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 [Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya

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Andrea
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Andrea
Sam 30 Jan 2021, 12:25

[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Ybyu
La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile


Partenaire : Wakiya
Intrigue/Objectif : Lors d'une visite à Bara pour trouver l'inspiration, Andrea va faire la rencontre de Wakiya. De nature curieuse et serviable, il découvrira le Shibari en acceptant de la laisser l'utiliser comme modèle.




Un souffle de vent porte jusqu'à moi l'arôme entêtant de milliers de roses. Chatoyantes comme les étoffes que ma masutā utilise pour confectionner les kimonos, elles s'offrent à mon regard dans une danse hypnotique. Sans faire le moindre bruit, leur simple présence a su arrêter l'élan de ma marche. Elles me rappellent d'honorer leur beauté avec le respect qui leur est dû. J'arpente lentement les sinueux sentiers qui serpentent dans les champs, croisant plusieurs Orines en promenade sous leurs ombrelles colorées. Je les salue mais toute mon attention est focalisée sur cette merveille d'Hahanaru Shizen. Jusqu'alors stériles, mes pensées s'affolent et s'entrechoquent et je sens déjà l'extrémité de mes doigts fourmiller. Je suis pressé par le désir prétentieux de reproduire la perfection de ces fleurs sur mon carnet. Saurais-je en faire ressortir les émotions qui m'ont parcourue en les voyant ? Comme des amantes volages, elles ont volé mon coeur et ne sauraient me le rendre avant de leur avoir rendu hommage. En quelques secondes, la petite ville de Bara est parvenue à surpasser mes attentes avant même de me laisser entrevoir les silhouettes effilées de ses toits pointus. L'impatience gonfle mes veines, l'espoir fait briller mes prunelles océan. Peut-être trouverais-je ici l'inspiration qui se dérobait à ma volonté. Bara serait le réceptacle de mes frustrations. Tant d'heures passées à dessiner sans relâche jusqu'à en avoir les méninges engourdies et les mains tremblantes. Tout ça pour des résultats approximatifs, peu satisfaisants et bien loin des œuvres d'art produites par d'autres Orines bien plus gâtées par le talent que moi.
Une fois sur place, je prends soin d'enlever mes mocassins fatigués par le voyage avant de pénétrer dans un des quartiers mis à disposition pour les visiteuses. Un bref coup d'oeil à l'intérieur me permet de voir que je suis le seul locataire pour le moment. Cela ne durera peut-être pas et je profite d'être seul pour partir en exploration de la dépendance. Il y a deux chambres et la décoration est raffinée avec des cloisons coulissantes qui se dévoilent dans un dégradé d'ocre et de sable. Le soir, elles donneront certainement l'apparence du miel à la lueur des lanternes. Curieux comme un jeune chat, je poursuis mon examen et découvre avec plaisir plusieurs bougies parfumées rangées dans un petit coffre que je referme rapidement pour conserver les senteurs. Minimaliste, la pièce de vie réserve toutefois des surprises aux yeux attentifs et j'y découvre disséminés dans les recoins des créations diverses laissées par les Orines qui auraient vécu ici avant comme des origamis ou des essais de calligraphie rangés soigneusement dans un meuble bas. Un petit jardin jouxte la pièce de vie avec une terrasse en bambou sur lesquels sont éparpillés plusieurs coussins rectangulaires aux couleurs chaudes. Je me détourne de ce havre pour aller disposer mes affaires dans une chambre et récupérer un kimono propre et mes geta. Voyant que l'astre du jour entame sa descente, je me hâte pour aller aux bains me rafraîchir de la longue marche. Après le voyage et la transpiration qui en a résulté, je prend plus de temps que d'ordinaire pour me laver, prenant le temps d'exécuter chaque étape soigneusement. Ma masutā m'a enseigné à prendre soin de ma peau, surtout après l'avoir exposée au soleil. Sans surprise, l'huile lavante fournie par les bains sent les roses et je me laisse transporter à nouveau dans leur odeur. Je le prend comme un signe de Línggǎn, je suis sur la bonne voie pour retrouver l'inspiration qui me manquait cruellement.
Les cheveux encore un peu humides humidifiant le col de mon kimono aux nuances virides, je me sens d'humeur joyeuse en revenant. Je prépare déjà mentalement ma journée du lendemain, impatient de commencer. La nuit est tombée mais plusieurs lanternes guident mes pas. Je m'arrête en chemin pour choisir mon dîner, une salade de choux mariné au vinaigre avec des baies et des graines de sésame. Je monte ensuite d'un pas léger les quelques marches qui mènent à mes quartiers et ralentis en voyant de la lumière aux fenêtres. Une autre visiteuse a dû s'installer et je retiens une moue déçue. Je n'aurais pas dit non à un peu de solitude. Imposant à mes traits de se détendre, j'affiche un sourire en pénétrant dans la pièce de vie. Une Orine aux cheveux d'ébène est installée et lève ses yeux verts sur moi. Peinant à dissimuler ma timidité, je me gratte la nuque avec nervosité avant de me pousser à me présenter. «Bonsoir... Je m'appelle Andrea.» Je repousse en arrière les cheveux qui tombent devant mes yeux et poursuivit. «J'ai pris la chambre qui se trouve derrière vous, j'espère que ça ne vous dérange pas. Je peux changer si vous la préférez à l'autre ?» Je regrette le ton anxieux qui altère ma voix. Mal à l'aise, je m'installe finalement face à elle. Sur un ton d'excuse, j'ajoute en désignant mon repas : «Je pensais être seul ce soir alors je n'ai pris que pour une personne. Mais je peux partager avec vous ! Pour tout dire, je n'ai jamais eu beaucoup d'appétit alors il se peut que vous en mangiez plus que moi.»



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Wakiya
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Wakiya
Ven 05 Fév 2021, 16:27

" M-Monsieur Yesane, attendez-moi ! "

D’une main tremblotante, Wakiya chercha à retenir son sauveteur. Il s’était éclipsé aussitôt ses dires exprimés, comme rattrapé par l’urgence de son but. Encore chamboulée par les événements, la jeune femme avait mis du temps à se relever et à rassembler ses affaires. Elle le vit au loin et s’était mise à courir aussi vite que possible, malgré son état désastreux. L’apparence de l’Eversha pourrait repousser n’importe qui, mais elle n’y vit qu’un homme bon dont elle attirât bien des soucis.

" Monsieur… Noreano… " Il s’était enfin retourné vers elle. Son regard trahissait un certain embarras et elle s’en excusait déjà.

" Écoutez… jeune fille. Vous ne pouvez pas m’accompagner, je serai incapable de vous protéger en toutes circonstances. Je vous prierai de rentrer chez vous, vos proches doivent s’inquiéter. "

" Je n’ai pas de foyer, je suis une Orine en quête de mon Maître. "


Il s’en voyait désolé. Cette jeune fille s’était retrouvée sujette à un bain de sang, obligée par son instinct de survie à salir ses mains délicates pour soulever une lame déjà souillée. Son sublime kimono était foutue, son innocence perdue à jamais. Yesane ne souhaitait pareille spectacle à personne. La détresse de l’Orine le touchait, même si sa sécurité lui importait bien plus.

