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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2344
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Sam 31 Juil 2021, 00:41

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Intrigue : Siruu, encore aveuglé par un artefact, veut se mettre au calme et visite son territoire sur Orahza mais fera face à un problème. C'est le rp officiel d'abandon de la parcelle n°60 que je ne comptais pas exploiter. Je ne l'ai pas explicité mais au moment de l'écriture je partais du principe que la créature est Ry'leh qui se serait infiltré ici au travers de l'eau =).

Crédits : The River of Ang-roth par Ferdinand Ladera
Siruu n’avait jamais vu autant de couleurs. Le décor s’était transformé. Une sorte de chaleur ambiante semblait prendre possession des lieux. Quoique perturbé par ces changements, il lui semblait désormais impossible d’imaginer un monde sans cette énergie étrange. Comment le sorcier avait-il pu passer tant d’années sans jamais la remarquer jusqu’à aujourd’hui ? La réponse se trouvait dans la question. En cet instant, il était un ygdraë. Cette essence changeait entièrement sa perception de l’univers. Il le savait. Il avait enfilé cette bague une seconde fois en connaissance de cause. Pendant quelques secondes, le mage fut pris d’une envie folle. Était il ne serait-ce qu’envisageable d’absorber l’expérience de chaque race ? Ne serait-il pas parfait de pouvoir contempler les Terres selon différents prismes à sa guise, pour obtenir le résultat le plus représentatif de la réalité ? Ces questions, tout individu curieux d’expérimenter avec une bague raciale se les poserait. Néanmoins, Siruu n’eut pas le temps de s’alimenter trop longtemps de délires de grandeur.

Il vomit. Ce fut direct. La nausée ne s’installa qu’après. Cette bague semblait particulièrement capricieuse, comme si elle luttait contre celui qui la portait. Siruu se laissa tomber sur l’herbe et ferma les yeux. Il cherchait à se rétablir et à évaluer la situation calmement. Savoir qu’il pouvait retirer l’artefact lui permettait de prendre son mal en patience, alors il profitait de ce désagréable moment elfique pour se poser les bonnes questions. Est-ce que sa race, loin d’être connue pour son respect de la vie et de la nature, était incompatible avec le port de cette bague ? C’était difficile à dire : il faudrait que quelqu’un d’autre l’enfile. Est-ce qu’un chaman serait en mesure de porter ce bijou ? Probablement. Est-ce qu’il aurait un effet sur un ygdraë ? Peut-être.

« Prière de ne pas utiliser la fourrure que nous t’avons offerte comme chiffon. » C’était très certainement un chaman, mais Siruu peinait à l’identifier au son de sa voix — l’ouïe des elfes n’était peut-être pas si fine —. Il leva ses paupières, prêt à affronter les rayons du soleil qui semblaient s’être transformés en magma de lumière vive. Néanmoins, après quelques secondes, sa vision demeurait abominablement floue. Dans un sursaut de panique, le sorcielfe se leva brusquement, ce qui n’arrangeait certainement pas son vertige. Il fit quelques pas en direction de la forme humanoïde qui semblait la plus proche, mais comme s’il y avait eu une interférence entre son cerveau et les nerfs de ses jambes, son corps s’écroula à nouveau sur le sol.



« Est-ce que ta vision s’est améliorée ? » Il reconnaissait la voix d’Ihuicatl, chamane étudiant elle aussi les pierres. « Oui, mais elle est toujours trop floue pour m’être utile. » — « Voilà qui est problématique. J’ai essayé de te soigner, mais la magie semble ne pas fonctionner… est-ce que ça ne serait pas une punition divine ? » Il sursauta en sentant un liquide froid toucher son visage. Elle avait apporté une éponge pour le nettoyer, mais le sorcier ne l’avait — évidemment — pas vu venir. « Je ne pense pas… cette bague ne me semble pas mauvaise. » Il y eut un léger moment de silence, comme si Ihuicatl souhaitait explorer cette possibilité dans son esprit.

