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 [Q] - Tout a commencé quand... | Mortorisine

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Dim 25 Juil 2021, 21:45


Partenaire : Morgana/Otoris/Mélusine, Mortorisine quoi. 8D
Intrigue/Objectif : Les grands esprits se rencontrent. 8D Asra est collée et se découvre une tante paternelle, une sorcière, en rentrant chez elle.




L’adolescente avait franchi la porte de la salle de classe à reculons. Elle avait le moral dans les chaussettes depuis son passage dans le bureau de la directrice d’Ovipa. Sans conviction, Asra avait choisi une chaise à tirer avant de s’y asseoir. Le silence de la salle l’avait fait décoller les yeux de son bureau. Elle était la première arrivée semblait-il. Son regard se fixait alors sur l’entrée. Où était passé Otoris ? Elle ne l’avait pas revu depuis la fin des cours. Est-ce qu’il l’évitait ? Ou alors c’était peut-être cette heure de colle que son complice voulait fuir. Une première silhouette venait de passer juste sous son nez, la tirant de ses pensées. En la suivant du regard, la disciple blanche la reconnut. « Mélusine ? » l’interpella-t-elle timidement. C’était bien elle, cela ne faisait aucun doute. La jeune magicienne l’invitait d’un geste de la main à prendre le siège libre, juste à côté. « Alors… Pourquoi tu es là, toi ? » finit-elle par l’interroger, grimaçant de honte.


« J’en ai aucune idée… mais ça ne peut pas bien finir. Devrait-on en informer monsieur ? » les domestiques peinaient à cacher leur agitation derrière leurs messes-basses. « Non. Madame ne nous a pas demandé de le faire, alors il ne vaut mieux pas qu’on prenne l’initiative sans la consulter avant. » le petit groupe s’éloignait craintivement du salon où les deux femmes s’étaient installées pour discuter. « Vous prenez votre thé avec ou sans sucre ? » cette simple question avait sonné bien différemment dans son esprit, et avait impliqué plus de poison et moins de sucre. Amelia s’était rassise dans le fond de son fauteuil après avoir servi son invitée. « Mon domestique m’a donné votre nom, mais avec toute cette… agitation, nous avons manqué de clarté, alors si vous voulez bien m’ôter d’un doute. Vous avez dit vous appeler Morgana Shantsor, c’est bien cela ? » son sourire était cordial, mais manquait de chaleur. « Vous ne manquez pas de culot de venir ici, frapper à notre porte. » La température sembla encore descendre d’un cran. N’importe qui assisterait à cette discussion penserait que cela n’en resterait pas une très longtemps. « Pour quelle raison avoir pris ce risque ? » Ça sonnait presque comme une menace, et peut-être en était-ce une au fond, qui pouvait bien le savoir ? C’était à l’invitée du déshonneur de décider de l’interprétation qu’elle ferait de ces mots.


409 mots
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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Mer 28 Juil 2021, 19:32



« Otobis ? Tu es là ? » Les surveillants allaient bientôt chercher Otoris pour son heure de colle, et ils avaient tous deux convenu que le clone y irait à la place de l’Original puisqu’il était responsable du vol. Cependant, l’apprenti sorcier semblait introuvable. « Pépite, tu l’as vu passer ? Il est allé où ? » L’élève n’était pas assez naïf pour penser que les chats pouvaient parler — quoique, mais puisque celui-ci ne mangeait pas, il se plaisait à imaginer qu’il y avait quelque chose de magique avec cet animal-ci. Malheureusement, Pépite ne lui répondit que par un regard indifférent. « S’il te plaît, dis-moi… je demanderai bien à Monsieur Spoutine, mais bon c’est qu’un rat donc il n’est pas assez intelligent pour articuler ou comprendre ce que je lui dis. »

Ledit rat était dans la pièce, et les mots ne sauraient décrire l’ampleur de sa vexation. D’une part parce qu’il était en réalité capable de communiquer — il le cachait seulement du magicien par principe, mais aussi parce que, là d’où il venait, les rats étaient bien mieux considérés que leurs prédateurs du monde réel. Et, comme si le ressentiment de Monsieur Spoutine se manifestait dans l’Univers, l’on entendit quelqu’un toquer à la porte du dortoir. « Otoris Dantilleul, vous êtes demandé en salle de permanence. » Il semblait que l’Original devrait assumer les conséquences des actes de son clone.


« J’y suis déjà toutes les semaines, honnêtement. » C’était typique des Charbons. Mélusine ne put s’empêcher d’avoir un rictus légèrement fier. « L’avant-dernière fois, c’était pour une bataille de coussins avec des amis du Département. » Personne ne lui avait dit qu’il était interdit de mettre des cailloux dans ses taies d’oreiller pour les renforcer. Elle ne comprenait pas le principe d’une « bataille » où il était interdit de battre son adversaire. Si le but était juste de s’effleurer, ils auraient pu appeler ça une caressaille.

« La semaine dernière, c’était pour avoir voulu en savoir plus sur l’option Soin des créatures. » Elle avait infiltré la volière dans le but d’en dompter les oiseaux, et était certaine qu’elle aurait fini par réussir si le professeur Summers ne l’avait pas attrapée en train de leur offrir un aliment interdit. Ce n’était pas la malice qui l’avait poussée à leur donner des laxatifs : elle était surtout curieuse de voir ce qu’il arriverait. De plus, elle avait vraiment envie de suggérer au club de journalisme de l’école — qui éditait la gazette Basphélienne — de titrer leur prochaine parution « tempête de fiente ».

« Et cette semaine… » Elle ne savait pas vraiment comment tourner d’une manière sarcastique l’action qu’elle avait entreprise hier. « Je ne sais pas trop, je crois qu’ils m’ont juste prise en grippe. Il y a vraiment de la discrimination contre les élèves du Charbon, on est punis injustement. » Mélusine gardait cet air imperturbable qui lui était caractéristique. Avec elle, l’ironie était indiscernable de la sincérité si l’on n’avait pas les clés permettant de déchiffrer quelques subtils mouvements faciaux. Autant dire que, parmi les élèves de son âge, les membres de sa famille étaient pratiquement les seuls à partager le trousseau. « Mais les gens ne sont pas prêts à l’entendre et à se remettre en question… c’est vraiment dommage. » La lyrienne leva les yeux, feignant de sortir de son introspection mélodramatique. « Et toi, Asra chérie, si intelligente et sage… ils t’ont aussi blâmée à tort ? Pourquoi tu es là ? »


« Je viens vous informer. » Morgana observait le langage corporel de son interlocutrice, essayant d’estimer à quel point elle pouvait se montrer directe, et le nombre d’hématomes qu’elle obtiendrait le cas échéant. Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer que cette Amélia dégageait quelque chose de légèrement différent — et ce n’était pas seulement son parfum de vieille dame puisqu’elle en était aussi coupable —. La sorcière n’était pas une experte en lecture d’auras, mais elle en savait assez pour pouvoir deviner que la femme qu’elle était venue voir n’était pas la plus blanche parmi les bleus. « Et pour vous demander quelque chose, bien entendu. » Les mages noirs n’étaient pas des pigeons voyageurs, et dissimuler ses intentions auprès d’une personne aussi rodées serait comme vouloir tromper Delta. Certains yeux voient au-delà des manigances de bas étages, et agacer la vieille magicienne en jouant au plus bête ne l’amènerait pas bien loin.

« J’ai récemment appris beaucoup de choses sur mon frère. Je pense que je n’ai pas besoin de vous le présenter. » La dame tendit un dossier à sa comparse. « Sans vouloir ouvrir de vieilles blessures, vous bénéficierez certainement d’obtenir des réponses sur ce qu’il était. » L’utilisation de l’imparfait était bien évidemment volontaire. « Je ne suis pas là pour le défendre ou le décrire en des termes élogieux, soyez-en certaine. » Cette partie-là n’était pas un mensonge : Lans l’avait déçue au plus haut point. « Maintenant qu’il nourrit les vers, j’ai pu apprendre l’existence de son mariage et de sa fille. » Si Amélia n’était pas en mort cérébrale, elle devait comprendre ce que cela signifiait. « Et je voudrais la voir, en tant que tante. »

870 mots.