" Vous devez être encore en état de choc après ce que ces Hommes ont tenté de faire. Je m’excuse de m’être montré si insensible. Je peux vous accompagner jusqu’à Bara, son marché florissant nous fournira en provisions. Ensuite de quoi, je vous laisserai entre les mains de vos collègues. "

" Mais… "


Il s’en tint à ses intentions.

~~~

Seule. La Sunano demeurait à cette zataku, les yeux rivés sur ce bois aux allures parfaites. Le Wynmeris Shua l’avait effectivement ramené à Bara, un village réputé des Terres d’Emeraude. Durant ce bref moment ensemble, l’Orine s’était sentie en sécurité. Elle se refusait d’être fourvoyée ; même si cette personne n’était pas un potentiel Maître, Yesane l’avait sauvée d’un mortel quiproquo. Pire encore, Wakiya se sentait responsable : le Hibou soutenait n’avoir jamais usé de son épée jusqu’à maintenant. Du moins, il n’avait pas de sang sur les plumes. Cela la peinait d’avoir provoqué une telle situation. Sans elle, cette merveilleuse personne ne serait pas devenue un meurtrier, même dans le cas d’une légitime défense. Elle soupira, encore abattue. Elle voulait sortir et le retrouver.

Depuis peu, Bara plongeait dans une ambiance tamisée par les lanternes. Les Orines représentaient un peuple calme et délicat. Ainsi, on respectait les faveurs de Phoebe ; pas de nuisance sonore, pas de rassemblement inutile. L’ersatz de cité répondait à sa réputation de puits d’inspiration avec brio. Il fallait croire que ce ne fût pas une destination anodine. Son ventre commença à gargouiller, ses mimines serrèrent le bas de son yukata. Son bienfaiteur s’était contenté de lui offrir de nouveaux vêtements pour remplacer le souillé, une sorte de masque pour renfermer ses traits, et une autre arme au cas où elle devra se défendre. Et depuis, Wakiya ne s’était point extirpée de la dépendance, en proie aux doutes et à la culpabilité.

Bloquée encore plusieurs minutes dans cet état léthargique, un invité se permit de réclamer son droit sur la chambre. Wakiya releva doucement le regard, ses mires verdâtres se posant sur les courbes de son visage. Instinctivement, sa bouche s’entrouvrit en un petit cercle. Fascinée par la nature de son camarade, la jeune fille l’observa avec une maladresse palpable. Son sourire égayait son portrait, sa crinière de blé adoucissait ses traits, on finissait alors par se plonger dans le calme aquatique de ses yeux. Cette anomalie la rendait bouche bée.


" Oh. Elle se rendit compte enfin de son manque de civisme. Bonsoir, je m’appelle Wakiya. Elle baissa la tête en guise de révérence. En se redressant, elle exhiba un visage bienveillant. Vous pouvez garder la chambre. " En arrivant, elle avait noté la présence des affaires étrangers, ainsi s’était-elle installée de l’autre côté sans poser de question.

Un blanc se créa, auquel Andrea répondit par la présentation d’un repas. Aussitôt, les effluves appétissants vinrent tenter ses sens. Si l’éclat dans les émeraudes firent penser à sa capitulation, Wakiya rassembla ses ultimes forces pour se restreindre. Ceci était la propriété de son camarade, elle s’en voudrait de limiter son repas, même si celui-ci affirmait n’en avoir que peu besoin. Toutefois, un nouveau grognement de ses entrailles – affamées – trahirent son état et provoqua un rougissement instantané de ses joues. Sans dire un mot, ses lèvres confondues en un tortillement gêné, l’Orine saisit sa paire de baguettes et partagea la fameuse salade.


" Merci… " Émit-elle timidement, toute embarrassée par le spectacle désastreux qu’elle lui offrait.

Le goût en bouche eût comme effet de lui faire oublier quelques instants tous ses tracas. D’autant plus que le caractère unique de son partenaire de chambrée continuait de l’accaparée. Plusieurs bouchées plus tard, silencieuses, Wakiya se permit d’observer Andrea. Guère longtemps, afin de ne pas l’incommoder davantage.


" Pardonnez-moi si vous me trouvez trop indiscrète. Elle déposa ses couverts quelques minutes. Durant mon enfance à Maëlith, je n’ai jamais croisé d’Orines androgynes. Ils étaient si rares et si discrets. Et elle, enfermée dans son atelier à traiter des cordes. Comment… Elle déglutit, mais poursuivit tout de même. Comment est-ce, d’être un homme ? " Un homme parmi l’omniprésence des femmes de Maëlith.

Un peu moins mal à l’aise, la Sunano fit filer sa main vers sa nuque pour le masser et se détendre. Le haut ample laissait entrevoir ses tatouages éphémères à ce niveau. Dans quelques mois, ils disparaîtront ; et peut-être, avec, ses torpeurs.



985 mots ~


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Andrea
Sam 13 Fév 2021, 22:42

[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Ybyu
La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile






Je souris sans dire un mot devant la gêne de la jeune femme. J'avais bien fait de lui proposer de partager mon dîner, elle semblait en avoir plus besoin de moi. Piochant de petites portions avec mes baguettes, je me concentrais sur les filaments blanchâtres avec un calme qui n'était que façade. Mon esprit lui cavalait comme un lièvre pour trouver un sujet de discussion qui meublerait le silence qui se creusait péniblement entre Wakiya et moi. Je sentais son regard se poser furtivement sur moi, ce qui fut suffisant pour que ma nuque se mette à chauffer comme si j'avais passé plusieurs heures au soleil. Un discret soupir de soulagement m'échappa quand elle prit finalement la parole. Je hochais doucement la tête pour l'inviter à continuer. La brune semblait chercher ses mots mais je pensais pouvoir deviner la nature des pensées qui l'agitait. Par ma rareté, je suis une curiosité qui soulève des interrogations, voire plus rarement des incompréhensions. Les Orines étaient naturellement curieuses et les plus jeunes l'étaient encore plus de sorte que, par la force de l'habitude, j'avais appris à réagir autrement qu'en devenant aussi rouge qu'une pierre chauffée dans un feu et en balbutiant une réponse incohérente. Je laissais donc passer quelques secondes en faisant mine de réfléchir, le temps de terminer ma bouchée. Je pris tout mon temps pour poser mes baguettes et essuyer le jus vinaigré sur mes commissures. Finalement, je laissais flotter un sourire énigmatique sur mes lèvres en laissant mon regard dériver sur les tatouages de l'Orine. J'aurais voulu repousser un peu plus le col du kimono de Wakiya pour mieux l'admirer mais nous n'étions pas assez proches pour ça. Je composais finalement ma réponse. «Nous avions une chienne auparavant. Elle était à un âge avancé mais non dépourvue de charme car nous nous aperçûmes bientôt qu'elle était en gestation. Nous étions inquiets des risques qu'une grossesse impliquait pour elle et, de fait, quelques mois plus tard, elle donna naissance à un unique chiot et l'épuisement emporta ses derniers soupirs. Nous avions un orphelin minuscule entre nos doigts qu'il nous fallait nourrir si nous ne voulions pas qu'Ezechyel le rappelle à sa génitrice. Or, il se trouve que l'Orine qui vivait juste de l'autre côté de la rue avait une chatte qui avait eu une