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 [Q] - Représailles | Isahya

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 07 Sep 2020, 07:26

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles




Partenaire : Isahya
Intrigue/Objectif : Où Dorian devient l'esclava d'Isahya parce que le retour de karma, ça existe.

Wicked Games
J'ai failli mettre September /sbam



Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Une sensation de liberté nouvellement acquise, les murailles de Merhoneän dans mon dos, l'air frais de la nuit sur mon visage. Des éléments qui me rendaient presque heureux. Laysa m'avait autorisé à quitter la Cité conique pour aller chasser. C'était une moitié d'excuse. J'étais lassé du vieux sang fermenté fourni par la vampire. C'était rapide et efficace pour apaiser mes pulsions mais rien ne valait le sang frais d'une proie, de sentir sa peur alors que mes crocs s'enfoncent plus profondément en elle. L'autre vraie raison étais de me retrouver seul, avantage appréciable quand on vivait avec deux femmes.
Je fermai les yeux pour laisser mon odorat me guider, comme Magnus me l'avait appris. Bientôt, l'arôme prometteur d'un troupeau de rennes sauvages parvint jusqu'à moi, à peine perceptible. Il allait falloir que je m'éloigne un peu plus. Laysa m'avait recommandé de ne pas trop m'éloigner mais ce qu'elle ne savait pas ne la tuerait pas. Aucun animal ne s'approchait trop près de la sombre ville, fait compréhensible étant donné la nature de ses habitants, et je rentrerai bredouille si je ne m'enfonçais pas plus dans la forêt blanche qui habillait le flanc de la montagne. Je n'avais pas encore eu l'occasion de réellement visiter Dœrelda car nous quittions rarement Merhoneän. Laysa n'était pas partisane de l'idée de voyager avec un Rahzdens et je n'étais pas friand de bouger tout court. Il régnait un froid glacial dans la forêt mais j'activais ma magie pour réchauffer mes extrémités qui bleuissaient déjà.
Alors que je suivais la piste des rennes, ma Soif augmentant à chaque pas, je sentis aussi la fatigue m'attraper. Je me maudis mentalement pour avoir eu l'idée brillante de chasser. Les choses que je faisais pour me libérer de la présence étouffante des deux vampires allaient parfois à l'encontre de mes désirs, ou dans ce cas, de ce que je détestais. Il était étrange de replonger dans la peau d'un chasseur, j'en avais perdu l'habitude et je songeais qu'il me faudrait être plus persévérant dans cette activité pour ne pas perdre les bénéfices de l'enseignement de Magnus. Je sentais déjà les effets de ma paresse sur mon corps. J'étais moins vif et moins agile depuis notre séjour à Fjörd et cela se ressentait dans mon endurance. J'avais tenté pendant un premier temps de garder mon corps en forme mais si je voulais être honnête avec moi-même, ces efforts avaient été maigres. Alors que je débattais avec moi-même du degré de ma fainéantise, j'aperçus enfin au loin les silhouettes des rennes, encore floues mais bien présentes. J'écartai les pensées parasites pour me concentrer sur les proies, tentant avec un succès modéré d'approcher sans bruit. Courbé au dessus de la neige qui amortissait avec douceur mes pas, je tentai de repérer les rennes les plus faibles. Je doutais de mes capacités à pouvoir en attraper un mais peut-être qu'avec de la chance et en m'approchant suffisamment près pour profiter de l'effet de surprise, l'un d'entre eux subirait ma morsure cette nuit. Tous mes sens en alerte dans une parodie de chasseur aguerri, je n'entendis pas le bruissement dans mon dos, pas plus que je ne vis les ombres s'approcher de plus en plus près. Mon instinct m'averti trop tard de mon statut de chasseur chassé et je voulus me retourner en entendant une respiration quand je ressentis soudain une douleur incandescente à l'arrière de mon crâne, comme un éclair fendant ma tête en deux. Un voile noir recouvrit mes sens et...
[Q] - Représailles | Isahya Zktc
Debout sur une estrade en bois, je plissai mes yeux gonflés de fatigue pour chasser les larmes qui montaient, mes iris sensibles supportant difficilement la proximité des torches enflammées qui illuminaient la scène. Je me sentais hébété, mes sens engourdis et je voyais sans comprendre mes mains enchaînées par des chaînes luisantes de magie. J'inspirai pour essayer de clarifier la situation dans ma tête mais cela ne fit qu'augmenter la Soif qui m'habitait. Je ne me rappelai pas la dernière fois que j'avais pu consommer du sang. Parfois des souvenirs me revenaient de la marche imposée par mes ravisseurs mais seules les sensations persistaient. L'inconfort, l'envie de plus en plus pressante de boire du sang, la brûlure du soleil avant qu'on ne se rappelle de jeter une cape sur moi pour me protéger des rayons mortels. J'entendis, mais de très loin, une voix qui s'exclamait face à son public : «Approchez-vous ! Venez-voir ce que je vous ai déniché ! Ils viennent tous des contrées froides de Dœrelda ! Plus frais comme esclave, y a pas ! Chaînes anti-magie offertes avec ! Passez pas à côté de cette affaire en or mes amis !» J'avais la tête qui tournait, pouvait-il se taire ? Je voulais juste m'allonger et dormir. Et mourir aussi pourquoi pas. Au lieu de ça, je relevai la tête faiblement quand deux mercenaires me saisirent par les bras pour m'amener au devant de l'estrade. Je discernai sans peine les visages des personnes réunies à mes pieds, chacun me jaugeant d'un regard évaluateur que je n'appréciais guère. Au travers du brouillard qui endormait mon esprit, je repassai une nouvelle fois sur un visage curieusement familier. Il me fallut plusieurs secondes pour me rappeler de l'identité de la femme qui avait ses yeux rivés sur moi et je sentis mon coeur cogner dans ma poitrine ainsi qu'une colère sourde monter en moi. C'était donc elle le cerveau de l'opération. J'aurai du me douter qu'elle souhaiterait se venger après que je l'eusse mordue. J'aurai mieux fait de la tuer cette nuit là. Les drogues reprirent le dessus et la rage disparut, remplacée par une léthargie qui avait un léger goût de bile. La partie dramatique en moi était miraculeusement intacte et je sentais au plus profond de moi-même que je méritais cette situation, quelle qu'elle soit. Laysa et Magnus m'avaient prévenu un nombre incalculable de fois de devenir plus fort. Un Rahzdens est bien trop faible pour espérer survivre à ce monde sans se donner la peine de se battre pour soi. Je n'étais même pas capable de me battre pour moi-même. J'étais. Tellement. Fatigué.


1048 mots | Message I
Le début de la fin [Q] - Représailles | Isahya 1628


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Ven 11 Sep 2020, 17:38



Représailles

Thème.


Tous semblables, les jours s’écoulaient à une vitesse folle. Terrorisée de la fuite du temps, Isahya bouillonnait d’effroi et d’impatience. Depuis quelque temps, elle ne quittait plus la maison. Assisse à son bureau, elle se farcissait l’esprit de leçons qu’elle peinait à retenir, et de concepts obscurs qu’elle comprenait rarement. Ses mésaventures chez les Réprouvés avaient provoqué en elle un déclic. Pour devenir une véritable Sorcière, digne d’honorer Ethelba, il lui fallait commencer par suivre les cours de l’Université, et trouver le moyen d’entrer à l’Assemblée. Ses prières ne lui suffisaient plus, et, prise d’une fièvre, elle noircissait les pages de ses cahiers de notes brouillonnes. À son grand étonnement, César n’était pas encore revenu de Stenfek, et elle profitait du calme de la maison pour étudier sans relâche. Un peu partout, elle éparpillait le fruit de ses recherches et de ses réflexions, et, contrairement à ses habitudes, elle laissait traîner ses affaires. Par miracle, elle avait réussi à obtenir quelques ouvrages de référence grâce à Lucius. Son père n’avait jamais rechigné à lui acheter des livres, et bien qu’elle eut été à l’école autrefois, elle ne gardait que peu de souvenirs de l’époque. Reprendre les notions fondamentales la rendait folle ; mettant son orgueil de côté, elle avait cependant réussi _ non sans difficulté _ l’exercice. À présent, elle abordait les documents considérés par les professeurs de Lucius comme des basiques. Ses neurones ne parvenaient pas à les appréhender, et une migraine épouvantable finit par enserrer ses tempes. En colère contre ses défaillances, elle cogna son poing contre le bureau et décida d’aller faire un tour.

Prendre l’air lui faisait un bien fou. À déambuler entre les étals du marché, la Sorcière se sentait revigorée. Un jour, les marchands de ces échoppes la reconnaîtraient, et ce jour-là, elle n’aurait plus à craindre de ne pas être digne des siens. Son regard s’arrêta sur des caisses de légumes. À côté d’un vendeur de crabe, quelqu’un présentait des asperges. Réjoui par la perspective de récompenser ses heures de travail par une douceur, elle acheta un sac entier. Soudainement de bonne humeur, elle reprit le chemin de la maison. Non loin de là, un attroupement se pressait autour d’une estrade. D’ordinaire, elle n’aurait pas prêté attention aux visages éplorés. L’un d’entre eux lui rappelait vaguement quelque chose. Jouant des coudes pour se frayer un chemin entre les passants, elle finit par le reconnaître. C’était lui. Un sourire peignit ses lèvres. Ses doigts se dirigèrent d’emblée vers sa bourse. « Je prends celui-là. » Le bonimenteur se fendit d’une grimace avide, et tapa généreusement sur l’omoplate du malheureux pour le faire avancer. « Très bon choix Madame ! Un spécimen jeune qui vous servira de... » D’un geste désinvolte, elle interrompit sa tirade. Les détails ne l’intéressaient pas une seconde, et elle ne cherchait pas à l’acquérir pour le faire travailler aux champs. « Oui, oui, je sais. Enlevez-lui ces chaînes. » Devant sa demande, l’autre haussa un sourcil. La drogue empêcherait le Vampire de commettre toute imprudence, mais il valait mieux ne pas jouer avec le feu. « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Voyez-vous... » Agacée par sa remarque, elle adopta la même attitude que son père, lorsqu’il traitait avec ses fournisseurs. Une moue méprisante arqua ses lèvres. « Vous insinuez que je ne sais pas tenir mes esclaves ? » L’homme haussa les épaules et s’exécuta. Pourvu qu’ils le couvrent d’or, les clients avaient toujours le dernier mot.

Lorsque la brune poussa enfin la porte de la demeure familiale, elle poussa un soupir de soulagement. Soutenir un Vampire hébété sur quelques centaines de mètres quand on avait la force d’un moucheron n’était pas chose aisée. Épuisée, elle tâcha tant bien que mal de reprendre son souffle. Décidée à aller se reposer au plus vite, elle le conduisit à la cave. Témoins de l’absence du maître des lieux, les cellules étaient vides. Isahya déposa celui qui tenait davantage du paquet que de l’homme à l’intérieur de l’une d’elles. « Hm. Ils n’y sont pas allés de main morte. » Désormais inutile, elle le déposséda de sa cape et songea à la jeter au feu. L’odeur était épouvantable. Quelques blessures s’attardaient sur la peau du brun, et la teinte vitreuse de ses prunelles expliquait son manque de réaction. La jeune femme partit récupérer le nécessaire pour le soigner. « Il serait dommage que vous tombiez malade. » Avec précaution, elle tamponna le tissu imbibé d’alcool sur les plaies de son prisonnier. L’une d’elles, plus profonde que les autres, nécessita qu’elle lui fasse un bandage. En douceur, elle déchira un morceau de chiffon pour le nouer autour de son avant-bras, et serra autant qu’elle l’osa. Une fois ses soins sommaires achevés, elle se redressa et ferma la porte. La clef tourna dans la serrure. « Je reviendrais vous voir demain. Ce n’est pas drôle de discuter avec une loque. Dormez. » La paillasse n’attendait plus que son corps. Sans un regard en arrière, elle retourna dans sa chambre et s’effondra sur le lit.

Le lendemain matin, la jeune femme se leva à l’aube. Impatiente de voir dans quel état se trouverait son invité, elle descendit à la cave, non sans avoir fait un détour par la cuisine. Devant le regard noir que lui adressa l’homme, elle s’immobilisa. « Vous pouvez crier, si vous voulez. Personne ne vous entendra. En revanche, si vous tentez quelque chose de stupide, je serais obligée d’avertir mon père. C’est lui qui remplit cet endroit, d’habitude, et vous n’avez pas envie de le rencontrer. » Précautionneuse, elle s’approcha de la trappe. « Au début, j’ai pensé à vous humilier. Je voulais faire tomber le verre par terre et vous regarder lécher les quelques gouttes projetées sur le sol de votre cellule. Mais je ne suis pas rancunière, et j’ai eu une meilleure idée. Vous avez de la chance. » Généreuse, elle déposa le récipient rempli d’un liquide carmin et fit glisser le plateau à l’intérieur de la cellule. « Tenez. C’est pour vous. Je n'ai aucune raison de vous maltraiter. » Elle avait longuement réfléchi à la façon de procéder, et lui avouer la vérité lui paraissait plus simple que le reste. « Je dois bientôt passer l’examen d’une école. Vous allez m’aider à retenir mes leçons. Je vous demanderais peut-être d’autres petites choses. » Il fallait seulement espérer qu’il se montre coopératif. Dans le cas contraire, elle aurait bien du mal à le rendre docile. « Si vous êtes sage, je vous traiterais bien. Peut-être même que nous pourrons prier ensemble. » Réjouie par cette pensée, sa gaieté fit trembler sa voix. « Excusez-moi si je ne m’y prends pas de la bonne façon. Vous êtes le premier. » En totale contradiction avec la position du jeune homme, Isahya lui adressa un sourire chaleureux.

