire tout ce que je pense. Je pense que vous devriez prendre en compte l'orientation amoureuse des participants. Je me suis retrouvé face à un autre garçons. J'ai rien contre, seulement je préfère les filles, et c'était aussi son cas. Il était sympa cela dit, alors je me suis peut-être fait un ami ? Mais plus sérieusement, il vaut mieux prendre en compte les préférences de chacun, j'ai entendu que deux filles se sont battues et que certains se sont disputés. » Et Susannah tombait dans les deux cas mentionnés, comme par hasard. Il fallait que cette plaie soit interdite d'activités en tout genre, sans quoi le chaos régnerait toujours.

L'Ange examina les autres questions et ses sourcils se froncèrent. « Je ne veux pas trop faire de classement, les gens ne sont pas des objets. » Protesta-t-il, vaguement désapprobateur. « Je ne vais pas répondre à cette question. » Ça lui paraissait trop injuste pour Kiara et Maya qui avaient toutes les deux été charmantes. S'il avait une préférence, il l'enfonça au fond de son coeur, refusant d'y songer. Puis, il fut frappé par l'éventualité qu'il soit lui-même classé sur d'autres questionnaires. Son sang se glaça quand il revit l'expression de l'Ondine lorsque son regard avait malencontreusement descendu d'un étage pour plonger sur sa poitrine. Il avait eu beau se justifier pour expliquer qu'il cherchait à estimer quelle équipe de Puff-puff gueurl pouvait l'intégrer, il sentait qu'elle ne l'avait pas cru. Jugé coupable, il devait absolument retrouver grâce à ses yeux.

« Au fait, une question me turlupine. Pourquoi vous ne participez pas vous aussi ? » Il avait relevé le nez de son formulaire pour braquer son regard sur la fille et réalisa seulement alors à quel point il l'avait peu regardée. Un joyau ceignait son front. Il loucha dessus et cligna des yeux, sans que la gemme ne disparaisse. Il remarqua alors la singularité de ses iris. « Oh woaw, ils sont jolis tes yeux. J'en avais jamais vus des comme ça avant. »

Message I | 550 mots

Moi aussi j'ai des questions

Musique

Le nez dans ses papiers, Padmë était en train de comparer les classements qui avait été réalisés par les étudiants. Ces données devaient servir à mieux préparer les prochains rendez-vous et, surtout, à organiser des surprises pour les participants qui s’étaient préférés mutuellement. Certains feraient très certainement les prochains couples célèbres de demain. Rien que d’y penser, la rousse avait des palpitations. Celles-ci se figèrent néanmoins lorsqu’elle releva les yeux vers le garçon qui l’avait interpelée. Ses lèvres s’entrouvrirent et, soudain, une chaleur significative envahit l’intérieur de son corps. « Bon… Oui ! Bonjour ! » Elle se sentit bête mais n’eut pas le temps de trop s’attarder sur cette question. Était-elle présentable au moins ? Elle plaça sa main dans ses cheveux, pour vérifier que tout tenait à la perfection. Heureusement qu’elle n’était pas en pyjama ou en tenue de sport. Heureusement qu’elle avait pris le temps de se coiffer ce matin et de se maquiller. C’était Zeryel… Elle se mordilla la lèvre inférieure, ses pensées faisant des va-et-vient entre la réalité et un imaginaire bien trop romantique. Elle devait se calmer. Mais que lui voulait-il ? En trente secondes, elle l’imagina lui déclarer sa flamme, lui offrir un présent ou même la demander en mariage. Les véritables raisons la ramenèrent sur terre. Une pointe de déception parcourut son corps. Bien sûr… il n’avait pas dû la remarquer. « Oui… » Quelles questions ? Voulait-il savoir si elle voulait sortir avec lui ? Non. Impossible. Elle retint un rire nerveux. « Ah… Ah oui ? Zeryel ? Très joli. » Elle se traita mentalement d’idiote. Elle savait très bien comment il s’appelait. Très joli ? Qui disait ça comme ça ? Elle embraya pour éviter qu’il ne trouvât ça étrange. « Oui euh… on est quand même assez connus mais si tu viens d’arriver… c’est que… il n’y a pas de souci. Tu auras tout le temps de connaître… » Pourquoi n’arrivait-elle plus à articuler la moindre phrase normale ? Il était tellement parfait… En plus, c’était un Ange. Un mari idéal. Il n’aimerait qu’elle. Elle secoua la tête de gauche à droite, comme pour chasser ses pensées parasites. « Oh oui… Je ne sais pas exactement comment ils ont organisé. Je n’ai pas pu participer. » Elle essayait de paraître tout à fait calme mais le fait qu’il affirmât qu’il aimait les femmes avait allumé dans son cœur un feu d’artifice de joie. Ça aurait été trop horrible qu’il aimât les hommes. Elle n’aurait plus eu aucune chance. « Ah… La violence, c’est mal ! » Comment ça, la violence c’est mal ? Ouh la la. Plus rien n’allait. « Enfin… la plupart du temps. Moi je… Je respecte la loi. Jamais je ne me battrais ! » Pourquoi parlait-elle d’elle maintenant ? Elle eut envie de se terrer dans un trou de souris.