« Tu as vomi, tu es tombé, tu t’es évanoui et tu as perdu la vue. » C’était aussi ce qui était arrivé lorsque l’actuelle Souveraine des chamans l’avait violenté. Il avait visiblement associé ce peuple à la souffrance et s’était fait une raison. « Je le sais, mais je ne pense pas que ce soit un artefact qui me voudrait du mal. » Elle ne répondit pas, songeant à la possibilité que la bague ait grillé ses neurones en plus de sa rétine. « Peut-être qu’il faut juste que je prenne l’air et que je fasse quelque chose de nouveau. Dès que je serai rétabli, je pourrais reprendre le travail. » — « À quoi penses-tu ? » — « Lagherta. » — « C’est assez loin, et tu ne sais pas si le bijou ne va pas affecter ta capacité à te téléporter. » Le sorcier devait bien admettre qu’il n’avait pas envie de se transformer en salami à l’arrivée à cause d’une simple erreur magique. Les esclaves qui lui avaient été affectés mangeraient peut-être ces restes après avoir découvert son cadavre, et ce n’était pas une manière distinguée de mourir. Résilié, il soupira. « Certes. Je possède une parcelle sur Orahza. » — « Ce n’est pas à ta famille ? » — « Plus personne ne porte ce nom, il me semble. » — « Tu n’as pas de proche qui aurait pu engendrer des enfants ou prolonger sa vie ? » Siruu répondit par la négative, mais ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une sensation désagréable. Ce même instinct que les enfants ont, lorsqu'ils préparent leur cartable sans réaliser qu’ils ont oublié d'y mettre leur manuel d’algèbre.

« Il ne me semble pas. Et je doute que quiconque veuille s’associer à mon nom. » — « Tu as visité cette parcelle ? » — « Pas en profondeur. J’ai vérifié que personne ne s’y était installé une fois mais, à vrai dire, je ne sais pas quoi en faire. Il me faudrait dix clones pour accomplir tout ce que je désire, et un bout de plage et une grotte ne sont pas ma priorité. » — « Tu es sûr que tu pourrais t’y reposer ? » — « Je pourrais au moins me concentrer sur les traductions dans la solitude. Le temps de retrouver une vision normale. » Il songeait aussi à essayer une potion pour accélérer sa guérison, mais n’était pas sûr du choix exact. Chaque philtre possédait des inconvénients. « Je te rassure : si quelque chose va mal ou que ça ne m’aide pas, je reviendrai. » — « Je n’avais pas besoin d’être rassurée. Je voulais seulement vérifier que tu étais certain de ce que tu faisais. » Et, après avoir écouté sa réponse, elle avait pu confirmer que ce sorcier n’avait aucune idée de comment procéder.



Siruu marchait sur le sable fin. Cet endroit était assez paisible, finalement. Le panorama n’était peut-être pas enchanteur, mais avait un certain charme de par sa simplicité. D’ici, il pouvait entendre le son de la mer, les oiseaux et… un cri qui appelait à l’aide. Il pouvait l’ignorer aisément : dans certains recoins de Valera Morguis, c’est un bruit de fond assez commun. Cependant, le hurlement se rapprochait. Une silhouette se rapprochait de lui en courant.

« Quelqu’un, enfin ! Vous arrivez au bon moment. » — « Qu’est-ce vous faites ici ? » Il ne fit pas directement remarquer qu’il était propriétaire des lieux, sans réelle raison. « On a eu un naufrage. » — « Je ne vois pas de bateau. » Siruu s’apprêta à attaquer la brigande qui osait lui mentir, mais s’arrêta lorsqu’il la vit pointer une direction du doigt. Il y avait bien un petit navire, juste à gauche du sorcier : il ne l’avait simplement pas remarqué. Jouer avec l'artefact avait fini par l'abrutir. « Ah. Bon, expliquez-moi ça. »

« Le capitaine s’est disputé avec Nicolas, ils étaient dans sa cabine au lieu de surveiller et… » — « Je préfère la version courte, si ça ne vous dérange pas. » Entre deux halètements, la survivante essaya de reprendre de la contenance. « Il y a un monstre dans la grotte ! Nicolas a réussi à la faire s’effondrer au milieu, mais lui et les autres sont du mauvais côté. » Siruu s’empêcha de grimacer : certes, il venait d’apprendre que des barjos avaient vandalisé son terrain, mais ce n’est pas comme s’il en avait fait grand-chose jusqu’ici.

