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 [Q] - Les indomptables | Kaahl

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4095
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Mar 08 Déc 2020, 15:42



Les indomptables


« Hum. » acquiesçai-je lorsqu’elle parla de la place de mon frère. « Depuis, il est devenu d’autant plus infecte. Il se croit tout permis, notamment vis-à-vis des femmes. C’est comme s’il pensait que le pouvoir pouvait forcer le consentement. Certains Sorciers sont pitoyables. » murmurai-je. « Sa femme… » Je soupirai. « Bref. Je n’ai que très peu de pouvoir sur ses mœurs. Tout ce que je peux faire c’est lui rappeler qu’il est marié et que s’il veut profiter d’autres compagnies, il ferait mieux de prendre d’autres femmes, pour qu’elles puissent au moins acquérir un statut et être protégées si jamais un enfant venait à naître. Les enfants hors mariage ne sont que très difficilement acceptés chez les Mages Noirs. La pureté du sang a une importance telle que certaines grandes familles ne se reproduisent plus qu’entre elles. Tout ce que cela engendrera sera la dégénérescence. » Je souris, d’un sourire sans joie. « Viviane, la femme de l’Empereur Noir, était à Basphel en même temps que moi lorsque j’y étudiais. La relation avec son frère était on ne peut plus malsaine. Je trouve ça curieux que la Reine des Abysses et l’Empereur Noir de l’époque aient pu autant se haïr, se faire la guerre, tout en trouvant le moyen de produire des héritiers hors mariage. » Mon mariage avec Viviane était stratégique. Non seulement elle était la fille de Niklaus mais également une Princesse des Mers et des Océans. Delilah n’était autre que la petite fille de Vanille Caël Deslyce. Elle lui ressemblait de plus en plus. Je n’aimais pourtant pas les Ondins, pour des raisons personnelles qui n’avaient rien à voir avec leur civilisation. « J’ai horreur des dirigeants qui lavent leur linge sale en se servant du peuple. Les problèmes personnels ne devraient pas interférer dans la gestion politique. » Je disais cela à dessein. « Oui je comprends. Malheureusement, les Goleds sont plus primaires que les Sorciers. Nous ne tarderons pas à savoir de quoi il en retourne, de toute façon. »

Lucius écoutait toujours, tout en regardant Laëth. Il sentait qu’elle n’allait pas pour le mieux et il se demandait pourquoi. Il avait envie de la prendre dans ses bras pour lui faire un câlin mais ne bougea pas.

