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 [EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?

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Aäron Taiji
~ Alfar ~ Niveau I ~

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Aäron Taiji
Ven 24 Fév 2023, 23:22

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 Owy7
Images par Sylvain Sarrailh
Vous cherchez une colocation ?



« Moon Sun-Hi ? » « Oui. » répondit la concernée, avec un sourire aimable. « Je vous en prie. » formula la personne qui venait d’ouvrir la porte. L’Orine la suivit, prenant connaissance de ce qu’elle allait devoir faire. C’était un entretien. On lui poserait des questions. Très bien, elle n’avait rien à cacher. « Pouvez-vous vous présenter plus en détails ? » « Oui. Je viens d’Onikareni. Mes parents sont Lhyæræ Déliana et Kamui Sun-Hi. Mon père est l’Orine de ma mère. » « Oh, intéressant. Comment décririez-vous leur rapport ? » « Eh bien… » C’était un peu délicat. Sa mère n’était pas connue pour être une femme très tendre ou sage. Parfois, elle faisait monter son père sur la scène du cabaret de Louise et dansait autour de lui. Elle posait souvent le bout de ses talons sur ses parties et lui adressait généralement un sourire coquin avant de le chevaucher en dansant. Lui n’était pas forcément très à l’aise. La Lyrienne lui avait raconté qu’une fois, la Sirène avait placé le talon de sa chaussure au même endroit et avait un peu trop appuyé à la suite d’une dispute. « Mon père s’entend bien avec ma mère. Bien sûr, le Lien les unit et lui est expert en shibari donc il s'y connaît en liens. C’est surtout pour ça qu’il lui a plu… aussi parce qu’il est bien plus raisonnable qu’elle. » Lhyæræ était le genre de femmes à ne pas savoir quand s’arrêter. Heureusement, elle jouissait d’une popularité importante et d’une richesse plutôt étendue. Elle avait plumé son ancien mari et, même sans lui, sa fortune avait toujours été importante. « Déliana… » « Oui… Il s’agit d’une autre fille du père de Vanille Caël Deslyce. Elles sont demi-sœurs mais ne se sont pas réellement connues. » « Que fait votre mère dans la vie ? » « Elle collecte les impôts pour la Couronne. » répondit-elle. « Et votre père ? » « Il travaille avec une amie de ma mère dans son cabaret. Il supervise les spectacles mettant en scène des hommes. » « Où se situe ce cabaret ? » « À Basphel ville. Ma mère a longtemps été professeure au sein de l’école. Ce n’est plus d’actualité aujourd’hui. Louise donne quelques cours de couture encore de temps en temps mais sa spécialité reste la fabrication de sous-vêtements. » « Elle vous en fournit j’imagine ? » « Oui. Elle aimerait que je puisse les porter pour les promouvoir… Elle est toujours en recherche de talents pour lui faire de la publicité, hommes comme femmes. Cela dit, la grande majorité de sa collection est féminine. » « Pourquoi ça ? » « Disons que c’est ce qu’elle préfère faire. C’est une question de goût, même si elle prend aussi des commandes spéciales pour les messieurs. » « Vous pensez qu’elle pourrait fournir le château en sous-vêtements si la direction le lui demandait ? » « Euh… Je ne veux pas parler pour elle mais ça me semble possible. » « D’accord. Vous portez des dessous qu’elle vous a fabriqué actuellement ? » « Oui. J’ai beaucoup de mal à trouver des modèles adaptés ailleurs, à cause de ma poitrine. » avoua-t-elle. Elle se pinça les lèvres. « Et donc, si j’ai bien compris, en plus de collecter les impôts, votre mère danse ? » « De temps en temps. Elle aime beaucoup effectuer des spectacles mais plus avec des tenues en cuir. D’autres personnes pratiquent l’effeuillage. Il y a de tout… des danses, des chants… Le public varie en fonction des soirées. C’est un endroit que j’aime beaucoup. » « J’imagine que vous avez déjà dû avoir des petits copains dans ce cas ? » « Non. Et puis…. le cabaret est un monde de spectacle. Ce qu’il s’y produit n’a pas grand chose à voir avec la vraie vie… » « Vous aimeriez y danser ? » « Je l’ai déjà envisagé… peut-être lorsque je serai un peu plus à l’aise avec mon premier Art. » « Qui est ? » « Le Taï Chi. » « Intéressant. Donc, vous n’avez pas encore eu de copain. Avez-vous déjà embrassé quelqu’un ? » « Non, pas encore. Néanmoins, ma mère me donne des conseils parfois… pour quand j’aurai un copain… ou une copine. Je ne sais pas trop. Disons que je recherche surtout la compagnie de mes Aisuru potentiels. » « C’est vrai que vous êtes une Orine. Vos Aisuru potentiels se trouvent tous à Basphel ? » « Non mais la majorité le sont. Certains n’y sont pas mais sont inatteignables pour le moment. Ils sont trop puissants et ma mère pense que ce n’est pas le moment. Elle dit qu’il vaut mieux que je suive mes cours correctement et que je devienne puissante avant de me frotter à des personnes vraiment importantes. Selon elle, je devrais me faire la main… en matière d’Aisuru et d’amour. » « Elle vous encourage à multiplier les expériences ? » « En quelque sorte. C’est une Sirène alors sa vision des hommes est tronquée… Forcément. » « C’est-à-dire ? » « Elle veut que… Je pense qu’elle veut le meilleur pour moi… mais je ne comprends pas toutes ses subtilités. » « Que voulez-vous, vous ? » « J’aimerais trouver quelqu’un avec qui je me sens bien. Néanmoins, j’ai le sentiment qu’elle a raison et que je ne pourrai pas en être sûre si je ne vise qu’une seule personne. Je ne compte pas choisir mon Aisuru avant d’avoir rencontré tous les noms présents sur ma liste. » « En amour, vous conviendrez que c’est un peu plus compliqué. Les partenaires potentiels ne sont pas limités à une simple liste. » « C’est vrai… J’imagine que je le sentirais… » « D’accord… Question suivante… »

966 mots

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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Sól
Ven 03 Mar 2023, 09:22


Image par WLOP & WLOP
Vous cherchez une colocation ?
Bellone
« C'est inhabituel. » Bellone recentra son regard sur la silhouette de l'homme qui l'observait - elle avait dévié sur l'architecture du bâtiment où les entretiens se déroulaient. Ces derniers temps, elle s'était de nouveau penchée sur les études qu'elle souhaitait mener et par conséquence, elle faisait attention plus aux détails que cachaient les voutes et les arcs. Devant l'air interrogateur que lui montra la jeune fille, l'Alfar reprit : « Une Orine liée qui souhaite s'engager dans ce projet, seule. N'avez-vous pas peur de la séparation avec votre Aisuru ? » La brune esquissa un sourire. Elle se garda de lui dire qu'ils avaient déjà été séparés durant des années. Bien sûr, cela avait eu de lourdes conséquences sur leur relation - elle avait dû réapprendre à le connaître car là où elle avait simplement passé son temps plongée dans le sommeil, sans évoluer, le Sarethi avait, lui, évolué considérablement. Il avait changé. Cette fois-ci serait différente, cependant. « Notre lien est puissant. » avait-elle répondu après un léger silence, qui trahissait les craintes qu'elle essayait de faire taire. « Et puis, passer du temps là-bas ne signifie pas que je ne pourrai jamais rentrer ici. Cela demandera des efforts, mais il existe beaucoup de moyens de communiquer. » « Et qu'en pense votre partenaire ? » Bellone se mordit la lèvre et se mit à gigoter sur sa chaise, mal à l'aise. « C'est que... Je n'ai pas jugé nécessaire de le mettre au courant tant que rien n'est décidé. » Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. « Nous en parlerons ensemble si ma candidature est envisagée sérieusement. » « Et n'avez-vous pas peur qu'il refuse de vous laisser partir ? » « Ce n'est pas sa décision. C'est la mienne. » trancha-t-elle. Elle savait que c'était égoïste. Sans doute aurait-elle dû concerter Jämiel avant de se lancer dans cette aventure. Le prévenir, au moins. Qu'il ne soit pas mis devant le fait accompli, le moment venu. Elle avait craint, cependant, qu'il lui reproche ce choix, cette décision hâtive si peu de temps après son éveil. Finalement, elle n'avait pas trouvé le courage de se lancer dans cette discussion et s'était rendue au lieu des auditions sur un coup de tête. Elle ne s'était même pas préparée correctement pour ce qu'elle répondrait.

« Et qu'est ce qui a motivé cette décision, d'ailleurs ? » Bellone se redressa sur sa chaise, faisant mine de retrouver un peu d'aplomb. « J'ai vu le croquis du palais, dans vos annonces. » L'article avait tourné dans les gazettes, depuis que la participation des enfants de Drosera avait été officielle. « Je suis une Orine, alors je suis sensible à l'Art et au Beau. Et surtout... Je souhaiterais faire des études d'Architecte. Ce bâtiment, s'il ressemble réellement à ce que vous avez montré, est un joyau de cette discipline. Alors, je me suis dit que je voulais voir ça de mes propres yeux. » « Vous ne pourrez pas participer à la construction. » « Je le sais, mais je pourrai l'étudier à postériori. » « Qu'en est-il de vos autres Arts de prédilection ? Comment dites-vous, déjà, Art-Divin ? » « C'est bien ça. Le mien est la flûte de Pan. Je m'entraîne régulièrement afin de le perfectionner. Je cherche également une autre discipline mais pour l'instant, je ne me suis arrêtée sur rien. Je reste ouverte aux opportunités. Qui sait, peut-être rencontrerai je un Artiste là-bas, dans la collocation. Quelqu'un qui m'inspirera tant que je souhaiterai en faire mon art. » « Très bien. Dans ce cas, j'imagine que la collaboration avec d'autres races n'est pas un frein à votre participation. » La Blaise esquissa un sourire. « Je vis ici mais je suis avant tout une Orine, comme vous l'avez rapidement souligné. J'ai donc reçu une éducation propre à mon peuple et, bien que Maëlith ait longuement été cachée à la vue de tous, dans le but de nous protéger, nous avons toujours été sollicitées pour nous intéresser au monde extérieur et aux gens qui le peuplaient. J'ai moi-même voyagé longuement avant de retrouver cette destination. Je sais donc de fait que je peux m'acclimater à d'autres cultures que la mienne. » Au contraire, l'Orine ressentait le besoin de s'échapper de la Majestueuse. Elle souhaitait retrouver un endroit qui lui permettrait de respirer, et non plus d'étouffer sous le poids de la perfection. Evidemment, les Filles de la Nature tendaient vers cet objectif, mais la manière d'y parvenir étaient bien différente de celles employées à Drosera. A Maëlith, l'échec était envisageable et vu comme une leçon, une manière d'apprendre de ses erreurs, là où il était impardonnable et répréhensible chez les Elfes Noirs. Elle n'avait jamais osé se confier sur ce point à Jämiel, bien qu'elle se douta qu'il ressentait son mal-être au travers de leur lien. Elle s'en voulait de lui causer du souci et c'était également pour cela qu'elle cherchait des solutions. Certains argueraient que la fuite n'en était pas vraiment une. Peu importait.

