Je courais à toute allure, le souffle court. Mon étui tapait contre mon dos à chaque pas. Je tentais de le coller contre moi, les bras retroussés vers l'arrière, pour amortir les chocs et protéger mon instrument. Je me maudissais à mesure que mon corps s'épuisait. *Tu es idiote, Lysa. Une sacré idiote.* Je secouai la tête et virai à droite. Je bousculai des enfants qui jouaient sur les pavés, mon pied s'écrasant sur une tour miniature qui avait été construite par des petites colonnes de cailloux. Je ne pris pas la peine de m'excuser : un mot et je m'écroulais au sol. Les gamins braillèrent derrière moi, mais je ne me retournai pas. Ma vie entière dépendait de ma vitesse.

Une fois la rue passée, je m'arrêtai devant le bâtiment de mon ami Elkhyn. Il avait répondu à mon appel à l'aide, inscrit dans notre cahier commun, dans la minute. Je tambourinai à la porte. « Ouvre ! » Aucun bruit. Je tambourinai plus fort, usant de mes deux mains. J'inspirai un grand coup. « Ouuuuuvreeeeeeee ! » Criai-je dans un souffle. Soudain, la porte bougea. Je donnai un coup de poing au niveau du buste de l'Alfar. Je m'arrêtai aussi sec, voulus m'excuser, mais je n'avais plus d'énergie. Elkhyn ne me posa pas de questions et m'épargna de toute remontrance. Il me laissa entrer et courut jusque dans sa cave. Il savait à quel point chaque seconde comptait et à quel point c'était important pour moi.

Le blond s'immobilisa devant une vieille botte usée : c'était le portail qu'utilisait sa tante pour se rendre au lycée. Il était réservé aux professeurs, mais Elkhyn s'en servait aussi. Aujourd'hui, c'était ça qui allait me sauver la mise. « Tu me remercieras plus tard. » Je hochai la tête et posai ma main sur le cuir desséché. L'environnement se distordit autour de moi. La cave disparut. Un couloir sombre apparut à la place. Je m'élançai vers la sortie et me dirigeai vers l'amphithéâtre.

Le concours de violoncelle avait déjà commencé. Les candidats étaient appelés un par un, et j'avais peut-être déjà grillé ma chance. Tout dépendait de ma place dans la liste. Un crétin avait falsifié l'affiche du concours et inscrit une heure plus tardive que le véritable horaire, espérant éclaircir les rangs de ses compétiteurs. Seuls les incompétents recouraient à de telles bassesses. Belladone m'en avait avertie dans notre cahier commun la veille, mais je ne l'avais ouvert qu'à mon réveil ce matin, pour relire les encouragements de mes amis avant le concours. J'avais crié en lisant la révélation, réveillant tout l'étage à l'occasion. Je m'étais préparée en un temps record, bénissant ma manie de préparer mes affaires pour le lendemain. Ma mère avait refusé de me téléporter au lycée, clamant que j'étais seule responsable de mon malheur.

Je portais une longue robe parme et des chaussures noires à talons. J'avais banni tout bijou, une fois n'était pas coutume, pour jouer mon morceau sans contrainte. Mais des reliquats de ma course effrénée heurtait mon élégance. Une odeur dérangeante émanait de mes aisselles et mes joues s'étaient teintées de rouge. Haletante, je réarrangeai ma tenue et stoppai ma course pour préserver les apparences. Je marchai avec hâte vers l'amphithéâtre, d'une posture droite et la tête relevée. Je maîtrisais mon souffle avec difficulté. Mes poumons menaçaient de me plier en deux.

Je m'insérai dans le couloir grouillant d'insectes. A ce moment exact, quelqu'un appela mon nom. « Pour la dernière fois... Demoiselle Fawëlysa En Auraushnee !! » Mon sang ne fit qu'un tour. « J'arrive ! » Je me faufilai entre mes concurrents, les poussant allègrement. Ils étaient visiblement contrariés de me voir. Ils avaient raison : j'étais la plus talentueuse du lot. Je repérai quelques candidats avec lesquels j'étais fréquemment en concurrence. Au fil des années, nous avions épuisé à peu près toutes les idées de coups bas. Et l'un d'eux était en train de m'en tendre un nouveau, sans que je m'en aperçoive.

