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 Mange-moi. Bois-moi. (Adam)

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4166
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Kaahl Paiberym
Ven 14 Mai 2021, 22:19



Mange-moi. Bois-moi.

« Vous devriez vous absenter quelques jours et oublier m’avoir vu. » dis-je d’une voix envoûtante aux domestiques. Ils obéirent sans aucune résistance et j’eus bientôt la maison pour moi seul. La décoration était toujours aussi douteuse. Elle ne ressemblait pas aux goûts du Déchu, ce qu’il reconnaissait volontiers. La mièvrerie était, en effet, omniprésente. L’endroit avait un air de chambre d’adolescente mais, à vrai dire, il me rappelait aussi une Magicienne de ma connaissance. C’était une femme rondouillette et toujours joviale. Elle collectionnait les paniers en osier et adorait broder de nouveaux napperons à mettre sous les vases qu’une artiste locale fabriquait pour elle. Elle conservait depuis sa jeunesse de nombreuses cartes postales qu’elle se plaisait à montrer à qui le souhaitait. Son intérieur était une succession de tissus colorés, de plats en forme de cœur et de parfums sucrés. C’était une amie de Gustine et, sincèrement, cet endroit aurait pu lui appartenir sans que cela ne m’eût étonné.  

Dans le silence de la maisonnée, je pris une lente inspiration et fermai les yeux d’un même temps. J’avais besoin de calme. J’étais fatigué et ce fait m’apparaissait d’autant plus lorsque je me retrouvais seul. Le rythme de mes rôles occupait mon esprit suffisamment pour que je ne pensasse plus à rien, ni à mes besoins, ni à ceux qui m’étaient chers. J’étais, jusqu’ici, enfermé dans un cercle infini de colère pure, une colère tournée presqu’exclusivement vers moi-même. Je haïssais de plus en plus les Rehlas, malgré l’intime certitude que la Couronne serait bientôt mienne. Je savais pourtant que je ne serais pas en mesure d’arrêter Ârès au moment même où je recevrais l’artefact. L'apprentissage serait long, comme pour tous ceux que je possédais déjà. Aussi, ce que je serais amené à trouver une fois Maître des Étoiles m’effrayait. Je ne désirais pas devenir l’un des Enfants de la Voûte. Je savais pourtant que c’était un mal nécessaire et mon mépris pour mon double ne cessait de croître. La mort de Constantine, celle d’Adélie, le sommeil de Gustine, le lien entre Adam et Laëth, tous ces événements n’étaient pas de son seul fait. Il était d’ailleurs étranger à la plupart de ces derniers. C’était, du moins, ce que la logique voudrait que je constatasse. Pourtant, Ârès était un Banni du Temps, il jouait avec celui-ci et mettait à mal l’équilibre. Rien ne garantissait qu’il fût innocent. Il avait pu orchestrer l’ensemble. Alors, dans mes nuits sans sommeil, je fomentais sa perte. Mes pensées, noires comme l’esprit du Bourreau, commençaient à prendre le pas sur la Lumière qui tentait tant bien que mal de me donner un semblant d’espoir.


Lentement, je laissai ma magie s’effriter. Certaines réalités, bien que dissimulées, ne pouvaient être niées. J’enlevai lentement mes vêtements et pris grand soin de les plier convenablement. Sur mon bras, le prénom d’Aliénor figurait. Ma cuisse était marquée d’une déclaration d’amour impromptue à la Reine des Chamans. Sur mon torse, le dragon trônait toujours. Cependant, ma peau avait pris une teinte inquiétante. Les stries, fissures et morsures de Lux in Tenebris la parcouraient et remontaient jusqu’à mes joues comme autant de branches mortes. Il me faudrait muer et, pour ça, j’avais besoin de la Bague que détenait Adam. C’était l’une des raisons pour lesquelles j’avais accepté l’invitation. Si l’Assemblée des Justes ne changeait pas d’avis, j’allais être crucifié afin de prouver aux Sorciers la valeur que m’accordait Ethelba. Il leur fallait une énième certitude. Peut-être en avais-je également besoin ? Cela dit, quelle que fût la raison, lorsque j’étoufferais, mon corps fixé en croix et mes poignets et mes chevilles transpercés, je ne pourrais très certainement pas conserver la maîtrise de mon pouvoir. Que cela fût pour continuer de vivre malgré l’impact de Lux in Tenebris ou que cela fût pour conserver mon identité, l’artefact m’était nécessaire.  

Une fois nu, je me dirigeai vers ma pièce favorite. J’entrai. Lorsque le mécanisme magique détecta ma présence, de l’eau chaude tomba du plafond. J’inspirai et j’expirai d’aise. La pression était telle que les nombreux nœuds qui me tendaient jusqu’ici commencèrent à se desserrer. Mes cheveux se collèrent à ma peau. Je levai le visage et fermai les yeux, tout en tendant les bras atour de moi. Le visage de Laëth me revint, son malaise. Il valait pourtant mieux que je l’ignorasse pour le moment, de la même manière que je n’avais pas cherché à contacter mes proches depuis longtemps. Gérer le Déchu était nettement plus facile que gérer l’Ange. Je pouvais être dur sans qu’il ne s’en trouvât dévasté. J’avais la possibilité d’être franc sans m’inquiéter de son état. Il ne se brûlerait pas les ailes pour moi, parce qu’elles étaient déjà noircies par les Péchés. Sa réputation n’était pas en jeu. Il n’appartenait pas à un peuple liberticide. Surtout, j’avais la certitude qu’il m’appréciait pour ce que j’étais réellement. J’ignorais s’il m’aimait véritablement mais avait-ce la moindre importance ? À force de lire les rapports des espions qui le décrivaient au lit avec l’humanité entière, je m’étais peu à peu fait une raison. Il n’y avait pas que lui dans ma vie non plus et, puisque le chaos régnait tout autour de moi, sa fidélité était peu à peu devenue le dernier de mes soucis. Honnêtement, actuellement, j’avais du mal à éprouver le moindre ressentiment pour une autre raison : j’enfermais mes émotions. Je préférais ne pas savoir où en étaient mes relations. J’avais d’autres priorités, plus importantes, plus vitales, que ma vie sentimentale. Je ne voulais pas tomber dans les mêmes déboires et dérives que mes prédécesseurs. Je m’en étais fait la promesse bien avant de monter sur le trône noir.