« Oui, c’est vrai que c’est pareil. Servir une cause plus grande que soi épuise. » Je ne dormais presque plus depuis longtemps. Néanmoins, j’essayais de me forcer, pour maintenir mes capacités intellectuelles à flot mais également parce que le Monde des Rêves me donnait plus de temps que la réalité. C’était un gain. C’était ainsi que je le voyais, du moins. Pendant que mon corps se reposait, que mon cerveau apprenait et se régénérait, mon esprit voyageait et étudiait le champ des possibles. « Je comprends. Au-delà du temps, il y a également un côté émotionnel qui doit remettre en cause beaucoup de choses. » Mes yeux se relevèrent vers l’Ange lorsqu’il fit sa remarque. Il avait raison. Laëth ne semblait pas s’en apercevoir. Sa réplique suivante le démontrait parfaitement. Je souris à son frère. L’expression de mon visage trahissait le manque de confiance que j’avais dans nos capacités à nous retrouver souvent, à l’avenir, avec l’Aile d’Acier. Nous avions tous les deux des emplois du temps chargés et si elle se liait à un Humain, ce ne serait pas la même charge que les quelques mariages que j’allais conclure bientôt. Je n’avais pas à protéger mes femmes. Si elles se fracassaient la tête en tombant d’un escalier, cela ne me porterait pas préjudice. Je ne plaçais pas mon cœur entre leurs mains. Je ne plaçais pas ma vie entre leurs doigts. Et, surtout, je ne les aimais pas. « Comment je l’ai pris ? » J’avais répété la question, afin de gagner du temps. Je l’avais mal pris et je n’étais pas encore certain de mesurer tout ce que sa décision avait provoqué chez moi. Je savais que les sentiments étaient une faiblesse en stratégie. Ils avaient un pouvoir motivationnel fort et engendraient parfois des miracles. Pourtant, ils pouvaient perdre, aussi. J’étais extrême, parce que j’étais actuellement en train de me demander s’il valait le coup de m’investir dans une relation qui se détériorerait forcément à l’avenir. Ce n’était pas moi qu’elle aimait et elle le comprendrait surement auprès de son Humain. Je n’avais pas le temps de souffrir. Je souffrais déjà pour beaucoup d’autres choses. L’envie qui revenait, comme un boomerang, était celle de mettre un terme à notre relation, maintenant, avant qu’elle ne dégénérât. Je ne voulais pas de cris et de larmes supplémentaires. J’avais besoin de stabilité. Je n’en savais rien. Je soupirai, conscient que j’allais devoir tuer l’Humain ou quitter l’Ange. La deuxième solution serait la plus viable, la moins malsaine. Lui rendre sa liberté la ferait souffrir un temps mais elle s’en remettrait. Elle aurait toujours quelqu’un qui la consolerait : son frère, son Humain, Adriel. Laëth avait peur de l’abandon mais c’était ce qu’elle me faisait. Elle m’abandonnait, consciemment ou non. Elle placerait quelqu’un d’autres entre nous, une personne qu’elle aimerait et qui l’aimerait en retour. Elle ne s’en cacherait pas. Elle me l’imposerait. « Mieux que si elle avait accepté d’épouser l’Empereur Noir j’imagine. » plaisantai-je. Je n’avais plus envie de ressentir. Je voulais du néant, du vide, une neutralité parfaite. Je ne désirais pas avoir envie de la faire souffrir, ni de la ramener à moi de force. Je voulais être aussi inébranlable qu’un rocher. « Plus sérieusement, je ne sais pas encore. C’est une nouvelle importante, trop pour que je puisse déjà en mesurer les implications concrètes je pense. Vous allez sans doute vous moquer mais je crois que, pour le moment, j’ai plus peur qu’autre chose. » Je ris et bus. Lucius me regarda, perturbé. « Faut pas avoir peur papa ! Moi je te protégerai. » Je l'observai, étonné. Le monde de l'enfance était un monde de simplicité. « Merci. Si tu es là, je ne risque rien alors. » dis-je, en lui faisant un clin d’œil.

Je changeai de sujet. Les actualités ne manquaient pas. La Terre Blanche était un filon inépuisable. Je pouvais évoquer les Enfants des Cieux, les créatures aux ailes démoniaques blanches et d’autres phénomènes inexplicables, comme ce qu’il s’était produit sur Omi’Ake. Mes connaissances sur les Mages Noirs me permettaient d’égrainer quelques notions, ici et là, pour voir la réaction du frère comme de la sœur. Néanmoins, j’évitais le regard de Laëth à présent. Je me concentrais sur Priam. Mon comportement pouvait passer pour un essai de ne pas mettre le Petit Pigeon mal à l’aise face à des regards langoureux ou des rapprochements malvenus de son point de vue mais ce n’était pas ça. « Qu’est-ce qui vous manque le plus, de Lumnaar’Yuvon ? Je connais ce sentiment d’abandonner son environnement natal, même si nos situations ne sont pas aussi comparables qu’elles n’y paraissent. Je vivais dans un milieu hostile chez les Sorciers. Presque rien ne me manque, ni le climat, ni les lieux. Je me demande d’ailleurs combien de temps il leur faudra pour détruire Lagherta. J’espère qu’ils ne le feront pas. C’est vraiment un endroit magnifique. » concédai-je. Certains animaux poussaient sur les arbres, comme des fruits. Ils se détachaient à maturation. Il y avait beaucoup de mystères à élucider. Les recherches avaient été retardées avec la prise de la Terre Blanche et le couronnement mais j’espérais qu’elles reprendraient prochainement. J’allais l’ordonner.