Une fois arrivée dans la salle, je m'inclinai et préparai le violoncelle. Je m'étais apprêtée, mais cela n'avait pas d'intérêt pour le jury : un panneau nous séparait, me cachant pour empêcher tout biais de jugement. Seule la musique comptait. Je jouai les premières notes sans effort. J'avais répété ce morceau pendant des semaines ; je pouvais la jouer dans mon sommeil.

Et pourtant.

Soudain, une secousse me fit sursauter. L'archet bondit sur la mauvaise corde. Je réitérai mon erreur et la musique se transforma en cacophonie discordante. Je pouffai, éprise d'une envie subite de rire. A chaque fausse note, un nouveau rire me secouait. Je vis les pieds d'un membre du jury bouger. J'étais en train de tout gâcher. Je me concentrai et repris. Soudain, une secousse suivit une autre, et encore une autre, jusqu'à ce que mon corps soit épris d'un véritable séisme. Ma chanson s'acheva sur une fausse note, jouée avec un vibrato incontrôlé. Le silence le plus long de ma vie envahit la pièce. Un membre du jury se racla la gorge. « Ce sera tout. Sortez. » Elle était agacée d'avoir perdu son temps. Elle avait perdu une minute de sa vie ; j'avais perdu des semaines.


–Alors ? Ce concours ? J'avais évité le sujet ces trois derniers jours et ma mère n'en pouvait plus. Je devais tout lui dire.
–C'était... la vérité m'arracherait la gorge, mais le fait allait lui éclater en plein visage, tôt ou tard : je ne serai pas prise pour le second tour. Un désastre.
–Tu n'es pas arrivée à temps ?
–Si. Mais un sale concurrent a réussi à me faire humer un parfum d'hilarité. Je me mordis la lèvre. Je n'avais pas eu le temps de prendre un antidote avant de partir. C'était entièrement de ma faute.
–Je suis fière de toi. J'écarquillai les yeux. Quoi ?
–Tu n'as pas besoin de me flatter. Je ferai mieux la prochaine fois.
–Non, je suis sérieuse. Elle posa ma main sur ses cheveux, dans un geste affectif rarissime. Quelqu'un s'est senti assez menacé pour acheter une potion et te la faire sentir. Cette personne s'est donnée beaucoup de mal. Elle me prit les épaules. Tu es une véritable adversaire. C'est ça, le début de la gloire. La graine de la jalousie. Le moment où on voudra te faire tomber. Elle se releva et quitta ma chambre. La prochaine fois, Lysa.
–Oui, Mère.

Mon cœur allait exploser. La fierté de mes parents était tout pour moi. Oui, la prochaine fois. Je m'armerai contre les entourloupes et prouverais enfin ma valeur à ceux qui le méritent. Quant à l'auteur de ma chute... il ne perdait rien pour attendre. Moi et mon quatuor étions sur l'affaire.

Nom : Mayfair
Prénom : Myrddhin
Sexe : Masculin
Âge : Treize ans
Taille : 1m48 (adulte: 1m82)
Ère de naissance : Ere de la Conciliation
Race : Orine
Maître :  N/A
Métier : N/A
Niveau : I [Niveau I à 9 points de RP]
Particularité : C'est un personnage de Conte (Merlin d'Uobmab) généré dans la réalité.

Armes :
- Son couteau, Jeannette
- Son aiguille, Jean

Spécialités :
- Agilité : 4 + 1 = 5
- Force : 4 + 1 = 5
- Charisme : 5
- Intelligence : 6 + 1 = 7
- Magie : 6

Pouvoirs :
- Le Lien
- Art Divin [Torture]
- Fabriquer des potions
- Contrôle de la magie noire

