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 [Q] La quête de la mort | Zephyros

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mer 26 Jan 2022, 18:13

Objectif : Kitoe enseigne l'art du meurtre à Zephyros

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
-Un, deux, trois, que ma main te broie | Quatre, cinq, six, pour faire des sau-cisses | Sept, huit, neuf...

Qu'est-ce que c'était la suite ? A cuire avec un œuf ? Mon hachoir tout neuf ? Kitoe soupira. Impossible de se souvenir. Ça faisait au moins cinq fois qu'elle recommençait sa comptine sans trop réfléchir. Elle espérait que dans l'élan, elle puisse enfin réciter les bons vers d'une seule traite et outrepasser ce blocage. Mais ça ne marchait pas et c'était très frustrant. Légèrement agacée, elle cessa de faire les cent pas et alla s'assoir sur un rocher. Pour essayer de penser à autre chose que ces foutues paroles, la Vile examina une nouvelle fois son environnement. Elle n'était pas à la maison. Pour le rendez-vous un peu spécial qu'elle attendait – elle était arrivée très en avance sans savoir pourquoi – elle avait dû quitter sa propriété pour, lui avait-on dit « un lieu plus accessible ». Sur le coup, Kitoe avait moyennement compris, mais ça n’était pas le point. Au final, elle avait fixé la rencontre dans cette… zone. Son cerveau avait envie d'appeler ça une clairière, mais ça n'était rien de tel. Ici, la végétation des Terres Arides était particulièrement pauvre. Hormis le pauvre arbre sous lequel elle était installée, il s'agissait plutôt d'une large zone de terre battue entourée de quelques rochers qui émergeaient du sol et trois misérables buissons rabougris. L'on disait que beaucoup venaient se battre ici, que ce fut pour l'entrainement ou les règlements de compte. En effet, les rochers délimitaient la zone de telle sorte que l’on pouvait aisément identifier une arène. Kitoe n’en savait pas plus, car elle n’avait jamais mis les pieds ici. Elle avait juste ouï dire, grâce aux habitants du coin. En réalité, Ellie, son autre personnalité, était déjà venue, mais Kitoe n'en avait pas le moindre souvenir et encore moins la connaissance. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Car elles risquaient de se confondre beaucoup.

-Sept, huit, neuf... Zut !

Aujourd'hui était un jour particulier. C'était une commande spéciale de ce qu'elle considérait maintenant comme un collègue cuisinier. Quelques temps plus tôt, un dénommé Roself était venu jusqu'à elle pour lui proposer un échange : pour quelque enseignement sur l'art du meurtre pour le protégé de celui qui l'employait, il lui avait promis un apport non négligeable en matières premières pour ses pâtisseries. A l'entente d'un tel marché, la Démone avait d'abord ri : jamais on n'avait fait appel à elle pour ses talents de tueuse. Bien qu'elle en fût effectivement une, ce n'était généralement pas comme telle qu'on la définissait. Néanmoins, elle n'avait pas pris beaucoup de temps avant de prendre sa décision et d'accepter. C’était une occasion parfaite pour changer d’air et se mettre un ou deux collaborateurs sous le coude. Il s’agissait aussi d’un moyen de se tester, car malgré sa facilité à s’amuser avec des enfants, elle ignorait pas mal de ses capacités pédagogiques.

Kitoe bâilla. L'attente commençait à être longue. C'était la fin d'après-midi et cela faisait un bon quart d'heure qu'elle poireautait. Celui qu'elle attendait la fit patienter deux minutes de plus.

-Ah, bonjour !

Heureuse que quelqu'un vienne enfin rompre son ennui, elle leva la main pour le saluer encore, puis sauta de son rocher.

-C'est donc t... Commença-t-elle lorsqu'ils furent à une distance convenable l'un de l'autre, avant de s'interrompre et de pointer un doigt accusateur dans sa direction. Attends, mais je te connais.

Doigt qu'elle reposa ensuite sur son menton tout en plissant les yeux. Ce type lui faisait penser à quelqu'un d'important, sauf ce lui n'était pas important. Mise à part sa taille en fait, il n'avait rien d'impressionnant. La différence entre les deux hommes qu'elle essayait de mettre en relation était telle qu'elle ne parvenait tout simplement pas à faire le rapprochement.

-Hmm bon. Peu importe. Redis-moi ton nom déjà ?

Parfois, sa mémoire était excellente. Parfois seulement. Néanmoins, après cette fois-ci, elle était quasiment certaine de pouvoir s'en souvenir. Des hommes bleus, on n'en voyait pas tous les jours. Elle ne pensait pas en avoir déjà vu avec une telle queue non plus. Mise à part les Evershas. Et peut-être quelques Luxurieux.

-C'est ton apparence normale ça ?

Elle s'était écriée, sans même y avoir réfléchi. Kitoe se mordit la joue. Ça ne venait pas d'elle. D'un geste de la main, elle l'invita à oublier la question.

-Bon. Comment tu te sens ? T'as des armes sur toi ? Tu sais te battre ?

Elle avait quelques plans pour lui apprendre tout ce qu'elle savait, mais elle devait d'abord commencer par les bases : son propre niveau.

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Bijin
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Jeu 27 Jan 2022, 23:56


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


En dépit de l’appartenance du territoire des Terres arides à la race démoniaque, Zephyros ne se sentait ni en sécurité, ni même chez lui. C’était comme si la beauté du lieu avait été corrompue jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une coquille vide de cendre et de pierres volcaniques. En d’autres mots, c’était moche.

Comme tout Démon qui se respecte, le surnommé Angélique savait apprécier la qualité d’une bonne déchéance. Assister à la perte du Bien en un lieu ou une personne était un agréable moment à observer, mais il fallait aussi savoir faire preuve de retenue. Une corruption sans limites se terminait inévitablement en poussière, morne, sans intérêt et moche.

Parmi les enseignants du jeune Démon, aussi discutable le terme était en les circonstances, il y en avait un de vraiment bizarre. Il se prétendait un Démon de la terre. Il n’avait pas moins de douze collections de cailloux, quatre collections d’ossements diverses et une collection de poussière. Comment diable pouvait-on même collectionner la poussière ? Au final, lui aussi, il était moche.

Le trajet dans les Terres arides était interminable et épuisant. Le même paysage dévasté se reproduisait en boucle. Et c’était justement cette monotonie qui était la plus dangereuse. Zephyros suivait une vieille carte qui, du temps de jadis, où le territoire était composé de vallées et de rivières parsemées de montagnes. C’était la seule manière de se déplacer sans capacités spéciales pour déceler les gouffres invisibles ou les endroits propices à la formation de poches de gaz. Être privé de magie, c’était moche.

***

La queue pendante, le regard bas et de la poussière volcanique absolument partout, tout spécialement dans les sous-vêtements, Zephyros rejoignit le lieu de rencontre avec sa nouvelle enseignante. Il était persistant le créateur de cette aberration incapable de prendre une forme humaine. On aurait pensé que de sortir des Enfers avant l’heure aurait convaincu le créateur de Zephyros d’enfin admettre que sa « création » était un échec, mais non. Gal’ulm le Gourmand était du genre obstiné.

Le seigneur Démon était assez obstiné pour continuer de trouver un enseignant pour son projet de l’heure. Il faut dire que pour un Démon aussi haut placé dans ce qui restait de la hiérarchie démoniaque, il avait un argument de taille pour se soucier autant de son protégé : il n’avait rien de mieux à faire. Et visiblement, l’enseignante n’avait guère plus à faire, parce qu’elle était en avance sur l’heure convenue du rendez-vous.

Épuisé de sa longue marche, Zephyros aurait de loin préféré prendre un moment pour souffler un peu, puis prendre quelques minutes pour se débarrasser d’un peu de poussière. Mais non, elle était déjà là et souhaita visiblement commencer dès l’instinct où le jeunot mit les pieds dans la… chose de l’environnement qui était peut-être une clairière. Enfin, si c’était même possible quand les seuls obstacles à un terrain parfaitement plat à perte de vue étaient quelques rochers ou végétations desséchés.

Nerveux et pris sur le vif, c’est la personnalité de scène, la personnalité « Angélique » qui pris le dessus sur Zephyros et lui permis d’éviter de s’effondrer d’épuisement ou d’aller pleurer dans un coin pour être privé d’un peu de repos avant de, présumément, passer un mauvais quart d’heure. Gal’ulm était certes obstiné à guider sa création, mais le bien-être de celle-ci, ça, c’était le cadet de ses soucis.

«  Bon est le jour…
Mais je suis aussi échauffé que dans un four.
Je suis qui je suis et je suis moi…
Mais je ne suis pas celui que tu crois !

On me nomme Angélique.
Ce que tu vois est ce qu’il y a à voir…
Car je suis dépourvu de tout ce qui est magique.
C’est mon regret, c’est mon désespoir !

Par malheur, la suite n’est guère meilleure.
Je suis dénué d’arme et de confiance…
Et pour être franc, je vous en fais la confidence…
En combat, je suis soumis dans l’heure !
 »

D’ordinaire, lorsqu’il interprétait cette personnalité, Zephyros cherchait à agrémenter ses mots de quelques pas de danse, ou cherchait une proximité quasi intime avec son interlocuteur, mais entre la fatigue, la chaleur, la poussière et la supériorité totale de l’enseignante à son égard, le jeune Démon choisit plutôt un mouvement révérence exagéré en guise d’accompagnement.

Dans les faits, Zephyros était à la fois intimidée et sous le charme de son enseignante. Il était donc incapable de déterminer s’il devait l’approcher, la caresser et lui murmurer des mots doux, ou s’il devait se prosterner et implorer pitié. C’est justement pour pallier à cette indécision qu’Angélique prit les devants pour s’incliner devant l’enseignante, cherchant à lui embrasser le dos de la main.

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Kitoe
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Kitoe
Ven 28 Jan 2022, 18:09

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Il était plus fort que ce qu'elle avait pensé. Vraiment très fort. Parvenir à la surprendre à ce point en à peine quelques phrases, c'était bien joué. Pourtant, en matière d'originalité, elle s'y connaissait. D'habitude, c'était plutôt elle qui dénotait à cause de son excentricité et sa tendance à l'extravagance. Mais malgré sa faible posture, le nouveau venu l'avait détrônée en une seule minute. Une seule. D'un air circonspect, Kitoe le laissa lui faire un baisemain. Le contact de ses lèvres sur sa peau lui laissa un frisson désagréable.

-Angélique, sérieusement ?

Ce n'était toutefois pas dédaigneux. Au contraire, elle était plutôt curieuse de comprendre comment un tel patronyme lui avait été attribué. Avec un parler et une gestuelle pareille, ça n'était pas déconnant mais tout de même... C'était... disons audacieux. Il allait devoir lui expliquer. Kitoe n'aimait pas ne pas avoir de réponse à ses interrogations.

-C'est la première fois qu'on me la fait, celle-là.

