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 [Q] - Vos désirs sont des ordres | Morgane [+ 18]

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Jeu 03 Déc 2020, 05:59



Partenaire : Morgane Taïmon
Intrigue/Objectif : À la suite d’un rêve particulier, Shadow doit accomplir les ordres qu’il a reçu de Morgane et s’inviter dans sa chambre pour lui faire des trucs. Il pourrait y avoir certaines scènes choquantes. Je sais pas comment ça se terminera, mais Shadow étant un Réprouvé Shadow… je préfère avertir x)


Je ne bougeais pas. Je ne produisais aucun son. Je n’étais que là, immobile et droit, à laisser filtrer une expiration entre mes dents. À l’intérieur de mon crâne, pourtant, c’était le chaos absolu. Sa voix à l’accent exotique, mielleuse et susurrante faisait écho dans mon esprit, incessamment. Ces phrases, ces deux putains de mêmes phrases, n’arrêtaient pas de se répéter en boucle dans ma tête depuis que je m’étais éveillé de ce rêve bizarre. Cela faisait pourtant des jours, et des jours, et des jours – j’avais cessé d’additionner – que j’avais rêvé de ce moment où nous nous étions retrouvés, elle et moi, sur ce fichu autel piquant. Des jours voire des semaines. Peut-être même des mois? Je ne prenais pas la peine de compter. Oui, après tout, j’avais cessé d’additionner. Ça ne servait à rien de toute façon. Je ne pouvais pas me permettre de remplir mon esprit de bricoles aussi inutiles. Cependant, impossible pour moi d’oublier ces phrases qui résonnaient aux quatre coins de mon crâne. « Je veux qu’une nuit, tu te glisses dans ma chambre pendant que je dormirai et que tu commences à me faire des choses, à me toucher, à m’embrasser…  » Elle ne m’avait jamais précisé quand. Puis, j’avais choisi, à la suite de moults hésitations, d’y aller maintenant. C’était rare que j’agisse selon mes décisions. C’était rare que j’initie une action par surprise vers celui ou celle à qui je devais le respect. Si sa vie n’était pas en danger, je ne prenais jamais la peine d’agir de mon propre chef : c’était elle le chef d’orchestre; je n’étais que son instrument. Sauf aujourd’hui et maintenant.

Discrètement, je tournais une nouvelle œillade en direction de la glace qui séparait notre chambre – à moi et à l’Oreille Pointue – de celle de la jeune maîtresse : elle était complètement opaque. Parfait. Je ne serais peut-être pas interrompu par le mangeur de navets alors. J’étais plus que satisfait. Cependant, c’était sans compter que j’avais oublié que Vantelme pouvait non seulement nous voir, mais également nous entendre malgré l’apparence du miroir de ce côté-ci de la pièce. Mais ça ne me traversa pas l’esprit. Tout ce dont je me rappelais, c’était que je m’étais assuré que le végétarien soit bel et bien endormi avant de quitter les draps de ma couche. À présent, je me trouvais au pied du lit de la jeune Maîtresse, à la contempler, fasciné. Son souffle était régulier. Ses paupières étaient closes et légèrement frémissantes, comme si de l’autre côté, elle observait un songe. Sa poitrine se soulevait doucement sous ses couvertures tandis que ses cheveux, en pagaille, auréolaient son visage d’un anneau de jais. J’inclinais la tête sur le côté, comme craintif qu’au moindre mouvement, qu’elle ouvre les yeux et me gronde. J’aurais ainsi échoué, et il me faudrait recommencer une autre nuit.