[Q] - Tout a commencé quand... | Mortorisine Ukjx
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Ven 30 Juil 2021, 17:32

« Ça doit être horrible. » articula la disciple blanche, en prenant le temps de réfléchir. « Être accusée à tort comme ça, ils devraient avoir honte ! Ils n’ont même pas pris le temps d’écouter ce que tu avais à dire ? » La décision du corps enseignant lui semblait injuste. Punir une élève innocente, même si elle ne l’avait pas toujours été, était tout simplement inacceptable. La magicienne ne manquerait pas de faire remonter l’information au Bureau des élèves. Les heures de colles devraient être réservées aux étudiants déviants, coupables de méfaits suffisamment grave pour qu’ils soient punis de la sorte. Des élèves comme elle, s’était-elle alors fait la réflexion en s’affaissant dans sa chaise. Asra ne savait que répondre à son amie du Charbon. Elle avait regretté sa bêtise aussitôt qu’elle avait pris conscience de son ampleur. Comment avaient-ils pu penser que commettre plus de vols allait redresser les torts du premier ? Et pourtant, venir en aide à son ami de toujours lui paraissait encore être la bonne décision, même maintenant. L’adolescente ne put s’empêcher de soupirer alors que ses pensées s’orientaient vers le blondinet. Il n’était pas là, et la magicienne ne savait même pas si elle allait le voir franchir cette porte qu’elle surveillait depuis un moment déjà. Une angoisse gagnait Asra alors qu’elle reportait son attention sur Mélusine. « Oh, non, non… Ils ne m’ont pas blâmée à tort. » commença-t-elle à expliquer, croisant nerveusement ses doigts. « C’est tout bête, vraiment. C’est sans importance. » Elle espérait que son interlocutrice serait plus convaincue qu’elle ne l’était.

« Ah ? » Amelia haussa un sourcil, surprise. « Je trouve cela difficile à croire. Si mes souvenirs ne me trahissent pas, les Sorciers ne sont pas très famille, n’est-ce pas ? » Le frère de cette mégère en avait fait une belle démonstration, après tout. La magicienne attendait la réponse de son invitée avec une impatience qu’elle dissimilait à peine. Chaque mots que cette bouche infâme articulait s’étaient logés dans ses oreilles à la manière d’aiguilles cherchant à percer ses tympans. Et cette violence résonnait encore en elle quand elle avait renversé la table – et la théière encore bouillante qui était posée dessus – sur la vieille chouette qui avait une première fois manqué de respect à sa famille en venant ici, et une seconde fois en félicitant son frère pour le meurtre de sa femme. Sa fille. Les deux femmes étaient en pleine lutte, leurs mains décorées par de généreuses poignées de cheveux appartenant à l’autre, lorsque les domestiques étaient venus les séparer. Amelia réajusta sa position au fond de son fauteuil sans quitter des yeux la mégère. Elle éprouvait presque du regret en sentant la paume de sa main vide s’écraser contre le cuir de son accoudoir. Le souvenir de sa coupe ravagée par cette petite fantaisie lui était décidément bien plus agréable que la réalité. « Et puis, avec le contexte actuel des élus d’Hel’dra, votre entrée soudaine dans nos vies ne semble pas être des plus inopportune. » ajouta la vieille magicienne, en se penchant enfin sur le dossier que la sorcière avait fait glisser sur la table. Cette situation lui faisait l’effet d’un mauvais rêve. La venue de Morgana, porteuse de l’étrange nouvelle qu’était la mort d’Allenz. Amelia ne savait pas encore si elle devait s’en réjouir, ou même si elle devait simplement y croire.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Lun 23 Aoû 2021, 16:08



« Sans importance ? Dans ce cas-là ils n’auraient pas dû te mettre en colle, tu ne le mérites pas plus que moi. » La lyrienne sortait son cahier, essayant de répondre à Asra sans éveiller l’attention de leur surveillante. Madame Sidiun semblait occuper une dizaine de postes à la fois — peut-être aurait-on dû la suspecter d’avoir des clones, et s’approchait actuellement de la rangée où les deux élèves étaient assises. « Mais si jamais tu veux me le dire… je ne le répéterai à personne, c’est promis. » Ce n’était pas un mensonge. Mélusine avait beau être une délinquante, elle se savait capable de garder un secret. Et, à ce propos, il faudrait qu’elle trouve une solution à la situation qu’elle avait déclenchée par erreur.

La lyrienne détourna temporairement son attention d’Asra, pour fixer leur surveillante. « Excusez-moi… je peux aller aux toilettes ? » L’orine prit quelques secondes pour réfléchir. Son premier instinct était de l’autoriser, mais Mélusine avait un passif assez douteux. « Bien sûr ! Mais il faudra que quelqu’un surveille la porte pour que tu ne t’échappes pas comme la dernière fois. » La cancre leva les yeux au ciel. « C’est bon, ça ira. » Elle espérait que son heure de colle soit rapidement terminée, ou que madame Sidiun soit appelée ailleurs en urgence avant que sa relève n’ait le temps de venir. Quand la surveillante fût assez éloignée, Mélusine se tourna à nouveau vers la fille de l’Étain. « Tu vois ? Ils m’empêchent même d’avoir de — » Le bruit d’une ouverture de porte l’interrompit.

Otoris n’avait aucune idée de la démarche à suivre face à Asra : son clone avait convenu de faire cette heure de colle. Soit il avait trahi sa confiance, soit quelque chose l’avait retenu. Le magicien n’aimait aucune de ces possibilités, et peinait à imaginer que son clone puisse penser à mal à son égard. Il devait y avoir une autre explication. « Otoris Dantilleul, présent. » Yuan Sidiun cocha le nom du jeune garnement de sa liste. Elle ne lui en voulait pas pour le vol, mais était surprise d’apprendre que deux magiciens de l’Étain puissent commettre ce genre de méfaits. Néanmoins, force était de reconnaître qu’ils avaient fait preuve d’une maîtrise excellente des échelles de bibliothèques comme moyen de locomotion à haute vitesse.

Puisque le blond ne connaissait pas tous les détails du délit pour lequel il était puni, il avait tout intérêt à garder le silence pour ne pas tenir un discours contradictoire. Élever les suspicions à son égard pourrait être dangereux : si Otobis était trouvé, il se pourrait que les deux tricoteurs soient renvoyés de la Cité-Ecole, et il n’avait aucune envie de rester au domicile familial sur les Terres du Lac Bleu. De plus, Blu ne serait pas ravi d’apprendre que son frère lui ait caché l’existence d’un clone. Oui, maintenir sa bouche close était la meilleure stratégie… mais il en était incapable.

« Asra ! Je ne pensais pas te trouver ici, ha ha ! » Se rendant compte qu’il s’agissait d’un faux pas, l’apprenti mage bleu décida de corriger son bafouillage par plus de bafouillage. « C’était une blague, ha ha ! Vu qu’on a volé ce livre ensemble, on va en colle ensemble, ha ha ! Quelle drôle d’histoire, quand même. » Otoris s’assit avec plus de sérénité qu’il n’en avait en entrant dans cette pièce. Il était certain que cette démonstration ô combien subtile de leur délit commun était appropriée. Mélusine, intriguée par cette histoire et rassurée de voir celui à qui elle devait passer un message, se tourna vers Asra. « Oh, c’est pour ça que tu as été mise en colle ? »


« C’est une drôle de situation, je vous l’accorde. » Si les émotions pouvaient se matérialiser, Morgana aurait été étranglée par un poulpe gigantesque émanant de l’aura haineuse d’Amélia. Les mages bleus étaient parfois teigneux. « Mais je ne crois pas en ces histoires, et le contexte n’a donc rien à voir avec ma venue. » Elle n’était pas certaine de savoir comment convaincre la magicienne. De l’hypnose ou de hautes doses de narcotiques n’apparaissaient pas comme des solutions adéquates, mais les mots ne suffiraient peut-être pas. « Les sorciers ont des opinions aussi variées que les vôtres, vous savez ? Certes, beaucoup ne sont pas les plus… » Elle reposa sa tasse sur sa soucoupe, laissant le son de l’argenterie ponctuer son silence. « Beaucoup ne portent pas d’intérêt aux liens familiaux en dehors de calculs froids, je l’admets. Mais il serait malavisé de traiter chacun de nos intérêts individuels comme des complots. » Elle n’avait pas encore d’objectif précis vis-à-vis de cette branche-là de sa famille : seule sa curiosité la poussait à agir ainsi. « Certains sorciers aiment la boulangerie. Chaque petit pain cuit n’est pas un pavé de plus vers le pouvoir et la domination mondiale : ils apprécient simplement le processus. Quant à moi, j’ai un penchant pour les arbres généalogiques et, plus encore, pour les personnes qu’ils représentent. Je ne veux pas monopoliser votre petite-fille, mais simplement la rencontrer en tant que tante. »

826 mots.


