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 [Q] - Boulettes de papier | Dorian

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Ven 04 Fév 2022, 17:44

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Partenaire : Dorian Lang
Intrigue/Objectif : Ces écrits déroulent l'œuvre d'une histoire fictive suite au [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], entre Séméas et Léonie, tous deux ayant attiré la sympathie de quelques groupies à l'imagination débordante…

~~~

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]" Je n'ai pas envie d'étudier, vous pigez ? Je veux passer mon temps à larver. " Ainsi démarra la décadence de sa – malheureuse – famille.

Pas évident d'être l'enfant unique, la porteuse de tous les espoirs d'un couple trop à cheval sur ses principes, ses valeurs, tant de balivernes pompeuses dont la terrible Léonie n'avait cure. À chaque fois qu'ils osaient hausser le ton à son égard, elle se contentait de souffler fortement sur sa mèche rebelle au beau milieu de sa tronche, suffisamment fort pour la faire basculer par-dessus son front, afin qu'elle rejoignît l'ensemble de ses comparses ; et se faire remplacer par une autre. C'était un cycle, un éternel recommencement. À quoi bon, après tout ? La jeune Orisha resterait une rebelle des Palais de Coelya et c'était tout. Le daron avait bien suggéré de la transférer à Basphel pour, peut-être, canaliser ses pulsions de cancre, mais la daronne lui avait bien fait comprendre que c'était trop tard : Léonie avait déjà dix-huit ans et toutes ses dents.

Elle claqua la porte derrière elle, déterminée à prendre l'air une bonne fois pour toute, afin de se débarrasser de la pression familiale. Étudier ici ou là-bas, dans les faits, cela ne lui importait presque peu. La Bleue s'était simplement attachée aux Terres du Lac Bleu, même si elle n'y était pas née. (NDLR : Elle est née à Tërmiop, dans les hauteurs de l'Edelweiss) Depuis leur déménagement, l'étudiante entassait les relations amicales, étoffant son cercle social et son influence. Elle ne cherchait pas vraiment à maintenir ces liens parfois sans saveur, puisque son plus grand réconfort ne se trouvait pas dans les entourages du complexe… mais dans cette petite librairie isolée, à l'abri du chahut et des commérages.

Les Livres d'Itona, une enseigne qui ne payait pas de mine face aux grands noms sévissant dans le village annexé aux Palais. Les étudiants y étaient, ici, plus rares, et les visiteurs d'autant plus. Si l'établissement tenait encore debout, ce n'était qu'à la fidélité de ses plus anciens clients et, plus officieusement, à de mystérieux investissements. C'était du moins ce qu'en avait compris Léonie, à force d'y poser son popotin. Itona était son havre de paix, là où on ne risquait pas de la retrouver une fois traquée jusqu'aux fins fonds de Coelya. Entre ces murs, pas de jugements, pas de rappels, pas de brouhaha parasites, juste…

Ces innombrables livres érotiques.

Léonie cachait bien ce secret à ses géniteurs, car la dernière fois qu'ils s'étaient mutuellement effleuré la peau, ce devait être au moment de la concevoir. Quoi qu'il en soit, si l'étudiante passait ses examens au fil du rasoir, c'était bien à cause de cette obsession pour le charnel et les romances. S'ils la découvraient, elle serait cuite ; d'autant plus qu'ils espéraient préserver sa virginité jusqu'au mariage. Lorsqu'ils remettaient le couvert sur ce sujet précis, cela avait le don de lui donner des envies suicidaires, façon de parler. Enfin, les Livres d'Itona était bien l'une des seules librairies à proposer un aussi grand choix de ce genre, sa collection se faisait petit à petit dévorer par l'insatiable curiosité de la pétillante Léonie. Grâce à son air bourrue, on ne venait généralement pas l'embêter dans son coin favori, affalée dans un fauteuil confortable aux teintes violacées. L'Orisha faisait mine alors de feuilleter un énorme bouquin sur la théorie des Astres, tome trente-sept, pour mieux dissimuler la plus petite œuvre relatant les croustillantes aventures de la Barone Merewen. Dans le dernier chapitre, elle avait enfermé son dernier condamné dans le donjon et lui faisait subir toutes sortes de coquineries ; sachant qu'avec la proie précédente, c'était bien elle qui avait fini dans la cage et le prisonnier s'était évadé. Heureusement que le valet était son gars sûr, discret et muet comme une tombe. Avec ce genre de folies, les joues de Léonie s'empourpraient avec naturel et son sourire décrivait des mimiques aussi scandalisées qu'embarrassées.

Au bout de plusieurs minutes, la rebelle finit par poser son double bouquin sur les genoux, son attention voguant sur les étagères pleines à craquer, sans réel ancrage. Pourquoi sa vie ne pouvait être aussi incroyable, aussi… intéressante ? Ces femmes fortes sortaient de l'ordinaire et éprouvaient des sensations qu'elle n'arrivera point à concevoir. Pourquoi ? Parce qu'elle était la rejetonne de coincés sans âme, qu'elle était cantonnée à une région aussi fade que son patrimoine crayeux, que son avenir ne présageait rien de plus qu'une lente agonie dans les méandres de l'ennuie et de l'asepsie.

Et pourtant, avec sa moue de jeune femme boudeuse, son regard croisa le sien.


813 mots ~


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Sam 05 Fév 2022, 14:53

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
Boulettes de papier
Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un voyage est-il toujours un voyage lorsqu'il est effectué mille fois ? Qu'importe qu'il revienne tous les jours au même endroit, la forêt de papier demeure immuable, accueillante forteresse aux mystères étouffés entre les pages. Silhouette longiligne, Séméas se fraye un chemin parmi les collines d'encre et de manuscrits. Le paysage est le même, l'odeur de poussière chatouille toujours ses narines de la même façon. Mais le Vampire sait qu'en séduisant les vieilles dames alignées sagement sur leurs étagères, en caressant leur dos jusqu'à ce qu'elles lui livrent leurs secrets, il découvrira de nouvelles sensations ; il s'appropriera les déboires de Dame Fendicia à son arrivée à la cour, il vibrera à l'unisson des Réprouvés lorsqu'ils chargent une bataille, il s'inquiétera de l'oxygène qui vient à lui manquer alors que le sommet de l'Edelweiss est seulement à quelques mètres de son ascension. Ce voyage, Séméas est prêt à y revenir toujours, pour retomber amoureux chaque jour. Et tout cela, sans le moindre effort physique.

Sa cachette du jour avait été un recoin à l'étage supérieur, une pile de cartons le dissimulant à la fois des curieux, mais aussi d'Ophélie. Il a remarqué que lorsqu'elle le voit assis à lire ou rêvasser, elle lui trouve comme par magie quelque chose à faire, généralement quelque chose qui implique de remuer la poussière ou de porter des caisses de livres. Séméas aime les livres, les ranger et nettoyer leur habitat est une toute autre musique. Si on lui laissait le choix, il ne sortirait d'Itona que pour se nourrir, et encore. Ophélie prédisait qu'un jour, au lieu de le trouver, elle ne trouverait qu'un petit tas de cendres tant il s'intéressait peu à la vie du dehors. Pourtant, il était aussi gourmand en sang qu'il ne l'était dans ses lectures mais il se contentait des réserves qu'Ophélie conservait dans la réserve du sous-sol. Bien entendu, il était hors de question de s'en prendre aux clients, ou même à la populace. S'il se savait qu'on pouvait se faire sucer le sang dans une librairie et ses alentours, au mieux, ils mettaient la clé sous la porte, au pire, ils étaient exécutés ou mis en prison. Mais Ophélie n'avait pas à s'en faire, Séméas avait un instinct de chasseur très peu développé pour un Vampire. De façon générale, il n'aimait pas se fouler, et les humains ne l'intéressaient pas. Ils étaient trop bruyants, ils attendaient trop, voulaient tout et ne donnaient rien. La complexité des relations sociales le dépassait, il préférait l'étudier dans les manuscrits que l'expérimenter. Jusqu'à aujourd'hui.

Depuis l'étage supérieur, il s'était appuyé à la rambarde en laissant son regard errer nonchalamment, son esprit encore capté par le récit qu'il venait de terminer, l'histoire passionnante d'une Ygdraë qui se serait enfuie de ses terres natales pour vivre de palpitantes aventures. Le monde n'avait pas été tendre avec elle et Séméas avait été touché par la façon dont elle avait su faire face à l'adversité. Puis il était tombé sur une forme blottie dans un fauteuil en contrebas, les doigts crispés sur un livre. Non. Il avait plissé les yeux et avait retenu un rire. Il y avait deux livres. Il avait salué l'habileté de la démarche et sa curiosité avait été piquée. Que lisait-elle pour ne pas souhaiter qu'on la surprenne avec dans les mains ? Sans plus attendre, il était descendu et s'était approché lentement, l'air de rien, comme s'il cherchait son bonheur parmi les livres alignés. Il avait progressé ainsi jusqu'à croiser ses prunelles singulières. Sitôt que le contact s'était établit, le Vampire avait esquissé un sourire amical afin de conserver son attention. Si elle rebaissait les yeux sur son livre, il perdrait le momentum pour lui parler.

« Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi passionné dans ce type de lecture. » Il s'agenouille devant elle pour mieux lire l'intitulé. Une lueur amusée danse dans le carmin de ses iris et il fait un berceau de ses doigts pour coincer son menton. « C'est l'analyse des positionnements des astres et leurs conséquences sur notre monde qui vous fait rougir comme ça ? » Joueur, il pose un index sur la tranche de l'épais manuscrit. Avec une pression supplémentaire, il pourrait l'abaisser pour apercevoir le cachotier dissimulé mais il a envie de faire un peu danser la bleue, tester ses réactions. « Si j'avais su que je rencontrerai aujourd'hui quelqu'un qui se passionne aussi pour ce sujet. » Commente le brun en la regardant par dessus ses lunettes, feignant d'être sincèrement réjoui de la découverte. Ce n'était pas un jeu d'acteur très compliqué, il était réellement ravi d'ennuyer la lectrice. « J'ai quelques références qui pourraient vous intéresser. Même si je suppose qu'en étant arrivée au tome trente-sept de cette édition, je pense que c'est plutôt vous qui allez pouvoir me conseiller. » Qu'allait-elle faire ? Rentrer dans son jeu ? Lui dire d'aller voir ailleurs ? Mourir de gêne ? Il espérait la voir s'empourprer, c'était une teinte qui s'associait bien à la couleur de ses cheveux. « Je me rends compte que je ne me suis même pas présenté. J'ai été si excité de voir quelqu'un partageant ma passion que je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur vous et de troubler votre lecture qui semblait tant vous divertir. Je me nomme Séméas, enchanté. »

Message I | 952 mots
J'ai toujours eu envie d'essayer d'écrire en Il avec Dorian, ça me paraissait être le rp idéal pour ça. [Q] - Boulettes de papier | Dorian 1266825537



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Latone
Dim 13 Fév 2022, 17:03

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pourquoi il lui souriait comme ça ? Elle avait un morceau de tarte sur le coin de la bouche ? D'instinct, Léonie fronça ses sourcils, méfiante, à l'instar de quatre-vingt-dix pourcents de ses rencontres. Puisqu'elle était celle qui se connaissait le mieux – en théorie – l'adulescente marqua une trêve avec sa tête brûlée. Ce jeune homme ne lui avait concrètement rien fait, si ce n'était de croiser son regard, et de ce fait de la détourner de sa croustillante lecture. Comme à son accoutumée, Léonie ignorerait cette initiative amicale et laisserait la gravité ancrer ses iris disparates sur les folles lubies de la Barone. Ainsi fut le plan ; ainsi se présentait l'échec. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'exécuter son intention, le fameux intrus s'immisça dans sa bulle et entama une série de bizarreries qui la décontenancèrent. La Bleue pensait rêver, tant cette anomalie tranchait avec son quotidien morose et inintéressant. Pourtant, elle avait beau cligner des yeux une dizaine de fois à toute vitesse, ce pignouf à lunettes se tenait vraiment à genoux tout près d'elle. Elle hallucinait, bec cloué. Qu'il chercha à lui chiper le titre du bouquin – qu'elle avait déjà oublié – était une chose, lui fourrer sous le nez la coloration de ses joues en était une tout autre. Par cet outrage, son rougeoiement s'intensifia et le torrent de son esprit s'emballa de plus belle. Par réflexe, ses doigts se resserrèrent avec force sur le plus gros livre, de sorte à pouvoir masquer le plus possible sa cachotterie. Ce type devait juste être loufoque, il n'y avait aucune chance qu'il ait pu découvrir son secret.