1 104 mots

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Astriid
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Astriid
Sam 12 Sep 2020, 16:49

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles




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Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
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- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
«Va te faire foutre.» C'était concis, efficace et sûrement la première phrase ayant du sens que je prononçais depuis plusieurs jours. Dit à voix basse, les paroles m'arrachèrent ma gorge sèche mais je ne les regrettai pas. Gertrude allait regretter elle, j'allais m'en assurer. Elle avait de la chance que je me sente trop faible pour réagir plus que ça. Une vague de fatigue m'avait avalée quand on m'avait passé de mains en mains comme un vulgaire colis et je ne me rappelai que vaguement la suite des événements. Je me souviens m'être appuyé sur la brune plus que nécessaire quand elle nous a ramenés jusqu'à chez elle, ne souhaitant en aucun cas lui faciliter la tâche une seule seconde. La ville m'était apparue comme dans un brouillard et je n'avais aucune idée d'où je me trouvais. J'étais simplement empli de rage de m'être fait avoir aussi stupidement, contre moi-même mais surtout contre cette garce qui avait eu le culot de m'acheter.
Une fois m'avoir amené dans mes nouveaux appartements, la brune prit le temps de s'occuper de moi mais je me méfiai désormais. Gertrude cachait bien son jeu et j'allais devoir me débrouiller pour qu'elle se passe de ma compagnie et rejoindre Laysa. Elle manipulait mon corps comme un enfant et je demeurai impuissant à mettre une claque à cette dinde pour son audace. Ses mouvements si près de moi semblaient destinés à me rendre fou, son odeur emplissant mes narines et la Soif en moi s'éveillant avec brutalité. Le souvenir de son sang dans ma bouche fut si vif que j'en sentis presque le goût sur ma langue. La bouche pâteuse, je voulus grogner mais un pitoyable gémissement sortit à la place. Je m'en serai giflé. Décidant que garder le silence serait préférable, je ruminais finalement en silence en la laissant s'occuper de moi. Mes membres s’alourdirent malgré moi et mes pensées devinrent aussi consistantes que de la fumée, je sombrai sans m'en rendre compte dans l'inconscience.
[Q] - Représailles | Isahya Zktc
Recroquevillé sur le sol, je m'éveillais en sursaut, grognant quand mon mouvement réveilla toutes mes blessures et je massai mes poignets gonflés du frottement des chaînes. Les drogues commençaient à perdre leur effet et je commençai à appréhender la situation avec un calme froid. Et peut-être un peu inquiet aussi. Laysa devait sûrement me chercher. Ou pas. Peut-être voyait-elle ça comme une volonté de Lubuska, un signe qu'il était temps de se séparer de son inutile de Rahzdens. Voilà qui plairait à Selyne. Et même si elle me cherchait, comment pourrais-t-elle seulement me retrouver au fond de cette cave miteuse à l'hygiène douteuse ? J'étais seul, ce qui était décevant car ma Soif n'allait qu'en s'amplifiant maintenant que j'avais l'esprit plus clair et je n'aurai pas dit non à un goûter.
J'entendis soudain au dessus de moi un bruit de pas étouffé par l'épaisseur des murs et ma geôlière apparut, son regard curieux me cherchant. La voir éveilla aussitôt ma colère, j'étais outré qu'elle eut osé aller jusqu'à venir me chercher à Merhoneän pour se venger. Mon air antipathique l'arrêta dans son mouvement et j'eu un reniflement de dédain. Il me suffisait de trouver le moyen de sortir de ma cellule, ce ne serait pas elle qui m'empêcherait de sortir, elle était aussi frêle qu'une souris et manquait cruellement de confiance en elle. Toutefois, j'étais curieux de savoir quel sort elle me réservait, peut-être pourrais-je un peu m'amuser avec elle avant de mettre les voiles. Un sourire narquois plissa les commissures de mes lèvres quand elle prit la parole. «Oh mais regardez-moi cette fille à papa. Je ne vous ai encore rien fait et vous vous réfugiez déjà dans ses jambes.» C'était un peu décevant d'avoir été kidnappé par cette Gertrude finalement. Je réalisais que j'avais souvent dessiné son visage dans ma tête, rêvant de replonger mes crocs dans son sang et j'avais fini par idéaliser cette brune quelconque.
Avec toute la gentillesse du monde, ou toute la stupidité, je n'étais pas sûr, elle m'apporta un bol dont l'odeur ne pouvait me tromper. Avant même de réaliser complètement ou même de me poser les questions élémentaires de sécurité - était-ce empoisonné ? Y avait-il d'autres drogues ? - je me précipitai de manière assez peu digne pour vider le contenu du récipient en quelques secondes. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas nourri que j'en eu un frisson d'extase et il est possible qu'un ou deux gémissements s'échappèrent de moi contre ma volonté. J'ouvris les yeux pour regarder la brune et je cherchai - et échouai - à ne pas avoir l'air d'un enfant qui quémande plus de gâteaux mais elle ne cachait pas d'autre réserve du liquide tant désireux. Boudeur, je la laissai m'annoncer ses plans pour moi et je restai perplexe et son sourire mièvre à la fin me plongea dans les limbes de l'incompréhension. J'avais été kidnappé par une folle, il n'y avait pas d'autres explications. Devais-je me méfier encore plus d'elle dans ce cas ? Cachait-elle sous ses traits innocents une psychopathe qui n'hésiterait pas à me transformer en rôti pour son dîner ? Je ne voulais pas finir en repas, je voulais qu'elle soit mon repas. Il me fallait rentrer dans son jeu, ne serait-ce que par précaution. «Prier avec vous ? Rien ne me ferait plus plaisir. Nous ne le ferons pas dans cette cave n'est-ce pas ? Ce serait bien indigne pour ceux qui nous honorons. Pour vos leçons... Je vous aiderai si vous pouvez m'assurer que je serai bien traité. Et je veux du sang régulièrement, de jeune vierge si possible. Non. Uniquement de jeune vierge. Et je veux sortir de cette cave aussi. Ou bien ayez au moins la décence d'en améliorer le confort. Un lit ne serait pas un luxe. Et comment suis-je supposé me laver ? Désolé si je me montre brusque mais ça se voit que je suis votre premier esclave. Comment pouvez-vous vous attendre à ce que je sous serve correctement dans de telles conditions ?» Je croisai les bras à la fin de ma tirade, offrant un regard hautain à la brune.
[Q] - Représailles | Isahya Zktc
«Est-ce que tu sais seulement où on va comme ça ?» Laysa ne répondit pas, ses yeux carmins fixés sur l'horizon, sa mâchoire serrée et une veine battant à sa tempe. Elle était en colère, pire, elle était furieuse. Si elle retrouvait Dorian, elle le tuerait. Ce garçon allait finir par la rendre chèvre. Derrière elle, Selyne traînait des pieds et se plaignait en permanence. Son beau visage était pour le moment déformé par une moue ennuyée. «Franchement, on perd notre temps avec cet imbécile. Laisse-le tomber Laysa, comment va-t-on subvenir à nos besoins si on quitte du jour au lendemain la Maison de Jeux ? Je sais que tu t'entends bien avec Synth mais si on ne paye pas notre prêt, il nous mettra à la porte, tu le sais aussi bien que moi.» Laysa la fit taire d'un mouvement sec de la main. «Silence ! J'essaie de me concentrer pour trouver sa localisation.» Selyne grimaça un «gna gna gna» silencieux à l'adresse de la vampire avant de souffler bruyamment en se promettant de faire regretter à son frère de leur créer autant de problèmes. C'était bien mieux avant, quand il n'y avait que Laysa et elle.


1064 mots | Message II


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Sam 19 Sep 2020, 22:45



Représailles

Thème.


Devant la tirade que lui offrit le Vampire, la jeune femme haussa les sourcils. Espérait-il sincèrement qu’elle accéderait à ses requêtes ? En de telles circonstances, n’importe quel individu aurait été ravi de la générosité dont elle avait déjà fait preuve. Cependant, l’inexpérience glissa dans son cœur une touche de pitié. Avoir été capturé et vendu comme un vulgaire animal devait forcément chambouler. Sans doute l’insolence était-elle sa dernière ressource. L’attendrissement de la Sorcière laissa place à un tout autre sentiment lorsqu’elle réalisa qu’il acceptait volontiers de prier à ses côtés. Les joues cramoisies, elle battit des cils et effleura les barreaux du bout des doigts. « Vous voudriez bien le faire avec moi ? Vous êtes un homme particulier. » Elle n’osait croire à sa chance. À regret, elle délaissa sa ferveur pour des considérations plus terrestres. L’heure n’était pas encore venue. Pensive, elle recula et fit quelques pas dans la pièce. Incertaine de l’attitude à adopter, elle conserva sa lignée d’origine. Afin de gagner sa confiance, elle doutait que faire preuve de cruauté lui soit utile, et l’enthousiasme de posséder pour la première fois un être qu’elle pouvait plier à son bon vouloir la rendait étonnamment guillerette. Elle voulait que les choses se passent bien. « Je vous l’ai dit, je n’ai pas de raison particulière de vous maltraiter. Ce ne serait pas amusant. Vous ne pourriez pas vous défendre. » S’il continuait à jouer les princesses, en revanche, elle n’aurait pas la moindre hésitation à emprunter le costume de son père. La gentillesse n'était pas sa qualité première.

Parmi les innombrables demandes formulées par son pensionnaire, une en particulier la fit tiquer. Comment pouvait-il sérieusement imaginer qu’elle lui ouvrirait la porte, tout sourire ? C’était invraisemblable. « Vous ne sortirez pas tout de suite. Dans un monde idéal, vous auriez été mon invité, et nous aurions pu prendre le thé là-haut. Mais je ne suis pas idiote. La dernière fois, vous avez failli me tuer. » Nerveusement, la brune porta une main à son cou. Il lui suffisait de fermer les yeux pour se remémorer l’aventure, et elle ne tenait pas à recommencer de sitôt. « Je crains de n’avoir que mon sang à vous proposer. Non pas que ça me plaise, mais vous m’avez coûté affreusement cher. » En réalité, elle ne savait ce qui, de la possibilité d'être mordue à nouveau ou découverte par son père la terrifiait le plus. Il lui faudrait remplir sa bourse de toute urgence et se débarrasser du prisonnier au plus vite, pour que le Sorcier ne s'aperçoive de rien. Heureusement, Stenfek retenait pour une obscure raison toute son attention. En ce qui concernait le confort de sa cellule, elle avait du mal à croire que le Vampire se plaigne de la situation. Un ricanement lui échappa. « Sa majesté jamais ne se déplace sans son petit oreiller ? Je vais aller vous chercher des couvertures, et un peu d'eau. L’un des esclaves de mon père a des vêtements qui, je pense, vous iront. Pour l’heure, je ne pourrais pas faire plus. » Sans lui accorder un regard, elle retourna à l’étage pour récupérer le nécessaire. À courir pour le satisfaire, elle songea qu’elle n’avait pas la moindre raison d’agir ainsi. C'était d'une absurdité inédite.

Contrariée, Isahya redescendit. Sa frêle silhouette disparaissait sous des couches de tissu. Vacillante, elle déposa l’ensemble sur la trappe et la fit glisser à nouveau. Entre ses doigts se trouvait son sac d’asperges. Toute cette histoire lui avait donné faim. « En revanche, faites attention à ne pas trop en demander. Je suis peut-être douce avec vous, mais vous n’êtes pas en mesure d’exiger quoi que ce soit. » Lui rappeler la situation ne pouvait pas faire de mal ; ce n’était pas à elle de se plier en quatre. Ses réclamations allaient finir par lui donner mal à la tête. Le temps que le malheureux procède à ses ablutions, elle éplucha les légumes en silence. Même sommaire, la cuisine avait le don d’apaiser ses tourments. Une interrogation lui vint. « D’ailleurs… Comment vous vous êtes retrouvé sur le marché, au juste ? Je pensais que vous ne quitteriez jamais les jupons de la Maison de Jeux. » Lors de leur précédente conversation, il ne lui avait pas donné l’impression de vouloir partir en voyage, et elle avait suffisamment de jugeote pour deviner que les marchands d’esclaves ne recrutaient pas la marchandise en de tels lieux. Qu’avait-il donc fait pour se retrouver sur une estrade au beau milieu d’Amestris ? Mâchonnant une asperge, elle se rappela soudain le motif de la capture. D’un geste vif, elle se redressa et claqua des mains. « Trêve de bavardages. Il est temps de se mettre au travail. Plus vite j’apprendrai, plus vite vous sortirez. » Rendue impatiente par cette perspective, elle s’empara du parchemin qui lui posait tout particulièrement problème. Elle espérait que l’intellect du Vampire serait suffisamment éveillé pour lui venir en aide. Le manuscrit rejoignit l'intérieur de la cellule. Devant son manque manifeste d’enthousiasme, une idée la frappa. « Oh ! Vous avez encore faim ? Je ne sais pas quelle quantité vous devez boire pour rester en forme, et ces brigands n’y sont pas allés de main morte avec vous. » La question posée, elle se mordit la lèvre inférieure. Anxieuse à l’idée de devoir lui offrir son sang, elle se frotta machinalement l’avant-bras. Peut-être avait-elle commis une erreur en l'achetant. La honte passée, un professeur aurait causé bien moins de souci qu'un esclave. N'était-il pas plus raisonnable de le libérer et de confier son avenir à ses propres neurones ? Elle ne savait plus vraiment comment procéder.