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Mer 06 Oct 2021, 11:33


Elle voulait se cacher dans un trou. A ce moment là, se retrouver coincée en territoire sorcier lui apparaissait comme le moindre mal à côté de cette heure de colle. Asra avait tout essayé. Son regard, ses gestes, tout son corps avait supplié son meilleur ami de se taire, mais rien n’y avait fait. Leur secret était dévoilé, et sa honte mise à nue. « Haha… euh... » La disciple blanche ne s’en rendait peut-être pas compte, mais son rire ressemblait fortement à celui de son ami. Peut-être était-ce dû à tout ce temps passé ensemble ? Ou peut-être était-elle à présent aussi mal à l’aise que lui ? Ce n’était pas important, en soi. Non, pour le moment, il était vital que l’étudiante de l’étain trouve un moyen d’échapper à sa mort. Enfin, celle de son esprit, mais c’était la même chose à ses yeux. La main qu’elle avait levé afin de capter l’attention de leur surveillante était si crispée qu’on croirait son bras sur le point de se casser. « Je pourrais aller aux toilettes s’il-vous-plaît ? Je m’échapperai pas. » Sa voix s’était progressivement éteinte sur la fin de sa phrase. Probablement en même temps que son amour propre. L’adolescente avait senti les regards interrogateurs de ses camarades jusqu’à ce qu’elle eut passé la porte. « Qu’est-ce qu’elle a ? Elle avait pas l’air bien. » demanda le garçon assis juste derrière, penché en avant pour atteindre le dos de Mélusine.


Amelia ponctuait les propos de son interlocutrice par de faibles, mais réguliers, hochements de têtes. Elle écoutait pourtant de moins en moins. Plus elle y pensait, moins elle avait envie de laisser cette femme approcher sa petite-fille. Et, plus elle pensait refuser aussi poliment que possible sa requête, plus l’idée lui paraissait contradictoirement mauvaise. Cette Morgana lui semblait déterminée, ou en tout cas, suffisamment pour entreprendre le voyage jusqu’ici, même si sa magie avait bien dû faciliter son périple. La magicienne craignait que celle-ci n’impose sa présence à l’adolescente, même sans l’accord de sa famille. Si cela devait arriver, la vieille femme préférait encore avoir un droit de regard sur leur rencontre. Le reste de la famille voudrait sûrement s’y opposer, mais n’auraient probablement pas le luxe du choix si les choses se présentaient finalement sous cet angle. Aldous resterait sûrement catégoriquement contre, mais elle savait que Jeremiah et Gabriel la soutiendraient dans cette démarche audacieuse. Quant à Asra, elle serait sans aucun doute enjouée à l’idée de rencontrer un membre de sa famille éloignée. C’était précisément pour cette raison que sa grand-mère devait s’assurer de rester maîtresse des conditions de cet arrangement. « Je vois. Tel est votre souhait, alors. » Amelia réalisait que la sorcière n’avait pas complètement tort, mais elle n’allait clairement le lui dire, cela lui ferait trop plaisir. « Admettons que nous permettions cette rencontre. Comment imaginiez-vous la chose ? » Bien sûr, il y aurait un compromis, et Amelia avait bien l’intention de garder le contrôle majeur de ses termes, mais elle était curieuse.


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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Ven 28 Jan 2022, 17:50


C’est donc pour ça qu’ils avaient été convoqués en heure de colle ? Il était amusant d’imaginer Asra se laisser traîner dans une telle situation par Otoris. Ou, plus exactement, par le clone sorcier de ce dernier. Est-ce que la magicienne était dans la confidence ? Mélusine avait du mal à imaginer Asra, cette petite chose visiblement embarrassée rien qu’à l’idée d’avoir volé un livre, garder un secret aussi lourd. Quoique… tout bien réfléchi, si Otoris avait su se débrouiller pour ne rien révéler pendant tout ce temps, tout était possible. Ce garçon devait avoir un système nerveux différent, de sorte que sa langue soit directement connectée à son cerveau : il n’y avait aucune autre explication qui justifiait son absence de filtre.

L’esprit de Mélusine s’était absenté. Il cherchait une réponse à un problème qui dépassait de loin ses compétences en arithmétique. Malgré des résultats scolaires qui laissaient supposer que la réflexion n’était pas son fort, elle savait se débrouiller lorsqu’il s’agissait de trouver des issues. Il suffisait de suivre des routes logiques, et d’identifier les possibilités qui s’ouvraient à elle. Son instinct la fît contempler un itinéraire particulier, à la fois divertissant et efficace. Ce chemin commençait par le confrère du Charbon qui lui avait posé une question. Elle l’avait ignoré, ne sachant trop quoi répondre. Maintenant, elle avait une idée, et la surveillante serait à côté pour l’entendre.

« C’est que… elle est indisposée. C’est la première fois. La pauvre. » – « Comment ça ? » – « Des affaires de filles. » – « De quoi ? Ah, non, dis rien, je vois. » Face à la réaction de son camarade, Mélusine leva les yeux au ciel. Elle vit au passage que Madame Sidiun l’avait remarquée. « Madame Sidiun ? Je peux aller aux toilettes ? C’est par rapport à… » – « Oui, vas-y. » Yuan n’avait pas besoin d’entendre l’explication une seconde fois : elle savait à quel point les adolescents pouvaient être stupides, et préférait éviter que les affaires personnelles d’Asra soient exposées à voix haute devant toute la classe.



Il existe le plan physique, et le plan spirituel. Sur le premier, Otoris n’avait pas changé. Sur le second, sa mâchoire était disloquée et ses globes oculaires quittaient leurs orbites. Il n’avait pas les mots, chose qui arrivait avec à peu près autant de fréquence qu’une éclipse solaire. Pourquoi un tel désarroi ? En quittant la salle de classe, la lyrienne avait discrètement déposé un papier sur sa table. Quelques mots y étaient griffonnés : « Je connais ton secret. Il y a un problème. OtoBIS est blessé. Trouve une bonne excuse et rejoins-moi aux toilettes des garçons. » Il ne savait pas comment réagir. La démarche correcte à suivre serait d’attendre quelques minutes avant de demander à quitter la salle, en simulant un besoin pressant. Cependant — et c’est bien ce qui l’amenait à ce genre de situations en premier lieu — Otoris n’était pas du genre à suivre le bon sens.

« Madame Sidiun ? » La surveillante s’orienta dans sa direction. « Je peux aller aux toilettes ? » Cela attira l’attention du garçon qui s’était adressé à Mélusine il y a quelques minutes de cela. « Tu veux les rejoindre ? L’une d’elles est ton amoureuse ? » Il ne chuchotait pas ces questions avec la réelle intention d’obtenir une réponse : taquiner — ou harceler — les élèves de l’Étain était juste un hobby et sport national pour tout membre du Charbon qui se respecte. Otoris était trop stupéfait pour contester cette remarque. Peut-être que cela avait joué à son avantage puisque Yuan, déconcertée par l’air hagard du blondinet, lui accorda l’autorisation de quitter la salle temporairement.



Cette vieille marmotte d’Amélia semblait au moins imaginer la possibilité d’un accord, ce qui rassurait Morgana quant à ses perspectives de sortir vainqueure de cet entretien. Car oui, il s’agissait bien d’un conflit qui se jouait entre les deux mages, et aucune d’elles ne souhaiterait céder trop de terrain à l’adversaire. Sachant cela, la tante d’Asra ne se risquerait pas à formuler une demande trop lourde. Dans sa carrière d’éditrice, elle avait pu assister et effectuer bon nombre de négociations. Parfois, lorsque le poisson est trop têtu pour se déplacer vers l’hameçon, il faut se rapprocher. « Une visite d’une poignée d’heures tout au plus. Je comprends que vous souhaitiez encadrer une telle rencontre, donc je n’ai aucune objection à ce que vous ou quiconque soit ici pour chaperonner Asra. »

La sorcière n’avait pas vraiment le choix. « Vous pourrez voir que tout se déroulera sans accrocs. Ensuite, si ça vous convient, nous pourrions peut-être nous accorder sur une courte visite de temps à autre. Rien d’envahissant : une après-midi tous les trois cycles lunaires, par exemple. » Régulièrement, mais en petites quantités. Juste assez pour voir ce que devenait sa nièce : de toute façon, elle n’aimait pas trop les enfants. « Mais je m’avance peut-être. Est-ce que ces termes vous conviennent ? »

800 mots.


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Lun 31 Jan 2022, 00:36



Tout a commencé quand...