" Oui, oui, c'est ça. Et quels positionnements, dis donc, oh là là. Elle redressa le tome trente-sept, vindicative. La nature est si bien faite, avec ses… imbrications… entre autres. " Elle n'y connaissait fichtrement rien à l'astrologie.

Lorsque le contact s'établit entre lui et sa possession temporaire, l'étudiante parut scandalisée. C'était comme s'il pénétrait dans sa chambre et se mettait à lorgner le moindre de ses affaires. Pour qui se prenait-il à la fin ?! Il devait avoir le même âge qu'elle, peut-être un peu plus vieux, mais de là à l'embêter de la sorte… À moins qu'il travaillât ici ? Ça, elle aurait du mal à y croire : la Bleue ne l'avait jamais ne serait-ce qu'aperçu jusqu'à aujourd'hui et il paraissait bien trop assuré pour que ce fût son premier jour. En conclusion, ce devait être un gros con.

" Les autres tomes sont sur cette étagère. T'as qu'à les lire depuis le début et ne revenir que quand tu m'auras rattrapée. " Ce qui voulait tout bonnement dire : jamais.

Puis en fait, Léonie ne désirait pas du tout qu'il revînt. Pourquoi avait-elle dit cela ? Mince, ça lui avait échappé. Elle ne croyait pas aux signes, même dans les astres justement. C'était débile et puis elle ne l'aimait pas, voilà. Puisqu'elle pensait avoir été suffisamment claire, l'Orisha s'apprêtait à en retourner à sa fameuse étude des positionnements, mais l'inconscient s'avéra têtu et lui présenta une suite de courbettes dont elle n'eût cure. Si Léonie avait su, elle aurait profité qu'il fût à genoux devant elle pour lui fermer sa grande gueule avec ses cuisses. Elle s'était toujours imaginé pouvoir briser des colonnes vertébrales rien qu'avec elles. Hélas, l'occasion ne se présenta point.

" Me sauter dess— … ?! " Répéta-t-elle à moitié, piquée à vif.

Avec ce qu'elle lisait en cachette, la coïncidence semblait trop grosse. Il le faisait exprès, ce n'était pas possible autrement. Elle écarquilla soudainement des yeux : à son expression, ce ne pouvait être que le pire envisagé. Il savait. Elle ignorait comment mais il savait. C'était pour ça son drôle de manège de tantôt, sa proximité ensorcelante et ses propos aussi mystérieux qu'exaltants. Lèvres pincées, la jeune femme jeta un regard noir au prédateur. Il n'avait que trop abusé de sa position et elle comptait bien lui faire comprendre, une bonne fois pour toute, qu'elle n'était pas joueuse.

" Enchantée, Séméas. Elle leva sa main. Je te présente mon poing, il serait ravi de te faire la bise. "

D'ordinaire, l'Orisha ne tapait pas en public, ni de manière générale en fait. Hormis deux, trois bavures – personne n'était parfait – les menaces suffisaient à lui rapporter la victoire et poursuivre sa route, guillerette. Elle s'attendait bien à ce que ce gringalet ne fît plus le malin avec ces phalanges exhibées. Malheureusement, cet excès de confiance se retourna contre elle, puisque son emprise sur le bouquin s'effrita, petit à petit, jusqu'à que le roman sur Dame Merewen glissât de son perchoir pour finir à ses pieds, la première et quatrième couvertures bien en évidence. Une fois de plus, la Bleue fut terrifiée par la tournure des événements – son regard fou le montra bien – et son réflexe primaire fut de balancer le tome d'astrologie sur l'œuvre interdite, dans l'espoir de le cacher aux yeux du fameux Séméas. Le geste fut brusque et hasardeux, mais au moins, le livre érotique était bien couvert.

" M-Merde… ! " Geignit-elle, en mauvaise comédienne.

D'un bond, la Bleue abandonna son confort pour s'accroupir sur son bordel, cherchant à glisser sa main sous le colossal recueil afin de chiper le roman et de le cacher, au hasard, sous son uniforme, ou autre part, qu'importait, tant qu'elle se débarrassait de la preuve ! C'était ça le plan ; et voici l'échec. Car, à l'instant où ses doigts trouvèrent l'objet de sa quête, ils s'entrelacèrent avec ceux de Séméas. Aussitôt, Léonie releva la tête, tétanisée.


982 mots ~


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Dim 20 Fév 2022, 16:26

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
Boulettes de papier
Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Séméas loucha sur le poing avec perplexité. Est-ce que ce n'était pas un petit peu extrême comme réaction ? Il n'avait même pas encore commencé à l'insulter et s'était même montré agréable pour une fois - il venait d'ailleurs d'exploser les quotas pour l'année à venir, on ne l'y reprendrait plus. Mais le poing était là, et Séméas était malheureusement sur son chemin. Qu'on se le dise, il n'était pas très courageux. Lorsqu'il était petit et qu'on venait lui offrir le choix entre livrer son goûter ou être jeté dans le tas de fumier le plus proche après s'être fait voler son goûter, Séméas donnait son goûter sans l'ombre d'une hésitation et cela expliquait peut-être son physique de branchette malingre aujourd'hui. Aussi, il commença à reculer - ce qui n'était jamais très pratique quand on était à genoux - mais fut sauvé par la chute du livre problématique dégringolant des genoux de la lectrice. Il ne sut pas ce qu'il préférait alors, l'expression sur le visage de la bleue, ou le visuel du livre caché qui dépassait toutes ses espérances. Ce dernier fut rapidement recouvert mais le mal était fait et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

« Laissez-moi vous aider. » Dit-il sans parvenir à masquer le ton sournois dans sa voix. Il se pencha dans le même temps que la bleue pour fondre tel un rapace sur sa proie. Repoussant sur le côté l'énorme volume d'astronomie, ses doigts empruntèrent le chemin sans détour vers le fameux recueil pour se se heurter à la place à la main de l'étudiante. Il releva les yeux sur elle et le temps s'arrêta. Ils étaient désormais au même niveau et seuls quelques centimètres séparaient leurs visages, permettant au Vampire de savourer l'ouragan de panique dans les iris bicolores. Il retint son souffle, pris de court par la soudaine proximité. Il devait avouer que cette vision était beaucoup plus appréciable que celle de son poing. Il sourit, charmeur, et haussa un sourcil amusé. « Qu'est-ce qu'on a là ? » Il tenta de traverser le barrage pour récupérer le livre, toujours sans la quitter du regard mais elle luttait pour son bien. La bougresse avait de la force et il perdit son sourire à tenter de lui dérober le livre. Renonçant à masquer ses intentions innocentes, il y mit les deux mains et serra les dents, aussi hargneux qu'un chien refusant de lâcher son os. « Je ... veux ... juste ... regarder ... ce que ... vous ... lisez. » S'essouffla-t-il. Le son de sa propre voix lui fit réaliser le ridicule de la situation et son expression se fit soudain aussi neutre que si une vague venait de s'étendre pour lisser le sable. « Vous savez quoi ? Gardez-le. J'ai vu ce que je voulais voir. » Et sur ces mots, il relâcha la pression d'un seul coup, laissant le rapport de force subitement caduque rejeter brusquement la bleue en arrière.

Frottant ses paumes avec un reniflement dédaigneux, il se redressa. Voilà ce qu'il advenait lorsqu'il tentait d'avoir des interactions sociales avec d'autres personnes. Il n'était simplement pas doué pour ça, cela se terminait toujours en catastrophe ou en situation gênante. Il n'avait pas une personnalité qui suscitait la bienveillance, quelque chose chez lui semblait au contraire crisper ses interlocuteurs, même lorsqu'il faisait des efforts. Vexé que ses convictions se confirment une nouvelle fois, il déclara d'un ton pincé. « Vous faites bien de cacher ce type de lectures. Ce n'est qu'une montagne de n'importe quoi, un récit creux enrobé de jolis mots pour décrire une histoire d'une invraisemblance navrante. » Comment il le savait ? Tous les mystères n'étaient pas bons à élucider, Séméas avait simplement traversé quelques passes difficiles. Toujours est-il que son opinion était très arrêté sur ce qu'il appelait des "déchets littéraires", et il n'était pas surpris de voir une étudiante avec ça dans les mains. À cet âge, les hormones gouvernaient et la curiosité s'éveillait dans des domaines où le bon sens s'éteignait. Etant désormais privé d'accès à ces joyeusetés, Séméas les méprisait, et plus encore ceux qui s'y adonnaient. Au moins la lectrice daignait en tirer de la honte. Le brun allait en rajouter une couche pour accentuer sa gêne lorsqu'il se figea. Au ralenti, il fixa son regard sur l'étudiante, et plus précisément sur ses mains. Ornant l'un de ses doigts, une larme écarlate perlait, menaçant de rouler pour venir s'écraser au sol. Sans réfléchir, mû par son instinct, il s'approcha en deux pas de la bleue et verrouilla sa prise sur son poignet pour le mener jusqu'à son visage. Il ne la regardait plus, fasciné par l'anomalie carmine trônant tel un rubis sur son doigt. « Vous vous êtes coupée sur le papier. Que de maladresse. » Murmura-t-il d'un ton rêveur. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et enroba la phalange de ses lèvres.