Niveau II : N/A
Niveau III : N/A
Niveau IV : N/A
Niveau V : N/A

~ Pouvoirs
- N/A

~ Artefacts
- N/A

~ Intrigues
- N/A

~ Formes de magie
- Magie d'Argent
- Magie de Perle

~ Couronnes
- N/A

~ Doubles nationalités
- N/A

~ Patrimoine et réputation
- N/A

~ Autres
- N/A

Physionomie : L'apparence de Myrddhin ressemble en tous points à l'ancienne Orine Wao Ming en plus jeune, qui a joué le rôle de Merlin d'Uobmab dans le Conte de Fae d'où il est issu. Les traits de son visage sont fins, encadrés par une chevelure de jais. A son âge, le garçon est un gringalet peu musclé qui fait partie des plus petits de son groupe. Il attend sa poussée de croissance avec impatience ; à Amestris, il est la victime privilégiée des autres Orines de la ville. Néanmoins, sa nature lui épargne bien des écueils auprès des Sorciers. Ses origines se remarquent à sa démarche gracieuse, avant même de remarquer ses yeux bridés ou son teint particulier. Pourtant, il ne porte pas les vêtements typiques de sa race, mais se conforme à la culture des Mages Noirs, chez qui il a vécu toute son enfance.
Ses mains sont fines et délicates, faites pour appuyer sur des touches de piano --ou manier des ciseaux à la perfection. Myrddhin ne s'embarrasse pas de sales besognes. Il ne plonge pas les mains dans les tripes de ses victimes, mais les manipule avec des gants ou les outils appropriés. L'Orine a le geste sûr et précis quand il est concentré. .

Psychologie : La vision de la beauté de Myrddhin diverge de celle de ses consœurs. Il n'éprouve aucun intérêt pour les paysages qu'il estime niais. Les cerisiers en fleurs, les champs de blé et les plages de sable fin sont autant de visions qu'il juge insipides. L'Orine est, en revanche, fasciné par la beauté macabre. La mort est impénétrable. La destruction est une oeuvre puissante pourvue de sa propre conscience, ignorant les lois de son créateur.
Myrddhin est un adolescent en proie à des émotions violentes qu'il ne cherche pas à contrôler. Il laisse le chaos le transcender et œuvrer à travers lui, pour insuffler la Beauté telle qu'elle devrait être dans le monde. S'il aime lâcher sa bride, il trouve jouissif d'appliquer son propre contrôle sur les autres. L'Orine ne supporte pas que l'on n'aille pas dans sa direction. Il mettra tous les moyens en oeuvre pour le lui imposer, dont supprimer l'obstacle s'il ne ploie pas. Le garçon n'a pas l'impression d'être sadique : il n'agit que pour se défendre. La souffrance d'autrui le renforce et l'élève, elle lui donne les moyens de survivre. Le compromis ne fait pas partie de son vocabulaire. Il est capricieux et tyrannique comme Merlin, le personnage dont il est tiré.

Histoire : Il était une fois un Prince cruel anobli et couronné par son père. Merlin D'Uobmab était un Roi cruel qui semait la souffrance et la mort sur son passage. Ce personnage de Conte de Fae a donné naissance à un double dans la réalité. Les souvenirs de l'enfance de Myrddhin se sont ancrés dans la mémoire de ses nouveaux parents, le Sorcier Thaddaeus Mayfair et la Gāisǐ Fumihiko Sans Nom. Cet enfant naquit de leur union maléfique. Sa mère se détourna de son peuple en même temps que son premier Aisuru, né Magicien. Après sa mort, elle resta à Amestris et trouva un second Maître, qui officiait dans la traite d'êtres humains. Myrddhin fut le cadet de la famille et le seul à naître Orine. Fumihiko le choya et tint à lui prodiguer une éducation Orine, afin de lui laisser la chance de s'intégrer à son peuple s'il le souhaitait.

Cela instaura un déséquilibre qui divisa la fratrie. Son premier meurtre fut son grand-frère ; son second, sa grande sœur. Il tua le premier pour se défendre au cours d'une crise de jalousie et le second pour son plaisir personnel. Sa sœur fut torturée et érigée au statut d'oeuvre d'Art au moment de perdre la vie. Myrddhin la considéra comme son premier ouvrage. Aujourd'hui encore, il garde son hyoïde entouré de résine en guise de talisman. L'Orine aime garder des souvenirs de chaque oeuvre digne de ce nom. Les brouillons, eux, partent au cimetière.

Depuis, la liste s'est allongée. Il n'y a que la mort qui intéresse l'Orine. C'est en marchant sur son fil qu'il se sent vivant. Ce dernier aime faire souffrir les autres, mais il n'est pas non plus étranger au masochisme. La souffrance est salvatrice. La destruction est Reine. Ce dernier n'a jamais su utiliser le pouvoir des Invocations Célestes. Dans un dernier espoir de lui insuffler l'amour de la nature et de ses créations, sa mère l'a envoyé à Drosera pour rencontrer sa première Aisuru potentielle, Fawëlysa En Auraushnee. Il y découvrira l'Art de l'Orine Wao Ming (ensuite Altan), qui deviendra un modèle pour lui et l'inspirera à s'initier à la peinture. Il quittera Fawëlysa, obnubilé par celui qui devint Vampire.