Mes pas me conduisirent vers un endroit plus reculé. Sur plusieurs niveaux, de larges marches permettaient de s’asseoir. Dès que je posai les fesses sur le bois, l’eau cessa de couler et la chaleur de la pièce augmenta. Une senteur mentholée s’échappa des murs. Ma peau, humide, ne sécha pas, soumise à une canicule moite. J’attrapai une serviette et la posai autour de ma nuque. Mes mains s’ancrèrent dans le bois, derrière moi, afin de permettre à mon buste de s’appuyer et de se reposer un peu. En hauteur, je dominais la pièce. Ne manquait plus que le propriétaire des lieux. Il m’avait promis quelque chose.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 15 Mai 2021, 11:13



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Mange-moi. Bois-moi. (Adam) Lvrq

Mange-moi. Bois-moi.


Lorsque j’entrai chez moi, je sus tout de suite qu’il était là. Les domestiques étaient absents et son odeur flottait dans l’air, légèrement citronnée. Il n’avait pas toujours la même mais j’avais fini par faire le tour des gammes de savons qu’il utilisait, que ce soit chez les Sorciers ou chez les Magiciens. D’après mes notes, tout ce qui entrait dans la catégorie des fleurs et des fragrances douces était utilisé chez les Magiciens. Le reste, et en particulier le citron, était plutôt une affaire de Sorciers. Sucré d’un côté, acide de l’autre.

J’envoyai ma bourse remplie de pièces d’or et d’argent sur la table dans un geste nonchalant. Un tintement en sortit avant que le silence ne retombe. J’augmentai mon ouïe afin de savoir où est-ce qu’il se trouvait. La maison que j’avais reçu était grande et je voulais aller droit vers mon objectif. Le bruit de l’eau me parvint et je n’eus aucun mal à imaginer les longs filets s’écraser sur ses épaules, couler le long de sa colonne vertébrale pour arriver à ses fesses.

Je cessai l’exercice pour me concentrer sur autre chose que son corps dénudé. Rien ne me disait qu’il n’allait pas m’exploser les articulations dès qu’il me verrait ou qu’il ne me demanderait pas sadiquement de me faire du mal tout seul, en regardant le spectacle avec une tête digne des plus grands romans d’horreur de notre temps et des générations passées. C’était ça, le risque. Si je pouvais avoir des envies frénétiques de sexe et commencer à le baiser alors même qu’il dormait encore, lui pouvait avoir des envies ardentes de violence qu’il me fallait contenir. L’un comme l’autre, nous essuyions nos caprices respectifs. Lorsque son vice se mêlait à mon vice, le sexe devenait alors douloureux.

J’enlevai mes chaussures et mes chaussettes avant d’entrer dans la salle de bain. Je gardai néanmoins mes vêtements. Je ne savais pas ce que j’allais trouver à l’intérieur. Mon amant nu ou des morceaux de cadavres disséminés aux quatre coins de la pièce ? Je ne ressentais presque jamais d’anxiété en temps normal. Là je me sentais stressé. Mes propres sentiments n’étaient pas les seuls responsables. Je sentais la patte d’Oriane. Pour le reste, étant donné sa situation et ce qu’il s’était passé entre Laëth et moi, il aurait fallu être fou pour être pleinement serein. Ce n’était pas à cause de nous mais, après avoir vécu plusieurs drames, il pouvait prendre l’ensemble comme une trahison. Entre le deuil, la colère et tout ce qu’il pouvait ressentir en tant que Sorcier, la solution de facilité consistait à tout rejeter en bloc. Ça tombait mal parce que j’avais grandement besoin de pénétrer sa sphère intime.

L’eau, qui avait cessé de couler entre temps, se mit de nouveau à tomber du plafond à mon arrivée. Mon regard ne tarda pas à trouver Kaahl, attiré naturellement par son aura. C’était impossible de ne pas remarquer sa présence. Le sang afflua vers mon bas ventre malgré l’état de sa peau et je ne pus faire autrement que lui renvoyer une expression de satisfaction. S’il y avait bien quelqu’un que j’avais envie de trouver nu chez moi en y entrant, c’était lui. Ses cheveux avaient poussé, son teint était blafard et je trouvai qu’il avait maigri. Ses muscles apparaissaient d’autant plus sans la masse graisseuse naturelle qui donnait une forme d’enrobage à l’ensemble normalement. Il était plus sec ce qui signifiait qu’il ne mangeait pas assez. Conclusion : il allait encore plus mal que d’habitude et ce que j’avais envie de lui faire avaler ne suffirait pas à le requinquer. Il ressemblait à un zombie.  

Finalement, je décidai enfin d’avancer, ôtant à mon tour mes vêtements en chemin. Avec le temps, j’en étais arrivé à ressentir un plaisir intense lorsqu’il préférait admirer mon corps plutôt que fixer un regard perturbé sur le tissu abandonné au sol. Je me demandais ce qu’il allait préférer aujourd’hui : les habits ou moi.

Je gravis l’une des marches. L’eau s’arrêta et la chaleur reprit son œuvre. Debout au niveau de ses jambes, mes mains vinrent s’écraser sur le sol. Je me penchai sur lui, de façon que nos deux visages se retrouvent proches l’un de l’autre. Un sourire insolent apparut sur mes traits.

« Je n’ai jamais couché avec un Sans-Âme. Tu seras mon premier. »

Je faisais le malin mais je savais que les choses pouvaient déraper rapidement. Le truc c’est que je n’avais pas l’intention de retenir mon souffle à chaque fois que l’Empereur Noir n’allait pas bien et risquait de me tuer. Si je l’avais fait depuis le début de notre relation, je serais mort d’asphyxie depuis.

