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 Premier baiser | Læn

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Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Susannah
Ven 14 Mai 2021, 23:23

Premier baiser | Læn G7gm
Premier baiser


En termes de chronologie, c'est un flashback où Susannah a environ sept-huit ans




L'oreille collée à la porte, Susannah retenait son souffle pour mieux entendre les bavardages de ses cousines. Elle fronça les sourcils en entendant le rire étouffé de Mædenya. Il y a quelques semaines à peine, cette dernière racontait à qui voulait l'entendre que Susannah était sa cousine préférée et elle était prête à sortir les ongles si l'on s'attaquait à la petite Ondine. Elles étaient inséparables, la plus petite frétillant jamais loin derrière la plus grande. Mais depuis que l'adolescente aux cheveux de lin avait intégré le degré supérieur à l'école et que la puberté sculptait de douces et timides formes, elle était devenue maniérée, prenait davantage soin de son apparence et s'était montrée très distante avec sa petite cousine aux cheveux bleutés. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour s'apercevoir qu'elle lui préférait désormais la compagnie de leurs cousines plus âgées. «Sale lécheuse de nageoires.» Pestait Susannah en son for intérieur, dévorée par la jalousie et terriblement seule. Désœuvrée, elle s'était mise à suivre celle qu'elle idolâtrait, discrètement pour ne pas qu'on l'accuse à nouveau de les espionner - c'était déjà arrivé et les chipies s'étaient vengées en capturant la fillette et ne la relâchant qu'après avoir fait des nœuds infernaux dans ses cheveux qu'elle avait passé des heures à démêler, les yeux gonflés de larmes et le cuir chevelu à vif. Un éclat de rire ramena son attention mais la petite Ondine était déçue, les adolescentes se racontaient encore leurs amourettes, comparant les garçons qu'elles avaient réussi à ferrer jusqu'à présent et gloussant à qui mieux mieux. Susannah était révoltée par tant de frivolité, on aurait dit des Magiciennes minaudant de manière fort désagréable. Était-ce cela le prix d'entrée pour intégrer le cercle intime des jeunes filles ?
Pensive, la Dæloran s'éloigna de la demeure familiale qui jouxtait les côtes de Volatys et qui se dressait plusieurs centaines de mètres en contrebas. La perspective de devoir s'intéresser à ces microbes pour regagner l'amitié de Mædenya et des autres Sirènes la réjouissait à peu près autant que de devoir étudier pendant des heures ses manuels. Et encore, elle préférait se plonger dans les livres, ils avaient l'avantage de ne pas sentir mauvais, ils n'étaient ni moches ni bêtes et en plus ils avaient l'approbation de ses tantes adoptives ce qui n'était pas le cas des Ondins mal léchés de son âge. Fort heureusement, pour le moment, elle était dans une école qui ne mélangeait pas les sexes et Susannah en remerciait tous les Aetheri qu'elle connaissait de la préserver ainsi de leur gênance. Leur bêtise était peut-être contagieuse, sinon pourquoi les séparer ? La Sirène frissonna à l'idée du sacrifice qu'elle s'apprêtait à faire. Mais Susannah était résolue à copier sa cousine et à embrasser même dix garçons s'il le fallait pour prouver sa valeur à ses cousines.
Dérivant au même rythme que ses pensées, Susannah constata qu'elle s'était rapprochée de la surface, elle voyait déjà se dessiner au loin les murailles rocheuses de l'île des Magiciens. Cette race n'était-elle pas la plus niaise de tous ? Ne lui suffisait-il pas d'attraper n'importe lequel de ces cloportes pour en faire son affaire ? Forte de cette idée, l'Ondine accéléra pour arriver jusqu'à la plage déserte. Plus vite elle en terminerait avec cette sordide histoire et plus vite elle pourrait jouer à nouveau avec Mædenya.
La fillette émergea complètement nue et vacillant dangereusement sur ses jambes frêles qu'elle contempla avec une fascination teintée de dégoût. Les pieds n'étaient-ils pas quelque chose d'absolument hideux ? Avec ces minuscules boudins surmontés d'écailles transparentes en guise d'extrémités, des jambes toutes maigres, son estime de soi en prenait un sacré coup. Elle était certaine que si Tante Haunissäa la voyait, elle ne dirait pas comme à son habitude qu'elle était toute mignonne. Comment les Gaelyan supportaient d'être aussi laids ?
Susannah consacra de longues minutes à dompter les muscles de ses jambes et à travailler sa coordination en grimaçant quand elle s'emmêlait les pinceaux. Voyant que le soleil rejoignait dangereusement la ligne d'horizon, elle s'enfonça dans les terres à petit pas prudents, jurant à haute voix lorsqu'un caillou esquintait la peau sensible de ses plantes de pied. Soulagée, elle finit par atteindre un ruban d'herbe qui s'étirait jusqu'à la pointe d'un éperon rocheux dressé au dessus de la Mer. Plissant les yeux, elle aperçut une silhouette minuscule assise sur le promontoire. C'était parfait, la chance lui souriait, elle allait leur montrer à ses idiotes de cousines. C'était presque trop facile.
Quand la bleue arriva enfin au même niveau de ce qui s'avérait être un garçon un peu plus âgé qu'elle, elle haletait et massait son flanc malmené par un point de côté. Ses genoux étaient maculés de terre et de sang à force de tomber et de trébucher sur le sol inégal. Inconsciente du pauvre spectacle qu'elle offrait, elle se laissa tomber à ses côtés et massa ses membres endoloris. «Bonjour» Finit-elle par déclarer d'un ton pompeux en langue commune. Dans le même temps, elle promena un regard curieux sur le garçon, un petit brun, ne s'embarrassant pas à dissimuler le mépris qu'il lui inspirait. Elle devait embrasser ça ? Elle estimait qu'il portait trop de vêtements et ça la perturbait au plus haut degré. Il ne devait pas être très à l'aise ainsi engoncé sous ses couches de tissus. Mais par dessus tout, c'était son air effronté qui lui déplaisait. Il n'avait manifestement pas été suffisamment corrigé pour son insolence, ça se voyait tout de suite. Voilà où menait le laxisme chez les Gaelyan, c'était affligeant. La fillette émit un reniflement dédaigneux puis prit une voix impérieuse avant de déclarer en plantant ses yeux dans ceux noisettes du garçon : «Toi ! Embrasse-moi !»