« C’était il y a une heure… je n’entends plus Nicolas de l’autre côté du mur de débris. » Le journaliste sortit son fidèle carnet pour prendre quelques notes. Sa mémoire musculaire lui permettait toujours d’écrire en sténographie, mais il ne pourrait pas les lire avant d’avoir retrouvé un semblant de clarté. Sa vision n'était toujours pas revenue à la normale. « Je sais ce que vous pensez, mais on n'avait pas prévu de s'échouer ici. Je veux juste sortir de tout ça en vie. Je pourrais vous donner de l'argent. » Il lit dans ses pensées et fit ce toucher dont lui seul avait le secret - un don qu'il aimait attribuer à Raanu. Cela lui donna assez d’informations pour estimer que la chose qui vivait de l’autre côté de cet effondrement semblait en effet dangereuse. « Je veux bien jeter un œil. »


Siruu observait le liquide visqueux trouver un chemin entre les interstices des rochers. Sa camarade était en panique ; il la comprenait. Voir ce monstre était bien différent de le sentir à travers l’esprit d’autrui. « Reste calme. Tu as un couteau ? » La survivante éprouvée semblait surprise, mais, après une légère hésitation, donna au sorcier son arme de ses mains tremblotantes. « Merci. » Il lui coupa immédiatement les veines du bras. Comme il aimait faire les choses proprement, il trancha à la verticale, pour s’assurer un flot de sang élevé. La naufragée reprit ses hurlements.

« Ce n’est rien, je vais tracer une rune pour le contenir. Ensuite je ferais effondrer la grotte. » Elle ne réagit pas autrement qu’en se tenant l’avant-bras, ce qui convenait parfaitement à Siruu : il avait comme tout artiste tout besoin d’une palette pour son tracé. Les traits seraient grossiers, ce qui pourrait d'une part être attribué à l’urgence de la situation, d’autre part à sa quasi-cécité. Le mage noir estimait que cela devrait tout de même suffire.

Il fit une erreur au milieu de son dessin qui le poussa à devoir recommencer précipitamment. Le journaliste courrait de part et d’autre des parois de la grotte : le monstre allait les atteindre s’il ne se dépêchait pas. Cependant, alors qu’il était en train de compléter la rune, la survivante décida enfin de presser le bras ensanglanté contre son thorax pour contenir l’hémorragie. C’était une mauvaise chose. Ne pouvant pas accéder à la plaie pour terminer le processus, Siruu se résilia à couper les veines du second avant-bras qu’elle possédait : il n’avait ni le temps ni l’envie de faire dans la subtilité. « Calmez-vous et restez ici, je gère la situation. » Elle répondit cette fois sans crier, ce qui était au goût du sorcier. Il se trouvait déjà très gentil de l’aider, quand bien même cela était aussi dans son intérêt personnel.

Une fois la rune finie, il se tourna vers sa camarade devenue réserve à sang, mais ne la vit point. Sa silhouette n'était plus là, même à distance de la grotte. Elle devait avoir fui. Tant mieux pour elle. Après quelques pas pour revenir à la lumière, Siruu employa la valse destructrice sur l’entrée afin de la condamner. Le roc s’effondra sur lui-même. Il y eut un bruit étrange, qui poussa le mage noir à regarder à ses pieds. La survivante était là… à moitié. À vrai dire, maintenant que des rochers de plusieurs centaines de kilos écrasaient son dos, le « vivante » de survivante était peut-être de trop. Elle avait dû s’évanouir à cause de la panique, et des plaies béantes qui ornaient ses deux bras. Le sorcier ne l’avait pas remarquée et avait fait effondrer la caverne sans vérifier le sol. Une erreur sans doute assez commune, pour les malvoyants.

Siruu préféra attribuer cette mort au destin plutôt qu’à sa maladresse. C’était bien ça, l’avantage de vivre avec les chamans : beaucoup de choses étaient perçues comme le fait des dieux, envers qui le peuple possédait une attitude assez fataliste. Il aimait bien cette philosophie de vie. Quant à la chose qui vivait dans cette grotte, elle avait dû arriver récemment : il ne l’avait pas vu la dernière fois, alors qu’il avait pourtant vérifié cette partie-là de sa parcelle. Quoi qu’il en soit, entre la rune et cette entrée condamnée, la créature devrait être contenue pendant un certain temps. D’ici là, Siruu essaierait de vendre sa parcelle à qui le voudrait. Ce qui était certain, c’est qu’il n’allait pas passer plus de temps ici : ce n’était visiblement pas un lieu de repos. Il irait en vacances ailleurs.

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[Q] Vacances Ukjx
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