portée quelques jours auparavant.» Ma voix était d'abord hésitante mais au fur et à mesure que je continuais mon récit, je gagnais en confiance et tâchais de moduler le timbre de ma voix, lui donnant profondeur et variations pour capter l'attention de Wakiya. Tout en parlant, je me déplaçais pour allumer de l'encens de santal qui diffusa bientôt ses fumerolles dans l'habitat. Il m'était plus simple de continuer à parler sans voir le vert intense de son regard sur moi. «Nous échangeâmes avec l'Orine car c'était des choses qui arrivaient, rarement heureusement, mais assez pour en avoir entendu parler. Nous fîmes une tentative et l'orphelin rejoignit la portée de chatons. Hahanaru Shizen est généreuse et le lait de la chatte garda en vie le chiot assez longtemps pour que ses jours ne soient plus en danger. Naturellement, il fut éduqué comme le reste des chatons. Il était bien sûr différent à tous les niveaux mais il l'ignorait et les chatons, habitués depuis la naissance à sa présence, ne le traitaient pas différemment.» Je n'avais jamais souffert de ma masculinité au sein de Maëlith. Les Orines étaient compréhensives et j'étais si timide que je passais inaperçu assez rapidement. Aurais-je été plus exubérant si j'étais né fille ? La réponse m'était opaque car j'avais adopté nombreuses de leurs manies. Je copiais leurs gestes depuis les premières années de ma vie, imitait leur délicatesse et la douceur feutrée de leurs jolies voix pour être à mon tour une Hanatsu aussi gracieuse et raffinée que mes autres camarades. Enfant, j'avais aussi eu une période où j'avais laissé pousser mes cheveux et lorsque je dissimulais mon visage derrière le rideau ambré, je n'étais qu'une Hanatsu comme les autres. J'aimais aussi m'habiller comme elles et Natsu me maquillait parfois pour les grandes occasions. Les bains publics étaient l'endroit où mon apparence attirait le plus les regards mais j'avais appris à les éviter lors des heures de forte affluence. J'ajoutais à voix basse. «Je ne crois pas regretter d'être né ainsi. C'est mon identité et bien qu'elle puisse captiver l'attention, j'ai appris à aimer ce corps et cette différence. Il y a des jours où je me sens homme, des jours où je me sens femme. Et parfois, les deux se mélangent en moi.» Un discours que je n'aurais pas su tenir sans la bonté de ma masutā, la gentillesse de Natsumura ou des autres femmes qui m'avaient accompagné dans l'enfance. J'avais longtemps éprouver de la frustration à avoir ce corps différent. Maintenant, je tirais force de ce que j'avais longtemps cru être un désavantage.
Désireux de reporter le sujet de discussion sur elle, je laissais mon regard tomber à nouveau sur son épiderme découvert sur le haut de sa poitrine. Je m'étais efforcé de ne pas fixer les esquisses dessinées sur sa peau pour ne pas la mettre mal à l'aise mais les tatouages me fascinaient depuis ma rencontre avec Hatsuyo. C'était les paroles de l'Orine qui avaient motivé mon voyage à Bara et j'y voyais là un signe que j'étais sur la bonne voie. J'étais un peu trop superstitieux, sans doute. «Ces tatouages sont magnifiques. Je m'excuse si mes yeux ont été trop insistants, c'est que je cherche à en faire mon Art Divin.» Un air tourmenté transforma le bleu de mes prunelles en un ciel d'orage. La tâche était plus ardue que je ne l'imaginais. Hatsuyo refusait pour le moment de m'enseigner les méandres de son savoir tant que je n'avais pas amélioré le tracé de mes dessins. Bien sûr, nulle Orine ne délaissait une autre congénère et elle s'était montrée d'une grande aide en prenant le temps de me montrer mes axes d'amélioration. Mais elle était aussi très pointilleuse sur certaines bases et je souhaitais me montrer à la hauteur en appliquant ses précieux conseils. «Et vous ? Sur quel art vous concentrez-vous ?»



Message II | 1094 mots



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Wakiya
Mar 02 Mar 2021, 10:51

Son indiscrétion pourrait paraître déplacée, mais l’apprentissage et l’échange faisaient partis des mœurs de Maëlith. Même Wakiya, avec son Art singulier, se retrouvait souvent confronter à des questionnements ; qu’ils furent juste compréhensifs ou tout simplement mal intentionnés. Son once de gêne ne trouvait source que par le sexe de son camarade de table. Comme elle l’avait affirmé, ses fréquentations avec les androgynes s’élevaient au nombre de zéro. Ce qui la frappait pour autant était la délicatesse dont faisait preuve Andrea dans ses moindre faits et gestes. Il pourrait être une femme qu’elle ne verrait même pas la différence. À la fois si particulier et rassurant.

Sa paume cessa le contact avec son cou pour se plonger à corps perdu dans le récit de l’Orine. Wakiya démontrait toute son attention, une lueur fugace dans ses prunelles émeraude, par moments, lors des rebondissements ou des mystères de l’histoire. Un fin sourire s’esquissa lors du final joyeux de ce chiot condamné dès la naissance, la jeune femme ayant capté le parallèle dont Andrea cherchait à peindre. L’anecdote se suffisait à elle-même, mais Wakiya accueillait avec plaisir davantage de confessions de sa part. Tragique et fascinant à la fois, l’Orine masculine lui fit croître d’autant plus d’intérêt. Pouvoir revêtir les deux facettes d’une personne, ce devait être un talent que certains Maîtres potentiels recherchaient ; après tout, elles étaient nées pour les inspirer et les conquérir.


" Votre conte est touchant. Doucement, sa tête bascula en avant en guise de modeste révérence. Je vous remercie de satisfaire ma curiosité. Son regard revint sur lui, un sourire timide mais pas moins franc. Votre habileté à raconter une histoire est remarquable, vous savez capter l’attention. " Que ce soit avec sa singularité et sa voix, elle le sous-entendait.

Si la tentation d’étirer le sujet demeurait présente, Wakiya se présentait comme suffisamment mature pour ne pas empiéter sur l’intimité du Hanatsu. Ils ne se reverront peut-être plus le lendemain, néanmoins la jeune apprentie savait se restreindre ; une qualité requise pour son Art Divin. Des androgynes, il y en aura d’autres dans sa vie, elle en était convaincue. Des hommes comme Andrea aussi attrayants, peut-être moins.

Encore un peu rêveuse, bercée par les effluves boisés de la pièce, la Sunano ne remarqua qu’après coup de l’objet d’attention de son partenaire. Elle ne se mut point pour autant, consciente de l’état présentée aux iris de l’Orine. Wakiya raffolait des tenues amples, des manches qui semblaient vouloir cacher plus que de raison de par leur largeur, et qui en réalité dévoilaient à cause de leur caractère volubile. D’autant plus que dans l’exercice de son Art, elles s’avéraient plus pratiques. Un jour, une artiste la remarqua et y vit une occasion d’exposer ses aptitudes au grand jour. Ce fut ainsi que la jeune fille accepta les dessins corporels. Dévoiler, présenter avec parcimonie, tout ceci ne l’incommodait. Plus tard, elle apprendra que cette impudence aidait les modèles à s’immerger dans le shibari. Andrea pouvait l’admirer, ses excuses n’en seront que futiles à ses yeux.


