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 La favorite | Milesette

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Jeu 03 Fév 2022, 05:54



🔞

Un hoquet s’étouffa au milieu de notre échange buccal, mes paupières s’ouvrant lentement afin de poser un regard sur son visage. Toutefois, plus que l’excitation frissonnante que je perçus dans chacune des fibres de son corps, c’était cette ombre, de plus en plus oppressante, de plus en plus étendue sur la figure de la belle, qui m’interpella. Quelques secondes seulement avant que je constate de sa présence, quelques secondes seulement avant que mon plaisir ne prolifère dans l’ensemble de mon être, telle une explosion. Le vicieux. Il avait profité de cette distraction pour m’atteindre et… Mais qu’est-ce que je racontais, à la fin? Dans une situation similaire, j’en aurais tout autant profité. Tremblante, assujettie sous son poids et sous la vigueur qu’il venait d’introduire en moi, je laissais une première plainte me mordre la langue, mes mains s’accrochant par réflexe au premier support qui se trouvait à proximité : Takhi. Je me retenais fermement à ses épaules, mais les coups de bassin de l’Hǫfðingi m’attiraient petit à petit contre la silhouette de l'ancienne Orine. Hospitaliers, les bras de la Raya’Ni m’encourageaient plus encore à la rejoindre pour que nous puissions partager cette félicité. Prisonnière de ce tsunami, je ne pouvais que me laisser emporter par les flots soulevés par la tempête, accueillant avec délice les morsures que mon époux marquait contre ma chair, savourant chacune des attentions que Takhi faisait subir à mon être. Contre la cambrure de mon dos, s’amusant à enflammer chacun de mes sens, je pouvais sentir sa présence, envahissante, obsédante. Je le voulais en moi, et je ne voulais pas qu’il s’arrêtât. Toujours plus vite, toujours plus fort, je souhaitais qu'il me perce. Dans d’autres circonstances, je me serais certainement assurée de virer tout troisième parti de cet échange intime, espérant ainsi que Léto ne serve que ma personne; moi et moi seule.

Cependant, saisie par les hanches, par les cheveux, par la taille, par leurs baisers, morsures et doigts baladeurs, mon corps tout entier ne semblait plus m’appartenir. Il abdiquait aux assauts violents et agréables du Roi, chaque bouffée qu’il rejetait contre ma peau me faisant palpiter, tandis que les caresses de la Chamane le réchauffait et l’excitait plus encore, ma bouche relâchant halètements sur halètements dans des respirations aussi exaltées qu’étiolées. Je me plongeais toute entière dans cette vague de pure jouissance, faisant distraitement parvenir l’une de mes mains contre la taille de mon mari pour l’inviter à ne pas s’arrêter. Pourtant, une fois contre son épiderme, mes doigts s’y enfonçaient férocement, comme pour protester, lui faire comprendre qu’il n’avait pas encore gagné. Encore et toujours, ce jeu qui persévérait, ce jeu qui nous avait accompagné durant toutes ses années, entre domination et soumission. Bacchanale, une lueur lubrique faisait chatoyer le vermeil de mes iris; sensuelle, je retournais lentement mon visage pour lui faire face, attrapant entre mes canines les doigts qui s’étaient aventurés d’un peu trop près de la commissure de mes lèvres. Ce que je voulais qu’il m’inflige? Il savait très bien ce que je voulais qu’il m’inflige. Pourtant, la suite de son discours m’arracha un rire léger, essoufflé, alors que les baisers dans mon cou chaviraient de nouveau mon esprit. Absente, je cherchais à récupérer sa main libre, la glissant sur l’une de mes joues puis, sur ma bouche, de laquelle un bisou lui fût offert.

« Je ne m’en fais pas trop, murmurais-je tendrement contre son épiderme, frottant désormais mon visage contre le revers de sa main, à la manière d’un petit chien qui démontrait son incommensurable affection à l’égard de son partenaire. Je ne l’ai jamais été dans tes bras. »

Taquine mais bienveillante, je frottais ensuite le bout de mon nez à l’intérieur de la paume du Roi, observant la Raya entre les écarts de ses doigts. Le reflet de nos mirettes s’entrechoqua, mais après un certain temps, mes paupières se refermèrent, mes lèvres savourant la chaleur de la peau de l’Hǫfðingi sans modération. En même temps, le mouvement de son bassin reprit en intensité, me soulevant dans des vagues incontrôlées. Accrochée à moi, Takhi s’évertuait à tenir le rythme, ses exaltations se mêlant aux miens dans une symphonie de félicité. Comblées, nous étions comblées. Cependant, ce n’était pas suffisant.

Enfin, nous parvînmes à coincer Léto contre les coussins et les tissus de ce qui était le petit coin préféré du Roi. Accolé par nos corps et nos étreintes, nous l’accablâmes sans vergogne, cherchant à lui soutirer une plainte, un gémissement, alors que nous l’étreignions. Nous étions comme de petits chats jouant avec leur repas. À un instant pourtant, lorsque mon regard tomba sur le visage de la Raya’Ni, je remarquais que ses paupières papillonnaient de plus en plus fréquemment. Je souris, me glissant tel un serpent jusqu’à l’oreille de l’insouciante, que je m’amusais à toucher par la même occasion, alors que sa conscience vacillait à la manière d’un bateau en pleine mer. Je chuchotais à son orifice de sorte à ce que Léto ne perçoive le Chant que je lui imposais, susurrant des notes et des vers pour que son esprit lâche enfin prise, s’harasse, s’épuise. En voyant la brunette se laisser tranquillement emporter par les Échos de la berceuse, je me redressais quelque peu, suffisamment pour croiser ses pupilles et lui coller un baiser sur le front. Après quoi, je reportais toute mon attention sur Léto, sautant dans ses bras.