904 mots

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Sam 26 Sep 2020, 16:44

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- Intelligence : 7
- Magie : 7
Je décroisai les bras devant l'intérêt soudain de la Sorcière pour les prières. Peut-être tenais-je là ma chance de m'échapper. Cette folle fanatique allait tout gober du moment que j'allais dans son sens. Lubuska ne m'en voudrait pas d'en prier une autre si c'était pour me sortir d'une telle situation. Et je saurai me racheter et répandant le sang de cette femme en son nom. Je m'approchai à mon tour des barreaux pour réduire l'espace entre elle et moi. J'étais toujours très mauvais dans mon jeu de séduction, principalement parce que ça ne m'intéressait pas. Jusqu'à présent. Si je parvenais à la faire succomber pour moi, ce serait même elle qui m'offrirait ma liberté sur un plateau. C'était trop tentant pour ne pas essayer. D'une voix basse, je lui répondis, plongeant mes prunelles rouge sombre dans les siennes, d'une douce couleur lavande qui n'était pas sans rappeler ses attentions à mon égard lorsque je n'étais rien de moins qu'une loque humaine. «Peut-être... Peut-être me suis-je trompée sur votre compte. Je sais qu'on peut toujours faire confiance aux personnes pieuses. Je tiens à m'excuser pour mon comportement. Pas uniquement pour aujourd'hui, mais pour la première fois que nous nous sommes rencontrés également. Je n'étais plus moi-même cette nuit-là et je vous ai fait du mal mais ce n'était pas du tout personnel.» Je collai désormais mon buste aux barreaux, mes cheveux retombant sur mes yeux dans lesquels brillaient une lueur presque démente. «Laissez-moi me rendre utile. Laissez-moi me faire pardonner. De quelque manière que ce soit. Je suis à vous. Vous m'avez acheté après tout et vous en aurez pour votre argent.»
De retour dans le fond de ma cellule, la tête calée sur mes bras croisés, j'attendis que la Sorcière revienne. J'espérai que mon numéro fonctionnerait. Je n'étais pas bon acteur et je comptais beaucoup sur ma magie pour tromper et charmer la brune. Malgré son apparente innocence, je me méfiais d'elle. Par sa nature, elle était fourbe et elle pourrait se retourner contre moi à tout moment pour frapper tel un serpent. Il me fallait la convaincre que j'étais de son côté et ne pas baisser ma garde si je voulais sortir vivant de cette cave. Comme elle redescendait, je m'approchai à nouveau pour prendre les affaires qu'elle amenait entre les barreaux. Mes doigts rencontrèrent par pur hasard, en apparence, les siens mais je fis mine de ne rien remarquer. Je la laisserai faire ses propres conclusions. Alors que j'aménageai le fond de ma cellule avec mon lit improvisé, je lui jetai des coups d'oeil mais elle était plongée dans sa cuisine. L'odeur des légumes était épouvantable et me donnait la nausée mais je parvenais à discerner, par dessus, sa propre odeur. Elle était le miel et j'étais l'abeille. J'attendais avec impatience de pouvoir la butiner à mon aise, de voir ses yeux se révulser de souffrance alors que j'aspirerai hors d'elle son rouge nectar. Je réalisai alors que j'étais resté figé plusieurs secondes ainsi à la fixer et la salive s'était accumulée dans ma bouche, attirée par ma gourmandise. Reprenant le contrôle de moi-même, j'entrepris de me laver du mieux que je pus, fronçant le nez à ma propre odeur. Avec de tels relents, la seule chose que j'allais séduire ici, c'était les mouches. Je renonçai à me tortiller pour passer le linge humide sous ma chemise et jetai au diable ma pudeur avec le tissu sur le sol. Je frottai ma peau avec application, frissonnant quand le linge frottait sur les lèvres de mes blessures. Je réfléchissais en même temps à quoi répondre à sa question. Jouait-elle l'innocente ? Elle était la mieux placée pour savoir comment je m'étais retrouvé ici. Je restai persuadé qu'elle était à l'origine de mes problèmes. Mieux valait passer pour un idiot et rechercher sa compassion. «Merci pour les couvertures, et pour l'eau et les vêtements. C'est beaucoup plus que ce que j'ai eu ces derniers jours. J'ai honte de l'admettre mais je me suis fait capturer par des marchands alors que je me promenais autour de Merhoneän. Je voulais être seul un moment, vous savez comment c'est, vous devez vous souvenir que la Maison de Jeux peut être très étouffante. Bref. La seconde d'après, j'étais inconscient. Ils m'ont drogué et menotté et la suite, vous la connaissez. Mais j'ai aussi une question, pourquoi m'avoir acheté ?» Nous pouvions être deux à jouer l'innocence. Elle n'avait organisé ce kidnapping dans le but cruel et pervers de se venger, il ne fallait pas être plus intelligent qu'un enfant pour le deviner.


J'exhalais un soupir devant les sourcils froncés de la brune et je comptais jusqu'à dix dans ma tête pour lui répondre calmement. «Non, regardez, prenez la page trois-cent quatre ving quatorze. Si on reprend les principes de base, vous trouverez de vous-même la réponse à des problèmes plus complexes.» La Sorcière avait éveillé mon intérêt avec ses études et apprendre les potions avait toujours excité ma curiosité. J'avais même commencé à lire quelques manuscrits moi-même à Merhoneän et la bibliothèque à Fjörd regorgeait de traités et de rapports d'expériences sur le sujet qui étaient fascinants. Je n'avais pas encore commencé sérieusement son apprentissage, je voulais demander à Willhelm de m'apprendre. Estimant lui avoir laissé suffisamment de temps, je repris patiemment. J'étais installé sur le côté, à demi-allongé sur les couvertures dans ma cellule, ma tête proche de celle de ma geôlière. «Alors ? Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?» C'était la base même de l'apprentissage des potions et je m'impatientais devant la lenteur de la brune. Plus tôt, j'avais galamment refusé son offre de boire son sang. Je venais juste de poser les bases de mon plan d'évasion, ce n'était pas pour le gâcher en me transformant en bête assoiffée de sang. Je devais travailler la confiance qu'elle aurait en moi, la peaufiner comme on travaille une sculpture, la caresser et la rassurer jusqu'à ce qu'elle soit fin prête à être brisée. Pourtant, j'étais un Vampire, et pas l'un des meilleurs, c'était certain, et ma gorge me faisait atrocement souffrir, m'envoyant des ondes de douleur chargées de reproches d'avoir refusé une telle aubaine. La Soif m'irritait progressivement et je peinais à maintenir mon masque d'amabilité devant les efforts pathétiques de la Sorcière pour ses études. Spectateur de ses échecs, je grinçai des dents et soudain, je ne pouvais plus le supporter. Je me redressai et vociférai, les mains accrochées comme des serres à mes barreaux. «Mais quelle imbécile êtes-vous donc ? Avez-vous besoin de lunettes ? C'est écrit juste là, sous votre nez ! Le second paragraphe !» Ma voix trahissait l'exaspération qu'elle éveillait en moi et s'il n'y avait pas eu ma cellule, je l'aurai déjà assommée avec le manuscrit. Je regrettai déjà mon accès de colère et je me rassis comme si de rien n'était et reprit d'une voix maîtrisée. «Je crois que vous commencez à fatiguer et moi aussi. Que diriez-vous d'une pause ? Je suis certain qu'après quelques prières, les Aetheri sauront vous insuffler l'énergie et les capacités dont vous manquez cruellement. Et puis... vous ne voudriez pas faire preuve de mauvaise foi n'est-ce pas ?»


982 mots | Message III


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Dim 27 Sep 2020, 19:25



Représailles

Thème.


Lorsque le prisonnier se mit en tête d’effectuer un brin de toilette, la jeune femme détourna le regard, non par pudeur, mais par principe. Naïvement, elle estimait que seul son mari pourrait lui offrir ce genre de vision, et elle ne tenait pas à exciter son imagination avant l’heure. Son explication, cependant, lui fit froncer les sourcils. « Des marchands qui capturent des gens près de Merhoneän ? Ils doivent être très sûrs d’eux, ou fous à lier. Vous n’avez pas eu de chance. J’aurais cru que les Vampires surveillaient mieux leur territoire. » Au-delà de la vigilance des buveurs de sang, la brune se demandait par quel étrange cheminement ils en étaient venus à choisir le lieu de la capture. Les environs de la cité ne ressemblaient pas exactement à un paysage de carte postale, et le froid représentait déjà un danger conséquent. Mettre sa vie en péril pour quelques spécimens qui pouvaient être trouvés n’importe où la rendait perplexe. À moins bien sûr, que les Sorciers aient été à la recherche d’une cible bien particulière. Plongée dans sa réflexion, elle mit du temps avant de répondre à son interrogation. Un sourire éclaira ses traits. « L’idée m’a amusée. Et puis, vous étiez moins cher qu’un professeur. » À sa place, beaucoup auraient motivé leur choix par la vengeance ; trop occupée dans ses préparatifs, elle avait tout de suite pensé à se servir des méninges de l’inconnu pour améliorer ses chances de réussite. Jouer au chat et à la souris par pure rancœur ne l’intéressait pas. Elle lui avait déjà pardonné son indélicatesse.

Les minutes qui suivirent confortèrent la Sorcière dans son entreprise. Loin de montrer l’insolence des premiers instants, le Vampire lui présenta un visage autrement plus charmant. Coopératif, elle le soupçonna même d’y trouver un certain plaisir. Allongé sur le sol en face d’elle, elle voyait sa mâchoire se contracter dès qu’elle commettait une erreur _ autant dire que la chose était monnaie courante. Malgré elle, le voir s’agacer alors qu’il tentait de l’aider la réjouissait, et, la malice au fond des yeux, elle ne détestait pas autant qu’elle l’aurait cru ses réprimandes. Lorsque l’infortuné professeur avait le malheur de se tromper, l’élève sortait à son tour ses griffes. « Non, là, c’est vous qui faites erreur ! À forte dose, le laurier rose provoque des convulsions, pas une paralysie. Vous confondez tout. Réfléchissez un peu ! » Cependant, la rébellion ne durait jamais bien longtemps. Son cerveau bouillonnait devant l’examen impitoyable de ses connaissances. En dépit de l’exaspération du brun devant ses nombreuses fautes, elle sentait indéniablement une progression. Lassée de se faire gronder à intervalles réguliers, il lui arrivait parfois de prendre un air illuminé et d’assurer sa compréhension par un commentaire. « Ouais, c’est pas faux. » Contre toute attente, le subterfuge fonctionnait à merveille, et ses méninges se mettaient alors à tourner avec plus de vigueur. Alors que plusieurs heures venaient de s’écouler, le Vampire eut une réaction pour le moins surprenante. Face à la violence de son geste, la jeune femme éclata de rire. « C’est amusant de vous voir vous prendre au jeu. » Il fallait reconnaître qu’en plus d’apprendre, elle passait un moment agréable.

Les propos du Vampire brisèrent sa bonne humeur. Brutale, la chute lui laissa un goût amer en bouche. Ses derniers mots résonnèrent en elle, s’attardant plus que de raison. De surprise, elle en oublia de respirer, et, le souffle court, elle les répéta bêtement. « De… Mauvaise foi ? » Comment osait-il ? La fureur afflua en elle. Que savait-il de la religion, lui qui croupissait dans une cave d’Amestris sans même implorer la clémence ou la cruauté des Aetheri ? Piquée au vif, la jeune femme se releva. Le visage fermé, elle pinça les lèvres avec mépris. « Comme c’est regrettable. » Sa joie l’avait égarée. À présent, elle y voyait clair. Ses pas la guidèrent vers l’armoire que son père considérait comme un véritable trésor. Une quantité invraisemblable d’outils dont elle ignorait l’usage y reposait paisiblement. Un couteau trouva le chemin de sa main, et, prise d’une rage froide, elle s’approcha des barreaux. D’un geste mécanique, elle l’enfonça dans son avant-bras. Une flaque de sang se forma à ses pieds. « Savez-vous que pour honorer les dieux, les prières ne sont pas toujours de circonstances ? » Ethelba avait beau être le joyau de son panthéon, elle ne dénigrait pas les faveurs des monstres célestes. Ses extrémités se perdirent dans le liquide pour tracer une rune funeste. D’après ses souvenirs des sessions de son père, cette dernière amplifiait les émotions des prisonniers ; elle espérait que les volutes noires qui dansaient autour du tracé suffiraient à activer ses effets dévastateurs. « Pendant les trois prochains jours, vous n’aurez aucune visite. Pas la moindre goutte de sang ne tombera sur vos lèvres. » Sévère, elle tourna les talons sans explication. Une fois à l’étage, elle s’assit sur le canapé et ferma les yeux. Comme pour laver l’affront de l’esclave, sa bouche chantait ardemment les louanges des Très Grands. Le pouvoir, cependant, n’était pas une bénédiction, et, affaiblie par la magie, la Sorcière ne tarda pas à s’assoupir.

[Q] - Représailles | Isahya Zktc

Appuyée contre la porte de la salle de classe, la jeune femme observait en silence ses camarades de classe. Devant leurs incessantes minauderies, le dégoût se peignait sur son visage. Pourquoi diable ne pouvait-elle pas tous les éventrer, et faire de leurs cadavres un feu de joie ? L’apparition d’une silhouette dans le couloir détourna son attention. Ravie, elle fit de grands signes au nouveau venu. « Dorian ! Viens voir ! » En bonne Sorcière, elle avait toujours une facétie de son cru à lui montrer, et lui-même ne se privait pas. Ils n’étaient pas les terreurs de l’Académie pour rien. Lorsqu’il parvint à sa hauteur, elle lui prit le bras, et lui désigna du menton une élève. « Tu te souviens de la semaine dernière, quand Mireille nous as dénoncés pour le sabotage de la sortie ? » Manifestement ignorante de son crime, la dénommée Mireille tenait entre ses doigts un paquet à l’emballage soigné. Impatiente de découvrir son contenu, elle dénoua naïvement le ruban noir. Ses mains trouvèrent une broche à cheveux. « Son admirateur secret lui a réservé une petite surprise. » Un ricanement échappa à la Sorcière quand sa victime, étreinte par l’orgueil, avait fièrement déposé le bijou entre ses mèches blondes. Au contact de la toison d’or, les pics s’animèrent. Le métal donna naissance à des serpents. Des cris échappèrent à la malheureuse. Devant le spectacle, quelques curieux éclatèrent de rire et se précipitèrent vers la responsable de son infortune. « Isahya ! Tu veux bien nous apprendre à faire la même chose ? » Un large sourire arqua les lèvres de la brune. En dépit de leur ton admiratif, elle ne donnait pas ses secrets à n’importe qui. Encore moins à des incapables. « Non. » Déconfits, les autres repartirent en maugréant. Satisfaite de sa farce matinale, la brune se tourna vers Dorian. Une moue machiavélique déformait ses traits. « J’aime bien dire non. Ça rabaisse leur enthousiasme. » Dans l’attente de l’approbation de son meilleur ami, elle se frotta les mains. Comme pour la rappeler à l’ordre, la cloche de l’école résonna une seconde fois. Le professeur fit son entrée. « On se retrouve après le cours ! » La fin de journée s’annonçait délicieuse. Au-delà de leurs devoirs respectifs, ils devaient encore s’accorder sur la meilleure manière de gâcher la soirée organisée par les troisièmes années. Réjouie par cette perspective, la Sorcière ébouriffa affectueusement les cheveux du Vampire, et rejoignit sagement sa place.