" C’est une amie à Maëlith qui me les a faits. Si elle vous entendait, elle serait super heureuse et sauterait de joie partout. Elle ne rit pas mais son sourire s’étira davantage. Ils ne sont qu’éphémères, mais… un jour, j’aimerai être marquée pour toujours. Suite à ses prochaines pérégrinations à travers le monde. Par vous peut-être. Nota-t-elle avec une pointe de malice. Votre apprentissage se déroule sans encombre ? "

Irrévocablement, la lumière se focalisa sur sa petite personne. Cette question paraissait de tout temps complexe. Avec l’encouragement de ses compagnes, Wakiya finissait par être très fière de son Art, bien qu’encore imparfait. Malgré tout, la réception d’autrui demeurait un facteur inconnu qu’elle redoutait à chaque fois. Plus que le dégoût, c’étaient le rejet et le mépris oral qui l’abattaient. Malgré tout, quelque part, expliciter mutuellement leur originalité lui offrait un souffle de confiance.

" Depuis toute petite, mes aînées m’ont initiée à différents arts qui ne me convenaient pas. Soit je n’étais pas suffisamment douée, soit je ne retrouvais pas cette étincelle qui m’inspirait… Elle baissa les yeux, une période plutôt honteuse de son enfance. Sauf dans une discipline que j’ai découverte en cachette. Silencieuse quelques secondes, un excès de courage lui donna vraiment envie d’être franche avec lui et de planter ses iris sur lui. Le shibari. Comme un toc, elle se massa à nouveau le cou et ses tatouages. Je n’ai guère eu la chance de rencontrer quelqu’un partageant cette technique. Très jeune, j’ai dû me former en cachette, traquer le moindre ouvrage qui pourrait m’aider à me performer. Travailler seule ne me dérangeait pas, je ressentais mon potentiel et parvenais à l’éveiller petit à petit. Elle joignit ses mains, ses doigts se tordant comme si elle traitait le chanvre. Un manque venait alors au galop. N’importe quel artiste qui se respecte a besoin d’un support pour exprimer son art. Les calligraphes ont besoin des kakemono, les tatoueurs des modèles… Elle lui laissa un bref moment pour comprendre. Comme pour le shibari. Oh, j’ai réussi à trouver des mannequins sur lesquels m’entraîner, mais je n’ai pas la même approche qu’avec des volontaires. Son attention dériva sur la chambre. C’est arrivé quelques fois, sans plus. Pas assez à son goût. Peut-être que son voyage lui offrira bien plus de matière. Ainsi est mon unique Art, pour le moment. " Lui sourit-elle.

Et Wakiya n’extériorisa guère plus, car c’était une conclusion adéquate et propice à la discussion. Elle n’avait qu’à peine remarqué qu’Andrea l’avait inspirée à son tour, via son histoire. Même si elle ne se fermait absolument pas à d’autres domaines, la Sunano ne se sentait vivre qu’à travers la construction des liens et le rapprochement entre les deux partis. Une proximité à la fois passionnante et dangereuse.



1027 mots ~


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Andrea
Sam 03 Avr 2021, 13:04

[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Ybyu
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«Plutôt oui.» Acquiesçai-je vaguement. Je préférais garder mes ressentis pour moi-même, surtout lorsqu'ils étaient récents. J'avais besoin de temps pour sonder mes pensées intimes et parvenir à mettre des mots dessus. À une période charnière de ma vie où mes décisions affecteraient la suite de mon existence, j'aimais conserver dans un cocon secret les bourgeons de mes incertitudes, mes angoisses et mes espoirs. Vocaliser ce maelstrom d'émotions que j'avais du mal à maîtriser aurait vulgarisé mes sentiments, les auraient rendus moins tangibles et peut-être même futiles voire erronés. L'apprentissage d'une nouvelle discipline était difficile quelle qu'elle soit et il était surtout interminable car il n'existait pas de finalité à la Beauté, c'était un sentier dont l'embouchure se perdait dans l'horizon. Si ma voix n'avait pas tremblé quand j'avais convaincu Hatsuyo que c'était son Art que je voulais développer, je ne pouvais totalement étouffer le doute en moi. Il n'était pas exclu que je me trompe ou que, malgré des efforts acharnés, je n'ai jamais plus qu'un talent moyen pour le tatouage. Cette pensée me hantait et j'étais heureux de laisser la voix douce de Wakiya m'arracher à mes cogitations en l'écoutant parler de son Art.
Ses yeux d'un vert profond reflétaient sa passion alors qu'elle s'animait en me révélant sa discipline plutôt atypique. Je m'étais attendu à ce qu'elle mentionne un instrument, le chant, une danse ou le dessin mais son choix s'était porté sur la pratique des entraves. Intrigué, je l'encourageais d'un sourire à poursuivre. Si je percevais une gêne dans sa gestuelle, je sentais aussi l'intensité de sa détermination. Elle aussi avait dû longuement réfléchir et hésiter. J'ignorais comment les autres percevaient le Shibari pour la simple raison que c'était la première fois que je rencontrais une Orine le pratiquant. Je savais que nous toutes étions potentiellement amenées à en faire usage par tradition avec notre Aisuru mais je ne m'étais pas encore penché sur la question. Je ne savais même pas si je voulais le faire car mes connaissances sur ce thème étaient trop pauvres, ce qui accentua ma curiosité pour la brune. Je promenais mon regard sur la pièce avant de choisir mes mots. «Ma masutā m'a dit un jour que ce n'est pas nous qui choisissons notre Art mais que c'est Hahanaru Shizen qui place de petits galets sur notre chemin et ainsi, nous amène jusqu'à lui. Je crois au Destin naturellement, mais j'ai simplement peur parfois de mal interpréter les signes.» Je me massais la nuque, reproduisant inconsciemment la mimique de Wakiya. «Ce que je veux dire, peut-être maladroitement, c'est que si vous sentez au fond de vous que vous avez fait le bon choix, comme lorsqu'on accorde un instrument et qu'il vibre en harmonie avec nous, alors il n'y a pas à se sentir gênée.» En un sens, la Hanatsu était arrivée à me faire dire à voix haute ce que je pensais malgré mes réticences initiales. Il était vain de s'interroger sans cesse sur le bien fondé, il fallait faire confiance à ce que nous dictaient nos cœurs, et qu'importait l'étrangeté d'un Art ou sa difficulté ou ce que pouvaient en dire les autres car cela ne ferait que provoquer une dissonance qui dénaturerait notre Art. C'était à nous, Orines, de révéler aux autres la Beauté de nos disciplines en les sublimant.