« Oh. Si tu veux. C’est justement pour les prochains rendez-vous. » Elle espérait qu’il n’irait pas. D’ailleurs, elle allait regarder très attentivement qui étaient les deux filles qui avaient eu un rendez-vous avec lui. Elle essaierait de les caser avec d’autres garçons coûte que coûte ! « Nous ? » sursauta-t-elle. « Pourquoi ? » Elle déglutit. « C’est qu’on est trop occupés… Quelqu’un te plaît parmi les membres de l’AAAP ? » demanda-t-elle d’une toute petite voix. Elle n’osait penser au fait qu’elle venait de le questionner là-dessus. S’il répondait par l’affirmative et que ce n’était pas elle, ses rêves d’avenir seraient brisés. « Mes y… ? » Cette fois, les mots se dérobèrent. Elle rougit comme une fraise bien mûre. « Les tiens aussi ! » se défendit-elle en regardant un point quelque part sur le ventre de Zeryel et en haussant la voix, comme si elle cherchait à convaincre quelqu’un en plein débat. Elle tenta une porte de sortie discrètement. « Euh, oui, donceuh... ton questionnaire… si tu l’as fini, je veux bien le récupérer ha ha… » murmura-t-elle. Le pire c’est qu’elle avait complètement perdu la contenance qu’elle s’obligeait à avoir en temps normal. Elle espérait que personne ne les regardait.

679 mots

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Padmë & Zeryel

☙ Fun & Janelle Monáe - We Are Young

« C'est bien. » Approuva Zeryel très sérieusement. Dans son enfance, il avait côtoyé plusieurs types de violence, avec ses camarades toujours un peu bagarreurs, ou domestique, entre ses parents ou venant d'eux. Il s'était juré très tôt de ne jamais laisser la colère animer ses poings à la place de sa tête. Cette promesse était la plus difficile à ne pas briser mais il s'efforçait de se contenir. « Enfin, il faut quand même te défendre si on t'attaque et ne pas te laisser faire. Mais si je suis dans les parages, je viendrai te défendre, comme ça tu n'auras pas à te battre. » Ajouta-t-il avec un clin d'oeil et en gonflant légèrement son torse plat pour tenter de prouver que ses capacités suivaient ses propos. Les entraînements n'avaient pas encore remodelé sa silhouette mais il savait qu'en s'acharnant, ses efforts finiraient par payer et qu'on cesserait de l'appeler l'oisillon. S'il grandissait un peu aussi. Le pire, c'est lorsqu'il était à côté de Lorcán. Il avait l'impression d'être une puce à côté d'une sauterelle.

Zeryel comprenait mieux l'intérêt du questionnaire à présent. Il s'appliqua d'autant plus à y répondre scrupuleusement afin d'éviter les écueils relevés à cette édition. « Quoi ? » Il avait relevé la tête, puis un sourire amusé avait plissé ses yeux. Quelle drôle de question. « Non, je ne sais même pas qui y est. Je pense juste que rien ne vous empêche d'y participer vous aussi. Tu n'en as pas envie ? » Juste à cet instant, il réalisa son erreur. Elle avait peut-être déjà un amoureux, et il se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Gêné, il toussa et se traita d'imbécile.

« Ah bon ? Mais les tiens sont bien plus atypiques. » Insista-t-il en les scrutant. Par réflexe, il suivit son regard et baissa le nez sur son ventre. Y avait-il une tâche sur son uniforme ? N'y voyant rien d'étrange, il la regarda de nouveau, cette fois avec davantage de curiosité. Elle paraissait fébrile, son visage avait adopté les nuances enflammées de ses cheveux. « Tout va bien ? Tu ne te sens pas bien ? Tu as l'air d'avoir de la fièvre. Tu devrais aller à l'infirmerie si tu ne te sens pas bien. Si ça pose un problème pour l'AAAP, je peux te remplacer ou t'aider, ça ne me dérange pas. Il suffit de faire remplir ce questionnaire, non ? Attends, je vais terminer de le remplir. » Il lui tourna le dos le temps de répondre aux dernières questions. « Ah, il y a un espace pour les suggestions, parfait. J'ai trouvé l'idée d'attacher l'un des deux participants plus que douteuse. Vous paraissez oublier qu'il y a dans cette école des élèves qui seraient plus que ravis de profiter d'une telle situation. Mais les yeux bandés, c'était bien. Enfin, ça dépend de qui est avec nous. J'aurais eu horreur de me retrouver face à Susannah ou Lana sans le savoir. » Ces vipères en auraient certainement profité. Elles n'en loupaient pas une de faire tourner leur petit monde en bourrique. Il se rendit compte qu'il serrait le crayon jusqu'à en avoir les phalanges qui blanchissaient. Avec un effort, il se força à se détendre et le lâcha. Il tendit le questionnaire à la rousse. « Et voilà, euh... Tu t'appelles comment au fait ? » Il essayait de la regarder dans les yeux mais son regard ne cessait de remonter sur le joyau sur son front. Il avait envie de le toucher.

