« On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher. »

James TW - Last Christmas

D’un simple toucher du bout des doigts, inspecter les courbes élancées de la blonde se mua en un véritable parcours du combattant, la chaleur émanant de sa peau lui insufflant une énergie nouvelle qu’il chercha aussitôt à convertir en amour. L’amour de deux corps qui dansaient au gré des flammes, desquelles les crépitements imposèrent un rythme plutôt langoureux. Ses sens étaient comme subitement décuplés, le son qu’il percevait s’affinant progressivement à mesure où leurs gémissements conjoints se rallièrent. Le souffle ressenti sur son épiderme amena l’homme à poser ses lèvres charnues dans le cou de la belle qu’il mordit férocement, des larmes de sang s’écoulant de tout son long. Les baisers, de plus en plus rapprochés et sauvages se marièrent parfaitement avec l’expression indomptée de leurs membres, qui dans un excès de faire grimper la température se lièrent presque immédiatement les uns aux autres. De ses bras puissants, le renard devenu lion posséda amplement la Déchu qu’il étreignit comme une vilaine proie. Ses mains glissèrent alors le long de ses cuisses afin qu’elle consente à les nouer autour de sa taille, lui facilitant par conséquent l’accès à ses entrailles. Pas pour les vider cette fois, mais pour l’envahir d’assauts appelés à atteindre la béatitude tant convoitée. S’impliquant comme jamais auparavant, le Diable planta ses ongles acérés dans l’échine de sa partenaire tout en se laissant aller à ses va-et-vient toujours plus brusques, systématiquement plus bestiaux.

Sa langue émergente, le blondinet lapa sa joue tel un félin assoiffé, après quoi il descendit lentement, arpentant chaque territoire avec une minutie dont il faisait rarement montre en dehors de ces moments. Lorsqu’il combattait, Deccio relâchait un monstre sans pitié, mais quand il faisait l’amour, c’est un autre type de créature qui s’emparait de son corps. Entre le bien et le mal, elle déversait autant son venin qu’elle écoulait son antidote, ceci à dessein de faire s’élever la spiritualité à un niveau encore jamais atteint. Cette forme d’art n’était pas éclairée par sa sagacité habituelle, mais bel et bien par son instinct qui répondait mécaniquement à ce que lui faisait subir sa maîtresse. Au bout du compte, sa bouche désormais inoffensive passa à l’attaque en s’insinuant dans l’antre interdit ; un entretien qui, d’ordinaire, faisait son petit effet. Quelques instants plus tard, son appendice laissa place à un organe, plus massif et plus redoutable encore. L’ébat atteignit son paroxysme lorsqu’il s’immergea complètement en elle, abandonnant les murmures pour incorporer les cris hystériques de l'exultation, la libération survenant comme si les deux êtres avaient longtemps attendu ce moment. Éreinté par l’énergie dépensée, l’homme tomba raide sur le matelas, incapable d’aller plus loin.

Les heures eussent défilé sans qu’aucun d’eux ne se relève. Du moins jusqu’à cet instant. La récupération du Démon devait être légèrement plus diligente, en partie grâce à son métabolisme diaboliquement épuré, mais aussi par les multiples entrainements qu’il eut endurés avant d'assurer un niveau décent. D’un air mélancolique, il jeta un œil à la jeune femme, avachie sur les draps. Elle avait admirablement combattu pour quelqu’un qui ne s’était pas vautré dans la luxure. La couleur noircie de ses ailes aurait pu l’y embarquer, mais cette dernière avait préféré choisir un chemin plus ardu qu’il lui serait quasiment impossible à arpenter. Pouvait-elle vraiment trouver le bonheur dans ces conditions ? Il n’enviait pas du tout sa position, car l’heure n’était plus aux batifolages. Certains changements allaient être suffisamment bousculés pour créer de l’effroi, et quoiqu’elle fasse, Deccio ne pouvait lui permettre de se dresser contre lui. Il tenait bien trop à sa liberté et à tout ce qu’elle impliquait. Personne sur cette terre ne pouvait l’en amputer. Encore moins quelqu’un pour qui il avait développé de l’affection.

Là résidait tout le paroxysme de la situation, puisque en acceptant de s’approcher à ce point de lui, elle avait malencontreusement fait le pas de trop. Celui qui causerait hypothétiquement sa perte. Tant qu’elle se tiendrait à carreau, il n’aurait rien à en redire, mais était-ce seulement envisageable de par le péché qui la rongeait ? Le comble de l’ironie pour l’un des émissaires de ces dépravations. Son dernier recours consistait à y plonger, et à ne plus jamais en revenir. Parfois, s'acceptet tel que l'on est était la plus affligeante des épreuves. Mais également la plus honorable. En se rhabillant sans faire le moins de bruit, l’homme revêtit un ensemble obscur qu’il avait trouvé dans l’une des commodes du chalet. Elle lui seyait à merveille. Ce duvet était aussi doux que sinistre ; de quoi agrémenter sa garde-robe d’une nouvelle tenue réservée aux futures réceptions mondaines. S’approchant une dernière fois du lit, il contempla la sirène dans une position favorable à la vertu. Amusant. Ôtant le foulard au coloris sanguinolent qui pendait à son cou, le Démon le jeta sur le corps de la jeune femme ; symbole d’un lien qui était en train de se ternir. Ses déambulations onduleuses s’arrêtèrent sur les courbes de son postérieur. Petit à petit, Deccio se décala au profit de la pénombre. La porte s’ouvrit. Puis elle se referma, le renard à ses pieds.  




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