Malgré la dureté de mon entre-jambe, je finis par me décaler sur le côté et par m’asseoir à côté de lui. Je plaçai mon avant-bras sur l’un de mes genoux relevés et me mis à le fixer.

« Alors ? Tu me racontes ou je te suce directement ? »

Autant ne pas tourner autour du pot pendant cent ans. Je m’inquiétais pour lui mais il était préférable qu’il donne le rythme. Je ne savais pas s’il avait besoin de se vider la tête ou de se vider le corps. J'étais prêt à remplir le tout ensuite.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 16 Mai 2021, 22:01



Mange-moi. Bois-moi.


Ma langue humecta ma lèvre inférieure lorsque je vis le Déchu entrer. J’étais incapable de déterminer si être venu était une bonne idée. La tension montait par vagues successives. Quelques pensées parasites vinrent murmurer des atrocités à mon esprit. Je m’imaginai volontiers le bâillonner et lui enfoncer la lame de mon mécontentement dans le corps, durement, profondément, jusqu’à la garde. De l’air fut aspiré entre mes lippes et je sentis la pointe de mes dents attaquer l’intérieur de mes joues. Le voir se déshabiller avait un goût aigre-doux. Aigre pour la trahison. Doux pour la plastique qu’il possédait. Mes yeux descendirent sur son ventre et suivirent les courbes plus bas, avant de remonter jusqu’à son visage. Ses vêtements n’existaient déjà plus. Je n’aimais pas que les choses traînassent. Je préférais les éliminer sans préavis. Et lui ? L’éliminerais-je ? J’avais conscience de la fausseté de mon cheminement, de la possessivité qui me tiraillait. Je la sentais, même après avoir essayé de réduire mes sentiments au silence. Lux in Tenebris était trop vicieuse pour me laisser échapper à la réalité. Elle voulait que je l’égorgeasse, que je le punisse. Je tentai de chasser son emprise. Ses griffes étaient ancrées dans ma chair avec force. Le Monde des Songes m’était de plus en plus hostile, par la présence d’Ârès en son sein parfois et, d’autres fois, par ma propre propension à m’y imaginer trônant sur une montagne de cadavres, des ailes de crânes et d’épées sortant de mes omoplates. J’aimais et j’abhorrais ça à la fois. Ces cauchemars me semblaient être l’ordre naturel des choses. La Lune Noire m’attendait, patiemment. Elle me fixait avec un sourire déjà victorieux. Il n’y avait pas d’alternatives.

Lorsqu’il m’approcha, j’eus envie d’enfoncer mes ongles dans ses entrailles. Je me retins, parce que je l’aimais. Je respirai. Sa peau mouillée avait une odeur particulière, boisée et enivrante. Mon cœur battait dans ma poitrine, conscient de mon instabilité. Je devais cesser, tout de suite. Je devais arrêter de le haïr pour une raison si stupide. Ma vie sentimentale devait être la dernière de mes préoccupations. Je me l’étais promis. Je me l’étais répété. Le contraire n’était que faiblesse. Le contraire mènerait au Chaos. La lutte était rude, parce que ma magie n’aidait pas. Son poison emplissait mon esprit et essayait de me rendre aveugle et sourd à toute logique, à toute mesure. Mes doigts tremblaient légèrement. « Parfait. » lui répondis-je, avec une lueur avide dans le regard. Derrière l’avidité, il y avait les ténèbres. Je le voulais, pour moi. J’avais conscience de la bêtise d’une telle réflexion. Il ne serait jamais qu’à moi, pas plus que je ne serais un jour qu’à lui.

Je regrettai sa proximité rapidement, malgré l’invitation explicite. Je fermai les yeux un moment, comme si je profitais de la chaleur ambiante. Je devais me reprendre, faire ce qui était le plus juste, le moins dommageable. Parce que je l’aimais. Le son de ma respiration était irrégulier, à cause de mon combat interne. Si je le blessais, si je le tuais, je ne pourrais plus jamais l’avoir à mes côtés. Il ne serait pas à ceux de Laëth non plus. Elle avait beau être son Ange, à présent, elle restait celle qui avait le plus besoin de protection à mes yeux. Objectivement, sans me prendre en considération, dans un calcul purement statistique, la meilleure solution était simplement d’accepter. Accepter et laisser les événements suivre leur cours. C’était douloureux, pour une raison qui me rendait malade, mais c’était ainsi. Je n’avais pas le temps de me battre. Ce combat serait vain. Il provoquerait ma chute. Je ne gagnerais jamais, à moins que la Bague ne disparût, à moins qu’il renonçât à l’utiliser. Je déglutis, en sachant pertinemment qu’il me serait aisé de supprimer l’anneau. À quel prix ? Si les Ætheri avaient décidé de les lier, le lien actuel n’importait pas. Celui-ci s’effriterait mais un autre se créerait, peut-être pire.