Autant pour le prénom, l'apparence générale, sa réponse digne des plus grands théâtres, ou même sa visible maitrise de la Magie. Il y avait même des courbettes. Ça faisait beaucoup d'éléments curieux et c'était bluffant. Au moins, il ne faisait pas les choses à moitié. Une qualité qu’elle appréciait à sa juste valeur.

-T'es toujours comme ça ? Ou bien c'est ton personnage de scène pour le futur criminel que tu vas devenir ?

La Démone croisa les bras. Elle ne se lassait pas de l'examiner des pieds à la tête tant il lui était atypique.

-J'espère que tout ça n'a rien d'une plaisanterie en tous cas. Conclut-elle plus bas.

Ça, c'était Ellie qui était et agissait en même temps qu'elle. La Vile se sentait de plus en plus divisée entre deux sentiments : celui d'une curiosité piquée, et l'agacement. D'un côté, elle voulait en apprendre plus sur cet énergumène ; de l'autre, l'idée de perdre son temps avec un type aussi mièvre l'horripilait. Dans tous les cas, elle se faisait assez peu à l'idée qu'elle allait devoir entrainer cet homme. Ce n'était pas seulement une question de faiblesse. C'était les ressources : il n'en avait apporté aucune. Kitoe fit une moue.

-Avant de commencer, t'es sûr que tu veux de ça ? Tuer, te battre et tout ?

Il avait plutôt l'air de chercher la rédemption, à son avis. Mais elle le mettait également en doute car il l'obligeait à revoir ce qu'elle avait prévu de lui enseigner – concrètement, elle n'avait rien préparé mais psychologiquement, ça la désordonnait totalement. Par où commencer ? Lui apprendre à se battre ? A quel type d'homicide devait-elle l'introduire ? Car oui, le plus important dans le crime, c'était d'avoir sa spécialité. Voire mieux, si l'on désirait devenir célèbre : avoir sa signature. Kitoe passa sa main sur son menton. Au vu de son apparence tout sauf discrète, il lui paraissait approprié de lui apprendre le meurtre de la manière la plus sauvage et chaotique qu'elle connaissait : à coups de dents et à mains nues, à la manière d'un animal. Ça réglait ainsi son problème de magie et d'équipement. Cependant, ce n'était clairement pas l'approche la moins traumatisante pour une première. De plus, cette pratique demandait à la fois des tripes, des réflexes et un sacré paquet de force. Est-ce qu'elle voyait tout cela en l'homme bleu ? La réponse était non. Dire qu’il était déjà fatigué par sa simple marche et que la chaleur le terrassait… Elle voulait bien le comprendre – elle aussi avait trop chaud – mais ils n'étaient pas chez les Vils pour rien. Le principe de vivre comme tel était d'apprendre à ne pas se faire écraser, que ce fut par les autres ou par leur environnement. Si cet Angélique désirait être bon à quelque chose, il allait falloir s'endurcir. Kitoe chercha quelque chose à sa ceinture. Avant d'aller sur le terrain, elle désirait vérifier quelques bases.

-Bon, tiens. Elle lui lança son couteau, à savoir la seule arme qu'elle avait ramenée. Attaque-moi. Essaie de me tuer.

Ce après quoi elle ne se prépara pas à la défense. Il ne serait même pas capable de la toucher, car elle se savait en mesure d'esquiver à temps. L'exercice servait surtout à appréhender sa réaction. En d'autres termes, elle voulait qu'il lui obéisse. Il n'avait pas intérêt à hésiter. Autrement, elle allait commencer à s'agacer. Et là, il aurait encore plus intérêt à lui obéir.

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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Sam 29 Jan 2022, 00:07


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


La Démone se montrait plus ouverte que ce à quoi Zephyros craignit suivant son numéro d’introduction. Évidemment, que le jeune Démon interprétait un « personnage de scène, » dans le cas contraire, il serait entièrement désemparé face à une entité qui lui était en tout point supérieure. Que pouvait-il faire d’autre en considérant que son créateur n’avait plus que certainement aucun égard pour sa sécurité ?

Il ne faisait aucun doute pour Zephyros que l’accord que Gal’ulm avait proposé à cette enseignante n’incluait pas sa propre survie. Connaissant le style de son créateur, Gal’ulm le Gourmand avait probablement acheter les services de cette Démone pour fournir un enseignement et sans plus. La survie de la créature était à la discrétion de ladite enseignante. Est-ce que Zephyros pouvait même se permettre d’afficher sa faiblesse ?

Parce qu’il ne fallait pas se voiler la face, Zephyros était terrorisé. S’il quittait son personnage, s’il assumait ses propres émotions, le Démon serait présentement par terre en train d’implorer pitié les larmes aux yeux. Dans le jargon démoniaque, c’était demander la mort. Comment avait-il survécu jusqu’ici aux Enfers ? Par de la fausse confiance, par du bluff, par le ridicule et une portion non négligeable de chance.
«  Ma performance sert d’échappatoire…
Car la réalité fait pitié à voir !
Le ridicule ne tue pas…
Alors que la réalité mène au trépas !

Vouloir, pouvoir…
Je suis toujours là !
Savoir, devoir…
Aujourd’hui me voilà !
 »

Lorsque l’enseignante lui lança un couteau, Zephyros prit garde à ne pas chercher à attraper la lame au vol. Si le jeune Démon était doté d’une grâce et d’une agilité naturelle grâce à son bagage génétique, il n’avait ni l’adresse ni les réflexes nécessaires pour attraper sécuritairement une lame au vol. Tel que « Angélique » le dit, le ridicule ne tuait pas, alors Zephyros était prêt à prendre tout le ridicule sur lui que possible si ça lui permettait de survivre une journée de plus.

Il s’en suivit alors du deuxième acte de la performance d’Angélique. Le Démon bleu s’en alla ramasser le couteau qui avait glissé sur le sol plat de cendres volcaniques. Il y avait une certaine lenteur aux gestes, mais pas assez pour paraître délibéré. Puis, Zephyros se permit un temps pour observer l’arme que lui avait remise son enseignante. Un air suspicieux pouvait être lu sur son visage, alors qu’il s’assurait que le couteau n’était ni piégé ni trafiqué pour se retourner contre son utilisateur. Il ne fallait jamais accepter un cadeau démoniaque gratuit sans l’avoir au préalable observé, analyser et valider sous tous ses angles.

Évidemment, Angélique prit grand soin de ne pas tester les limites de la patience de son enseignante. Il s’assurait de rester quelque part entre le lent et l’adéquat, avec des gestes amples et évidents qui démontraient que l’élève s’appliquait plus pour répondre aux exigences qu’il ne cherchait à procrastiner. Le non verbal du Démon hurlait son désir de réussir l’épreuve qui lui avait été donnée, mais il ne laissait également aucun doute sur ses nombreuses craintes.

L’arme fermement tenue en main, une longue inspiration suivie d’une expiration pour se donner du courage et Angélique s’élança vers son enseignante, avec dans ses yeux la certitude de la défaite. D’une feinte, la charge fut arrêtée net à distance de jet, où le couteau fut lancé, plutôt habillement considérant l’inexpérience dévoilée jusqu’alors, mais le couteau n’atteignit pas la Démone. Au contraire, il sembla disparaître dans une soudaine accélération arrière, puis se retrouva une fraction de seconde plus tard à filer droit vers l’angle mort à gauche du visage de l’enseignante.

Si ce coup ne portait pas, le couteau serait dès lors ramené vers l’arrière pour porter un coup sur un autre angle mort, comme s’il était doté d’une volonté qui lui était propre.

***

Zephyros avait peu d’atout. Il était physiquement au bas de l’échelle démoniaque et l’adolescent prépubère typique lui constituait un rival dangereux. Mais il était un endroit où il excellait. En fait, il était plus adéquat de dire que l’Original excellait, à savoir le combat. Le double maléfique qu’était Zephyros disposait de la connaissance d’un vétéran de plusieurs guerres et d’une éducation raffinée qui lui avait été fournie grâce à la richesse de son créateur. En d’autres mots, la force de Zephyros était sa capacité d’offrir une performance diversive. Tel un magicien-charlatan, la performance détournait l’attention. Les connaissances sur la science du combat permettaient ensuite de prédire les mouvements de l’adversaire. Il suffisait ensuite de quelques trucages ici et là pour prendre au dépourvu et gagner l’effet de surprise.

Le gestuel exagéré de Zephyros lui permettait de détourner l’attention et sa pratique de l’art de la scène lui permettait de s’assurer que l’on voit ce que LUI souhaite qu’on puisse voir. Accessoirement, avoir une queue souple, préhensile et expressive ajoutait un niveau de distraction supplémentaire vers une région éloignée des mains.

C’est ainsi qu’il réussit à attacher une corde élastique au couteau de l’enseignant pour transformer l’arme de mêlée en arme à distance. Jusqu’au tout dernier moment, le personnage d’Angélique avait laissé présager qu’il se soumettait aux désirs de son enseignante et qu’il s’apprêtait à l’affronter au corps-à-corps comme elle le souhaitait. Le numéro culmina avec une feinte de dernière minute pour lancer une arme qui n’en avait pas la vocation, tel un acte de désespoir.

***

Un combat d’expérience, et l’enseignante semblaient correspondre à ce profil, aurait instinctivement dénigré le geste de lancer, d’un; son unique arme et de deux; une arme inefficace à être lancée. Et de là, tous les éléments étaient réunis pour passer au troisième acte, celui où une surprise en laisse place à une autre et où le cerveau n’arrive plus à suivre le rythme. Il se retrouve mystifié et la « magie » opère. C’est à ce moment que le magicien-charlatan passait au point culminant de son acte.

Les combattants d’expériences arrivaient d’instinct à se protéger lorsqu’ils perdaient le contrôle de la situation. C’étaient des réflexes de combat acquis de l’entraînement et de l’expérience qui faisaient d’eux des survivants. C’est pourquoi le statu quo était éphémère et qu’il était essentiel de passer au clou du spectacle pour guider le spectateur, ici l’enseignante démoniaque, vers le baisser de rideau. Pour ce faire, Zephyros choisit l’un des plus vieux trucs de combat.

Grâce aux mouvements du couteau volant, Zephyros chercha à guider son enseignante pour qu’elle recule jusqu’à l’un des buissons à l’allure insignifiante et qu’elle perde pied.

1075 mots
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Kitoe
Lun 07 Fév 2022, 21:08

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Elle ne pouvait pas dire qu'il y mettait de la mauvaise volonté. Mais il était lent. Kitoe, quoiqu'il s’agît plutôt d'Ellie à présent, suivait le moindre de ses gestes avec un certain ennui. Il avait eu raison de souligner que le ridicule ne tuait pas car à son avis, il était en plein dedans. Il n'avait franchement pas besoin de se comporter ainsi. S'il voulait lui faire plaisir, il devait être simple, efficace, et aller droit au but. Elle ne pensait pas en demander trop. Alors où voulait-il en venir ? Parce qu'il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'il avait une idée derrière la tête.