« J’ai bien réfléchis, et tu sais quoi? Tu es tout pardonné. Je lui décochais un grand sourire avant de l’embrasser, quittant peu à peu l’embrassade de son étreinte. Détend-toi. Tu es entre de bonnes mains. Mon regard dériva jusqu’à son membre. Je vais bien m’occuper de toi », lui appris-je avant de descendre jusqu’à ses hanches.


951 mots | Post VIII




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Merci Léto ♪:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Mer 09 Fév 2022, 19:27



🔞

Peu à peu, l'emprise des fragrances l'accabla, elles amplifièrent la détresse de ses muscles et l'obligèrent à simplement se tenir. Un fugace amusement luisit sur son visage : Léto ne saurait se soustraire aux deux femmes, même s'il le désirait. Leurs avidités à son égard le retenaient dans un délice incessant, addictif. Sans adulation, il affirmerait sans vergogne leur avoir procuré tout ce dont il était capable, tout ce qu'il pouvait donner pour entretenir cette affection mutuelle. Le voilà alors, belle proie pour des petits chats aux griffes insatiables. Affalé sur les couches dignes d'un Roi, son corps s'étalait de tout son saoul sous l'assaut perpétuel de l'Orisha et de la Chamane. La première savait très bien attiser les cicatrices les plus fraîches et raviver les anciennes, tandis que la seconde s'évertuait à le couvrir d'attentions toutes plus folles les unes que les autres. Bientôt, il comprit qu'il était bel et bien le support d'une rivalité aussi flamboyante qu'alchimique. S'éperdant dans la spirale euphorique, il ne se rendit compte que bien trop tard de la capitulation de Takhi, ses baisers doux et sucrés – effectivement – se raréfiant, jusqu'à l'élan non pas moins bienvenu de Miles. Le résultat semblait alors sans appel.

La cueillant comme il l'avait toujours fait et comme il le fera encore et encore, au cours de leurs multiples valses sous les flocons ou les artifices, le Sùlfr n'eut pas le loisir, ni même l'envie, de jeter une œillade au moins intriguée à la brunette endormie, sa femme l'avait tout entier. Il goûta à ses mots, il la dévora du regard, il se l'appropria d'une étreinte ferme et consolida son amour par un énième baiser fiévreux. Décidemment, au moins deux âmes déterminées furent bien nécessaires pour maintenir sa sagesse. Car oui, au contraire de son habitude, Léto ne décocha aucune réplique, préférant de loin être tenu en laisse par la Köerta, à l'affût de ses moindres faits et gestes. Enveloppé par sa grivoiserie, le Hǫfðingi la libéra et sut petit à petit ce qui l'attendait. Réflexe inhérent : il se mordit la lèvre, ivre de luxure, juste avant de récolter l'offrande durement glanée.

Là où le plaisir aurait dû détoner à nouveau, le Silence réclama ses droits. Par un miracle incroyable, le Souriant réussit à masquer le malaise instillé en son être, le frisson provoqué par cette apparition s'étant mêlé à la réponse de son corps à la gâterie. Soubresaut volatil, son enveloppe se détendit sous les caresses de sa chère et tendre, mais son regard ne se renfermait pas derrière les paupières closes, il trahirait le trouble affligeant son esprit. Il passa une main sur son visage, fuyant tout contact visuel possible, mimant peut-être une plénitude mal maîtrisée. Léto se refusait d'entraîner Miles là-dedans, à tout prix. Il endurerait, comme toutes les autres fois, comme si de rien n'était. Certes, l'absence des Échos pouvait déchirer son cœur, puis son Esprit… mais au sein de ce vide sans saveur, sans vibration, il captait cette étincelle de chaleur qu'inoculait la Molosse en lui. Oui, une solution salvatrice : sans ternir cette potentielle vision lubrique par ce calme oppressant, le Chaman focalisa toute son âme sur ce Lien, ce lasso qui le rattrapait de sa chute. En le saisissant, il lui fut possible d'habiller ces ténèbres de couleurs, de s'appuyer sur cette effervescence pour faire éclater les teintes, saturer son champ de vision des tonalités de la Vie. Ainsi, Léto retrouvait le chemin jusqu'à Miles, sa volupté annoncée de vive voix.

Inlassablement, sa main caressa les courbes de sa tendre. Après de tels ébats, rien de plus plaisant que l'accueillir dans ses bras, de s'allonger avec elle et de laisser leurs corps se reposer, fermer les yeux, écouter l'eau danser avec les effluves parfumés. Léto raffolait autant de la voir se baigner ainsi dénudée, de l'étreindre dans une union passionnelle, de souffler ensemble et perpétuer l'ardeur emmagasinée, peau contre peau. Le Chaman la garderait de la sorte, rien que pour lui, jusqu'à qu'une folie les animât à nouveau ou que la faim les appelait aux aurores du crépuscule. Pour l'heure, ils venaient à peine de se poser, enfin… Il rouvrit doucement les yeux, l'adrénaline redescendue, arrimant son attention sur la Molosse. D'instinct, un sourire fleurit, jovial. Il se fit pourtant aussitôt happer par un mouvement à son bras droit, Takhi s'y raccrochant fermement depuis sa capitulation. On pouvait encore l'entendre marmonner dans son sommeil, une lutte vaine face à la sournoiserie de Miles.