Elle était là, adossée à la porte qui séparait le couloir des toilettes des filles, à se masser le visage depuis plusieurs minutes. A la voir ainsi, l’on pourrait croire qu’elle cherchait à faire pénétrer une pommade dans sa peau. Un miroir, comme ceux qui se trouvaient à quelques pas d’elle, aurait alors pu lui être utile pour ne pas s’en mettre plein les yeux. Asra n’en avait pourtant pas besoin, puisqu’elle n’essayait pas de faire entrer quoi que ce soit dans ses pores, mais plutôt d’en faire sortir quelque chose. Le stress. La honte. Elle avait l’impression d’en suinter, et pourtant il y en avait toujours plus. Enfin décidée à se décoller de son rocher imaginaire, l’adolescente trouva un mur adjacent au pied duquel s’asseoir. Son visage désormais enfouis entre ses bras et ses genoux se relevait par à-coups au moindre son. Une porte qui claque, des bruits de pas. Ses traits ne retrouvaient leur tranquillité que dans le silence. Un silence que ses pensées ne respectaient pas, évidemment. La disciple blanche se torturait l’esprit en imaginant tous les scénarios possibles dans lesquels elle rentrait chez elle, pour cette fin de semaine, et dans aucun d’eux elle n’avait pu échapper aux remontrances de sa famille concernant son comportement. Elle n’en était pas à sa première fois, elle le savait, mais cette bêtise était différente. Elle avait franchi une ligne. Elle avait été collée. Jamais l’influence de son meilleur ami ne l’avait amenée aussi bas. Et le pire dans tout cela ? Non contente de ne pas lui en vouloir, elle avait en plus aimé cela. Elle ne s’était jamais autant amusée, en réalité, même si chaque bêtise lui avait apporté du plaisir. Pourtant, ce qui suivait en général, bien que simple conséquence de ce plaisir coupable, ne lui avait jamais plu. Mettre un terme à ce cycle infernal aurait pu être une solution. Une qu’Asra ne voulait mettre en œuvre pour rien au monde. Elle avait beau avoir conscience que vouloir faire des bêtises sans en subir les conséquences revenait à semer le vent sans en récolter la tempête, la magicienne continuait de courir après ce désir, espérant en ressortir avec le beurre, l’argent du beurre, et la crémière. Otoris était la crémière, et elle n’avait aucune intention d’y renoncer. Et avec le blondinet, venaient en général les ennuis. C’était immuable. Tout comme le serait son renvoi si quelqu’un surprenait l’adolescente en train de lambiner aux toilettes plus longtemps.

Légèrement moins fébrile qu’à son arrivée, Asra s’était redressée pour se diriger vers la sortie. Sa faible détermination, à peine rétablie, se figea pourtant au même moment que sa main sur la poignée, lorsque des pas retentirent de l’autre côté de la porte. Elle attendait. Encore. Encore. D’autres suivirent, puis deux voix s’élevèrent. L’échange était suffisamment vif pour qu’elle reconnaisse les propriétaires de ces voix, mais trop discret pour qu’elle comprenne le sujet de la conversation. Un léger coup d’œil par-delà l’encadrement de la porte entrouverte suffit à confirmer ses suppositions. Il s’agissait bien de Mélusine et Otoris, dans l’angle du couloir près des toilettes des garçons. Que faisaient-ils ici ? Madame Sidiun les avait-elle laissés sortir ? Alors qu’elle ne semblait pas même disposée à laisser l’étudiante du charbon aller aux toilettes, il y a quelques minutes de cela ? La disciple blanche déglutit. Que devait-elle faire ? Elle pouvait toujours essayer de passer en douce, mais c’était risqué. Et pourquoi se cachait-elle, d’ailleurs ? Elle avait eu la permission de sortir et devait à présent retourner en classe. C’était simple. Elle ne faisait rien de mal. D’un autre côté, Asra était curieuse de la raison de leur présence, et encore plus du sujet de leur discussion. Devait-elle aller les voir, en ce cas ? Quelque chose en elle n’aimait pas cette idée. Non, elle préférait opter pour son premier plan. L’étudiante de l’étain tira la porte le plus discrètement possible, ne prenant même pas la peine – ou le risque – de la refermer derrière elle en partant. Une fois de retour en classe, elle fut accueillie par une madame Sidiun qui semblait l’attendre de pied ferme. Elle et les autres apparemment. « Oh… Mélusine et Otoris ? » Si la surveillante le lui avait demandé, c’est qu’il devait y avoir une raison. Visiblement, celle-ci s’attendait à les voir revenir tous ensemble. Les deux autres s’étaient-ils servis de son petit malaise comme excuse pour échapper à cette heure de colle ? Elle n’en savait rien, honnêtement. Asra ne voulait pas tirer de conclusions hâtives. Elle savait qu’elle n’aurait qu’à leur poser la question plus tard, mais pour l’heure, il fallait les couvrir. L’adolescente s’était bien trop souvent mise dans l’embarras afin de protéger son ami, mais elle savait qu’il en ferait tout autant, à sa place. « Euh… Ils sont restés aux toilettes. Otoris ne se sentait pas très bien non plus, je crois. » Elle doutait d’avoir convaincu madame Sidiun avec cet affreux mensonge, mais le fait qu’elle ne se précipite pas directement après eux était plutôt bon signe. La magicienne était presque soulagée de pouvoir regagner sa place, qu’elle avait ironiquement tant cherché à fuir jusqu’ici. « Hé, ça va mieux alors ? » l’interpella le garçon de derrière. Question à laquelle Asra s’était contentée de répondre d’un timide hochement de tête. Elle n’avait pas envie d’en parler, pour être honnête. « Hé ! » réitéra-t-il en tapotant dans son dos. « Pourquoi elle a voulu te suivre Mélusine ? » La mage blanche haussa les épaules, peinant à dissimuler son agacement naissant. « Elle t’aime bien, non ? Boucles d’or doit être sacrément jaloux. » Le silence retomba un instant, permettant à Asra d’entrevoir la fin de cette conversation. Hélas, l’étudiant du charbon n’était pas d’accord. « La vraie question, c’est de qui ? Y a quelque chose entre vous, ou… A moins qu’il en pince pour Mélu ! Oh, ce serait trop drôle ! » Finalement, la seule fin qu’elle avait entrevue était celle de sa patience.


« Ces termes sont acceptables. » le ton de la magicienne frôlait la raillerie. Elle était presque surprise par la retenue de son invitée, et en même temps, elle savait que c’était le seul moyen pour qu’un compromis soit permis. Morgana devait le savoir aussi. « Evidemment, comme vous l’avez souligné, ces entrevues se feraient avec un chaperon, oui. » Amélia reprenait les mots de la harpie volontairement. « Si tout se passe bien, peut-être même que ces conditions pourraient évoluer. » Elle n’en croyait pas un mot. La magicienne savait qu’une promesse vide de sens pouvait avoir autant de poids qu’une vraie, si miroitée au bon moment. En l’occurrence, l’objectif donné ne semblait pas impossible à atteindre, et c’était cette impression qu’elle voulait imprimer dans la boîte crânienne de la sorcière. « Asra est scolarisée à Basphel, mais rentre en fin de chaque semaine, ou presque. » commença-t-elle à expliquer, tout en gardant à l’esprit que son interlocutrice devait déjà avoir connaissance des informations qu’elle lui servait. La magicienne s’intéressa faussement à l’horloge dans le dos de son invitée. Les cours devaient être terminés depuis un moment, et les étudiants étaient probablement en train de se précipiter dans la navette qui les ramenait chez eux, à l’heure qu’il était. « Il était prévu qu’elle reste chez l’un de ses oncles jusqu’à la reprise des cours, mais… Je pourrais demander à l’un d’eux de l’amener directement ici, plutôt. Ça fait un moment que je ne l’ai pas reçue de toute façon et puis, au moins, vous n’aurez pas fait le déplacement pour rien, non ? Qu’en pensez-vous ? » La manière que l’aînée avait de touiller son thé devait probablement communiquer son impatience, mais en même temps, même Morgana devait être nerveuse. En tout cas, c’était ce qu’Amélia cherchait dans son regard et ses gestes. Elle espérait la prendre de court avec sa proposition. C’était un test, en réalité. Précipiter les choses ainsi était une bonne manière de mesurer la détermination de la sorcière, mais aussi un moyen de s’assurer que celle-ci n’ait pas le temps de se préparer pour cette rencontre à venir. Ainsi, elle veillait avant tout à la sécurité de sa petite-fille.



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Lun 14 Mar 2022, 05:07



Ils avaient remarqué la présence de leur camarade, mais étaient trop agités pour mettre la moindre façade. Devraient-ils l’interpeller pour lui raconter un mensonge et trouver un alibi crédible ? Trop tard, la voilà déjà partie. Peu importait, à ce stade. Mélusine était remontée et Otoris, inquiet. Ou peut-être était-ce l’inverse, car la lyrienne avait peur pour la suite des événements, et que le magicien n’avait jamais autant eu envie de secouer quelqu’un violemment. Les accès de colère n’étaient pas dans sa nature, mais le cerveau qui se trouvait sous les cheveux du blondinet était apparemment capable de générer des émotions négatives.