« Très bien. Avez-vous d'autres passes-temps, mis à part ceux cités précédemment ? » Bellone marqua une courte pause. Elle eut la sensation d'être creuse. Depuis son réveil, elle avait l'impression d'être un fantôme errant. Elle avait perdu goût aux activités qui l'animaient autrefois. Peut-être parce que tout lui paraissait plus vif, plus palpitant dans le monde des songes. La réalité paraissait presque fade, désormais. « Je... Je dessine de temps en tant, dans un petit carnet. Mais ce ne sont que des gribouillis. Rien qui ne vaille d'être partagé. » répondit-elle, pour meubler la conversation.
974 mots
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Claer
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Claer
Ven 03 Mar 2023, 11:00


Vous cherchez une colocation ?
Claer

« Oh ! Et est ce qu'on pourra aussi avoir nos propres Faardusz ? » demanda Claer avec enthousiasme. Elle était animée d'un engouement qu'on ne trouvait chez elle que lorsqu'elle parlait de son sujet de prédilection. « Je sais qu'ils peuvent être parfois un peu... Fou-fous, mais je promets que je le dresserai bien pour qu'il ne dérange personne ! » assura-t-elle. « Il ne fera pas pipi partout, je lui laisserai une litière bien propre. Et puis je le promènerai régulièrement pour qu'il n'y ait pas de problèmes. » Il restait le souci des périodes où elle devrait retourner à Basphel pour étudier et où, par conséquence, elle ne pourrait pas s'occuper de sa ménagerie. Mais elle ne s'inquiétait pas de cette question : le déni pouvait se révéler confortable, parfois. « J'ai lu plein de choses à leur sujet alors je sais déjà comment je devrai m'en occuper. Il y a eu vraiment beaucoup d'articles publiés dans Mythi'Créatures sur ces petites bêtes - c'est parce qu'elles sont si mignonnes. Mais du coup, je m'y connais vraiment bien. » Il y avait un écart entre la théorie et la pratique, elle en avait conscience, mais elle restait tout de même confiante. Elle s'en sortait très bien en cours de créatures magiques, à Basphel. « Oh, et puis je sais aussi déjà quels tours je vais lui apprendre ! Assis, debout, looping, vole, top-là... J'ai vu ce que faisaient les cirques avec eux, parfois. Bien évidemment, je n'aime pas la manière dont le dressage est mis en place, ni la façon dont ils traites leurs animaux en général, mais c'est vrai que les tours qu'ils leur apprennent sont impressionnants. Peut être que je pourrai m'en inspirer aussi. » Perdue dans son engouement, la blonde ne remarqua pas immédiatement la moue désabusée du recruteur. Elle fut donc prise de court lorsqu'il reprit la parole, l'interrompant dans son monologue. « J'imagine que cela pourra être envisagé, sous certaines conditions. Des conditions strictes. » A commencer, par exemple, à ne pas transformer la colocation en chenil pour animaux dangereux, comme elle l'avait proposé. « Maintenant, revenons-en à ma question initiale, voulez-vous ? Avez-vous déjà eu un petit-ami ? » Claer retrouva sa mine placide habituelle, ses épaules s'affaissant. « Ah... Oui, j'ai dérivé un peu. Désolée. » C'était son super talent : de toujours parvenir à parler de la faune, peu importait le sujet de départ. Malgré ses excuses, elle n'essayait jamais de se corriger. La blonde soupira, visiblement moins intéressée par la question de l'homme que par sa précédente explication. « Non, je n'ai jamais eu de petit-copain. » « Et ça ne vous intéresserait pas d'en avoir un ? » « Non. » « Pourquoi ? » « Pourquoi pas ? » « Mademoiselle Risva, vous devez répondre à mes questions, s'il vous plaît. » L'adolescente soupira de nouveau, balançant ses jambes l'une après l'autre. C'était tellement plus ennuyeux que les Faardusz. « Non, ça ne m'intéresse pas parce que ce n'est pas intéressant, voilà tout. C'est comme de me demander pourquoi je n'aime pas les maths. » La réponse était évidente en soi et ne nécessitait pas d'argumentation. « Pourtant, votre mère n'a-t-elle pas trouvé un jeune fiancé pour vous ? » Claer leva les yeux en l'air à s'en retourner les globes oculaires. « Ah. Ca. » fit-elle. « Ma mère s'est mis ça en tête. Mais ce n'est que parce qu'il s'agit du fils d'une amie d'enfance à elle. Je ne l'aime pas du tout. Et pour être franche, je pense qu'il ne m'apprécie pas non plus. » Elle avait sa part de responsabilité : elle n'avait fait aucun effort pour se faire aimer du garçon qui subissait la situation autant qu'elle. A chacune de leurs rencontres, elle avait mis un point d'honneur à ne pas l'écouter et à s'éclipser pour partir à la chasse aux trolls à la place. Et puis, une fois, elle lui avait lancé un Teaq à la figure, qui lui avait valu quelques soins magiques - mais promis, elle n'avait pas prévu que la bestiole soit autant en rogne : à elle non plus, la tronche morveuse du gamin n'était pas revenue. « Mais ce n'est pas mon petit ami, alors ça ne compte pas. Et puis de toute façon, il ne sera pas là alors quelle importance... Il ne sera pas là, n'est ce pas ?» « Je ne peux pas divulguer l'indentité des autres candidats. Question suivante : Avez-vous des ennemis, Claer ? » « Non. » « Vraiment ? » « On n'est pas dans un conte. Il y a des gens que je n'aime pas, mais ça n'en fait pas pour autant mes ennemis. » « Qui n'aimez-vous pas, par exemple ? » Cette fois-ci, la Lyrienne n'eut pas à réfléchir longtemps : la réponse vint du tac au tac. « Il y a cette fille, Susannah. » « Pourquoi ne l'aimez-vous pas ? » « Parce que c'est une peste. Et qu'elle a joué avec les sentiments d'un ami. Oh, et elle a essayé de me noyer, aussi. » La liste des agressions ne faisait que s'allonger à chacune de leurs rencontres. La blonde se souvenait encore de la sensation de ses ongles et de ses mains lui lacérant la peau lors de leur dispute au Speed-dating. « Et il n'y a personne d'autre ? » L'interrogée secoua la tête négativement. « Je ne m'intéresse qu'aux gens que j'apprécie. J'imagine que c'est pour ça. » Elle était tel un courant d'air : elle passait entre les mailles du filet pour échapper aux situations qui la dérangeaient. Dommage qu'elle n'ait pas pensé à fusionner avec son élément pour se soustraire à la rouste que la Bleue lui avait mise. « Avez-vous des manies qui risqueraient de déranger cos colocataires ? » « Les filles de ma chambre trouvent que je suis un peu bordélique. Ah, et Blu m'a déjà demandé d'arrêter de m'entraîner à imiter les cris des animaux. Je crois que ceux de l'AZiegrok en particulier ne lui ont pas trop plu. Mais je n'ai pas d'autres endroits où m'entraîner alors c'est compliqué - j'essaye de le faire quand elle n'est pas là. Peut-être que si je passe du temps ici, ça pourra la soulager un peu. »
1079 mots
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Fawëlysa En Auraushnee
~ Alfar ~ Niveau I ~

~ Alfar ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 69
◈ YinYanisé(e) le : 19/02/2023
◈ Âme(s) Soeur(s) : Quelqu'un de très stylé et très puissant
◈ Activité : Lycéenne
Fawëlysa En Auraushnee
Sam 04 Mar 2023, 12:57

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 FICUE3R
Vous cherchez une colocation ?


Je tiquai en constatant la concurrence qui m'attendait. L'immobilier était une valeur convoitée par tous les Alfars, même sur des territoires étrangers et dans des conditions peu idéales. Mon quatuor et moi avions disséminé de fausses informations sur le lieu et l'heure du rendez-vous pour l'entretien, mais beaucoup avaient fait leurs propres recherches. Parmi eux, je trouvai mon collègue dans la rédaction de l'Epine du Trois. Un soupçon de mépris passa dans mon regard. « Telhn », le gratifiai-je avec un sourire faux. Ce dernier parut tout aussi dérangé de me voir. Derrière son sourire, il trahit une inquiétude en laissant son regard papillonner autour de lui. Je connaissais ses signes par cœur.

« Fawëlysa ! Quel plaisir de te voir. » Sa stratégie à lui était d'éviter tous les conflits comme une anguille, faire semblant d'apprécier tout le monde. C'était d'une simplicité affligeante. Son hypocrisie me donnait des pulsions dévastatrices à son encontre. Un jour, je lui ferais ravaler son sourire dégoulinant. « Les journalistes sont bien représentés ici, je suis rassurée », lui dis-je, faisant uniquement référence à ma propre personne. Je m'approchai de lui et me faufilai dans la file d'attente. J'avais encore trois livres de physique à éplucher aujourd'hui ; chaque minute gagnée était une victoire. Mon culot resta impuni et j'attendis patiemment mon tour, tout en résolvant les équations qui m'avaient été données pour le lendemain.


*


« Bonjour », m'annonçai-je en entrant dans la salle du jury. La configuration était étonnamment stricte pour un entretien préliminaire... mais cela ne me dérangeait nullement. J'étais plus à l'aise dans le formalisme que dans la familiarité. « Installez-vous », entama un membre du jury. Les autres m'adressèrent un signe de politesse, mais leurs regards me scrutaient déjà à la recherche de défauts à pointer du doigt. Qu'ils essayent.

–Nous allons vous poser quelques questions. Répondez le plus simplement possible, nous ne demandons qu'à vous connaître, Fawëlysa.
–Très bien, commencez.
–Quelles sont vos motivations pour rejoindre la colocation à Juvaniel ? J'avais déjà préparé ma réponse.
–L'apprentissage et la curiosité scientifique.
–...vous travaillez sur la rubrique scientifique de l'Epine du Trois, effectivement. Ce projet va-t-il vous servir pour réaliser vos sujets ?
–Je l'ignore. Mais toute connaissance est bonne à prendre, selon moi.
–C'est une valeur que la famille Auraushnee vous a inculquée ?
–Non. Cela vient de moi-même.
–Votre famille ne vous aide pas ? Je plissai le nez. Comment pouvait-il être autant à côté de la plaque ?
–Bien sûr que si. Leur objectif est de nous donner les outils pour survivre et nous élever à leur niveau, voire au-delà.
–En effet... votre dynastie pèse lourd sur vos épaules ?
–Au contraire. Mon héritage m'élève. De plus, j'ai les épaules solides. Nous avons cela dans le sang. J'étais convaincue de quitter ce plateau et surpasser mes parents quand j'aurais leur âge. Mes efforts payeraient.
–Et qu'en est-il de la colocation ? Que dites-vous de partager votre espace avec un étranger ? Je me retins de tiquer. C'était là toute la difficulté du projet.
–J'ai dans l'idée de hisser les autres vers le haut. J'exercerai une bonne influence sur mon futur colocataire.
–Et si cette personne s'avère être un Alfar du premier plateau... par exemple ?

Cette fois, je ne pus retenir un discret reniflement de mépris. Dormir dans la même chambre, respirer le même air... ce serait une purge. Néanmoins, je n'étais pas venue ici pour me faire des amis. Je voulais étendre mon influence et j'étais prête à tout pour le faire. Avoir ma chambre à Juvaniel m'attirerait la fierté des Auraushnee. Je serais peut-être invitée à leur cocktail de famille pour la première fois... cette chambre pouvait tout changer.

–Comme je vous l'ai dit précédemment... vous pouvez me pousser à cohabiter avec n'importe qui. Je n'irai pas là-bas dans l'optique de faire naître des conflits, mais en tant que pure collaboratrice.
–Très bien... combien de temps aurez-vous à accorder à ce projet ?
–Autant qu'il me sera nécessaire. Les examens approchent, je serai plus tranquille après. Par tranquille, je faisais référence aux devoirs que je pouvais faire où que je sois, même à l'autre bout du monde.
–Hm. Êtes-vous en couple ?
–J'ai l'air de vouloir perdre mon temps avec ça ?
–...d'accord. Et concernant votre orientation sexuelle...?
–Je m'oriente là où les opportunités me mènent. Je ne dissimulai point mes prédispositions à mentir ; ils n'étaient pas dupes et se doutaient que je n'étais pas totalement honnête dans cette conversation. Seul un idiot le serait.
–Donc si nous comprenons bien, vous n'avez pas de préférence quant à votre éventuel colocataire.
–Absolument pas. Par contre, si vous pouviez juste éviter un colocataire qui hait mon peuple, histoire qu'il survive jusqu'au lendemain, ce serait idéal.
–Nous n'avons pas l'intention de provoquer un massacre, Mademoiselle.

L'avais-je vexé ? Tant mieux. L'intention y était. Leurs questions étaient plus stupides les unes que les autres. Je pensais parler de mes compétences professionnelles et de mes qualités humaines, et non pas de vulgaires histoires de cœur. Je commençais à douter du sérieux du projet. Néanmoins, je pouvais aussi le quitter à tout moment... les candidats ne manquaient pas. D'ailleurs, l'accès à cette chambre pourrait m'être bien utile pour rendre des services et obtenir des faveurs. Tout se monnayait.

–Dernière question... quels sont vos hobbies, Fawëlysa ?
–Travailler. La science et l'histoire. La criminologie. La stratégie et la politique... je joue du violoncelle dans un quatuor, aussi. J'aime écrire et passer mon temps dans les bibliothèques. J'aime analyser les problèmes et trouver les solutions.
–Vous avez beaucoup d'occupations.
–Certes. Je ne rebondis pas sur sa dernière remarque. J'avais des livres à lire et l'entretien commençait à s'éterniser.
–Très bien, ce sera tout, Mademoiselle Auraushnee. Au revoir.
–C'est "En" Auraushnee pour vous, les corrigeai-je en levant le doigt. C'est important... je vous remercie, à bientôt.