" Par Edel… Prudent, il glissa sa main jusqu'au crâne de la Chamane, sans la réveiller par mégarde. La toute dernière fois, elle s'était carrément évanouie. Il caressa ses cheveux. Pourtant, depuis nos premiers moments, je restais délicat ; tout au plus, elle finissait fatiguée. De là à tomber dans les pommes… Il se retourna vers sa femme. Elle se surmène peut-être trop ces derniers temps, je devrais en aviser Minco. " La requête ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, étant donné qu'un Esprit voguait déjà en cet objectif.

Malgré tout, ses iris vairons luisirent d'une énergie nouvelle lorsqu'ils s'ancrèrent à l'écarlate. Léto en oublia presque la favorite – si ce n'était totalement – puisque sa main droite alla cueillir la joue de Miles, son sourire s'agrandissant. L'apex de ses doigts effleura l'un de ses innombrables cicatrices, distrait.

" Comment vont les enfants ? Il ne pouvait nier avoir eu quelques bribes par-ci par-là, mais les entendre de la bouche de sa femme lui était hautement préférable. Nos retrouvailles s'espacent de plus en plus. " Laissa-t-il tomber à la première occasion, sans ternir sa ravissante jovialité et ses caresses pour elle.

Hélas, c'était bien une vérité qu'il comptait réduire en miettes.


1002 mots ~
La partie "invisible" est sous Silence



By Jil ♪
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Ven 11 Fév 2022, 02:58



Cette impression revenait à chaque fois que je me plongeais au cœur de ses bras. C’était inévitable, et à la fois super apaisant. De fait, il lui suffisait d’une étreinte et je pouvais alors endormir toute vigilance et instinct dans la seconde qui suivait, car ses bras étaient l’endroit le plus sûr et le plus réconfortant que j’eusse connu dans mon existence. Ils étaient mon repère, à la manière d’une main qui m’aurait guidé à travers l’obscurité; ils étaient mes ancrages à cette terre, un peu comme un barrage qui m’empêchait d’être emportée par la marée. Depuis le début de notre relation, je me fixais à ces bras, follement admirative de l’homme qui m’avait rempli d’un nouveau souffle de vie. Il était apparu comme un sauveur au détour d’une ruelle sombre, un protecteur qui m’avait défendu contre la terreur qui me retenait à son joug depuis des années. Cette descente m’avait confiné et isolé du reste du monde et, tout aussi impalpable qu’inusable, le fléau qui m’avait entraîné n’avait cessé de me tourmenter, de me rabaisser, jusqu’à ce que je me laisse enterrer dans mon esprit. J’avais été prisonnière de ma propre tête… Et Léto avait été le libérateur qui m’avait défait de mes chaînes.

Si, à son égard, je croyais mes émotions plus tempérées, je savais au moins que ma détresse n’était plus aussi exacerbée que par le passé. Malgré cela, des traces de ce bouleversement ressurgissaient parfois, quelques sentiments s’affolant par inadvertance pour me tirailler entre l’angoisse de le perdre et celui de lui laisser sa Liberté. À présent, loin de ce tremblement effaré d’antan, je me sentais tout simplement bien à ses côtés – rassurée, désarmée – l’empreinte de ses doigts sur mon corps m’apaisant tranquillement. Ainsi bercée par sa présence et par son parfum, j’avais l’impression de me balancer sur la mélodie d’une douce lullaby. Mes pupilles caressaient son minois avec tendresse. Je le contemplais sans poser un mot, laissant plutôt mes phalanges parler en mon nom. Elles se mêlaient aux mèches de sa frange, enroulant les plus rebelles autour de mon index. Puis, après un certain temps, le tracé de mes doigts les conduisit jusqu’à ses traits, que je m’amusais à redessiner du bout des ongles. J’appréciais sa beauté sans m’en cacher, affectionnant plus encore les coloris distincts et si merveilleux de ses yeux. C’est pourquoi j’oscillais à peine à leur ouverture, couvant son visage d’une douceur bienveillante, d’une tendresse complice. Passant une main contre sa joue, comme pour effacer l’esquisse imaginaire que j’y avais dessiné, je lui souris en retour, posant ma tête contre sa clavicule.

« Évanouie? Mon expression revêtit les habits de l’étonnement. Carrément? »

J’avais de la difficulté à y croire, mais en même temps… Elle était Takhi et il était Léto. Un regard sur leur gabarit respectif nous disait tout. Coulant une brève œillade jusqu’au visage de la concernée, je finis par hocher de la tête à la décision de l’Hǫfðingi, reportant mon attention dans sa direction.

« N’empêche, mon Roi… Il faudra que vous fassiez plus attention la prochaine fois que vous voulez le faire par derrière. »

Je souris, espiègle, l’ancien Souw posant son rouge et or sur mon faciès. Le contact de sa main sur ma peau me rasséréna et je me permis de fermer les yeux. Jusqu’à ce que les enfants soient mentionnés. Aussitôt, mes paupières s’ouvrirent, un chatoiement pétillant dansant à l’intérieur de mes pupilles alors que je me reculais légèrement. Il n’y avait rien de mieux comme conversation pour me faire sourire de toutes mes dents. Si Léto était mon ancre et mon bouclier, mes enfants étaient mes trésors les plus précieux.