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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Mer 19 Mai 2021, 22:42

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Læn soupira. Il était sorti de la maison où il passait les vacances en claquant la porte et en criant que, puisque c’était comme ça, il partirait et il ne reviendrait jamais. Personne n’avait essayé de le rattraper et, à force de marcher, il s’était retrouvé là, devant la Mer qui s’étendait à perte de vue. Il avait compris qu’il ne pourrait pas aller au-delà et qu’elle constituait une frontière sur laquelle sa détermination ne pourrait faire que se briser. Il aurait volontiers mis un point final à sa relation avec sa sœur, cette sale garce qui se plaisait à se moquer de lui. Sa colère avait cependant fondu comme neige au soleil lorsqu’il avait réellement regardé le rythme lent des vagues. C’était la première fois qu’il y faisait attention, à cette étrange sensation. C’était comme un appel du large. Un instant, il s’imagina entendre la voix de l’eau à son oreille, la souffrance des animaux marins que les hommes pêchaient au loin. Il était encore jeune mais cette émotion nouvelle le cloua sur place. Il se sentit soudainement immensément triste. Triste pour ceux qui mouraient. Triste d’être sur la terre ferme. Il aurait tant aimé pouvoir se faufiler entre les flots. Il ne peinait pas à s’y imaginer. Face à ce paysage de fin de journée, il fut touché pour la première fois par la beauté, par quelque chose de plus grand que lui.

Alors, quand il remarqua la présence d’une fillette à côté de lui, qui l’avait sans doute vu sous le joug de ses sentiments, il fronça les sourcils. Il n’aimait pas qu’on le surprît. Qu’est-ce qu’elle lui voulait d’abord ? Il tourna deux yeux furibonds vers elle, une fureur qui se perdit lorsqu’il avala de travers en la contemplant. Il fut si étonné de la trouver nue qu’il en resta silencieux, totalement médusé. Il ne reprit un semblant de vie que lorsqu’elle lui fit sa demande, un air de pimbêche sur le visage. « Quoi ? » demanda-t-il d’abord, comme incertain. Il savait très bien qu’il avait entendu correctement mais ça lui paraissait totalement débile ! Pour qui se prenait-elle d'abord ? « Non ! Pas question ! Je n’embrasse pas les péteuses ! » dit-il, tout de go, sans lui laisser la possibilité de répondre à son interrogation première. Comme il portait une veste par-dessus sa chemise, il la retira et la lui jeter dessus. « Avant de s’embrasser, il faut se marier et, moi, je ne me marie pas aux filles qui se baladent toutes nues. Et t’es dégoûtante en plus ! » déclara-t-il. Il reprenait beaucoup de ce que les grandes personnes disaient. Il avait entendu de nombreux discours à ce sujet : au sujet des femmes de petites vertus - même s’il ne comprenait pas forcément tout - et au sujet du mariage. Sa mère ne cessait de le rouspéter parce qu’il rentrait souvent sale et couvert de sang à la maison. Il se battait et personne ne comprenait ce qui le motivait alors il se faisait gronder. Les grands étaient nuls.

Il lui jeta une œillade, comme soucieux de son cas. Elle saignait, ce qui créait chez lui un sentiment qu’il n’aimait pas ressentir. Dès qu’il voulait être gentil avec quelqu’un ou était attiré par une autre personne, ça finissait toujours mal. C’était comme s’il était incapable d’exister sans blesser autrui. Un jour, l’individu disait quelque chose qui ne lui plaisait pas et il explosait littéralement. Ses gestes devenaient violents et ses paroles dures, même pour un pré-adolescent de son âge. Il était comme rongé par une colère qui venait par salves successives. Lorsqu’elle éclatait, il oubliait tout le reste et les conséquences éventuelles ne faisaient plus partie de ses préoccupations. Il faisait du mal et n’arrivait pas à s’excuser. Ça le peinait mais il ne pouvait faire autrement que bouder, ensuite. Ce n’était jamais lui qui arrangeait les choses. Il était aussi têtu qu’une mule. Il n’allait donc pas revenir sur ses dires avec elle tant il était empli d’une mauvaise foi handicapante. Il procédait toujours de façon détournée. « T’as fugué ? » lui demanda-t-il. « Je dis ça parce que moi, oui. Les grands ils sont tous nuls et ma sœur commence à être une grande. Tout ça parce qu’elle a des seins. Elle rigole avec ses copines en parlant de garçons toute la journée. En plus elle a des boutons sur le visage et c’est moche. » C’était aussi pour ça qu’il avait fugué. Il avait critiqué Hermelle sur sa tête de passoire et elle l’avait frappé. Alors, il avait répliqué mais elle était plus forte que lui. Elle l’avait traité de tous les noms d’oiseaux existant, ce qui l’avait énervé et il avait fini par casser plusieurs objets, avant de décréter qu’il en avait marre de vivre là et qu’il se cassait. « Mais bon. Je m’en fiche. J’ai l’intention d’aller nager dans la Mer et de la traverser ! J’irai au bout du monde et je ne reviendrai jamais ! »