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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau III ~

~ Vampire ~ Niveau III ~
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Dorian Lang
Mar 07 Mar 2023, 16:36

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 L06r
Vous cherchez une colocation ?
Eutropius



« Bonjour Monsieur Dogma. » « Bonjour. » Raide sur la chaise, Eutropius regarda tour à tour les deux personnes de l'autre côté de la table. Ce n'était guère différent d'un examen oral à Basphel, et il décida de le prendre comme tel : un mauvais moment à passer. Il songea à remercier comme il se doit Douce de l'avoir entraîné dans cette histoire de colocation. « Est-ce que vous souhaitez vous introduire avant que nous enchaînions sur les questions ? » « Si vous le souhaitez. » Face à leur silence, l'élève de l'Acier se râcla la gorge. « Très bien. Je m'appelle Eutropius Dogma. » « C'est un nom Sorcier, si je ne me trompe pas ? » « C'est exact. » N'était-ce pas grossier de le couper alors qu'ils étaient ceux à vouloir qu'il se présente ? Légèrement agacé, il laissa passer quelques secondes de silence et ne reprit que quand la femme l'invita à continuer. « J'ai récemment quitté Amestris pour intégrer Basphel. » « Ah ! Encore un. » « C'est un problème ? » Les interrogea-t-il, glacial. « Simple observation. » « Je continue dans ce cas ? » « S'il vous plaît. » « J'ignore si cela vous parle mais je fais partie du département de l'Acier. » « C'est une bonne chose ? » Il fronça les sourcils, dérouté. « C'est toujours mieux que la Craie. » Finit-il pas répondre, pas certain de comprendre le sens de leur question. Comme ils le fixaient, il lâcha un : « Voilà. » qui sonna creux. Qu'y avait-il de plus à dire ? Il n'aimait pas beaucoup parler de lui, moins il en disait, moins ils en savaient, mieux il s'en portait.

« On va pouvoir passer aux questions dans ce cas ! » Eutropius se retint de faire remarquer que selon lui, les questions avaient déjà commencé. « Est-ce que vous avez des allergies ? » « C'est plutôt moi qui les provoque généralement. Je suis un Sorcier, nous sommes doués pour ça. » « Il vous arrive souvent de faire usage de vos... talents raciaux ? » L'adolescent les regarda sans ciller. « Quand je le juge nécessaire, je suppose. » « Cela vous arrive souvent ? » « Non. Ce n'est pas vraiment autorisé à Basphel. » « Donc cela pourrait se produire lors de la colocation ? » « S'ils ne me donnent pas de raison de le faire, ils n'ont pas à s'inquiéter. » Ils avaient toutes les raisons de s'inquiéter mais il préféra garder cette réflexion pour lui. « Comment envisagez-vous cette colocation ? » « Je ne sais pas. Ça ne devrait pas être très différent de Basphel, le lieu change, pour le reste, ce sont les mêmes règles. »

« Bien. Parlez-nous de votre famille. » « Je n'ai rien à en dire. » « Vous ne vous entendez pas avec eux ? » « Ce n'est pas ce que je voulais dire. Il n'y a juste rien à en dire. J'ai une cousine qui récemment quitté Amestris mais à part ça... » « Pourquoi est-elle partie ? » Ennuyé, Eutropius se rembrunit. « Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. » « Vous ne voulez pas répondre ? » « ... » « Bien. Et qu'en est-il de votre orientation sexuelle ? » Le Sorcier cligna des yeux, surpris du changement soudain de direction de l'interrogatoire. « Hétérosexuel, évidemment. » Articula-t-il. « Ah oui, c'est vrai, vous êtes un Sorcier. Je me permets juste de clarifier pour la suite, mais sentez-vous libre de rester transparent avec nous. Ceci n'est pas un tribunal. Ce qui se dit ici ne saurait sortir de cette salle, nos questions sont purement à titre informatif. » Eutropius en doutait fortement et se contenta de froncer les sourcils davantage. Leur insistance lui courait sur les nerfs.

« Vous avez une petite amie ? » « Non. » « Amoureux alors ? » « Vous avez d'autres questions comme ça ? Je ne vois pas le rapport avec la colocation. » « Vous n'êtes pas obligé de répondre à toutes nos questions. » « Parfait. Passez à la suite dans ce cas. » « Vous avez déjà eu des relations intimes ? » Face au faciès de plus en plus hostile de l'adolescent, ils enchaînèrent aussitôt sur la suite. « Des animaux ? » « Je vous demande pardon ? » S'étouffa-t-il. « De compagnie. » Précisa la femme en retenant un sourire. « Oh. Non. » « Quel est votre régime alimentaire ? » « Je me nourris pour vivre, je ne me soucie pas de ce qu'il y a dans mon assiette. » « C'est vrai que vous êtes un peu maigre. » « Pardon ? » « Vous ne pratiquez aucun sport ? » « Non. » « Des centres d'intérêt dans ce cas ? » « Je m'intéresse beaucoup aux sciences occultes. » « Ah oui, vous êtes un Sorcier. » Faisait-elle exprès de le rappeler pour l'irriter ? Qu'entendait-elle par là en le soulignant non pas une, mais plusieurs fois ? Eutropius s'agita. « C'est bientôt terminé ? » « Oui, presque. Il nous reste à aborder vos préférences sur - » « Je n'ai aucune préférence. » Coupa-t-il, décidé à répondre succinctement pour abréger l'entretien.

« Vous buvez ? Fumez ? » « Jamais. Je préfère avoir les idées claires. » « Votre position pour dormir ? » « ... » « Quel Æther priez-vous ? » « Estella. » « Vraiment ? » « Bien sûr que non. Je prie Ethelba, vous avez perdu la tête ? » « Nous ne sommes pas là pour émettre un jugement, monsieur Dogma. » « Non, bien sûr que non... » Lâcha-t-il d'un ton sardonique. « Pour finir, pouvez-vous nous faire une liste non exhaustive de ce vous aimez ainsi que de ce que vous détestez ? » « Non. » « Vos qualités et défauts dans ce cas ? » « Je n'y tiens pas. » « Comme vous voudrez. Nous vous recontacterons pour vous informer de la suite, monsieur Dogma, merci pour vos réponses. »

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[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 O5u6
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Fawëlysa En Auraushnee
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◈ YinYanisé(e) le : 19/02/2023
◈ Âme(s) Soeur(s) : Quelqu'un de très stylé et très puissant
◈ Activité : Lycéenne
Fawëlysa En Auraushnee
Mar 07 Mar 2023, 21:06

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 FICUE3R
Vous cherchez une colocation ?


–Tu n'es qu'un gamin, Myr.
–Mais je veux y aller ! Pourquoi tu m'emprisonnes ici ?
–Parce que tu n'es pas capable de te comporter correctement chez nous. Qu'en sera-t-il dehors, hm ?
–N'importe quoi. Tu veux m'enchaîner à toi comme un de tes servants qui schlinguent, c'est tout !

Les sourcils de Myrddhin étaient si froncés qu'ils allaient s'ancrer sous ses paupières. Fawëlysa était à bout de nerfs. Elle respira un grand coup et fit tomber le couperet : « Non. Négatif. Refusé. Est-ce que tu comprends ces mots ? » Ce fléau qui lui servait d'Orine potentielle lui adressa un regard qui refusait la défaite. Il ouvrit la bouche et allait répliquer, prouvant une fois de plus sa puérilité à toute épreuve. En voyant son petit air suffisant, les dernières barrières de l'Alfar cédèrent. Elle explosa. Fawëlysa ne lui laissa pas le temps d'articuler le moindre mot : elle abattit sa main sur sa joue de toute la force dont elle pouvait faire preuve.

Myrddhin eut un cri de surprise et tomba à terre. Il était trop sonné pour répliquer tout de suite. Alertée par le sinistre bruit, une domestique accourut à petits pas. Elle réagit plus vite que l'Alfare : avant que la petite tornade ne saute sur elle, la jeune femme l'attrapa par les bras et le maintint en place. Il se défendit faiblement et se fatigua vite. « Enfermez-le dans sa chambre », ordonna-t-elle à la domestique. Cette dernière s'exécuta et l'Alfare tenta reprendre son devoir de physique.

Sa colère n'avait pas faibli. Elle asséna un coup de pied à la table. La douleur l'aida à reprendre ses esprits. Qu'allait-elle pouvoir faire de ce gamin ? Il était incontrôlable. Il y avait eu erreur sur la marchandise : le brun n'avait rien en commun avec ce qu'elle avait lu sur les Orines. Ses parents s'amusaient de la situation et l'avaient mise au défi de calmer ses ardeurs. L'adolescente n'était pas prête d'y parvenir. Elle n'était son aînée que de quelques années et le gamin ne montrait aucun respect pour son autorité. Il écoutait ses parents, mais pas elle. Jamais. *Si c'est ça, avoir des enfants, qu'on me préserve de cette malédiction le plus longtemps possible. Par les Aetheri...*


*


–Vous n'êtes pas dans nos fichiers...
–Justement ! J'ai entendu dire que vous vouliez être surpris. Surprise ! S'écria Myrddhin en entrant dans la pièce sans y être invité.

Le jury s'était levé et empilait ses fiches. Chacun s'immobilisa en voyant cette boule d'énergie faire irruption dans la pièce. L'Orine avait pleuré, pleuré jusqu'à ce que ses larmes se réduisent en grains de sel. Puis, il avait réfléchi et décidé de candidater lui-même au projet dont l'Auraushnee lui avait donné les détails. Myrddhin s'échappait régulièrement de sa chambre en passant par la fenêtre. Il allait arpenter les rues de Drosera la nuit. La ville n'était pas dangereuse et sa petite taille avait l'avantage de lui permettre de se faufiler partout.

Cette fois, il avait fait le mur de jour. Le préadolescent n'avait pas hésité une seule seconde, ou seulement pour orienter correctement sa chute. Il était persuadé d'être parti en toute discrétion. En réalité, les domestiques avaient entendu ses fesses tomber lourdement sur les plantes, comme à chaque fois qu'il s'échappait. Seulement, personne ne le retenait. Ce qu'il advenait de lui ne les concernait pas. Fawëlysa priait même pour qu'il se torde le cou en sautant, par un coup de chance. Mais voilà : Myrddhin survivait et revenait toujours dans ses pattes, à piquer ses crises, à lui rendre la vie impossible. Et il comptait l'accompagner où qu'elle aille –y compris à l'autre bout du monde.

–Vous avez deux minutes. Allez-y. Un membre du jury s'attarda sur sa joue encore rouge et nota quelque chose. Les autres se rassirent.
–Je suis une Orine. Un jour, j'inspirerai les grands. J'irai partout dans le monde pour propager mon art et accomplir de grandes choses avec les puissants !
–D'accord... attendez un peu. Déjà, asseyez-vous. Myrddhin n'appréciait pas le ton de la vieille. Il se tourna vers la chaise, placée au beau milieu de la pièce. C'était une position vulnérable. Une position de faibles.
–Euh... nan. J'suis très bien ici. Silence. L'Orine croisa les bras. Je m'appelle Myrddhin Mayfair, dit-il en appuyant sur son nom de famille.
–Oh... vous êtes né de l'union d'un Sorcier et d'une Orine ? La vieille alla se rasseoir. Il avait piqué son intérêt. Le candidat ne dissimula pas son sourire de victoire.
–Oui ! Je viens d'Amestris. Même que mon papa a plein d'esclaves. J'ai même mon esclave personnel... enfin, j'avais, poursuivit-il en faisant la moue.
–Vous ne vous acclimatez pas bien à Drosera ?
–Acclimaquoi ?

Répéta-t-il en clignant des yeux. De toute façon, pourquoi ils continuaient à lui poser des questions ? Ils savaient pas déjà tout ce qu'il leur fallait pour le prendre ? Il était le fruit d'une union entre deux races supérieures, avait vécu avec des esclaves et avait eu le courage de partir à l'autre bout du monde pour accomplir son devoir d'Orine. Il leur fallait quoi de plus ? Un dragon à paillettes qui chiait des cœurs ?

–Peu importe... pourquoi souhaitez-vous rejoindre la colocation ?
–Pour inspirer les grands, comme j'vous ai dis.
–Et la véritable raison ? L'Orine détourna le regard. Il n'avait plus aucune parade en tête, et leur sauter à la gorge ne semblait pas être une option viable. Il était stupide, mais pas à ce point.
–J'veux accompagner ma future Aisuru.
–Oh ! Qui est-ce ? Fait-il, ou elle, partie de nos candidats ?
–Ouais. Fawëlysa En Auraushnee. Elle était en train de pleurer quand je suis parti. Elle avait peur qu'on soit séparés quand elle arriverait chez vous !
–Vraiment ? Elle ne vous a pourtant pas mentionné.

Myrddhin tiqua. Sa bouche se déforma. Il renifla bruyamment. Son sang s'échauffa, faisant battre son cœur contre ses tempes. *La garce*, pensa-t-il. Son insulte franchit son regard, mais pas ses lèvres. L'Orine jugeait que l'Alfare manquait cruellement de reconnaissance envers lui. Pire, elle lui manquait de respect. Son moment viendrait... plus tard. L'éloigner de son cocon serait une première étape. Pour ça, il lui fallait intégrer cette colocation bonbon-paillettes ridicule.