1 237 mots

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Ven 02 Oct 2020, 13:43

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles






Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Un tic agita la veine à ma tempe, tant d'irritation que d'impatience. Je réalisai, trop tard, que je m'étais montré trop sûr de moi. J'avais franchi une limite en mentionnant sa maudite religion. La demoiselle prenait apparemment plus à coeur que prévu ces histoires de foi et j'en venais à me demander si je priais suffisamment Lubuska ou si c'était cette fille qui s'écartait des normes.
L'ambiance presque confortable qui s'était installée entre nous s'évapora brutalement, remplacée par l'aigreur de nos premiers contacts. Nous nous regardâmes en chiens de faïence, toute complicité oubliée. Je lâchai une insulte en Zarakh. Tous mes efforts réduits en cendres à cause du fanatisme de la Sorcière. Mais j'étais surtout en colère contre moi-même. Pris à mon propre jeu, j'avais glissé dans le rôle qu'elle avait modelé pour moi, jouant mon rôle de professeur malgré mon ignorance probablement aussi vaste que la sienne. À la lueur des bougies et de la quiétude de la cave, j'avais presque oublié les barreaux et surtout, l'identité de la jeune femme. Je me giflai intérieurement pour ce faux-pas tandis que son visage se raidissait, toute trace de chaleur disparue. Je relâchai les muscles de mon visage, abandonnant mon masque d'imbécile aimable pour la considérer avec froideur, mes yeux brillant de malveillance. J'aurai voulu lui faire mal, ici et maintenant, faire disparaître son petit air méprisant et étouffer sa voix dans le sang. Je pouvais lire un sentiment similaire dans ses iris et peut-être étais-je légèrement excité par ça.
Elle se releva avec brusquerie, mettant un terme définitif à notre entente mutuelle et je me levai à mon tour, la dominant de toute ma taille. Je ne la supplierai pas de rester, je ne chercherai pas à m'expliquer. J'étais las de ce petit numéro que j'avais monté de toutes pièces et quelque chose me disait que la Sorcière n'écouterait plus le moindre des mots que je prononcerai. Elle s'était fermée à moi et je la contemplais sans mot dire alors que sa fureur amplifiait. Je croisai les bras pour laisser flotter un sourire insolent sur mes lèvres. Quitte à ce qu'elle s'agace, autant y aller jusqu'au bout. Je pouvais peut-être la forcer à commettre une erreur si elle perdait le contrôle de ses émotions. La brune su pourtant dominer sa colère et je la vis s'éloigner pour revenir avec un couteau. Je m'esclaffais ouvertement, cette frêle créature voulait m'esquinter ? C'était risible. Je perdis mon sourire quand elle enfonça la lame dans son bras et l'odeur de son sang m'agressa aussitôt les sens et je sentis aussitôt la tête me tourner. Elle traça rapidement une rune tandis que je luttais avec mes pulsions. Alors que sa magie m'atteignait de plein fouet, j'oubliais toute raison et tombais à genoux, succombant à l'arôme entêtant de ce que je désirai de tout mon être. À ma grande horreur, je m'entendis supplier la jeune femme sans pouvoir retenir les mots. «Non... S'il vous plaît... Je ferai tout, tout mais s'il vous plaît...» Je passai les mains dans mes cheveux pour griffer mon crâne, en proie à une Soif plus dévorante que jamais. Une fumée âcre et sombre s'échappait de la rune qu'elle avait dessiné sur le sol et j'exhalais un gémissement rauque. La souffrance dans ma gorge était telle que j'étais prêt à y enfoncer moi-même une lame pour mettre enfin un terme à mes tourments. Dans les affres de son maléfice, je ne réalisai pas qu'elle était partie et je rampai jusqu'au fond de ma cellule, misérable et tremblant jusqu'à ce que l'inconscience s'empare de moi.
[Q] - Représailles | Isahya Zktc

Prenant le chemin de la salle de classe, je frottai distraitement la tâche de sang qui s'était incrustée dans ma manche. J'avais coincé Adriana sous les escaliers du bâtiment, l'entraînant dans les ombres à l'abri des regards. J'avais encore son goût sur la langue quand je rejoignis Isahya. La Sorcière était enthousiaste à l'idée de me montrer son nouveau méfait et un sourire mauvais se dessina sur mon visage d'albâtre quand je vis la blonde se débattre avec les reptiles animés par la magie. Je ricanais doucement. «Bien fait pour elle. Elle y réfléchira à deux fois la prochaine fois.» Savourant encore quelques secondes le spectacle de Mireille se débattant avec les serpents dans ses boucles, je me penchais vers ma brune préférée. «Bonne chance pour ta présentation. Je crois que Mademoiselle Je-Sais-Tout ne se sent pas très bien aujourd'hui, elle a rejoint l'infirmerie, pâle comme un linge. Ca tombe bien, tu ne trouves pas ? Tu pourras peut-être récolter la meilleure note cette fois.» Petit sourire entendu dévoilant mes quenottes. Je lui lançais en repartant : «J'accepte les paiements en esclave vierge, comme d'habitude !»
«Tu as l'âne c'est bon ?» chuchotai-je à la Sorcière qui me rejoignit à notre point de rencontre. Dissimulés dans l'ombre de la façade externe du bâtiment, seule la Lune illuminait nos silhouettes. Les éclats de rire des troisième années s'échappaient des fenêtres et j'étais impatient de les transformer en hurlements. Un petit flacon transparent apparut entre mes doigts et j'échangeai un sourire malicieux avec Isahya. «Obtenir cet élixir de luxure n'a pas été une mince affaire, crois-moi, mais le jeu en vaut la chandelle.» L'animal s'agita et je l'hypnotisai rapidement pour le rendre plus docile. D'un mouvement du menton silencieux, j'indiquai à ma partenaire que nous pouvions y aller. Nous nous approchâmes le plus près possible des jardins intérieurs illuminés par les torches où plusieurs étudiants conversaient. Les portes fenêtres étaient grande ouvertes, c'était parfait. Après un dernier regard échangé avec Isahya, je brisai le flacon sur le nez de l'âne avant de lui donner rapidement une claque sur l'arrière-train et de relâcher mon contrôle sur l'animal. Celui-ci bondit aussitôt avec des braiements sonores pour sauter par dessus les haies et rejoindre la fête. Ce fut rapidement le chaos et la panique et nous ne dûmes pas attendre longtemps pour entendre les cris et les hurlements des troisièmes années qui tentaient de fuir l'animal en rut. J'étouffai un fou rire derrière ma main et quand l'invité surprise pénétra à l'intérieur, ravageant les fournitures, renversant les tables et je dus m'accrocher à l'épaule de la Sorcière pour contenir mon hilarité. Les étudiants commencèrent à s'éparpiller et j'entraînais Isahya pour quitter les lieux avant qu'ils ne découvrent notre implication dans ce mauvais tour.
À genoux à même le sol, j'étudiais un manuscrit ancien par dessus l'épaule de la brune. Dans la cave de son père, les esclaves n'osaient plus faire le moindre bruit, de peur d'attirer l'attention sur eux. Nous cherchions un maléfice pour jouer une nouvelle farce mais nous avions besoin d'expérimenter avant. Quoi de mieux que les esclaves des Leone pour ça. Après avoir lu les instructions, je m'approchai de la cellule d'une Ygdraë qui se recroquevilla aussitôt. Je m'accroupis devant ses barreaux avec un sourire engageant. «Allons viens petite elfe, n'aie pas peur. Voilà, comme ça, tu vois. C'est bien, tu es une gentille fille.» Sous le charme de mon aliénation, l'elfe blonde consentit à venir vers moi. Comme en transe, elle tendit son bras et j'incisai d'un geste vif sa peau tendre. Son sang coula aussitôt dans le récipient et je la gratifiait de compliments pour la détendre pendant l'opération. Quand j'eu obtenu suffisamment du fluide, je rejetai l'Ygdraë froidement en arrière et elle retomba comme une poupée de chiffon. Mais je lui avais déjà tourné le dos pour rejoindre la Sorcière. La prochaine étape était de tracer un pentacle mais je laissais à Isahya l'honneur de tracer l'étoile avec le sang dans le sol. Profitant qu'elle était concentrée dans sa tâche, je plongeai en douce mon index dans le liquide pour ensuite l'enfourner dans ma bouche. C'était vraiment chouette les dimanches avec la Sorcière.


1268 mots (Oops ? 8D)| Message IV


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Dim 04 Oct 2020, 11:14



Représailles

Thème.


Récupérer l’animal n’avait posé aucun problème à la brune ; le faire entrer en toute discrétion dans l’école, en revanche, avait été une autre paire de manches. Enthousiasmée par la difficulté de l’entreprise, elle avait trouvé le stratagème idéal. Jusqu’à ce qu’elle rejoigne Dorian, aux yeux des autres, elle avait semblé pousser un chariot où s’entreposaient les plats de la soirée. Devant le flacon que présenta son ami, elle dut retenir un éclat de rire. Ils ne gâchaient pas toujours les festivités de leurs camarades ; mais lorsqu’ils se décidaient, rien ne pouvait les arrêter. Confiant la bête aux bons soins du brun, l’impatience la rendait presque fébrile. Quand l’équidé prit son envol, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Aux premiers cris, la satisfaction éclata dans son cœur. Causer la panique des étudiants la mettait toujours de bonne humeur, en particulier lorsqu’ils avaient déployé de véritables efforts pour mettre en œuvre leurs plaisanteries. Parmi les vociférations larmoyantes des insouciants, elle entendit du verre se briser. Que les dégâts fussent matériels ou humains, elle adorait avoir la confirmation que ses méfaits détruisaient quelque chose. Manifestement épouvanté par la situation, un homme sortit en trombe d’une fenêtre. Avant de s’éclipser, Isahya lui fit un clin d’oeil, posant son index sur sa bouche. Elle savait qu’il ne parlerait pas : il connaissait les conséquences. Seuls les professeurs osaient encore s'opposer à eux.

[Q] - Représailles | Isahya Zktc

e4oj.jpgLes prunelles rivées sur les explications du manuel, la Sorcière jubilait. Pris par une envie soudaine d’innover, ils avaient déniché dans la bibliothèque de son père un ouvrage qui aurait fait pâlir n’importe quel Magicien. Ravis de leur découverte, ils avaient décidé de procéder à des essais avant de s’attaquer à un plus grand objectif. En l’occurrence, elle laissa à Dorian le choix de la victime. Lorsque le parfum âcre du sang parvint à ses narines, elle détourna les yeux de sa lecture. Il était temps. D’un soufflet de la main, elle épousseta son manteau et récupéra le bol de sang que son ami lui tendit. Calmement, elle plongea ses extrémités dans le liquide carmin. Comme un tatouage funeste, elle traça sur le front de l’elfe les premiers traits. La rune avait ceci de particulier que la magie exerçait son emprise avant qu’elle ne soit complètement tracée. Au contact de son propre sang, un gémissement plaintif échappa à la victime. Déjà épuisée par ses heures passées au cachot, elle fut privée de la vue. À tâtons, elle essaya d’éloigner d’elle la Sorcière. Ses bras gigotaient vainement dans les airs. D’une voix où ne perçait aucune émotion, cette dernière lui donna un ordre pour le moins surprenant. « Demandez le pardon des dieux. À genoux. » Maladroitement, l’Elfe tomba plus qu’elle ne s’agenouilla. À bout de forces, elle tenta de se rappeler l’amour qu’elle éprouvait envers Elden et ses créations. Sa tortionnaire avait raison ; rien de moins qu’un Aether ne pouvait lui porter secours. « Je… J’implore ta clémence, Phoebe. » L’épuisement l’empêchait de se remémorer clairement les prières qu’elle adressait jadis de bon cœur à Mère Nature.

Les lèvres d’Isahya se retroussèrent. Un simulacre de foi ne suffisait pas à apaiser son envie de destruction. « Se soucier de religion lorsqu’on n’a plus le choix n’a aucune valeur. Heureusement que je suis là pour vous corriger. » Impitoyable, elle acheva le dessin. Soigneusement exécuté, le sortilège provoquait la disparition d’un sens au hasard, et, par la suite, l’implosion progressive des organes. Devant le corps qui se tordait de douleur, Isahya ne put résister. La violence de son désir balayait tout en elle. Ses tempes devinrent douloureuses. Annihiler. Dépouiller la vie de sa substance. Des veines noires apparurent sur ses mains, descendant le long de ses doigts pour distiller leur sentence mortelle. Comme si la cruauté de la rune seule ne pouvait la satisfaire, les ligaments de la malheureuse cédèrent un à un. Des claquements saluaient son ouvrage. Sourde aux hurlements d’agonie, la Sorcière n’entendait que la fureur en elle, qui, obscure tempête, lui intimait de tout détruire. La fille, la cave, Amestris. Rien ne devait subsister. Lorsque l’Elfe cessa finalement de réagir, elle s’apaisa et se tourna vers Dorian, haletante. Ces derniers temps, elle souhait annihiler bien plus que l’espoir ou l’existence de ses victimes. Dans sa folie, elle imaginait qu’un jour, elle ferait succomber le monde lui-même. Tâchant de reprendre ses esprits, elle se tourna vers Dorian. « Hm. Je me suis un peu emballée. J’espère que tu ne m’en veux pas. » À l’école, ils se montraient doux. En dehors, mieux valait ne pas croiser leur chemin.

Abandonnant le cadavre aux esclaves qui le rejoindraient bientôt, ils avaient fini par remonter à l’étage. Le livre retrouva sa place dans la bibliothèque : César ne devait rien soupçonner avant le grand jour. Torturer des esclaves leur plaisait à tous les deux. Cependant, elle craignait que le manque de diversité ne finisse par les ennuyer. Pensive, elle s’installa sur les genoux du Vampire. Assis devant la fenêtre, il contemplait les étoiles. La vision des astres nocturnes l’inspira. « J’aimerais bien capturer un Démon, la prochaine fois. Je crois qu’on s’amuserait plus longtemps. » Pour prendre du bon temps, il leur fallait encore s’améliorer, et quoi de mieux que multiplier les partenaires de jeu ? D’un geste désinvolte, la jeune femme dégagea sa chevelure pour exposer son cou. « Tu as été exemplaire, là-dessous. Viens par là. » Affectueusement, elle attira Dorian à elle. Il était rare qu’elle l’invite de la sorte à se servir à la source. Isahya rechignait à admettre que la chose lui plaisait, et que, dans l’intimité d’une morsure, elle se sentait réconfortée. Des crocs se posèrent sur sa jugulaire. Alors que son meilleur ami prenait un verre, elle observa longuement le ciel. Lorsqu’elle aurait son diplôme en poche, la position des lunes lui dévoilerait des horreurs, et, guide pour les siens, elle observerait en souriant le chaos s’abattre sur les autres. Épuisée par la fin de journée, elle n’attendit pas que le brun ait achevé sa récolte, et s’endormit entre ses bras.