817 mots



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Susannah
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Susannah
Dim 06 Juin 2021, 12:38

Premier baiser | Læn G7gm
Premier baiser






Susannah posa un regard dubitatif sur la veste entre ses mains. Elle le porta à ses narines pour humer le vêtement avec curiosité. Les odeurs sur terre étaient si différentes, toutes ces sensations nouvelles l'étourdissaient comme un nouveau-né qui ouvre les yeux pour la première fois. «Ça pue.» Conclut-elle finalement avec l'absence de filtre typique des enfants avant de l'enfiler malgré tout. Tout en se tortillant pour voir ce que ça donnait sur elle, elle l'interrogea : «C'est quoi une péteuse ?» Elle laissa passer quelques secondes avant d'ajouter en caressant le tissu : «Mais c'est chaud. J'aime bien.» Elle resserra la veste sur elle d'un geste possessif. «C'est à moi maintenant.» Précisa-t-elle des fois qu'il essaie de la lui reprendre. La Sirène esquissa ensuite une grimace dégoûtée. «Pourquoi tu parles de mariage ? T'es bizarre... Tous les Gaelyans doivent se marier avant de s'embrasser ? Quelle drôle d'idée. Si tu veux mon avis, on t'a menti.» Un peu vexée du refus direct du garçon, elle renifla et prit un air dédaigneux qu'elle avait appris de ses cousines. Il n'avait même pas hésité, ce malotru. Elle contre-attaqua, sa voix chargée de venin et son regard devenu un bloc de glace : «De toute façon je veux pas me marier avec toi. Moi je me marierai qu'avec un Ondin car les autres sont trop nuls. Et je suis pas dégoûtante. C'est celui qui dit qui l'est d'abord !» Elle lui tira la langue avant de poser un regard ennuyé sur ses jambes maigrichonnes. Il n'avait pas tout à fait tort, elle était toute sale mais c'était ce monde extérieur qui la salissait. Elle n'avait jamais transpiré avant et l'Océan lavait ses écorchures lorsqu'elle s'éraflait sur les roches escarpées qui tapissaient les fonds marins. Les sourcils froncés, elle frotta vivement ses plaies pour enlever un maximum de terre et de cailloux, ignorant la douleur cuisante que ses gestes brusques provoquait sur sa peau à vif. Un grognement frustré lui échappa quand elle s'aperçut que désormais ses doigts étaient rouges et sales à leur tour. Cette première expérience hors du sein d'Aylidis était vraiment décevante. Elle s'essuya sur l'herbe en fronçant le nez.
«Bien sûr que non !» S'offusqua la bleue, outrée qu'il puisse suggérer qu'elle se détourne de cette prestigieuse Lignée qui l'avait adoptée. «C'est vrai ?» Ses yeux s'écarquillèrent, elle devait admettre qu'elle était un peu impressionnée. Elle ne savait pas si elle serait capable de fuguer, le monde l'effrayait trop, qu'il soit océanique ou non, il était trop vaste, trop imprévisible, trop complexe, trop trop. «Ah ça c'est bien vrai !» S'exclama Susannah en hochant la tête avec ferveur. «Moi quand j'aurais des seins, je serais pas une pimbêche ! Et puis de toute façon j'aime pas les garçons, ils sont trop bêtes. D'ailleurs, quand je serais grande, je serais à la tête de la Justice ! Et je mettrais à mort tous ceux que j'aime pas ! Peut-être même que je tuerais tous les garçons qui ne sont pas dignes de se reproduire. On ne gardera que les meilleurs et ceux qui sont porteurs de tares iront nourrir le Kraken !» Affirma-t-elle avec animation, ses prunelles grises soudain brillantes et son rire éclata dans le vent, saccadé et un peu hystérique.
Quand elle se fut calmée, Susannah lança un regard perfide au garçon sous ses paupières lourdes : «Qu'est-ce qui t'empêche de le faire maintenant ? Si tu veux je t'aide.» En le précipitant dans le vide pour le donner en pâture à la bouche vorace d'Aylidis en contre-bas. Mais la petite Sirène ne perdait pas de vue son objectif initial ; quand elle avait une idée en tête, elle n'en démordait pas et son petit nez retroussé se mit à frétiller. «J'ai une idée. Passons un marché. Si un jour tu décides de traverser mon monde, je promets de t'aider et de te faire découvrir nos merveilles. Tu seras un privilégié et avec moi à tes côtés, mon peuple ne te fera pas de mal. Il suffit qu'on se donne rendez-vous ici.» Elle riait en son for intérieur, imaginant la tête qu'il ferait lorsqu'il verrait qu'elle ne serait pas présente. Et même si elle revenait le voir effectivement au jour convenu, elle le noierait avant qu'il ne vienne contaminer les cités englouties de ses sales pieds de Gaelyan. Mentir ne lui posait aucun problème, pas plus que briser ses promesses. Il était aussi insignifiant qu'une motte de terre et elle trouvait tout simplement risible de devoir tenir sa parole avec ce garçon. «Mais en échange, tu me dois un bisou.» Elle tapota ses lèvres avec impatience pour lui signifier qu'elle le voulait ici et pas ailleurs. «Personne n'en saura rien alors ne viens pas me reparler mariage. En plus se marier avec un Magicien...» Elle fit mine d'avoir un haut-le-cœur tant l'idée lui paraissait répugnante. Mieux valait finir seule que se lier à ces ennuyeux bipèdes sans intérêt. «Sinon, indique-moi quelqu'un qui en sera capable si tu sais pas faire.» Cracha-t-elle finalement, le provoquant ouvertement.