« Ils se portent comme des charmes! M’emballais-je. Kaine a réussi ses examens pour son école et, dès la prochaine session, il va déménager avec Océana pour se rapprocher de la zone scolaire. Je pris une respiration profonde. Tu t’imagines? Notre bébé quittera bientôt le nid. J’ai pas vu le temps passer… C’est tellement étrange. Inconsciemment, je vins chercher sa main, l’appuyant plus fortement contre mon profil. Quant à Toto… Elle est toujours Toto. J’émis un rire concis. Elle a treize ans maintenant et je pense de plus en plus à lui apprendre à se servir convenablement de son arc. Elle sera aux anges, surtout après nous avoir harcelé tant et tant de fois pour que nous l’amenions à la chasse. Songer à sa bouille lumineuse réchauffa ma poitrine et dans une farandole de palabres, je m’engageais dans un monologue pour partager à Léto ses tous derniers projets scolaires ou bien encore lui révéler le nom de quelques nouveaux amis qu’elle s’était fait au courant de l’année. La Clique des Trois (Maydon, Chia et Toto) s’est agrandie…! Oh! Ça me fait penser. Nous hébergeons également une jeune fille à la maison. Je l’ai secouru dans le Voile Blanc il y a un certain temps déjà. Avisée, je lui racontais alors l’histoire de l’adolescente qu’était Élise Iranor : de l’instant où je l’avais découvert au beau milieu du désert gelé, sans laine et fourrure pour la protéger du froid, jusqu’à notre inquiétude et perplexité vis-à-vis son amnésie et l’absence quasiment totale de piste pouvant nous aiguiller sur ses origines. Pour le moment, toutes nos tentatives à vouloir ranimer sa mémoire se sont montrées infructueuses. On ne s’explique vraiment pas comment elle est tombée, comme ça, en plein cœur du Voile… Malgré tout, ce n’était pas ma première expérience : Latone pouvait vous le témoigner. Par curiosité, est-ce que le mot ou le nom « Iranor » te fait penser à quelque chose? Une personne, une créature, voire un objet peut-être? Je me mordis la lèvre. J’essaye de glaner des informations ici et là sur ce mot, puisqu’il semblerait que ce soit l’une des seules choses qui lui évoque quoi que ce soit, et ce, sur toute la grandeur des Terres de Sympan! D’un geste, comme pour illustrer cette étendue démesurée, j’écartais les bras au-dessus de nos têtes. Quoi qu’il en soit, ça fera un peu de compagnie à Toto, après le départ de Kaine. »

Cette petite pouvait rapidement s’ennuyer si elle se retrouvait toute seule, et je savais que mes engagements auprès des Corvus Æris et de la Marche pouvaient parfois me prendre bien du temps. Cela étant dit, Maman n’abandonnerait jamais sa nilsal aksoloök! (petite guerrière). Même si l’absence pouvait sembler intolérable et suffoquant, nous revenions toujours, un jour ou l’autre, au cœur de notre maison. J’aurais apprécié formuler ces paroles sans que mon sourire oscille dans un tremblement. J’aurais apprécié que mon sourire puisse paraître aussi réconfortant et optimiste que celui de mon mari. Cette fois pourtant, je m’accrochais à sa main de toutes mes forces, apposant mes deux paumes sur le revers de la sienne.

« Malheureusement… Mais c’est ce qui rend ces moments plus précieux encore, n’est-ce pas? Je tentais de lui décocher un grand sourire, qui se voulait tout aussi encourageant, continuant de l’admirer avec affection. Et les séparations d’autant plus difficiles parfois, parce que nous ne savons jamais vraiment la prochaine fois que nous nous reverrons. Je fermais les yeux, laissant un soupir flotter sur la barrière de mes lèvres. Tu te rappelles, au début de notre relation, quand il a fallu que tu me montres comment couper le bois à la hache, parce que sans l’aide d’Asche, je n’étais qu’une brêle? Un sourire plus enjoué fleurit alors : nous étions toujours ensemble à cette époque. Il fallait sans cesse que tu me surveilles ou je risquais de me trancher un pied plutôt que les troncs. Me laissant de nouveau aller contre son épaule, je poursuivis, rêveuse : Et si nous nous contions une histoire? Ça fait longtemps. Tes talents de grand orateur et de comédien me manquent. »

C’est vrai. Quand notre tout premier était venu au monde, Léto et moi avions pour habitude de bercer la nuit de Kaine de mille et une histoire que nous nous plaisions à animer et à incarner en modelant nos voix à l’image que nous nous faisions des personnages. Quand il fût en âge de parler et de nous suivre dans nos fantaisies, Kaine s’était rapidement joint à notre comédie, chacun de nous jouant le rôle d’un personnage qui nous accompagnait alors jusque dans nos rêves.

« Entre nous, tu sais ce qui me manque le plus, quand même? J’émis une pause, plus longue que nécessaire afin de mettre à profit son imagination, concluant la devinette sur deux mots, relâchés avec malice : Ta. Cuisine. »

Mon corps se mit aussitôt à frémir sous l’action du rire qui me secouait. Tous les proches de Léto savaient cela : il était loin, très loin, d’être un cordon bleu.


1 447 mots | Post IX




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Merci Léto ♪:
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Latone
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Latone
Dim 27 Fév 2022, 13:52