C’est le moment que choisit Lucius pour bouger de sa chaise. Il rejoignit Laëth et entoura ses bras autour d’elle. « Tu vas bien Laëth ? » demanda-t-il, enfin. « Je peux te protéger aussi si tu veux ! »

1267 mots

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Mer 09 Déc 2020, 15:44



Artiste et titre inconnus (signature sur l'image)

Les indomptables

Avec Kaahl, Lucius et Hélène



Priam jugeait que les Sorciers étaient déjà dégénérés, cependant, il s’abstint de toute remarque. Cela serait revenu à traiter leur invité d’ascendance noire de taré, au sens premier. Ainsi que tous les enfants qu’il pourrait potentiellement avoir avec sa sœur – il ignorait que, produit d’un inceste méconnu, Kaahl échappait aux défectuosités de la famille Paiberym, mais subissaient celles des Taiji. Était-ce pire ? L’histoire le disait et en parlerait encore.

Un sourire ironique étira ses lèvres. « Ça ne me surprend pas plus que ça. Chez les Réprouvés, ce serait une histoire banale. Et plus je passe de temps loin d’eux, plus j’ai le sentiment qu’il y a un peu de Bipolaire en chacun et chacune. » Il se demandait dans quelle mesure cela était vrai pour le Magicien. De quels excès faisaient-ils preuves ? Quel manichéisme vibrait en lui, et s’exprimait à travers des pulsions et des passions incontournables ? Ces extrémités avaient-elles été la cause des larmes de Laëth, comme l’avaient été celles de leurs parents, des années auparavant ? « Vous croyez ? Parfois, je me demande laquelle des deux races est la plus stupidement violente. » répondit-il, une pointe de moquerie dans la voix. L’œillade noire de sa cadette lui fit hausser les épaules et lui arracha un sourire. « Je plaisante. » À moitié. On pouvait s’en plaindre ; on pouvait aussi considérer le fait qu’il s’était intensément détendu depuis le début du repas. « Il n’y a qu’à espérer que les Sorciers nous prouvent leur supériorité aux Goleds avec l’affaire de la Terre Blanche. » Une réponse qu’ils auraient, effectivement, bientôt.

Hélène, peu à peu, s’assoupissait. La digestion entamait son énergie, et elle se sentait glisser dans les bras du sommeil. La chaleur de son père et le rythme de son souffle l’enveloppaient dans un cocon de douceur, hermétique au monde qui l’entourait.

Afin d’encourager Kaahl à répondre, Priam acquiesça. Il étudiait les traits de son visage, la façon dont ils se contractaient et se défaisaient ; les expressions qui s’y ancraient et celles qui ne faisaient que passer. « Non, je comprends. » répondit-il, après l’intervention du petit garçon. « Comme vous l’avez dit, l’attache émotionnelle n’est pas anodine, et malheureusement, on n’a pas le moyen de rallonger le temps. Je lui ai dit, mais elle s’entête. » À nouveau, Laëth se détourna des deux hommes. Ils parlaient presque comme si elle n’était pas là. Pourtant, chacune de leurs paroles venait percuter son cœur avec la force de frappe d’un carreau d’arbalète. Elle ne doutait pas de son choix – elle le voulait. Elle doutait de son bien-fondé. Était-ce juste, vis-à-vis d’eux, de prendre un Humain ? Était-ce viable ? Était-ce le début d’une division lente et pénible ? Se détourneraient-ils d’elle parce qu’elle devrait partager son attention ? Parce qu’elle aurait une priorité qui ne serait pas eux ? Serait-ce égoïste de leur part, d’agir ainsi, ou simplement humain ? Qu’aurait-elle fait, à leur place ? Plus les angoisses s’accumulaient, plus l’envie folle de revenir en arrière la torturait. Elle s’était promis de ne pas céder. Elle voulait prendre cette décision pour elle, en fonction d’elle-même. Pas pour les autres. Néanmoins, leurs propos la plongeaient dans un tel état de souffrance qu’elle se demandait si elle n’en viendrait pas à regretter son engagement. Leur discours lui donnait l’impression de les trahir – ou était-ce ce que son subconscient lui criait qu’elle était en train de faire ? Si elle les perdait… Elle refusait de les perdre. Elle le refusait, et pourtant, c’était aussi parce qu’elle avait terriblement peur que cela arrive qu’elle cherchait une autre accroche dans le monde. Ses ressentis tiraient sur sa figure un voile de pâleur.