C’est pourquoi j’attendais, j’attendais. Le plus patiemment possible. La jeune femme était profondément endormie, je le constatais lentement. Elle percevait à peine ma présence. « Si tu fais tout ce que je te dis, sans en parler à personne, alors je ne t’abandonnerai pas, jamais. » Jamais. Jamais. Quel doux écho à mes oreilles. Je souris. D’où le besoin que le végétarien reste endormi et ne m’interrompe pas. Je ne voulais pas être abandonné. Je ne pouvais pas vivre par moi-même. C’était bien trop terrifiant. Incertain. Dangereux. Inconnu. Arrête de penser aussi négativement. Tout irait bien. Tout irait parfaitement bien. Elle était là, à quelques centimètres. Il suffisait que je la touche. Que je l’embrasse. Que je la prenne et… Hum. Pouvais-je la pénétrer? Et la mordre, est-ce que je le pouvais aussi? Je fermais les yeux, cherchant à réfléchir. Elle ne l’avait jamais précisé, mais elle avait parlé de lui faire « des choses. » Ça comptait dans les choses, non? Oui, oui, certainement. Cette réflexion – peu importe qu’elle soit mal interprétée ou non – me rassura et m’enhardie. Je souris, les yeux pétillants, avant de retirer mon chandail et de le balancer au sol. En esquissant des gestes lents, prudents, je me postais au-dessus de sa silhouette, attendant encore un instant, m’assurant qu’elle dormait toujours. Elle respirait régulièrement. Mon cœur rata un battement. C’était l’occasion rêvée. Je glissais immédiatement ma main jusqu’à son menton, rapprochant mon visage du sien afin de coller mes lèvres aux siennes. Si, au début, je ne m’étais contenté que d’un simple baiser, je me surpris à en demander plus. Un peu plus. Encore plus. Toujours plus. Elle devait comprendre ma volonté. Elle devait comprendre que j’étais motivé. Je ne voulais pas être abandonné.

Ma bouche explorait ses lippes de sang, ma langue les goûtait avec gourmandise, alors que je la glissais suavement jusqu’à sa gorge. Les jointures de mes mains suivirent le mouvement, descendant jusqu’à ses hanches, remontant jusqu’à sa poitrine, les caressant, finissant par les empoigner sauvagement. Elle devait comprendre ma volonté, comprendre ma motivation. Mes phalanges épousèrent la courbe de ses seins, que j’étreignais dans un massage lascif, de plus en plus impatient. Je voulais qu’elle me remercie. Je voulais qu’elle reconnaisse ma confiance. Mon visage se perdit sur sa gorge, la peau de celle-ci se coinçant gentiment entre mes dents. Je la suçais, la marquais, espérant intérieurement faire du bon travail pour la Maîtresse. Je ne voulais pas être jeté comme une ordure. Je voulais lui faire plaisir. La contenter au mieux. L’une de mes mains frôlant sa taille pour se perdre sous sa nuisette. Je souris contre son épaule. Mes doigts touchant ses cuisses nues, touchant son entre-jambe, sans forcer mon entrée.

En revanche, j’aurais aimé l’entendre crier, l’entendre souffler mon nom au creux de mon oreille, mais pour le moment, ses gémissements endormis suffisaient à mon propre plaisir. J’aurais apprécié qu’elle se réveille, qu’elle me félicite pour ce que je lui procurais. Avec ça, jamais, elle ne m’abandonnera. Elle me l’avait promis. Si je lui montrais toute la confiance que j’avais en elle, toute la joie que cela me gratifiait d’être à son service, sûrement – certainement même que! – elle ne me laissera jamais tomber. Pas comme cette… J’eus un arrêt, un blocage. Pas comme cette… Étrange. Les souvenirs d’un ressentiment ainsi que d’une détresse lancinante me revenaient à l’esprit, mais je ne me rappelais plus du tout à l’égard de qui j’avais pu, un jour, diriger autant de haine et de tristesse entremêlés. Oh et puis merde. Ce n’était pas grave. Ce n’était pas important. Si je l’avais oublié, peut-être était-ce au mieux après tout. Pour l’instant, je devais porter mon attention sur une seule et unique tâche. Obéir aux ordres de ma Maîtresse. Jouer son chien, sa pute de compagnie s’il le fallait. Tout ce qu’elle voudrait, je le ferais. Tout ce que j’aspirais, c’était la combler et la remplir de chacun de ses petits désirs – et la remplir tout court, si elle le voulait. Même si ces volontés étaient vouées à la mettre en colère. Mais j’étais trop inconscient pour en juger. J'étais simplement content, à la caresser ainsi, à marquer sa poitrine de baisers fiévreux et de coups de langue erratiques. Je me reculais légèrement, expirant, frissonnant, cherchant un moyen de me contrôler. Ne pas la réveiller. Ne pas la réveiller. Mais toujours, et toujours plus la combler. Je pris l'une de ses mains, la collant contre mon torse. Je la fis faire des va-et-vient sur ma poitrine, mes épaules, ma gorge, simulant les gestes qu'elle aurait pu esquisser dans pareilles situations. Je relâchais un souffle rauque, déglutissant, souriant, faisant descendre sa main jusqu'à mes hanches. Qui avait dit qu'elle pouvait être la seule à se faire plaisir? Personne. Mais je voulais tout de même essayer. Avant qu'elle se réveille. Et qu'elle me félicite d'avoir été un bon garçon.