« Mais comment est-ce que… »« Bon, écoute, l’essentiel c’est de trouver une solution, et vite. »« Je veux comprendre ! »« Je t’expliquerai tout en détail plus tard ! Si on ne fait pas de mise en scène ils sauront, pour Otobis. » Le garçon ouvrit son sac, pour en sortir une pelote de laine. « C’est pas le moment ! » Mélusine avait rarement été aussi expressive. « On n’a qu’à dire que tu me l’as prise, que je t’ai suivi, et qu’en te courant après je suis tombé dans les escaliers. Comme ça, tu peux appeler à l’aide et les emmener vers Otobis. » Elle acquiesça, essayant en parallèle d’évaluer les failles de ce scénario. La panique n’aidait pas à son bon jugement, mais ils n’avaient pas le temps de trouver un meilleur plan. « Il faut que personne ne te voie. »

« Je peux aller dans ta chambre. »« Pas tout de suite, il y aura trop d’élèves dans le couloir. » Les étudiants du Charbon se retrouvaient souvent en petits groupes, le soir. « Reste dans les jardins jusqu’à ce que la nuit tombe, et ensuite vas-y discrètement. » Elle lui tendit la clé de sa chambre, en échange de la pelote de laine qui — elle l’espérait — rendrait leur mise en scène convaincante. « J’essaierai. » Otoris avait tendance à se démarquer, et n’avait certainement pas le don de s’évanouir dans la foule comme Otobis. Cette fois-ci, c’est lui qui devrait émuler son clone et non l’inverse. « On y va, alors. » Mélusine tournait les talons, courant en direction de l’escalier où le sorcier s’était blessé. « Courage. » Ce mot, lancé entre deux foulées, s’adressait autant à Otoris qu’à elle-même. Si elle ne sortait pas de cette situation déscolarisée, elle en aurait au moins tiré une leçon : plus jamais elle ne jouerait les héroïnes.



Pour se divertir et éviter d’être trahie par son langage corporel, Morgana contemplait la possibilité d’écorcher son interlocutrice, puis d'en faire un sac à main. C’était une astuce efficace, prodiguée par sa mère il y a bien longtemps. Dissipant ses pensées morbides avec un sourire cordial, la sorcière plongea son regard dans celui d’Amélia. « Vous êtes bien aimable. Je serais ravie de la rencontrer aujourd’hui, si c’est possible. » De toute évidence, cette femme avait cultivé des compétences en négociation, et était en mesure de déstabiliser l’ennemi. L’éditrice elle-même avait participé à ce genre d’entretiens par le passé, et était suffisamment rompue à l’exercice pour ne pas chanceler face à ce genre d’imprévus. Toutefois, l’audace de la magicienne ne lui plaisait pas. C’est toujours plus simple, lorsque les gens se laissent marcher dessus à la moindre parole autoritaire. Certaines personnes trouvent amusant le fait de rencontrer de la résistance : Morgana n’était pas de celles-là. Elle aimait les affaires réglées rapidement et simplement. La sorcière détourna son attention d'Amelia, pour se concentrer sur sa tasse. Une pensée lui avait traversé l’esprit. Une peau aussi vieille que celle de cette Taiji ne ferait pas un bon sac à main.

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Dim 20 Mar 2022, 11:48



Tout a commencé quand...





La cloche retentit, annonçant la fin de la journée. Les couloirs commençaient à se remplir, mêlant membres des différentes associations de la cité-école, et bientôt, les élèves qui étaient en retenue. La silhouette de la disciple blanche se confondait dans la petite dizaine d’étudiants qui fuyaient cette salle de torture qui les avait vu écouler leur peine. De la masse qu’elle cherchait à éviter, une main avait retenu son bras. Pendant une seconde, Asra avait craint que cette main ne soit celle de Madame Sidiun, et qu’elle ne la traîne à nouveau en colle. Il n’en était rien, et pourtant, l’adolescente ne se réjouit pas plus de découvrir le visage de Daïa plutôt que celui de leur tortionnaire. « Ah te voilà. Je t’attendais. » déclara l’Ygdraë, ne réalisant pas de suite le malaise qui planait autour de son amie. « Ah ? Qu’est-ce qu’il y a ? » balbutia nerveusement la magicienne, sous son regard insistant. « Tout va bien ? Ça… s’est mal passé ? » - « Hein, ah… non, non. Ça s’est bien passé. Je crois. » L’Ygdraë plissa les yeux, suspicieuse. « Tu es sûre ? Tu es bizarre. » - « Oui, oui. Certaine. » confirma vivement la disciple blanche. « Je dois retourner dans ma chambre, faire mes affaires. On se voit la semaine prochaine ? » - « Non. » La réponse de son amie l’avait coupée dans sa fuite, ou peut-être était-ce encore cette main. « T’es bizarre. Dis-moi ce qu’il se passe. » Elle avait l’air en colère, et pourtant, même cette sensation passa comme un mirage lorsqu’elle s’était approchée de la magicienne. « Si c’est pour l’heure de colle… tu sais, c’est pas grave. Ça arrive de se faire coller. Ça ne va pas ruiner ta scolarité, ne t’en fais pas. » Elle attrapa son autre main. « Ce n’est que ta première fois. Il ne faut juste pas que ça arrive trop souvent. » reprit-elle finalement d’un ton plus nonchalant, arrachant un sourire à la disciple blanche. « J’espère que tu as raison. » souffla-t-elle. « Et puis, si c’est ta famille qui te fait peur… ben… » Elle s’interrogea un instant. « C’est ta première fois. C’est… c’est rien. Y en a qui se font coller presque tous les jours. Surtout chez le Charbon. » poursuit-elle, perdant de sa superbe. « Chez le Charbon, oui. » Ils allaient la tuer.

Jeremiah attisait pensivement le feu de la cheminée. Il ne pensait pas un jour avoir l’opportunité d’assister – et encore moins participer – à la mise en place d’un traité de paix aussi épineux que celui-ci. Bien sûr, cela n’en était pas vraiment un, et les discussions houleuses qui avaient rythmé leur après-midi n’engageait pas le destin de toute une race heureusement. Seulement celui de leur famille. Il avait bien cru voir la guerre se déclarer lorsque son jeune frère avait rejoint la table. Sa colère ne s’était pas apaisée, même après tout ce temps. Il comprenait. Il n’avait en fait jamais attendu de lui qu’elle lui passe. Ils en étaient tous au même point, au fond. Leur deuil se manifestait simplement différemment. La tension était partiellement retombée depuis que Gabriel était parti, mais le magicien craignait le retour de flamme. Cela faisait bientôt deux heures. Il allait bientôt rentrer, et avec lui, leur nièce adorée. Comment allait-elle réagir ? La poignée de la porte s’abaissant depuis le hall d’entrée avait la réponse. Quoi qu’il arrive, ils seraient là pour elle.

« Ma chérie. » Amelia lui ouvrit les bras. « Vous êtes tous là. » La rareté de la chose avait de quoi inquiéter l’adolescente, il fallait le dire. Elle se voyait déjà impuissante, à son propre procès. Comment allait-elle leur expliquer cette heure de colle ? Ils ne comprendraient jamais. Ils allaient la priver de sortie, encore une fois. Peut-être même qu’ils lui interdiraient de voir Otoris. Non, il fallait qu’ils comprennent. Elle ne pouvait pas être séparée de son meilleur ami. L’était-il encore ? Il lui cachait des choses, elle le sentait. Cette entrevue aux toilettes avec Mélusine était suspecte. Une part d’elle regrettait presque de ne pas être restée pour écouter leur conversation. Non, ce n’était pas bien. Elle ne devait pas penser ainsi. Elle lui demanderait quand elle le reverrait – si elle le reverrait –. C’était la bonne chose à faire. Il lui devait des explications. Et il n’était pas le seul, s’était-elle fait la réflexion, en posant les yeux sur la vieille femme qui se tenait en retrait, à l’entrée du salon. Ils ne prévoyaient tout de même pas de l’humilier avec un public, si ? Attentive à la surprise que communiquait le visage de l’adolescente, Amelia s’était alignée entre son invitée et sa nièce, maintenant une main sur son épaule. « Il y a quelqu’un qui a demandé à te rencontrer. » expliqua la magicienne, avant d’indiquer d’un regard à la vieille bique qu’elle lui cédait la parole.



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Jeu 14 Juil 2022, 23:22



C’était… catastrophissime. Otoris gagnait une admiration nouvelle pour son clone, qui avait passé des jours dans ces jardins sans mourir d’ennui. Lui n’était là que depuis quelques heures, et il avait déjà l’impression qu’un lynx allait sortir de sa bouche tant il avait envie de crier. Cette situation était infernale de bout en bout, et Mélusine en était la seule responsable. Il lui en toucherait un mot, mais pour l’heure, c’était impossible. Il fallait suivre ses instructions, respecter la mise en scène et se cacher dans la chambre de la lyrienne.