« Ah, oui, Laëth y est allée aussi, avec cette histoire de concours de musique… » Elle versa le riz dans une passoire. Elle n’avait pas informé le Mage de son déplacement. Il devait le savoir, de toute façon, puisqu’il l’espionnait. « Elle m’a dit que ça n’avait effectivement rien à voir avec Nementa Corum. Peut-être que voir de la verdure et du soleil va les rendre plus baisants. » lâcha-t-il en haussant les épaules, sans se soucier de son écart de langage. « Ça ne doit pas être amusant de vivre là-bas, à Amestris. » Le fils de Réprouvé se recala dans sa chaise, jambes tendues et mains croisées sur le ventre. « Lumnaar’Yuvon, au moins, c’était amusant. » Parfois. Il sourit. « Ce qui me manque le plus, c’est le naturel des gens, là-bas. On ne chipote pas pour rien, on ne pinaille pas, on n’est pas sans cesse en train de se demander si ce qu’on dit ou fait est politiquement correct. La famil- » Il s’interrompit et se retourna.

Lucius enlaçait Laëth. La jeune femme tenait la spatule qui lui avait servi à racler le fond de la casserole. Il vit nettement que ses mains tremblaient, à l’instar de ses prunelles, vibrantes. Elle pivota d’un quart, posa l’ustensile, puis entoura l’enfant de ses bras. L’étreinte lui apporta un bien-être que ses tourments lui faisaient oublier. Elle tirait jusqu’à sa cornée une humidité émotionnelle et affective. Mais elle ne pouvait pas s’effondrer. Pas maintenant, pas ici, pas devant le petit garçon. Les adultes s’infligent trop souvent la responsabilité d’être des piliers. Ils veulent oublier la petite voix qui les a fait grandir, qui a été blessée, qui continue cependant à toujours chercher l’amour, partout. Pourtant, ils ne sont guère moins sensibles que des enfants, et les maux qu’ils ne disent pas retombent sur les plus jeunes en un silence pénible. « Je ne doute pas que tu serais un protecteur formidable, mais ça va, ne t’inquiète pas. » Un sourire faible colora ses lèvres, tandis qu’elle caressait la tête brune.

Priam fronça les sourcils. Ça n’allait pas. C’était flagrant. Elle cherchait simplement à garder la face. Il avait conscience que leur conversation sur son futur d’Ange Gardien l’avait contrariée mais… à ce point ? Ses yeux verts glissèrent sur lui – ce regard le convainquit de ne pas intervenir –, puis se posèrent sur Lucius. Elle se baissa pour le soulever et le prendre contre elle. « Je repensais à chez moi, c’est tout. » Elle évitait le regard de Kaahl. « Parfois, ça me manque un peu. » Elle mentait, mais comment exposer le garçon aux peurs qui l’habitaient ? Comment manquer assez de cœur pour le confronter à ses douleurs ? Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle avait peur de perdre son père. Qu’elle avait peur qu’il ne l’abandonne. Qu’elle avait peur de commettre la plus grosse erreur de sa vie. Qu’elle avait peur de l’avenir. On ne peut pas dire à ceux qui n’ont que le futur pour perspective que certains de ses mystères sont à craindre. On n’a pas le droit de tuer l’espérance et le désir de grandir. L’enfance n’envisage pas l’après comme une menace. Il est source de rêves et d’espoirs. Il devrait rester ainsi pour chacun.

Elle hésita. Son regard alla du gamin à son frère, en passant par Hélène endormie contre l’épaule de Kaahl. Finalement, elle souffla : « Je vais aller prendre un peu l’air. » Elle ne pouvait pas rester et faire semblant. Elle n’en avait pas la force. Elle reposa Lucius, et se dirigea vers la porte d’entrée. « Laëth… » - « Vous pouvez commencer à manger sans moi, ça m’a un peu coupé l’appétit. On pourra nourrir Oköo après le dîner, si tu veux, Lucius ? » Après avoir eu la réponse du concerné, l’Ailée enfila un manteau et sortit.