[Q] - Représailles | Isahya Zktc

Lorsque la brune se réveilla, à sa grande surprise, elle était seule. Il lui fallut quelques minutes pour réaliser qu’elle n’allait pas à l’école, et que le Vampire dans sa cave n’était pas son meilleur ami. Néanmoins troublée par les résurgences vivaces du sommeil, elle fit les cent pas dans le salon. Ses méninges tournaient à toute allure, à la recherche d’une explication rationnelle. Considérant l’état de son prisonnier, la probabilité qu’il lui ait lancé un maléfice pour susciter son empathie avoisinait le néant. Il lui semblait que les bribes de la sublime magie à laquelle elle avait fait appel s’attardaient alentour. Sans qu’elle ne puisse le voir, un liséré sombre marquait sa joue. Quel message les Aetheri cherchaient-ils à lui faire parvenir ? Son choix d’acheter le brun était-il vraiment le fruit du hasard ? La cervelle en ébullition, elle décida qu’il lui fallait obtenir des réponses. Après avoir longuement loué la Mère du Chaos, elle s’entailla le bras pour remplir un large verre de sang, et, de sa main libre, alluma une bougie. Empruntant à nouveau le chemin de la cave, elle s’agenouilla devant la seule cellule occupée. Doucement, elle poussa la trappe pour lui faire parvenir son repas. « Vous vous appelez Dorian, n’est-ce pas ? » Le tremblement dans sa voix tenait davantage à l’incompréhension qu’à l’appréhension. La flamme jetait des lueurs mystérieuses sur le visage du Vampire. Du bout des lèvres, Isahya formula sa question. « Dites… Qu’est-ce que vous pensez des rêves ? » Au fond, elle espérait que son aventure nocturne n’ait pas été qu’un mirage. Elle voulait goûter pour de vrai leur complicité sanglante.

1 248 mots

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Astriid
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Astriid
Dim 04 Oct 2020, 23:58

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles





Un peu à l'écart, j'observais la scène en suçotant mes doigts, assez intéressé de voir les effets du maléfice sur l'Ygdraë. Je parvins par miracle à retenir à temps mon ricanement quand Isahya lui demanda de supplier les Aetheri. La dernière fois que je m'étais moqué des passions atypiques de la Sorcière, elle m'avait presque arraché la tête. J'étais plus prudent désormais. Enfin, presque. Voir Isahya sortir de ses gonds était toujours distrayant et je ne pouvais me priver d'un peu de divertissement. Je me rappelais encore notre rencontre alors que nous traversions tous deux l'adolescence. Notre crise de puberté avait été... explosive comme en témoignait les cicatrices sur la gorge de la brune ou le tatouage maudit dans mon propre dos, entre autres marques. Le bras de fer que nous avions engagé pendant une année entière avait coûté à l'école quelques incendies dans les salles de classe et quelques dommages collatéraux parmi les élèves alors que chacun tentait de nuire à l'autre. La fourberie à l'œuvre alors avait contribué à bâtir les bases de notre réputation. Il avait fallu un voyage scolaire pour découvrir le potentiel de destruction si nous devenions alliés. En réalité, j'étais surtout resté au départ car elle me laissait boire son sang de temps en temps mais je m'étais pris au jeu de nos petites farces au fil du temps et j'avais également appris à apprécier sa personnalité.
À nos pieds, l'elfe se tordait désormais de douleur. Mes yeux brillèrent soudain d'une lueur malsaine et je tendis les doigts vers elle. Lentement, un lien brumeux d'empathie se forma entre la blonde et moi et je pus avoir accès à sa souffrance, brutale et impitoyable. Jouissive. Elle emplit mes veines comme une drogue et je laissai échapper un soupir de plaisir alors que mes paupières frissonnèrent en se fermant. Haletant en harmonie avec l'elfe, je coupai le contact à regret entre nous quand elle succomba de ses blessures. Mon front était couvert de sueur et je vis que ma partenaire était en proie aux mêmes émotions. Lentement, je pris sa main dans la mienne. Les mots n'étaient pas nécessaires.

Le menton calé dans le creux de ma main, je tortillai les mèches d'Isahya entre mes doigts, tirant parfois plus que nécessaire. Je testai toujours les limites, cherchant à voir quand la Sorcière sortirait les griffes. Jouer au jeu du chat et de la souris était ce que je préférais dans notre relation, sauf que nous voulions tous les deux le rôle du chat. «Un démon ? Pourquoi pas. Qu'est-ce qu'on lui ferait ? Ils ont la peau dure. On pourrait organiser une chasse ? Un peu d'exercice physique ne peut pas nous faire de mal.» Je pinçai la hanche de la brune, l'ombre d'un sourire moqueur sur mes lèvres insolentes. Tentatrice, elle poussa ses cheveux sur le côté et mes yeux s'assombrirent aussitôt. Je coulai une main jusqu'à sa nuque pour l'attirer doucement vers moi. M'étant déjà nourri auparavant, je sus prendre le temps d'enfoncer délicatement mes canines dans le creux offert de sa gorge pour m'abreuver. Je savourais ce moment avec patience, mon odorat développé s'imprégnant de son parfum de sauge et de lavande mêlé à l'arôme plus métallique et sauvage de son sang. Elle se détendit progressivement entre mes bras, s'abandonnant à mon étreinte et je souris contre elle avant de relâcher la pression de mes crocs sur ses veines. Je ne pus résister à lécher la goutte carmin qui commençait à rouler jusqu'à sa poitrine. Poussant un soupir de satisfaction, je reportai à nouveau mon regard vers les étoiles, Isahya toujours dans mes bras.
[Q] - Représailles | Isahya Zktc
Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
L'esprit embrumé, je m'éveillais, mes mains cherchant instinctivement la silhouette menue de la brune mais le seul corps que je serrais était le mien. Je clignai des yeux et il me fallut plusieurs secondes pour me rappeller où j'étais. C'était un rêve sensiblement plus agréable que les terrifiants cauchemars dont j'avais été victime quelques semaines auparavant. La Soif aussi s'éveilla, la seule qui soit toujours à mes côtés, cette vieille amie ne m'oubliait jamais. Mais la folle fanatique avait promis plusieurs jours sans me nourrir et je me résignai à espérer que les rats peuplaient la cave des Sorciers. Je refusais de repenser au rêve étrange qui nous avait mis en scène, sûrement un effet secondaire de sa magie. Mes narines palpitèrent soudain, à l'affût d'une odeur toute fraîche de sang. Je m'approchai le plus près possible des escaliers pour y guetter l'arrivée de la Sorcière. Quand elle arriva enfin, je ne pus m'empêcher de détailler ses traits, la comparant avec sa version éthérée de mon imaginaire. En silence, je bus le verre qu'elle m'offrait. Je commençai à comprendre que les mauvaises choses m'arrivaient toujours quand je commençai à ouvrir la bouche. Aussi trouvais-je sage de me nourrir avant qu'elle ne se décide de me priver à nouveau. Une note de sauge et de lavande parfumait le contenu du verre, ravivant la Soif en moi alors même que je buvais. J'aurai préféré boire à la source pour comparer la sensation dans mon rêve avec la réalité. Je réalisai qu'elle m'observait également, ses prunelles mauves fixées sur moi et je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard, le souvenir de notre étreinte encore trop récent et troublant pour que je sois capable d'échanger un tel contact avec la brune. À la place, je bus goulûment et manquai m'étouffer. Le goût était le même que dans mon rêve et je frissonnai avec nervosité à ce sentiment de déjà-vu.
Je la surveillai du coin de l'oeil tout en me tenant immobile. Je devais me montrer précautionneux avec elle, éviter d'éveiller à nouveau sa colère. J'acquiesçai lentement. «Oui c'est mon nom. Et le votre ?» Sa dernière question me prit de court et je pris soin d'essuyer d'éventuelles traces de sang sur ma bouche pour me donner le temps de réfléchir à une réponse. Instinctivement, je lui aurai bien répondu quelque chose comme «Je t'emmerde» mais je me disais que ce n'était pas la bonne réponse pour une fois. Toutefois, si c'était une ruse, je ne devais pas tomber dans son piège. Elle avait peut-être monté tout ça dans le but de me faire baisser mes défenses et m'amadouer. Mais à faire quoi ? Elle disait n'attendre de moi qu'un rôle de professeur. Quelque chose ne collait pas. Dans le doute, je décidai de croire qu'elle était coupable et d'entrer dans son jeu. «Je pense que les rêves reflètent nos désirs les plus profonds. Ce que notre inconscient a enfoui au plus profond, les rêves le dévoilent sans pudeur. Pourquoi ? Auriez-vous rêvé de moi, Maîtresse Un sourire indécent appuya mes propos. «Peut-être désiriez-vous un professeur dans d'autres domaines que l'école ? Je n'ai malheureusement plus les mêmes appétits qu'avant mais j'ai bonne mémoire. Je pourrais sûrement vous montrer deux ou trois choses. Ou bien est-ce autre chose que vous vous voulez de moi ? Combien de temps vais-je rester à moisir ici alors que je pourrais être tellement plus utile à vos côtés ? Nos races ne sont pas si différentes. Nous pourrions faire de grandes choses si vous m'en laissiez l'opportunité.» Cette fois, je plongeais mes iris rouge sombre dans les siennes, cherchant à voir dans ses yeux sa réaction à mes derniers mots. Le doute subsistait, avait-elle aussi rêvé de nous ? Cela expliquerait pourquoi elle reviendrait sur ses paroles en redescendant me voir.


1157 mots | Message V


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Dim 11 Oct 2020, 11:28



Représailles

Thème.


Devant la subite coopération de son prisonnier, la jeune femme ne savait plus que penser. Des images du rêve persistaient encore sur sa rétine, et le voir prostré derrière des barreaux lui était intolérable. Du bout des lèvres, elle souffla son prénom. « Je m’appelle Isahya. » Elle devait se faire violence pour ne pas se jeter sur la serrure et lui ouvrir immédiatement. Ne pouvait-elle pas le libérer, et lui demander poliment de continuer leurs séances ? La chose lui paraissait peu probable. Ses paroles achevèrent de la mettre sur la défensive. « Ne prenez pas ce ton. Vous avez l’air d’un enfant de cinq ans. C’est assez ridicule. » Quelle que fut la signification du songe et les intentions des dieux, le Vampire ne se départait pas de son audace. Néanmoins, la teneur de ses propos demeurait opaque pour la Sorcière ; elle lui répondit donc le plus sérieusement du monde. « Si vous avez des compétences en peinture ou en danse, je prendrais bien des cours particuliers. Pour le reste, je ne vois pas ce que vous pourriez m’apprendre. » Contre toute attente, qu’il lui propose spontanément ses services lui donna envie de faire un pas vers lui. Ses nombreuses lectures lui avaient appris que les relations humaines fonctionnaient de la sorte. Avancer vers l’autre, chacun à son tour, permettait de construire des fondations solides : elle avait cru comprendre que le chemin aboutissait à la confiance, et à quelque chose de vague que l’on nommait l’amitié.

Pendant de longues minutes, la brune, en proie à un débat intérieur, demeura silencieuse. Que devait-elle faire ? Malgré elle, une idée lui était venue, et le désir de la mettre à exécution tambourinait à la porte. Cependant, agir selon son bon vouloir risquait de lui causer plus de tracas que nécessaire. La cité lui imposait ses lois, et les respecter lui assurait une certaine tranquillité. Où devait-elle arrêter l’expérience, et pouvait-elle se permettre de se mettre davantage en danger ? Le regard rivé sur lui, elle poussa un soupir. « J’ai une proposition à vous faire, Dorian. » Avoir pris une décision soulagea grandement la Sorcière. Lorsqu’il s’agissait de prendre des risques, elle évitait habituellement les ennuis. Cependant, elle voulait découvrir si l’entente que son esprit avait façonné de toutes pièces avait été prémonitoire ou non. Pensive, elle lui exposa son initiative. « Je dois me rendre à un évènement, ce soir. Il se trouve que, pour des raisons personnelles, je n’ai pas de cavalier. Accompagnez-moi. » Rester muette sur la cause de son absence de partenaire valait mieux ; elle imaginait déjà le Vampire lui rire au nez, s’il comprenait qu’en dépit d’invitations envoyées, personne n’avait voulu faire le déplacement en sa compagnie. L’occasion était parfaite. Ses doigts se posèrent sur la poignée de la cellule. « Vous retrouveriez un peu de liberté. J’aurais même une victime à vous suggérer. » Elle osa lui adresser un sourire mauvais. En cet instant, la jeune femme attendait presque fébrilement la réponse de son pensionnaire.

Lorsque le Vampire ouvrit enfin la bouche, la Sorcière se retint de tomber à genoux pour rendre hommage à la Mère du Chaos : elle ne doutait plus que leur rencontre ait été le fruit de sa volonté. Fermant les yeux, elle se contenta d’un remerciement. « Ethelba soit louée. » De l’une de ses poches, elle sortit la clef. Perdre davantage de temps aurait été un véritable gâchis. Au mépris de toute prudence, elle fit jouer le mécanisme. Avant de lui offrir une liberté provisoire, elle lui lança un avertissement. « Au cas où l’idée vous viendrait de me tuer, sachez que je suis attendue. Il serait plus prudent d’attendre le retour. » Les rues d’Amestris n’étaient sûres pour personne _ elle-même détestait s’y aventurer à la nuit tombée _, et, le moment venu, elle voulait croire qu’elle trouverait le moyen d’échapper à ses crocs. Alors qu’elle réfléchissait à un stratagème, une odeur désagréable parvint à ses narines. Dégoûtée, elle fit signe au brun de la suivre. « Vous devriez prendre un bain. » Monter les marches en compagnie de Dorian la rendait nerveuse. Une sensation étrange, sortie d’un rêve, électrisait sa peau. Troublée, elle resserra sa prise sur le poignard dans sa seconde poche. Il ne fallait pas qu’il perçoive sa faiblesse. La vue du rez-de-chaussée lui redonna une contenance, et elle le conduisit jusqu’à la petite pièce qui faisait office de salle de bain. Un baquet de taille modeste y attendait les courageux ; les finances de la famille ne leur permettaient pas un accès à l’eau chaude. Sur la gauche, une lucarne ouvrait sur le crépuscule, et laissait entendre la pluie qui tambourinait sur les pavés.

Dans le fond, une cheminée luisait faiblement. Ses braises rougeoyantes réchauffaient en douceur l’air ambiant. La Sorcière s’éclipsa un instant, et revint avec des vêtements soigneusement pliés. Les mains tremblantes, elle les déposa sur une chaise en bois. « Ce sont les affaires de mon père. Vous feriez mieux de ne pas les abîmer. Je ne sais pas qui de vous ou de moi il tuerait en premier. » Les sortir du placard sans les froisser tenait déjà du miracle. Elle espérait sincèrement que son géniteur ne s’apercevrait de rien. César lui avait dit qu’il serait de retour pour la soirée : elle se demandait ce qui pouvait bien le retenir. Passant devant le Vampire, elle s’empara d’un seau et fit de nombreux trajets entre le baquet et la cuisine. Sa constitution fragile rendait la tâche plus qu’éprouvante. À remplir ainsi la bassine pour que son esclave puisse se laver, elle ne percevait pas l’incongruité de la situation. « Rejoignez-moi dans le couloir, quand vous aurez terminé. » À bout de souffle, elle referma la porte et monta dans sa chambre. Sans tarder, elle se déshabilla, ses pensées tournées vers le Vampire. Ne venait-elle pas de commettre une terrible erreur ? Pourquoi diable avait-il accepté ? Le froid la faisant frissonner, elle finit par enfiler sa robe, et choisit dans son armoire un châle carmin pour l’accompagner. Une fois vêtue, elle descendit. La curiosité la poussa vers la porte de la salle de bain. L’oreille tendue contre le bois, elle tâchait d’entendre ce qu’il faisait, se demandant à quoi il pensait. Elaborait-il un plan pour la vider de sang ? Cette pensée fit naître un enthousiasme malsain en elle. Après quelques minutes à fantasmer sur les projets du brun, Isahya s’approcha de la glace près de l’entrée, et partit en quête de la coiffure idéale. Il ne fallait laisser aucun détail au hasard. Avant qu'elle n'opte pour la simplicité, l'exercice lui prit du temps. Maladroitement, elle finit par dégager ses cheveux, dévoilant sa gorge blanche, et noua ses mèches d’ébène en un chignon. Lorsqu'elle eut achevé son ouvrage, la jeune femme sentit une présence derrière elle. De surprise, son coeur rata un battement.