Las de rester immobile et silencieux, mon corps bougea jusqu’à ce que mes jambes fussent de chaque côté de son bassin. Le contact m’électrisa. « Qui t’a dit que tu me sucerais ? » lui demandai-je, en plaçant ma paume contre son cou. « Ce n’est pas toi qui décides. » Mon pouce caressa sa gorge lentement et je m’approchai pour l’embrasser. Mes dents attrapèrent sa lèvre avec une extrême douceur. Je m’écartai et le regardai. « Ma vie est un champ de ruines. » constatai-je. « Ma magie veut que je te tue. » lui annonçai-je. « Mais ce n’est pas la solution qui me semble la plus raisonnable. » Ma bouche alla chercher le lobe de son oreille et ma main libre remonta jusqu’à son visage. J’enfonçai deux de mes doigts entre ses dents de façon que sa langue les humidifiât. « Elle me ferait du bien, pourtant. » Ma voix partit dans un souffle autoritaire. « Lèche. » Je continuai. « Mais tu n’y es pour rien. C’est le Destin. Alors… » J’ôtai mon index et mon majeur et leur fis prendre un tout autre chemin. « Alors je te pardonne et je t’autorise à être son Humain. » Je lui souris, un air mesquin sur les lèvres. « Pour l’instant. » Je le saisis et l’enfonçai en moi lentement, sans qu’aucun soupir de plaisir ne m’échappât. C’était lui que je voulais voir succomber. « Jusqu’à ce que je change d’avis. Jusqu’à ce que tu l’aimes plus que tu ne m’aimes moi. » Là, je détruirais la Bague, pour qu'ils en souffrissent. Ma paume se fit plus ferme contre sa gorge. Ce n’était pas par gaieté de cœur. Je lui avais déjà dit qu’il pouvait avec tout le monde, sauf elle. Je ne voulais pas essuyer sa peine. Je ne voulais pas les imaginer ensemble. Pourtant, j’étais un Sorcier. Je savais que je les détruirais. La part de bonté restante en moi préférait croire que lorsque je disparaitrais, emporté par la noirceur, ils pourraient faire face ensemble. Qui pourrait mieux qu'eux soutenir ma famille lorsque je ne serais plus là pour le faire ? Qui pourrait le mieux se comprendre mutuellement que ceux que je ferais souffrir ? Et, surtout, qui mieux qu'eux aurait le plus de chances de m’arrêter lorsque je serais arrivé au point de non-retour ?

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mar 18 Mai 2021, 18:12



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Mange-moi. Bois-moi.


Ça commençait à me plaire. Je me méfiais quand même, parce que les Sorciers étaient fourbes. Le Roi Zombie ne faisait pas exception, même si je lui pardonnerais plus aisément du fait de sa position. Je n’étais pas rancunier, surtout lorsqu’on me présentait des arguments de taille. Je souris, moins prompt que lui à dissimuler mes pensées. J’étais un Luxurieux, le fait que je le désire était pleinement attendu.

« Il me semble pourtant que tu aimes ça quand je décide. »

Sa main sur ma gorge n’était pas inhabituelle. Elle revenait systématiquement dans certains cas, lorsqu’il n’allait pas bien. Je la chassai souvent parce que je n’appréciais pas que l’on m’asphyxie. Les sensations étaient intéressantes mais mon peuple faisait que je n’avais pas besoin de ça pour ressentir d’autant plus. J’essayais de le défaire de ses pratiques dangereuses et dès qu’il me demandait d’enserrer sa gorge, je lui proposais toujours une alternative sensorielle.

Pour le reste, je décidais souvent. Lorsqu’il se laissait aller sous le contrôle de ma magie, je le plaçais dans un état tel qu’il ne maîtrisait plus rien. Ses sens décuplés provoquaient une extase persistante et lorsque j’en avais fini avec lui, même la fin du monde n’aurait pu le réveiller. Je fatiguais l’Empereur Noir comme personne et j'en étais fier.

« Sympa. »

Je préférais me convaincre qu’il n’y avait que sa magie qui voulait me tuer.

« Non. Ce ne serait pas raisonnable. »

Je l’avais répété, tout en me demandant à quelle sauce il allait me manger. Mes doigts vinrent se promener sur ses cuisses et je les remontai sur ses côtes. Avec le temps, j’avais acquis une certaine maîtrise de moi-même mais j’avais tellement envie de le foutre à quatre pattes que ça en devenait obsédant.

J’accueillis ses doigts avec satisfaction et pris soin de les mouiller abondamment tout en l’écoutant. Cet ordre-là en particulier me plaisait, surtout que j’envisageais déjà la suite. Quelques décennies plus tôt, j’aurais été incapable d’écouter son discours. J’aurais été tellement obnubilé par son corps et mon désir que le reste n’aurait jamais compté. Parfois, il valait mieux ne rien entendre.

Je commençai à froncer les sourcils avant qu’un râle ne m’échappe, conséquence de son mouvement. Mes doigts se contractèrent sur son bassin en même temps que sa main se refermait sur mon cou. S’il croyait que les choses allaient se passer comme ça, il se trompait. Je préférais mille fois qu’il me frappe plutôt que le laisser dire.

Pour être sûr qu’il ne bouge plus, j’appuyai avec force sur ses hanches. J’avais besoin d’être clair et je ne le serais pas s’il s’amusait à bouger. Je le fixai dans les yeux avec un air sérieux.

« Il n’y a rien à pardonner et je n’ai pas besoin de ton autorisation pour être son Humain si j’en ai envie. Elle n’est pas à toi, pas plus que je ne le suis. »

Je sentais une certaine révolte en moi. Mon sang battait mes tempes et le rythme se répercutait plus bas. Mon idée de la liberté était entière et, pourtant, je comprenais aussi la possessivité. C’était difficile pour moi d’accepter mes propres émotions et le fait que Laëth me dérange. Je faisais des efforts. J’aimais bien partager mais je la trouvais mauvaise pour lui. Une Ange n’était pas faite pour être avec un Sorcier et l’inverse était vrai aussi. Je savais qu’il l’aimait mais c’était une situation bancale puisqu’il n’était pas franc avec elle. N’était-ce pas là la base de toute relation ?

Je dégageai la main qui serrait mon cou et lui agrippai la mâchoire.

« Tu as juste peur. »

C’était sorti tout seul.

« Mais tu la perdras dans tous les cas si tu ne lui dis rien, avec ou sans moi dans l’équation. Elle est peut-être agaçante, comme tous les Anges, mais elle n’est pas stupide. Elle doit déjà savoir que tu n’es pas un gentil petit Magicien. Tu ne peux pas lui mentir éternellement comme tu mens au reste du monde. Pas si tu l’aimes. Au pire elle s’en ira mais c’est qu’à la base vous n’aviez déjà rien à faire ensemble. »

J’avais du mal avec ce qui était compliqué. J’aimais la simplicité et la franchise. Lui était l’inverse de tout ça. Si son père ne m’avait pas prévenu, je n’aurais rien su.

Je relâchai la pression sur ses hanches, me retirai légèrement pour mieux entrer en lui de nouveau.