Une gaieté sans pareille persista au fil de la toile que lui tissa Miles. Leurs enfants représentaient leurs trésors les plus beaux, ceux qu'ils élevèrent avec la même passion que leurs instants complices. Avec les Esprits, il pouvait être aisé pour le Hǫfðingi de connaître en long et en large les journées et nuitées de ses descendants, même à des lieux de cette maudite île. Cependant, à leur sujet – et de même pour la Köerta – Léto s'était montré catégorique, leur sommant de lui épargner le maximum de détails pour rendre les retrouvailles tout aussi mémorables qu'authentiques. Si des spectres rôdaient pour son compte à Ciel-Ouvert, ce ne serait qu'en cas d'extrême nécessité. Fermer les yeux sur sa famille était une chose, relâcher toute sa vigilance à leur sujet en était une autre. Ainsi, l'évolution de Kaine ne l'étonna point, un franc sourire se dessinant à la commissure de ses lèvres. Il était bien au fait du potentiel de son fils, mais il aurait souhaité ne pas le voir grandir si vite. Il en était de même pour Draaskag qui affirmait de plus en plus sa masculinité. Au même titre que l'aîné avec sa chère Océana, peut-être bien que son fier duo de fistons trouvât leurs idylles respectives et l'entretiendra avec bien plus d'assurance que leurs parents. Si ses petits lapins grossissaient autant, il en était de même pour lui, le postérieur à présent vissé sur un trône si froid. Indésiré. Fort heureusement, l'évocation de Toesia chassa ces idées noires et lui fit apparaître la silhouette lumineuse et tonitruante de la cadette. D'instinct, un bref rire s'échappa. Demeurer impassible avec l'électrique Eses pouvait être un défi de taille, pourtant bien insurmontable pour le Titan en personne. Tous ces enfants lui étaient précieux, mais Toesia en particulier, dès son plus jeune âge, lui avait rappelé la petite bouille toute mignonne de sa toute première fille, Prune. C'était comme renouer avec son baptême du feu, alors que sa relation avec Aëran était au beau fixe. Même si ni l'un, ni l'autre n'avait jamais capté comment les deux hommes avaient pu finir avec une fille biologique dans les bras, du jour au lendemain.

" Non… Répondit-il à propos de la fameuse "Iranor". Il suréleva malgré tout une main, comme s'apprêtant à claquer des doigts sans initier le geste. Mais ce ne sera qu'une question de temps. "

Les premières fois, ses vœux à voix haute furent aussitôt remplis par la multitude d'Esprits gravitant autour de lui. Ce phénomène l'avait décontenancé et il s'était alors engoncé dans une infâme facilité. Une fois l'adrénaline retombée, le dosage fut réajusté et voilà où il en était. Un simple signe et les fantômes surent quoi faire. Accéder à une infinité de connaissances pouvait s'avérer destructeur, Léto pourrait bien s'y noyer. Il était loin d'être un intellect, ce qui lui épargnait bien des pets cérébraux face aux révélations qui devraient le faire sauter de son fauteuil. Ce sera peut-être le cas avec cette fille du Voile Blanc, mais pour l'heure, il ne s'en préoccupera avant quelques temps.

" Alors, c'est comme ça… Il frémit à la provocation sur ses talents culinaires. Dans ce cas, tu vas goûter à ma sentence. " En un clin d'œil, ils disparurent du bassin.

Leurs fessiers atterrirent dans les amas de fourrures du Hǫfðingi. Le gigantesque lit privé les cueillit avec véhémence, ses pauvres os boisés ayant maintes fois endurés leurs ébats. Son prédécesseur n'eût pas la chance, ni la volonté de résister aux coups de reins du Chaman et à la vilénie de l'Orisha. Quoi qu'il en soit, téléportés dans la chambre royale, le Sùlfr se dégagea de l'étreinte de sa belle et la laissa en plan une poignée de secondes pour revenir de la cuisine avec un grand plat circulaire en argile. En son creux reposait plusieurs pâtisseries dont les imperfections attestaient du fait maison. Léto esquissa une révérence parodique en présentant le dessert à sa belle.

" Tartelettes aux framboises, de la maison Sùlfr. Face à l'apparente défiance de sa chérie, une petite moue étira ses traits. Personne n'a fini empoisonner. Même Draaskag a aimé ! Pour sa part, il ne rechigna pas à engloutir l'une de ces merveilles, déposant ensuite le plat près du lit. L'une des carafes à portée renfermait un cidre rosé, frais et fruité, dont il servit une coupelle à chacun d'entre eux. C'est bien le seul plat que je ne peux rater, à la mémoire de mon vieil ami. Il leva son maigre récipient au ciel, conscient que ce bougre de Taiji devait se trouver plutôt sous terre, très loin de ces Terres plates. Mais… Il posa une main sur la hanche, visiblement dépité par le contenu de sa garde-robe. Pourquoi j'ai encore que des vêtements de femme ? " Il exhiba un haut, bel et bien à sa taille mais ne couvrant que ses pectoraux, ce qui n'était guère son style ; d'ordinaire.

Malgré tout amusé, le Chaman jeta le crop top à la figure de l'Orisha. Son rire accompagna son aprêt, une simple toge aux motifs colorés faisant bien l'affaire pour le moment. S'en retournant vers le lit où sa belle se reposait, il étudia avec malice ses réactions et ses mimiques.

" Navré, j'ai omis d'emmener ta tenue avec nous. Tu vas devoir te contenter de rester ainsi… Il glissa son regard, langoureux, le long des courbes de sa silhouette, de la plante de ses pieds jusqu'à l'apex de son crâne, sans passer trop vite sur ses formes les plus alléchantes. Si tu as trop froid, je suis là. "

Sa parade cessa au même moment où ils entendirent un bruit plaintif, plus ou moins étouffé, de l'autre côté du lit. Se tortillant sur place pour s'accommoder au nouveau confort offert, l'enveloppe de Takhi leur apparaissait, celle-ci encore bien endormie et en proie à des songes aussi délicieux que leurs étreintes passées.

" Je… n'avais pas fait attention qu'elle était venue avec nous. " Sachant que son pouvoir agissait la plupart du temps par contact, il se pourrait que la favorite se fût tout bonnement raccrochée à lui pour finir jusqu'ici.

Le Roi rejoignit enfin la Corvus sur les fourrures pour l'étreindre à nouveau, l'invitant à se servir de lui comme repos plat pour son dessert. Lorsqu'ils déjeunaient à Ciel-Ouvert, il leur arrivait de larver ainsi dans leur chambre.