1 073 mots

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Astriid
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Astriid
Mer 14 Oct 2020, 01:03

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
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Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
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Spécialités :
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- Intelligence : 7
- Magie : 7
Du bout des lèvres, je répétais son prénom. «Isahya...» C'était plus joli que Gertrude, sans aucun doute et un sourire amusé arqua mes lèvres. «Si vous me voyez comme un enfant, allez-vous également me punir pour mon mauvais comportement ? Je peux être un très mauvais garçon comme vous le savez.» La pauvre était encore plus innocente que bon nombre de races bénéfiques et je trouvais extrêmement divertissant de lui faire des propositions indécentes sous forme de sous-entendus. C'était peut-être ce côté-là qui donnait sa saveur à son sang, cette pureté de vierge effarouchée qui me faisait saliver. Je me promis de tout faire pour la garder ainsi le plus longtemps possible, pari risqué pour une Sorcière mais j'aimais les défis. Ceux qui oseraient poser la main sur elle verraient leur sang nourrir les rats de la ville. Je serai le seul à poser les mains sur elle. À ces douces pensées, mon sourire s'élargit plus encore. «J'étais plutôt doué en danse, je serai votre partenaire privilégié, vous pouvez compter sur moi.»
Elle semblait en proie à un débat avec elle-même et je la laissais réfléchir, calé contre les barreaux, moi-même plongé dans mes réflexions, à savoir à quelle sauce je la mangerai. Quand elle m'annonça finalement ses intensions, je demeurai silencieux. Je doutais de la véracité de ses propos, ça paraissait un peu gros comme raison mais je n'allais pas me plaindre qu'elle considère enfin de me sortir de ce trou. J'apercevais la lumière au bout du tunnel et je préférais ne pas l'encourager en lui répondant, une seule erreur de ma part et cette cellule resterait close à jamais.
Au son de la porte qui s'ouvrait, mes doigts s'agitèrent impatiemment et je les fermai en poing, dissimulant le sourire victorieux qui s'épanouissait lentement sur mon visage. Contre toute attente, je désirai sortir mais non plus pour m'enfuir. Je voulais plus de liberté de mouvement pour tourmenter la brune à mon aise. Le rêve m'avait intrigué plus que je ne voulais me l'avouer et je voulais retrouver cette sensation où elle s'offrait à moi. Mais je voulais plus. Je voulais aussi qu'elle me résiste. Il n'y a pas de plaisir sans souffrance et la victoire serait d'autant plus savoureuse si elle y laissait quelques plumes. Et si Isahya cachait réellement ses intentions, alors j'étais assez confiant pour qu'une fois hors de cette cave, je puisse me débarrasser rapidement d'elle. Un accident est si vite arrivé. Les yeux fixés sur sa nuque alors qu'elle montait les escaliers, je songeais qu'il serait si facile d'attraper ses longs cheveux d'ébène pour la tirer en arrière et l'enfermer dans sa propre cave après avoir profité d'elle. Mais ce ne serait pas suffisamment satisfaisant. Je voulais l'ensorceler, la faire ployer, faire en sorte qu'elle m'obéisse tant qu'elle serait capable de s'étrangler elle-même si je le lui demandais. Aussi gardais-je les dents fermement serrées pour me retenir de lui répondre à sa remarque culottée. De qui était-ce la faute sinon la sienne que je sente mauvais ?
Mutique, je laissai mon regard se promener sur la pièce où elle m'avait mené et je gardai pour moi les remarques acerbes qui menaçaient de franchir mes lèvres. Taire mon épouvantable caractère était peut-être la partie la plus difficile pour réussir à dompter la Sorcière. Je la sentais tendue depuis qu'elle avait ouvert ma cellule, non sans raison. Mes désirs violents de sang étaient exacerbés par sa présence proche, il me suffisait de tendre la main pour m'emparer d'elle, la plaquer contre un mur et la sucer jusqu'à satiété. Si je n'avais pas été nourri auparavant, c'est certainement ce qu'il se serait produit. Bloquant mes pensées et mon odorat pour ne pas ruiner mes projets, je lui tournai le dos et fis mine de l'ignorer alors qu'elle s'affairait, toujours aussi bavarde. Elle ne cessait de parler de son père et je devinai aisément l'emprise qu'il devait avoir sur elle. Il me faudrait agir avant son retour dans tous les cas, si j'étais capable de gérer une jeune Sorcière, rien n'était moins sûr face à un mage noir confirmé. Et que fabriquait Laysa ? S'était-elle enfin détournée de moi ? Me pensait-elle mort ? J'en doutais, notre lien était trop fort pour ça et aussi pathétique étais-je comme Vampire, elle ne pouvait m'abandonner. J'avais suffisamment appris sur ma nouvelle race pour comprendre qu'une telle chose était impossible. Je soupirai profondément avant d'observer le manège d'Isahya. Je retins un ricanement en la voyant préparer mon bain. Elle était novice dans tant de chose, c'était presque mignon. Mais je la préférais plus piquante, quand l'agacement assombrissait le mauve de ses yeux et que sa bouche se pinçait pour me remettre à ma place quand je dépassai les limites.
Enfin seul, je me déshabillai et me plongeai en grimaçant dans le baquet d'eau glacée. Plusieurs jurons m'échappèrent alors que je m'immergeais complètement, grelottant déjà en frottant la crasse sur mon corps et dans mes cheveux. S'attarder était hors de question et je terminai rapidement avant de sortir en claquant des dents. Quelle vie de merde. Irrité, je m'habillai avec des gestes secs et rapides avant de sortir pour trouver la brune. Des gouttes glacées s'échappaient de mes cheveux pour venir rouler sur le col de ma chemise et dans mon dos, terminant de me mettre de mauvaise humeur. Ayant repéré Isahya, je la vit tenter de se coiffer, son visage concentré sur la tâche. Je la regardai faire pendant quelques secondes avant de la rejoindre sans bruit. Je murmurai dans son dos. «Laissez-moi faire, Isahya.» Je lui pris ses cheveux des mains pour commencer à les tortiller, évaluant leur souplesse et leur volume pour réfléchir à une coiffure. Je savais les Sorciers soucieux de leur apparence en société, comme les Magiciens ou ceux de ma propre race. Laissant libres quelques cheveux devant pour m'en occuper plus tard, je rassemblai le reste de sa chevelure dans mon poing avant de me figer dans mon mouvement, distrait par l'odeur de sa gorge, à quelques centimètres seulement de moi. Aussitôt, je changeais mes plans et tirais sur ma prise dans ses cheveux pour attirer sa tête en arrière. D'une voix basse, je poursuivis. «Je ne crois pas vous avoir remercié plus tôt pour m'avoir laissé sortir.» Mon autre main descendit le long de son bras pour me saisir de son poignet que je remontais. Relevant les yeux pour voir son expression sur le miroir, je humais la peau fine de son poignet avant de l'approcher de ma bouche pour y déposer un baiser. Elle ne pouvait le voir dans le miroir mais mon visage était transformé par la Soif, mes pupilles s'étaient élargies, avides et exigentes, toutes mes bonnes résolutions étaient emportées comme un raz de marée face à l'arôme de son sang qui m'appelait. Ma voix voilée par l'excitation me parut rauque quand je repris la parole. «Est-ce que je peux ... ?» Je demandai par pure formalité, il aurait fallu un coup de massue pour m'empêcher de plonger mes canines dans son poignet sur lequel je raffermis ma prise, mon autre main tirant toujours ses cheveux en arrière.
[Q] - Représailles | Isahya Zktc
Le bras d'Isahya sous le mien, j'étouffai un bâillement en entrant dans la salle de réception. Repu, je n'avais qu'une envie, faire une bonne sieste mais il avait fallu suivre la Sorcière pour respecter mes engagements. Le brouhaha des convives heurtait mes tympans, habitués au calme de la cave et je me penchai vers la brune. «Vous connaissez des personnes ici ? J'attend avec impatience de rencontrer la victime dont vous me parliez. Je n'ai pas faim maintenant mais je peux me montrer gourmand.» Je laissai glisser mon pouce sur son poignet avec un sourire entendu vers ma cavalière. Elle avait le teint un peu pâle mais aucun remord ne m'assailli à cette vision. Elle savait à quoi elle s'exposait en me libérant. Décidant de chasser la fatigue qui alourdissait mes paupières, je dirigeai nos pas vers la piste de danse avant de me tourner vers Isahya. Je récupérai sa main pour l'inviter à danser. Maladroitement, je glissai mon bras autour de sa taille. Elle avait laissé entendre avoir besoin de leçons en danse, j'espérais donc qu'elle ne s'apercevrait pas que je possédais moi-même uniquement les bases dans ce domaine.


1373 mots | Message VI


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Sam 17 Oct 2020, 10:12



Représailles

Thème.


Poupée entre les mains du Vampire, la Sorcière adopta une passivité qui ne lui ressemblait guère. À la lueur de la lune, elle devinait sur le mur des phalanges s’emparer de sa chevelure rebelle, et s’immobiliser, comme pensives. Un instant, elle crut que ces dernières allaient s’abattre autour de son cou pour étouffer la vie qui y battait. À son grand regret, elles se chargèrent sans écart de leur coquette besogne. Prise entre la déception de voir qu’il n’osait pas s’en prendre à elle et la satisfaction de le sentir docile, elle relâcha doucement sa respiration. La tension dans ses épaules se dissipa. Lui permettre d’échapper à sa condition avait été une merveilleuse idée ; elle se félicitait de ne pas l’avoir tué pour ses insinuations de la veille. « Ce n’est pas moi que vous devriez remercier. » Loin d’avoir pris sa décision à la légère, il ne devait sa sortie qu’au message envoyé par les Très Grands pendant leur sommeil. Sans le songe, elle l'aurait volontiers laissé mourir de soif dans sa cellule. Remettre en cause sa foi constituait une offense qu'elle ne pardonnait à personne. L'insolent ne mesurait pas sa chance. Un frisson sur la chair, elle n'émit aucune protestation lorsqu'il porta son poignet à sa bouche. L'inquiétude au creux du ventre, elle apprécia la délicatesse avec laquelle il procéda. Fébrile, elle demeura immobile et ferma les yeux. Ainsi plongée dans l'obscurité, toute son attention se tourna vers la déchirure. Les canines du Vampire, fermement accrochées, ne bougeaient plus. Figée, la scène ne devait sa réalité qu'au sang, qui, lentement, glissait sur une langue avide. À sentir le liquide passer de ses veines à la gorge de Dorian, la jeune femme eut l'impression qu'il dérobait une partie d'elle. Il s'agissait d'un contact intime, presque sacré. Elle risquait fort d'y prendre goût. À cette pensée, ses joues s'empourprèrent. Lorsqu'il délaissa son étreinte, elle s'abstint de toute commentaire, les lèvres serrées, et enfila une rose sur sa boutonnière.

[Q] - Représailles | Isahya Zktc

e4oj.jpgÀ leur arrivée, il aurait été faux de prétendre qu'ils avaient fait sensation. En dépit du soin apporté à leur allure, ils passèrent relativement inaperçus _ un traitement dont l'invitée avait l'habitude. En compagnie du brun, elle marchait néanmoins avec davantage d'assurance. Questionnée sur ses connaissances, elle plissa le nez. Dans la société des mages noirs, l'amitié n'était pas monnaie courante, et elle considérait ses semblables comme des serpents dont il valait mieux éviter la fréquentation. À la mention de la future victime, elle esquissa pourtant un sourire. « Si mon intuition est bonne, elle viendra elle-même se jeter dans la gueule du loup. » La voir dans les bras d’un homme suffirait à piquer la curiosité de Lavinia. D’humeur à se livrer, la Sorcière l’informa de la raison de sa rancœur. Elle qui, naturellement, pardonnait aisément à ses détracteurs, ne parvenait pas à oublier les outrages de sa congénère. Sans rentrer dans les détails, elle évoqua le premier incident qui les avait opposées. « Lorsque j'étais plus jeune, je me suis inscrite à l'examen dont je vous ai parlé. Le jour venu, je me suis rendue à l'école, et elle m'a joué une farce pour m'empêcher de passer les épreuves. Vous comprendrez que j'ai une dent contre elle. » En guise de plaisanterie, son aînée n’avait rien trouvé de mieux que de lui proposer un thé. La brune ayant eu le malheur de tourner le regard, elle avait eu droit à la version empoisonnée de la boisson, et, foudroyée par ses propriétés paralysantes, elle n’avait pu se présenter. « Si vous l’isoliez dans une pièce et que vous la vidiez de son sang, personne ne vous en voudrait. »

Soulagée de voir que son partenaire prenait l’initiative de les mener jusqu’à la piste de danse _ depuis qu’il s’était nourri, elle ressentait une légère faiblesse _, elle le suivit gentiment. Lorsqu’il la prit par la taille, elle dut retenir un mouvement de recul. En dehors de son père qui lui avait fréquemment servi de cavalier, aucun homme n’avait jamais posé la main sur elle de la sorte. Les premières notes de musique ne lui laissèrent pas le temps de s’offusquer. Doucement, elle agrippa ses épaules. Il s’agissait d’une valse, et, par chance, elle connaissait dans les grandes lignes les pas à exécuter. Néanmoins, l’un comme l’autre faisaient preuve d’une certaine gaucherie. Quand le brun lui marcha sur le pied pour la troisième fois, elle s’agaça. « Votre séjour dans la cave vous aurait privé de vos facultés motrices ? À moins que vous n’ayez jamais eu le moindre talent ? » Accabler le Vampire lui paraissait tout à fait naturel. Une lueur malicieuse au fond des yeux, elle l’observa un instant. Elle aimait voir la contrariété déformer ses traits, et la tension dans sa mâchoire lorsqu’il se retenait à contrecœur de l’étriper. À mesure qu’ils tournoyaient ensemble, un sentiment étrange la prenait. Adoucie, elle formula sa demande à voix basse, comme un secret. « Je regrette la manière dont j'ai dû vous traiter. Je voudrais que ce soir, nous ne soyons pas des ennemis. » Sans oser se l'avouer, elle désirait retrouver la complicité, qui, dans le songe, les avait unis pour le pire. S'ils parvenaient à s'entendre, leur alchimie ferait des ravages.