Message II | 615 mots

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Musique

« Ah oui ? » Padmë s’imagina bien vite une scène dans laquelle Zeryel viendrait la sauver. Il la porterait ensuite comme une princesse et leurs regards se croiseraient avant que… Elle rougit. Le mariage d’abord. C’était important. Elle ne pouvait pas faire n’importe quoi. Enfin… si l’occasion se présentait… Non. Hors de question. Elle n’était pas une Ginette couche toi là. En plus, elle était convaincue que le garçon n’était pas de ce genre-là non plus. Il devait être romantique et chevaleresque. Elle soupira d’aise en se convaincant elle-même. « Ah. » Sa réponse à sa question lui fit l’effet d’une douche froide. D’un autre côté… si elle l’intéressait, il ne le lui dirait probablement pas directement. Il valait mieux qu’il ne fût pas trop entreprenant. C’était bien plus convenable. Une petite voix, au fond d’elle, lui murmura qu’elle n’en avait rien à faire des convenances. Elle la fit taire et redressa légèrement le menton pour adopter une posture bien plus digne. Il y avait des étapes à réaliser avant n’importe quel rapprochement. Elle ne cessait de le répéter à ses amies. « Jeeee… Peut-être. » Ou peut-être pas. Elle rêvait surtout d’une rencontre hasardeuse au détour d’un jardin ou d’une bibliothèque. Le garçon, Zeryel de préférence, lui rentrerait dedans, s’excuserait et ce serait le coup de foudre. Elle fit la moue. Il ne semblait pas l’avoir eu pour elle pour l’instant. En même temps, vu l’environnement dans lequel ils s’étaient rencontrés, ce n’était pas étonnant. Ça manquait clairement de magie. Surtout, elle n’était pas si bien apprêtée que ça. Elle devrait provoquer l’étincelle dans son cœur. Elle allait faire des plans pour parvenir à ses fins.

« Quoi ? Euh… oui oui, c’est que… Je n’ai pas mangé ce matin… » mentit-elle pour cacher son trouble. Il valait mieux qu’il pensât qu’elle mangeait comme un moineau plutôt qu’elle s’empiffrait comme une ogresse. De toute façon, elle mangeait très peu. Son problème c’était plus la qualité de la nourriture. Elle avait tôt fait de préférer les gâteaux aux légumes. Heureusement, elle ne prenait que de très petites quantités et elle le faisait toujours avec un air qu’elle croyait distingué. Tout passait bien avec un peu de classe. Elle avait lu dans Le journal des filles bien comme il faut qu’il valait mieux manger très peu en étant seule afin de faire illusion d’un bon appétit en public. Ainsi, elle passerait pour une fille facile à vivre et gourmande. Les autres seraient jalouses de sa ligne sans rien connaître des sacrifices effectués par derrière et les garçons seraient charmés. Elle avait du mal à appliquer ces conseils mais s’y employait. « Enfin, c'est très rare que ça m'arrive. Bien se nourrir c'est trop important. » assura-t-elle. Peut-être pourrait-elle l’inviter à manger une glace avec elle ? Elle prendrait deux boules pour l’impressionner. « Ah oui ? C’est vrai qu’elles sont un peu difficiles à ce qu’il parait… » Elle préférait aller dans son sens, sans paraître trop critique. En réalité, elle était bien contente qu’il ne fût pas sensible à leurs charmes. Elle se garda de le dire. « Moi ? Padmë… Padmë Erushaära. Ma mère est une Magicienne. » précisa-t-elle. Les Magiciens et les Anges étaient proches, n’est-ce pas ? Elle faisait valoir leurs points communs. Elle avait lu dans Séduction distinguée magazine que les points communs rapprochaient. « Tu euh… Tu voudras bien… » « Padmë ! Faut qu’on aille en cours ! Arrête de draguer ! » « Quoi ? Oh non je ne… » Le garçon qui venait de lancer la boutade se mit à rire devant l’expression de la jeune fille. « Je ne… Oh par les Ætheri ! » Elle n’aimait pas du tout ce genre de blagues, surtout lorsqu’une part de vérité s’y reflétait. « Ne l’écoute pas ! Il dit n’importe quoi ! Ha ha ! Je ne te… Oh je n’oserais pas ! » Elle ventilait tellement qu’elle faillit partir sans plus de cérémonie. « Merci pour tout ! Je dois partir ! » balbutia-t-elle en ramassant son tas de feuilles. Certaines tombèrent par terre sans qu’elle ne le remarquât. Elle tourna les talons, en maudissant ce vaurien. Elle allait lui tirer les oreilles !

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