Message II | 900 mots
Susannah, aggresse Læn depuis ses 7 ans


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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 24 Juin 2021, 07:48

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Læn fixait l’inconnue avec un regard mi-fasciné mi-dégoûté. D’où sortait-elle donc pour ne pas savoir ce qu’était une péteuse ? Et son vêtement sentait très bon. C’était elle qui puait. Contrarié, il décida instantanément de ne pas lui donner de définition. De toute façon, il ne savait pas vraiment ce qu’était qu’une péteuse non plus. Il avait juste entendu le terme employé quelques fois et il avait décidé de répéter, en voyant bien que c’était pour qualifier des filles chiantes. « Non, c’est pas à toi. Je te la prête, c’est tout. » C’était à lui et, si elle voulait une veste comme lui, elle n’avait qu’à aller s’en acheter une.

La suite de la conversation le surprit. Les quoi ? Ga… ? Le faux Magicien se renfrogna et se promit de ne pas demander. Il aurait eu l’air trop bête en le faisant. Puis, quand elle parla des Ondins, il fronça carrément les sourcils. « Non. Les Ondins c’est nul ! Ils puent le poisson pourri ! » Il n’en savait rien mais il ne pouvait pas se laisser insulter sans contre-attaquer. Il se sentit désolé pour Adriæn mais tant pis, la guerre ne s’encombrait d’aucune exception ! Néanmoins, quelques secondes plus tard, alors qu’elle lui sortait le « C’est celui qui le dit qui y est. » un sourire victorieux se saisit de ses lèvres. « Y a que les bébés qui disent ça ! » décréta-t-il. Il le faisait aussi souvent mais elle n’avait pas besoin de le savoir.

Pourquoi elle lui parlait de seins maintenant ? Le regard de celui que tout le monde nommait Johannês se posa sur le buste de la fille. C’est vrai qu’elle n’en avait pas. Tant mieux, parce que, une fois qu’elles en avaient, les filles devenaient chiantes comme sa sœur. C’était comme si le vice, qui était caché jusqu’ici, ressortait tout à coup et qu’elles se croyaient soudainement tout permis. Après, elles déclaraient les autres « trop petit » et puis il y avait pleins de péteux à la face criblée de boutons trop nuls qui leur tournaient autour. Puis ils se faisaient même des bisous avec la langue et y avait de la bave partout. Jamais on ne l’y prendrait. C’était dégoûtant. « Toi tu fais la justice en tuant les gens que t’aimes pas ? C’est pas très juste… » Il haussa les épaules. Il s’en fichait un peu. Il se disait qu’il ferait sans doute pareil. Le problème c’est qu’il n’aimait pas grand monde. Les autres l’agaçaient vite et ceux qu’il portait en estime finissaient toujours par le décevoir. « Se reproduire ? Je vois pas le rapport. C’est nul de se reproduire. Puis c’est quoi un kraken ? » Elle était complètement folle celle-là. Il restait pourtant avec elle, en se disant que c’était parce qu’il n’avait rien d’autre à faire.

« Non. Après je vais rentrer trempé. » Sa fugue ne serait pas éternelle. « Puis ma mère n’aime pas que je m’approche trop de l’eau tout seul. Elle me fait chier. » Il avait entendu ça aussi, dans la bouche d’adolescents plus âgés que lui. « … Mais tu vis sous l’eau ? » Ce trait d’esprit arrivait à retardement. Il n’avait pas compris ça, lui. C’était pour ça qu’elle était si bizarre ! Jusqu’ici, il avait pensé que c’était juste une débile qui s’était perdue ou qui n’avait pas voulu prendre son bain et s’était enfuie, comme il essayait de faire parfois. « Hum… » Ce qu’elle disait était intéressant mais… si elle le trahissait ? Comme sa sœur quand elle lui disait qu’ils iraient au marché ensemble mais que, finalement, elle y allait avec Rosa-Cunégonde. Il n’était pas sûr de pouvoir lui faire confiance, surtout que son sens de la justice était tout pourri. « Si tu veux pas te marier avec un Magicien, pourquoi t’en embrasserais un ? T’es un peu nunuche. » La suite le fit froncer les sourcils. Il n’aimait pas trop l’idée de lui trouver quelqu’un d’autre tout à coup. Il ressentait même de la jalousie et un brin de possessivité. C’était lui qui l’avait trouvée ! Elle était à lui maintenant ! Il chercha cependant une idée, pas très sûr de vouloir l’embrasser sans se marier. « Hum… Je connais un garçon qui est un Ondin lui-aussi. C’est mon meilleur ami. » Ils partageaient tout. « Il ne pue pas parce que… parce que. On peut faire un pari. Si lui il accepte de t’embrasser alors je t’embrasserai aussi. Mais s’il refuse alors… Tu me feras visiter l’océan sans que je n’aie besoin de te faire un bisou. D’accord ? » Il la regarda de la tête au pied. « Par contre il va falloir que tu t’habilles mieux. Il va te prendre pour une pouilleuse. » Il hésita puis proposa. « Tu veux venir chez moi pour t’habiller ? Comme ça je dis à ma mère d’utiliser sa technique magique pour appeler Adriæn ? On ira dans ma chambre et on sera tranquille. » Il ajouta, d’un air malin : « Sauf si t’as peur. »