1 237 mots (Sans les paroles de Morgane) | Post I




[Q] - Vos désirs sont des ordres | Morgane [+ 18] Signat16
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Lun 21 Déc 2020, 18:49


By Godfrey Escota

Vos désirs sont des ordres


Parasite Eve de Bring me the horizon
C'est violent, sexuel et y a des araignées.

Elle était allongée sur un lit luxueux. Elle plissa les yeux, tout en cherchant à comprendre ce qu’elle faisait ici. Ses membres étaient ankylosés sans qu’elle ne sût pourquoi. Tout paraissait étrangement flou. Elle chercha à bouger sans y parvenir. Deux hommes tenaient ses pieds, pour lui maintenir les cuisses écartées. « Qu’est-ce que vous faites ? » demanda-t-elle. « Tais-toi, salope ! » « Que… ? » Peut-être était-ce son expérience précédente qui rendait ses rêves plus mouvementés qu’en temps normal ? Elle n’en savait rien. Elle remarqua que ses bras étaient cloués au lit par une force mystérieuse. Elle essaya de se débattre. « Où suis-je ? Lâchez-moi ! » Un sourire mauvais apparut sur le visage de l’un de ses bourreaux. « Chut. Tu ne voudrais pas lui déplaire, n’est-ce pas ? » « À qui ? » « À moi. » Il y eut un coup de tonnerre. Une lumière électrisante se propagea derrière une silhouette aussi haute que maigre. Elle ne l’avait jamais rencontré mais elle le reconnut directement. C’était l’Empereur Noir. Elle déglutit. « Il t’a choisie pour la nuit. Tu as intérêt à être sage. » Morgane n’arrivait plus à respirer. La peur se mêlait à l’horreur que suscitait chez elle sa présence. Pourtant, plus il s’approcha et plus elle se mit à le désirer ardemment. Elle voulait qu’il lui fît mal, qu’il la prît violemment et abusât d’elle à la clouer au lit plusieurs jours durant. Elle pensa brièvement que l’on ne se refuse pas à un Roi. Il pourrait lui apporter la puissance et la gloire, un statut bien plus important que celui qu’elle possédait actuellement. Si elle n’avait qu’à écarter les cuisses pour ça, alors elle le ferait. De toute façon, on les lui maintenait en place. Elle n’avait pas le choix. Elle voulait y trouver son compte. Si elle se donnait, elle ne serait pas la victime du crime du Monarque. Elle aurait même pu le toucher si ses mains n’étaient pas immobilisées. Elle le laissa se positionner sur elle et goûter ses lèvres. Elle observait son visage de vautour la parcourir, ses mains vieillies et rachitiques caresser son corps. Ça lui plaisait, même si elle avait conscience qu’il faisait de même avec des enfants. Sans aucune hésitation, il leur prenait leur pureté et leur innocence. C’était mal mais il était l’Empereur Noir. Elle voulait qu’il la marquât et qu’il la pénétrât. Elle gémit, inconsciente du fait que ses fantasmes nocturnes étaient directement liés à ce qu’il se passait dans la réalité. Le corps du Roi changea progressivement. Sur le lit, des araignées apparurent. Elles galopèrent jusqu’à la silhouette allongée de la Sorcière qui ressentit quelques secondes d’effroi. Des serpents longèrent son corps, propageant un plaisir coupable dans toute son anatomie. Elle se rendit compte que les reptiles faisaient partie d’Elias. Le regard du Grand Chaos était différent, jaunâtre. D’entre ses lèvres jaillit une langue fendue. La peur balaya le désir et elle se mit à hurler devant le monstre qui pénétrait à présent sa chair de toute part.