-Dépêche-toi.

Au même moment, il lançait l'arme. Kitoe ne broncha pas d'un centimètre. Evidemment, la lame ne l'avait pas atteinte. Ses yeux allaient de son couteau à Angélique, d'Angélique au couteau. Elle fronça les sourcils, puis leva un instant les yeux vers le ciel.

-Qu'est-ce que tu fous ?

C'est bon, elle s'énervait. Il y avait plusieurs raisons à cela. La première était qu'il était lent. La deuxième, qu'il n'avait pas respecté les consignes comme elle l'aurait voulu. La troisième, qui découlait entièrement de la précédente, était qu'il la prenait pour une idiote et qu'elle se sentait trompée de l'avoir cru capable de respecter sa consigne comme elle l'entendait. La quatrième était que même si c'était malin, ce petit con allait abîmer son couteau. La Démone jeta un coup d'œil en arrière, recula pour suivre l’intention du novice, puis déploya ses ailes. Un lourd battement vers l'arrière lui permit de faire un bond et d'atteindre le bleu. Sans se soucier du rapport de taille, elle posa son pied sur son torse et le poussa en arrière.

-Ecoute-moi bien.

Son timbre beaucoup plus grave suffisait à comprendre que Kitoe n'avait plus le contrôle du corps. Ellie l'attrapa par le col. En même temps, elle utilisait son pouvoir de contrôle des émotions pour insinuer encore plus de peur en lui.

-T'as pas intérêt à jouer au plus malin avec moi. Siffla-t-elle.

Il savait très bien ce que ça voulait dire. La mâchoire serrée, les lèvres pincées, le regard si sévère que l’on se demandait ce qui la retenait de le tuer directement, l'altercation dura de longues secondes silencieuses. Elle ne le lâcha que lorsqu'elle se fut suffisamment calmée. Malgré tout, elle ne pouvait pas le blâmer entièrement. Il n'avait pas hésité à l'attaquer et avait fait preuve d'ingéniosité, même si la performance laissait à désirer.

-Bien, c'est bon. Va ramasser le couteau. On va trouver un truc à faire.

Kitoe lui aurait bien employé la manière douce avant, mais Ellie n'avait pas envie de perdre son temps. On ne devient forgeron qu’en forgeant : le mieux était d'aller directement sur le terrain pour pratiquer. Ils avaient plein de villages plus ou moins habités aux alentours. Les Terres Arides constituaient l’endroit rêvé pour s’entrainer sans en subir les conséquences – ou presque, c’était relatif à leur race. D'un signe de la main, la jeune femme invita le bougre à la suivre.

-Où est-ce que t'as appris à faire ça ?

Elle avait du mal à avaler qu'il eût pu penser tout seul à modifier son couteau, et au vu de sa piètre prestation, il n'avait jamais pris la peine de répéter le geste auparavant. Ou alors cet homme cachait très bien son jeu et il essayait de baisser sa garde... Hm… Sa raison avait beau lui dire de se méfier, Ellie ne parvenait pas à le prendre au sérieux.

-Quelle qu'en soit la raison, ne recommence pas. Parce que ça foirerait. Et ne dévoile pas tes faiblesses non-plus. C'est pas parce que je te pose la question que tu dois forcément répondre.

Elle détestait qu'on ne l'écoute pas et sa non-réponse l'aurait probablement agacée, ce qui rendait son discours incohérent. Néanmoins, elle était aussi la première à cacher les siennes, parce que leur système en avait beaucoup trop.

Leurs pas les avaient emmenés jusqu'à une petite maison, ou plutôt une cabane, isolée du reste du premier village qui se profila. Faisant signe à Angélique de rester en retrait, Ellie s'approcha discrètement jusqu'à une fenêtre. Elle jeta un coup d’œil discret.

-Bon, la danseuse, y'a deux personnes là-dedans. On entre, tu t'occupes du gosse, ça te va ?

Elle, elle s'en prendrait au père, plus costaud et à mains nues, certes. Lui se taperait le plus faible et le moins moral armé. Ce serait un massacre, mais au moins elle saurait jusqu'où elle pouvait emmener les tripes du bleu.

751 mots



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Mer 09 Fév 2022, 02:48


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


Zephyros resta un bon moment immobilisé au sol, le souffle coupé et incapable du moindre geste. Pendant un bref instant, le vilain avait entrevu la possibilité que son tour de passe-passe porte ses fruits. Son état actuel témoignait de la folie d’une telle pensée. Évidemment que le jeune Démon n’avait pas pour prétention de surpasser son aîné. Mais la contre-attaque fut brutale à l’excès, au point que l’autoproclamé Angélique craignait d’avoir des côtes cassées.

Une poussée d’aile suffisante pour faire décoller une soixantaine de kilos du sol pour ensuite libérer cette énergie sur la cage thoracique du frêle danseur n’avait rien d’éducatif. C’est pourquoi une fois le vide intellectuel causé par le traumatisme, la surprise et le manque d’air, tout ce qui pouvait venir à l’esprit de Zephyros était la question : pourquoi ? Il ne s’attendait pas à recevoir de la bonté de la part d’une Démone, mais la question demeurait entière; pourquoi ?

Il fallait être le plus crétin des idiots pour ne pas comprendre que cette fille était dotée de capacités tout simplement monstrueuses. Ce n’était pas comme si Zephyros avait cherché le châtiment, il n’avait fait qu’obéir aux directives qu’il reçut. Il avait attaqué dans le but de tuer. Contre n’importe qui de normal, bref, n’importe qui d’autre, une lame de couteau avec la vélocité accrue apporté par la corde-élastique aurait facilement pu occasionner des blessures sérieuses, voire mortelles.

Il fallait être le plus crétin des idiots pour ne pas comprendre que le jeune Démon était doté de capacités tout simplement pitoyables. Avec le peu de force que disposait Zephyros dans ses bras, il n’avait tout simplement pas la capacité d’infliger une blessure mortelle avec une lame aussi petite. Il avait donc fait preuve d’imagination pour accomplir la demande autrement impossible de son enseignante. Pourquoi diable avait-il aussi mal d’avoir fait de son mieux !

Après trois tentatives de se relever, dont deux pour vérifier si un os cassé ne menaçait pas de lui perforer un poumon, Zephyros réussi finalement à se remettre sur ses pieds. Le vilain reprit possession du couteau, non sans afficher une crainte évidente de ce qui pourrait suivre…

***

Après mûre réflexion, Zephyros aurait préféré un deuxième tour de combat. Parce qu’après la douleur, les courbatures et l’épuisement, voilà que la Démone choisit d’entraîner son « protégé, » dans une autre interminable marche dans ce milieu aride et rempli de poussière de cendre. Ce jour-là, le vilain apprit sa première leçon de son instructrice. La douleur qu’elle lui infligea en guise de punition n’était rien comparé à la douleur, la soif et l’épuisement chronique qu’il ressentit alors.

La seule source de motivation qui permit à Zephyros de mettre un pied devant l’autre, c’était la crainte d’être abandonné au beau milieu de nulle part, sans eau ni nourriture. Et encore, la douleur ressentie aux pieds couverts d’ampoules, d’ecchymoses et de coupures devenait telle que par moment, mourir ne semblait pas être une si mauvaise idée. Mais Angélique vint à la rescousse, préservant le peu de santé mentale encore intacte dans un coin sombre de la tête de Zephyros. Enfin, c’était dire à quel point le Démon bleu était dans un état pitoyable à ce moment que seule subsistait sa personnalité de scène.

Au bout d’un moment, Zephyros ne portait même plus son regard vers l’infatigable Démone devant lui. C’était trop d’effort de relever la tête et instinct de survie ou pas, Angélique et Zephyros, c’était la même personne, le même corps. À un moment, il n’y eut ni l’un ni l’autre aux commandes, juste le vide et la démarche machinale d’un automate qui n’avait plus rien d’autre en tête.

***

À un moment ou un autre, dure à dire dans l’état d’esprit du vilain, l’enseignante fit un signe d’arrêt. Quelques lumières cherchèrent à se rallumer dans la tête cornue du Démon et un lent démarrage de la conscience s’opéra. C’est à peu près à ce moment que la Démone ordonna le meurtre d’un jeune.

Il ne se passa rien pendant de nombreuses secondes, l’état de conscience de Zephyros n’étant pas assez éveillé pour comprendre le sens des mots qui se répétaient en boucle dans l’esprit vide du Démon. Puis, lentement, la réalisation se fit et tout vola en éclats. La douleur, l’épuisement, les blessures, la faiblesse, l’incompréhension… S’en fut trop et la personnalité d’Angélique s’effondra. Il ne restait plus que Zephyros.

Dans un amalgame d’émotions contradictoires et un manque total de coordination, le Démon s’effondra, fondit en larmes, eut quelques spasmes et « perdit » conscience. Ce n’était pas que le vilain était inconscient au sens médical du terme, mais plutôt qu’il n’y avait plus rien. Angélique était brisée et Zephyros n’avait aucune intention de prendre le relais. Il n’y avait tout simplement plus personne aux commandes du corps, qui restait léthargique au sol.

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Kitoe
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Mer 09 Fév 2022, 21:36

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Ellie claqua sa langue contre son palais pour éviter de succomber à la colère pure et dure. Mais le jeune Démon ne lui facilitait pas la tâche : voilà qu'il pleurait ! Celle-là, c'était la meilleure ! Ses phalanges blanchies tant elle serrait les poings, elle fit quelques pas en ronds pour s'épargner la vision pathétique de l’insecte qu'elle était supposée former. Comment garder son calme dans une situation pareille ? Les épaules remontées, elle prit une inspiration avant de se retourner vers lui. Mais l'ébahissement fut si grand – bien plus que ce qu'elle avait anticipé – qu'il aspira toute trace d'Ellie en un rien de temps. Elle aurait dû s'énerver. Elle le savait, elle aurait dû. Mais au vu de l'état lamentable du bonhomme, Ellie n'avait tout simplement pas résisté. Ça avait dû l'achever, d'une certaine façon.

-... Angélique ?

De fait, sa voix était redevenue plus douce et une pointe d'inquiétude y était née. Le changement brutal d'état d'esprit empêchait la Vile de comprendre qui elle était exactement, mais elle ne s’en préoccupa pas.

-Angélique ? Répéta-t-elle encore plus aigu.

Ses pas s'arrêtèrent quand le corps effondré ne lui permit plus d'avancer. Son pied droit poussa prudemment son bras pour tester sa réaction. Il n'était pas inconscient, il avait les yeux ouverts. Était-il mort ? Elle n'en avait pas l'impression non-plus. Il respirait. Il avait cette lueur vivante dans les yeux. Néanmoins, elle ne pouvait pas dire que son jeu d'acteur était mauvais. Pour un être de sa trempe – nulle – il jouait vraiment bien le décès.

-Hé. Je sais que t'es pas mort, hein.