–Oui, ben elle est jamais contente ! Elle me garde enfermé toute la journée, j'ai rien à faire, je m'ennuie comme un rat crevé ! J'la comprends pas. J'me suis dit... il leur lança un regard et, soudain, commença à pleurer des larmes de crocodile. J'me suis dit qu'on serait plus proches si je v'nais avec... avec elle !
–Calmez-vous... monsieur Mayfair. Enfin, un peu de dignité, je vous prie.
–J'y peux rien ! C'est elle qui dit non à tout ! Juste pour m'emmerder ! C'est une petite emmerdeuse.
–Monsieur...
–Non, écoutez-moi un peu ! Fais pas ci, fais pas ça... arrête de faire pleurer la madame... joue pas avec ton couteau... j'suis pas venu pour être sous les ordres d'une chieuse ! Si c'était ça, je s'rais resté chez ma mère !
–Nous vous demandons de partir, maintenant.
–Vous avez vu, vous ! Hein ? Vous avez vu la taille du balai dans son cul ? J'parie qu'elle pouvait même pas s'asseoir ! Il lui ressortirait presque par sa grande gueule !
–Hum... tenez, Myrddhin. Prenez ça, envoyez-le nous dans les plus brefs délais. Au revoir, maintenant... allez.

Les membres du jury s'étaient levés. Certains observaient la crise de larmes de l'enfant d'un air fasciné, en griffonnant des notes à toute vitesse sur leur feuille. La responsable, elle, avait ouvert la porte, le questionnaire vide à la main. Voyant que Myrddhin ne semblait pas disposé à prendre la porte, elle appuya ses mains sur ses épaules.

L'Orine se débattit faiblement, mais il dépensait encore son énergie pour donner des noms d'animaux à son Aisuru potentielle en beuglant dans le couloir. Soudain, la porte claqua derrière lui et une feuille vola dans les airs. Le Mayfair se retourna d'un coup sec, sonné. Sa colère s'était éteinte en même temps que l'attention s'était détournée de lui. « Bon... j'serai p'tet pas pris, mais elle non plus. Bien fait ! »


1427 mots
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 07 Mar 2023, 21:22



Moi je cherche surtout à être le

plus fort


J’inspectai un instant la chaise avant de m’y installer. Assis, je fis face à une dame. J’avais l’impression qu’elle avait l’âge du monde mais je ne dis rien. « Comment t’appelles-tu mon poussin ? » « Moi je ne suis pas un poussin. » décrétai-je, avant de répondre à sa question. Elle faisait moins peur que Judas. « Je m’appelle Jude et j’ai sept ans » « Jude comment ? » « Euh… » J’avais déjà oublié. « C’est marqué dans mon cou… » dis-je, en désignant le collier que je portais du doigt tout en me tortillant sur ma chaise. L’air perplexe de la dame me fit faire une moue. Elle s’approcha. « Je peux regarder ? » « Oui. Judas il a dit que si je me perdais, ben on pourrait m’identifier comme ça et me ramener à mon papa. » Elle examina la plaque magique qui était attachée à la chaîne. « Jude Paiberym. Ton papa c’est Kaahl Paiberym, c’est ça ? » « Oui voilà. C’est ce monsieur-là. Il paraît qu’il est très très très gentil… » Je ne l’avais jamais vu et ce n’était pas mon vrai papa mais Judas m’avait dit qu’il me couperait la langue si je donnais une autre version que la sienne. « Et dans le cas où Kaahl ne serait pas joignable, les personnes de confiance à qui te confier sont Adam Pendragon et Laëth Belegad… » Je haussai les épaules avant de mettre mon doigt dans ma narine droite à la recherche d’une crotte de nez à extraire. Je n’aimais pas les crottes de nez, ça me gênait. « Peut-être qu’il faudrait que je contacte ton papa, tu ne crois pas ? » Je tournai la tête de gauche à droite vigoureusement. « Non non ! Judas a dit que je devais être ici ! Pis en plus si je ne suis pas sage, après il sera pas content… » « Bon… Tu veux candidater, c’est bien ça ? » Je hochai la tête. Je n’étais pas sûr de savoir ce que candidater voulait dire mais tant pis. « Pourquoi est-ce que tu veux rejoindre la colocation ? » Sa question me troubla. « Pourquoi est-ce que tu veux vivre dans le château ? » simplifia-t-elle. « Ah ! Baa, je veux venir vivre dans le château parce que je veux être le plus fort du monde et parce que les gens les plus forts du monde ils vivent dans les châteaux… » « Tu veux être fort ? Dans quel sens ? Physiquement ? » « Been… tout ça un peu. Moi j’aimerais bien être euh… musclé et puis avoir beaucoup de pièces et puis un dragon et, non... au moins cent dragons… Et puis... » Je réfléchis. « ... peut-être d’autres châteaux et puis des esclaves et des ailes comme Judas… En plus quand on est fort on peut avoir plein de goûters et puis beaucoup d’amoureuses… » « Tu as une amoureuse ? » « Non, pas trop. » « Pas trop ? » « Oui ben non, j’en ai pas encore. » « Et tu veux des enfants plus tard ? » « Oui. » confirmai-je. « Plutôt un garçon ou une fille ? Les deux ? » « J’aimerais bien avoir mille enfants mais surtout des garçons parce que c’est plus grand et plus fort. » « Les filles aussi peuvent être fortes, non ? » « Moui. » répondis-je, avant de soupirer, pas convaincu. « Ta maman, elle n’est pas forte ? » « Je n’ai pas de maman. J’ai qu’un papa. » « Tu ne connais pas ta maman ? » « Judas il a dit que les mamans ça ne sert à rien quand on veut être fort. » « Pourquoi ? » « Je ne sais pas trop moi… » marmonnai-je, en haussant les épaules. Je ne savais plus ce qu’il avait dit. Je savais juste que les mamans c’était nul. « Je crois que ça amollit.. » « Ramollit ? » « Moui. Je ne sais pas. Puis les bisous c’est un truc de pas forts. Et les mamans ça fait des bisous. » « Les papas aussi non ? » Dans ma tête, il n’y avait qu’un vide abyssal. Je ne répondis plus. « Qu’est-ce que tu aimes faire de tes journées ? » « Ben je fais du sport et puis j’apprends des choses. Pis j’essaye de devenir fort. » « C’est important pour toi. À quoi tu rêves d’autre ? Qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard ? » « J’aimerais bien être super fort et puis je collera des affiches partout pour que tout le monde il puisse venir m’admirer. Je sais tout au fond de moi que je vais devenir quelqu’un de très très fort. Être super fort c’est vraiment pour moi. » « Depuis quel âge tu le sais ? » « Depuis toujours. » « Tu veux devenir Roi ? » « Oui. Je vais être Roi du monde, comme ça. » Je tendis mes bras autour de moi pour lui faire comprendre l’intensité de ma pensée. « C’est pour ça que tu veux vivre dans un château ? » « Oui voilà… » Je fronçai les sourcils. « Mais je l’ai déjà dit ça quand même… » « Et ton papa il est d’accord ? » Je mentis. « Oui, il est d’accord mon papa. » Si Judas était d’accord, mon papa le serait sans doute aussi. « Et qu’est-ce que tu vas faire, si tu viens vivre dans le château ? » « Si je viens vivre ? Ben je vais être le plus fort. » « Mais il y aura des adultes, tu le sais ? » « Moi aussi je vais être un adulte après ! » Elle ne comprenait rien celle-là à force. « D’accord. »

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Dim 12 Mar 2023, 18:50



Vous cherchez une collocation ?


"Rodd, c’est bien ça si je ne m’abuse ?"  
"En plein dans le mille"
"Bien, fort bien, je dois avouer que c’est plutôt original de faire passer un entretien à un démon. En règle générale, vos congénères ne montrent que peu d’intérêt pour ce genre de choses et préfèrent passer leur tour."
"Faut croire que vous avez pas pioché les couteaux les plus aiguisés du tiroir. Moi je sais saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent."
"Une opportunité ? Pour quels motifs souhaitez vous rejoindre cette colocation?"

Il ne pouvait décemment pas avouer de but en blanc qu’il envisageait l’endroit comme un baisodrome gigantesque où il pourrait piocher les nymphos les plus douées pour constituer la base d’un futur harem même si ce n'était pas l'envie qui lui en manquait.

"Grailler à l’œil pour commencer mais surtout avoir de la bouffe de qualité. Vous avez pas idée du calvaire de la cantine de Basphel et de ce qu’on vous y sert. Le cantinier tire une gueule de trois pis de long lorsqu’il reluque pas ses petites camarades, on raconte qu’il déteste tellement son boulot qu’il se venge en mettant en cachette de la bouffe pour chats dans les plats lorsque ce n’est pas autre chose...il a même encastré un type dans les poubelles une fois !"
"Vous m’en direz tant... d’ailleurs, en parlant de couteaux, vos résultats sont pas mirobolants, vous êtes même un sacré cancre ! Qu’est ce qui vous fait penser que votre candidature pourrait être retenu par nos soins ?"
"Vous l’avez dit, les démons ne voient aucun intérêt à poursuivre ce genre d’expérience sociale et puis j’imagine que vous devez bien avoir des quotas pour avoir un échantillon représentatif non ?"
"Le faible échantillonnage d'individus de votre race, c’est ça votre argument phare ? Je préfère encore vous entendre mentir plutôt que proférer de telles aneries"
"J’exerce également un poste à responsabilité au sein de l’école, je distribue courrier et colis pour les élèves, on m’a embauché récemment et ils ont pas à s’en plaindre." ajouta le démon avec fausse modestie.
"Voyez-vous ca, vous vous achetez une conduite maintenant?"

Il commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs à constamment lui chercher la petite bête cet abruti. Il avait tendu la joue au début pour être beau joueur et lui laisser l’illusion d’avoir l’ascendant mais ce petit gougnafier prenait manifestement bien trop son pied à lui tailler des croupières. Ca valait bien la peine d’aller molester les élèves qui avaient passé l’audition d’hier après-midi en les bombardant de questions en tous genres sur le jury avant de les menacer de ne rien divulguer. Il n’avait rien obtenu par dessus le marché hormis quelques détails insignifiants dont il ne pouvait tirer avantage pendant cet entretien.

"Je cherche à faire mes preuves voilà tout. Qui peut en dire autant parmi ceux que vous avez interrogé aujourd’hui ? Et puis, vous aurez besoin de quelqu’un à même d’inspirer un sentiment d’autorité dans le loft. Je peux tout à fait assurer la sécurité et faire en sorte d’éviter les rixes !" mentit t’il comme un arracheur de dents.
"Admettons ma- "
"Excusez moi, vous pouvez me dire pourquoi vous n’arrêtez pas de reluquer ma poitrine ? C'est vraiment dérangeant" lança la jeune collaboratrice à ses côtés en esquissant un sourire faussement outré.
"T'étais vraiment en train de scruter la demoiselle comme un gros obsédé ?
"Quoi ? Mais"

Sale morue, tu prends un malin plaisir à faire saliver les mâles qui pénètrent ici avec un décolleté plongeant en dentelle pour mieux les déstabiliser ? Garce, tu peux être sûre que je ne compte pas t'oublier de sitôt ! 

"Vous n’êtes vraiment pas mon genre puis...vous pourriez être ma mère"
"Bonne répartie, c'est bien, tu peux reboutonner ton chemisier Scarlet. Très bien, puisque c’est ainsi, c’est quoi votre genre ? Laissez moi deviner bimbo à la taille de guêpe, poitrine opulente, un air salope vissé aux lèvres?" Rodd ne put réfréner un rire discret que l’examinateur ne manqua pas de noter avec un air sévère sur son calepin.
"Que vous êtes prévisible...je vais pas vous faire l’outrage de vous demander si vous avez déjà eu des relations sexuelles, je présume ?"
"C'est arrivé une fois, Triple D, elle était plus agé."
"Vous avez l'air d'en faire une gloire...je vous avais pas demandé ses mensurations ou son état civil non plus même si vous les aimez mature visiblement."
"Excusez moi je peux vous poser une question ?"
"C’est inaccoutumé mais au point où on en est, j’imagine qu’on peut s’autoriser cet écart..."
"Vous auriez pas auditionné Susannah Daeloran j’espère ?"
"Qui ?"
"Petite rondelette, les cheveux bleus, un quintal à vue d’œil avec des avant-bras plus gros que votre cuisse, des miettes de gâteaux en permanence sur l’avant scène et outrageusement imbue d’elle-même."
"Plutôt précis comme description, à fortiori que vous avez le dernier point en commun. Vous avez eu à en découdre ? Et si on l'avait effectivement reçu ?"

Cette grognasse insupportable pouvait faire capoter tout son petit numéro et réduire à néant ses chances de fornication compulsive dans le faste de cet idylle. Intolérable.

"Foutez là à la flotte dehors ou dans les douves du château, ce sera encore mieux c’est son élément mais ne la laissez pas rentrer dans l’enceinte du bâtiment. Elle va mettre sens dessus dessous cette colocation. " vitupéra aussi sec le démon.

L'homme haussa les sourcils de surprise quelques secondes devant le propos vindicatif du démon avant de reprendre l'interrogatoire sans prendre la peine de détourner son regard de sa prise de notes.