" Hmm. Juste pour revenir sur cette Élise. Si c'est la solitude de Toto qui t'inquiète tant, nous devrions plutôt songer à refaire un petit Orisha. Étant donné la lueur dans ses yeux, difficile de savoir s'il était sérieux ou plaisantin. Sinon, j'ai bien une histoire pour toi. Il sirota un bref moment sa boisson avant de démarrer. Il était une fois un cercle de combat à Orahza. Il le lui en avait parlé un soir durant les célébrations du mariage. Le propriétaire de cet endroit, bien trop occupé par ses responsabilités royales, se contenta d'une cabane et d'un enclos à lapins, jusqu'alors ses seules possessions en compagnie de son Orine. Un jour, il prit le temps de revoir son Orine et observa le cercle de combat : un simple rond de cailloux et d'une terre battue, recouvert d'une trop fine couche de sable pour éponger les éventuelles traces écarlates. Un souvenir d'enfance lui revint : les hautes fondations d'une arène, taillée à même le cristal, sur son ancien continent de naissance, à présent englouti dans les flots d'une guerre aux multiples conséquences. Ce Roi se dit alors : "Pourquoi pas faire ma propre arène ?" Motivé par cette idée, il la proposa aussitôt à son amie Orine qui, enhardie par l'élan de son compagnon, l'aida à planifier les grandes étapes de ce projet sans pareil. Une pause, il glissa sa main sur la joue de Miles, chassant une miette de gâteau laissée à l'abandon. Parmi l'une de ses invraisemblables lubies, il repensa à sa redoutable traqueuse et s'empressa alors de l'inviter dans son palais. D'une part pour embraser tout l'amour qu'il lui portât, d'une autre pour passer quelques temps avec la ravissante Orisha… Le Souriant resplendissait, taquin. Et enfin pour lui proposer de partir, un jour, chasser une énorme créature afin de la réserver pour les jeux de l'arène et ravir les mirettes des spectateurs, leur faire découvrir les pires engeances de ces Terres et leur rappeler la suprématie des leurs sur ces monstres. Il laissa flotter la proposition, troquant sa voix oratrice pour un peu plus de sérieux. Ça fait longtemps qu'on n'a pas travaillé ensemble, non plus. " C'était ainsi qu'ils s'étaient rencontrés, après tout.


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Ven 04 Mar 2022, 04:31



Si mon sourire se renforça à sa réplique, il perdit pourtant en conviction lorsque nous atterrîmes comme un seul homme sur les fourrures qui recouvraient un lit imposant. Frappée de plein fouet par ce nouveau décor, mes yeux explorèrent les environs durant un certain temps, mon flair humant les nouveaux parfums qui embaumaient l’atmosphère avec un intérêt évident. Dans la même période, mes doigts touchaient avec curiosité la matière sur laquelle nous avions été posée, prenant petit à petit conscience des poils qui glissaient aux ouvertures entre mes phalanges. Tout de suite, je reconnus la chambre royale, le vermillon de mon regard tombant sur les épaules de Léto qui se rapprochait de ma position, un plateau pour le moins très alléchant en main.

« Tu m’assures que ça goûte la framboise au moins? »

J’esquissais un sourire à sa plaidoirie tout en tendant un bras dans sa direction. Toutefois, mes mires ne purent se décrocher de la pâtisserie, dès qu’il m’aiguilla sur le souvenir qu’il associait à ce dessert fruité. Lui dévoilant toutes mes dents, j’entrepris alors d’arracher un premier morceau de la tartelette entre mon pouce et mon index.

« Ça me rend d’autant plus curieuse de goûter à cette spécialité dans ce cas. »

Je fis aussitôt disparaître le quartier au fond de ma bouche, mâchant attentivement la tarte aux fruits afin d’y percevoir chacune des flagrances et des saveurs des champs. Pour cette fois, je lui donnais raison à ce sujet : sa tartelette aux framboises était absolument délicieuse. Appréciant cet instant avec ferveur, jetant ici et là quelques mains affamées aux desserts se trouvant sur le plateau pour les engloutir presque aussitôt, je relevais les yeux en direction de mon mari lorsqu’il parut s’offusquer du contenu de sa garde-robe. Intriguée, je me penchais sur le côté afin de mieux voir ce qu’il impliquait par « vêtements de femme », l’intérieur de ma bouche remplie de pâtisserie et d’explosions aux fruits des champs.

« Tu sais (Je fis descendre la tarte dans ma gorge) il n’y a rien de mal au travestissement. Cherchant le cidre qui m’avait été offert, je bus mon verre à grandes gorgées. Si tu voulais me l’annoncer, tu aurais pu me l’avouer directement. Je n'aurais aucunement jugé tes goûts, le taquinais-je, les yeux soudainement pétillants. Je pense même que tu serais une véritable beauté si tu étais une femme, d’un charme aussi redoutable que bestial. »

Au cœur de cet esprit, emportée par la vague, je m’imaginais alors mon mari dans un corps de femme. Muscles saillants, chevelure longue et folle d’argent, je le peignais comme une terrible guerrière recouverte de fresques de guerre des pieds jusqu’à la tête. Son regard serait tout aussi saisissant, et un rouge reluisant couvrirait sa bouche, voire déborderait de cette dernière pour donner l’impression qu’elle s’était amusée à peigner et essuyer ses lèvres du sang de ses ennemis. Pourquoi l’imaginais-je ainsi? Va savoir! Mais cette allure dangereuse et sanguinaire n’était pas pour me déplaire. Avec un sourire béat imprimé à la figure, contemplative de cette illusion que je prenais le temps de dessiner au creux de mon imagination, je contenus avec maladresse un gloussement nerveux entre mes lèvres.