« En plus, entre nous, elle gagnerait au change à me préférer moi : je suis clairement un meilleur coup. »

Je souris, taquin, après un deuxième coup de reins. Ce n’était pas de l’orgueil mal placé. C’était la vérité. Le contraire aurait été très vexant pour moi. J’avais dix-mille fois plus d’expériences que mon amant, assez pour faire perdre la tête à quelqu’un d’aussi stratège que lui. Je savais que lorsque nous baisions, il ne pensait à rien d’autre. Je ne lui en laissais pas l’opportunité et c’était sans doute pour ça qu’il y revenait sans cesse.

« Ce que je veux dire c’est que… Soit tu me tues tout de suite, soit tu choisis de prendre ça avec philosophie et on verra au fur et à mesure que les difficultés se présenteront. Pour l’instant, je ne ressens pas d’amour pour elle et je ne compte pas abuser de ma Bague donc ce sera plus lent qu’un lien normal. En plus, je suis beaucoup plus dangereux en Déchu qu’en Humain, parce que j’ai cette envie constante de vouloir la pervertir et de la sentir jouir dans mes bras. »

Il le savait. Il pouvait s’énerver mais je ne lui avais jamais rien caché. On avait trop joué ensemble avec le miroir pour que Freyja ne provoque pas chez moi un réflexe pavlovien. Je ne lui avais pas encore proposé d’utiliser le Conte d’Auryanne. J’aurais pu commencer à la caresser seul, lui faire du bien à distance. Seulement, j’avais un problème moral avec ça. Je voulais qu’elle soit consentante lorsque je la pénétrerai et qu'elle soit pleinement consciente de mon identité.

« Maintenant, j'aimerais assez que tu te transformes en Ange. J’ai envie de faire trembler les Vertus. »

Je voulais aussi baisser le niveau de risque, même si je pouvais difficilement faire pire que mes déclarations précédentes.

Ma main descendit entre ses jambes et entreprit des mouvements répétitifs sans se presser, en même temps que les muscles de mes fesses se contractaient dans un rythme lent. Je n’avais pas encore décidé de commencer les festivités. Surtout, je ne lui avais pas encore dit pour la fève. Est-ce que, maintenant que j'avais reçu une couronne et un petit roi noir, il me considérerait comme un roi ? J'en doutais mais qui ne tente rien n'a rien.

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Kaahl Paiberym
Mar 18 Mai 2021, 21:22



Mange-moi. Bois-moi.


Je plissai les yeux. Il avait la témérité de ceux qui ne revenaient jamais. Lux in Tenebris me murmurait qu’il abusait de moi, qu’il profitait du fait que je l’aimasse pour prendre ses aises et m’imposer à moi, l’Empereur Noir, ses choix. La Valse Destructrice était prête à le supprimer s’il le fallait. Ce que ma magie jugeait intolérable et fourbes ne l'était pas en réalité. J'en avais conscience. Adam n’aimait pas jouer les coqs ni faire souffrir les autres pour son propre plaisir. Il adorait taquiner et faisait même preuve d’une candeur étonnante pour un Déchu. Ce dont j’étais certain, c’est qu’il ne souffrait d’aucun problème d’ego. Contrairement à la majorité des Sorciers, il ne complotait pas contre moi, il ne fantasmait pas ma perte. Ce qu’il disait, c’était dans un objectif louable. Il me fallait simplement l’accepter et y réagir d’une manière convenable, en laissant de côté ce que l’on attendait de moi en tant que Roi Noir. Parce que le Grand Chaos ne pouvait pas laisser passer une telle offense. En public, j’aurais été obligé d’ordonner à d’autres de se charger de son cas. C’était également valable avec Laëth. La course incontrôlable de ses émotions ne pouvait que heurter et indigner un Sorcier de mon rang. Ce que je gérais dans la sphère intime ne pouvait l’être devant des yeux extérieurs, pas lorsque j’étais Elias. « Ta pensée est parcellaire la concernant. » lui soufflai-je, en remontant ma main vers son épaule. L’autre vint se poser sur sa jumelle. « Il n’y aurait qu’elle, les choses seraient plus simples mais, à ton avis, que feraient les Anges et les Réprouvés s’ils venaient à savoir ? Même sans parler d’eux, tu as l’air de croire qu’elle fonctionne comme toi et qu’elle est douée d’une force et d’une résilience à toute épreuve. Pourtant, ce n’est pas le cas. » Je comprenais néanmoins ce qu’il disait mais je ne voulais pas d’une conclusion. Je savais que je m’étais enfoncé dans le mensonge et les non-dits. Je savais ce que j’étais. Cependant, je voulais croire, malgré tout, qu’elle et moi pourrions vivre ensemble et heureux. Malheureusement, ombre au tableau, les actes d’Ârès ébranlaient mes projets et mes convictions. J’étais déjà incapable de rentrer et de faire face à ma famille. Je ne pouvais plus leur promettre ma protection car cette promesse deviendrait bien vite parjure si mon double en décidait ainsi. Quels vœux pouvais-je prononcer à l’Ange dans ces conditions ? Adam avait raison, j’avais peur. Je ne voulais pas perdre tout ce que j’avais. Et, durant un instant, je voulus qu’il me fît mal, atrocement mal. Ce désir, je le tus. Je devais jouer un jeu, mon jeu. Je devais au moins essayer.  