Quand ses pensées n’étaient pas monopolisées par l’état d’Otobis, le magicien imaginait la réaction d’Asra et des autres élèves à son absence durant l’heure de colle. La surveillante allait devoir faire un rapport contre lui, ce qui mettrait en danger toute sa scolarité. Fort heureusement, si leur plan se déroulait correctement, la jambe cassée du clone servirait d’alibi. Néanmoins, l’administration de Basphel n’était pas sa seule crainte. Que diraient ses amis ? Ses parents ? Asra ? Elle était la dernière à les avoir vus. Elle serait peut-être interrogée par les surveillants. Non, vraiment, ils étaient tous dans un bordel catastrophissime.



Ces Taiji étaient vraiment des teignes. Ils sautaient sur chaque opportunité de limiter la marge de manœuvre de la sorcière. Morgana s’adossait contre le mur, s’assurant de ne pas montrer son agacement. A ce stade, ils n’étaient pas loin de demander à ce qu’elle mette le feu à Cael et cuise des petits pains dans les flammes, juste pour obtenir l’autorisation de voir la gamine. Certes, son frère avait tué la mère d’Asra, mais cela ne justifiait pas à ses yeux un tel excès de prudence. Les assassinats au sein d’une même famille sont un sport national pour les sorciers, et ils le vivent manifestement bien. Cependant, puisque cette écolière était peut-être digne d’intérêt, Morgana prenait son mal en patience.

Gabriel, le buffle à forme humaine qui avait fait traîner ces négociations plus que de raison, était parti. L’éditrice espérait qu’il aille se perdre dans la demeure après avoir ramené Asra. Ce qui importait, c’est qu’il ne soit pas dans ses pattes lorsque l’enfant viendrait. Malheureusement, cela risquait de ne pas se produire. Il faudrait aussi garder un œil sur Jeremiah. Cordial, ce brave homme semblait bien plus raisonnable que son frère, ce qui le rendait plus dangereux. Les deux avaient été taillés dans la même étoffe : ils devaient partager des valeurs similaires, à la différence que Gabriel affichait plus ouvertement sa haine des sorciers. C’est, en tout cas, l’interprétation que Morgana préférait adopter.

De toute façon, les deux frères ne représentaient pas autant une menace qu’Amélia. C’était une magicienne, mais son mari et elle n’en restaient pas moins des Taiji, et ils devaient certainement savoir comment poignarder quelqu’un sans qu’il ne puisse détecter la provenance du coup. Elle sera là, à chaperonner Morgana lorsque cette dernière cherchera à s’entretenir avec sa nièce. Alors, prise entre trois feux, l’éditrice cherchait à faire preuve de délicatesse. Initier un premier contact dans un contexte aussi hostile était dans ses habitudes, mais elle n’appréciait tout de même pas la manière dont cet entretien devait se dérouler. Comment pourrait-elle jauger la valeur de l’élue d’Hel’Dra avec six paires d’yeux pointées sur ses moindres faits et gestes ? Morgana n’eut pas le temps de trouver une réponse à cette question, interrompue par l’arrivée de l’enfant — et de son frère agressif —. C’était désormais à son tour de jouer.

« Bonsoir. » Elle décolla son dos de la tapisserie, s’approchant lentement d’Asra. « Tu ne me connais pas, nous ne nous sommes jamais rencontrées, mais je suis ta tante. » Elle s’abaissa au niveau de l’étudiante, sans la quitter du regard. Sa réaction permettrait d’estimer son tempérament. « La sœur de ton père. » Elle prenait plaisir à imaginer le visage d’Amélia déformé par la colère, à l’instant même. « Je voyage beaucoup. J’édite et écris des articles de presse. Je suis venue d’un endroit lointain, juste pour te rencontrer. » Morgana redressa son dos et, sans effacer le léger sourire qu’elle arborait depuis l’arrivée de l’enfant, se tourna vers la doyenne. « Madame Taiji, je vous le dis encore une fois, mais c’est si gentil de votre part de m’avoir ouvert grand la porte. » C’était peut-être un peu trop provocateur, mais elle ne pouvait s’en empêcher.

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Ven 22 Juil 2022, 12:45



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Le regard baladeur de l’adolescente s’était figé sur leur invitée lorsqu’elle avait pris la parole. Sa surprise se lisait sans effort sur son visage. Cette vieille femme s’était présentée comme la sœur de son père. Un peu sonnée par cette déclaration, la disciple blanche s’était tournée vers sa grand-mère, puis ses oncles. L’envie de se pincer la démangeait. Cette légère tension qu’elle ressentait, passant entre les mailles de la formalité de la situation, lui criait de rester en éveil. Car non, elle ne rêvait pas. Cette femme dont elle ne connaissait l’existence jusqu’à aujourd’hui était bien là. Et toute sa famille, bien que silencieuse à ce moment, lui autorisait l’espoir, certains d’une voix plus haute que d’autres. Un flot de questions coulait dans sa nuque, s’étouffant au bord de ses lèvres. Une en particulier lui restait, comme une sensation de brûlure. Une qu’elle avait posé de nombreuses fois à différentes personnes, sans jamais trouver de réponse. Le silence qui entourait son père avait fini par la décourager. Asra savait qu’ils ne lui diraient jamais. Peu importe le nombre de fois qu’elle leur avait demandé, les bonnes notes qu’elle leur avait rapportées, ils refusaient de lui répondre, usant de stratagèmes toujours plus habiles pour la détourner, maintenant sa flamme à un niveau avec lequel ils pouvaient concilier. Eteinte, ce serait dramatique. Elle abandonnerait complètement. Ils ne l’avaient jamais laissée tomber si bas. Pas plus qu’ils ne l’avaient tirée vers le haut, d’ailleurs. Non, ils pourraient la perdre. Et jamais ils ne prendraient ce risque. Ils avaient déjà bien trop perdu. Morgana était un facteur chaotique dans leurs calculs. Un qu’ils ne pouvaient contrôler. Son arrivée avait renversé la table. En jardinière à la main lourde, la sorcière avait déjà commencé à semer dans l’esprit de la jeune magicienne. Seulement là, personne ne savait ce qui avait été planté. Pas même la Jardinière.

« Mais je vous en prie, c’est bien normal. » Le sourire de la magicienne s’était crispé. « Retournons au salon, voulez-vous ? Nous serons plus confortables pour discuter. » Sa main quitta le dos de sa petite-fille pour y déloger sa sacoche et la déposer près de l’entrée. « Tu la monteras tout à l’heure. » souffla la grand-mère, avant de les entraîner en direction du divan et différents fauteuils disposés dans la pièce. « Morgana, vous reprendrez un peu de thé ? » Heureusement pour cette vieille cane de sorcière, l’expression « regard assassin » n’était rien d’autre que cela : une expression. « Et toi ma puce ? » Le regard de l’étudiante allait et venait timidement entre différentes parties du salon et leur invitée. « Je veux bien, merci. » répondit-elle tout bas, craignant d’attirer l’attention de la sorcière assise juste en face d’elle. « Je reviens tout de suite. » déclara Amelia, appuyant du regard sur leur invitée indésirable. Si Jeremiah était venu se placer sur l’accoudoir du fauteuil où sa nièce était assise, Gabriel, lui, avait choisi de s’installer sur l’un des fauteuils qui bordait la petite table au centre, empêchant toute proximité entre cette gangrène sur pattes et leur protégée. A peine quelques instants plus tard, Amelia était de retour avec un plateau chargé qu’elle déposa au centre. Il était rare de la voir s’occuper du service. Le caractère particulier de la situation l’exigeait néanmoins. Elle voulait mêler ses domestiques le moins possible aux péripéties familiales. Elle n’ignorait rien du danger et des dégâts que pouvaient engendrer les rumeurs qu’ils créeraient à partir de ce qu’ils avaient déjà vu. Une fois chaque tasse remplie et servie, l’aînée s’était installée au fond du fauteuil en face de Gabriel, achevant la ligne de défense spirituelle qu’ils avaient mis en place. Les jambes croisées, la magicienne porte sa tasse à ses lèvres tout en observant l’échange inexistant entre cette horreur vêtue de noir et sa petite-fille. D’ordinaire, elle aurait déjà poussé Asra à la discussion, ne serait-ce que par politesse envers leur invitée. Mais Asra n’était pas étrangère au savoir-vivre. Sa famille s’était assurée de l’introduire aux échanges sociaux au travers de cours particuliers de bienséance. Non, il était rare de voir la disciple blanche si silencieuse. Encore une fois, c’était cette situation extraordinaire qui les bouleversait. Et Amelia ne comptait pas œuvrer contre ses effets. Ils l’arrangeaient bien trop. Si sa petite-fille pouvait rester ainsi jusqu’au bout de leur soirée, et faire comprendre à cette pimbèche  le temps qu’elle venait de perdre au point de lui faire regretter sa venue… Eh bien voilà une conclusion qui lui plaisait déjà plus que toutes celles qu’elle avait pu entrevoir jusqu’ici.