« Tu serais tellement incroyable! »

Je le pensais sincèrement. Cependant, avant de pouvoir fantasmer davantage, je reçus un vêtement en pleine figure qui étouffa les dernières étincelles de mon inspiration sous le tissu. L’éclipsant lentement, je grimaçais au rire que Léto échappa, avant de porter attention à l’habit. Par habitude, mes narines se dilatèrent afin de capter l’odeur qui lui était rattachée, reconnaissant celle de l’Hǫfðingi – et seulement la sienne – en un claquement de doigt. C’était curieux. Comment un tel vêtement avait fini dans ses affaires? Et ce n’était pas le seul, semblerait-il… Pensive, je finis néanmoins par enfiler le haut – trop large pour ma taille – avant de m’approprier l’une des fourrures de la couche royale, étirant un sourire malicieux à l’endroit de mon époux. Mais bien vite, nos regards convergèrent jusqu’à la silhouette de la favorite… qui avait non seulement été téléportée avec nous, mais qui dormait toujours à poings fermés.

« Je vais devoir m’excuser, murmurais-je en passant un doigt dans la frange de la brune, sincèrement désolée. Je ne pensais pas la plonger dans cet état aussi longtemps… »

Seulement à ce moment, je me rendis compte des conséquences que pouvaient apporter l’utilisation de ma Voix. Me calant auprès du Roi, mes oreilles se redressèrent brusquement, mon regard dégringolant jusqu’à la ligne de mon ventre. Tendre, mon expression s’adoucit, alors que ma main l’effleurait avec délicatesse.

« Tu sais quoi? Ce n’est pas une mauvaise idée. Étant donné la lueur dans mes yeux, difficile de douter de ma sincérité. Elle serait si ravie, en plus, d’avoir un petit frère ou une petite sœur. »

Qu’elle saurait protéger, qu’elle pourrait bercer et pour qui elle serait prête à partager ses connaissances et ses expériences avec gaieté. Même des jumeaux, ça ne fera que doubler son… Mais ma réflexion se suspendit violemment à la pensée de jumeaux. Rien que de songer à cette histoire me donnait mal au crâne. Je ne comprenais toujours pas pourquoi ni comment Latone avait pu tomber sur une telle conclusion dès lors qu’elle avait entendu le récit de ces mystérieux enfants. Elle s’était énervée contre moi alors que nous étions toutes les deux des femmes, nom d’un chien! C’était ridicule, complètement ridicule… Elle aurait mieux fait de se pointer avec une excuse plus crédible si elle avait tant désiré que ça me mettre cette faute sur le dos. Prenant une profonde inspiration pour oublier le grondement de cette colère passée, je me retournais vers Léto à son appel à l’écoute, happée par sa voix comme un poisson serait attiré par un succulent appât. Toute ouïe, je m’assurais d’abord de nous installer confortablement. Je l'incitais à s'asseoir sur le lit avant d'écarter ses jambes de chaque côté afin de me faufiler dans l’espace ainsi créé. Puis, rejetant l’une des fourrures sur ses épaules, je rabattis rapidement cette dernière pour qu’elle nous enveloppe, tel un cocon. Ramenant mes jambes près de mon tronc, couvant le nouveau dessert entamé entre mes mains, j’appuyais tranquillement ma tête contre sa clavicule, lui adressant alors un signe pour lui indiquer que j’étais fin prête à me laisser bercer par ses fantaisies.

Cependant, je me rendis rapidement compte que son histoire retraçait bien plus qu’un conte tout droit sorti d’une fiction. Intérêt piqué, je portais une tout autre attention à son récit, explorant avec lui les questionnements et les mémoires des protagonistes, cette aventure résultant en une frénésie qui les portait désormais sur une toute nouvelle route.

« Oh…! Depuis quelques secondes déjà, ma tête avait basculé vers l’arrière pour observer son visage qui me surplombait, croisant le nacre de son rouge et or scintillant. Intéressant. Je reposais l’arrière de mon crâne sur son torse, une expression pensive fronçant mes sourcils et plissant mes cicatrices faciales. Habituellement, je ne chasse que quand il est nécessaire de le faire : pour la subsistance ou lorsque les hostilités entre l’homme et la bête deviennent trop importantes. Une seconde de réflexion. Bien sûr, si on me file un contrat, c'est une autre histoire. Un boulot reste un boulot. Je lui jetais une œillade, bien vénale. Si le prix en vaut le risque, je suis prête à entendre votre offre. Toujours entre ses cuisses, je passais mes jambes par-dessus l’une des siennes, emprisonnant son cou dans le creux de mes bras. Avez-vous une créature en particulier que vous souhaiteriez occire, votre Majesté? »

J’étais curieuse de connaître sa réponse et de planifier, pour le reste de cette nuit, cette chasse promise entre moi et lui.


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Latone
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Latone
Sam 05 Mar 2022, 16:39




" Comme tu peux le voir, même cette dose ne me fait rien. "

Nokomis étira un sourire bien forcé. Son regard de glace reflétait tout son désintérêt face à la confiance faillible du Souw'Ni ; après tout, même si sa voix était plutôt posée malgré l'accumulation de fumée en sa gorge, sa sclérotique virait vers un succinct mais pas moins remarquable vermeil. Le serpentin de ses veines gonflait à vue d'œil et – comme prévu – le Chaman fut en proie à une incessante quinte de toux qui eût tôt fait de réduire en cendres son égocentrisme, le sel de ses larmes se chargeant d'anéantir le moindre espoir de rebondir comme un saltimbanque expérimenté. En fin de compte, c'était bien ce genre de mauvaise approche qui amusait la Raya'Ni. Draaskag avait toujours été ainsi avec elle : loufoque, têtu, faussement fier comme un paon. Lasse malgré son visible contentement, la danseuse tapota les omoplates de l'affligé, le rythme de sa main de plus en plus ralenti et le bref contact de ses ongles sur sa peau un brin prolongé. S'il y avait bien une qualité qu'elle pouvait retirer de ce Raoni en herbe, c'était bien sa musculateur avérée. Il était bien le fils de la Titanide en personne.