Ce n’était pas un reproche, juste pour le prévenir que ce n’était pas la peine de faire semblant. Elle n’allait pas le tuer.

-Ça va ?

Elle prit enfin la peine de se baisser pour vérifier plus exactement son état. Ses doigts glissèrent jusqu'à son cou pour vérifier son pouls. Au moins, elle avait confirmation qu’il vivait. Et qu’il était poisseux aussi, un peu comme s'il avait transpiré toute l'eau de son corps. Kitoe ne s'était pas rendu compte qu'il était à ce point en souffrance. Elle était habituée à voir l’état d’un corps seulement par ses qualités bouchères. Le bien-être animal était une notion qui lui passait un peu au-dessus par moments. La Démone fronça les sourcils et siffla un juron, battit des paupières, se pinça l'arête du nez. Là, tout à coup, elle était de nouveau énervée. Ces sautes d'humeurs n'étaient pas bonnes, elle était instable. Qui dans sa tête avait le contrôle ? Si ça continuait comme ça, elle allait faire une crise d’angoisse.

-Putain, c'est pas possible...

Quel boulet. Et maintenant elle était là avec la carcasse d'un faible qu'elle n'avait même pas envie de tuer. Parce qu'il était pitoyable. Kitoe regarda les alentours. Qu'est-ce qu'elle allait faire maintenant ? ...

_

Toc toc toc

Murdock grogna. Il enfonça un peu plus le cure-dents qu'il avait dans la bouche, mais ne quitta pas son gamin des yeux. Ils jouaient aux cartes. Et Sherlock réfléchissait trop quand c'était son tour, ce qui était assez chiant. Le petit avait beaucoup trop pris de sa mère. Une chance qu’elle fût morte avant que ses réflexions à rallonge ne le tuent lui.

-J'vais voir qui c'est. N'en profite pas pour tricher.

Il était assez surpris. Qui pouvait bien venir toquer chez lui comme ça ? Ça n'arrivait jamais parce qu'ils habitaient dans un coin paumé, que leur baraque était relativement pourrie et que le seul endroit où il rencontrait ses amis, c'était soit à la taverne, soit sur la place centrale du village pour se battre ou apprendre à son jeune à faire de même. En général aussi, il était alcoolisé, ce qui n’était pas le cas présentement. Selon lui, les relations sociales avaient bien moins de saveur sobre. D'un pas lourd et nonchalant, l'homme se dirigea vers la porte d'entrée. Il déverrouilla le loquet puis l'entrouvrit avec prudence.

_

-Oui ?

La voix du type était rauque et grasse. Il avait une barbe mal rasée, le blanc de ses yeux était un peu rougi. Comme l'entrebâillement était étroit, elle ne voyait pas grand-chose, mais suffisamment pour constater qu'il n'en avait rien à carrer de sa propre apparence. Kitoe lui offrit un grand sourire. Ce n'était peut-être pas plus mal.

-Bonjour Monsieur. Commença-t-elle d'une voix douce. Je m'excuse de vous déranger, mais... on aurait besoin d'aide.

Elle émit un rire nerveux. Pour lui montrer ce dont elle parlait, la jeune femme fit un pas sur le côté. Angélique se trouvait une vingtaine de mètres plus loin, toujours étendu sur le sol.

-Il est épuisé, impossible de le bouger. Est-ce qu'il pourrait se reposer chez vous ? Ce ne serait que l'histoire de quelques heures, promis.

Le gars plissa les yeux et expira l'air de ses naseaux. Ça n'avait pas l'air de le ravir.

-Qu'est-ce qu'il a ?

-Il est épuisé, rien de plus.

Ses yeux passèrent d’un inconnu à l’autre. Même si ça lui arrachait la gueule de continuer cette conversation plutôt que de lui claquer la porte au nez purement et simplement, il se fit violence de rétorquer.

-J'ai pas de place là-dedans. Ca se voit depuis dehors, pourtant.

-Même par terre, ça serait très bien. C'est juste... pour éviter de rester en plein milieu de tout, vous comprenez ? Les alentours ne sont jamais sûrs.

Par magie, elle espérait lui inspirer de la compassion et un petit peu moins de méfiance qu'il n'en avait là. Au bout d'un moment, il eut une sorte de mouvement qu'elle devina être un haussement d'épaules. La porte s'ouvrit en plus grand et le type s'extirpa de l'habitation avec désinvolture.

-Il a fait quoi pour en arriver là votre ami ? Demanda-t-il alors qu'ils se dirigeaient tous les deux vers la masse bleue.

-Il est juste faible. Répondit la Vile en haussant les épaules à son tour. Le climat. Pas fait pour tout le monde.

-Hm.

Pendant qu'il se penchait pour l'attraper par les bras, Kitoe s'occupait des pieds. En deux temps, trois mouvements, le pauvre Démon fut déplacé à l'intérieur, puis allongé sur la banquette inconfortable – et trop courte pour lui – de ce qui s'apparentait au coin salon. La baraque ne possédait que deux pièces principales, la pièce de vie et la chambre, séparées par un couloir central. C’était sombre, terne. Kitoe avait la certitude que tout ici était marron. Un marron froid et moche.

-Merci beaucoup. Souffla-t-elle en mimant le soulagement, alors qu'elle détaillait leur "sauveur", puis le gosse qui l'accompagnait. Ces deux derniers avaient repris place autour de la table pour jouer, mais le plus vieux gardait un œil sur ses invités. C'est votre fils ?

Il acquiesça. Mais ne retourna rien qui puisse lui permettre de continuer la discussion. L’ambiance était tendue. Le garçon faisait semblant de réfléchir à la carte qu’il allait poser, mais il était plus occupé à regarder les inconnus du coin de l’œil. Et son père ne l’engueulait même pas, alors que ça faisait trois plombes de c’était son tour. Kitoe se comportait comme celle qui contemplait naïvement la décoration inexistante de l’habitation.

-Vous auriez de l'eau pour lui ? Le regard sombre de leur hôte devint agacé. Elle renchérit. Je demande ça pour vous. J'aimerais éviter de vous laisser un cadavre sur votre canapé.

Le père souffla comme un buffle. Il commençait déjà à regretter de les avoir aidés. Sans se lever de sa chaise, il chercha dans le meuble derrière lui et en sortit une gourde qu'il lui lança. Kitoe la rattrapa au vol. L'eau n'était pas fraîche, mais ça ferait l'affaire. Elle tapota la joue de son apprenti et lui tendit la boisson. Elle espérait qu'il se reprendrait rapidement en main. Ils avaient toujours deux personnes à buter dans ce taudis.

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Bijin
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Sam 12 Fév 2022, 01:42


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


Zephyros alterna entre inconscience et conscience partielle le reste de la journée. L’instinct de survie du Démon urgeait pour un retour à la normale, mais entre la douleur et l’épuisement, c’était tout juste si le vilain parvenait à s’hydrater un peu. Il n’avait tout simplement plus la force ou l’énergie pour faire quoi que ce soit. Le sommeil aurait eu des bienfaits réparateurs, mais la douleur n’avait de cesse de réveiller peu après s’être assoupie.

Dans un tel état, un être normal se serait probablement plaint, mais pas Zephyros. Même dans le délire qui l’assaillait, le Démon restait aussi silencieux que faire ce pouvait, au point où l’on pouvait parfois questionner s’il était encore vivant. De toute évidence, ce n’était pas la première fois que le jeune se retrouvait meurtri et au bout de ses capacités. Sa façon de se recroqueviller et de garder le silence à tout prix laissait croire que c’était ainsi que le faible se trouvait un trou pour récupérer.

***

C’est au milieu de la nuit, dans les petites heures du matin, qu’un éclat rouge revint aux yeux de Zephyros. C’était l’obscurité la plus totale, mais d’instinct, le vilain reconnu qu’il n’était pas en lieu sûr. Il y avait des gens dans ce lieu. Il y avait des gens qui avaient vu le Démon en situation de faiblesse. Ça, c’était intolérable…

Silencieusement et furtivement, le Démon s’éclipsa de la cabane dans un silence quasi parfait. Entre le pas léger et les talents de danseur du vilain, ce dernier n’eut aucun mal à passer inaperçu des dormeurs. Dans la pénombre extérieure, Zephyros fit le point sur la situation. Il n’y avait plus aucune trace de la personnalité Angélique dans son gestuel, voir même son regard. Au contraire, ses yeux étaient injectés de sang par la haine et l’éclat vermeil reflétait la lueur des astres nocturnes.

Se dénudant, le bleu de la peau du Démon prit une teinte beaucoup plus sombre se fondant dans la noirceur nocturne, ne laissant qu’une silhouette illuminée par deux points rouges au niveau des yeux. Le gestuel du vilain devint plus hargneux, féral même. La grâce et l’aura de bienveillance (ou du moins, la prétention d’une telle aura) s’étaient complètement dissipées.

Humant l’air, le vilain prit sa décision et passa à l’action. Ses mouvements étaient fluides et précis, nets et délibérés. Zephyros déplaça du bois de feu sous la maison, prenant garde à ne jamais émettre plus d’un léger grattement alors qu’il se faufilait dans le peu d’espace sous la maison pour préparer son acte. Arrivée à satisfaction, le Démon s’immobilisa, accroupi devant la porte d’entrée, à l’affut d’une présence. Sa queue se balançait de gauche à droite, repoussant nerveusement la cendre dans son sillage. Ne détectant rien, il passa à l’acte et alluma le bois, asséché par l’environnement sec, sous la maison.

Il y avait un feu positionné sous chaque dormeur, un autre sous la porte et un dernier sous l’unique fenêtre. Ainsi, toutes les issues seraient consumées par les flammes. Cela dit, ce n’était pas le feu en lui-même que le Démon utilisait. Non, c’était la fumée, toxique et asphyxiante. D’abord subtile, elle gagnerait sans cesse en intensité en remplissant l’intérieur de la maison. Le feu lui-même n’annonçait même pas sa présence de sa lumière, puisqu’il était conscrit sous la maison et ne se projetait donc guère plus loin que dans l’environnement immédiat de la structure.

Toujours à quatre pattes, nu et couvert de cendres, le vilain observait son œuvre rôdant autour de la maison, à l’affut du moindre rescapé. La fumée s’épaississait, signe qu’elle était devenue irrespirable. Dès lors, les chances de survie des résidents s’amenuisaient. La mort par asphyxie était graduelle et subtile. Un dormeur, aussi fort fût-il, avait très peu de chance de s’éveiller par lui-même dans ces conditions. Il serait mort depuis longtemps, lorsque les premières flammes viendraient lécher son corps.

***

Alors que la maison brûlait non loin, Zephyros procédait à un bain de cendre pour nettoyer son corps des péripéties de la veille. Le Démon demeurait assez près de la maison pour intervenir au besoin, mais suffisamment loin pour qu’on ne le repère pas facilement si quelqu’un devait passer par là. Dans ce genre d’environnement, l’eau était trop précieuse pour être gaspillée lors d’une toilette. Et assoiffé comme il était, le vilain avait bu toute l’eau qu’il avait pu trouver en rôdant dans le village à côté. Le jeune Démon avait également volé de nouveaux vêtements.