Message II | 861 mots
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Dim 27 Fév 2022, 23:02

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Léonie resserra de toutes ses forces son emprise sur le bouquin. Elle le fixa avec le regard d'une prédatrice prête à le déchiqueter sur place au moindre signe de rébellion. Ce Séméas persistait pourtant à lui tenir tête, avec cet air insupportable et faussement charmeur. Ces types-là la dégoûtaient : ils pensaient toujours avoir le contrôle de la situation, simplement parce qu'ils croyaient être en position de force, parce qu'ils étaient plus âgés, et plus encore parce qu'ils étaient des hommes. Avec son bellicisme bien ancrée, l'Orisha trouvait un moyen de les faire tomber de leur piédestal, lorsqu'un simple croche-patte ne fonctionnait pas. Il ne voulait pas l'aider, il était au fait depuis le début de ses cachotteries. Sans surprise, Léonie le trouvait excessivement énervant et se retrouvait à deux doigts – ceux de ce gars, justement – du point de rupture. Elle tira d'un coup en sa direction, il résista. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Conséquences.

" Et moi… je n'ai pas… envie… ! "

En soi, c'était plutôt satisfaisait de le voir galérer, cette allégresse prenait le pas sur sa propre panique de dévoiler à la librairie entière le pot aux roses. La jeune femme garda ainsi son sang-froid, de plus en plus confiante en sa victoire imminente. L'abandon de Séméas ressembla à un coup bas et le choc contre le fauteuil la prit de court, malgré tout elle s'en remit vite et, avec un sourire triomphant, cacha le bouquin comme si de rien n'était après avoir chipé le tome d'astrologie. Toute souriante, la fille aux cheveux bleus se remit sur ses deux pieds et épousseta les pliures de sa jupe. Par contre, elle ne s'attendit vraiment pas à ce qu'il persévéra dans son échec.

" Épargne-moi ta salive, je n'ai pas demandé une critique sur mes goûts littéraires. Elle croisa les bras, de nouveau piquée à vif par son intrusion. Tu as l'air de bien t'y connaître, tiens. Tu n'as qu'à m'en conseiller de meilleurs que celui-là, pour voir. " L'imaginer s'empourprer comme une petite pucelle la tordait de rire ; alors qu'elle-même en était le parfait archétype.

Si engoncée dans sa propre bêtise, Léonie ne se rendit point compte de l'affliction qui l'avait touchée. Lui, en revanche, l'avait repéré en un instant et sa charge lui arracha un hoquet de surprise, et un battement de cœur en moins sur le compteur. Toute l'invraisemblance de la scène mit à mal ses barrières, ce qui laissa tout le champ libre à Séméas pour agripper son poignet et ravir son attention. Désabusée, l'étudiante l'écouta malgré elle et écarquilla des yeux à son geste. Ce n'était pas tant de se retrouver avec un doigt fourré dans la bouche d'un gars qui la révulsait, mais plutôt ce succinct bruit de succion qui accompagna l'écoulement du sang sur la langue. L'Orisha se figea, son esprit agité. COMMENT ? Comment pouvait-elle décemment réagir à une telle attitude ? Elle n'avait jamais vu ça et ne s'était jamais imaginée un jour s'y confronter. Il la touchait, il la touchait ainsi après ce premier entrelacement de leurs doigts non désiré. Et pire encore : il osait conserver une partie d'elle en lui. À cette réflexion sortie de nulle part, par ailleurs, elle se demanda quel goût possédait son propre sang et quel genre de souvenir lui susciterait. La trouvait-il à son goût ? La garderait-elle en mémoire ou préférait-il l'oublier suite à cette sale besogne ? Tout ce melting-pot explosif de n'importe quoi fit trembler son corps et le rouge, d'autant plus, lui monta jusqu'aux joues.

" Que… Elle grinça des dents. Qu'est-ce que tu crois faire ?! " Elle désirait vraiment le savoir.

Hélas, son instinct bestial ne laissera l'occasion à personne de s'expliquer, puisque ses malheureux réflexes de vaurienne esquissèrent sa réplique : son poing fila à vive allure contre sa face de binoclard. Étrangement, la prise de Séméas sur son doigt semblait si ferme qu'elle crût s'arracher les premières phalanges au passage. La jeune femme recula par réflexe, s'embourbant les pieds dans ceux du fauteuil. Elle se rattrapa à une étagère adjacente et reprit tant bien que mal son équilibre en panique. Son regard croisa alors celui de quelques badauds, forcément attirés par le boucan qu'elle venait de causer. En même temps, c'était de sa faute ; d'être si chiant, si bizarre, et si… entreprenant !

" Putain ! " Fut le dernier mot qu'on n'entendit d'elle avant qu'elle prît ses jambes à son cou en direction de la sortie.

La loufoquerie de la scène ne l'aida pas à s'assurer de l'état de l'emmerdeur. Elle ne l'avait pas sonné quand même, enfin elle imaginait, mais il s'en remettra sûrement. Pour l'heure, Léonie souhaitait juste déguerpir de ce délire et de se faire oublier quelques temps de cet endroit. De son dernier havre de paix, perdu à jamais…


873 mots ~
Tu peux faire une ellipse pour dire qu'elle revient ou l'arrêter en cours de route, comme tu veux ♪


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By Jil ♪
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Ven 18 Mar 2022, 10:58

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
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Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Au plus profond de lui-même, Séméas était horrifié par ce qu'il était en train de faire. Il venait ni plus ni moins d'illustrer les pires craintes d'Ophélie en s'abandonnant ainsi à sa soif de sang avec une cliente, c'était spécifiquement ce qu'il devait éviter et pourtant, le voilà qui léchait avec volupté le doigt de l'étudiante comme d'autres le feraient avec une sucette. Si sa mère le voyait, elle allait le brûler vif, après l'avoir démembré et écorché. Toutefois, ni la certitude du sort qui l'attendait, ni sa raison ne surent l'arrêter et il aspira un peu plus, ses yeux révulsés par le plaisir. C'était simplement trop bon, et l'interdit y ajoutait une dimension des plus excitantes. Il s'apprêtait à gémir de satisfaction quand l'impact sur son nez lui fit voir trente-six chandelles. Vacillant, il lâcha sa prise et trébucha en arrière, les yeux embués, groggys par la saveur du sang de la bleue et la douleur qui explosait sur son visage en éclairs insoutenables. Avec un geignement pathétique, il porta les mains à son nez et ne vit même pas l'étudiante partir, aveuglé par la souffrance qui irradiait du centre de son visage. Cette dingue lui avait cassé le nez. La colère le disputait à la stupeur. « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » Ses entrailles se changèrent en glace. « Et merde. » Il allait devoir trouver une explication, et vite.

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Dans le soir tombant, la pluie martelait les pavés dans une symphonie accablante et morose. Un air maussade peint sur ses traits, Séméas rentra la tête entre les épaules et fourra ses mains plus profondément sous ses aisselles pour les maintenir au sec. Bien que le Vampire cocha toutes les cases du ténébreux dépressif, il haïssait la pluie. Elle inspirait les poètes, arrachait des soupirs mélancoliques aux âmes sensibles, donnait une gravité à n'importe quelle émotion, mais non, Séméas l'avait en horreur. Pour commencer, c'était salissant, comme en témoignait le bas de son pantalon orné désormais de gouttelettes argileuses ; il était ensuite très désagréable de sentir les gouttes glacées rouler dans sa nuque et cascader le long de sa peau pour terminer de le frigorifier ; enfin, il n'y voyait foutrement rien, son champ de vision réduit à deux fenêtres floues s'il ne s'arrêtait pas tous les deux pas pour essuyer les verres de ses lunettes. Habituellement, ses lunettes avaient été modifiées magiquement pour éviter ces désagréments, mais quelqu'un avait cassé les verres et il avait dû prendre sa paire de rechange.

Le Vampire venait justement de procéder à un énième nettoyage des dites lunettes lorsqu'il avisa une tignasse bleutée, marchant pile face à lui. L'avait-elle aperçu ? Pouvait-il encore lui tourner le dos en faisant mine de ne pas l'avoir vue ? La fuite était tentante. Il croisa son regard à cet instant et sut que la confrontation était inévitable. Avec l'enthousiasme d'un homme montant sur l'échafaud, Séméas se porta lentement à sa rencontre. Il ne voyait pas son reflet dans les vitrines des magasins encadrant la rue mais il n'en avait pas besoin pour savoir qu'il ne ressemblait à rien, ses mèches sombres luisaient sur son front comme des queues de rat et ses vêtements mouillés lui collaient au corps comme pour mieux souligner sa silhouette dégingandée. Et il préférait ne pas penser à l'intéressante couleur violette qui ornait l'arrête de son nez. Ophélie l'avait redressé, à contrecœur et avec un air franchement désapprobateur plissant la commissure de ses lèvres, mais n'avait pas pu faire disparaître l'hématome fleurissant sur le nez. Narquoise, elle avait déclaré qu'il pouvait bien vivre avec ça et qu'il n'en mourrait pas. Effectivement, la honte ne tuait pas, mais Séméas aurait bien préféré cette option à celle de recroiser l'étudiante. Que pouvait-il bien lui dire ? Comment lui expliquer ? Devait-il nier ? Après tout, personne ne les avait vus, il pouvait prétendre qu'elle avait tout imaginé. Non. S'excuser alors ? Non plus.

À quelques pas d'elle, il ralentit, conservant une distance de sécurité entre ses poings qu'il savait réactifs, et lui-même. Il allait ouvrir la bouche pour parler lorsqu'une véritable averse torrentielle s'abattit sur eux, couvrant le son de sa voix et diluant les contours de la ruelle derrière des rideaux d'eau. Il renonça à parler et lui fit signe de le suivre jusqu'à la devanture d'une boutique pour s'y abriter. Une fois à l'abri, il repoussa ses cheveux en arrière et essuya une nouvelle fois ses lunettes en grommelant dans sa barbe. Il jeta enfin un coup d'oeil en biais vers la jeune fille et haussa un sourcil railleur. « Tu me cherchais ou c'est du hasard si nous nous recroisons à nouveau ? » Il soupira en feignant la lassitude, comme si le poids d'une telle popularité auprès des femmes était un fardeau trop lourd à porter. « Ecoutes, je sais ce que tu penses, mais il ne faut pas trop surinterpréter ce qu'il s'est passé. Je n'ai pas de temps à perdre avec le cœur trop fragile des fillettes en mal d'amour comme toi. Surtout quand elles se montrent aussi violentes à la moindre contrariété. Tu frappes toujours les hommes qui t'approchent ? Ma parole, tu ne dois pas avoir beaucoup de succès... Ça explique que tu compenses en lisant ces torchons. » Séméas se savait dur dans ses propos, mais il ne fit rien pour les adoucir. La lectrice aux goûts douteux ne méritait de toute façon pas qu'il enrobe ses propos après ce qu'elle avait fait subir à son magnifique visage. Si sur certains hommes, les blessures accentuaient leur virilité, sur lui, ça ne faisait que lui donner une apparence plus fragile. « En bref, il vaut mieux que tu oublies ce qu'il s'est passé. Je promet de ne plus venir t'ennuyer si tu dois revenir à la librairie. » Il savait que leur établissement était le seul à offrir un tel choix dans les lectures que la bleue affectionnait, elle devrait donc soit revoir ses goûts et passer à autre chose, soit risquer de revenir pour assouvir son plaisir coupable. « Je n'ai de toute façon pas suffisamment de paires de lunettes pour risquer de te croiser à nouveau. » Conclut-il avec un sourire sans joie.