"Vous admettrez qu’il est plutôt cocasse que vous mettiez le couvert sur elle alors que l’on évoquait votre partenaire idéale."
"Parce qu’elle est tout l’inverse de ce que la prétendante en question pourrait être !" bougonna t’il de concert en croisant les bras.
"Rien d’autre à ajouter ?"
"C’est tout pour moi"
"Vous avez la gaule...vous aurez l'amabilité d'appeler le prochain candidat en sortant et ...
"..."
"Tachez de pas marcher dessus pour éviter le comble du ridicule."

1008 mots

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 14 Mar 2023, 06:23



Unknown

Vous cherchez une colocation ?

Evénement | Alcide



« Bonjour Monsieur Taiji. » - « Bonjour madame ! » s’enthousiasma Alcide, en s’asseyant comme on le lui indiquait. Il observa le décor de la pièce. Tout était très sobre. Peu d’objets venaient orner les meubles, et le bureau affichait un ordre impeccable : chaque dossier formait une pile dont ne dépassait aucune feuille. Il posa son regard azuré sur la dame. Elle était drôlement bien peignée. Aucune mèche n’osait venir chatouiller le col de sa chemise. « Pourquoi avez-vous candidaté ? » - « Parce que j’ai toujours eu l’habitude de vivre avec plein de monde : d’abord avec tous mes frères et sœurs à Boraür, ensuite avec tous les élèves de Basphel… Et j’aimerais bien découvrir d’autres endroits. Notamment les endroits où vivront des Magiciens. J’en suis un et je pense que, bon, ce serait quand même bien que je m’intéresse un peu plus à mon peuple. Je suis allé une fois sur les Terres du Lac Bleu. C’était pour participer à des épreuves pour pouvoir être le cavalier d’une dame pendant le bal de Lagherta. Mais bon, j’ai pas passé beaucoup de temps là-bas… » - « Je vois. Juvaniel vous a donc semblé être un choix pertinent. » - « Oui ! Et puis il paraît que plein d’autres étudiants de Basphel ont candidaté. Ce serait rigolo si on se retrouvait tous à vivre ici, non ? Ça ferait comme une deuxième Basphel, même quand on sera grands. » Cette idée le fit sourire. « Vous avez beaucoup d’amis, là-bas ? » - « Oui, je m’entends facilement avec les autres. » - « Vous vous disputez rarement avec eux ? » - « Oui. Et quand ça arrive, ça ne dure jamais longtemps. Je n’aime pas les disputes. En général, en plus, c’est à cause de choses assez bêtes. Trop bêtes pour qu’on reste fâchés pendant des heures. » - « Quand les émotions ou les sentiments s’en mêlent, les choses peuvent vite devenir compliquées. Avez-vous un ou une petite amie ? » Le blond secoua la tête. « Non. J’ai participé aux speed-datings organisés par l’AAAP, mais plus par curiosité qu’autre chose. Je sais que c’est une des préoccupations principales de beaucoup de mes camarades, mais moi… » Il haussa les épaules. « Je ne sais pas, ça ne m’intéresse pas trop. Un peu, parfois. Mais pas beaucoup. » L’interrogatrice acquiesça. « Et qu’est-ce qui vous intéresse, dans la vie, dans ce cas ? » - « Les livres, surtout les livres de contes. Les chevaliers et les guerriers. La magie ! Plus tard, j’aimerais être un grand guerrier. » - « Ah oui ? Pourquoi ? » - « Pour protéger et défendre tous ceux que j’aime. Et faire en sorte que les gens soient heureux. J’en connais trop qui ne le sont pas. » Un seul, ça aurait déjà été trop pour lui. Il songea avec émotion à Aäron, Eméliana, Susannah, Lana, et tous ces gens que la tristesse poussait à se comporter comme d’affreuses personnes. Le sentiment d’intolérance qui menaçait parfois de l’étreindre face à l’injustice de leurs comportements lui revint nettement. Il tenta de le chasser ; la question de son interlocutrice y parvint mieux que lui-même. « Vous parliez de votre famille, tout à l’heure. Elle est importante pour vous ? » - « Oui. J’écris souvent à mon père et à mes frères et sœurs. J’aime avoir de leurs nouvelles, mais surtout, j’adore quand on se retrouve tous ensemble. Ce n’est pas facile de réunir tout le monde, mais on y parvient au moins à chaque Ësse’Aellun. » - « Et votre mère ? » - « Oh, euh… c’est compliqué… Elle a beaucoup de travail et elle voyage souvent… » - « Je vois. Est-ce que l’argent est important pour vous ? » - « Non, je ne crois pas. » - « Avez-vous déjà manqué de quelque chose ? » Il fit signe que non. Sur Boraür, impossible de manquer. À Basphel, même règle. Tout ce qui lui manquait, c’étaient ses proches. « Est-ce que vous faites du sport ? » - « Je vais bientôt intégrer l’équipe de Puffball de l’école. C’est Zeryel qui m’a proposé, et je me suis dit que si je voulais devenir un grand guerrier, il allait effectivement falloir que je me mette au sport. » Il tapota son menton de son index et de son majeur. « Hélène m’a dit que je devrais lire des livres de stratégie et de tactique. Qu’est-ce que vous en pensez ? » - « C’est une idée. Vous aimez lire, en plus. » - « Oui, mais pas trop les livres théoriques. J’aime bien apprendre, mais je préfère apprendre en cours, ou en discutant, ou en euh… enfin, pas en lisant. Ça m’arrive souvent de m’endormir, quand je lis mes livres de cours. » - « Et niveau sommeil, tout se passe bien ? » - « Oh, oui, moi, je dors comme un loir ! Je ne fais jamais de cauchemar, je ne ronfle pas, je ne bouge pas. En fait, quand je vais me coucher, je me roule dans ma couette – comme un maki, vous voyez ? Mon père adore ça – et une fois bien emmitouflé dedans, je dors et je me réveille tel quel. Sinon, j’aime bien dormir recroquevillé sur le côté. En chien de fusil, on dit, je crois ? C’est trop agréable, on est tout pelotonné dans le lit. » - « Aimez-vous les makis ? » - « Oui, ça va. Mais ce que je préfère dans la cuisine des Orines, ce sont les mochis. » La recruteuse lui sourit. « Je vous remercie, nous avons terminé. »



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Mar 14 Mar 2023, 07:12



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Vous cherchez une colocation

Evénement | Kiara



Curieuse, Kiara entra dans le bureau. « Ah, Mademoiselle Hautvent. » Son interlocutrice sourit. Malgré ses dents qui n’étaient pas droites, elle avait l’un de ces sourires qui illuminent un visage. « Je suis contente de vous voir. » L’intéressée cligna des yeux. « Vous m’attendiez ? » Elle tapota une pile de dossiers. « J’en attends encore beaucoup. » - « Oh, je vois. » - « Asseyez-vous, je vous en prie. » La Rehla obtempéra, lissant les plis de sa jupe une fois assise. « Dites-moi ce qui vous amène. » - « Votre annonce. » - « Oui… » l’encouragea-t-elle. « Eh bien, hum, même si je suis une Sirène et que le monde terrestre n’est pas notre fort… Enfin… Je pense qu’être à Basphel m’a un peu changée. Et aujourd’hui, d’autant plus avec la barrière de sauge, il me paraît important de m’intéresser aux autres peuples. Alors je me suis dit que cette colocation serait une bonne façon de le faire et d’entretenir un lien avec eux. » - « Je comprends. Qu’en pense votre famille ? » - « Mes parents sont diplomates. Ils aimeraient que je suive leur voie, alors ils m’encouragent à fréquenter et connaître toutes les races. » Ce n’était qu’un semi-mensonge. Depuis qu’elle était jeune, ils la guidaient en ce sens ; simplement, elle savait désormais que les raisons étaient différentes de celles qu’ils avaient toujours mises en avant. Mais elles devaient rester secrètes. « Avez-vous des secrets ? » La blanche sursauta ; son regard surpris, presque paniqué, papillonna sur le visage de son interlocutrice. « Je… » Il y eut un silence, durant lequel la mécanique de son cerveau ronfla bruyamment. « Oui. Tout le monde en a, non ? » tenta-t-elle. « Probablement. Peu l’admettent. » Kiara s’humecta les lèvres. Elle n’ajouta rien. « Nous avons rencontré votre amie, Lana Kælaria. Elle nous a appris que vous alliez participer aux sélections des Puff Puff Gueurles. » Elle acquiesça. « Vous vous sentez proche d’elle ? » - « Oui. C’est ma meilleure amie. » Lana avait ses défauts, mais lorsqu’elle ne les laissait pas la submerger, ses qualités se dévoilaient. La fausse Ondine avait conscience que peu de gens les voyaient et que, par conséquent, ils ne comprenaient pas leur relation. « Et avez-vous un petit ami ? » Elle rougit. « Non. » - « Mais quelqu’un en vue ? » Son regard fondit sur le bois du bureau, devenu soudain captivant. Ses mains se nouèrent nerveusement. « Peut-être. » Elle regrettait encore de ne pas être tombée face à lui aux speed-datings. Pourquoi l’AAAP l’avait-il mis face à sa sœur ? Celui qui les avait placés s’était-il trompé ? La jeune fille bougea son nez de droite à gauche, embêtée. « Qui est-ce ? » Elle releva le visage vers son évaluatrice. Il se dégageait d’elle une aura qui invitait aux confessions. « Vous pouvez au moins me dire s’il est venu passer les auditions, peut-être ? » - « Oui… Oui, il est venu. » - « Sait-il que vous êtes intéressée ? » - « Je ne sais pas trop… Peut-être, oui. » Parfois, quand il la regardait, elle avait le sentiment qu’il savait. Qu’il savait, et que c’était réciproque. « C’est un peu compliqué… C’est le frère de Lana. » finit-elle par avouer. « Oh, je vois. Vous avez déjà eu des rapports sexuels avec lui ? » - « Quoi ? Non. » - « Avec quelqu’un d’autre ? » La Rehla fronça les sourcils. « Ça ne vous regarde pas. » - « Vous vous sentez prête à en avoir ? » Elle secoua la tête, désemparée. « Je croyais que c’était un entretien pour une colocation ? » - « Justement, ce genre de questions nous permet d’évaluer où nous pourrions vous placer, au niveau des chambres. Si vous me dites que vous ne vous sentez pas prête, je ne vais pas vous mettre en face d’un Déchu de la Luxure, par exemple. » - « Ah… » Il y eut un temps de suspension. « Je n’ai pas envie d’être en face d’un Déchu de la Luxure. » - « D’accord… Est-ce que vous avez des allergies ? » - « Oui. Aux chiens. » - « Des intolérances alimentaires ? » - « Je ne crois pas. » répondit-elle, d’une voix plus calme, rassurée par la nouvelle teneur des questions. « Des dépendances ou des addictions ? Le tabac, l’alcool, la drogue… » - « Non. » - « Une couleur préférée ? » - « Le violet. » - « Comment est-ce que vous occupez votre temps libre ? » - « Je joue un peu de musique et je chante, j’étudie… Je lis aussi. Je fais régulièrement du sport, mais toute seule. » - « Vous ne voudriez pas faire partie d’un club, en plus des Puff Puff Gueurles ? » - « Je ne sais pas trop. Je risque de ne pas avoir le temps. Je dessine beaucoup. Et j’aimerais bien me mettre à la sculpture. » - « Effectivement, ça vous fait beaucoup d’activités. J’aurai juste une dernière question : comment vous entendez-vous avec Johannês Taiji ? » - « Johannês ? Moi, ça va. C’est Lana qui le déteste. » - « C’est ce qu’elle nous a dit, oui. » L’examinatrice reposa son stylo et son carnet. « Je vous remercie, Mademoiselle Hautvent. Nous avons terminé. »



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Mar 14 Mar 2023, 17:05



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Vous cherchez une colocation ?