Progressivement, la personnalité d’Angélique refit surface et Zephyros lui laissa place afin de retrouver les manières soignées et le gestuel exagéré qui lui était caractéristique. C’est à ce moment que le Démon se souvint de son enseignante et pour la première fois depuis son retour à la conscience, se soucia-t-il de connaître son sort. Le vilain ne s’était jamais préoccupé de savoir si elle se trouvait ou non toujours dans la maison. Il faut dire qu’il ne l’avait pas cherché non plus.

À un moment, le brasier fut suffisamment avancé pour que la lumière des flammes illumine la pénombre nocturne et Angélique se prépara à recevoir de la compagnie du village non loin, mais il ne se passa rien. La cabane en feu était trop éloignée pour affecter une autre maison et l’absence de vent empêchait les tisons de propager le feu. Évidemment la cendre qui recouvrait le paysage des Terres arides ne pouvait pas brûler une deuxième fois, alors rien d’autre ne risquait de prendre feu.

Visiblement, la population avait déterminé que le problème ne les concernait pas et qu’ils avaient mieux à faire avec leur eau que d’aider leur voisin. Ou bien, personne n’avait remarqué l’incendie. La cabane n’était pas assez volumineuse pour que les flammes produisent longtemps une lumière intense. Il y eut un effondrement du toit et l’épaisse fumée eut tôt fait de redonner sa noirceur à la nuit.

Puisqu’il était toujours seul, l’autoproclamée Angélique décida d’accomplir sa « bonne action » de la journée. Il alla donc uriner sur le brasier, comme si ça aurait pu avoir une quelconque influence sur le sort des occupants de la cabane.
«  Oh non, je n’ai pas assez d’eau pour vous sauver…
Tant pis, j’aurai essayé !
 »

1023 mots
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Mer 23 Fév 2022, 17:39

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Kim Petras - Massacre


-Cours Sylvestre, couuuurs !

Kitoe ricana. Ce n'était pourtant pas Poutrelle, le cheval qui parlait, qui allait l'empêcher de rattraper l'Humain, de le plaquer au sol et de lui faire un gros câlin. Surtout depuis qu'elle avait la super capacité de faire des bonds lui permettant d'avancer de vingt mètres par vingt mètres en un temps record. A cette allure, Sylvestre ne tiendrait pas bien longtemps. Effectivement en à peine quelques secondes, Kitoe parvînt à son niveau et le saisit par les épaules. Utilisant tout son poids, elle le fit tomber en avant. Le garçon se retrouva face contre terre. L'écrasant de tout son poids, Kitoe poussa un cri de victoire. Tout à coup, le soleil se mit à rayonner dans le ciel.

-Je t'ai eu ! Maintenant, retourne-toi et finissons-en avec ce câlin !

Sylvestre s'exécuta, mais lentement. Kitoe avait trop chaud, sûrement à cause de leur course-poursuite.

-Allez, dépêche-toi.

C'était progressif, et plus son visage se révélait, plus la température montait. Et elle ne parvenait pas à distinguer ses traits tant qu'il ne lui ferait pas parfaitement face. Il commençait à faire sérieusement chaud.

-Allez ! Pressa-t-elle.

Mais elle regretta instantanément. Il était face à elle. Maintenant, elle le reconnaissait. Elle avait déjà vu son visage. Kitoe sentit qu'elle était sur le point de pleurer. A moins que ce ne fut parce que cet endroit était devenu un four. Ce visage... c'était... c'était... !


_

Kitoe se réveilla en sursaut et toussa violemment. L'atmosphère était suffocante et le bruit assourdissant. Visuellement, c'était un carnage qu'elle n'arrivait pas à comprendre. L'obscurité. La lumière incandescente des flammes. Ses yeux la piquèrent, alors elle les ferma. Un cri traversa les flammes et transperça ses tympans. Puis un craquement, suivi du son de ce qu'elle devina être un effondrement. Un incendie. Elle se trouvait en plein milieu d'un incendie.

-Sherlock ! Sherlock ! Putain, non !

Elle ne comprenait rien parce qu'elle ne voyait rien. Foutue fumée de merde. Il fallait qu'elle se sorte d'ici avant que le toit ne l'écrase. Mais elle était coincée. Le feu avait pris tous les murs et...

-Aïe !

Et même le sol. Elle était coincée. Prisonnière. Cette idée lui était insupportable. Pourquoi ne s'en était-elle pas rendue compte plus tôt ? Était-ce comme ça qu'elle allait crever ? Non... C'était impossible, elle ne pouvait pas mourir. Elle était invincible… pas vrai ? Elle n’allait pas mourir, hein ? Elle était toujours revenue à la vie. Elle s’en était toujours bien sortie, même dans les pires des situations, alors pourquoi cela changerait-il maintenant ? Elle ne savait pas, mais la jeune femme avait l’intime conviction que cette fois-ci était différente. Que si elle y passait, ça serait pour de bon. Prise de panique, Kitoe réprima un sanglot, puis gronda.

-Vous ! Aidez-moi à dégager Sherlock de là, bordel !

Elle gronda encore. Ce con n'avait qu'à aller se faire foutre. Elle avait sa propre vie à sauver, celle de ces deux gars ne l'intéressait pas. La maison était petite. Il lui suffisait de foncer dans un mur, non ? Celui-ci cèderait et avec la vitesse, peut-être qu'elle ne se cramerait pas trop. Oh, et putain, il y avait le bleu. Où était-il ce con ? Une nouvelle poutre s'effondra à deux pas d'elle. Non, pas le temps. Il devait déjà être mort depuis l'heure. Putain. Putain ! Elle essuya ses larmes, qui lui brûlaient le visage autant que les flammes.

-Eh, vous, aidez-moi à...

-FERME TA GUEULE !

La chose qui avait rugi avait perdu l'humanité qu'on pouvait accorder à Kitoe. Il n'y avait plus rien de Kitoe. Juste une bête, énorme et noire. Kraa était folle de rage et ne s'en cachait pas. Un rugissement monstrueux retentit, puis la créature bondit à travers les flammes. Kraa n'avait pas peur. Elle n'avait peur de rien, au point où cela en devenait déraisonnable. Elle fulminait. Elle avait faim. Sa gueule s'ouvrit en grand pour happer le diable qui lui râlait dessus depuis bien trop longtemps. A genoux près de son fils déjà calciné, lui-même affaibli, elle n'en fit qu'une bouchée. Soudain, elle ressentit une grande brûlure au dos et poussa un nouveau cri. Une partie du plafond venait de s'affaisser sur elle. La bête utilisa sa force colossale pour s'extirper des décombres en feu. Il était temps de partir, vraiment. Sortir. Trouver de l'air. Mais elle était perdue dans ce bâtiment exigu qu'elle ne connaissait pas. Elle décida de foncer droit devant.

Le mur éclata sous la force de sa charge. Kraa courut encore sur quelques mètres pour s'éloigner le plus possible du feu ennemi. Ça brûlait. Et cette douleur l'énervait. Ça lui donnait envie de massacrer. Il faisait nuit mais par chance, il y avait un petit homme bleu un peu plus loin. Oh, il n'allait pas faire long feu, sans mauvais jeu de mot que la bestiole n'aurait su saisir. Kraa allait le broyer, purement et simplement, se délecter de son sang jusqu'à la dernière goûte, de sa chair et de ses os. Il ne resterait plus rien de lui. Tel un fauve, le monstre s'approcha de sa proie. A présent, ses grognements ressemblaient à des ronronnements. Sa respiration était irrégulière, dû à sa blessure et à la fumée qui obstruait ses narines. Un filet de bave commençait déjà à s'échapper de sa gueule. Elle n'était pas discrète, mais ce n'était pas l'objectif. Sa victime pouvait courir autant qu'elle voudrait, Kraa finirait pas le rattraper.

909 mots
Kraa est un animal, à moins que tu aies une autre idée, je te conseille juste de gagner du temps x)
Y'a sa description dans mon carnet si besoin



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Mer 23 Fév 2022, 19:45


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


Zephyros avait un certain flair lorsqu’il s’agissait d’évaluer les ennuis. Ainsi donc, à l’instant même où la « chose » sortit de la maison en flammes, le jeune Démon sut que la nuit serait longue… ou très courte si ce nouveau public n’était pas suffisamment diverti par sa prestation.

L’identité de la créature coulait de source, l’Autre de l’enseignante. Ses intentions ? Carnage et destruction. Était-ce suffisant pour terroriser Zephyros ? Absolument. Mais c’était justement dans ces cas-là qu’Angélique s’illustrait. En tant que tel, le jeune Démon était terrorisé en permanence. Mais c’est justement cet état de frayeur constante qui lui avait permis de développer un réflexe essentiel à la survie : ne jamais figer en place. Pendant qu’Angélique distrayait, Zephyros pensait à la prochaine étape dans un enchaînement de pseudopersonnalités qui accaparaient le contrôle du corps.

Premier acte : la disparition.

D’un sourire malicieux, Angélique maintint le contact visuel avec la bête noire. Il la laissa s’approcher, l’invitant d’ailleurs d’un signe de main, puis se drapa de sa cape dans un gestuel certain, quoi qu’un peu raide considérant que le public était d’humeur dévorante ce soir-là. De ce geste ample, le tissu voila le Démon de la tête aux pieds, coupant le précieux contact visuel, permettant l’entière liberté d’action à la créature. Il s’agissait d’un gestuel alliant l’apparente folie d’utiliser un vulgaire tissu comme protection et la provocation de tourner le dos à une bête sauvage.

Quand la bête utiliserait ses crocs pour pourfendre l’illusionniste, car évidemment, elle n’attendait que ça, ce serait pour mordre tissu et branche.

***

Comment fut apprécié ce premier numéro ? Zephyros n’en avait aucune idée, car il ne resta pas pour le découvrir. Ce tour-là, le Démon l’avait mis en place beaucoup trop souvent à son goût. Les brutes et les bêtes n’appréciaient pas de ne pas voir la peur dans les yeux de leur proie. C’était une provocation. C’était insensé vu le rapport de force. Mais, l’illusionniste désespéré pouvait ainsi accaparer l’attention de son adversaire et par une succession de tours de passe-passe, lui faire voir ce qu’il voulait qu’il voie. Puis, magie ! Le charlatan disparaissait.