Elle se réveilla, transpirante et gémissante. Il lui fallut un temps pour comprendre la situation. L’humidité entre ses cuisses lui indiqua que son corps ressentait jusqu’ici du plaisir. Elle dévisagea pourtant Shadow avec un soupçon d’incrédulité, avant que la colère ne lui fasse place. Sa main s’abattit sur l’esclave avec la force de la surprise. « Qu’est-ce que tu fais, chien ? » cracha-t-elle, en colère à cause de l’étonnement. Elle ne comprenait pas ce qu’il fichait, n’arrivant pas à se remémorer le rêve à ce moment précis. Les événements récents la perturbaient encore. L’Ygdraë l’avait pénétrée et elle avait aimé ça. Il était venu en elle… et elle avait aimé ça, l’idée, l’interdit, le fait qu’il fût un esclave, qu’il la remplît, qu’il la salît. Elle avait envie de le mater se toucher, de le mettre à genoux et de faire profiter du spectacle d’autres filles de son âge. Elle déglutit, devant Shadow, et se redressa un peu. Elle pouvait sentir la trace de ses doigts sur ses cuisses, l’humidité de ses lèvres sur les siennes et, surtout, l’impression du corps du Réprouvé sur ses mains. « Laisse-toi faire. » dit-elle, fermement, en inversant la tendance. Elle lui grimpa dessus. C’était une vilaine petite perverse, finalement. La dépendance lui conférait plus de marge de manœuvre que la chambre qu’elle avait précédemment dans le manoir principal. Là, elle pouvait se toucher sans que ses parents ou des domestiques ne pussent la surprendre. Elle n’avait plus besoin de faire attention. Elle était davantage indépendante. Ce n’était pas forcément une bonne chose. Ses mains caressèrent le torse de Shadow un instant avant qu’elle ne saisît son entre-jambe. « Tu aimes ça ? » demanda-t-elle. Elle avait envie de le voir plié devant elle, d’éveiller en lui un désir qu’elle se plairait sans doute à ne jamais contenter. Le problème, c’est qu’elle se prêtait elle-aussi au jeu. Son désir ne désamplifiait pas. Elle eut une idée. Un sourire dérangé s’invita sur ses lèvres et elle s’écarta. « Je veux que tu recommences, d’ici quelques nuits. Mais cette fois, je veux que tu joues à être l’Empereur Noir. Je veux que tu sois violent et que tu m’attaches les jambes. C’est compris ? » Elle rit. « Dégage maintenant. Va dormir. »

886 mots

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Lun 04 Jan 2021, 19:27



« Wan! (Maîtresse!) »

L’exclamation avait été soupirée avec une joie non dissimulée et pourtant, comme un enfant pris en faute, je me recroquevillais presque instantanément sur moi-même. Ma voix m’avait semblé trop forte. Et si le brouteur se réveillait? Il allait tout faire foirer, ce foder (connard). Cependant, aucun son ne provenait de notre chambre et le soulagement m’envahit progressivement. Tout allait bien. Tout irait bien. Il ne s’était pas réveillé. La fierté m’enhardit.

« Fi…Fiaire… Moi? » Lui demandais-je en lui offrant un sourire éclatant, impatient de connaître le verdict de ma performance.