Evénement | Hélène



Hélène pénétra dans le bureau. Ses iris bleus en scrutèrent aussitôt les contours, les formes, les couleurs, avant de revenir se poser sur son futur interlocuteur. Ses lunettes corrigeaient maladroitement l’air benêt que lui conféraient son visage rond et son nez plus proche du groin que d’autre chose. « Bonjour, monsieur. » - « Bonjour, mademoiselle Paiberym. Vous pouvez vous asseoir. » La blonde s’exécuta. « Je vous propose de vous présenter en quelques mots. Ensuite, je vous poserai des questions. » - « Très bien. Hélène Paiberym, donc. Je suis la fille de Kaahl Paiberym et… » - « Adoptive ? » Elle scruta son interlocuteur. « Il n’a que des enfants adoptifs, pour le moment. » Même si Lucius lui ressemblait incroyablement. Elle n’osait pas les questionner à ce sujet. C’était bizarre. Comme l’ancien Prince Noir… Plus le temps passait, plus les rumeurs enflaient. « Veuillez continuer, je vous prie. » - « J’ai quatorze ans, j’aimerais devenir scientifique et j’étudie à Basphel. Je suis du département de l’Acier, comme mon père. » - « C’est important, pour vous ? » - « De quoi ? » - « D’être dans le même département que votre père. » La blonde bougea doucement sa bouche d’un côté, puis de l’autre. « Oui, j’imagine. On s’aime beaucoup. » - « Il doit avoir bien besoin de tout cet amour, en ce moment. » Son regard azuré se planta sur l’homme. « Vous m’interrogez sur mon père ou sur moi ? » Elle commençait à avoir l’habitude des questions indiscrètes, et plus elle gagnait en maturité, plus elle avait l’aplomb de faire face à ses interlocuteurs. Celui-ci sourit, loin d’être penaud. « Pardonnez-moi. Pouvez-vous m’indiquer pourquoi vous êtes ici ? » Elle aurait pu être transparente quant à sa démarche : lui dire qu’elle souhaitait comprendre leur démarche et en évaluer le fonctionnement. Néanmoins, si elle avait informé son vis-à-vis de ses intentions, elle aurait peut-être compromis son étude dès le départ. Elle lui aurait donné l’occasion de s’adapter à son but, elle aurait influencé son attitude. Elle avait lu ça dans un livre sur les techniques d’enquête. La blonde répondit donc : « J’aimerais bien participer à cette colocation. J’ai l’habitude de la pluriculturalité, alors ça devrait aller. » - « Vous êtes pourtant une Humaine. » - « Oui. Mais en général, ce n’est pas moi que le Ma’Ahid met mal à l’aise. » - « Vos camarades ne s’en sont jamais pris à vous à cause de ça ? » - « Pas pour le moment. Il n’est pas très puissant, et Basphel est une école qui prône l’ouverture d’esprit. » - « Le nom de votre père aide peut-être aussi. » Elle fronça les sourcils. « Peut-être. » Un silence plana. « Quelle place donnez-vous à votre famille, dans votre vie ? » - « Je les vois souvent. Plusieurs de mes frères et sœurs sont à Basphel, au moins partiellement, et je rentre régulièrement à Vervallée pour voir les autres et mon père. On s’écrit souvent, aussi. » - « Ne pas avoir de mère ne vous manque pas ? » Le trouble passa un instant dans les yeux de la blonde. « Non. Nous sommes bien entourés, avec Pauline et Minéphore en plus. Et puis je ne me souviens pas d’avoir eu une mère, alors ça ne peut pas me manquer. » - « Je vois. Et vos amis, quelle place occupent-ils ? » - « Ils sont surtout à Basphel, donc je les vois quasiment tous les jours. J’aime bien, quand on est ensemble. » - « Qu’est-ce que vous faites ? » - « Ça dépend. Il n’y a pas longtemps, j’ai proposé à Alcide qu’on se lance dans des lectures communes. Il adore les contes, mais je pense que j’arriverai à lui faire lire autre chose. » Elle eut un sourire bref. « Avec Rose-Abelle, on parle de pas mal de choses. J’aime bien discuter, ça permet d’apprendre à connaître les gens. » - « Vous parlez beaucoup ? » - « Pas tant que ça, je crois, mais je sais faire la conversation. On nous apprend ça très tôt, chez les Magiciens. » Il hocha la tête. « Et est-ce que vous avez un ou une petite amie ? » - « Non. » - « J’ai appris qu’il y avait eu des speed-dating organisés à Basphel. Vous n’avez pas participé ? » - « Si. Mais j’étais plus curieuse qu’en recherche de l’âme sœur. » - « Sur qui êtes-vous tombée ? » - « Adriæn Kælaria, Taj… Taj. Je ne connais pas son nom de famille, ou je ne m’en rappelle plus. Et Ikar Pendragon. » - « Le fils de l’amant de votre père. Intéressant. » L’adolescente plissa les yeux. Elle n’aimait pas la façon qu’il avait de toujours ramener son père dans la conversation. « Vous êtes un fan ? » - « Pardon ? » - « De mon père. » - « Non. » - « Vous revenez toujours sur lui. » - « Il fait partie de votre vie, non ? » - « Oui, mais il n’en est pas le centre. » L’examinateur acquiesça lentement. « Est-ce que vous préférez les filles ? Puisqu’aucun des garçons ne vous a plu. » Elle arqua un sourcil. « Je n’ai pas dit ça. Je ne crois pas préférer les filles, et normalement, je vais les revoir. Adriæn a mes boucles d’oreilles, Taj m’a demandé si on pouvait se revoir, et Ikar, je le connaissais déjà avant. On a plusieurs cours ensemble. Je ne peux simplement pas vous dire s’ils me plaisent, parce que je ne les connais pas assez bien. » - « Vous êtes plus intéressée par leur intellect que par leur physique, donc ? » Elle repensa aux critères qu’elle avait énumérés à ses frères, au mariage de Mancinia Leenhardt et Neah Katzuta. « Probablement. Je pense qu’il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. » Il le nota sur son calepin. « Y a-t-il autre chose que vous souhaitiez me communiquer ? » - « Vous n’avez pas d’autres questions ? » - « Non, nous pouvons nous arrêter là. Si vous passez cette première sélection, vous serez recontactée plus tard. » - « D’accord. Dans ce cas, non, rien à ajouter. »



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Sam 25 Mar 2023, 23:34

[EVENT Février & Mars] - Vous cherchez une colocation ?  - Page 2 Bannalfar3
Vous cherchez une colocation ?

Si les préparations d’examen et de concours étaient monnaie courante pour les jeunes disciples de Dothasi, chacun d’entre eux revêtait une symbolique très forte dans une société fondée sur le déterminisme et la performance de ses résidents. Il ne s’agissait pas uniquement de réussir ou de se contenter de faire mieux qu’autrui, il fallait battre à plates coutures les adversaires pour ne pas leur laisser l’ombre d’un doute sur la suprématie académique des oreilles pointues vis à vis de leurs adversaires. Qu’ils viennent des Palais de Coelya, des universités les plus réputées de Stenfek, des écoles de Palantírh, ou de Basphel même, il était de la responsabilité de chaque d’Alfar d’imposer ce rapport de domination et d’imprimer cette vérité dans les esprits rétifs de tous ceux qui osaient remettre en cause son évidence. C’est avec cette même résolution et avec cette même exigence que Uther s’engagea dans la salle d’audition et de son parterre d’examinateurs chevronnés pour se livrer à l’exercice. S’il faisait bel et bien partie du département de l’Acier, sa volonté elle demeurait d’Airain.

« Bonjour Monsieur Eraishah, prenez place je vous prie »

« Bonjour, je préfère rester debout. »

« Bien, passons les amabilités et formules d’usage et venons en directement au fait. Je pourrais vous laisser dérouler un argumentaire étayé en dix points sur les avantages évidents que présente votre dossier et ce qui le différencie de celui de vos petits camarades reçus auparavant. La notoriété de votre peuple en la matière n’est plus à faire j’en conviens et je sais d’ores et déjà que les éléments que vous avancerez seront percutants cependant je préfère nous épargner à tous les deux un laïus académique et inutilement barbant. Commençons par les bases si vous le voulez bien. Quelles sont les véritables raisons qui ont motivé votre acte de candidature? »

« Véritables ?»

« Oh je vous en prie ... » rétorqua t’il aussitôt d’un ton empli de lassitude.

« Comprenez moi bien, j’ai vu défiler toute la journée des petits ingénus dans votre genre qui ont cru bon de me baratiner sur les raisons réelles qui les poussaient à vouloir rejoindre Juvaniel pendant que je faisais mine d’être convaincu de leur argumentaire. Quant à vous... vous avez autant le profil pour rejoindre une colocation qu’un vampire a de chance de s’envoyer en l’air en plein Fessetival si vous m’excusez l’analogie »

S’il était légèrement décontenancé par la rhétorique directe de l’examinateur, le Sarenthi s’efforça de n’en rien laisser paraître. Un sourire de composition marbrait maladroitement ses traits tandis qu’il bouleversait mentalement ses projets pour tenter de les faire coïncider avec les desiderata de son interlocuteur. Le Parfum aurait pu renverser la donne en sa faveur mais son usage se révélait bien trop fastidieux et approximatif pour constituer une vraie valeur ajoutée.

«Vous avez raison. La colocation n’est pas mon intérêt premier dans cette affaire. Je souhaite percer l’énigme entourant la création de Juvaniel par les Magiciens et les enfants de Yanna sur un lieu inédit.  Pourquoi avoir décidé d'instaurer un château et pas une place fortifiée ? Pourquoi chercher à y réunir des individus de tous horizons pour les y faire résider à titre fortuit ? Et de la même manière que je peux sentir que les effluves de votre parfum comporte des relents de bois de santal, je peux aussi sentir que cet endroit est pour le moins étrange. »

« Et si ce n’était pas mon vrai parfum ? Et si tout ceci n’était qu’une grande mascarade ? Que nous n’étions pas ceux que nous sommes prétendument censés incarner ? Que ces apparences n’étaient que des avatars? »

« Je... »

« Laisse tomber, simple test de suggestion pour examiner votre réceptivité. Vous marquez un point cela dit...au niveau du parfum j’entends. Quant à toutes vos questions, vous obtiendrez les réponses en temps voulu. Bien, je lis ici que vous n’avez rejoint la ville-école que récemment. La vie en communauté doit radicalement vous changer de celle bien plus solitaire de Drosera n’est-ce pas ? Comment se déroule l’acclimatation ?  »

« A vrai dire, mieux que je l’imaginais. Si nous n’avons pas les mêmes us, le quotidien est ici moins codifié et plus libératoire »

« Vous discréditeriez votre patrie d’origine ? »

« Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit »

« Mais vous l’avez pensé »

« Vous confondez avec vos présuppositions »

« C’est tout du moins ce que vous avez laissé suggérer et je « 

« N’est-ce pas le propre de votre rôle que de poser des questions pour éviter les présomptions ? Si vous connaissez les réponses à vos interrogations avant même de les poser alors l’exercice est sans objet » répliqua t'il après l'avoir interrompu.

« Est ce que vous redoutez l’écart de niveau entre Basphel et Drosera ? N’appréhendez vous pas d’être complètement largué à votre retour dans la capitale Alfar ? »

« Vous l’avez dit, je ne suis arrivé ici que depuis peu. Je ne suis en l’occurrence pas apte à me prononcer sur cette question « 

« Abordons vos centres d’intérêt. Quels sont t’ils ? »

« L’Alchimie et les artefacts prioritairement. J’ai rejoint le club des Amis de la Pierre Philosophale lorsque j’ai intégré les rangs de Basphel. »

« Les sciences occultes. Que c’est original. Vous vous rêvez d’élucider les mystères de l’équation d’anti-vie ? La formule de la transmutation fondamentale peut être ? » ponctua t’il avec emphase.

« Rien qui ne soit susceptible d’atteindre votre degré de compréhension »

Les secrets de l’Alchimie allaient bien au-delà des barrières de la compréhension collective que le commun des mortels s’en faisait. Tourner en dérision une discipline si vaste que des générations entières de chercheurs et savants avaient échoué à en révéler le véritable sens témoignait de la débilité profonde de la critique de celui qui s’en faisait l’auteur.

« Rien de plus insolite dans votre besace ? »

« J’ai quelques connaissances en matière de poison également. »

« Vous êtes le portrait craché du gendre idéal de Belle-Maman. »

« Oh mais oui, pardonnez moi, vous êtes un descendant de l’illustre dynastie Eraishah ! Comment vit t’on avec le poids des obligations d’une des familles les plus en vue de la civilisation Alfar ? Tout ceci n’est pas trop accablant pour vos épaules ? »

« Je saurai prendre mes responsabilités au moment venu. »

« Comment pouvez-vous en être si certain ? »

« Parce que rien n’est laissé au hasard et que l’on nous prépare nos vies entières pour assumer ce rôle. »

« L’autre n’a pas dit ca tiens, c’est plutôt cocasse. »

« L’autre ? »

« L’Eraishah que l’on auditionné avant vous. »

« Vous versez à nouveau dans le suggestif ? »

« Qui sait ? Seulement si vous y avez cru j’imagine ? Suis-je un fieffé menteur ? Que vous en semble ? »

« Il n’est pas impossible que vous en ayez croisé un même si c’est hautement improbable si c’est ce que vous me demandez. « 

« L'avenir nous le dira. Nous en avons terminé.»

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Dim 26 Mar 2023, 21:20



Vous cherchez une colocation ?