Dans les faits, Zephyros avait planté une branche dans le sol et y avait grossièrement attaché sa cape. Les turbulences d’air causées par l’incendie non loin avaient fait voleter la cape au vent, donnant l’impression de consistance. Et pendant ce temps, le Démon s’était jeté au sol pour dévaler une pente derrière lui et gagner quelques mètres. Quelques mètres, c’était peu, mais c’était assez pour vivre un instant de plus. Il ne restait plus qu’à prévoir le deuxième instant, puis le troisième…

***

Dans la situation, un être sensé et raisonnable aurait pris ses jambes à son coup et tenté d’atteindre le village, confrontant le monstre à choisir entre sa cible initiale et les habitants du village. C’était un faux choix, car le monstre était plus rapide que le coureur. Fin de l’histoire : le monstre dévorait tout le monde.

Parce que Zephyros était tout sauf sensé et raisonnable, il n’agissait pas de la sorte. De fait, l’Original était le genre de monstre qui bouffait la bête noire auquel le Démon cherchait présentement à échapper. Les souvenirs de l’Original avaient permis à Zephyros d’observer et d’analyser le point de vue du monstre dans bien des contextes.

Deuxième acte : la mort par le feu.

Zephyros prit grand soin de se couvrir de cendre lorsqu’il roula dans la pente qui lui permit d’échapper à une mort certaine. Angélique prit ensuite le relais et amorça une feinte pour donner l’impression qu’il s’élançait vers le village pour y trouver refuge. Mais au lieu de ça, il se jeta sur le côté pour éviter le bond de la bête, parce qu’évidemment qu’elle allait bondir pour lui mordre la nuque.

Se relevant de sa roulade, Angélique s’élança droit vers le brasier de la cabane en flammes tout près. Il forçait ainsi le monstre à considérer les conséquences d’un bond qui la conduirait droit vers les flammes qui l’avaient déjà douloureusement léchée. L’illusionniste, lui, n’avait aucunement cette considération et se jeta droit dans le brasier, disparaissant dans une colonne de fumée.

***

Cette fois, pas de tour de passe-passe. Zephyros avait vraiment plongé au cœur d’un édifice en flammes. La cendre qui couvrait ses vêtements lui apporta une modeste protection, mais c’est surtout son équilibre développé lors de ses cours de danse qui lui permis de garder pied au travers des décombres du toit effondré et franchir l’édifice de l’autre côté. Et bien que ce nouvel acte fût particulièrement dangereux, Zephyros avait malgré tout eu la vivacité d’esprit de passer par un coin de la cabane, plutôt qu’en plein centre. L’illusionniste s’était servi de l’écran de fumée pour donner plus de prestance à sa performance et donner l’impression qu’il accomplissait un exploit plus grand que réalité.

Cela dit, un feu, ça brûle et le Démon ne s’en sortit pas indemne de son dernier tour. Somme toute, c’était déjà très bien, car il avait prétendu au suicide.

***

Zephyros utilisa à bon escient son plus grand talent : intérioriser sa douleur et conserver un silence quasi parfait, alors qu’il s’appliqua à faire de son mieux pour rester inaperçu. Il devait constamment se déplacer pour aller chercher de l’air à peu près respirable et revenir se coller au brasier, tout en jouant au chat et à la souris avec la bête assoiffée de sang. L’idée : démontrer que le démon bleu représentait trop d’effort par rapport au village d’innocents a seulement quelques bonds de là.

Cette fois, pas d’acte, pas de tour, pas d’illusion. Une bête repue, c’était une bête passive. Il n’y avait aucune gloire à sacrifier des innocents pour survivre, mais la gloire et Zephyros, ça faisait deux. Si le monstre n’était pas repu lorsque la cabane aurait fini de brûler, ce serait la fin, car le vilain était à court d’options. Il avait plusieurs vilaines brûlures, ses vêtements étaient en lambeaux à force de ramper dans la cendre et les braises, il était assoiffé et il était épuisé.

En bref, c’était un jour ordinaire de la courte vie de Zephyros…

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Kitoe
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Kitoe
Lun 28 Fév 2022, 19:54

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Kraa ne comprenait rien à son manège. Et pourtant, elle se croyait plus maline que lui. Pensait-il vraiment que se planquer derrière un drap suffirait à le cacher ? Elle savait qu'il se tenait derrière. Cette mise en scène était ridicule, en plus d'être complètement inutile. Dotée d'une patience frôlant l'inexistence, Kraa décida donc que ce petit spectacle avait assez duré. Il l'énervait plus qu'il ne la distrayait. Alors que son grognement s'intensifiait de plus en plus, son immense gueule s'ouvrait. Une seconde après, dans un mouvement sec, ses crocs acérés se refermaient sur le tissu. Il n'y eut pas la moindre goutte de sang ; seulement un craquement fragile qui ne ressemblait en rien à celui d'os. Furieux, le monstre rugit. Kraa secoua vivement la tête pour mettre la pauvre cape en charpie et réduire le bois en miettes. Ce ne fut que lorsque le subterfuge fut suffisamment détruit à son goût qu'elle se mit à la poursuite de sa proie.

Comme prévu, celle-ci ne fut pas difficile à rattraper. Ses pattes déraisonnablement grandes n’avaient rien à envier aux petites guiboles du fuyard. Mais alors qu'elle s'apprêtait à lui sauter dessus pour lui arracher la tête, l'homme bleu changea brusquement de direction. Kraa exprima sa rage par un énième cri avant de repartir à sa poursuite. Le fait est que la bête était têtue. Très têtue. Si bien que la proximité d’un village, si tant est qu’elle l’ait remarqué, ne fit en aucun cas dévier sa trajectoire. Malgré son rôle initial de protectrice, Kraa prenait parfois des risques inconsidérés pour parvenir à ses fins. Le Démon en question n'était pourtant pas très intéressant. Nutritionnellement parlant, elle savait qu'il ne valait rien : ce n'était qu'un tas d'os et de chairs molles qui avaient rarement vu l'occasion de se muscler. Néanmoins, le monstre n'était pas seulement motivé par les protestations de son estomac insatiable ; Kraa aimait avant tout tuer et détruire. Voilà pourquoi cet être faible et sans intérêt au premier abord, attirait autant son attention : ses provocations fonctionnaient du feu des Aetheri et faisaient naître en elle un besoin de chaos et de sadisme. Alors, quand l'homme choisit de se jeter dans les flammes, cela ne la fit pas reculer. Kraa apprenait rarement de ses erreurs, quoi que la vision du brasier, combiné à ses brûlures qui l'affaiblissaient de plus en plus, la rendaient relativement réticente. Après un rapide tour de la maison, du moins de ce qu'il en restait, elle dut en venir à la conclusion que sa proie était toujours à l'intérieur. C’était parfait. Sans perdre une seconde de plus, elle s'élança à l'intérieur.

Son rugissement était tout à coup ridicule comparé au hurlement des déflagrations tout autour d'elle. Kraa devait faire vite car elle sentait sa fin arriver à grands pas. Retourner à l’intérieur lui avait fait un drôle d’effet. En dépit de l'air irrespirable, ses forces s'amenuisaient à vue d’œil. Elle savait qu'elle devait sortir d'ici avant de perdre le contrôle du corps. C’était une sorte de règlement qui s’était établie dans le système : autant que faire se pouvait, Kraa devait se sortir des mauvaises situations avant de se retirer. La dissociation à sa suite était souvent lente, ce qui signifiait que si elle disparaissait en plein danger, les chances de survie de la Démone devenaient quasi-inexistantes. Par un heureux hasard, les fois où ça s’était mal passé, Kitoe en était toujours ressortie vivante. Mais ce n’était que le hasard. Kraa traversa rapidement les secteurs encore accessibles. Heureusement, la baraque n’était pas grande, alors le bougre ne fut déniché en un rien de temps.

Kraa, arrête ça tout de suite.

Les voix dans sa tête. C'était le signe ultime qu'il était temps d'en finir. Kitoe allait prendre le relais d'une seconde à l'autre.

-Graaaaah !

Ces brûlures étaient de moins en moins tenables, tout comme la température ambiante. Ne perdant pas plus de temps, Kraa se jeta sur sa proie, la gueule grande ouverte. Elle n'eut aucun mal à le happer, après quoi elle fonça droit devant pour s'échapper de cette horrible fournaise.

L'air frais. De l'air frais ! Dans sa course, la bête chuta. Sa soudaine faiblesse la fit lâcher sa misérable victime. Tant bien que mal, elle tenta de rester sur ses quatre pattes, mais ses forces étaient complètement épuisées. Elle avait mal partout. C'était comme si chaque parcelle de sa peau avait bouilli à cause de la seule chaleur de l'endroit. Kraa émit une sorte de plainte rauque, luttant pour rester éveillée et enfin déguster son repas. Mais alors qu'elle revenait à la hauteur de l’homme, qu'il ne lui restait qu'à ouvrir la gueule, elle s'effondra et disparut. A la place, Kitoe était étendue sur le sol, nue et inconsciente. Même si la chair de son apparence originelle était pourrie jusqu'à l'os, le passage du feu l'avait sévèrement marquée.

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Bijin
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Lun 28 Fév 2022, 23:33


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


Dans les instants précédents son imminent trépas, tout ce qui pouvait venir en tête du vilain, c’était que s’il survivait à cette journée, il devrait revoir le tour de la mort par le feu. De fait, Zephyros ne craignait pas la mort. Il la jugeait simplement inévitable au fait de ses nombreuses lacunes. Il n’était que malheureux que l’Original ait un sens de la survie à toute épreuve, sens auquel malgré tous ses efforts, le jeune Démon n’avait pas réussi à s’affranchir.

C’étaient les petits gestes qui faisaient la différence. Par exemple, quand l’imposante bête happa Zephyros, elle fut forcée d’agripper une proie en position fœtale qui n’exposait aucun de ses points vitaux, ou de membre qu’elle aurait brisé, disloquée, voire arrachée dans sa manœuvre pour l’éloigner du brasier. Enfin, c’était une bien faible consolation de « seulement » ajouter des coupures dues aux dents de la bête un peu partout sur son corps, puis de se retrouver projeter au sol avec la délicatesse d’une brique.

Puis, plus rien. L’Autre de l’enseignante avait laissé place à son corps inerte, qui, vidé de son énergie, révélait sa véritable apparence et exposait ses blessures. Comme quoi, cette bête monstrueuse était au moins aussi suicidaire que Zephyros. C’était l’erreur quasi fatale qu’avait commise le vilain. Il avait sous-estimé l’orgueil de l’enseignante. Enfin, « sous-estimé » était fort comme terme. « Espéré, » était plus adéquat et visiblement, il avait fait fausse route.

Le propre reflet démoniaque du vilain était relativement conservateur sur les réserves d’énergie de Zephyros. Bien moins impressionnant que l’Autre de l’enseignante, l’Autre du jeune Démon était à peu de chose près identique à son apparence normale. Sa peau s’assombrissait et ses yeux s’illuminaient. Forme incomplète, le vilain n’en tirait guère plus qu’une robustesse légèrement accrue. Il s’agissait là d’une forme aussi pitoyable que le Démon qui la générait. Son seul bénéfice était de retarder sommairement le trépas d’un être qui avait peu de raison d’exister. Et encore, la forme ne durait que quelques instants à la fois.