Message IX – 1261 mots

Et qui c'est qui va devoir éditer son solo ? Héhéhé. /sbam (Si tu veux que Lucius ou Kaahl sorte aussi, c'est possible ; sinon elle reviendra un peu plus tard <3)




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 10 Déc 2020, 14:01



Les indomptables


« Sans doute, oui. À des degrés différents. » Et lui ? pensai-je, sans me douter que nous songions à la même chose. Il semblait bien plus mesuré que Laëth. C’était un Ange, qui pouvait pourtant se transformer en Réprouvé. Cela signifiait qu’une part maléfique dormait en lui. Lui aussi, avait ses démons et ses secrets. Lui aussi, pouvait faire souffrir ses proches et se blesser lui-même. Je souris à sa remarque sur les Sorciers et les Goleds. « Au moins, les Goleds attaquent frontalement, eux. » Ils attaquaient frontalement et se faisaient détruire. Pourtant, leur force était prodigieuse. Heureusement, l’espèce n’avait pas développé de dons magiques. Dans le cas contraire, les choses auraient été très différentes. Peut-être serait-il opportun d’en capturer quelques-uns, afin de voir ce qu’il serait possible d’en faire ? Le conseil scientifique allait finir par me haïr, à rajouter toujours plus de travail sans allouer énormément de moyens. Je devais être plus attentif à la gestion de l’argent. Il me semblait que celui-ci s’évaporait bien trop vite dans certains secteurs, sans raison. Je n’aimais pas constater des dépenses inutiles et des disparitions inexpliquées. « Le principal problème pour les Sorciers aujourd’hui, c’est la méfiance à leur égard. Celle-ci est amplement justifiée mais je me dis… » Je soupirai. « C’est délicat à expliquer. Peut-être qu’une partie de moi aimerait qu’ils changent. Le souci c’est que pour qu’ils puissent le faire, il faudrait que les autres peuples se montrent bienveillants envers eux. » Je ris. « C’est un casse-tête sans fin. Comment faire confiance à un peuple qui n’a eu de cesse de démontrer sa perfidie ? Et comment peut-il espérer changer si une étiquette est en permanence collée sur lui ? Vous savez, c’est comme les enfants que vous accusez d’être des cancres sans cesse. À force, ils finissent par s’en persuader et reproduire sans cesse le même schéma. » Je marquai une pause. « Les Sorciers sont comme… malades. Je ne vois pas comment on peut être vraiment heureux en se complaisant dans le mal. La destruction n’a rien à offrir. Le cœur devient aride, le sol infertile. La nature s’éteint. Ce n’est pas… Non, je ne comprends pas. Et en ce qui me concerne, je suis bien plus heureux depuis que je vis ici. »

Je cessai de bouger ma main sur le corps d’Hélène et acquiesçai aux dires de Priam sur l’attache émotionnelle. Ça ne m’arrangeait pas. « Ah oui ? Elle y est allée ? Je ne savais pas. » murmurai-je. Je souris. « S’ils pouvaient déjà être plus aimables, ça serait un grand pas de fait. » Je détestais Amestris : ses bâtiments austères, son climat néfaste, la trace laissée par les Sirènes. Valera Morguis n’était pas mieux. Pas plus que Ranaghar. Le froid et la grisailles ne laissaient que rarement la place au soleil. C’était la raison pour laquelle je tenais à Lagherta. Je voulais déménager les instances là-bas. Je voulais réduire Nementa Corum et n’y laisser que les Sorciers trop mauvais pour y emménager, en faire un terrain d’entrainement à la limite. L’île était bien plus prometteuse, loin du Continent Dévasté, dans une mer accueillante. Je serais amené à changer d’avis sur le sort de Nementa Corum plus tard. « Ce n’est pas l’endroit le plus épanouissant, c'est sûr. »