841 mots



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Susannah
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Susannah
Dim 08 Aoû 2021, 22:28

Premier baiser | Læn G7gm
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«Ben évidemment. On t'apprend pas ça à ton école de glandus ?» Répondit-elle avec hauteur. Ses yeux gris lançaient du mépris. Elle n'avait pas apprécié ses critiques sur son odeur. C'était idiot, elle n'aurait pas dû se préoccuper de l'opinion de ces paysans dépourvus de la moindre grâce mais on lui avait tant ressassé la supériorité de sa race qu'elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi il ne l'admirait pas, ou au moins du respect. À l'inverse, ce petit résidu terrestre se montrait insultant. Certes, il était plus âgé, mais ça ne voulait rien dire. Déjà c'était un mâle, il partait donc avec un handicap dès le départ. Non vraiment, quelle que soit la façon d'y réfléchir, il ne valait rien. Elle regrettait même de lui offrir cette chance d'embrasser une Sirène. Quel Gaelyan pouvait en dire autant ? Pas beaucoup, la plupart nourrissaient les poissons. Et peut-être que ce garçon allait connaître le même sort s'il persistait à la contrarier, songea-t-elle avec férocité. Un accident du haut de la falaise était si vite arrivé.
Quand il lui parla de son ami, elle ne put retenir un éclat de rire sarcastique. «Un Ondin ? Ton meilleur ami ?» Dit-elle, incrédule et amusée à la fois. Ce pauvre Mage se fourvoyait, c'était évident. Il lui faisait presque de la peine et elle tendit la main pour tapoter sa tignasse bleutée comme elle aurait flatté une otarie fidèle. Devait-elle lui dire que son prétendu ami le menait certainement par le bout du nez ? Ce n'était pas vraiment ses affaires après tout mais elle était curieuse de rencontrer ce congénère qui s'acoquinait avec la canaille à deux pattes. Elle ne réfléchit pas longtemps. «Marché conclu !» Deux bisous ? Ses cousines allaient être vertes de jalousie, elle était presque certaine qu'au même âge, ces péteuses n'avaient pas fait mieux qu'embrasser le poisson-chat du jardin aquatique. Avait-elle utilisé le mot correctement ? Il allait falloir l'essayer devant elles pour voir.
«Des vêtements ?» Fit-elle comme s'il venait de lui parler d'excréments. Elle fit la moue. «D'accord, mais je veux une robe alors. Comme celles que vous mettez lors de vos bals.» Elle réfléchit à nouveau. «Et des bijoux aussi !» Conclut-elle sur le ton de l'évidence.
«J'ai pas peur.» Répondit-elle en levant le menton bien haut. «Le dernier arrivé chez toi doit faire tout ce que l'autre lui dit de faire !» La Sirène détala sans lui laisser le temps de répondre.
Premier baiser | Læn Zktc
Les joues rougies comme des pommes de leur course, Susannah reprenait son souffle. Elle avait trébuché en courant et ses paumes arboraient désormais les mêmes blessures que ses genoux mais elle n'y prêtait guère attention. Sans un mot, elle avait emboîté le pas à Læn pour rentrer chez lui. Sur le chemin jusqu'à la chambre, la Sirène s'arrêtait parfois pour examiner sans marquer la moindre gêne quelques bibelots qui l'intriguaient avant de les reposer en prenant soin de montrer qu'ils n'étaient pas dignes de son intérêt. Une fois dans la chambre, elle se laissa tomber sur le lit sans demander la permission. La course l'avait fatiguée et elle étira ses jambes en baillant avant de regarder autour d'elle un moment. «C'est tout petit ici. Vous vivez tous ensemble ici ? Ma maison est dix fois plus grande.» Bien que les demeures des Dæloran soient effectivement vastes, Susannah avait exagéré dans l'espoir d'impressionner le Magicien. Elle en rajouta une couche et susurra en imitant la voix de peste que prenait sa pire ennemie à l'école : «J'ai un étage rien que pour moi qui fait la taille de ta maison.» C'était un mensonge, évidemment mais elle en avait assez de voir toujours la même expression renfrognée sur son visage. Il fallait impérativement qu'il comprenne où était sa place. «Apporte-moi une serviette. Et une brosse à cheveux.» Dit-elle distraitement sans le regarder. Elle avait vu son visage dans le reflet d'un miroir et elle en avait ressenti une honte si forte que son visage avait rougi d'un seul coup. Jamais auparavant avait-elle eu l'air si débraillée, c'était inadmissible. Elle n'avait plus rien de la mignonne petite perle, comme aimaient l'appeler certaines de ses tantes. Si sa famille la voyait, c'était certain qu'elle se ferait punir d'oser se montrer ainsi aux Gaelyans. Ils étaient nuls certes, mais ce n'était pas une raison pour se montrer devant eux comme une pouilleuse échevelée. C'était peut-être pour ça qu'il la traitait si mal. Tout faisait sens. Soudain, elle craignit que son ami Ondin la voit également dans cet état. Et s'il connaissait sa famille et qu'il allait tout répéter ? Elle adressa une prière silencieuse à Aylidis. «Alors, tu as les vêtements ?» Relança-t-elle ensuite sèchement le garçon. La Sirène lui tournait le dos et était présentement agenouillée à côté du lit en train de fouiller dans sa table de chevet au cas où elle trouverait quelque chose d'amusant à l'intérieur.