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Lun 08 Aoû 2022, 17:37


Pour occuper le silence, Morgana avait volontiers accepté le thé qu’on lui avait offert. Cette Amélia était une femme riche en galanterie, et pauvre en discussion. Ou alors — et il s’agissait de l’hypothèse la plus probable — elle faisait exprès de ne pas animer la conversation pour décourager la sorcière. Une stratégie défendable, mais qui représentait tout de même un mauvais calcul de sa part : Morgana n’en était que plus motivée à faire bonne impression. Elle n’était plus simplement ici pour garder un œil sur la gamine. Elle se donnait désormais comme mission de faire fermer son clapet à madame Taiji, et de coudre ses lèvres pour que plus jamais cette hypocrite de bas étage ne puisse feindre un sourire.

Puisque ce n’était certainement pas la petite fille et ses trois gargouilles qui allaient lancer un sujet de conversation, Morgana allait devoir ressortir quelques vieux légumes de ses placards. « Eh bien, quelqu’un doit bien briser la glace et, dans ce cas, je me porte volontaire. Je veux dire… j’ai l’habitude d’être une hôtesse, ça fait partie du travail de mon mari. Et il est toujours difficile, lorsqu’un groupe de nouveaux amis se réunit pour la première fois, de faire connaissance. Je suis donc parfaitement préparée à ouvrir le bal, comme on dit. » La sorcière souriait autant qu’elle montrait les crocs. Elle savait qu’être trop provocatrice pourrait entraver son plan, et préférait alors jouer aux plus stupides. Il valait mieux avoir l’air ridicule que dangereuse.

« En fait, je n’ai absolument aucune idée de ce que vous faites ici. Ou de ce que je fais ici, ou de ce que nous faisons en cet endroit, mais soyez certains que je suis dé-ter-mi-née à m’amuser. Et je suis très intriguée par… oh mon dieu ce thé est délicieux, n’est-ce pas ? Où l’avez-vous trouvé ? » Elle n’avait jamais vraiment aimé le thé. « Donc oui, je disais : je suis très intriguée par Basphel en tant qu’école. Dis-moi, Asra, est-ce que les enseignements que tu y reçois t’intéressent ? » Son regard s’était fixé sur la petite, ignorant copieusement la milice qui l’entourait. C’était elle, la cible principale. De toute façon, ce n’est pas le molosse appelé Gabriel qui allait être réceptif à cet échange de banalités : il était là, la bave aux lèvres, prêt à grogner sur la sorcière à la moindre opportunité. Il fallait croire que cette branche des Taiji comprenait également des evershas au totem du Chien.

Bien évidemment, des questions autrement plus importantes venaient à l’esprit de Morgana concernant sa nièce. Que pensait-elle du fait que son père ait tué sa mère ? Était-elle au moins au courant, ou est-ce que l’affaire avait été couverte ? Lorsque la sorcière avait demandé à Siruu de chercher les antécédents d’Allen Shantsor, l’objectif initial était de savoir s’il avait pu faire échapper des informations confidentielles concernant sa famille. Elle n’avait pas anticipé l’existence d’Asra Taiji, mais cette découverte l’avait contrainte à changer la trajectoire. Il était désormais important de savoir dans quelle mesure sa nièce serait liée aux Shantsor. Allen ne se montrait pas collaboratif, elle devait effectuer cette enquête seule. Elle en profiterait pour jeter un œil à ces histoires d’élus d’Hel’Dra. Il s’agissait de toute évidence d’une stupide rumeur, mais ses origines étaient mystérieuses. Qui avait été en mesure d’obtenir les noms d’autant de personnes insignifiantes, et qui avait décidé de propager cette légende aux quatre coins des Terres du Yin et du Yang ? Il y avait un dénominateur commun et, si tout ceci était en effet l’œuvre de mortels, il devrait être facile de retrouver leur trace.

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Mar 09 Aoû 2022, 12:48



Tout a commencé quand...





Quelle nuisance. Amélia s’affaissait dans son fauteuil à mesure que le flot de paroles de la sorcière s’allongeait. Ses deux fils se contentaient de la regarder, hébétés. Aucun d’eux ne s’attendait à un tel revirement, semblait-il. « Je suis contente qu’il vous plaise. » commença faussement la magicienne. « Celui-ci nous vient d’Utopia si je me rappelle bien. » Bien sûr qu’elle se rappelait, mais tout cachet, même aussi misérable, était bon à prendre face à cette mégère. « Je vous en offrirai un paquet avant que vous ne partiez si vous le voulez. » Amélia se réservait néanmoins le droit d’y ajouter un ou deux ingrédients secrets. Elle contemplait même l’idée d’aller le lui chercher dès à présent en cuisine, si cela pouvait précipiter son départ et lui épargner son monologue qui reprenait. Son regard passa brièvement sur ses fils. L’un fixait le sol et ne s’en décollait que de temps à autres pour fusiller leur invitée du regard, l’autre redécouvrait la décoration du salon. Et Asra ? « Oui, je… J’aime beaucoup. » répondit la disciple blanche, gigotant nerveusement dans son fauteuil. « On nous enseigne beaucoup de matières. Lecture, écriture, natation… J’aime beaucoup la natation et le sport en général. Il y aussi la langue commune et étrangère que l’on peut choisir. J’ai choisi l’Hyriël moi ! C’est la langue des Ygdraë. » Ses pensées allèrent à son amie Astriid un court instant, avant qu’elle ne soit rappelée au salon et à leur invitée très spéciale. « Euh… Ah, il y a l’histoire aussi, les mathématiques, la géographie, mais qui manque de pratique à mon goût. L’école nous fait voyager parfois, mais j’aimerais tellement voyager plus ! Enfin, c’est pas grave. Je me rattraperai quand je serais plus grande. Ah ! Il y a la pratique de la magie que j’aime beaucoup aussi ! On s’y amuse bien ! Parfois les sorts échouent et ça peut être rigolo. Parfois… parfois moins. » Elle rit nerveusement, ses prunelles reflétant le souvenir d’une expérience ratée qu’elle préférait oublier. « Il y a les Religions. L’histoire des dieux c’est ce que je préfère dans cette matière. C’est super intéressant ! Quoi d’autre, hmmm… Ah il y a la géopolitique qui s’est ajouté au cursus de deuxième année ! Comment j’ai pu l’oublier celle-ci ! C’est trop bien ! On nous parle des souverains, de relations diplomatiques, du fonctionnement de la politique de chaque race. J’adore ! » Elle reprit sa respiration, prenant à peine conscience du flot qui venait de s’écouler de ses lèvres. « Basphel est super. Je ne me verrai pas étudier autre part. » Le sourire de la magicienne était radieux. Parler ainsi de la cité-école lui avait fait oublier pour un temps ses soucis, et Otoris.

Sa joie s’éclipsa néanmoins en partie alors qu’elle reportait son attention sur Morgana : « J’imagine que c’est très différent de chez vous. Je n’ai croisé que quelques sorciers à Basphel. Beaucoup doivent étudier ailleurs, je suppose ? » L’étudiante de l’étain jouait nerveusement de ses doigts. Elle avait eu l’impression de marcher sur des œufs en abordant le sujet. L’adolescente avait même réussi à recapturer l’attention de ses oncles.  La tension qu’on lui communiquait ne laissait pas de place au doute. Asra savait le mal que causerait sa question, et cela ne l’avait pas empêchée de demander : « Vous êtes bien une sorcière, n’est-ce pas ? » Elle se sentirait très bête si, depuis le début, elle faisait fausse route. Peut-être en riraient-ils tous, à la fin.




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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Mer 17 Aoû 2022, 18:42


Morgana n’était pas une femme patiente. Elle savait obtenir ce qu’elle voulait directement, et n’était pas du genre à préférer le trajet à la destination. Certains pourraient penser l’inverse : après tout, les tâches qui lui étaient données la poussaient bien souvent à compter les clous de la porte jusqu’à ce qu’elle puisse prendre action. Pourtant, il ne fallait pas se laisser méprendre par son calme apparent : ces obligations mettaient ses nerfs à l’épreuve. Cela transparaissait dans son comportement : elle se téléportait régulièrement, préférait jouer la carte de la franchise dès que possible, et haïssait plus que tout les activités consistant à patienter. Parmi elles, la pêche. Il fallait être stupide, pour prendre du plaisir à attendre des heures qu’un poisson vienne à soi. Heureusement, aujourd’hui, Asra n’avait pas mis longtemps à mordre l’appât.