Alors que je l’écoutais parler, l’intervention de Lucius et le silence de Priam me firent à mon tour tourner les yeux vers Laëth. « C’est vrai ? » demanda le Magicien, comme s’il cherchait à avoir confirmation. Il ne la croyait pas vraiment, parce qu’elle avait les yeux humides. C’était bien le signe qu’on était triste, non ? Sauf lorsqu’on riait aux éclats. Pourtant, actuellement, elle ne riait pas. « Ah bon ? C’est où chez toi ? Tu m’emmèneras voir ? » Il réfléchit. « Je te montrerai ma chambre si tu veux ! Il y a plein de jouets dedans ! Je te prêterai mon doudou dragon pour que tu ne sois plus triste ! Je l’ai depuis que je suis tout petit, grand comme un chou ! On pourra dire que c’est un peu chez toi et faire des aventures ! » Je fixai mon fils. C’était un gentil gamin. Il répondit par l’affirmative pour nourrir Oköo et regarda l’Ange partir avec une mine soucieuse. Je serrai les dents. Mon regard se tourna vers Priam. « Je n’aurais pas dû dire que ça me fait peur. J’essaye de la soutenir mais, au fond, je préférerais qu’elle renonce. C’est égoïste mais un Humain c’est plus que… » J’amenai mon index et mon majeur entre mes sourcils. « C’est vraiment délicat. Ça va demander des aménagements. Je ne suis pas sûr de vouloir courir le risque de la laisser aimer quelqu’un d’autre, pas de la manière dont elle m’aime et… » J’écartai mes doigts. « Laëth aura la certitude que jamais son Humain ne l’abandonnera. Elle obtiendra une relation pleine et fusionnelle, celle qu’elle désire et que je ne peux pas lui offrir à cause de ses peurs. Elle doutera toujours de moi. Pas de son protégé. Comment pourrai-je lutter contre ça ? Je ne suis pas certain de pouvoir approuver et supporter une forme de ménage à trois. Peut-être. Je n’en sais rien. » Je murmurais. « J’ai envie de croire que son bonheur suffira à créer le mien mais je ne suis pas un Ange. » Je le regardai. « Désolé. C’est juste que je ne m’y attendais pas. Ça ne sert à rien de faire des hypothèses sur du vide. » « Vous n’allez pas vous marier alors ? » demanda Lucius. Il n’était pas certain de tout comprendre mais ça le troublait. Je lui souris. « Ne t’inquiètes pas. Tu veux bien aller chercher Laëth et lui dire que Priam et moi nous l’attendons et que nous l’aimons ? » « Oui d’accord. » « Mets ton manteau et tes chaussures avant de sortir. » Je le connaissais. Si je ne précisais rien, il allait se précipiter dehors en chaussettes et attraper froid.

Une fois qu’il fut sorti, je me levai. « Vous voulez bien la prendre ? » demandai-je à l’Ange. « Je vais continuer de préparer le repas. Comme ça, quand elle rentrera, elle aura quelque chose de chaud à manger. » Je lui laissai Hélène et me dirigeai vers le plan de travail. La cuisine et moi avions une drôle de relation. J’étais trop perfectionniste. Je remontai mes manches. En fixant le riz, je m’introduisis dans l’esprit de Laëth. Reviens. Ne m’abandonne pas. Nous en reparlerons calmement lorsque nous ne serons plus que tous les deux.

Lucius gambadait en direction de l’Ange. « Laëth ! Papa et Priam ils t’aiment ! » cria-t-il, à quelques mètres d’elle, en continuant de courir. « Et ils ont dit qu’ils t’attendaient ! » Il s’arrêta. « Moi aussi je t’aime ! Viens on va manger tous ensemble au chaud ! On est une famille tu sais ? Même si vous êtes pas mariés ! C'est pas grave ça ! Puis si t’es triste on te fera des bisous magiques et des câlins ! Et tu pourras aller chez toi avec papa ! Et après ça ira mieux ! »

1166 mots
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Jeu 10 Déc 2020, 22:25



Artiste et titre inconnus (signature sur l'image)