Message III | 872 mots


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Adriæn Kælaria
Sam 28 Aoû 2021, 23:06

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Lorsqu’il vit Adriæn apparaître sur le pas de la porte de sa chambre, Læn se sentit soulagé. Une seconde de plus seul avec cette fille et il allait exploser et lui envoyer la brosse à cheveux qu’il tenait dans la main dans la face. Son regard noir se posa sur l’indésirable, comme s’il voulait signifier à son ami qu’il devait trouver une solution pour qu’ils se débarrassassent d’elle. Il était ambivalent en ce qui la concernait. Parfois, il se laissait attendrir, en se disant qu’elle était loin de chez elle. Pourtant, dès qu’elle ouvrait la bouche, une sombre fureur le prenait. Adriæn, richement vêtu, posa son épaule sur l’embrasure de la porte et fixa la fillette qui était en train de fouiller dans le chevet de son ami. Il n’aimait pas trop que des filles lui tournassent autour. Il était possessif. C’était son meilleur ami. Il n’était qu’à lui et il n’avait pas envie que cette chose prît sa place. Alors le mieux, à ses yeux, consistait à faire d’elle une ennemie ou une occupation. Ensemble, contre elle. Ensemble, autour d’elle. Et elle ne ferait jamais partie du fameux « ensemble ». « Hum. C’est qui ? » demanda-t-il. La mère de Læn lui avait rapidement expliqué qu’il avait trouvé une nouvelle copine et qu’il voulait la lui présenter. Bien sûr, le faux Magicien n’avait pas parlé du baiser à sa génitrice et elle n’avait pas cherché plus loin. Elle ne s’était même pas aperçue de la fugue du gamin. Il allait et venait. Elle avait l’habitude de ses crises. Elles ne duraient jamais longtemps. Il partait furibond et revenait en boudant ou comme si de rien n’était. Læn fixa Adriæn. « C’est une fille. » commença-t-il. L’autre ne broncha pas. Il voyait bien, étant donné qu’elle n’était pas très habillée. Était-ce un vêtement à Læn qu’elle portait ? Il n’aimait pas ça. « C’est une Sirène. Elle vient de l’océan et elle veut être à la tête de la Justice pour tuer tous les garçons. » « Ah ? » « Et elle veut que je l’embrasse. En échange elle me fera traverser l’océan. Mais je lui ai dit que je ne l’embrasserais que si toi aussi tu acceptais de lui faire un baiser… Parce que… » Il n’avait pas envie de dire que, pour lui, le premier à l’embrasser serait celui qui devrait se marier avec elle. Læn devait penser que faire un bisou revenait à mettre une fille enceinte. Il n’y connaissait rien mais ça lui faisait un peu peur.  

Adriæn se redressa légèrement et s’avança pour prendre la brosse dans les mains de Læn. Il rejoignit la fille. « Elle s’appelle comment ? » demanda-t-il. Le faux Magicien ouvrit la bouche puis la referma aussitôt, en se rendant compte qu’il n’en savait rien. Un petit rire échappa à l’Ondin, ce qui ne l’empêcha pas de prendre une mèche de cheveux de la fillette dans ses mains. « Tu t’appelles comment ? » lui demanda-t-il directement, en passant la brosse dans sa chevelure. « Je vais te coiffer. » décida-t-il. « Sauf si tu ne veux pas de bisou. » Il lui sourit. « J’aime bien tes cheveux. » Ils seraient plus beaux s’il les lui coupait et les gardait rien que pour lui.

« Pourquoi tu ne veux pas l’embrasser ? » demanda-t-il. « C’est pas compliqué pourtant. » Il attendit un peu. « Elle ne te plaît pas, c’est ça ? » Il détailla Susannah, comme s’il cherchait à savoir s’il la trouvait jolie ou non. Là n’était pas la question parce qu’il n’avouerait jamais rien. Il voulait l’éloigner de lui. Læn resta silencieux, ce qui n’était pas bon signe. Il continua son expertise, avant d’avoir une idée. « Je sais. On a qu’à jouer aux docteurs. On a qu’à dire que Johannês est un vilain qui t’a fait du mal. Et moi je suis un docteur magicien. Alors tu vas te mettre sur le lit et je vais t’ausculter. Puis je te ferai un bisou magique qui t’enlèvera ta blessure et fera que Johannês redeviendra gentil. Là, quand je le lui dirai, il te fera un bisou à son tour. Ensuite vous ferez des bébés et vous vivrez heureux. » Jamais ils ne vivraient heureux parce que c’était lui le vilain et qu’il avait envie de lui faire peur. Il lui ferait mal en faisant semblant de la soigner, elle pleurnicherait et, ensuite, elle voudrait s’en aller en oubliant le baiser que Læn lui devait. « Johannês, elle est où ta fausse épée ? » Le concerné alla la chercher. « Là ! Mais, pfff … Je n’aime pas la fin de ton histoire ! On dirait les aventures nulles de ma sœur ! » objecta-t-il, d'un air bougon. « Tu as qu’à être le docteur alors. Enfin… ça dépend qui elle préfère en docteur. » Il tourna de nouveau le regard vers l’Ondine. « Tu préfères qui ? Lui ou moi ? » Il voulait bien changer son plan. « De toute façon, faudra t’étaler sur le lit après la blessure. Johannês ne sait pas comment on fait le docteur mais je peux lui dire ce qu’il doit faire. » Encore mieux. « Et c’est mieux si tu restes toute nue, pour l’examen. Ça se fait pas avec des vêtements. Tout bon docteur sait ça. » dit-il, avec un air assuré.