Malgré la douceur des mains de Dorian sur sa taille, leur relation n’avait pour l’heure rien de tendre. La Sorcière tenta tant bien que mal d’appuyer ses propos. Conjuguer leurs actes déploierait sans doute un potentiel intéressant. « Vous l’avez dit. Nos races ne sont pas si différentes. Peut-être pourrions-nous essayer de nous associer, et mettre à profit cette entente pour jouer des tours à d’autres. » Ses lèvres se fendirent d’un sourire. Provocatrice, elle lui rappela sa nature. « N’oubliez pas que je sais mordre, à ma façon. » Danser avait beau lui plaire, elle avait d’autres appétits, et le calme qui s’attardait sur la soirée risquait de la rendre ennuyeuse. Quelques incidents ne feraient pas d’ombre au tableau. « Je suis curieuse. Que faisiez-vous, avant d’être un Vampire ? » Pensive, elle arrêta son regard sur un individu qui discutait d’une voix un peu trop forte à son goût. Symbole de sa concentration, de fines volutes s’enroulèrent autour de ses doigts. Le costume de son partenaire masquait à merveille leur présence. « Cet homme, à côté de nous, a peur des sauterelles. Que se passerait-il si une de ces charmantes bêtes apparaissait dans son verre ? » Sortir la peur de l’imaginaire n’était pas chose aisée. En dépit de sa volonté, elle échoua lamentablement. Seul un tourbillon faiblard agita la surface du champagne, attirant à peine l’œil de son propriétaire. Dépitée de savoir le brun témoin de son échec, elle fronça les sourcils. Dans l’espoir de noyer le poisson, elle avisa la traîne d’une robe non loin d’eux. Leur valse les mena à proximité. Sciemment, sa chaussure captura le tissu. Dissimulé par la mélodie qui les entraînait, un froissement annonça la catastrophe. Le tissu se déchira superbement, dévoilant les cuisses de la malheureuse. Un masque d’innocence au visage, la brune prit un air horrifié. « Veuillez excuser mon ami. Il est affreusement maladroit. » Manifestement outrée, la victime vit rouge, et, d’un geste que sa honte rendait brusque, gifla le responsable. Satisfaite, Isahya retint de justesse un éclat de rire. Elle n'en doutait plus : ils allaient follement s'amuser.

1 184 mots

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Astriid
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Astriid
Ven 23 Oct 2020, 00:52

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 7
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Au son de l'orchestre, les couples évoluaient sur la piste dans un ballet souvent répété, leur silhouette déformées par les lueurs frissonnantes des bougies sur le parquet brillant. Et au milieu, nous. Aussi gracieux que des poissons hors de l'eau, patauds comme des chiots de quelques jours, je regrettais assez rapidement cette soirée. Si ma qualité de novice en danse de salon était en général compensée par les pas experts de Laysa, elle était ici accentuée par Isahya, au moins aussi médiocre que moi. Ses multiples erreurs me rendaient difficile la tâche de mener la danse et je manquais plusieurs fois de heurter les autres couples. Sa main posée sur mon épaule, elle était aussi légère et adroite qu'une vache sur le point de mettre bas. Aussi, je ne me privais pas de lui rappeler que la danse était un travail d'équipe en lui massacrant les pieds sans vergogne. J'admet que c'était parfois dû à ma propre maladresse mais voir le sourire poli de ma partenaire se froisser à chaque fois que mes pieds écrasaient les siens était tout bonnement trop plaisant pour que je fasse un réel effort pour faire attention. L'irritation de la brune craquela enfin le masque neutre de son visage et elle siffla son mécontentement. La mâchoire serrée, je ne pris pas la peine de lui répondre, fixant un point invisible au delà de son épaule pour me retenir de finir ce que j'avais commencé plus tôt chez elle. Presque aussitôt, je sentis mes crocs s'allonger en réponse à la Soif qui ouvrait un oeil intéressé au fil de mes pensées. J'avais été surpris par la brune car, loin de se débattre, elle s'était montrée docile et je n'avais pu manquer le frisson qui l'avait parcourue alors que je plantais mes crocs dans la chair fine de son poignet. Je penchai la tête pour regarder pensivement la Sorcière. La lueur de malice que je lus dans ses yeux effacèrent le doute de mon esprit et l'aigreur de ses paroles et je sentis malgré moi mes lèvres s'étirer en un sourire. La coquine. J'avais soudain hâte de rentrer pour vérifier la théorie qui trottait dans ma tête. En attendant, j'entrais dans son jeu, lui demandant pardon sur un ton faussement désolé, tout en lui écrasant soigneusement à nouveau les orteils. «Ou peut-être que si vous suiviez les pas comme il faut, vous préserveriez vos pieds un peu plus. Vous êtes une lamentable partenaire. Est-ce pour cela que personne ne vous a invitée ? Comme quoi, les Sorciers ne sont pas tous dépourvus de bon sens.» Je tâchais de garder un visage sérieux mais devant son air offensé, je ne pus retenir plus longtemps un éclat de rire. Je serrais aussitôt les lèvres pour y couper court, mettant sur le compte de mon récent repas la légèreté dont je faisais preuve. Ce sentiment était étrange, discuter et plaisanter avec celle qui m'avait acheté comme un vulgaire tapis, après avoir passé des jours dans un inconfort sans nom, à jouer un autre rôle pour tromper sa vigilance, à fomenter son assassinat et à m'inquiéter sur mon propre sort. Je voulais toujours la tuer, seulement je repoussais l'échéance. Peut-être quand je me lasserai d'elle ? Je souris à nouveau en l'écoutant, songeant que ce serait si jouissif de la voir croire à une soudaine amitié entre nous pour briser toutes ses illusions romanesques de jeune fille aux hormones trop actives. Je feignis la surprise sur mon visage et sortis mon plus gros mensonge. «J'aimerais aussi améliorer les choses. Il était difficile de vous faire confiance derrière ces barreaux mais je crois que depuis que vous m'avez libéré, oui j'ai l'impression que c'est le début d'une confiance mutuelle. Je regrette aussi cet enchaînement d'événements. Dans une autre réalité, un autre espace temps, notre relation serait sûrement différente.» La Sorcière tomba presque trop facilement dans le piège, enchaînant en bavassant sur ses espoirs pour nous. C'était à vomir. C'était bien un truc de fille ça, Laysa aussi voulait toujours croire que je développais des sentiments pour elle sitôt que je lui laissais une ouverture. Je hochais la tête avec satisfaction, approuvant ses propositions. Tout ce qu'elle voudrait du moment qu'elle me laissait la sucer et que je gardais ma liberté. «Votre proposition m'intéresse. Et peut-être qu'à l'occasion, je vous laisserai me mordre. Vous pourriez y prendre goût.» J'ajustai ma prise sur le bas de son dos, plaquant innocemment son corps contre le mien. Dans la bouche de toute autre personne, ces mots auraient été tendancieux mais j'étais désespérément frigide et elle était définitivement immunisée contre tout ce qui avait trait au sexe, c'était sûrement ça le plus comique. Elle finirait probablement vieille fille à baver sur une statue de ses Aetheri et je prendrai mon pied à me nourrir du sang de vierge. «Avant ? » Sa question me mura dans un silence songeur. Tout était différent avant. Ma main se serra compulsivement autour de la taille d'Isahya et je fronçais les sourcils avant de lâcher sur un ton froid : «Mêlez-vous de vos affaires. Si vous cherchez une copine de bavardages, vous vous êtes trompée d'esclave.» Le silence retomba entre nous et je ruminais mes pensées sombres. À réveiller le passé, je me rappelais soudain Suna quand elle me forçait à danser avec elle. Je cédais toujours pour elle, râlant pour la forme, mais secrètement heureux de tenir une occasion de la sentir contre moi. J'avais soudain envie de repousser la Sorcière violemment, son corps étranger n'avait pas sa place entre mes doigts, qu'est-ce qui me prenait à danser ainsi à une réception où je ne connaissais personne, avec la femme qui m'avait enfermé dans sa cave ?
La sorcière, loin de se douter du revirement d'attitude, continua sur sa lancée en me désignant un homme non loin de nous, chassant mes pensées. Reprenant contact avec la réalité, je ricanai doucement devant sa pitoyable tentative de me montrer comment elle mordait. «Il semblerait que votre seul talent soit celui de vous ridiculiser. Est-ce ainsi que vous comptez m'impressionner ?» Sa bouche avait prit un pli contrarié dont je me réjouis. Tournoyant toujours sur la piste, je compris à l'air sournois sur le visage d'Isahya qu'elle préparait autre chose. Ouvrant la bouche pour un nouveau sarcasme, une grande déchirure me coupa dans mon élan et je regardai autour de moi, à la recherche de l'origine du bruit. Surpris comme le reste des couples, je restai sans réagir à voir la honte rougir les joues de la victime. Je tournai vivement la tête vers Isahya quand elle m'accusa effrontément. J'allais protester mais une gifle fit partir ma tête de l'autre côté et je mis quelques secondes à réagir. Finalement, je plaquai un sourire affreusement faux sur mon visage et lâchais du bout des lèvres un «Désolé.» Depuis ma fâcheuse aventure en champ de bataille Réprouvé, j'avais noté une tendance des personnes autour de moi à me pardonner facilement. C'est donc sans faire d'histoire que l'homme qui accompagnait la Sorcière l'entraîna rapidement hors de la piste de danse mais mon attention était rivée sur la brune à mon bras. La mâchoire encore cuisante, mes prunelles plus brûlantes encore, je soignais mon ego en réfléchissant à comment me venger de l'affront de la Sorcière. «C'est comme ça que vous souhaitiez collaborer ?» lui demandai-je finalement. «C'est une étrange façon de me montrer que vous n'êtes pas mon ennemie. Venez, allons nous installer plus loin, vous êtes toute pâle, il ne faut pas trop forcer.»
Je la menais sur le côté où des bancs étaient alignés mais au lieu de la laisser s'y asseoir, je pris son bras pour la traîner dans un coin sombre près des immenses fenêtres. Une fois qu'elle fut adossée au mur, je bloquai toute échappatoire de ma stature, plaçant une main contre le mur. Je pris son menton entre mon pouce et mon index avant de lui parler d'une voix basse. «Je vous viderai bien de votre sang, ici et maintenant. Personne ne remarquerai votre disparition. Je pourrai vous affaiblir suffisamment pour expliquer que je dois vous accompagner à l'extérieur. Alors je terminerai ce que j'ai commencé et jetterai votre cadavre aux égouts. Je serai vous, je supplierai maintenant pour mon pardon. Allons, montrez-moi que vous en valez la peine, éveillez mon intérêt car je commence à douter que vous garder en vie me soit vraiment utile.»
Je ne voulais pas la tuer mais je désirai voir si elle s'abaisserait à me supplier. Une part de moi le voulait, l'autre était partisante de la voir s'agacer et me repousser. Il serait toujours temps de lui faire payer plus tard cet affront.


1228 mots | Message VII


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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Mer 04 Nov 2020, 22:12



Représailles

Thème.


La vie avec un esclave n'a rien d'un long fleuve tranquille. La Sorcière apprenait à ses dépens qu'il ne suffisait pas de se montrer douce pour qu'un être coopère. D'abord, elle crut qu'il s'inquiétait sincèrement de sa santé, et ne faisait que mentionner l'incohérence de son attitude. « Merci de le proposer. Je reconnais que je n'ai jamais eu une constitution solide. Vous verriez mon état après les entraînements... » Accorder sa confiance lui était difficile, et si elle aimait profiter de la vie, la méfiance obscurcissait fréquemment son horizon. D'autant plus lorsque la personne en face d'elle avait manqué la tuer en lui déchiquetant la gorge. Lorsque le Vampire plaqua sa main contre le mur, elle sursauta malgré elle. En d'autres circonstances, sans doute aurait-elle tremblé de peur. Cependant, devant l'audace du brun, le rouge lui monta aux joues. Comment osait-il la traiter de la sorte ? Malgré la générosité dont elle avait fait preuve, l’insolence de son prisonnier ne décroissait pas. Épuisée de lui offrir du sang et de devoir diriger toute l'opération, elle n'avait pas la patience de se conformer plus longtemps aux convenances. Enfin, son orgueil se rebella. Que la soirée tourne au fiasco lui importait peu ; elle n'était pas venue à un rendez-vous amoureux, et tant que les apparences étaient sauves, le reste ne comptait guère. « Je vous trouve bien impoli de me parler sur ce ton. Est-ce le sang qui vous est monté à la tête, ou n’avez-vous jamais eu d’éducation ? » Personne ne lui reprocherait de le corriger ; il l’avait amplement mérité.

Il ne fallut qu’un instant à la brune pour décider de la punition de son interlocuteur. Si elle lui aurait volontiers planté une fourchette dans la main, elle craignait que la chose ne soit trop voyante ; s’afficher avec un esclave pour seul cavalier ternirait l’image de sa famille. Ne pas attirer l’attention était primordial. Loin de se dégager de son invasive étreinte, elle posa une main sur le torse du jeune homme, à l’emplacement de son cœur. « N’ai-je pas été une bonne maîtresse ? » Comme elle aurait aimé que Lux In Tenebris se glisse sous sa chair pour le faire exploser ! Néanmoins, la magie se montrait capricieuse, et elle ne voulait pas prendre le risque d’être découverte par des œillades indiscrètes. Une brume obscure recouvrit sa main. « Puisque vous voulez jouer, je vais vous faire un petit cadeau. » Dévoreuse, cette dernière s’insinua en lui pour lui dérober son énergie. Un sortilège vicieux qu’elle ne maîtrisait que partiellement. Lorsqu’elle sentit sa silhouette vaciller, elle relâcha son emprise. La satisfaction s’imprima sur ses traits ; il était agréable de sentir quelqu’un s’affaiblir par sa faute. Réjouie de sa réussite, elle savourait avec joie le regain de vitalité qu’à son insu, il venait de lui offrir. Prête à retourner se mêler aux autres, elle eut la surprise d’apercevoir un visage familier à proximité. Dans l’assistance, une femme aux cheveux d’ébène les scrutait attentivement. En conséquence, elle se fendit d’un commentaire ironique. « Comme c’est mignon. Maman est venue vous chercher. » Comment diable avait-elle su ?