Sous les ors de la Grande Bibliothèque d’Avalon, la Providence avait décidé en ce jour béni d’appeler à ses portes un nouveau héros. Le Bethralas, baigné dans les rais d’une lumière diaphane, pénétra avec déférence et humilité dans le puits de lumière qui irradiait le centre de la pièce. Alors qu’il avançait vers son illustre destinée, le visage surmonté d’une couronne d’épines, l’heureux élu pouvait entendre là-haut, loin dans le firmament des cieux, les chants quantiques des innombrables apôtres de Kinath célébrant son accession au panthéon des Ailes Noires sanctifiés. Après avoir passé une vie entière à souffrir le martyre, L’Écarlate touche du bout du doigt un rêve trop longtemps resté inaccessible, relégué parfois au rang de simple mythe ou de légende candide par ses plus fieffés détracteurs. Ammon lève les yeux sur les fresques ornementales des plafonds peints de la Grande Bibliothèque et s’imagine un instant immortalisé sur l’une d’entre elles. Le moment est solennel, les aiguilles s'alignent au cadran de la grande horloge de son triomphe, il s’agit de l’avènement d’un nouvel émissaire parmi les Aetheri. Au faite de sa gloire. le Corvus se sent léger, les bras tendus paumes vers le ciel, il s’apprête à recevoir la consécration d’une vie de labeur, il -

« Hé ! Oh ! On se réveille, vous êtes là ?! Hééé » lance l’examinateur en claquant des doigts successivement.

« Aheeeem, oui pardon, désolé »

« Je peux savoir ce que vous mijotiez au juste ? Et vous voulez bien rétracter vos ailes pendant qu'on y est ? Vous vous croyez ou ? Oh oui, bravo, quelle envergure, je suis vraiment époustouflé ! » ponctua t’il t’il avec sarcasme.

« J’avais seulement la prémonition d’un avenir glorieux. C’est le quotidien d’un être hors norme. »

« Non je préfère demander, on sait jamais, vous aviez la bouche grande ouverte et les paupières retournées et vous sembliez pris de soubresauts. Je voudrais pas que vous nous claquiez entre les doigts. Bon, Monsieur Bethralas, après votre petite démonstration inopportune et la preuve s’il s’en est que vous appartenez aux Ailes Noires, une première question s’impose: quel est votre pêché ? »

« Vous osez demander ? »

« Va pour l’Orgueil très bien. »

« Vous le faites exprès en fait. » répliqua Ammon avec irritation alors qu'il sentait poindre l’amertume en son for intérieur.

« Donnez moi les raisons de votre présence parmi nous aujourd’hui. »

« J’ai reçu votre faire-part. J’honore les rendez-vous lorsque j’estime que le jeu en vaut la chandelle.»

« Notre faire-part ? Vous voulez parler de l’invitation mais attendez vous ne semblez pas co-»

« Vous pouvez arrêter les sélections, ce serait peine perdue de poursuivre la mascarade plus longtemps. J’ai toutes les caractéristiques du candidat idéal que vous recherchez. » trancha t’il avec fausse modestie.

« Ce sera à nous d’en juger. Qu’est ce qui a motivé votre candidature au juste ? »

« Devenir l’ambassadeur d’un château à ma mesure et régner sur un nouveau territoire ne se refuse pas. Cela dit en passant, l’endroit a l’air rudimentaire et très imparfait mais l’architecte des volontés que je suis saura naturellement en tirer le meilleur. »

« Rien que ca ! Excusez du peu ! »

« Bien sûr, je compte également disposer d’une cohorte de serviteurs attitrés pour remplir mes moindres désirs. A Avalon, je dispose d’un valet prénommé Balthazar et l’être ou plutôt la créature devrais je dire est doté d’un intellect fâcheusement limitée et n'est plus capable de satisfaire aux missions de sa fonction. »

« Vous n’avez pas les moyens de vos prétentions dans la capitale Déchue ? Vous cherchez à disposer d’une armée de larbins gratuitement ? Vous délirez jeune homme » lâcha t’il d’un ton mordant.

Ammon abhorrait particulièrement les jugements à l’emporte-pièce totalement gratuits tel que cet abruti congénital venait de lui dispenser. Cette façon si caractéristique que tous ces gueux avaient de défier l’éminence de ses désirs avait le don de faire naître en lui une bile acariâtre et si corrosive qu’elle consumerait le visage de son vis-à-vis si elle en venait à jaillir de sa trachée. Il la sentait s’épaissir patiemment et tourner silencieusement au fond de son estomac en attendant l’heure fatidique pour saillir avec virulence tel l’acide pour dissoudre la chair de ses détracteurs. Toute cette arrogance mal placée qu’on opposait sans discontinuer à l’application de ses volontés, ça le rendait malade. Ses désirs avaient valeur d’autorité et un jour viendrait où quiconque ne pourrait déroger à leur exécution immédiate.

« Évidemment que je les ai.  Vous ne semblez pas comprendre, l’or ne rentre pas en ligne de compte. Ce qui importe ici n’est pas d’avoir des larbins, c’est la reconnaissance de ceux-ci, c’est la fierté qu’ils ont de vous servir, c’est l’insigne honneur qui bat dans leur palpitant lorsqu’ils se décarcassent pour s’acquitter à la tâche. Voilà ce qui compte réellement. »

« Vous souhaitez être aimé ? Adulé peut être ? Idolâtré, c’est encore mieux ? »

« Qui ne le voudrait pas ? La civilisation Déchu tutoie les sommets. Nous n’allons pas nous mettre au niveau des peuples qui se reniflent le cul avant de forniquer ou des plus abjectes qui ne s’embarrassent pas de ressentir quoi que ce soit pour s’accoupler. »

« Qu’est ce qui vous fait penser que vous êtes si singuliers ? Les Anges le sont tout autant que vous. »

« Soyons sérieux deux minutes, ils fréquentent et copulent pour certains d’entre eux avec des réprouvés. Ils sont si coincés de leurs propres vices qu’ils préfèrent se voiler la face pour ne pas les reconnaître. Il y a un proverbe consacrée Déchu à l’endroit des Ailes Blanches: Tout chef d’œuvre a son brouillon »

« Qu’est ce que ça vous fait de coller aux basques de vos parents et de leur ponctionner leur argent comme une sangsue ? » 

« C’est plutôt agréable je dois avouer, même si tout cela ne durera qu’un temps. Le mérite est une valeur cardinale des ailes noires. Avalon n’est pas devenu un- »

« Oui on a compris. Question suivante. Déchu oblige, avez vous succombé à la luxure de vos congénères ? »

« Ca ne vous regarde pas. »

« Voyez vous ca, on se réserve pour la bonne donc. Peu commun pour un peuple très portée sur la chose comme le votre.»

« Non mais »

« Je vous en prie. Vous n’allez pas me faire croire que vous connaissez beaucoup de cités où l’on n’est réveillé au petit matin à la saison estivale par les hurlements intempestifs des luxurieux qui se la donnent ? »

« ... »

« Nous sommes d’accord, qu’est-ce que vous préférez que j’écrive pour la postérité ? Vierge ? Puceau ? Asexué peut être ? La question mérite d’être posé à ce stade, vous ne croyez pas ?»

La thématique l’indisposait foncièrement. Les plaisirs de la chair exerçaient un pouvoir d’attraction fascinant. L’Envie dans sa forme la plus pur se matérialisait dans son pantalon à la vue des courbes lubriques des luxurieuses qui rivalisaient d’ingéniosité pour mettre en scène leur outil de travail. Pourtant, rares étaient les succubes - comme il aimait à les appeler les luxurieuses - qui parvenaient à éveiller durablement son intérêt. Celles-là ne prêtaient pas la moindre forme d’intérêt à son égard et n’hésitaient pas à meurtrir son égo chancelant en lui préférant des reproducteurs à pedigree. Lorsque l’Envie irrésistible le foudroyait, l’Écarlate s’isolait dans le plus grand secret et se soulageait du poids des désirs salaces qui l’étreignaient.

« C’est plus compliqué. »

« Évidemment. J’imagine que vous fréquentez une école à Avalon ou vous préférez procrastiner avec oisiveté toute la journée ? »

« JE SUIS ÉTUDIANT A L’ACADÉMIE DES ARTS »

« Je vous ai fâché ? Vous voulez une verveine ? Calmez vous, je vous prie. Bien, quel domaine ? »

«A l’heure actuelle, je ne suis qu’apprenti en classe préparatoire. Nous nous efforçons de réaliser des croquis ou de reproduire des œuvres existantes même si j »

« Vous faites des croûtes quoi. Rien qui puisse figurer dans l’inventaire des décorations de Juvaniel  je le crains. Très bien, nous en avons terminé. Vous voulez que je vous ouvre la fenêtre pour vous éclipser ou vous préférez la porte.»

«Allez en enfer » murmura à voix basse le Bethralas.  

1308 mots

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Seiji Nao
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Seiji Nao
Sam 01 Avr 2023, 22:43



Vous cherchez une colocation ?


Habillé d’une veste de soie blanche, le violet étouffe un bâillement. La splendeur de la lune, de l’autre côté de la fenêtre, ne parvient pas à chasser les premiers signes du sommeil, et la fatigue creuse ses yeux de puits noircis. Voilà des heures qu’il patiente dans un couloir. Dehors, la nuit resplendit, si bien qu’il se demande si on ne l’a pas oublié. À force de patienter ainsi, des courbatures lui lacèrent le dos. Pourtant, il n’ose bouger, de crainte de manquer l’heure du rendez-vous.

Munie d’un classeur et de lunettes d’une sévérité sans nom, une employée sort d’une salle, qu’elle verrouille sans lui accorder un regard. Un peu perplexe, il toussote pour signaler sa présence. La femme le regarde, d’abord avec surprise, puis avec toute la méfiance que lui autorisent ses lèvres pincées.

« Que faites-vous ici ? »

« Je viens pour une audition. »

Sitôt ces mots prononcés, l’inconnue le traîne à toute allure à travers un vestibule, maugréant des jurons qu’il ne comprend pas. Au bout de quelques minutes, elle le plante devant une porte, à laquelle elle frappe avec force, avant de le laisser seul, encouragé par un sourire.

Embarrassé de son erreur, l’Hanatsu s’avance dans la pièce. Intimidant de sobriété, le mobilier ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination : des chaises en frêne, un bureau sur lequel s’entassent des dossiers, et, au bout de celui-ci, un homme aux traits aussi tendres que ceux d’un grand-père.

« Vous êtes en retard. »

En dépit de son faciès avenant, son ton a la chaleur de l’hiver. Confus, le violet baisse les yeux.

« Je suis désolé, je n’ai pas le sens de… »

« Ce n’était pas une question. »

« Oh. Pardon. »

Invité à s’asseoir, il prend place sur la chaise de gauche. Mal à l’aise, il garde le silence, impressionné par l’autorité qui émane du vieil homme. Celui-ci ne le quitte des yeux que pour redresser ses lunettes sur son nez.

« Qu’est-ce qui vous amène ici, Monsieur Seiji ? »

« Bah… L’annonce. »

L’examinateur pousse un soupir, visiblement exaspéré par la réponse. Les coudés posés sur la table, il pose son menton contre ses mains, et entrelace ses doigts, rendant son expression indéchiffrable.

« Non. Qu’est-ce qui vous amène vraiment ici ? »

« Oh ! Je voudrais un endroit à moi, où je puisse rencontrer de nouvelles personnes, et apprendre d’elles. Leurs cultures, leurs connaissances, tout m’intéresse. Ce serait surtout l’occasion d’en découvrir plus sur le monde. C’est que je ne suis presque jamais sorti de Maëlith, et je pense que… »

« Oui, oui, d’accord. Comment imaginez-vous votre vie entre ces murs ? »

« Je n’y ai pas pensé, Monsieur. »

Un silence s’installe. Craignant d’avoir dit une bêtise, l’adolescent s’absorbe dans la contemplation de ses sandales, avant de remonter sur sa veste, où il découvre une tâche imaginaire.

« Voulez-vous une tasse de thé ? »

Soulagé par sa proposition, il accepte, tout sourire. Un vieil homme proposant une tasse de thé ne peut qu’être bien disposé, n’est-ce pas ?

« Oui, s’il n’y a pas de sucre. J’ai un régime très strict. »

« Pour sculpter votre corps ? »

« Pour ne pas tomber malade. »

Honteux d’avoir avoué si facilement la fragilité de son anatomie, le violet s’empare de la porcelaine. La boisson lui brûle les lèvres ; il tâche de n’en rien laisser paraître, en dehors d’une grimace fort disgracieuse.

« Avez-vous une particularité à partager ? »

« J’aime les poupées. Je voudrais pouvoir emménager avec, si vous le permettez. »

À la perspective de passer du temps avec ses chères amies, son regard s’illumine.

« Vous croyez être en position de demander quoi que ce soit ? »

Pour s’éteindre aussitôt.

« Quel genre de poupées ? »

« Celles qui ont l’air vivantes. »

« Vivantes ? »

Alors que l’examinateur répète le mot, il avale de travers, et s’étouffe sur sa propre tisane. Attendant patiemment la fin de sa quinte de toux, le violet reprend d’une voix enjouée.