La magicienne déblatérait sur les différentes matières qui étaient enseignées aux élèves de Basphel. Elles étaient peu ou prou semblables à ce qu’une école de Nementa Corum offrirait. « Géopolitique ? Intéressant… » Morgana se doutait que leurs établissements scolaires avaient tout intérêt à vendre une interprétation controversée de l’histoire. Après tout, elle était éditrice, et tordre la réalité faisait partie de son métier. Basphel devait également avoir ses propres biais et inclinaisons — notamment en faveur des déchus, mais lorsqu’une seule école rassemble des élèves d’une majorité des races, un point de vue neutre s’impose.

Morgana ne put s’empêcher de ricaner lorsque l’enfant lui demanda si elle était sorcière. Ses oncles s’étaient soudainement raidis, à la manière de chats mouillés. Asra était on ne peut plus sincère, et semblait à peine gênée par sa question. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » Ses fourrures ? Sa tenue noire ? Son attitude ? « Je rigole. Oui, je suis sorcière. Tu es perspicace. » Cette remarque n’était même pas sarcastique : beaucoup d’enfants magiciens de son âge auraient pu partir du principe qu’elle provenait d’une autre race. « Il est vrai que nous ne sommes pas nombreux à envoyer nos enfants à Basphel. Généralement, on préfère des établissements plus traditionnels. Il y en a beaucoup, à Nementa Corum, mais ils ne sont pas aussi reconnus que Basphel. » Car ils n’avaient pas besoin de l’être. Cependant, elle préférait paraître modeste. Le patriotisme ne lui ferait pas gagner la confiance de quiconque.

Elle se resservit du thé, profitant d’un moment de silence. « J’ai moi-même étudié dans un conservatoire, dans une ville maintenant complètement absorbée par Amestris. » Elle révélait son âge. Peu d’individus vivent assez longtemps pour voir des cités naître et s’effondrer. Elle avait même connu la chute du Continent du Matin Calme, un territoire véritablement cosmopolite. Basphel était très certainement le dernier endroit qui pouvait prétendre à ce titre. Cependant, la Cité-École n’était pas une artère du commerce comme l’avait été le continent noyé. Les nations étaient désormais plus indépendantes.

Morgana savait qu’il valait mieux faire parler la petite. Cela ne ferait qu’enrager davantage Amélia, et elle le méritait. Alors, elle lança une question qui l’intéressait réellement. « Dis-moi, Asra, que comptes-tu faire après avoir été diplômée de Basphel ? Aller aux Palais de Coelya, ou aux… c’est les Tours de Zéphyr, c’est bien ça ? » Elle prit une gorgée de thé. C’était toujours aussi dégueulasse. « De toute façon tu as largement le temps de faire ta décision. Et, si tu aimes autant apprendre que ça, tu devrais avoir l’embarras du choix. »

555 mots.


[Q] - Tout a commencé quand... | Mortorisine Ukjx
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Lun 17 Avr 2023, 17:37



Tout a commencé quand...





Sa petite tête blonde glissait de visages en visages. Ses oncles, sa grand-mère et enfin, celle qu’on lui avait affirmé être sa tante. Asra descellait un malaise sur les uns, une once de satisfaction sur l’autre. Elle le savait, au fond de d’elle. L’attitude de ses oncles trahissait un mal autre que le faible désagrément de recevoir une hôte telle que Morgana. Il ne pouvait que s’agir de ses parents, elle en était certaine. Son instinct lui criait de les pousser, de creuser, ne leur déplaise. L’adolescente craignait néanmoins ce que son enquête pourrait engendrer. Dans le meilleur des cas, ils refuseraient de lui répondre. Dans le pire, ils pourraient se sentir acculés, et ne plus vouloir lui parler pour au moins un mois, ou plus ! Plus la magicienne y pensait, moins elle se voyait sortir vainqueur d’un tel affrontement. Elle n’en était, après tout, pas à son premier essai, mais les échecs, eux, se succédaient. Pourtant, aujourd’hui, Asra se sentait étrangement chanceuse. Le début de la journée ne laissait pourtant en rien présager un tel revirement. Non… Elle n’allait pas laisser Otoris et ses secrets lui ruiner cette soirée. Lui aussi lui avait peut-être caché beaucoup de choses. Peut-être même depuis le début ! Soit. Un secret à la fois, Asra. Peut-être arriverait-elle déjà à trouver des réponses ce soir. Puis, si ce n’était pas ce soir, ce serait un autre. Morgana n’allait pas disparaître à peine arrivée. Du moins, elle l’espérait.

Les réponses de leur invitée la laissaient d’ailleurs quelques peu perplexe. La franchise manifeste de Morgana encourageait vivement l’élève de l’Etain à s’enfoncer un peu plus dans leur conversation, avec un espoir un peu coupable de la dévier afin d’obtenir les réponses qu’elle attendait un peu plus rapidement. Asra prenait conscience de ce que son impatience pourrait lui coûter, si elle ne se montrait pas plus prudente. Elle ne voulait surtout pas blesser sa famille, même si elle savait qu’elle ne pourrait atteindre ses objectifs sans les contrarier. Elle n’était pas prête à sacrifier plus que cela, et quelque part, cela la rassurait, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. L’adolescente buvait les paroles de la sorcière, son cœur balançant entre deux stratégies pour arriver à ses fins. Elle pouvait jouer la même carte que son interlocutrice, communiquer le fond de sa pensée sans tourner autour du pot. Asra craignait tout de même la réaction de sa famille, chaperonnant l’échange. Elle peinait à s’imaginer expliquer à sa tante nouvellement trouvée, qu’elle avait, par exemple, deviné son appartenance raciale purement et simplement par le malaise évident qu’elle provoquait autour d’elle. Non, ce n’était pas la bonne méthode. Ses oncles et sa grand-mère pourraient se froisser, et décider de mettre fin à cette rencontre providentielle. Il en était hors de question. Il fallait qu’elle fasse preuve de subtilité, si elle voulait que son plan – plus ou moins improvisé – fonctionne. L’adolescente préféra se taire et laisser leur invitée monopoliser la parole. La sorcière ne lui apparaissait pas comme suffisamment maladroite pour involontairement trahir un secret dans une simple conversation, mais ce n’était pas très grave. Elle attendrait son heure. Jouant son rôle.

« Je… ne sais pas trop. Je pensais peut-être aller aux Palais de Coelya, oui. » La disciple blanche y avait pensé, évidemment. Elle n’était pas de ceux qui improvisaient leur avenir. Non, le sien était déjà tout tracé, dans son esprit. La jeune magicienne qu’elle était convoitait déjà un poste d’importance au sein de son peuple. Le représenter auprès d’autres races. Tel était son souhait. L’idée de se former à la diplomatie lui trottait déjà depuis un certain temps en tête. Basphel était une étape importante, pour ne pas dire cruciale, à son parcours. Toutes ces années passées dans un environnement aussi cosmopolite que la cité-école seraient un atout, pour sûr. Quant à sa future scolarité aux sein des Palais de Coelya, elle lui permettrait de réaffirmer son lien auprès de son peuple. Et puis, les Tours de Zéphyr ne l’inspiraient vraiment pas. « J’aimerais beaucoup y suivre un cursus me permettant de développer mes compétences de diplomates. Basphel m’y aide déjà beaucoup, mais c’est loin d’être suffisant pour prétendre à un poste. » expliqua l’adolescente, les joues cramoisies d’un embarras naissant. « J’ai beaucoup d’amis d’autres peuples, et… les Ygdraës m’attirent beaucoup. » Elle ne parlait évidemment pas de manière romantique. Du moins, pas cette fois-ci. La blonde essayait tant bien que mal d’empêcher ses pensées de fuguer vers son mariage, à l’un deux. « Et vous ? Vous ne m’avez pas dit dans quoi vous travaillez. Vous avez dit avoir fait vos études dans un conservatoire ? J’aimerais bien en apprendre plus sur le système scolaire chez les Sorciers. Vous avez-vous-même des enfants qui y sont ? » Cette diversion était bienvenue, bien qu’elle en ait fait tiquer certains, non loin d’elle. Comptaient-ils faire la moue toute la soirée ? Elle ne savait plus qui était l’enfant, dans cette histoire. La présence de Morgana devait vraiment les contrarier. Asra n’avait jamais vu ses oncles se comporter de la sorte. Encore moins avec des invités. Et sa grand-mère ? Elle n’osait même plus croiser son regard.
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[Q] - Tout a commencé quand... | Mortorisine

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