850 mots



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Susannah
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Susannah
Lun 04 Oct 2021, 14:41

Premier baiser | Læn G7gm
Premier baiser





Susannah se tourna vivement lorsqu'elle entendit une nouvelle voix s'élever dans son dos. Elle n'esquissa pas un geste lorsqu'il s'empara d'une de ses mèches de cheveux. Pas une once de méfiance n'assombrit ses prunelles brumeuses. C'était aux garçons de se méfier des filles, pas l'inverse. Il pouvait la toucher s'il voulait, mais qu'il ne vienne pas pleurnicher lorsqu'elle le mordrait. «Susannah.» Laissa-t-elle tomber avant de répliquer du tac au tac avec sa franchise habituelle. «Et moi je n'aime pas les tiens.» Leur teinte délavée était fade et ils étaient trop courts pour avoir une assez bonne prise dessus si elle venait à se battre avec lui. «Je préfère ceux de ton ami La Sirène articula les deux syllabes en arquant un sourcil dédaigneux pour ne rien dissimuler de ce que lui inspirait leur relation.
Ramenant ses genoux contre elle pour y apposer son menton, elle l'écouta parler, grimaçant quand la course de la brosse rencontrait un nœud mais refusant d'émettre la moindre plainte. Au contraire de Johannês, l'Ondin avait une voix plus modérée, presque apaisante mais il paraissait trop confiant au goût de Susannah. Il parlait trop aussi. Ça lui déplaisait fortement et elle finit par froncer les sourcils et balaya sa main tenant la brosse d'un revers agacé. «Je veux pas avoir des bébés de lui.» Opposa-t-elle fermement en prenant un air dégoûté. Sa progéniture serait de qualité, ou ne serait pas. Mieux valait tuer elle-même ceux qui auraient des tares que de voir des cafards médiocres ternir la Précieuse lignée des Dæloran, elle ne le permettrait pas.
L'arme dans les mains du Magicien alluma une étincelle dans ses yeux. La perspective de commencer un jeu la réjouissait mais elle ne voulait pas qu'ils s'aperçoivent de son intérêt. Elle voulait les voir se plier en quatre pour obtenir la plus légère marque de satisfaction de sa part et elle voulait être celle qui menait la danse. Depuis l'arrivée d'Adriæn, elle perdait le contrôle de la situation, comme s'il lui manquait une information cruciale pour comprendre ce qu'il se passait. Soigneusement, elle se composa un air dégagé et fit mine de réfléchir. «Je ne sait pas trop. Ce n'est pas très drôle comme jeu. C'est tordu.» Toutes ces conditions juste pour obtenir un simple bisou dépassait son entendement. Qu'un Magicien soit assez niais pour ne pas oser embrasser, elle pouvait l'entendre. Tout le monde savait qu'ils étaient biberonnés aux contes de Faes dès leur naissance, Aylidis savait quelles idées absurdes farcissaient leurs cervelles aussi molles qu'une moule pas fraîche. Mais un Ondin ? Elle le fixa un moment, ne sachant quoi penser de lui. Était-il seulement ce qu'il disait être ? Il avait la tête d'un fouineur. Lui rabattre le caquet pour lui faire perdre son petit air suffisant serait sûrement aussi jubilatoire que le visage défait de sa cousine après qu'elle lui eut volé les chocolats offerts par son amoureux. «Fais voir ton épée.» Susannah soupesa l'arme comme si elle était experte dans son maniement et fit décrire à la lame en bois quelques arcs de cercle dans les airs. «Je ne vois pas pourquoi on dirait que c'est l'un d'entre vous qui m'aurait fait du mal. Pourquoi ce serait pas moi la vilaine qui blesse l'un d'entre vous ?» La pointe du jouet se logea sous la gorge d'Adriaen et elle lui lança un regard de défi avant de la diriger vers le Magicien. Il l'avait vexée et elle ne lui pardonnerait jamais. Elle le jugeait lâche et haïssait son caractère emporté. «J'ai changé d'avis. Ni l'un ni l'autre ne me touchera ni ne m'embrassera. J'aurai mieux fait d'écouter ma famille. Il n'y a rien à tirer des Gaelyans imbéciles qui grouillent dans les terres. Et ceux qui frayent avec eux sont pires encore. En fait, vous me dégoûtez tous les deux.» Déclara-t-elle calmement, comme si elle énonçait un fait auquel elle ne pouvait rien. Elle fourra l'épée dans les bras de Johannês en dardant un regard noir sur lui. Elle était convaincue qu'il fallait attaquer en premier. Mieux valait partir avant de subir l'humiliation cuisante d'un nouveau refus de sa part, surtout avec Adriæn comme témoin. «Vous n'avez qu'à jouer à vos jeux bizarres entre vous. On s'amuse mieux sous l'eau de toute façon.» C'était faux, elle s'ennuyait chez elle maintenant que sa cousine ne passait plus de temps avec elle. Mais elle aurait préféré s'arracher la langue plutôt que l'admettre. Les autres jouets qui parsemaient la chambre ne cessaient d'attirer son regard avec autant d'efficacité que si quelqu'un les avait agités sous son nez, ils attisaient son envie de ravaler sa dignité et d'accepter de jouer avec eux mais elle était tout bonnement incapable de revenir sur ses mots. Agacée autant contre elle-même que contre eux, elle croisa les bras et conclut. «Et toi, ne t'avises même pas d'approcher un seul orteil de l'océan. Il arrive parfois qu'au goûter, on mange les enfants de Gaelyans qui se croient à l'abri en allant se baigner trop loin du rivage. Le goût n'est pas très différent de la morue, on ne voit presque pas la différence. Je suis sûre que ton ami en a déjà mangé et peut-être qu'un jour, il viendra te croquer quand tu dormiras. Ou qui sait, peut-être que je reviendrai m'en charger maintenant que je sais où tu habites.» Un sourire sournois ourla ses lèvres jusqu'à découvrir ses dents et elle tourna les talons pour quitter la chambre et la maison.