«Excusez-moi si mes questions sont sottes mais je connais assez mal le Shibari. Est-ce que c'est toujours vous qui entravez l'autre personne ? Est-ce que vous aimeriez aussi être dans l'autre rôle ? Est-ce que... ça ne fait pas mal à l'autre personne ?» J'avais vu des illustrations et je n'avais pu m'empêcher de penser que ce devait être inconfortable pour celle qui l'expérimentait. Bien sûr, les écrits démentaient mon intuition et l'Art n'était pratiqué que sur des personnes consentantes. Toutefois, je m'interrogeais car accepter ne signifiait pas ne pas avoir mal. Pouvait-on souhaiter souffrir ? Que cherchaient-ils à ressentir ? Sans réfléchir, j'ajoutais à voix basse. «J'aimerais essayer. Vous dites ne pas trouver suffisamment de volontaires et c'est assez intime ici pour que nous ne soyons pas dérangés.» Je rougissais en parlant, surpris de ma propre audace mais je voulais savoir les sensations éprouvées et je continuais sur un ton affirmé. «Montrez-moi votre Art s'il vous plaît. Je ne vous connais pas mais je sens que je peux vous faire confiance.» Avant de lui laisser le temps de protester, je me redressais de ma position en tailleur pour m'asseoir sur mes talons. J'avais les yeux brillants, je me sentais comme un enfant qui se jette à l'eau pour la première fois et je sentis mon estomac vriller d'excitation et d'une petite pointe d'anxiété. Je posais la main sur la ceinture de mon kimono et l'interrogeais : «Est-ce que je dois me déshabiller ? Expliquez-moi, je suivrais vos directions.»




Message III | 874 mots



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Wakiya
Sam 01 Mai 2021, 16:30

Écouter Andrea semait lesdits galets de Hahanaru Shizen le long de ses souvenirs. De sa plus tendre enfance jusqu'à cet événement l'ayant conduit à rencontrer Yesane. Wakiya ne s'était point questionnée sur les raisons de son Art. Cela relevait sans doute d'interrogations beaucoup trop profondes pour son jeune âge et sa modeste expérience. Malgré tout, l'androgyne posait leurs réflexions communes sur la table avec une remarquable clarté. Ce constat lui fit étirer un sourire gêné : se montrait-elle si timide en décrivant son Art ? Ses pérégrinations à Maëlith lui intimèrent de faire attention à cet aspect, comme si, parfois, on lui tentait de la détourner de son audace. Pourquoi ? Car les aînées y entrevoyaient une faille en elle. Un frisson la parcourut face à une alternative : si sa mère s'était montrée aussi vindicative, la Sunano n'en serait sûrement pas là. Pas de soutien particulier mais pas non plus de rejet. Imaginer que son futur aurait pu être radicalement différent du fait d'un si minuscule détail la terrifiait…

Que dire de plus ? Pas grand-chose. Être d'une discrétion absolue n'aidait guère à réchauffer l'atmosphère. Cela décontenançait souvent ses partenaires de corde qui n'imaginaient point une telle aisance d'esprit sous ce visage aussi doux et feutré qu'une sobre œuvre d'art. D'un point de vue extérieur, cela pourrait être presque drôle d'admirer deux Orines réservées discuter de philosophie de vie et d'arts interdits. Cette perspective lui fit masser à nouveau son cou, une mimique dont Andrea devait être victime tant elle remarquait sa gestuelle. En réalité, c'était comme un réflexe chez elle : maintenant que son shibari fut trahi, ses iris cherchèrent à dépeindre la silhouette de son interlocuteur afin d'imaginer un maximum de possibilités. Avec un homme… cela lui paraissait si irréel. Pourtant, Wakiya savait que ce jour arriverait. Son désir de se lier au Maître nécessiterait de passer par une telle étape. L'inconnu lui embrumait malgré tout ses idées ; de simples illustrations d'archives ne lui suffisaient pas, elle avait besoin de concret sous les yeux. Ces réflexions la prirent au dépourvu lorsqu'elle se rendit compte que le Hanatsu continuait de s'intéresser à son Art. D'un côté, pouvoir démontrer sa passion et son inspiration lui firent un bien fou. De l'autre, c'était comme si son imagination devenait réalité. Elle ne savait plus trop où se mettre et le mieux demeurait, alors, d'être inerte sur place.


" Euh, oui… C'est toujours moi qui attache. L'alternative ne s'avérait que fantasme, d'autant plus lorsque nous étions l'Orine en charge de la séance. Je ne sais pas si… Son regard se fit fuyant, son tatouage d'autant plus exposé. Expérimenter l'autre rôle doit être enrichissant, mais je n'en ai jamais eu l'occasion. Une légère pause. Quant à savoir si j'en ai envie… Je pense que j'aimerais bien essayer, uniquement avec quelqu'un en qui je place toute ma confiance. "

Pour une Orine, forcément qu'un Maître suffira à combler ce critère. Toutefois, la Sunano s'était sentie suffisamment proche de ses camarades de Maëlith pour tenter de nouvelles compositions avec elles. Si Wakiya rencontrait une aînée du Shibari, il se pourrait bien qu'elles conviendront à un tel arrangement. Sans aller jusque-là, cette occasion serait parfaite pour la jeune Orine : pouvoir échanger avec une mentore.

" Vos questions ne sont pas sottes, elles sont même très intéressantes. Lui sourit-elle en se recentrant davantage. En général, on me pose cette question : est-ce que ça fera mal ? Je pense avec grande conviction que cette question est obligatoire. Avec cette question, ma… enfin, mon partenaire me demande s'il peut me faire confiance. Son regard s'éperdit sur la table, ses doigts caressèrent avec légèreté la surface. La douleur peut faire partie intégrante de la séance, mais tout le monde ne recherche pas cette composante. J'encourage les initiés à réfléchir : qu'est-ce qu'ils recherchent exactement ? Est-ce que c'est la soumission qui les attire ? La création du lien avec autrui ? Est-ce que c'est par simple curiosité, ou n'arrivent-ils pas à savoir sans se jeter à l'eau ? C'est tout aussi important pour moi, car j'ai lu un livre qui spécifiait des approches bien différentes de l'Orine selon com— "

Tue, Wakiya releva aussitôt son attention sur Andrea alors qu'il éprouvait à voix basse son désir. Elle battit des cils comme si on venait de lui annoncer l'affaire du siècle. La Hanatsu ne s'était point attendue à une telle bravoure de sa part, tant il ne lui montrait qu'un intérêt distant. En fait, Wakiya prit rapidement conscience de l'origine de sa propre surprise : il était un homme. N'importe quelle Orine à sa place ne l'aurait pas autant prise de court, mais lui était une singulière Orine à ses yeux. Plus que par pure volontariat, Andrea montrait une véritable envie d'illustrer son Art. Cela lui paraissait si improbable qu'elle en était encore clouée sur place.

" E-Excusez-moi, je ne m'attendais pas à un tel entrain ! Ses joues devinrent aussitôt rouges lorsque le jeune homme esquissa un déshabillage. Non, non ! Paniqua-t-elle soudainement en tendant les bras en sa direction. Enfin… Oui et non. La situation la fit rire un bref instant. Vous m'avez vraiment prise au dépourvu, je ne vous félicite pas. Elle sembla retrouver son calme en quelques secondes, même si son visage demeurait marqué par la honte. Vous avez dû comprendre que je ne pouvais pas refuser une telle demande. En ces mots, Wakiya parût beaucoup moins dépassée. Enlevez votre haut, s'il vous plaît. "

Le boisé de la pièce serait parfait pour la séance. Wakiya en était convaincue, alors qu'elle se relevait pour rejoindre Andrea de l'autre côté de la table. Avec ces notes de Phoebe, cela leur rappellera l'atmosphère inspirante de Maëlith, leur village natal. Le palpitant de la jeune femme accélérait la cadence, face aux pectoraux nus de son camarade de chambre. Son androgynie atténuait les traits d'ordinaire plus affirmés d'une stature masculine, mais les différences les plus notables lui sautaient bien aux yeux. Une poitrine parfaitement plate, des épaules carrées, des omoplates plus larges… Assise à ses côtés, la Hanatsu pourrait être prise pour l'observatrice d'une œuvre en marbre. Sa main se tendait vers lui pour dessiner – sans pour autant effleurer – le buste du Lim. Si elle était magicienne, elle pourrait faire parcourir les liens d'un simple doigté ; ce serait si beau ! Quoi qu'il en soit, la proximité et la nudité partielle ne lui firent point peur, même si l'inconnu l'intriguait.