Moi? Mal parler? Oui, tout à fait. Malgré l’enseignement plus que basique de l’Elfe, je n’arrivais toujours pas à aligner une phrase cohérente en langue commune, c’est vrai. Je faisais des efforts – vraiment, la volonté était présente – mais je n’arrivais tout simplement pas à me souvenir de tout ce qu’il pouvait me dire. Il me parlait, je répétais; il recommençait, je répétais. Comme un parfait petit soldat. Cependant, les progrès frisaient le zéro. Et ça commençait à me chauffer les nerfs. En même temps, l’autre parlait toujours trop vite, avec un accent incompréhensible. Comment je pouvais apprendre avec un professeur aussi nul? C’était sûrement de sa faute si je ne m’améliorais pas aussi vite qu’escompter. Toutefois, j’avais confiance que j’y arriverai un jour, que je réussirais à me faire comprendre et à comprendre, en retour. Cette réflexion me remplit de joie. Décidément, c’était une accumulation de bonnes nouvelles aujourd’hui. Je souriais de toutes mes dents, espérant être parvenu à la contenter de ses moindres désirs, comme elle me l’avait réclamé dans ce rêve. Cependant, le désenchantement fût rapide, violent, dès l’instant où la paume de sa main se fracassa contre mon visage. Ma tête fût propulsée par le geste, renversée dans le mouvement, la morsure de la claque incendiant ma mâchoire. Je clignais des yeux, piteux et déconcerté. Mon rythme cardiaque s’accélérait, discontinu; ma respiration paniquait, inspirant et expirant la surprise de l’instant. Qu’est-ce qui se passait? N’avais-je… pas réussi à la satisfaire? N’étais-je pas parvenu à la combler? Elle était déçue. C’est pour ça qu’elle m’avait frappé. J’avais failli, échoué. Lamentablement. Qu’est-ce que j’ai fait de travers? J’essayais de comprendre ce qui avait mal tourné. Je l’avais embrassé, je l’avais touché, son entrejambe était humide, mais peut-être aurait-elle voulu plus? Mais quoi de plus? Ou ça n’avait pas été à la hauteur de ses attentes? Je déglutis, tournant, craintif, mes pupilles jusqu’au visage de la jeune femme. Elle me fixait avec le même désarroi dont je la couvais. Elle ne bougeait pas. J’étais dépité. Je ne comprenais pas. Qu’avais-je fait de mal, exactement? Pourquoi m’avait-elle repoussé avec autant d’agressivité et de colère? Je restais à ma place, une main sur ma face, tremblant, confus, incapable d’éclaircir mes pensées. Elle était mécontente. Elle allait encore me frapper. Elle allait me crier au visage. Et elle allait réveiller le mangeur de navets. Ça serait un désastre. J’aurais définitivement échoué. Je n’aurais définitivement plus la confiance de ma Maîtresse. Elle me laisserait. Elle m’abandonnerait. Elle me jetterait dans un fossé rempli de rats. Et elle m’oublierait. Non… Non… Je ne voulais pas de ça. Plutôt mourir que de finir inutile.

Je perçus un geste. Mon corps se crispa à l’entente de sa voix. J’allais avoir mal. Mais c’était moins pire que de finir perdu. Je fermais les yeux. Avant d’être, à mon tour, renversé sur la surface du lit. Je me laissais faire comme une poupée de chiffon, mes pupilles ancrées dans le bleu saphir de ses prunelles. Au contact de nos chairs, de ses phalanges qui frôlaient mon torse, je frissonnais. Que se passait-il? Était-elle satisfaite, finalement? Mes nerfs s’embrasèrent lorsque sa main vint empoigner mon sexe. Immédiatement, je grinçais des dents, perdant le contrôle de mon souffle à chacune de ses caresses. J’enfonçais ma tête dans les draps, l’une de mes mains se soulevant instinctivement jusqu’à sa taille pour la palper. J’avais réussi. J’avais comblé ses désirs. Et elle me récompensait. Elle ne m’abandonnerait jamais. Je resterais toujours à ses côtés. Elle me l’avait promis. Elle me l’avait promis et on ne revenait jamais sur une promesse. J’avais l’impression de rêver, d’être sur un petit nuage. Je la caressais pendant qu’elle me touchait, mes doigts allant jusqu’à ses fesses pour les empoigner, alors que je relâchais, péniblement, des grognements extatiques.