Message III | 1087 mots



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Dim 03 Avr 2022, 21:35

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sans crier gare, Léonie prit ses cliques et évita la claque qui l'attendait en réponse à sa nouvelle effronterie. Dès l'instant où, lors du dîner familial, sa mère lui avait reproché de ne pas avoir assez d'appétit – ce qui sous-entendait qu'elle grignotait trop en dehors des repas ; pire, qu'elle emmagasinait trop de graisse selon les standards de l'illustre daronne – toute la frustration contenue par l'Orisha avait explosé. En un temps record, elle avait pris quelques affaires pour tenir la soirée à l'extérieur et se couvrir décemment. Armée d'un capuchon et d'un modeste bagage, contenant en outre de la bouffe, une boisson et de quoi bouquiner, Léonie fit le mur pour une énième fois. Ses parents y étaient déjà trop habitués, mais ce devait bien être la première fois que la colère de leur fille l'avait poussée à démasquer ses intentions et à ignorer leurs sermons juste sous leur nez. Ils ne pouvaient pas comprendre. C'était un fait : l'étudiante s'était bien cachée de leur raconter son périple à la librairie interdite. Ses ascendants possédaient des yeux de lynx, ce qui l'empêcha de cacher sa vilaine blessure. En soi, ce n'était qu'une coupure par le papier, rien d'affolant pour une adulescente passant ses journées dans les bouquins. Malheureusement pour elle, cet incident ne s'avérait pas si simple. Ce Séméas lui avait très clairement siphonné son sang. La Bleue avait bien senti son liquide vital passer d'un corps à l'autre, ne laissant alors plus qu'un vide certes léger mais pas moins notable. Abattue par la pluie sur ses épaules, la jeune Orisha avançait les mains dans les poches, sans réel but hélas. Elle ne visait pas particulièrement les lieux du crime, ni à rechercher le fautif. C'était plus une transition le temps de mettre ses idées en place, de ressasser ces scénarios qui hantaient son esprit et de décider, une bonne fois pour toute, ce qu'elle allait choisir comme représailles. Le silence des rues aidait, le crachin en revanche se présentait comme une rétribution désagréable.

Comme un signe du destin, lui aussi se pavanait sur les pavés larmoyants de cette ruelle. Emportée par l'entrain de ces singulières retrouvailles, Léonie obtempéra à son invitation et s'accola contre la devanture de la boutique. Son regard abattu, elle fit balancer ses pieds de manière régulière, comme pour faire passer un mauvais temps de remontrances. Il était plus âgé qu'elle, même si elle pourrait presque lui ficher un coup de boule ; dans quelques années, sûrement le dépassera-t-elle. Ainsi, Léonie se retrouvait en position de faiblesse. D'un autre côté, elle était tout autant curieuse de sa réaction et de ce qu'il souhaitait, en toute vraisemblance, lui dire pour l'attirer jusqu'ici. Il aurait pu fuir son courroux, elle aurait pu éviter son appétit. Pour l'un comme pour l'autre, il n'en fut rien.

" Va savoir. " Répliqua-t-elle à son introduction.

Malgré tout, ses provocations eurent tôt fait de lui faire froncer les sourcils, son visage le plus sincère. La Bleue lui laissa le bénéfice du doute, juste pour voir à quel point il était capable d'avoir du répondant avec sa langue, à défaut de l'accoler sur l'apex de son doigt. Même si des excuses ou des explications ne se manifestèrent guère, l'étudiante se contenta assez bien de sa promesse, car telle était sa volonté de ne pas lâcher ce havre de paix qu'étaient les Livres d'Itona. Quant à sa conclusion, elle pouffa aussitôt, brève, son dos se tordant pour compenser cette soudaine montée d'hilarité tue en une seconde. Avec cet élan, Léonie se retrouva à lui faire plus ou moins face, enfin les yeux dans les yeux.

" S'il faut que je t'offre une nouvelle paire à chaque fois, il n'y a aucun souci. Je suis prête à me ruiner. "

Un sourire de pleines dents, prédateur, agrémentait son idée de lui refaire la face en toute légitimité. Encore une fois, ce n'était pas son style d'aller jusqu'à coller son poing, hormis pour se défendre. En l'occurrence, ce qu'il avait fait à la librairie la travaillait encore et ce n'était pas son intimidation bancale qui allait l'empêcher de revenir sur le sujet.

" Je compte bien revenir à la librairie autant de fois qu'il le faudra. Ce n'est pas dans mes intentions de m'en faire exclure à jamais. De toute façon, nous serons tous les deux d'accord que tu as provoqué ce qu'il s'est passé. Elle fronça les sourcils, toujours les mains dans les poches. Je ne parle pas de ta vaine tentative de m'approcher ou de ton dédain pour mes goûts littéraires, mais bien de ce que tu m'as fait. Un silence, avant de reprendre aussitôt le flambeau. Ce qui t'a valu, qu'après coup, de t'en prendre une pour que tu me lâches enfin. "

Même si elle aurait pu le repousser sans grand mal, sans avoir à user de telles extrêmes, le fait que le libraire ait pris autant de "plaisir" et d'avidité ne lui avaient pas échappé, en plus de plus ou moins l'affoler. Légitime défense – elle persistera – face à un assaut on ne peut plus réprouvé.

" J'aime cette librairie. J'aimerais même y travailler un jour, tu sais. Elle tapa dans un caillou imaginaire. J'en ai marre des études, j'en ai ras-le-bol que mes parents insistent pour me faire passer ces examens pour… quoi, en fait ? Je n'ai pas d'autres envies que de m'occuper avec des livres plein les bras, alors bon. Un faible grognement franchit ses lèvres vierges. Si ça ne tenait qu'à moi, j'en finirai avec toutes ces emmerdes dès demain. "

Néanmoins, si une telle échappatoire existait, elle l'aurait sûrement déjà empruntée depuis longtemps. Elle avait juste besoin d'ouvrir un peu plus les yeux, d'être encore plus attentif à la moindre faille. Telle une véritable Orisha.

" Léonie. Émit-elle soudainement, le ton moins réfractaire. C'est mon nom. Elle le darda, longtemps, consciente que l'originalité de la situation la dépassait. Maintenant que les présentations sont faites, dis-moi, Séméas : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] "


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Lun 09 Mai 2022, 21:58

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
Boulettes de papier
Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Léonie. » Son murmure se perdit dans les ricochets bruyants des gouttes se brisant sur leur abri. Ainsi, le calvaire avait un nom. Cafard aurait davantage convenu, songea-t-il sombrement en réalisant qu'elle l'avait confondu avec son foutu journal intime. Qu'en avait-il à faire de ses vœux et de ses histoires avec ses parents ? Le croyait-elle devenu son confident maintenant qu'il avait inséré une part de son anatomie dans sa bouche ? Il n'avait nulle envie de l'écouter chouiner sur ses problèmes futiles d'adolescente gâtée qui ne comprenait pas pourquoi sa vie n'était pas aussi intéressante que ce qu'elle lisait dans ses fictions. Mais ce qui était le plus agaçant, c'était qu'il se reconnaissait dans le schéma qu'elle venait de décrire. Lui aussi aurait tout donné pour se dérober des injonctions maternelles pour s'oublier à la place dans ces mondes d'encre et de papier. En fait, il consacrait la majorité de son énergie à faire exactement ça, éviter soigneusement de se trouver sur le chemin de sa mère et se cacher dans des recoins pour lire et tout faire pour que ce soit toujours ainsi.

« Séméas. » Souffla-t-il à contrecœur, les épaules voûtées dans la défaite. Il n'arrivait plus à trouver en lui la volonté de réellement la faire fuir avec quelques piques faussement méchantes. Il était las de toujours chercher à mordre comme un animal blessé pour éviter les interactions sociales, las de s'irriter si vite au contact des autres et de n'en tirer que des déceptions et de l'épuisement, las d'avoir peur d'il ne savait plus très bien quoi. Perdu dans un apitoiement accordé sur la météo déprimante, il cru une seconde avoir rêvé sa question et il scruta d'un air morne les gouttes restées prisonnières dans les boucles bleutées de Léonie, en suspens comme sa question, et aussi une meilleure alternative que les yeux interrogateurs qui le scannaient dans l'attente d'une réponse. Mal à l'aise, il bougea d'un pied sur l'autre en continuant d'éviter son regard. « Qui sait ? » Marmonna-t-il enfin. Il haussa les épaules et enfonça ses mains dans ses poches. « Est-ce que c'est important ? Si c'était vrai, tu ferais quoi ? » Il était sincèrement curieux de la réponse. Pour une raison ou pour une autre, il n'était pas capable de deviner ses réactions ni ses intentions, il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme elle. Le public qui visitait la librairie était toujours le même, et pourtant, aucune Magicienne ne lui ressemblait. Elle ne minaudait pas, ne frétillait pas en agitant des froufrous parfumés sous son nez en gloussant et en rougissant à qui mieux mieux. Elle était brute, sans contrefaçon, un peu comme un garçon. « Tu irais le raconter à tes amies ? » Il eut un petit rire sec. « Je ne suis pas certain qu'on te croit, mais peut-être que ça ferait une bonne histoire, c'est vrai. » Ce n'est pas comme si elle avait la moindre preuve, il ne l'avait même pas mordue - et c'était bien dommage, s'il avait su qu'il se prendrait une pêche pour trois gouttes, il en aurait profité davantage. Trois gouttes, c'était peu, mais c'était suffisant pour savoir qu'elle avait meilleur goût que le sang conservé par sa mère qui était tout juste assez bon pour se nourrir. Peut-être que si Léonie n'était pas gênée par sa nature, elle ne refuserait pas... Il secoua la tête pour chasser les insidieuses pensées. Cette fille lui faisait perdre la tête pour qu'il en oublie les règles intransigeantes auxquelles il était soumis.