" Je ne suis pas assez à l'aise avec le corps masculin. Alors je vous propose un shibari classique… "

Sa main saisit avec délicatesse celle du jeune homme pour la ramener dans son dos, afin d'illustrer au mieux ce qu'elle avait en tête.

" Je vais vous attacher les mains dans le dos et les cordes passeront jusqu'ici. Cette même main longea le bras "entravé" jusqu'à l'épaule, puis descendit pour se planter sur le sternum. C'est un Gote Shibari. La Sunano lui laissa un certain temps pour imaginer et mûrir ses questions. Si cela vous convient, je vous laisse le choix de vous rhabiller ou de rester torse nu. " Tandis que, de son côté, l'étape cruciale de préparation l'attendait.


1263 mots ~
J'ai supposé qu'Andrea acceptait d'être torse nu ; si tu veux que je modifie, n'hésite pas ♪


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Andrea
Sam 15 Mai 2021, 21:29

[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Ybyu
La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile





La réponse de Wakiya à mes interrogations terminèrent de vaincre la timidité qui me retenait d'offrir mon corps à son Art. J'aimais la passion dans ses mots, entre Artistes, nous étions sensibles à cela. La passion sublimait nos œuvres, leur donnait une profondeur particulière, propre à chacun. J'étais de plus en plus curieux sur le Shibari au même titre que je l'aurais été de découvrir les planches de calligraphie d'une autre Orine ou d'une chanson qu'elle aurait composée. Mais je n'étais pas aussi altruiste que je l'avais laissé entendre. Une autre raison à mon intérêt était purement d'ordre égoïste et peut-être aussi sensuel s'il fallait l'admettre. Qu'importait la douleur qu'il était possible que je ressente lorsqu'elle m'attacherait, je voulais connaître les sensations que procuraient cet Art, je voulais abandonner mes sens aux cordes de la Hanatsu et goûter à la soumission, ce maître-mot lorsqu'on rencontrait son Aisuru. Son shibari me donnerait-il cet avant-goût que je recherchais ? Y prendrais-je du plaisir ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.
Mon épaule déjà presque entièrement dénudée, je sursautais quand elle m'arrêta vivement. Je rougis, confus. M'étais-je montré trop impatient ? Il était vrai que j'avais peur de changer d'avis au dernier moment et que j'avais hâté mes mouvements pour ne pas me laisser le temps de réfléchir plus longuement aux conséquences de mon offre. «Pardon.» Dis-je à voix basse en me rhabillant, mortifié. La brune se reprit et je la regardais, perplexe. Devais-me déshabiller oui ou non ? Nous n'avions même pas commencé et j'avais déjà tout gâché ? Elle se mit à rire et je la fixais, l'étonnement visible dans mes prunelles océan. Gêné, je tripotais le liseré de la manche de mon kimono. «Pardon.» Répétais-je dans un murmure contrit devant sa fausse réprimande. Je ne savais plus où me mettre et le peu de confiance que j'avais eue en moi en lui proposant de jouer de marionnette était en miettes. Son ordre me sauva et, soulagé de pouvoir suivre ses directives, je me défis de mon vêtement avec empressement. Je réalisais que j'avais les mains tremblantes, d'inexpérience ou d'excitation, je ne savais pas trop mais je ne me sentais plus maître de moi-même. Ca tombait bien, en un sens. L'espace de quelques secondes, je fermais les yeux et me forçais à inspirer longuement. Je ne voulais pas qu'elle confonde ma fébrilité avec de l'incertitude et qu'elle choisisse finalement d'avorter l'expérience. Après avoir fantasmé sur son Art, après l'avoir écoutée en parler avec tant d'ardeur, j'étais plus que réticent à laisser passer cette chance.
Je surpris le regard de Wakiya sur moi. Je n'étais pas pudique mais le rouge me monta à nouveau aux joues. Désespérant de faire une remarque spirituelle pour détendre l'atmosphère, je fis une tentative : «Vous pouvez toucher si vous voulez, je ne suis pas en verre.» Je me flagellais aussitôt mentalement pour cette plaisanterie idiote, peut-être même déplacée. La nervosité me faisait dire n'importe quoi. «Pardon.» Murmurais-je pour la troisième fois. «Je crois que la situation me prend aussi au dépourvu, je ne vous cache pas que ce n'est pas ainsi que j'avais imaginé cette soirée.»
J'acquiesçais à la proposition de la Faiseuse d'Enigmes, comprenant qu'elle devait ajuster son Art sur un support inhabituel. Fasciné, je la laissais guider mes mouvements pour me donner une idée de ce qu'elle voulait faire. Le simple fait qu'elle prenne le contrôle ainsi de mes mains pour les placer dans mon dos était une expérience en soi pour qui n'a pas l'habitude de se laisser manipuler. Ne souhaitant pas lui rendre les choses difficiles, je forçais mes muscles à se détendre afin de ne pas opposer une résistance involontaire à la Hanatsu. «Je vous fait confiance. Continuez.» Me contentais-je de répondre en m'installant plus confortablement sur mes genoux, assis sur mes talons. En attendant que Wakiya termine ses préparations, je fis comme si je m'apprêtais à méditer afin d'apaiser mon esprit agité. Les mains reposant sur mes cuisses, les paumes vers le ciel, je concentrais toute mon attention sur la respiration dans mon ventre. Implacable, j'éradiquais une à une les pensées parasites jusqu'à ne plus entendre que les lents battements de mon coeur résonner à coups sourds dans ma poitrine et les mouvements de l'Orine à mes côtés.
Quand je rouvris les yeux, je me sentais parfaitement calme. Sentant la présence de la brune dans mon dos, je tournais légèrement la tête sur le côté. J'étais soudain conscient de ce que nous faisions, qu'une presque étrangère allait me priver de mes mouvements et de ma liberté. Que c'était moi qui le lui avais demandé. Je n'en éprouvais aucun regret pourtant et je n'hésitais pas quand je liais mes mains dans mon dos comme elle l'avait fait plus tôt. «Comme ceci ?» L'interrogeais-je à voix basse.