Jusqu’à ce qu’elle arrête. Brusquement. Comme ça, sans préavis. J’étais immobile comme un con sans véritablement savoir ce qu’il me faudrait faire à présent. Voulait-elle que je continue par moi-même? Et pourquoi elle ne finissait jamais son putain de travail, cette rahjiin (salope)?! Je me redressais lentement, ma virilité en feu. Je la dévisageais, un tremblement secouant l’ensemble de mon être. Je l’écoutais aussi, mais peinait à comprendre un mot sur deux.

« Em…reur… Nouar? »

Je restais planté là comme un légume en terre, observant simplement la silhouette de la Maîtresse d’un œil vide.

« Vioulent… Attaches? »

De quoi parlait-elle? Je déglutis, m’approchant en catimini de la Sorcière, lui attrapant le bras pour attirer son attention. Au fond de mes yeux, elle pouvait y lire la confusion et un trouble profond.

« Pète… Ré…pète. »

Je ne comprenais pas. Je n’étais pas serein. Avais-je accompli son ordre ou pas?! D’un coup, impulsif, je la fis basculer sur le lit, reprenant le dessus, encadrant sa taille de mes cuisses pour la surplomber. Face à face, je la contemplais pourtant avec un air d’enfant égaré.

« Hin nid gaudun’fent? Nid? (Vous ne m’abandonnerez pas? Jamais?) Fiaire moi? »

Était-elle fière de moi? Je voulais savoir. Cette réflexion me tuait. Je voulais savoir. Étais-je parvenu à combler tous ses désirs? La panique, soudainement, pris d’assaut mon esprit. Je devais savoir. L’une de mes mains s’accrocha à son poignet, le serrant de plus en plus fort, tandis que ma respiration tressautait, s’affolait. Mes doigts, incontrôlables, se mirent à courir sur son corps, s’infiltrèrent sous son pyjama. Mes lèvres, avec un empressement certain, partirent à la recherche des siennes. Je ne voulais pas la décevoir. Que devais-je faire pour la contenter? Faire plus? Toujours plus? Je ne savais pas. J’étais perdu.


1 023 mots | Post II




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Sam 20 Mar 2021, 17:40


By Godfrey Escota

Vos désirs sont des ordres



Ce crétin ne comprenait rien. Morgane serra brièvement les dents. Elle pouvait assister, régulièrement, au spectacle de l’apprentissage de Shadow du langage commun. Par le jeu des vitres teintées et des miroirs, elle observait souvent les deux hommes. Parfois, elle se touchait en les admirant. Elle prenait un goût certain à découvrir son corps en leur compagnie, même si une cloison les séparait. C’était une relation toute particulière, bien plus forte que le simple lien qui reliait un maître à ses esclaves. Quoi qu’il en soit, le Réprouvé semblait hermétique aux leçons de l’Ygdraë, comme si son cerveau refusait obstinément d’imprimer les mots. Il faudrait pourtant qu’il la comprenne à un moment ou à un autre. « Oui. L’Empereur Noir. » dit-elle, avec un agacement visible. Ce n’était pas compliqué quand même. L’Empereur Noir. Comment pouvait-il ne pas connaître ? Peut-être serait-il préférable qu’elle s’intéresse à la langue de sa propriété ? C’était une idée mais, quelque part, ça sonnait clairement mal. Se rabaisser à apprendre le Zul’Dov serait douloureux. Elle n’était pas contre la douleur, peut-être pas, cependant, elle voyait mal où est-ce qu’elle pourrait se procurer des manuels. Si elle était découverte en possession de l’un d’eux, elle risquait d’avoir de gros problèmes, en plus de ça. « Mais… Lâche-moi… » prononça la Sorcière, incrédule quant au comportement soudainement étrange de son jouet. Elle n’était pas très intelligente mais elle commençait néanmoins à comprendre que Shadow souffrait d’un sérieux complexe d’abandon. Parfois, des idées passaient dans sa tête, à son sujet. Elle pourrait peut-être le laisser quelque part, pour mieux le retrouver par la suite ? Le serrer contre elle et lui faire croire qu’il était tout pour elle, avant de le rejeter, dans une éternelle ritournelle de douleur ? Cette façon de fonctionner lui paraissait plaisante en théorie. Néanmoins, elle devait être prudente. Il était un esclave et si elle se faisait surprendre en train de l’enlacer et de le rassurer, elle pourrait connaître quelques déconvenues. Elle jouait à un jeu dangereux. Et lui aussi. C’est, en tout cas, ce que prouva son acte.