« Oui. Vous savez, quand elles vous regardent sans rien dire, mais que vous sentez leur sagesse vous passer au travers. Je ne vois pas ma vie sans elles. »

« Vous voulez dire que vous les… Aimez ? »

Le vieil homme hausse un sourcil circonspect, incertain du spécimen qui se trouve devant lui.

« Oui, de tout mon cœur. »

« Je ne parlais pas de votre cœur. »

« De toute ma langue ? »

Le spécimen en question formule sa réponse sans réfléchir, bercé par une innocence encore enfantine. Son esprit ne peut imaginer les horreurs qui traversent celui de son interlocuteur.

« Votre… langue ? »

« Oh, oui ! Je leur parle beaucoup, vous savez. »

Balayant le sujet d’un revers de la main, le barbu pousse un soupir soulagé. S’il ne doute pas d’avoir affaire à un idiot, au moins ne semble-t-il pas être le plus dégénéré de la bande.

« Votre fruit préféré ? »

« Les figues. »

« Avez-vous un talent quelconque ? »

« Et bien, c’est-à-dire que… Je… Vous voyez… Je fais des figurines et des décors en métal… Des personnages parfois, mais je n'y arrive pas encore très bien... Enfin, je ne suis pas très doué… C’est pour… Du théâtre d’ombres. Je tire une toile, vous voyez, avec une lumière derrière, et je fais bouger les pièces pour... Voilà. »

Peu habitué à parler de son art, l’Hanatsu s’embrouille. Les phrases s’enchevêtrent dans sa bouche en un tas confus et balbutiant.

« Avez-vous déjà donné des représentations ? »

« Une seule fois. »

Tirer les vers du nez de cet avorton n'est décidément pas chose aisée.

« Devant du public ? »

« Mes camarades de classe. Enfin, ce n’était pas tout à fait un vrai spectacle… »

« Vous ne savez rien faire d’autre ? »

« Pas vraiment… »

« Vous considérez-vous comme un raté, Monsieur Seiji ? »

Le susnommé ouvre la bouche, pour la refermer aussitôt. Que pourrait-il dire pour détromper l’inconnu, lui qui ne sait rien faire de ses dix doigts, sinon composer des spectacles fantômes ? Une boule dans la gorge, il tente de refouler les larmes qui effleurent ses paupières. Une minute s’écoule, puis une deuxième, avant que le vieillard ne le délivre de ses tourments.

« La sortie est par là. »

La tête plongée dans ses documents, il ne lui prête déjà plus la moindre attention. D’un pas lourd, l’adolescent se dirige vers la porte. L’échec lui tord l’estomac. Une entrée en matière désastreuse et une performance pitoyable : nul doute que son interlocuteur ne gardera aucun souvenir de lui. Piqué dans son orgueil, Seiji, sur le seuil, se retourne, et lance d’une voix tremblante :

« Je ne suis pas un raté. Je grandis et j’apprends. C’est différent. »

Et, sans rien ajouter _ sans même apercevoir le sourire que le vieux lui accorde _, il disparaît dans le couloir, priant pour oublier au plus vite cette désagréable rencontre. À bien y réfléchir, mieux vaut ne pas quitter le giron de ses frères et sœurs : le monde est trop vaste et trop cruel pour un adolescent.

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Dim 02 Avr 2023, 20:17


Illustration - @Enaa97

Vous cherchez une Affaire ?


Juvaniel était un endroit agréable à observer, mais Jeanne ne voyait rien de véritablement nouveau à ce qu'elle pouvait avoir vu dans le passé. Avalon, ou encore la Citadelle Blanche, autrefois, restaient des endroits plus prestigieux à ses yeux et même si une Lune était distinctement visible, elle n'avait pas du sang Eversha pour en apprécier la présence. Un gaspillage magique, peut-être ? Elle se demandait ce qu'il se passerait si des Humains profitaient de la neutralité du territoire pour en détruire les illusions ... Deviendrait-elle cynique ? Ce devait être un moyen comme un autre d'évacuer la pression emmagasinée ces derniers temps, depuis son retour du Fessetival. Quant à cette colocation ... La Déchue n'était pas vraiment intéressée, mais il y avait des opportunités qu'on ne pouvait pas refuser en les écoutant depuis les messes basses de ses clients. Ils étaient une excellente source d'informations, surtout au niveau de ce genre d'événements, qui risquaient de se répéter à l'avenir. Béatrice l'avait convaincue en lui présentant un des journaux présentant l'annonce officielle. Jeanne n'avait pas envie de vivre dans le luxe ou de ne plus rien faire de ses journées, mais elle devait y aller, tout simplement parce que s'étendre sur d'autres territoires était son ambition.

Cet endroit n'a pas l'air de vous impressionner plus que ça, Madame Euskara.
Non, en effet. J'ai vu de très belles choses dans ma vie et celle-ci n'en est qu'une de plus, mais je tire mon chapeaux aux architectes du lieu. Ça respire la nouveauté aux quatre coins de ces terres !

Elle qui était d'ordinaire assez mal à l'aise dans ce genre de situations se sentait en pleine possession de ses moyens ; elle parvenait de plus en plus à s'exprimer en dehors de ses capacités derrière les fourneaux. N'avait-elle pas tenu toute une danse avec Elias Salvatore sans s'évanouir, ni rendre son repas ? Cela relevait de l'exploit, alors ce n'était pas des recruteurs qui allaient ébranler son maintien. Que risquait-elle, après tout ? De ne pas être prise ? Ce serait dommage, mais elle s'en remettrait ; son statut la rendait loin du besoin, loin d'un recherche d'un toit d'urgence, ou d'un éventuel piège que pouvait comporter du travail non-rémunéré.

Pourquoi êtes-vous ici ?
Je suis là pour les affaires, admit-elle sans cligner des yeux. Vous imaginez bien que ceux qui s'installeront en premiers à Juvaniel auront plus d'opportunité d'y demeurer durablement et de rendre un éventuel commerce prospère.
Votre candidature est simplement pour vivre une expérience plus qu'une colocation elle-même.

Ce n'était pas une question, elle acquiesçait.

Elle ne me dérange nullement, cela me fera de la compagnie, mais je ne vais pas rester les bras croisés en admirant le plafond, ce serait d'un ennui ... !

Si certains n'avaient rien à faire de leurs après-midi, ce n'était pas son cas, c'était une femme occupée.

Accepteriez-vous tout de même de vous présenter ?
Bien sûr ! sourit-elle en portant une main sur sa poitrine. Je suis Jeanne Euskara, une Aile Noire résidant à Avalon et la directrice d'un de ses meilleurs restaurants, où j'officie également comme chef, l'Arrêt au Port.
Également une conception issue d'une collaboration avec les Enfants de Yanna, tout comme Juvaniel.
C'est exact, un cadeau prestigieux de l'ancienne Reine des Sirènes.

Vanille Deslyce avait disparu du trône des mers et des océans assez discrètement, ce qui était loin de correspondre à son style foudroyant. Ils étaient nombreux à croire à un éventuel retour fracassants, comme elle en avait l'habitude, d'ailleurs, l'état des citées sous-marines, désormais scellées à cause de cette barrière de sauge laissait croire à une vengeance de sa part. Jeannne ne savait pas comme une femme qui avait littéralement fait tremblé le monde de peur s'était intéressée à elle, avant de disparaître, mais les choses étaient ainsi ... Elle composait avec.

Avez-vous des passions, Madame Euskara ?
En dehors de la cuisine ? Hum ... Elles sont plutôt rares. Je n'ai pas énormément de temps à leur consacrer, alors je suis loin d'avoir des passe-temps que certains jugeraient dignes ou intellectuels. Je préfère flâner dans les rues et découvrir de nouvelles saveurs, peut-être même des rues improbables aux endroits que je visite, c'est tout.
Et votre famille ?
Je suis mariée et j'ai deux enfants.
L'un n'est pas de vous.
Ses parents ne s'en sont jamais plaint.

Elle était très piquée par la demande, ses mains s'étant crispées. Soit ces gens étaient morts durant l'invasion des rats, cette nuit où Cédric et elle l'avait découvert, soit il avait été orphelin durant la Guerre des Dieux, soit ils l'avaient abandonné et n'en étaient pas dignes. Personne ne savait vraiment, pas même Faust, cela la mettait d'ailleurs dans des états contraires en pleurant le sort des malheureux ou en les maudissant.

Et vos parents ?

Cette question l'a prit au dépourvu et, après un bref silence, elle y répondit.

... J'ai perdu ma mère en couches, que les Aetheri aient son âme ... et mon père a fait sa vie sans se soucier de la mienne.
Même après votre mort ?
Il semblerait.

Son assurance s'était retrouvée ébranlée, mais elle avait conscience de ne devoir avoir honte de rien. Des personnes comme elle, il en existait partout au travers des Terres du Yin et du Yang ... Son fils en était un des exemples, d'ailleurs.

C'est pour ça que vous portez le nom de votre mère et non celui de votre père ?
C'était une femme bienveillante et aimante.
Vous ne l'avez pas connue, pourtant.
Elle a donné sa vie pour la mienne, n'est-ce pas preuve d'une bienveillance et d'un amour sans limites ?

Peut-être ... que sa mère la détestait avant sa venue au monde, qu'elle ne voulait pas d'enfant. La Déchue n'en savait rien, elle se plaisait à croire que sa venue était au moins attendue de sa part. Cédric ne voulait pas non plus qu'elle enfante et, pourtant, ils étaient parents et c'était un papa tout ce qu'il y a de plus normal.

Vous n'avez plus cherché à rentrer en contact avec votre père ?
Si, mais ça n'a rien donné. D'ailleurs, pourquoi ces questions ... vous avez l'intention de le retrouver pour moi ?
Non, c'est pour les affinités de la colocation.
J'imagine qu'il y a de nombreux orphelins de guerre, sans parler de ceux qui ont perdus leurs liens avec les événements récents. Pensez-vous que l'on se consolerait les uns les autres ?
Dites-vous cela à cause de votre statut d'ancienne Humaine et d'Ange ? Avez-vous des rancoeurs ?
Pas vraiment ... Mais il y a bien des races auxquelles je ne fais pas confiance, par habitude.
Pouvez-vous nous dire lesquelles ?
Les Démons et les Sorciers.
Classique.
Logique, rectifia-t-elle. Je me méfie des Alfars également, ils seraient capables d'empoisonner mes plats par envie de me surpasser ... et je déteste que l'on gâche la nourriture. Quant aux Sirènes, même si je leur dois beaucoup, elles sont imbues de leur personne et chercheraient à éliminer une concurrente dans leur cercle de proximité, si nécessaire. En fait, vous aurez du mal à trouver deux races qui s'entendent parfaitement, alors plusieurs ...

Il y eu un nouveau silence. Jeanne avait beau être ouverte, il y avait des choses dont elle se méfierait. Auparavant, jeune et intrépide, elle s'en serait moquée, mais maintenant ...

Ça ne vous dérangerait pas de cuisiner gratuitement ?
Pour le reste de la colocation, c'est ça ? Si ça n'empiète pas sur mon travail, non, ce serait avec plaisir. Je pourrais toujours leur rapporter des restes, c'est mieux que de jeter et cela me fera plus de clients potentiels.
Vous êtes vraiment venue pour votre promotion, on dirait ...
Pourquoi pas, après tout ? Des clients, des contacts ... ou de futurs travailleurs, qui sait ?
Vous dites cela parce que vous avez vu beaucoup d'étudiants ?
C'est assez surprenant d'ailleurs, vous ne trouvez pas ? demanda-t-elle avec un sourire malicieux.
Vous ne trouvez pas que cette annonce est sérieuse, n'est-ce pas ?
Disons que c'est compréhensible que certains se rendent compte qu'ils n'ont pas la carrure nécessaire à des études complexes.
Nous avons énormément de jeunes personnes qui se cherchent encore ... Ils sont originaires de Basphel, tout de même.
J'imagine que cette école essaie de faire prendre conscience à certains de leurs étudiants que leur avenir est dans ce genre d'activités plutôt qu'au sein de l'élite.

Jeanne eu ensuite un éclat de rire.

Je ne juge pas ! C'est ma situation, après tout. Je n'ai pas fait de grandes études, mais cela ne m'empêche pas d'être douée dans d'autres domaines et d'avoir réussi, c'est tout ce qu'on leur souhaite. C'est seulement qu'ils ont peut-être conscience d'eux-mêmes que dépendre des autres est la seule carrière qu'ils seront capables de mener. N'est-ce pas pour ça que vous m'avez demandé si je cuisinais ? C'est parce qu'ils en sont incapables, pas vrai ?

Il y eu un nouveau silence, où ils se scrutaient les uns et les autres.

... Pas de choses particulières à nous signaler ?
Non, aucune.
Bien, dans ce cas ... Nous vous tiendrons au courant de notre décision.

1520 mots


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