Un sourire en coin apparut sur mon visage. Sa tirage eut le mérite de m'aider dans mon entreprise. Il avait de nombreux défauts mais je reconnaissais volontiers ses qualités. L’humour en faisait partie. « Hum hum. » fis-je, avec l’air de quelqu’un remettant en doute ses dires, sans lui donner la satisfaction de constater que ce qu’il me faisait me plaisait. « Pour l’instant je ne constate rien. Je ne crois que ce que je vois. » Je trouvais cependant notre échange inhabituel. Adam retardait les choses et nous valsions entre sujets légers et sujets graves. Cette retenue était une véritable torture qui provoquait chez moi des chutes et des regains de désir successifs. Discuter de mes difficultés avec Laëth me ramenait à des sujets trop sérieux pour que je me détendisse mentalement. La situation ne me plaisait pas et je dus commencer à lutter contre l’envie d’étranger le Déchu dès l’instant où il parla de la faire jouir dans ses bras. J’essayai de me concentrer sur les mouvements légers qu’il effectuait et lorsque sa main s’y joignit, l’appétence resurgit. Pas assez néanmoins. Dans mon esprit, tout se bousculait et je n'arrivais plus à donner le change. Je me sentais tiraillé entre les choix qu’auraient fait tous ceux qui vivaient en moi : les choix que j’avais l’obligation de faire, ceux que je désirais faire. Je voulais que les sensations de mon corps coupassent court à l’ensemble de mes réflexions mais ça n’arrivait toujours pas, parce que le Luxurieux avait décidé de parler. Devrais-je aller jusqu'à me mutiler moi-même pour enfin faire cesser ce flot incessant de pensées ? « Non. » répondis-je à sa demande, juste avant de me redresser. « Tu m’as coupé l’envie. » J’avais l’impression d’être cyclothymique à force d’instabilité. Je voulais oublier, dormir pour de vrai.

Je descendis les marches afin de me remettre sous les jets d’eau. La chaleur me paraissait suffocante. Une forme de migraine gagnait doucement mon crâne. Je me dis que tout serait tellement plus facile si je cessais de lutter contre ma véritable nature et si, au lieu de chercher à concilier et à pacifier mes relations, je commençais à véritablement les détruire. Ça me paraissait être d’une facilité enfantine. Il suffisait de se fermer entièrement et de les faire tomber une à une, patiemment, jusqu’à ce qu’elles n’existassent plus et que je ne fusse plus enchaîné à un quelconque individu. Comme mes prédécesseurs, il me suffirait de capituler face à la noirceur et à la folie pour me libérer d'une partie de mon fardeau. Je connaissais déjà la dernière, par l’intermédiaire de mon frère. Pourtant, je ne le désirais pas car je portais une idée. Pour elle, je devais tenir, jusqu’à son accomplissement.

Je restai de dos un moment puis me tournai vers mon amant. « Je suis venu chercher la Bague des Déchus. Je vais devoir provoquer une mue avant la crucifixion. » Autrement dit : j’allais devoir me détruire à moitié pour que la mue se déclenchât. Je n’avais pas le temps d’attendre. « J’aimerais que tu me la rendes, s’il te plaît. Ensuite, je partirai. » Je me détournai.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mer 19 Mai 2021, 18:07



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Mange-moi. Bois-moi.


J’observai sa silhouette s’éloigner et l’eau tomber à nouveau en forte pluie. Je soupirai, sans tenir compte du fait qu’on ne m’avait plus dit ce genre de phrases sérieusement depuis longtemps. Tu m’as coupé l’envie. C’était un comble. Cependant, mon attention était bien plus focalisée sur lui que sur moi-même. J’y penserais plus tard.

Lorsqu’il était comme ça, je ressentais de la tristesse. C’était dans ces moments-là que je me rappelais pourquoi j’avais scrupuleusement évité l’amour tout au long de ma vie. Ça pouvait vite devenir compliqué. Prendre soin de l’autre nécessitait plus qu’une heure ou deux d’attention. C’était permanent, d’autant plus avec quelqu’un comme lui. Tous les psychiatres de l’univers auraient adoré l’avoir comme patient.

Discrètement, je portai ma main à mon cou, là où Oriane s’était fait mordre. Je le faisais à chaque fois que j’étais pensif, lorsque j’écrivais et lorsque je devais réfléchir à la meilleure manière de gérer une situation. J’étais tellement spontané que le dernier cas arrivait rarement. Je n’aurais pas dû parler de Laëth. Leur relation les regardait. Y entrer ne ferait que compliquer les choses. Il valait mieux fonctionner par paires plutôt qu’en trio, jusqu’à ce que le temps fasse son œuvre, efface certaines paires ou crée un trio parfaitement fonctionnel.

« Je ne l’ai pas sur moi. »

Je souris. C’était assez évident, puisque j’étais nu. Cependant, avec un Luxurieux, on ne pouvait jamais être sûr. La Bague était dans ma bourse, avec la fève. J’allais la lui rendre, même si ça me dérangeait de savoir qu’il allait être obligé de se faire mal pour provoquer la mue. Son rapport à la douleur était particulier, tant mentalement que physiquement. Pourquoi avait-il accepté l’épreuve de ces tarés ? Il était déjà Empereur Noir. Il n’y avait rien de plus à prouver. Il aurait pu les faire décapiter et réserver le même sort à ceux qui auraient critiqué ouvertement cette décision. Dans quel autre peuple le Roi se faisait-il torturer ?

Je me levai. Je n’aimais pas qu’il me tourne le dos en dehors de nos ébats. Mes pas me rapprochèrent de lui. Si j’avais failli le questionner sur la possibilité, pour lui, de prendre un Humain en tant qu’Ange, j’avais compris que c’était stupide dans l’état actuel des choses. Protéger une personne en plus ne lui serait d’aucune aide. Ça aggraverait la situation.

Mes mains glissèrent dans son dos et se lièrent autour de son ventre. Je collai mon torse à lui et posai mes lèvres sur son épaule.

« Excuse-moi. Je n’aurais pas dû parler de ça maintenant, même si je pense qu’on devra forcément le faire à un moment. »

Ma bouche remonta jusqu’à son cou. L’eau coulait sur sa peau. J’hésitai mais, finalement, parlai.

« Je commence à te connaître un peu. Je voulais juste qu’on soit clair : ce n’est pas à toi de me protéger. Tu ne le peux pas, parce qu’il y aura toujours quelque chose que tu n’auras pas prévu. Je serais capable de mourir très connement. » Je ris contre son oreille. « Et si Ârès vient pour moi demain, ce ne sera pas ta faute. Il est le seul à agir. Peu importe ses raisons, tu n’es pas responsable de sa folie. »

Mes doigts caressèrent les os de ses hanches.