« En tout cas, je note que tu n'as pas du tout l'air effrayée. » Vexé, il fixa le rideau de pluie qui s'intensifiait à l'extérieur. Était-ce lui qui était aussi impressionnant qu'une miche de pain, ou simplement que plus personne ne prenait les Vampires au sérieux ? « De toute façon, tu penses bien que je ne te le dirai pas si c'est vrai. Mais si je nie, tu ne me croiras pas non plus. Alors on fait quoi ? » Il baissa les yeux sur elle et prit subitement un air affreusement satisfait. Sa main se dégagea de sa cape et il vint lui faire une pichenette sur le front. « Je serai toi, je ferai attention à ce que je vais répondre. Ma mère est propriétaire de cette librairie. Alors si tu veux y revenir, et même y travailler, il va falloir être mignonne avec moi. D'ailleurs, j'attend encore tes excuses pour le coup de poing. Je t'ai à peine léché le pouce, c'était un petit peu excessif comme réaction, non ? Tu frappes toujours les garçons qui s'approchent de toi ? C'est ça que tu retiens des livres que tu lis ? C'est comme ça que tu interprètes ce qu'il s'y passe ? Ma foi, il va falloir que je t'explique que ce n'est pas toujours violent. À moins que ce ne soit ça qui t'excites ? » Il pouffa, moqueur avant de jeter un coup d'oeil vers l'extérieur. Les sphères magiques flottant dans la rue peinaient à vaincre les éléments pour diffuser leur clarté, même lui n'y voyait pas grand chose. « Vu comme c'est parti, ce n'est pas prêt de s'arrêter. Qu'est-ce qu'on fait ? On court ? »

Message IV | 921 mots



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Lun 06 Juin 2022, 00:57

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]" Séméas… Répéta-t-elle. D'abord hébétée, confuse, puis sceptique, enfin réfractaire. Tu… me prends pour une sotte ou comment ça se passe ? Tu t'es déjà présenté à la librairie et je viens même de dire ton nom ! Elle siffla, appuyant davantage l'humiliation. On dirait que le coup que je t'ai foutu ne t'a pas ménagé ! " Au lieu d'en rigoler, elle devrait surtout s'en inquiéter, puisque cela lui reviendra forcément à la figure.

Quoi qu'il en soit, ce fameux Séméas paraissait bien trop nonchalant pour nier sa véritable nature. C'en était forcément un, Léonie en était convaincue. Trop d'éléments concordaient en ce sens et son imagination conscrite par les histoires de minettes lui imposait presque l'infime espoir que ce soit avéré. Elle dressait déjà le scandale ! Un Vampire à la librairie prisée des jeunes Magiciennes. Ces dernières deviendraient folles – dans tous les sens du terme – et cette histoire se rependrait telle une traînée de poudres au sein de Coelya durant un long moment. C'était un endroit si morne que la moindre étincelle d'anormalité provoquait un raz-de-marée comme on en voyait que dans les récits de piraterie. Et de toutes ces dites pucelles en manque de sensations fortes, il avait fallu que ça tombât sur Léonie, la terreur bleutée. Celle-ci commençait à nourrir une certaine fierté envers cette position ; elle croiserait même les doigts pour qu'il n'y ait pas eu d'antécédentes avant elle, puisque c'était bien une histoire qu'elle comptait s'approprier à tout prix. Il faisait le malin à se pavaner de la sorte, à limite de se faire désirer, mais elle, elle voyait bien mieux que ce bigleux ; Orisha oblige !

" Qui sait ? Fit-elle à son tour, défiante. Elle soutenait aisément son regard et n'avait point la nécessité de croiser les bras pour étirer sa défense. Je ne vais pas te balancer aux autorités, si ça te travaille. Tu serais capable de les convaincre de m'enfermer moi plutôt que toi, j'en suis sûre. " Elle n'était guère persuasive, après tout, et l'intimidation ne fonctionnait point sur les soldats ; leurs armures étaient trop épaisses.

Grand bien lui en fit, étant donné sa nature et son caractère, Léonie se situait de son côté. Les lois, le bon sens, tout cela, elle s'en fichait pas mal. Pourquoi un suceur de sang ne pourrait pas squatter une librairie, tant qu'il ne terrorisait personne ? Non parce que le mythe du Vampire bestial, autant dire que la Bleue n'y croyait pas du tout ; en tout cas, ce n'était absolument pas une étiquette qu'elle collerait sur ce benêt. Si elle, une étudiante, était capable de lui péter le nez, alors personne n'avait rien à craindre de lui. Même un moustique devrait le terrifier tant il redouterait de se faire piquer son précieux sang. Pas le sien mais celui d'une vierge effarouchée, bien sûr. Donc non, Léonie n'était pas du tout effrayée.

" Hé oh ! " Elle se frotta le front, le repoussant sans touche par suite de cette initiative invasive.

Séméas ne l'effrayait pas mais il semblait prendre un chouïa trop d'aise avec elle, à son goût. Il fallait qu'elle renversât la cadence, par le meilleur moyen. Le plus subtile possible. Si elle était trop violente, il la fuirait, et ce n'était clairement pas le but. Ceci sera la solution ultime pour se débarrasser de lui, si jamais elle se lassait. Néanmoins, pour le moment, elle était trop excitée à l'idée d'envahir son quotidien. Il se pensait supérieur avec son affiliation à la propriétaire de la librairie, mais au contraire, c'était une excellente nouvelle pour elle. En somme, il représentait sa porte de sortie tant attendue.

" Quand bien même, tu n'as pas à me lécher le doigt sans consentement. Ce n'est pas une notion primordiale chez les vôtres ? À moins que les fameuses histoires à votre sujet ne soient qu'un ramassis d'éloges infondées ? Il suffisait de l'observer pour mettre à mal le tentateur archétype. Sourcils froncés, elle claqua sa langue et se détourna de lui. Il n'y a aucune excitation à grapiller de ta vaine léchouille. Pas même un compliment sur le goût unique et raffiné de mon sang pour te mettre dans mes bonnes grâces. Tu es plutôt pitoyable comme Engeance de la Nuit, en fait. Sans une once de retenue, elle lui tapota "gentiment" l'épaule. Mais ne t'inquiètes pas, on va bien pouvoir faire quelque chose de toi grâce à mes livres. " L'Orisha lui sourit de pleines dents, l'intensité dans son regard démontrait toute son effronterie à son égard.

Les ravages de la pluie continuaient de les emprisonner dans ce très modeste abri de fortune. À tout moment, Léonie pouvait très bien poursuivre sa route grâce à son capuchon, mais elle avait bien noté l'absence de parapluie ou de tout moyen de protection pour le Vampire-qui-ne-voulait-pas-s'assumer-avec-elle. Et puisqu'elle avait unilatéralement décidé d'en faire sa proie, eh bien, elle était un peu coincée avec lui…

" Vers où ? Chez toi ? Séméas semblait avoir une idée assez précise et elle n'avait nulle part où aller. Si tu me montres ta collection de sangs, je suis parée. Je me demande si tu mets des petites étiquettes pour savoir qui tu suces. Elle rit, grasse. Ne me convainc pas de me ramener chez mes parents. C'est soit tu m'héberges, soit je dors dehors. Tu ne voudrais quand même pas être tenu responsable pour non-assistance à demoiselle en détresse ? Décidée, la jeune femme extirpa ses mains de ses poches toutes chaudes et attrapa l'une des congelées du prédateur. D'un élan, elle l'entraîna sur son pas de course. Allez, on ne lâche rien ! "

Sur le fracas des flaques, son éclat narquois tranchait avec la grisaille.


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Mar 23 Aoû 2022, 17:35

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
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Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Chez ... Chez moi ? » Répéta Séméas bêtement, clignant des yeux comme une chouette. Désarçonné par l'ultimatum qu'elle lui avait lancé avec une légèreté qui n'avait rien de très magicien, il se laissa entraîner sous la pluie battante. Le rideau glacé s'abattit sur eux, rafraîchissant les idées du Vampire. Sur les talons de la bleue, il se surprit à sourire. Quand était la dernière fois qu'il avait couru ainsi sous la pluie avec la main d'une femme dans la sienne ? Il ne s'en souvenait pas. Il avait le sentiment que c'était la première fois. L'adrénaline de la course s'infusait dans ses veines, son coeur cognait contre ses tympans et ses cuisses maigrelettes tremblaient sous l'effort mais pour une fois, il n'émit pas la moindre plainte. Il n'y avait que la chaleur dans sa main qui se diffusait dans le reste de son corps et qui chassait le froid désagréable de la pluie. Il ne sentait plus l'humidité sur son visage, il ne voyait plus rien sinon la silhouette brouillée de l'étudiante qui le poussait vers l'avant.

Bientôt, ils furent de nouveau à l'abri, devant le perron familier de la librairie. Une lumière tamisée se propageait à l'intérieur et Séméas céda à l'invitation silencieuse en franchissant la porte. Il n'avait pas lâché Léonie qu'il tirait derrière lui. Une fois au sec, il s'ébroua la tête pour se débarrasser des gouttelettes agglutinées sur ses cheveux et un pouffement lui échappa. Presque aussitôt, il y mit fin comme s'il avait été surpris en flagrant délit de bonheur. Il récupéra sa main d'un geste presque agressif et fit mine de regarder ailleurs jusqu'à ce qu'il aperçoive l'ombre d'Ophélie dans un rayon au fond de la boutique. Il s'immobilisa comme s'il avait été frappé par la foudre et reprit la main de Léonie et la rapprocha de lui pour lui chuchoter furieusement à l'oreille. « Il ne faut pas qu'elle te voit. Si elle te voit, elle va te renvoyer chez tes parents, elle ne voudra pas que tu restes ici. Suis-moi. » Puis plus fort : « Je suis rentré, je vais aller me reposer un peu en bas ! » La Vampire marqua son approbation d'un grognement, concentrée sur la pile de livre qui lévitait à ses côtés, attendant de rejoindre les étagères.

En prenant soin d'éviter que sa Créatrice puisse les surprendre, il les entraîna jusqu'à un escalier descendant au sous-sol en lui intimant de se taire et de ne pas faire de bruit. Ils pénétrèrent dans une pièce noire comme un four et Séméas la lâcha pour aller refermer la porte. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il se dirigea par habitude vers la couchette dans le noir pour s'y laisser glisser. L'arrière de son crâne heurta le mur derrière lui et il soupira à nouveau. « Tu peux dormir ici cette nuit. Elle ne descend jamais ici, elle sait combien je tiens à avoir un endroit à moi. Tu ne risques rien. » Et soudain, l'évidence le frappa et il jura entre ses dents. Le brun s'étira pour atteindre le cordon d'une lampe et une flaque de lumière ocre naquit au plafond, éclairant les lieux, juste à peine pour agrandir les ombres dans les coins. Une caisse en métal fermée par un cadenas était rangée près de la couchette, dans laquelle il avait sa propre réserve de snacks. Même si Léonie avait tapé juste, il refusait de lui faire le plaisir de consommer du sang sous son nez. Il se renfrogna à cette idée. Il avait soif. Et il était fatigué. Et son nez continuait de lui lancer bien qu'il eut été soigné. Et il détestait l'odeur des vêtements mouillés. Son expression s'assombrissait à la seconde et il leva un regard mauvais sur Léonie. « Alors, heureuse ? » Il leva les bras pour pouvoir nouer les mains derrière sa tête et sa jambe vint s'installer en équerre sur sa jumelle. Il garda le silence un instant puis désigna sa droite du menton. « Tu peux venir t'asseoir. Je promet de ne pas te sucer d'autre doigt. Pas sans ton consentement en tout cas. » Ajouta-t-il en se souvenant ce qu'elle lui avait dit. Il la regarda, aussi trempée que lui et eut un élan de pitié pour la fugueuse. « Il y a des vêtements dans l'armoire. Sers-toi. Tu vas attraper froid sinon et je ne veux pas de tes microbes ici. Je regarde pas, c'est promis. » Mais Lubuska savait combien il tenait ses promesses et il dut lutter pour ne pas laisser un sourire de loup étirer ses lèvres.