En bref, l’Autre de Zephyros était tout aussi défectueux que Zephyros lui-même. Cela dit, même une horloge brisée donnait l’heure juste deux fois par jour. Dans ce cas-ci, l’Autre avait permis au jeune Démon de conserver toutes ses extrémités.

***

Après quelques minutes pour reprendre son souffle, le Démon bleu rassembla tant bien que mal les morceaux de son corps endolori. Mais bon, tout était encore attaché ensemble, alors il n’y eut qu’un morceau de carcasse à faire bouger. Zephyros n’oubliait pas son méfait et il n’avait aucune intention d’en subir les conséquences… disons plus qu’il n’en avait déjà subi. Le vilain abandonna son enseignante et entreprit de faire un brin de toilette, une manie de l’Original qui avait le don de choisir son moment pour se manifester.

Une fois présentable dans le style « j’ai survécu de justesse à une catastrophe, » le Démon se leva chancelant. Il était temps d’abandonner ce village et de suivre la côte jusqu’au prochain. Avait-il seulement appris quelque chose dans cette histoire ? Difficile à dire. Certains diraient que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. À ces connards, Zephyros pensait un grand nombre d’injures.

Après quelques pas l’élève eut une pensée pour son enseignante, inerte, nue, blessée et seule. Ce fut évidemment le conflit entre Zephyros et Angélique, qui avaient des souhaits contradictoires sur les possibilités offertes par la situation. Dans un duel qui n’intéressait personne, Zephyros trouva le moyen de se faire botter les fesses par un personnage inventé de toute pièce. On pouvait difficilement tomber plus bas que ça.

***

Angélique revint du village avec du matériel soignant qu’il acheta à l’herboriste du coin, ainsi que des bandages propres et de la lingerie féminine trop grande pour la concerner. Il en laissa une partie à côté de la Démone, prenant garde à ne pas la toucher ou la réveiller. Bien qu’improbable au vu de son état, le vilain ne tenait pas à avoir un deuxième tour avec la bestiole qui avait cherché à le bouffer. Tant pis si la brise projetait des tisons sur son corps exposé.

Angélique, c’était une personnalité de scène, pas un véritable être bénéfique. Il pouvait avoir l’air bénéfique, parler comme un bénéfique et gesticuler comme un bénéfique, au fond, c’était un maléfique. Si l’enseignante ne se réveillait pas pour s’appliquer elle-même les premiers soins… Zephyros se serait fait une joie de l’achever ou de la vendre, s’il n’avait pas aussi peur de subir des représailles. Celle-là, il faudrait qu’elle soit morte, et même remorte, pour que le vilain se permette une once de courage et, peut-être, profaner son cadavre.

En attendant que la démone meure, Zephyros s’appliqua à soigner ses propres blessures. Sans magie, il fallait bien se débrouiller avec les méthodes naturelles : pommades, points de suture, bandages et repos. C’était, somme toute, la raison de son retour auprès de l’enseignante. Le jeune Démon aurait été au mieux à moitié mort s’il avait tenté le déplacement jusqu’au prochain village. À l’inverse, un ou deux pots-de-vin, une excuse bidon et on le laisserait tranquille sur un temps. S’il pouvait avoir au moins ça, le vilain avait une chance de s’en remettre.
«  Si tu comptes crever, fait-le pendant que ça brûle. Pas question que je t’enterre.  »

C’était la première fois que Zephyros s’adressait à son enseignante sans avoir recourt à Angélique et, l’espérait-il, se serait la dernière avant qu’elle ne trépasse.

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Kitoe
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Kitoe
Mer 02 Mar 2022, 09:25

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Du plus loin dont elle se souvenait, Kitoe n'avait jamais ressenti une douleur pareille. Son corps entier lui faisait tellement mal qu'elle ne le sentait plus. Elle était raide, sèche, le moindre centimètre carré de peau, de chair, le moindre de ses pores était pétrifié comme de la pierre, endolori par un effort qu'elle n'aurait su nommer. Elle expira un gémissement faible. Son nez piquait, ses poumons lui faisaient affreusement mal et sa gorge était plus sèche que le territoire sur lequel elle se trouvait. Même si elle ne savait plus où elle se trouvait. Ses paupières étaient scellées comme si quelqu’un s’était amusé à mettre de la cire dessus. La pauvre épave qu'elle était se réduisait à souffrir en silence et à écouter.

Il y avait une présence auprès d'elle. Après un premier effort qui lui parut surhumain, ses yeux s’ouvrirent légèrement. Malheureusement, elle n'était pas bien orientée pour savoir de qui il s'agissait. Autrement, elle devinait que le jour n’allait pas tarder à se lever. Et il y avait un crépitement bizarre au loin. Kitoe ne savait pas trop quoi penser de ces informations. Elle n'avait pas le moindre souvenir de la nuit passée et elle était encore dans les vapes. Ce n'était peut-être pas plus mal au vu de l'état dans lequel elle se trouvait. Une pleine prise de conscience de ses sens l'aurait probablement tuée sur le coup tant ses maux auraient été vif. La Démone sentit la présence s'agiter. Une voix retentit. Elle s'accrochait de toutes ses forces pour comprendre ce qu'elle venait de dire. Cela nécessita à son cerveau une trentaine de secondes pour assimiler l'information ; vingt secondes supplémentaires pour réagir par un grognement las ; encore vingt autres pour parvenir à entrouvrir la bouche et inspirer douloureusement.

-Ta gueule.

Paroles qu'elle regretta amèrement. Sa voix était enrouée et sa salive avait le goût de fumée. Le seul fait d'avoir utilisé ses cordes vocales venait de la condamner à devoir gérer une forte quinte de toux qui crispait ses muscles refroidit et tordait sa peau brûlée. Elle avait l'impression qu'on lui déchirait les entrailles. Un goût de sang s’immisçait dans la bouche. La torture eut néanmoins l'avantage de l'inciter à bouger. Maintenant qu'elle avait tenté une fois, elle savait à quoi s'attendre. D'abord, Kitoe fit bouger ses doigts. Puis ses bras et ses épaules. Doucement, elle entreprit de se redresser. Chacun de ses mouvements était ponctué par une plainte contenue derrière une mâchoire serrée. Elle était nue, mais c'était de cadet de ses soucis pour le moment. Elle se demanda pourquoi le type d'à côté ne l'avait ni achevée, ni tenté de la violer. Lorsqu'elle se considéra suffisamment droite et stabilisée sur ses genoux, la Vile approcha une main en visière au niveau de ses yeux avant de les ouvrir en grand. Même faible, la lumière l'éblouit. Quand ses pupilles s'habituèrent enfin, la première chose qu'elle aperçut fut bleu.

-Oh, c'est toi...

Elle était à la fois déçue et assez contente. Ce n'était décidément pas un Mādiga qui allait l'aider dans son état – au contraire, c'était elle qui était responsable de lui – mais il avait eu la gentillesse de rester avec elle.

-Qu'est-ce que… ? Demanda-t-elle avant que son regard ne se perde quelques mètres plus loin. Oh...

Elle détourna les yeux. Il ne restait plus grand-chose de la petite maison, mais le feu était encore suffisamment intense pour lui donner, assez ironiquement, froid dans le dos. Kitoe n'était plus certaine de se souvenir. Elle se voyait prisonnière des flammes, complètement paniquée, mais n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé ensuite. Elle avait cru crier à Kraa d'arrêter à un moment. Mais d'arrêter quoi ? Elle en revînt à... au bleu. Arrêter avant qu'elle ne le mange lui. Ça coulait de source : vu son propre état, il avait lui-même passé un moment dans l'incendie. Or, Kitoe n’aurait jamais dit au monstre d’arrêter si ça n’avait pas été pour tuer quelqu’un d’un tant soit peu signifiant à ses yeux.

-Comment tu t'appelles déjà ?

En posant la question, et même s'il était vrai qu'elle ne se souvenait vraiment plus de son nom, elle essayait avant tout de se distraire. Les images du feu risquaient de la faire replonger dans une crise de panique qu'elle ne saurait pas maitriser. Et elle était dans une condition suffisamment lamentable comme ça. Elle avait très envie de pleurer.

-Donne-moi ça.

Au hasard, elle piocha dans les produits qu'il avait ramené pour eux. Ou seulement juste pour lui. Ça ne faisait pas de différence. Un anti-douleur. Voilà qui ferait parfaitement l'affaire. Sans s'assurer des doses prescrites sur l'étiquette, elle versa plusieurs pilules dans sa main et les goba. Kitoe crut qu'elle allait s'étouffer. D'un geste soudainement très vif, elle s'empara d'une gourde. Son contenu descendit d'un trait. A l’heure actuelle, la Vile aurait pu boire des mers entières. Elle jeta la poche vide. Son doigt crochu pointa son élève.

-Raconte-moi.

Elle se ravisa, consciente de la stupidité de l’ordre alors qu'elle cherchait à éviter de se focaliser sur l'habitation en feu.

-Non, oublie. Je ne veux pas savoir.

Elle resta immobile. Que faire maintenant ?

-Où est-ce que tu as trouvé tout ça ? Au village ?

Elle ne prit même pas la peine de le remercier. Du bout des doigts, elle souleva les sous-vêtements qu'il lui avait ramené. Une grimace déforma son visage, par sûre de savoir si c’était à cause de la douleur ou de l'absurdité de l'accoutrement. Cette culotte était cinq fois trop large, en plus d'être affreuse. Kitoe la laissa retomber sur le sol. Elle préférait largement déambuler nue que de galérer avec un parachute pareil.

-Allons-y.

Ils n'allaient pas rester plantés là plus longtemps. Et surtout, Kitoe voulait s'éloigner du brasier avant qu'elle ne perde la raison. Avec tous les efforts du monde, la Démone entreprit le grand périple de se relever. Ce fut long, lent et fastidieux. Elle comprit là ce que devaient ressentir les personnes âgées. D'autant plus lorsqu'une fois debout, elle se sentit vaciller.

1007 mots



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Typhon Gargantua
Jeu 03 Mar 2022, 20:24


Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 6
- Magie : 1

Physique : Zephyros est un Démon bleu de bonne taille (1 m 82), doté d’oreilles pointues, de cornes, d’une longue queue préhensile et de crocs.

Pouvoirs :
- Le pacte démoniaque
- Le reflet de l’autre
- La tentation du diable
- Richesse à vie
- Charme

Fiche de personnage : Zephyros


La Démone reprise conscience plus rapidement que Zephyros l’aurait cru possible. La différence de vitalité entre les deux maléfiques n’en était que renforcée et l’instinct de préservation du jeune s’était avéré juste sur son aîné. Était-ce de la bonté de lui avoir apporté du matériel médical ? Non. Dans le cas contraire, elle aurait prise ceux que Zephyros avait besoin pour se soigner. Était-ce de la bonté d’être resté auprès d’elle ? Non, c’était pour donner à d’éventuels agresseurs une cible attrayante. Était-ce de la bonté d’avoir apporté des vêtements ? Absolument pas ! L’expression sur le visage de l’enseignante avait amplement valu le prix d’achat.