« Je compte juste sur toi pour détruire ce taré avant qu’il ne te détruise toi. Le reste, tu n’as pas à t’en occuper. Essaye juste de te préserver. Ça m’ennuierait que tu meures. »

J’attrapai le lobe de son oreille, le lâchai et souris.

« C’est surtout parce que je n’ai pas encore gagné notre pari que je dis ça. Je n’aime pas trop les choses inachevées, un peu comme quand on m’abandonne en plein acte. »

Mes mains remontèrent sur ses abdominaux.

« Laisse-moi m’occuper de toi. Je sais que tu en as envie aussi. Ça te fera du bien. »

J’embrassai son épaule calmement, profitant du massage de l’eau et du fait de l’avoir à disposition. Je savais que nous nous reverrions bientôt après cette rencontre mais je voulais en profiter quand même.

« Laisse ma magie agir sur toi. »

Je ne pouvais pas faire autrement que demander et espérer qu'il accepte. Lorsqu’il ne le désirait pas, son esprit faisait barrière. Il fallait qu’il le veuille pour que je puisse éveiller ses sens. Il s’agissait de confiance car, une fois que je l’avais sous mon contrôle, en sortir devenait difficile.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 19 Mai 2021, 21:01



Mange-moi. Bois-moi.


Je le laissai m’approcher contre toute attente. Je voulais partir, mettre un terme à cette tragédie. Je voulais qu’il me lâchât. Je voulais qu’il souffrît et qu’il comprît à quel point j’étais mauvais pour lui. Je l’étais aussi pour Laëth. Le fil de mes pensées me conduisit vers l’Ange que j’avais croisé à Melohorë. Peut-être que si je lui expliquais ma situation, il chercherait à m’arrêter ou à me tuer. Il en avait l'étoffe. Je tanguais entre plusieurs désirs et plusieurs peurs, sans que mes pensées n’eussent de sens. Ma force se rebellait contre ma dépression. Ma magie se rebellait contre tout ce qui aurait pu me tuer. Le trop plein de divergences internes créaient chez moi le mal-être. Pourtant, la présence du Déchu m’était agréable. Lorsque nos peaux se rencontraient, je me sentais mieux. J’avais envie de m’accrocher à lui, de me laisser soutenir, tout en sachant que c’était impossible. J’étais Roi et mes responsabilités exigeaient de moi que je restasse debout malgré le reste. C’était une faiblesse de l’aimer et de ressentir ce besoin d’être maintenu au creux de ses bras. Je peinais à croire qu’il m’aimait et qu’il cherchait mon bien, en dehors de toute stratégie. Mais je l’aimais de la même manière. Jamais je ne l’avais fait entrer dans mes projets politiques. Les conseils que je lui donnais étaient pleinement gratuits. Le Sorcier en moi était effrayé par un tel comportement. L’amour des Mages Noirs n’était pas de cette sorte-là. Il était pervers et fourbe. Revenait alors éternellement la question de mon essence, au-delà de l’impact négatif de ma magie. Le Magicien que je jouais depuis mon adolescence avait-il transformé mon état et rendu possible des choses qui ne l’étaient normalement pas ?

Je penchai la tête en arrière, contre lui. J’étais touché par ce qu’il disait, même si j’étais convaincu d’avoir une grande part de responsabilité dans le comportement d’Ârès malgré tout. Il était moi et son existence était une anomalie profonde. J’avais eu mille occasions de l’éliminer lorsque je l’avais enfermé entre les murs de ma cave. Je ne l’avais pas fait, pour une raison ou une autre. J’avais pensé que, ensemble, nous pourrions nous allier. J’avais pensé pouvoir l’utiliser. Mon manque de discernement avait engendré le chaos que je connaissais aujourd’hui. Au fond, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il était le digne élu d’Ethelba. Il était bien plus terrible que je ne l’étais. Peut-être était-ce moi l’imposteur, le fils au Destin brisé ? Peut-être n’étais-je pas à ma place sur le trône des Sorciers ? Je manquais d’audace. Je ne projetais aucun noir dessein qui ferait la gloire du peuple noir et qui s’inscrirait dans l’Histoire à jamais. Ou peut-être étais-je aussi terrible que lui ? Oui, peut-être étais-je dans le déni. Il y avait des moments où je me sentais l’envie de tout détruire, d’effacer à jamais les visages de ceux que j’aimais.

Je me retournai pour faire face au Déchu. Mes mains remontèrent jusqu’à ses cheveux. Mes doigts passèrent entre les mèches mouillées. Je l’embrassai. Était-ce normal, pour moi, de ressentir de la tendresse ? D’avoir envie de le préserver ? D’être reconnaissant pour ce qu’il m’offrait ? Me mentais-je à moi-même ? Parfois, je songeais que tous mes sentiments n’étaient que des constructions. Sans pouvoir me l’expliquer, j’avais de temps en temps l’impression qu’un monstre dormait au fond de moi et qu’il me dictait le comportement le plus adapté à un gain de temps. Comme s’il avait besoin de plusieurs années pour arriver à maturité, il exigeait de moi une attitude patiente et emplie de tempérance. J’étouffais pourtant. Mes incohérences laissaient pantoise la partie rationnelle de mon être. Depuis la prise de Lagherta, je m’étais perdu.

Les lèvres d’Adam réveillaient toujours une pulsion presqu’animale en moi. Plus je le touchais, plus il me touchait, et plus je le voulais. Mon baiser, qui avait commencé avec une sagesse angélique, devint bien plus profond et impatient. Je voulais me perdre entre ses bras. Un jour, j’avais lu que lorsque deux individus s’aimaient, rien ne pouvait les tenir écartés l’un de l’autre. Des Royaumes auraient pu s’écrouler sans faire desserrer leur étreinte. J’avais envie de me plonger dans cette mentalité pleine de risques. Je voulais laisser mes sens prendre tellement de place que ma raison se serait inclinée devant eux, vivre une histoire où la passion seule comptait. L’impossibilité de l’exercice me frustrait pour plusieurs raisons. Je ne connaîtrais jamais la naïveté des amours inconséquents et je n’étais pas sûr de pouvoir me prêter au jeu, de pouvoir être à ce point amoureux.