Un peu après, les yeux toujours clos, il l'interrogea à voix basse. « Ça n'a pas l'air d'aller avec tes parents. » Ce n'était pas vraiment une question. « Je crois que je comprends. Un peu. Moi aussi je voudrais m'enfuir parfois. Alors je lis. » Ses sourcils se froncèrent. « Tu vas faire quoi demain ? Rentrer ? »

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Latone
Dim 16 Oct 2022, 20:49

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le souffle court, Léonie se laissa entraîner par son nouveau guide. Sa main ne le lâcha jamais de son propre gré. C'était comme s'ils venaient de faire un relai et que les exubérations de leur folie à deux n'appartenaient plus qu'à Séméas. Cela ne déplut aucunement à la Bleue qui entrait, à nouveau, dans ce cocon de sérénité emplie de livres et d'étagères poussiéreuses. Le Vampire la gorgea d'une dose croissante d'adrénaline, puisqu'elle ne pensait vraiment pas qu'il obtempérerait à son caprice, encore moins qu'il s'engageât à lui trouver un toit pour au moins cette nuit douloureuse et pluvieuse. Visiblement peu rassurée, Léonie suivait pourtant à la lettre la moindre directive du garçon, elle acquiesça fortement lorsqu'elle aperçut à son tour la gérante des lieux. Par Suris, ils s'embourbaient dans des insanités qui lui plaisaient ! Faussement désemparée, l'étudiante rejoignit à pas de loup son fameux terrier ; la pénombre y étant si oppressante que son imagination se mît à déborder. Y avait-il sa réserve sanguinolente ? Gardait-il des cobayes encore en vie pour avoir sa source illimitée ? Et s'il y cachait encore de nombreux secrets, des plus ou moins chastes ? Léonie y descendait avec le cœur à tout rompre, tant le suspense enserrait son esprit en ébullition. Sans le vouloir, Séméas venait de la sortir d'un spleen interminable, une étincelle d'émoi animait son être en quête de sensations. Cela avait été si simple, et pourtant si inatteignable jusqu'à ce soir.

À tâtons, par instinct, Léonie rasa les murs et fit glisser sa main pour comprendre où elle mettait les pieds. Elle ne craignait pas spécialement le danger et son innocence toute relative – ou sa naïveté indécente – l'empêchait d'imaginer Séméas en prédateur à son encontre. Elle ne l'expliquait pas vraiment : elle avait pu serrer sa main à plusieurs reprises et s'imprégner de son existence. Ce devait être un outil propre aux siens. Il lui répétait encore qu'elle ne craignait rien et elle avait vraiment tendance à le croire sur ce point. Peut-être qu'il avait enfin fini par se faire à l'idée qu'elle lui était supérieure, qui sait. Elle cligna plusieurs fois des yeux sous l'assaut lumineux avant de s'habituer et de découvrir peu à peu ce lieu si mystérieux.

" Heureuse… Disons que c'est mieux que sous la pluie, déjà. Elle lui sourit, amplement narquoise. C'est censé être quoi, ici ? Ton petit nid d'interdits ? "

Elle vogua à tout va, ses chaussures couinant à chaque pas sous la compression de leur humidité. Elle ne soucia guère de son état trempé. Elle fit bien cas de sa provocation et feignit l'ignorance. Oserait-il rouvrir la plaie de son doigt, voire d'en créer d'autres ? Au fond, une curiosité malavisée naissait.

" Oh, ouais, t'as intérêt à pas regarder ! Elle se dirigea vers l'armoire désignée. J'ai pas envie que tu sois tenté de me sucer autre part ! "

Un tout petit "merci" s'extirpa de ses lèvres face à l'offrande. Elle joua malgré tout de stratagèmes pour cacher le maximum de sa peau blanche, comme se placer derrière l'une des portes ou derrière une couche de vêtements judicieusement placée par endroits. Elle n'était pas bien rassurée de devoir se dénuder ; rien ne lui disait qu'il ne l'épiait pas sous ses paupières soi-disant closes. Ses barrières s'effritèrent pourtant sous les interrogations de Séméas. D'ordinaire, elle l'aurait tout bonnement envoyé paître. Mais entre ces murs, elle avait l'impression de pouvoir se confesser et de n'éprouver aucun regret. C'était un endroit étrange, ou était-il un jeune homme enchanteur.

" Je ne rentrerai pas. Elle se montrait ferme sur la question, néanmoins toutes ses incertitudes s'amassaient à sa porte. Je ne sais juste… pas quand je rentrerai. Elle jeta son haut par terre, le froid ambiant enserra sa cage thoracique. Ce ne sera pas la première fois pour eux, mais ils vont quand même vouloir me chercher. " Tant qu'ils ne connaissaient pas cette librairie, elle ne risquait pas grand-chose.

Tout en poursuivant son déshabillement, Léonie fit le tri de ses possibilités. Par moments, son attention dériva sur Séméas. Le Vampire lui était si étranger, et pourtant elle percevait des moyens de concilier leurs ententes. C'était bien entendu ténu, tant leurs mentalités respectives les empêchaient de tenir une conversation cordiale et cohérente, pourtant, la Bleue reconnaissait son propre reflet lorsqu'il se trouvait sous son nez.

" Je suis un peu comme toi. Déclara-t-elle, soudaine, en remontant ce pantalon un chouïa trop grand pour elle. Je lis parce que je préfère ces mondes, ces personnes. Dans la vraie vie, les gens sont incapables de lire en nous parce qu'aucun mot n'est posé sur notre peau. Ils doivent alors redoubler d'efforts pour nous comprendre et nous appréhender. Sauf que la plupart est nul à ce jeu ; dont mes parents. Elle serra la ceinture. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé, de leur montrer mes propres mots. Elle se tue un instant le temps de se couvrir davantage. C'est comme s'ils voulaient me marquer avec leurs encres, me modeler à leurs convenances. Ça me dégoûte. "

La jeune femme se décala de l'armoire, enfin apprêtée. Pourtant, elle ne lui indiqua point encore de rouvrir les yeux. C'était peut-être plus facile ainsi ?

" Et toi, alors ? Pourquoi voudrais-tu t'enfuir ? "


928 mots ~


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Mar 01 Nov 2022, 12:34

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
Boulettes de papier
Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Séméas avait ravalé une répartie cinglante au qualificatif accordé à son cocon secret, qu'elle pouvait décamper et retourner la queue entre les jambes chez ses parents si ça ne lui plaisait pas, ou quelque chose dans ce goût là. Au lieu de quoi, il avait observé le silence, peu désireux de la pousser à l'agresser de nouveau.

La présence étrangère dans son intimité éveillait en lui des sentiments partagés. Il était indéniablement excité à l'idée de la possibilité de lui prélever davantage de sang, mais cette sensation était tamisée par le malaise de dévoiler cette facette qui n'appartenait qu'à lui. C'était son jardin secret, là qu'il se sentait en sécurité, qu'il couchait dans un journal intime ses pensées ou des poèmes qui lui venaient parfois, son carcan d'introspection. Craignant que son invitée tombe sur les preuves d'une sensibilité absolument pas assumée, il vérifia que le carnet en question était bien dissimulé entre des livres empilés dans un coin de la pièce. Rassuré, il s'avachit sur le lit, son dos bossu contre le mur dans une position sur laquelle Ophélie le reprenait toujours.

Les efforts de Léonie pour cacher sa nudité le firent sourire - car bien évidemment, le sournois la regardait au travers de ses paupières mi-closes, la curiosité plus forte que sa promesse. Régulièrement, l'Enfant de la Nuit testait les limites de son incapacité à animer son entrejambe en reluquant sans vergogne la douce courbe des poitrines des femmes ou en se plongeant dans des fictions grivoises destinées à enflammer la luxure des lecteurs. Il n'essuyait que des échecs équivalents à des pétards mouillés. Seule la vue du sang savait le faire vibrer comme un adolescent à son dépucelage et le sortait de sa torpeur. Comme il s'y attendait, les brefs pans nus de peau qu'il entraperçut ne lui firent pas le moindre effet sinon celui de désirer enfoncer ses crocs dans la chair dénudée et il soupira doucement, désabusé, les yeux de nouveau parfaitement clos pour se fermer à la tentation.

« Mmh. » Séméas s'assombrit en comprenant que cette fille le plongeait dans ses ennuis en se terrant ici. Et si sa famille apprenait qu'elle avait passé la nuit avec lui ? Comment les rassurer sur sa vertu préservée sans dévoiler sa nature ? Et s'ils exigeaient un mariage pour empêcher un scandale d'éclater ? Pressentant que son imagination s'emballait un peu trop, il claqua sa langue contre son palais. Lui aussi lisait un peu trop de niaiseries.

Le froissement de vêtements s'interrompit, lui indiquant que la Magicienne avait terminé de se changer. Ses propos le laissaient pensif, ils rejoignaient un peu trop ses propres réflexions quand il ruminait contre le monde entier et sur l'injustice dont il faisait les frais. Personne ne le comprenait véritablement. Presque personne. Lorsqu'elle ne lui écrasait pas son poing sur le nez, il trouvait agréable de converser avec Léonie. L'adolescente se révélait moins greluche qu'il ne l'avait jugé de prime abord. En fait, elle lui était presque sympathique alors qu'il aurait rêvé de lui arracher la gorge quelques heures auparavant. Il se reprit. Il en avait toujours envie car la soif ne dormait jamais vraiment, mais il n'en tirerait pas un plaisir sadique.

« En partant du principe que je survivrais plus de quelques jours si je devais fuir tu veux dire ? » S'amusa-t-il. Il était pourtant parfaitement sérieux au fond. Il ne valait pas grand chose sans Ophélie, au moins avait-il la décence de le reconnaître. Cette situation où elle subvenait à ses besoins en le laissant la majorité du temps à errer sans rien faire lui convenait bien quand il décidait d'être honnête avec lui même. Il n'y avait que quand elle élevait des objections sur son comportement et le poussait à se bouger que l'extérieur lui paraissait plus enviable que les couloirs tortueux de la librairie.