Cela dit, l’équilibre des forces ne penchait toujours pas en la faveur du jeunot. Il était bien moins mal en point que son aîné, mais faible comme il était, c’était insuffisant pour valoir grand-chose d’autre que de la fanfaronnade. Aussi tenté était-il, le faible se raviser d’ajouter la moindre arrogance au ton de sa voix.
«  Zephyros. Je m’appelle Zephyros « Angélique » Lazulis.  »

Laissant l’enseignante s’occuper de son état, ce qui semblait se limiter à l’ingestion de pilules, Zephyros poursuivit son travail sur les nombreux points de suture qu’il devait encore faire pour faciliter sa guérison des profondes entailles qui ornaient sa peau. D’une part, le concerné n’avait pas l’intention de laisser sa peau se couvrir de cicatrices et d’une autre, il n’avait pas la robustesse pour se permettre une aggravation de son état. De plus Zephyros en aurait pour plusieurs jours avant de pouvoir se permettre des acrobaties.

Même sa prestation d’Angélique lui serait bien difficile dans l’état des choses. Angel, c’était plus qu’une voix qui s’exprimait en rîmes, c’étaient des expressions, un gestuel… Bref, c’était un tout. Zephyros ne devait pas, il ne pouvait pas se permettre d’afficher ses larmes ou sa souffrance quand il incarnait ce personnage. C’était son illusion maîtresse, celle d’un être qui n’existait que dans la tête du vilain. Tant que le corps meurtri du Démon ne pourrait reprendre ce genre de prestation, il se trouverait un trou et y resterait aussi longtemps que possible.

Évidemment, ledit trou était figuratif. Ce village faisait parfaitement office de trou perdu et convenait au faible vilain en convalescence. Un jour, Zephyros reviendrait et s’assurerait que les témoins périssent et emportent avec eux la vérité sur sa véritable personnalité, comme il le fit pour l’homme et son fils et comme il le ferait un jour pour la Démone.
«  Je ne partirai pas avant d’être remis sur pied. Va-t’en si veux. Ce n’est pas avec tes conseils que j’atteindrai mon premier anniversaire.  »

Zephyros était bien au fait que Gal’ulm le Gourmand, son créateur, avait engagé la Démone pour lui enseigner l’art du meurtre. Piètre enseignement mis à part, meurtre il y eut lieu et aucun ne remord y ressentait le maléfique. Le problème de Zephyros n’a jamais été le désir ou la créativité. Double maléfique, Zephyros avait en mémoire celle de l’Original, un être à l’origine d’un nombre considérable de meurtres. Si lui ne faisait pas d’état d’âme ou n’avait une quelconque conscience pour toutes les vies qu’il ôta, ce n’était quand même pas une engeance maléfique qui en développerait ! Non, le problème du jeune Démon, c’étaient ses aptitudes physiques.

En effet, le jeune Démon, double maléfique de son origine, existait depuis guère plus de quelques mois, cinq pour être exact. Il devait donc la majorité de ses connaissances à l’Original, plus la demi-douzaine de livres qu’il lu depuis. Zephyros en aurait appris bien plus, si son créateur n’avait pas insisté pour qu’il évolue en Enfer comme un Démon « normal. » Cela dit, la position de faiblesse, relative, de la Démone donna quelques idées à l’aberration démoniaque qu’était Zephyros. Une fois ses derniers points de suture faits et qu’il eut appliquer des bandages et de la pommade sur ses plaies et ses brûlures, le Démon se leva tant bien que mal pour rattraper la vile.

Arrivé à sa hauteur, Zephyros s’adressa à son ex-enseignante qui peinait à se déplacer.
«  Et si on reprenait à zéro ? Sous tes leçons… hum… sous ta gouverne, j’ai commis un meurtre, alors ta a rempli ta part du contrat avec Gal’ulm. Oublions un instant que tu es une enseignante merdique et que je suis un moins que rien… le Démon dû reprendre son souffle afin de compenser la douleur d’un déplacement trop hâtif et l’épuisement accumulé avec les récents événements. Mais, et si c’était moi qui t’engageais maintenant ?  »

Le vilain commençait à comprendre que la Démone s’efforçait de détourner son attention de la cabane en flammes. Comme quoi, elle n’était pas aussi invulnérable qu’elle l’avait laissé paraître à l’origine. Enfin, autant qu’un monstre capable d’arracher un cœur à main nue pouvait être vulnérable. Zephyros chercha donc à exploiter un tant soit peu cette faiblesse momentanée pour tourner la situation à son avantage. Pourquoi remettre à plus tard l’anéantissement du village s’il disposait d’une puissance à son service capable de commettre un tel méfait avec aisance ?
«  Tu veux avoir où je me suis procuré les fournitures médicales ? Je les ai achetés au village. Plutôt que de te balader nue et blessée dans les Terres arides, tu pourrais rester avec moi au village, oui ? On se soigne, puis on… tu tus tout le monde, on pille le village et… et on pille le village !  »

Zephyros s’apprêtait à dire qu’il comptait également brûler le village, mais il se dit que ce n’était probablement pas la chose à dire en les circonstances s’il voulait obtenir satisfaction. Des villageois l’avaient vu et interagirent avec lui sans le couvert d’Angélique. Il fallait qu’ils meurent et le plus tôt serait le mieux. Lui, il n’avait pas ce genre de puissance, mais la Démone, elle, l’avait certainement.
«  Quelle est ton prix ? Et dans une moindre mesure, quel est ton nom ?  »

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Kitoe
Dim 06 Mar 2022, 16:20

Kitoe & Zephyros
La quête de la mort
Kitoe fronça les sourcils, un peu confuse. Même ce petit mouvement était douloureux, mais elle devait commencer à s'habituer, à moins que ce ne furent les médicaments qui faisaient déjà effet. Après tout, elle n’avait rien mangé d’autre.

-Zephyros. Pourquoi tu m'as pas dit ça plus tôt ?

Il avait voulu faire son intéressant, voilà tout. Angélique. N'importe quoi, c’était ridicule. Elle faillit s'étouffer avec sa propre salive.

-Va te faire foutre, si t'étais pas aussi incompétent, on n'en serait pas là.

Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avançait. Elle avait dit ça sur le coup de la colère pour avoir quelque chose à rétorquer et le reproche était tellement vague que Zephyros trouverait sûrement un moyen de s'y identifier. Il était hors de question qu'un faible de son espère critique ses méthodes d’enseignement. La première règle chez les Démons, c'était que si tu mourais, tu ne pouvais t'en tenir qu'à toi-même. Ils vivaient dans une jungle où seule la loi du plus fort s'appliquait. S'il se croyait mieux qu'elle, alors le bleu n'avait qu'à pas écouter ses conseils.

Kitoe avait déjà fait environ cinq mètres – son rythme de croisière était digne de celui qu’une tortue terrestre – lorsque Zephyros la rattrapa. Elle lui lançait le regard le plus noir qu'elle pouvait. Si elle avait eu le pouvoir de le tuer avec les yeux là maintenant tout de suite, elle l'aurait fait. Néanmoins, elle décida de le laisser déblatérer tout son discours. Il voulait l'engager ? C'était la proposition la plus débile qu'elle n'avait jamais entendue. Quant à anéantir le village ? Dans son état ? Un bled peuplé de Démons avec des Autres potentiellement plus impressionnants que le sien ? Contrairement à la majorité de leur population, la Démone ne contrôlait pas sa transformation. Kraa était une identité à part entière. Kitoe savait qu'elle pouvait être extravagante, mais dans son vocabulaire la proposition de l’homme s'appelait du suicide. Et celle-ci démontrait d'autant plus la stupidité de celui qui l'accompagnait. La Vile prit une lente inspiration, notamment parce que ça faisait mal, mais aussi pour éviter d'être prise d'une quinte de toux. Elle retînt son "non" au dernier moment, alors qu'une réalisation traversait son esprit.

-Attends, c'est toi qui as déclenché cet incendie ?

C'était idiot, mais elle ne s'était pas encore posé la question. Mieux valait tard que jamais. Maintenant qu'il avouait avoir tué, maintenant qu'elle y pensait, cela semblait être une possibilité envisageable. Il était vrai qu’elle ne l'avait pas trouvé dans le brasier à son réveil et qu'il était clairement moins blessé qu'elle. Mais dans ce cas, pourquoi Kraa l'avait retrouvé à l'intérieur un peu plus tard ? ... Kitoe l'attrapa à la gorge. Certains éléments n'étaient pas cohérents, mais au fond de son être, elle connaissait déjà la réponse.

-Espèce de fils de pute... Siffla-t-elle. Tu voulais me tuer aussi, c'est ça ?

Sa poigne se resserra. Elle approcha son visage du sien, dans la mesure où la différente de taille le lui permettait. Encore une fois, elle avait envie de pleurer. Elle était à deux doigt, mais la colère et la fierté qui allaient avec l'en empêchaient tant bien que mal.

-Je croyais t'avoir dit que ne pas jouer au plus malin avec moi. Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? Tu ne vas pas m'envoyer en pâture à ce putain de village. Tu n'as même pas l'argent dont tu parles.

Argent qu'il n'aurait pas besoin de verser si elle mourait. Si Kitoe détestait bien une chose, c'était qu'on la prenne pour une idiote.

-Quant à moi, voilà ce que je te propose : fais ce que tu veux mais les meurtres, tu les fais avec tes propres mains. J’ai fini ma part, je ne vais pas porter tes couilles à ta place. En revanche, je me ferais un plaisir de regarder.

C’était facile de faire flamber une baraque, mais avoir du vrai sang sur les mains, c’était une autre histoire. Elle lâcha enfin son cou.

-L'autre chose que je peux te proposer, c'est que je me casse et tu te débrouilles tout seul dans le monde des grands. Ou je peux te tuer pour abréger les souffrances du misérable Démon que tu es. Personnellement j’aime beaucoup celle-ci.

Elle se mit à sourire.

-Ou enfin, je te ramène à la maison.

Et par maison, elle entendait la sienne à elle, pas celle de Gal’ulm. Parce que l’avant-dernière option lui plaisait beaucoup et que si Kitoe n’était pas en état, elle avait un Reflet qui pourrait aisément s’occuper du jeune Démon. La jeune femme était rancunière. Il n'était pas question que sa tentative d'attenter à sa vie soit pardonnée aussi facilement. Elle laissa passer un silence pour appréhender sa réaction, puis reprit sur un ton un peu plus léger :

-Et donc je ne m'étais pas présentée ? Ça lui paraissait curieux. Il aurait pu lui demander plus tôt. Elle avait tendance à être tête en l’air. Je m’appelle Kitoe. Pas enchantée.

833 mots



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[Q] La quête de la mort | Zephyros

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