Message IV | 869 mots
Le rôti est prêt à être saucissonné. Tu peux supposer qu'il est aussi malléable qu'une motte de beurre /sbam (Oui j'ai faim)



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Sam 03 Juil 2021, 18:36

" Vous devriez vous préparer aussi. Wakiya lui sourit, parce qu'il avait déjà commencé à conditionner son esprit. Les exercices de respiration s'avéraient primordiaux pour le bon déroulement de la séance. Il en était de même pour les étirements ; mais dans le cas de cette soirée, peu d'échauffements seront nécessaires. Étirez votre dos… Elle posa ses mains sur ses épaules, puisqu'il lui avait donné l'autorisation d'effleurer cette œuvre point en verre. Si vous avez besoin d'aide, je suis à votre disposition. " Quelques étirements pouvaient demander l'assistance d'autrui ; d'ailleurs, certains artistes du Shibari échauffait leurs partenaires directement avec des cordes.

Le bien-être de ses sujets lui importait bien plus que l'accomplissement de son Art, ils représentaient le pilier de sa réussite. Briser ne faisait pas parti de sa philosophie, d'autant plus au sein d'un peuple aussi délicat que le sien. Andrea devait accommoder ses muscles au Shibari, à l'étreinte du chanvre contre sa peau. Cela ne durerait pas des heures et pas sur l'entièreté de son enveloppe charnelle, mais Wakiya tenait à prendre soin des bras et du buste de son acolyte. Pour faire simple, cela revenait à se préparer à un sport, une pratique qu'on ne pouvait que qualifier d'extrême.

De son propre côté, la Sunano souhaitait se vider l'esprit. Ces occasions d'attacher quelqu'un se présentaient si rarement qu'il était inconcevable de les gâcher. Toutefois, ce qui l'embarrassait demeurait le simple fait qu'elle avait affaire à un homme. Son corps lui paraissait bien différent de celui d'une femme, même au toucher. Et si elle s'y prenait mal ? Si elle ne serrait pas assez fort, ou pire trop ? Il suffisait d'un unique déséquilibre dans la confection pour provoquer des catastrophes. Prévenante, Wakiya gardait quelques issues de secours en cas de danger, mais elle ne préférerait pas les user. Ses petites mains enfouies dans son paquetage cherchèrent ses cordes les plus longues. Bien avant son départ de Maëlith, la jeune femme s'était consacrée de longues journées à se faire un stock raisonnable. Une seule de ces cordes nécessitait un travail de longue haleine, où il fallait passer par le nettoyage de toute impureté, séchage et frottage pour chasser les ultimes poussières, huiler ou cirer selon les goûts de chacun, et enfin brûler pour lisser une dernière fois la corde. Au bout du processus, celle-ci sera aussi malléable qu'esthétique. Il existerait même des liens colorés, mais la jeune apprentie n'en était pas encore à ce stade. Que ses propres outils fussent bien traités représentait déjà un bon pas vers la maîtrise. Avec une ferme conviction, elle tira sur la corde de son choix. Wakiya était prête.

Andrea rouvrit les yeux sur une Orine déterminée à lui donner ce qu'il souhaitait. Plus aucune pensée parasite les tiraillait, il ne restait que l'exécution à développer. Le corps de l'androgyne était différent de ses habitudes ? Elle s'adapterait. Du moins… elle essaierait. Sa ténacité semblait plus fragile qu'elle l'escomptait. Pour autant, l'Orine lui offrait toute sa confiance, ce qui lui permit de trouver la force. Réprimant cette manie de se masser la nuque, la Sunano contourna son support et l'observa plus en détails.


" Baissez un peu vos poignets. Il comprendra après pourquoi, pour l'heure il ne manquait plus qu'à énoncer les termes : Si vous sentez la moindre gêne, je vous prie de me le signaler sur-le-champ. Elle sourit, même s'il ne pouvait guère la voir. Merci de votre confiance. " Celle-ci était vitale pour les deux partis.

Une fois la position adéquate fixée, Wakiya initia le Gote Shibari par une cravate à une colonne au niveau des poignets. Ce qui pouvait être surprenant pour un novice fut le temps qu'elle passa à réaliser ce nœud, car il était bien plus important que tout le reste : il fallait trouver la bonne tension, afin de permettre à Andrea de pouvoir relâcher la pression si le serrage se passait mal. C'était une première sécurité, le début de leur accord. La cravate réalisée, l'Orine passa la corde deux fois autour d'Andrea, au niveau de la partie moyenne inférieure des deltoïdes. Elle verrouilla cette sangle supérieure au dos, l'étape où les poignets d'Andrea furent justement tirés vers le haut ; d'où son conseil de tantôt. Après avoir passé ses doigts entre la corde et la peau afin de corriger une éventuelle tension inégale. Jusqu'ici, cela se passait étonnamment bien, sûrement grâce à l'androgynie de son soumis. Guillerette, elle se pencha sur le côté pour observer le visage du Lime et lui sourire. Les mots n'étaient parfois pas nécessaires.

Soudain, la partie corsée survenait. À ce stade, il existait une étape optionnelle où des Kannuki – c'est-à-dire, des cintres de verrouillage – sécurisait la sangle supérieure. Selon elle, Wakiya avait suffisamment travaillé ce genre de Shibari "classique" pour ne pas négliger cette option, ainsi se lança-t-elle dans l'expérience. Malheureusement, l'Orine avait sous-estimé la morphologie d'Andrea, plus particulièrement au niveau de ses épaules. Les Kannuki nécessitaient de passer sous les aisselles, là où des nerfs et vaisseaux sanguins s'agglutinaient ; une mauvaise pression de la corde à ce niveau risquait de mettre à mal son partenaire. Wakiya se débattit et prit conscience que ses doigts fins n'arrivaient pas à ajuster la tension comme il faut. Malgré elle, la frustration lui fit oser de tenter un serrage et Andrea lui fit comprendre aussitôt que cela ne convenait pas.


" P-Pardon ! Paniquée, la Sunano relâcha la corde qui se détacha aussitôt, non sans avoir frotter un brin contre la peau du pauvre androgyne. Vous allez bien ? Je… Elle vérifia d'elle-même la brûlure. Ce n'est pas grand-chose mais… " Elle était si désolée.

À deux doigts de faire machine arrière, Wakiya fut étonnamment invitée à continuer, en outre à trouver une solution. On ne peut plus simple, la réponse passa par un abandon de ces Kannuki pour poursuivre vers une voie alternative. Retournant dans le dos d'Andrea, elle ferma les yeux quelques secondes pour reprendre un rythme cardiaque convenable. Il faut passer par là. Se convainquit-elle, alors que la corde enroula une nouvelle fois le jeune homme pour façonner la sangle médiane, juste sous la première. D'ordinaire, cette étape faisait passer le lien sous les seins de sa partenaire, le serrage mettait alors en valeur la poitrine. Ici, les pectoraux masculins donnèrent un résultat plutôt différent et enrichissant : la tension exercée se présentait comme différente ; au moins, elle y était parvenue. Enfin, la dernière étape du Shibari : la mise en place des Kannuki. Puisqu'elle avait dû en faire abstraction plus tôt, ils seront à lanières multiples, mais ne passeront pas par la fameuse zone dangereuse. Il lui suffisait de passer la corde sous la sangle inférieure, juste après les aisselles, afin de lier les deux lignes ; d'un côté, et de l'autre. Le restant de corde passa par un verrouillage de la colonne arrière.

Shibari accompli. Contre toute attente, Wakiya était à bout de souffle. Ses paumes et ses phalanges furent rougies par la leçon. Andrea ne sera pas le seul à avoir besoin de repos. Inquiète, la Hanatsu fit le tour de son collègue pour vérifier son état et lui fit face, accroupie sur les genoux. Pas un mot, car elle attendait d'abord une réaction de sa part. Un regard.