Comme je me sentais de plus en plus fiévreux, ma main se délogea de ses cheveux pour venir saisir l’une de ses fesses et le tirer vers moi. Je voulais nous rapprocher encore plus. Les discussions et la Bague attendraient. Si je devais le tuer, ce serait après. Si je devais partir, je le ferais ensuite. Je laissai la magie protégeant mon esprit se déliter. « Vas-y. Je suis à toi. » Ce que nous faisions étaient bien plus qu’un simple coït. Je le laissais entrer en moi psychiquement, ce que je ne permettais à personne d’autre.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mar 08 Juin 2021, 13:03



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Mange-moi. Bois-moi.


Il n’aurait pas à me le dire deux fois.

Mon regard changea davantage. Il prit des teintes plus tentatrices et avides. Peut-être était-ce dans ces moments-là que d’autres Péchés coulaient dans mes veines à profusion. L’Orgueil de pouvoir faire de lui ce que je voulais, la Gourmandise parce que j’avais envie de le dévorer et un savant mélange d’Envie et d’Avarice. J’aurais pu avoir l’idée de l’enfermer en haut d’un donjon et de ne plus jamais le rendre au monde. Quand on est presque personne, pouvoir disposer du corps et de l’esprit d’un Roi a le goût du pouvoir.

Je l’embrassai, pris sa main et l’entraînai vers la sortie de la salle. Il valait mieux faire ça dans un endroit confortable, dans lequel il serait soutenu et ne risquait pas de tomber : ma chambre. Avant la porte, un vent chaud vint heurter nos deux corps afin de les sécher. Quelque part, dans le fond de ma tête, je me dis que je devrais venir ici plus souvent, rien que pour la salle de bain.

Mon corps rejoignit le sien sur le matelas un bref instant. Utiliser les Artifices de Lucifer me demandait de la retenue. Je ne pouvais pas lui faire l’amour normalement. C’était plus compliqué que ça parce qu’exacerber les sens pouvait créer de la douleur. Une simple caresse pouvait se transformer en supplice. C’était une chance que les Déchus soient pacifiques et que personne ne leur cherche des noises. C’était peut-être grâce à ce pouvoir que nous vivions en paix.

Je me décalai.

Une inspiration. Je le rendis aveugle. Une autre. Je diminuai son ouïe. Encore une autre. Sa peau se couvrit d’une chair de poule qui me satisfit. Voilà. Je souris, approchai mes lèvres et soufflai sur son épiderme, lentement. Je connaissais la partition de son plaisir. Il allait gémir de l’unique mouvement de l’air. Si j’avais voulu, je n’aurais pas eu besoin de faire courir mes mains sur lui pour l’amener vers l’extase. La chaleur de ma bouche percuta encore sa peau. Je savais ce qu’il vivait, parce que je l’avais déjà testé plus d’une fois. Cette impression de ne plus rien contrôler, d’être envahi par des sensations inédites venues d’un environnement jusqu’ici pleinement assimilé.

Après la naissance, le corps finissait par s’habituer et devenir moins sensible avec le temps. Là, je lui offrais un retour à des sources plus lointaines, comme si sa peau n’avait jamais encore rencontré ce monde et que tout devenait source de plaisir. Tout aurait pu devenir source d’horreur aussi. J’aurais pu le tuer.

Je fis de nouveau varier l’intensité de son toucher et créai des illusions. Sans bouger, je pouvais lui donner l’impression de me situer partout à la fois sur son corps : mes dents dans son cou, ma langue sur son lobe, mes mains sur ses fesses, ma bouche autour de lui, mon bas-ventre en lui. De mon côté, j’en tirais un plaisir fou. Dans l’acte standard, j’étais trop occupé pour regarder pleinement et je ne pouvais pas avoir accès à la vision que j’avais devant moi maintenant : lui, se tordant de plaisir, sans aucune entrave pour venir cacher le tableau, aucun corps sur le sien. Juste lui, la tension dans ses muscles, les mouvements de ses lèvres, les expressions de plaisir sur son visage. J’avais la certitude absolue qu’il ne pensait plus à rien et que ses démons étaient loin.

Peut-être que…

J’esquissai un sourire et fis apparaître le Conte d’Auryanne. Je l’ouvris. J’avais dans l’idée de tester les Artifices de Lucifer à distance. Est-ce que la magie marcherait ?

Je me redressai contre la tête de lit, de façon à être positionné confortablement. Je n’allais pas toucher l’Ange lorsqu’elle apparaîtrait. J’allais simplement essayer de m’insinuer dans son esprit pour créer la même chose, la détacher de la réalité, faire de ses sens ce que je désirais. Dans ma tête, les choses étaient claires : j’allais les faire jouir tous les deux, plusieurs fois, les plonger dans la Luxure, lui après avoir eu son autorisation, elle en m’en passant au début. Je verrais si elle appréciait ou non. Je m’arrêterais dès qu’elle se débattrait, dès qu’elle me montrerait son refus. Je n’avais pas envie qu’elle finisse à l’Agbara. J’attendrais que la déchéance soit remise en place avant de la guider petit à petit vers ma cause. Le lien Ange et Humain disparaîtrait comme ça et elle découvrirait la vraie saveur de la vie. Et je passerais ensuite à Solheim avec l'autre Conte que je possédais.

Le lendemain, il dormait toujours. Je m’attardai sur les marques que sa magie laissait sur sa peau avant de laisser la Bague des Déchus sur le chevet. Nous verrions plus tard pour la fève. Il l’apprendrait bien assez vite. Je me penchai et embrassai ses lèvres avant de le laisser là. Je fermai la porte. Je viendrais le réveiller plus tard, cette fois plus conventionnellement, s’il n’avait pas disparu entre temps.  

809 mots - Fin


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