D’un geste innocent, Isahya s’empara du bras de Dorian. Loin de chercher à le soutenir, elle le guida entre les invités. Une nouvelle facétie vit le jour dans son esprit, et, incapable de résister à la tentation, elle l’en gratifia. « Vous aurez tout le temps de discuter. En revanche, je vous déconseille de vous en aller. Plus vous serez loin de moi, et plus vous vous sentirez faible. Malheureusement pour vous, je suis la seule à pouvoir lever la malédiction. » Il s’agissait d’un mensonge éhonté ; pour le rendre crédible, elle mit toute l’assurance qu’elle put dans sa déclaration, et poussa l’audace jusqu’à raffermir sa prise sur son avant-bras. Un jour, sa magie lui permettrait peut-être d’accomplir un pareil miracle. Pour l’heure, elle fêtait son succès : rares étaient les occasions où elle parvenait à ses fins. Se retrouver face à la génitrice de son cavalier l’intimidait quelque peu. Saisie par un frisson, elle lui lança un sourire timide. « Bonjour. Enchantée de faire votre connaissance en de meilleures circonstances. J’espère que vous passez une bonne soirée. » Sans le moindre regret, elle laissa le Vampire prendre place à ses côtés, et accompagna son arrivée d’une remarque acerbe. Elle n’avait plus envie de faire le moindre effort pour lui. « Quel dommage qu’une femme telle que vous doive lui courir après. Vous devriez lui mettre une laisse. » Avant même que son interlocutrice ne formule sa réponse, elle s’excusa auprès d’eux. Particulièrement guillerette, elle partit s’installer dans un fauteuil, quelques mètres plus loin.

[Q] - Représailles | Isahya Zktc

Abandonner le brun à son sort ne posa pas le moindre problème à la Sorcière. Un invité de prestige vint prendre la place auprès d’elle. Prêtre d’Ethelba, Nathanaël officiait dans l’un des temples de la Vorace, et portait au visage les stigmates de Sa sagesse. Cela faisait des années qu’elle le connaissait _ et même après tout ce temps, elle se sentait honorée chaque fois qu’il lui adressait la parole. Pendant quelques minutes, ils discutèrent joyeusement, comme des amis de longue date. Lorsque, appelé par le devoir, il dut la quitter, elle lui promit de venir à la prochaine messe. Malgré elle, le Vampire la détournait de ses obligations. Cela ne pouvait plus durer. Quand bien même les Aetheri avaient autre chose à faire que surveiller la fréquence de ses prières, elle se devait de leur rendre hommage à chaque occasion. Contre toute attente, une figure blafarde revint dans son champ de vision. Un peu surprise, elle n’eut pas le temps de le questionner. Une voix nasillarde résonna à leurs oreilles. « Isahya, quel plaisir de vous voir ici ! Je pensais que vous n'oseriez pas sortir à l'approche des examens. » Le poing serré, la brune releva la tête vers celle qui osait l’aborder de la sorte. Un sourire de façade ourla ses lèvres. En présence de cette garce de Mireille, la courtoisie n’avait jamais été son point fort. « Comme c’est aimable de vous inquiéter de la sorte. Il se trouve que j’ai eu droit à des cours particuliers. Un peu de détente ne fait de mal à personne. » Peu désireuse de bavarder, elle jeta un coup d’œil amusé à Dorian.

D’un air faussement inquiet, la nouvelle venue battit des cils. Les déboires de ses consœurs la chagrinaient toujours beaucoup ; en société, du moins. « Vous devriez faire attention. La dernière fois, vous détendre ne vous a pas réussi. » En parfait désaccord avec la teneur de ses propos, la délicatesse de son timbre lui donnait envie de gifler sa congénère. En cet instant, elle l’aurait volontiers enfermée à double tour dans la cave. Cependant, un détail l’interpella. « N’ayez crainte. Votre ventre, en revanche, s’est arrondi. Cacheriez-vous une bonne nouvelle sous tout ce taffetas ? » La sincérité de sa réponse déplut de toute évidence à la principale intéressée. La lâcheté de son attaque ne la surprenait pas : son manque de cellules grises causait un manque désolant d'inventivité. Demeurant une seconde silencieuse, elle choisit d’orienter la conversation sur un autre sujet. « La prochaine lune nous le dira. Qui est donc ce beau jeune homme qui vous accompagne ? » La blonde accentua volontairement les quelques syllabes qui mentionnaient le troisième protagoniste de l’histoire. Ses mièvreries ressemblaient à s’y méprendre aux roucoulements d’un pigeon en pleine saison des amours. « Je vous présente Dorian. C’est un ami très proche. » Par espièglerie, Isahya rapprocha leurs corps plus que ne l’exigeaient les convenances. Audacieuse, sa main se perdit sur la taille du brun. « Ah ? J’ai justement une surprise pour vous ! Voudriez-vous bien me suivre, Monsieur ? J’aurais besoin d’aide pour l’apporter jusque-là. » En réalité, Mireille avait une toute autre idée en tête. À en juger par les paroles de l’idiote en face d’elle, cet homme revêtait à ses yeux une importance presque sentimentale ; elle prendrait plaisir à briser leur lien. Il suffisait qu’elle s’isole avec lui, et le tour serait joué. Personne ne résistait bien longtemps à son charme.

1 342 mots

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Astriid
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Sam 07 Nov 2020, 17:32

[Q] - Représailles | Isahya Fm3t
Représailles





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 9
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Elle m'amusait cette Sorcière, à s'insurger ainsi. Ne réalisait-elle pas qu'elle n'avait aucune emprise sur moi ? Si je le désirais, je pouvais quitter la ville à l'instant. Du moins, je pouvais la quitter elle car si elle n'était pas particulièrement puissante, ses comparses pouvaient se révéler autrement plus dangereux pour moi. J'allais l'informer de cette réalité quand sa main se posa sur mon coeur. Surpris par le contact, je tressaillis légèrement et gardais le silence. Une menace sourdait de sa question innocente et je sentis sa magie œuvrer sous la pression de ses doigts. Quand je sentis mes jambes flageoler je reculais pour me soustraire à la Sorcière mais celle-ci arborait déjà un sourire satisfait. La chienne. Ma vision s'assombrissait sur les côtés et je clignais des yeux pour rester présent, attendant que le vertige passe. Une fois plus stable sur mes jambes, je la suivis en fixant son dos d'un regard noir. La lassitude alourdissait mes membres et je n'avais simplement pas la force de protester. Isahya persifla soudain et je levais les yeux, cherchant à comprendre de quoi elle parlait. Quand je vis le visage livide de Laysa, mon estomac sembla se détacher pour se loger dans mes chaussures. Elle ne laissait transparaître aucune émotion et je demeurai figé, comme un daim aux aguets prêt à détaler au moindre geste du chasseur. Isahya me traîna jusqu'à ma Créatrice en expliquant gaiement les effets de son maléfice. Un pli contrarié se logea au coin de mes lèvres. «Vous risqueriez de regretter de toujours sentir mon souffle dans votre nuque.» Elle voulait que je ne m'éloignasse pas d'elle ? Très bien. Il faut toujours se méfier de ce que l'on désire et j'allais lui planter cette leçon dans la tête. Mais pour le moment, mes yeux restaient rivés sur Laysa qui nous regardait approcher. Elle toisa Isahya avec froideur, la regardant de haut en bas. Elle garda finalement son jugement pour elle, laissant son sourcil se hausser d'à peine un millimètre. «Bonsoir Mademoiselle Leone. Vous permettez que j'emprunte votre... cavalier pour une danse ?» Son ton s'était fait trainant sur le terme cavalier et j'eu soudain envie de disparaître. Un sourire crispa les lèvres fines de ma Créatrice en regardant Isahya s'éloigner. Pour ma part, je regardais mes pieds, pas pressé d'engager la discussion avec elle. Si je ressentais du soulagement à la voir, j'étais surpris qu'elle me trouve dans une telle situation.
Profitant que l'orchestre entamait une nouvelle valse, Laysa m'entraîna sur la piste au milieu des danseurs. Une colère froide figeait ses traits et je m'appliquais à bien positionner mes pieds. La Vampire semblait prête à laisser sa rage s'exprimer et je ne voulais pas être la cause d'une telle tempête. Sur un ton dégagé, je lançais la conversation. «Selyne n'est pas avec toi ?» «Non. Quand nous avons compris ce qu'il se passait, je lui ai demandé de retourner à Merhoneän s'occuper de notre Maison de Jeux.» «Ah.» Je ne savais pas quoi dire d'autre. «À quoi tu joues Dorian ?» Son timbre s'était fait plus dur et je me rembrunis aussitôt. «Je ne joue pas !» Laysa se radoucit et elle m'examina, soucieuse. «Tu as une mine fatiguée. Cette vermine ne te traite pas trop mal ?» Je haussais les épaules tout en regardant Isahya discuter avec un homme. Que se passerait-il se je me plaignais d'elle à Laysa ? Etait-elle une bonne maîtresse ? J'aurai pu raconter des mensonges à ma Créatrice pour le plaisir de la voir se faire les griffes sur la Sorcière. Mais je voulais me garder ce petit plaisir. «Non. Non ça va et tu me connais, j'ai toujours l'air fatigué. Mes insomnies ne se sont pas arrêtées soudainement parce que je suis un esclave.» La main de la brune remonta vers mon visage dont elle tapota la joue. «C'est bien. C'est même parfait !» Je la regardais sans comprendre. L'espace d'une seconde, elle eut la même expression qu'Isahya quand celle-ci m'avait annoncé les effets de son maléfice. «Tu es dans cette situation par ta propre bêtise. Tu en sortiras donc par tes propres moyens.» Ma mâchoire se décrocha. «Q - Quoi ? Mais pourquoi ?» J'avais espéré que la Vampire allait mettre fin au sort d'Isahya, éventuellement lui mettre une claque et qu'on allait rentrer à la maison. «Ne bégaie pas, c'est là qu'on voit à quel point tu es stupide. Et ne fais pas cette tête là, je ne quitterai pas Amestris sans toi. Je vais juste te laisser te débrouiller. Tu ne vas quand même pas me faire avaler que tu n'arriveras pas à te débarrasser de cette pimbêche ? Après t'être fait capturer comme esclave, l'unique moyen d'avoir encore de la valeur aux yeux de Magnus est de t'en sortir tout seul.» «Mais je...» «Mais rien du tout. Je ne serais pas toujours là pour toi Dorian. Alors arrête de faire la victime et essaie de régler ça en moins d'une semaine, l'hôtel est affreusement cher dans cette maudite ville.»
Encore sonné par les exigences de Laysa, j'avais rejoins Isahya et restais plongé dans mes pensées. Je ne prêtais pas attention à la conversation et une blonde nous avait rejoint. Encore une emmerdeuse. Sûrement celle dont la Sorcière me parlait plus tôt dans la soirée. Je la regardai sans réagir quand elle roucoula devant moi. J'étais trop las pour lui répondre et je laissais volontiers la brune prendre les devants. J'avais toujours eu du mal avec les chieuses trop bavardes. Isahya rapprocha nos corps et je baissais un regard surpris sur elle. Depuis quand se montrait-elle aussi entreprenante ? Je commençais à avoir une mauvaise influence sur elle et j'espérais qu'elle ne se montrerait pas aussi audacieuse avec d'autres hommes. Avant de suivre Mireille, je pris soin de pincer les fesses de ma maîtresse pour la punir de son comportement absolument dé - ca - dent. Je lui soufflais en la quittant. «Sois sage en mon absence chérie.» Je pris plaisir à voir l'expression sur son visage puis rejoignit mon goûter dans une pièce sombre adjacente à la salle de bal.
La blonde semblait excitée par la proximité que créait la pénombre de la pièce mais pour moi, c'était beaucoup plus simple. J'aimais bien voir ce que j'allais manger pour éviter une indigestion. Elle ne perdit pas de temps, ses mains prenant le contrôle des miennes pour que j'entoure sa taille gracile qu'elle colla contre moi. Je les connaissais les filles comme ça, j'en avais connu plus d'une au Berceau Cristallin que je culbutais dans une grange à l'abris des regards avant de rencontrer Suna. Comme les précédentes, celle-ci jouerait son rôle jusqu'à ce que j'en termine avec elle. Je la laissais s'amuser à se frotter contre moi, ses caresses se dirigeant toujours plus bas. Un sourire amer se dessina sur mes lèvres. Il était certain qu'elle aurait rendu fou le Lyrienn que j'étais. Désormais, je ne ressentais rien, sinon le désir de la vider de son sang. Ses lèvres contre mon cou déposant des baisers humides - franchement désagréables - elle suspendit son geste quand elle s'aperçut que le mât n'était pas dressé pour ses beaux yeux. Sentant que le moment était arrivé pour moi d'entrer en jeu, je la fis basculer pour lui plaquer le dos au mur. J'entendais diffusément son coeur battre plus vite et je me saisis de son poignet pour le suspendre au dessus de sa tête. Elle poussa un petit gémissement qui me fit sourire. Elle n'avait pas encore comprit. Doucement, j'approchai mon visage du sien avant d'effleurer sa gorge de mes lèvres. Je prenais mon temps avec elle, je n'étais pas pressé ni affamé depuis des jours. Son sang ne sentait pas non plus particulièrement bon. Quand je fus las de l'entendre couiner dans mes oreilles, j'enfonçais mes crocs brutalement dans sa gorge, transformant ses cris en gargouillis à peine audibles. Je ne fis pas dans la dentelle, je ne comptais pas l'épargner. Je recrachais le morceau de chair qui s'était détaché avant de revenir plaquer ma bouche contre la plaie béante. Le sang s'était mis à dévaler sur la poitrine de la blonde malgré tous mes efforts pour ne pas gaspiller une seule goutte. J'avais vraiment fait un travail pas très propre, Magnus ou Laysa n'approuveraient pas. Mireille succomba rapidement de ma morsure et je lâchais son corps devenu mou sur le sol. Sans un regard pour elle, je la poussais du pied pour dégager le chemin. Mon costume était tâché, Isahya allait sûrement me sermonner vu que c'était celui de son papounet. Tant mieux, la colère faisait mieux circuler son sang.


1513 mots (on va finir par passer au format 1800 je crois hein) | Message VIII


[Q] - Représailles | Isahya Iuvu
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