1263 mots ~


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Dim 01 Aoû 2021, 10:12

[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Ybyu
La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile





Docilement, je m'exécutais en accomplissant quelques exercices d'assouplissement. Je croisais mes jambes pour imposer une torsion à mon dos tout en observant Wakiya à la dérobée. «J'ignorais qu'il fallait chauffer ses muscles. J'ai presque l'impression de m'apprêter à aller suivre mes leçons d'exercices physiques.» J'étais agréablement étonné par le professionnalisme de la jeune fille. Bien que novice, il était évident qu'elle s'était documentée consciencieusement sur son Art ce qui était à la fois rassurant et admirable pour une telle discipline. J'étais fasciné de la voir elle aussi se préparer à ce que nous allions faire. Il y avait une certaine beauté à voir une Orine s'apprêter à performer. Il ne s'agissait pas juste de l'acte en lui-même, il y avait tout ce qu'il sous-entendait et c'était peut-être ça au fond qui était si inspirant ; tout ce que nos Arts suggéraient. Je lui fis part de mes réflexions tandis qu'elle choisissait ses cordes : «Vous m'inspirez déjà.» J'espérais ainsi la rassurer comme le doute avait empreint ses traits. Chacun de ces gestes soulevait un torrent de nouvelles questions mais je craignais de briser sa concentration. Toutefois, la curiosité me fit tendre la main pour effleurer la corde qu'elle avait choisi. Les yeux rivés sur ce serpent de chanvre lové entre les doigts de Wakiya, je tentais d'imaginer leur contact sur ma peau, souple et exigent à la fois. «Eh bien allons-y alors. Je m'en remet entièrement à vous.» Je lui souris. La peur avait disparu de mes prunelles.
Dos à elle, je ne la voyais plus mais je l'entendais et bientôt, ses mains menues rejoignirent sa voix et je me laissais guider par ses directives. J'aurais souhaité la voir procéder mais ce partiel aveuglement avait aussi ses avantages et exacerbaient les sensations. Son souffle se mêlait aux cordes sur mes poignets et une chair de poule s'étendait le long de mon dos nu. Le temps s'étirait et je retombais à nouveau dans mon état méditatif. Mes pensées flottaient lentement, décousues et rythmées par les mouvement de la Hanatsu qui finalisait son nœud. J'étais surpris de l'abandon auquel je m'adonnais. Je lui livrais entièrement mon corps et ce n'était pas anodin. Peut-être cet état était-il le résultat de cet Art ? Peut-être faisais-je trop facilement confiance ? J'avais désormais les mains liées dans mon dos et par réflexe, je tirais dessus. La pression se fit aussitôt ressentir sur les cordes passées autour de mon torse et je tressaillis tout en exhalant un soupir à peine audible. La sensation était grisante, comme lorsqu'on se trouvait sur le point de sauter d'un esquif rocheux. Je croisais le regard de Wakiya et la rassurais d'un sourire. Je ne voulais pas parler, comme si les mots pouvaient briser le cocon de son Shibari et réduire en cendres son travail.
La Hanatsu se remit à la suite de son Art et je m'appliquais à ne pas rechercher à nouveau à tester la tension. Ses doigts voletaient désormais sur mes épaules, me donnant la sensation que des ailes de papillon frôlaient ma peau et je fermais instinctivement les yeux. Je la sentis hésiter à la jointure entre mes omoplates et mes aisselles et avant que je ne puisse comprendre ce qu'il se passait, les cordes mordirent la peau molle de façon plus brutale et je lâchais malgré moi une exclamation de surprise et je me cambrais. Presque aussitôt, elle s'excusa et la tension se relâcha. «Ce n'est rien. C'est de ma faute, je suis moins menu que les modèles sur lesquels vous avez l'habitude de vous exercer. J'ai été plus surpris qu'autre chose, continuez je vous prie.» Je remerciais silencieusement mon kimono de masquer le plaisir que j'avais éprouvé à cette soudaine piqûre.
Je compris qu'elle modifiait sa stratégie quand elle repassa dans mon dos pour nouer la corde à nouveau sur mon torse au dessus des abdominaux. Réalisant que j'avais les muscles des épaules tendus, je recherchais l'apaisement en me concentrant sur ma respiration par le ventre et fermait les yeux à nouveau. Je perdis le fil du temps, mû par le bruit du kimono de Wakiya frôlant le parquet dans ses mouvements. J'étais absorbé par des rêveries d'un autre monde où seul le contact du chanvre semblait me rattacher à la réalité. Gagné par une sérénité alanguie, il me fallut un peu de temps pour réaliser que Wakiya avait cessé d'œuvrer sur moi et quand j'ouvris les yeux, ce fut pour la voir qui m'observait. Mon regard dû exprimer ce qu'elle espérait car les lignes d'inquiétudes qui marquaient son front disparurent, lissant la fatigue qui crispaient la ligne de sa mâchoire. Comme si mon corps se réveillait doucement, je commençais par remuer mes doigts avant de faire rouler mes épaules avec précaution. J'avais le torse compressé mais le sentiment d'asphyxie que je craignais était absent, probablement grâce à la prévenance de l'artiste et de ma lente respiration. Mes mouvements étaient limités mais je ne ressentais aucune panique, j'étais devenu une extension de son Art. «Je suis à votre merci, désormais.» Fis-je d'une voix basse où perçait les notes de la fatigue. J'avais plaisanté un peu plus tôt sur les échauffements mais je comprenais désormais que son Shibari marquerait mon corps bien après qu'elle m'en eut libéré. Mon esprit peut-être plus encore.
Peu de temps après, tandis qu'elle rangeait son matériel, je massais pensivement mes poignets rougis par le chanvre. La peau y était sensible et la sensation n'était pas désagréable. Je suivis ensuite les lignes rougies redessinant mon torse, fasciné par les ondulations que sa toile y avaient laissé. «C'est un Art Divin vraiment intéressant que vous avez fait votre. Vos prochains partenaires seront chanceux. Je vous remercie d'avoir partagé ça avec moi.» Je me rhabillais tout en parlant puis quittais temporairement la pièce. Je revins quelques instants plus tard avec une théière fumante et deux petites tasses en porcelaine d'un bleu d'encre. J'aimais prendre soin de ceux autour de moi, leur fournir le confort d'avoir quelqu'un qui se soucie d'eux. Je l'invitais à me rejoindre pour boire. «Qu'avez-vous prévu de faire demain ?» J'écoutais sa réponse avant de reprendre. «Je pense qu'il est temps pour moi de voir le monde au delà des terres d'émeraude. Mais d'abord, je crois que je vais dormir. Je suis surpris que cet Art soit si épuisant. Peut-être est-ce une fatigue émotionnelle ? Vos cordes m'ont fait voyager, en un sens.» Un sourire rêveur flottait sur mes lèvres.




Message V | 1155 mots
Ça me paraît bien de conclure là ou après ta réponse. [Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Fleur



[Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya Zzm4
Happy St Valentin  nastae:

Merci Jil  [Q] - La marionnette et l'aria d'une mystérieuse toile | Wakiya 009 :
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