Sur le dos, la Mage Noire fixait sa chose avec un certain étonnement. L’esclave semblait perdu. Il avait cette tête de victime à la dérive. Il cherchait un support auquel se raccrocher. Elle devait être celui-ci. Sinon, il cesserait de lui obéir pour lui préférer l’Ygdraë. Il en était hors de question. Elle accepta donc le baiser à contre-cœur. C’était un sentiment étrange. Elle frissonnait de plaisir mais trouvait le fait qu’il prît l’initiative déplacé. Ça devait être à elle de décider normalement, pas à lui. Cette fois, elle accepterait. La première et la dernière. Ses bras se refermèrent sur le dos de l’homme. « Oui, je suis fière de toi. » murmura-t-elle, sans être certaine qu’il s’agissait de la meilleure façon de faire. Pourtant, elle voulait obtenir beaucoup plus de lui. Il fallait qu’il lui obéît et qu’il incarnât le Grand Chaos. Il fallait qu’il comprît où elle voulait en venir, ce qu’elle exigeait de lui. Doucement, elle prit donc le parti de se détacher de lui, en le repoussant calmement. Elle lui sourit, espérant que ce sourire suffirait à le rassurer et à le soumettre. L’homme au-dessus d’elle, Morgane avait accès à l’ensemble de son anatomie. Le désir n’avait cessé d’irriguer sa chair. Il lui paraissait à la fois attrayant et insignifiant. Sa peau portait les traces de ses origines bipolaires mais la vie qu’il menait près d’elle ne faisait rien pour permettre à ses muscles de se développer au mieux. Avec de l’entraînement, chacun d’eux pourrait devenir d’autant plus visible et puissant. Elle se demandait s’il allait dans son intérêt de faire développer l’anatomie de ses esclaves. Peut-être, si elle avait envie de connaître des plaisirs plus passionnés… Peut-être pas, si elle voulait toujours avoir le dessus. Ils étaient à elle, de toute façon. Ils ne pourraient jamais s’enfuir de son emprise. Elle ne le permettrait pas. « Demande à Vantelme de te traduire ce que je vais te dire. » dit-elle, en espérant qu’il comprît. Elle avait fait plusieurs gestes pour essayer d’illustrer au mieux ses propos. Elle n’était pas forcément très douée non plus mais, généralement, ils arrivaient à communiquer à trois. « Tu vas recommencer ce que tu as fait cette nuit mais tu vas jouer à être l’Empereur Noir. Em-pe-reur Noir. Le Roi. Le Souverain. Le chef. » Elle usait de synonymes pour tenter d’allumer une clarté de compréhension dans son esprit. « Tu attendras que je dorme. » Elle mima l’endormissement. « Tu m’attacheras. » Elle lia ses poignets entre eux, après l’avoir pointé du doigt. « Et tu seras ferme. » Elle crut bon de récapituler. « Jouer à être l’Empereur Noir. M’attacher. Être ferme. » Ses doigts se posèrent sur sa verge. « Ferme. » Elle la lâcha et posa ses mains au-dessus de sa tête, ses poignets croisés entre eux. « Attacher. » Quant à mimer l’Empereur Noir… Elle avait mieux. S’il ne comprenait pas, elle espérait que Vantelme saurait expliquer. Elle se leva après s’être soustraite à sa présence et chercha un livre dans ses affaires de cours. Elle tourna les pages jusqu’à tomber sur un portrait d’Elias Salvatore. Elle le lui montra et prononça : « Empereur Noir. » avant de lui laisser le livre. « Dormir maintenant. Et Vantelme ensuite. »

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