" Vous avez fini de vous faire des papouilles ? "

Surpris, Kewa'Enre'O se redressa, sa poigne fermement raccrochée sur la pipe encore fumante. Il remonta bien vite la source de l'intrusion alors que Nokomis ne cherchait qu'à moitié la fautive, ayant bien reconnu ce timbre de voix si unique. Tel un petit singe, Nörråke bascula par-dessus la branche sur laquelle reposait ses pieds, avant de se rattraper par les mains. Tête en bas, elle balança toute son espièglerie aux tourtereaux.

" Depuis combien de temps tu nous espionnes, la Folle ?! " En vérité, seul le Köerta collait ce surnom péjoratif à la fille de Devaraj.

" Au moins quelques minutes. " Nokomis fit un clin d'œil à la Taiji qui la salua avec entrain.

" Génial… "

Grapiller le dépit de Draaskag s'avérait un spectacle addictif, autant pour sa demi-sœur que sa future femme. Car oui, Nokomis sera sienne et aucun obstacle l'empêchera d'atteindre ce but. La puberté le rendait assez comique tant le flux de ses réflexions était archaïque. En même temps, l'ascension de sa mère lui était monté à la tête, plus qu'honoré de pouvoir revêtir le sacré titre de Prince des Chamans. Il n'y avait pas à dire : Kaine et Toesia avaient commis une terrible erreur de rester à Ciel-Ouvert, alors qu'il n'avait eu de cesse de leur rappeler leur misérable condition d'hérétiques et ce qui les attendait à Zaowa s'ils acceptaient leur tatouage ; en outre, la bénédiction des Ætheri. Ce Chaman faisait typiquement parti des parfaites proies pour Nörråke, d'autant plus depuis qu'elle avait tellement grandi et qu'elle faisait, théoriquement parlant, presque son âge.

Satisfaite de son détour, la Taiji reprit son aventure au sein du palais. Les Zawa'Kar se montraient, malheureusement pour eux, habitués aux apparitions soudaines, spontanées de l'engeance des derniers Maîtres des Esprits. Plus personne ne s'étonnait de sa croissance aussi rapide, encore moins de ses lubies dignes d'une enfant ; ou d'une Folle, selon les dires de Kewa'Enre'O. La blondinette rasa ainsi les murs et les plafonds, à l'instar d'une araignée dans ce dernier cas, jusqu'aux appartements de la Sùlfr. Elle se hissa au niveau du balcon et se faufila à travers le rideau coloré. En dépassant sa tête de l'encadrement, Nörråke reconnut l'ensemble des protagonistes présents dans l'impressionnant lit royal. Depuis les prémices du phénomène, l'adolescente était habituée à interagir avec le Roi et agissait comme si ça avait toujours été le cas. Alors, lorsqu'il était maintenant question de la Köerta, elle s'imagina être sa véritable progéniture ; car la fille de deux Rois semblait plutôt dissonante, même avec les prophéties.

" BONSOIIIR ! "

Sans ménagement, la chasseresse surgit hors de sa cachette et sautilla par-dessus le meuble. Ses deux pieds prirent ensuite appui sur les côtes de Takhi, celle-ci poussant un ersatz de cri avant de retomber dans les pommes. Nörråke finit alors contre Milesette, réceptionnée comme une digne princesse. Un grand sourire pleine dents, ses yeux voguèrent à vive allure sur l'Orisha et le Chaman. Une fillette aussi électrique, si ce n'était pire, que l'imprévisible Toesia Eses.

" Cela fait longtemps, Maman ! " Elle n'oublia point que Miles l'avait acceptée comme sa propre chair, elle qui était laissée avec une main vide de moindre attache.

Par précaution tout de même, Léto tendit sa main vers la Raya pour s'assurer de son état. Elle respirait encore, c'était déjà ça.

" Nono, pour la énième fois, Takhi n'est pas un trampoline. Vive, la blondinette se prépara à répliquer, mais son père était suffisamment lucide pour entamer sa nouvelle attaque. Même si tu rebondis sur sa poitrine. "

Déçue, abattue, les traits de Nörråke extériorisèrent ses sentiments vis-à-vis de cette défaite. Néanmoins, elle ne resta pas bien longtemps dans cet état, aussitôt happée par la conversation des adultes. Sans ménagement, elle s'en retourna contre le giron de la Köerta et les observa avec un joli éclat dans les mirettes.

" "Créature" ? Vous allez chasser une créature ?! " Il fallait croire que la fascination pour les monstres s'était transmise de père en fille. À cette mention, Léto recouvrit sa gaieté naturelle.

" Exact. On va construire l'arène et mettre de gros monstres dedans ! Il fit semblant de l'attaquer avec ses doigts crochus, avant de se recaler, caressant distraitement la longue chevelure de sa belle. Nous allons capturer une créature sans semblable. Miles est la meilleure chasseresse que je connaisse sur ces Terres, ça va être un très beau rencard. Ses iris suivirent alors la silhouette de la Corvus. Avec moi, tu n'auras pas à t'inquiéter du prix. Je saurai convaincre ta Confrérie. Pour ce qui est de la créature en elle-même, j'hésite encore… Silencieux, il dressa le terrain de chasse en son esprit. Un monstre… si terrifiant, si impressionnant… qu'il ferait même trembler les Ætheri. "


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