« C'est un peu pareil, je suppose. Ma... mère peut être très étouffante. » Il avait hésité sur le terme, mais de tous les rôles qu'elle endossait pour Séméas, c'était celui-ci qui primait et c'était celui qu'ils présentaient pour les apparences. « Quand elle travaille, elle me laisse tranquille et le reste du temps, je tâche de ne pas être dans son champ de vision pour ne pas lui rappeler mon existence. Sinon, elle se met à nourrir des ambitions qui ne sont pas les miennes. Moi, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Elle passe tant d'énergie à me pousser sur le chemin qu'elle imagine pour moi que je n'ai pas le loisir de réfléchir à qui je veux réellement être ou ce que je veux faire. Je ne suis pas cet autre fils qu'elle aime et je n'ai pas envie d'essayer de le devenir. Peut-être qu'on devrait fuir tous les deux ? » Conclut-il avec humour. « Je nous protègerai et toi, tu nous fournirais à manger. » Il ne développa pas sur comment elle effectuerait cette tâche mais un mince sourire étirait le coin de sa bouche. Il toucha ensuite son nez et grimaça. « Même si c'est peut-être aussi toi qui va nous protéger. » Il se tut, réfléchissant à son utilité dans une telle entreprise. Vexé de n'en trouver aucune, Séméas préféra changer de sujet et rouvrit les yeux par réflexe pour regarder la bleue. En la voyant noyée dans les vêtements trop grands pour elle, il ne put se retenir d'éclater de rire. « Je me demande ce que penserait ta famille en te voyant affublée comme ça. On dirait presque un garçon. Une intervention magique et le tour est joué. Les Déchus font ça tout le temps. D'ailleurs, si tu étais une Déchue, ce serait quoi ton Péché ? Je me suis souvent posé la question et je serai un Luxurieux. » Il lui envoya un clin d'oeil suggestif. « Tu n'as pas peur que je te touche d'ailleurs ? Tu es toute seule avec moi. Même si tu criais, personne ne t'entendrait. » Il avait pris un ton tranquille, comme s'ils parlaient de la météo. Il n'essayait pas de lui faire peur, il aimait juste la provoquer, sachant qu'en lisant les romans avec lesquels il l'avait surprise, les idées s'enchaineraient d'elles-mêmes dans la tête de la bleue.

Message VI | 1078 mots

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Latone
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Latone
Sam 19 Nov 2022, 23:20

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il était vrai qu'il serait une proie facile. Quel gâchis ; un Vampire même pas capable de survivre aux dangers de l'extérieur… Alors qu'il faisait parti du danger même, que son mysticisme faisait redouter les imprudents à s'aventurer tard le soir ou au sein des ombres oppressantes. En réalité, plus Léonie côtoyait Séméas, plus les craintes qu'elle aurait pu nourrir à son endroit s'effritaient dans les méandres de l'oubli. Il n'était probablement pas représentatif du peuple de la Nuit – du moins, elle croisait les doigts pour eux – mais il conservait les caractéristiques qui animaient son imagination de jeune effarouchée. Puis surtout, malgré l'aisance avec laquelle semblait se mouvoir l'étudiante, c'était la première fois qu'elle se retrouvait seule avec un garçon, dans un contexte si compliqué et intime. Elle se refusait d'en parler avec ses camarades de classe, elles risquaient de lui poser trop de questions et les rumeurs naissantes pourraient se retourner contre elle. Tss, avec du recul, qu'est-ce qu'on était bête, ainsi livré à soi-même.

Croisant les bras, Léonie ne remarqua même pas l'amusement qui décorait son visage, alors qu'elle secouait la tête face à l'humour douteux du Vampire. Au moins, il avait aussi bien le sens des réalités que l'autodérision. Il lui plaisait bien, puisqu'elle était réceptive aux gens qui savaient se critiquer en toute objectivité. Il n'y avait pas de mal à cela, bien au contraire elle y entrevoyait une forme de sensibilité qui lui plaisait ; apprendre à se lire soi-même était bien plus important que de dissocier les mots d'autrui. Elle se déroba, le temps à Séméas de se confesser à son tour. Sa nature d'Orisha semblait ressortir au même moment que sa crise existentielle, ce qui la rendait aussi instable que contradictoire. Le froid provoqué par sa nudité temporaire continuait de l'enlacer et la conversation grave qu'ils entretenaient n'aidait pas à alimenter ses ardeurs. Cette vie était si compliquée. Une fois, au détour d'un examen impossible, elle s'était surprise à s'imaginer franchir le pas vert le péché capital : en finir.

" Peut-être qu'on devrait fuir tous les deux ? "

La Bleue écarquilla un brin les yeux, étonnée qu'une telle proposition – même lancée sous l'étendard de la plaisanterie – ait pu franchir les lèvres du ténébreux. Fuir… Ce n'était pas si déconnant d'échapper à cette fatalité de cette façon. Jusqu'à maintenant, Léonie ne l'avait jamais vu sous cet angle. Décidemment, il y avait peut-être bien quelque chose à en retirer, de ce pitoyable libraire bigleux.

" Sérieusement ? Tu ne veux même pas chercher à me kidnapper pour qu'on couvre nos arrières, comme dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ? Un moment de flottement. Quoi, t'as jamais lu ce roman ? Il est très bien. " En plus, à la fin, les personnages principaux baisaient comme des animaux en rut depuis trente-trois chapitres.

Malgré elle, une brève hilarité la gagna face à ce tableau peint par Séméas : elle et lui, loin de leurs responsabilités, de leurs familles, de leurs origines et de leur confort, et elle qui le maternerait comme semblait déjà le faire cette fameuse Ophélie. Il avait plus l'air d'un bébé que d'un homme accompli, sérieusement. Et c'était lui qui cherchait à la faire tourner en bourrique ? Il n'était plus question de le laisser faire à sa guise. D'un autre côté, cela ne serait pas plus mal de prêter ses muscles pour ce concours. Il y trouverait un certain intérêt, un attrait. Encore fallait-il que le Vampire méritât sa protection.

" Aux dernières nouvelles, t'en sais rien de ce que j'ai dans le pantalon. S'amusa-t-elle à répliquer, lui instillant son image avec un engin entre les cuisses. Toutefois, son sarcasme s'effaça aussitôt à la réalisation de ses propos : T'as regardé ?! " Elle leva le poing par réflexe mais ne fit rien de plus.

Elle avait fait attention pourtant, et rien n'échappait à une Orisha ! En toute logique. La Bleue soupira, une fois de plus manipulée par l'adresse de ce suceur de sang. Que diraient ses parents ? Ils seraient mortifiés déjà, puis l'un d'eux lui crierait dessus en premier et ce serait le début du supplice. Elle connaissait que trop bien ce scénario, à force de l'encaisser au moins une fois toutes les semaines. Séméas en riait, mais Léonie n'arrivait plus à les évoquer. C'en était lassant et les réflexions suivantes du garçon la tirèrent de ses plaintes, la divertirent de surcroît. Elle ignora de prime abord sa dernière question, encore un filet sur lequel tentait de tirer l'enfant de la Nuit. Cette fois, elle tirera à son tour.

" Moi, je serai Colérique. Déclara-t-elle en bombant le torse comme un paon, sans besoin de réfléchir davantage. Et à force de me provoquer, de m'énerver de la sorte, tu vas finir par comprendre ô combien je peux crier, te briser les tympans à t'en secouer l'âme… Une lueur malicieuse réfléchit dans ses iris d'azur. Et tester cette soi-disant insonorisation de ton cocon. "

Elle n'était pas bête ; pas trop. Elle voyait très bien où il voulait en venir avec ce ton posé et cette hargne à la faire sortir de ses gonds. Elle le darda avec intensité, comme une lionne fixerait une antilope insouciante de son sort. Quelque part, l'Orisha se demandait vraiment s'il disait la vérité ; dans le cas contraire, ce serait d'une gêne extrême. Enfin, bon… étaient-ils à ça près ?

" Mais sinon, si tu préfères… Elle s'avança, se pencha en sa direction et lui présenta son épaule dénudée, son pouls à découvert et à sa merci. Tu n'as qu'à essayer par toi-même. " Le jeté de gant fut initié, sans aucune idée des répercussions qui lui tomberaient dessus.


993 mots ~ (sans les paroles de Séméas)


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Dorian Lang
Sam 26 Nov 2022, 18:45

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Rare image de Séméas après s'être mangé une patate de Léonie
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Léonie & Séméas


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« ... » La kidnapper ? Séméas réprima le rire incrédule qui montait. Son imagination était aussi fertile et farfelue que la sienne. Voilà ce qu'il se produisait lorsque deux mordus de littérature se projetaient sur le carrefour de leur futur.

Son sourcil s'arqua lorsque Léonie évoqua la potentielle possession de certains attributs et il ne la démentit pas, se contentant de croiser les bras avec un petit sourire en coin qu'il savait insupportable. « Il n'y a que les filles pour être aussi chiantes. » Rétorqua l'Enfant de la Nuit sans s'émouvoir du poing menaçant. Elle n'avait plus l'effet de surprise de son côté et cette fois, il ne la laisserait pas l'envoyer dans le décor sans qu'elle récolte elle-même quelques blessures au passage. Et il ne parlait pas d'un coup de langue sur un pouce blessé. « Et il se peut que j'ai regardé, ouais. » Avoua-t-il sans se fatiguer à afficher le moindre ersatz de remord. Il poussa le vice jusqu'à soutenir son regard, l'air de dire : « Et alors ? Tu vas faire quoi ? », puis il se pencha, un faux air rassurant peint sur ses traits. « T'en fais pas Léonie, il n'y avait pas grand chose à voir de toute façon. T'es pas la brioche la mieux fourrée du panier. »

Il eut envie de souffler de rire de nouveau quand elle menaça de crier mais un lambeau d'instinct de survie l'en empêcha par miracle. Mieux valait qu'elle ne s'y essaye pas car il n'osait pas imaginer comment réagirait sa supposée mère en apprenant la présence d'une fille dans son terrier. Mal, certainement, mais à quel degré ? Mieux valait ne pas le découvrir. Pour une raison ou pour une autre, voir Léonie se refroidir, vidée de son sang, ne faisait plus partie de sa liste de souhaits pour Ësse'Aellun, plus en première place en tout cas. Et, pour une fois que Séméas faisait le choix de la prudence pour quelqu'un d'autre que lui-même, il fallait que ce soit avec une amoureuse du risque. Le Vampire s'étouffa sur sa salive quand la bleue lui mit sous le nez la douce convexité de la jointure entre son cou et son épaule. Statufié, le brun loucha dessus pendant un temps indéfinissable, incapable d'oser y croire. Il oscillait au bord d'un déni aussi monumental que la superficie d'un continent. Était-ce de la chance et le voulait-elle vraiment ? Un piège ? Est-ce que c'était son plan depuis le début ? Dans quel objectif ? Sans réussir à détacher ses yeux du buffet plus si interdit, il se racla la gorge. « Qu'est-ce que tu fabriques putain ? » Mais son ton manquait de conviction et il crut qu'un étranger avait parlé à sa place tant il ne reconnu pas sa voix, déformée par le choc et l'envie. Avec horreur, il s'aperçut qu'il était désormais assis au bord du lit et qu'il pouvait même apercevoir les poils translucides sur son épiderme dénudé. Et peut-être était-ce le fruit de son imagination, mais est-ce que ce n'était pas là, juste sous le lobe de son oreille, le début d'un entrelac délicieux de veines bleutées ? « Merde. » Pensa-t-il à voix haute et le son de sa voix devenue rauque lui fit cette fois l'effet d'une gifle. En retour, il eut envie de frapper la tentatrice pour la punir de le plonger dans ces affres d'indécision. Non, c'était faux, il avait envie de la sucer. Tout de suite, et vite, jusqu'à en oublier de respirer et même si c'était la dernière chose qu'il devait faire. Rapidement, la partie de son être qui possédait encore une bribe de sang froid dressa une liste de toutes les raisons pour lesquelles il ne fallait pas mais aucune ne résistait longtemps à la fragrance subtile de ce corps chaud un peu trop près dans cette pièce un peu trop exiguë avec un Vampire qui avait été biberonné toute sa vie au sang en boîte sans jamais avoir le plaisir d'enfoncer ses quenottes dans de la chair fraiche. Sottement, Séméas renifla et ses paupières se fermèrent pour tenter de réfréner le mouvement en avant qui suffirait à clore l'espace entre sa bouche et ce cou. Si son corps en avait été capable, il aurait eu un léger problème de pantalon mais fort heureusement, ce corps-ci ne dévoilait pas si facilement ses secrets. Il songeait certainement cela car il était incapable de voir son reflet. Si cela avait été le cas, il aurait été témoin de son attitude qui n'avait plus grand chose de digne mais se rapprochait davantage d'un supplicié prêt à tout pour satisfaire son appétit malgré l'interdit qui pesait sur ce met.