Message IV | 990 mots
Merci pour ce rp nastae
Je ne sais pas si on a des points de spé pour un flashback mais si c'est le cas, je veux bien un point de force si tu déclares Premier baiser | Læn 1266825537


Premier baiser | Læn 7qoc
Merci Jil  Premier baiser | Læn 009 :
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Ven 18 Mar 2022, 07:47

Premier baiser | Læn 4yi9
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Premier Baiser



Adriæn fixa la porte par laquelle la fille était partie. Malgré son jeune âge, il regrettait de ne pas avoir joué à ses dépens. Aucun événement tragique ne l’avait rendu tordu avec le temps. Il était né ainsi. Il y avait plusieurs choses qu’il n’aimait pas et, parmi celles-ci, le fait qu’une fille voulût embrasser son ami. Læn, lui, avait froncé les sourcils. Il se sentait réellement mal. Elle avait éveillé sa colère et ses petites mains étaient serrées sur l’épée en bois, comme s’il désirait qu’elle explosât dans ses paumes. Il ne savait pas ce qui l’énervait le plus : qu’elle eût refusé de jouer à leur jeu alors que c’était elle qui voulait un baiser de base, qu’elle les insultât comme s’ils étaient des poissons pourris ou qu’elle fût partie sans demander son reste. La flamme de l’injustice brûlait en lui et il fit quelques pas en direction de la frontière entre sa chambre et le couloir pour lui en coller une. Il allait la gifler, comme Ortanse l’avait giflé la dernière fois, à l’école, lorsqu’il n’avait pas voulu jouer avec elle.  Cependant, la main d’Adriæn le retint. « Laisse. Si tu lui cours après, ça lui donnera de la valeur. » Il avait lu ça, dans un livre sur le dressage des chiens. « Elle n’obéira pas après. » précisa-t-il, puisque la « valeur » n’avait aucun rapport. Ça l’avait intéressé. Lorsque le chien n’obéissait pas, le maître devait se cacher ou partir dans l’autre sens, et non le suivre comme un abruti. « Si elle veut revenir, elle reviendra. En attendant, on va jouer tous les deux. » « Tu veux jouer à quoi ? » L’Ondin savait parfaitement à quoi il voulait jouer. « Au docteur. » dit-il, tranquillement. « Mais il n’y aura pas de fille pour nous embêter. » « T’es sûr que tu veux jouer à ça ? » « Oui. »

Le blanc fit un pas vers le plus bronzé des deux. Il tendit la main. « Donne-moi ton épée. » Læn obéit, sans rechigner. Il était encore en colère contre Susannah mais la perspective de jouer sans elle comme vengeance lui semblait juste. Il n’empêche que dès qu’il la reverrait, il lui crierait dessus pour lui faire comprendre qu’on ne quittait pas un jeu comme ça. C’était nul et petit. « D’accord alors… En garde ! » « Mais… Je n’ai pas d’épée moi ! » « Et alors ? Qui a dit que les gens se battaient à armes égales ? » Il avait lu ça dans un magazine. Personne n’est égal. On ne choisit pas non plus le lieu de sa naissance. À partir de là, il ne faut rien espérer des autres. Il faut tout construire soi-même, avancer, et ne pas tomber dans la victimisation. Personne ne veut aider les victimes. Elles n’inspirent que la pitié. Adriæn ne voulait pas être une victime. Lui, il voulait être celui qui les enfonce et les termine, afin de nettoyer le monde de la vermine. Il fit donc un nouveau pas vers Læn et le piqua au niveau du torse avec l’arme. « Maintenant tu tombes et tu fais semblant d’avoir mal. Sinon je te tape plus fort et on arrête de faire semblant. » Il était sérieux mais le faux Magicien décela une forme d’humour - inexistante - dans ses propos et se mit à rire, tout en se couchant et en se tordant faussement de douleur. Quelques minutes plus tard, alors que l’Ondin avait enlevé son haut pour endosser le rôle de médecin - parce qu’il fallait qu’il changeât de vêtement entre deux rôles, bien sûr - et que Læn avait été à moitié déshabillé, ils ne pensaient plus vraiment à la fille qui avait troublé leur amitié quelques secondes, par sa simple présence. Le bleu riait parce que les doigts du blanc le chatouillaient et Adriæn se disait que Læn devrait rester à lui pour toujours. « Maintenant, tu dois tomber amoureux de moi. » Ce n’était pas rare chez les Magiciens de voir deux hommes ensemble ou deux femmes ensemble. Ça arrivait et personne n’y faisait réellement attention. Dans les bals, des danses avaient, depuis longtemps, étaient construites pour les couples d’un même sexe et, s’ils le souhaitaient, ils pouvaient également danser les danses traditionnelles. Deux robes ou deux pantalons l'un en face de l'autre ne choquaient personne. « Comment je tombe amoureux ? » « Bah je ne sais pas… Dis que tu m’aimes parce que je t’ai sauvé, que je suis l’amour de ta vie et tous ces trucs… » Læn n’était pas convaincu mais essaya de jouer le jeu. « Je t’aime ! Tu es l’amour de ma vie ! » « Je sais. » répondit le blanc, avant de s’avancer vers lui et de poser sa bouche sur la sienne. Il ne ressentit pas grand-chose. Le faux Magicien rougit sous la surprise. Il ne pensait pas qu’ils le feraient vraiment.

815 mots
Yep ! Je fais ça ce weekend ^^



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