En baissant les yeux pour s'arracher de cette vision tirée de ses fantasmes, il vit que ses mains s'étaient à son insu sournoisement verrouillées autour des poignets de Léonie comme pour lui interdire de se défiler. Il vrilla. « Oh et puis zut. Tu l'auras voulu. » Une fois sa décision prise, il inversa leurs positions et il n'eut qu'à la tirer vers lui pour la faire basculer sur le lit. Curieusement, cette manœuvre était plus facile à exécuter dans les récits, en partie car il refusait de la lâcher et il manqua se prendre tout son poids sur le coin d'un nez déjà amoché s'il ne s'était pas décalé au dernier moment. Profitant du déséquilibre de l'adolescente, il s'installa sur elle, bloquant ses bras au dessus de sa tête, ses genoux encadrant ses hanches. À un exercice de rodéo, il n'était pas certain de ressortir gagnant mais il avait plus d'un tour dans son sac, même si l'hypnose lui paraissait être l'apanage des lâches. Bien sûr, c'était facile à dire quand on restait blotti derrière ses falaises de livres en sirotant son sang à la paille au lieu d'aller soi-même assurer sa subsistance. « Tu n'as pas intérêt à changer d'avis en cours de route. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] » Il était à peu près sûr d'avoir déjà lu cette phrase une fois dans un roman, mais de fait, il n'était même pas sûr de savoir s'arrêter avant de la tuer. Ça ne ferait qu'une chieuse de moins dans le monde, suggéra de façon très altruiste son petit démon intérieur et il se pencha sur Léonie. Incapable de la regarder dans les yeux, il fixa résolument son cou. Peut-être qu'il devait enlever ses lunettes ? Il était facile d'avoir l'air sûr de soi, mais la réalité revenait cruellement au galop et le lapidait de questions toutes plus ridicules les unes et que les autres et c'est avec hésitation qu'il prit son menton pour l'incliner sur le côté et lui laisser la place de s'installer. De près, son parfum l'enveloppa et brouilla sa raison. Séméas cessa de réfléchir autant et ses lèvres reculèrent sur ses crocs. Avec une facilité déconcertante, ils s'enfoncèrent dans la chair et sa main pétrit sourdement l'épaule de la bleue pour retenir le gémissement qui ronronnait dans sa gorge. C'était beaucoup trop bon. Il allait en mourir. Eperdument, il aspira davantage et ses yeux se révulsèrent. Il en était sûr maintenant, il faudrait le tuer pour le faire cesser car rien au monde ne saurait le persuader de décrocher sa mâchoire.

Message VII | 1280 mots



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Sam 10 Déc 2022, 19:56

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🔞


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quelle idiotie. Quelle tragédie pour la seule fille de leur maison. Comment avaient-ils pu tomber si bas, devaient sûrement se demander toute sa dynastie avant elle. Si Léonie en avait cure, cela se saurait. Depuis trop longtemps, ses œillères la rendaient hermétique aux inepties de son monde, ainsi récoltait-elle, sur sa route, les petites joies de la vie. Ici, la Bleue parut confiante mais l'interdit érigeait en elle les prémices d'une incertitude irascible. En s'exposant de la sorte – en offrant sa peau sur un plateau d'argent – elle savait très bien que les conséquences risqueront d'être lourdes à porter. Pour autant, avait-elle encore le choix de se détourner de ces opportunités ? Avait-elle encore l'envie de repousser Séméas alors qu'il auréolait, petit à petit, de tout ce qui la faisait fantasmer dans le recoin de sa chambre ? Ce ténébreux était un putain de Vampire et elle fut la première à le démasquer. Il y avait forcément une part d'Oni dans cette équation. À mesure qu'il dévoilait cette offrande, elle lut en lui dans un livre, elle perçut ses propres mots comme une aubaine et avec une limpidité qui la troublait. Léonie le méprisait, mais une partie de la jeune femme qu'elle était s'avérait encagée dans le magnétisme qu'il exhalait. Était-ce donc ça l'attraction naturelle des Enfants de la Nuit ? Si Séméas la manipulait bel et bien, l'unique caprice qui la gagnât fut d'y succomber.

L'embarras du Vampire ne l'arrêta pas ; au contraire, le voir paniquer comme si elle lui exhibait sa poitrine nue la rendait extatique. Il avait beau être taciturne, il se montrait si effarouchable. Il y avait moyen de s'amuser avec lui bien plus longtemps qu'avec les moins-que-rien des Palais de Coelya. Pour appuyer son initiative, le sourire de Léonie s'agrandit, ses iris s'embrasèrent d'une vive malice et elle ne contrôla qu'à moitié sa poigne qui tira, un brin plus, sur le tissu qui les séparait de la délectation. Il n'y avait point de mots à écrire davantage, lui-même s'animait mécaniquement sur cette route interdite. Il lui suffisait juste de la regarder, et elle lui criait au plus profond de son âme : " Approche. " L'évidence laissait place au blasphème, alors qu'enfin ce libraire de pacotille laissait ce lionceau rugir et bondir sur elle. Elle dut admettre qu'elle fut prise de court par ce soudain élan d'énergie insoupçonnée ; ce qui ne fut pas pour la déplaire. Cherchait-il vraiment à la restreindre de la sorte ? L'Orisha ne comptait pas lui laisser davantage la main libre, puisqu'elle comptait très bien, depuis le début, de lui causer du fil à retordre. Il fallait juste qu'il la pénétrât enfin.

" Tu me prends pour une lop— " Commença-t-elle à répliquer à sa menace minable, déjà prête à le faire tomber des nues…

Pour mieux revenir à la cinglante réalité. Les canines d'un Vampire étaient plus proéminentes que celles d'un humain lambda. Cette description était d'une évidence absurde, mais sur l'instant, Léonie sentait cette constatation s'enfoncer dans son cou avec une longueur indécente. Le souffle coupé, elle assistait voler en éclats ce qu'elle imaginât être une morsure dans un contexte charnel. De prime abord, c'était douloureux, un mal nouveau qui la gagnât et qui lui prît du temps à assimiler, jauger. Elle était paralysée et le regret aurait pu l'étrangler davantage si la première aspiration ne prit pas aussitôt le pas sur cet inconfort. Le Baiser enveloppa instantanément tout son être. Il gonfla ses poumons et la transporta dans une dimension jusqu'ici inconnue. Cela lui paraissait si invraisemblable d'imaginer qu'au prix de son sang, Léonie pouvait atteindre un tel état de plénitude. À chaque succion, son esprit frôla ce seuil de félicité, à chaque fois de plus en plus près sans jamais le percer. Chaque impulsion lui fit cambrer son enveloppe et peu à peu, elle associa la dégustation de Séméas à des coups de reins. Il ne fut plus le seul à laisser ses yeux se révulser et son être s'abandonner à ce rituel si intense. Elle désira qu'il continuât et son râle crescendo le lui fit bien comprendre, à défaut que ses cuisses purent l'enlacer ou ses ongles purent le griffer. C'était si bon de se donner.

Au bout d'un moment, l'étudiante sembla retomber peu à peu sur terre, son ascension émotionnelle de plus en plus en berne alors qu'elle voltigeait au sein de ce ciel que les autrices s'amusaient à dénommer comme le septième. Sa voix s'épuisa et ses paupières se rouvrirent sur le Vampire, encore en train de la siphonner. La Bleue se sentait si faible… trop faible. Sa vigueur habituelle lui échappait et cette anormalité lui fit noter la gravité de la situation.

" Séméas… Lui chuchota-t-elle, d'un timbre semi-éteint et non plus lascif. Sans réponse. Sémé… " Tenta-t-elle une nouvelle fois, ses forces encore amoindries à chaque gorgée.

Une nuit, elle dormit tard dans son lit. Le sommeil la gagna assez facilement et elle trouva son compte dans le confort de sa literie. Une nuitée somme toute banale. Seulement voilà, réveillée comme par magie, elle rouvrit les yeux dans cette pénombre et reconnut la lueur de la lune à travers sa fenêtre. Il lui était bien frustrant de se voir écourter un si doux sommeil, hélas il lui fut bien plus douloureux de dessiner le piège dans lequel elle s'était retrouvée. Léonie eut beau vouloir fermer les yeux, son regard demeura fixe sur un point aléatoire de la chambre. Elle lutta en vain et elle ne remarqua qu'après coup que l'ensemble de son corps refusait de lui obéir. Sa respiration s'accéléra ; pas à cause de la panique, c'était le manque d'oxygène qui la gagnait. Peu à peu, elle chercha son souffle et c'était la route contraire qu'elle se voyait empruntée. La peur l'enserra autant que ce maléfice sans explication, elle s'étrangla dans cette spirale infernale où elle se voyait s'éteindre à petit feu sans pouvoir faire quoi que ce soit, ni pouvoir appeler à l'aide. Elle apercevait la lueur injuste de la Faucheuse. Et juste avant l'ultime appel d'air, le contrôle lui revint, soudain et brutal. Paralysie du sommeil.

Ce qui lui arrivait présentement lui rappelait cette nuit atroce. Cela n'était survenu qu'une fois, pour autant ce fut amplement suffisant pour lui faire entrevoir ce qui l'attendait aux portes de la mort. Léonie subissait en toute exactitude ce traitement et à cette révélation, une dose d'adrénaline lui fut injectée. La seule qu'elle aura, elle le savait. Pieds et poings liés, il ne lui restait alors plus que sa caboche pour faire abattre son courroux.

" Dég… Dégage… ! "

D'un coup sec, elle lui asséna son crâne contre le sien. La frappe n'étant pas assez forte pour se libérer de son Baiser, pour autant l'étudiante réussit à dégager ses poignets et à le repousser. Enhardie, elle recula jusqu'au mur sur le lit et sa respiration reprit de plus belle, alors qu'elle fit compression contre la morsure.

" Putain… Elle remarquait une traînée le long de son recul sur le matelas. Point de doute avec ses cuisses mouillées : ce satané suceur lui avait prodigué un orgasme. Putain ! " S'énerva-t-elle en lui grognant dessus, sa rage diminuant au fur et à mesure que son énergie retomba, tout comme sa conscience et son corps au sein de ce cocon interdit.


1293 mots ~


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