Les indomptables

Avec Kaahl, Lucius et Hélène



Priam serra le poing. Les paroles de leurs parents lui revinrent en tête. Ingérable, énergique, intense. Ses émotions, ses sentiments, son âme ; tout débordait et, tel un fleuve en crue, emportait tout sur son passage. L’Ange passa sa main sur la moitié gauche de son visage, puis la remonta dans ses cheveux. Il était ennuyé. Il trouvait déplacé que sa sœur abandonnât Kaahl de la sorte. Il trouvait aussi déplacé qu’elle le laissât seul avec son invité et alors qu’elle savait pertinemment qu’il ne l’appréciait pas. À quoi s’attendait-elle ? À ce qu’il acceptât son choix sans avoir peur de la perdre ? À ce qu’il ne nourrît pas les craintes qui la dévoraient ? Il se tourna vers lui. Il ne dit rien. Il ne voulait pas parler devant l’enfant. C’étaient des problèmes d’adulte et, même s’il était certain qu’il n’en comprenait pas la moitié, il n’avait pas envie de poursuivre. Il pensait à des possibilités. La plupart ne lui plaisait pas. Il avait peur, lui aussi. Chacun est l’esclave de ses peurs, car elles motivent les choix, les réactions et les paroles. Elles sont le premier réflexe de défense. Un humain sans peur n’a pas de vie. Un humain avec trop de peurs n’a pas d’avenir. Tout est une question d’équilibre, comme chaque chose en ce monde.

Lorsque Lucius partit, Priam prit Hélène dans ses bras. Heureusement, le changement d’environnement ne réveilla pas le bébé. Elle dormait profondément : sa respiration était lente et un peu de bave coulait à la commissure de ses lèvres. Elle avait l’air si paisible que c’en était détonnant. Le corps du fils de Réprouvés connaissait un regain de tension. Il soupira, puis se leva. « Vous auriez surtout dû lui dire franchement que ça ne vous plaisait pas du tout. Je ne dis pas qu’elle l’aurait bien pris, mais elle l’aurait sans doute mieux pris. Et puis, devant votre fils et moi, c’était limite. C’était peut-être même humiliant, pour elle, de s’entendre dire ça comme ça… » déclara-t-il, sans animosité. Certes, il avait posé la question, motivé par une curiosité peut-être déplacée. Toutefois, il ne pouvait pas deviner que le Magicien avait préféré soutenir l’Ailée au détriment de ses ressentis, et qu’il comptait les exprimer devant tout le monde. « Ça ne sert à rien de mentir sur ce que vous ressentez. Si vous le faites souvent, ça ne m’étonne pas, qu’elle ait peur et qu’elle doute. » Sur le plan des sentiments, elle était trop transparente, et donc trop vulnérable, pour pouvoir faire face à quelqu’un qui ne jouait pas franc-jeu.

Il s’approcha d’un placard et en sortit de la viande séchée. Pour respecter les mœurs de Kaahl, Laëth n’avait préparé que des légumes et des céréales. « Je pense que n’importe qui peut comprendre qu’être le compagnon ou la compagne d’un Ange Gardien n’a rien d’aisé, et n’est pas acceptable pour tout le monde. » Il tira à lui une planche à découper et un couteau. « Je sais qu’elle devait avoir l’air très décidée, mais je suppose que vous la connaissez : elle peut changer d’avis en moins d’une minute. Surtout si le bien-être des gens qu’elle aime est en cause. » Elle était terrifiée à l’idée de les perdre. C’était à double-tranchant. Elle était généreuse, aimante et attentive mais, parfois, elle poussait ses vertus au vice, et les sacrifices pleuvaient. Il fallait discuter avec elle et trouver le juste milieu. Ce n’était pas toujours facile. Il le savait, parce qu’il l’avait souvent vécu, et parce qu’ils étaient faits du même bois.

Comme il tenait Hélène contre lui, il pouvait difficilement couper la viande à l’aide de ses mains. Contrarié, il décida d’employer la magie : la télékinésie fit décrire à la lame les mouvements nécessaires à la découpe. « Vous devriez en rediscuter avec elle. » Il jeta une œillade à Kaahl. « Et si elle maintient son choix, peut-être que vous pourriez choisir l’Humain ensemble ? Quelqu’un que vous connaissez et en qui vous avez confiance, ou que vous appréciez un minimum ? » Priam redoutait de ne pas s’entendre avec le Protégé de sa cadette. À l’inverse du Mage Blanc, il était convaincu que rien ne briserait le lien qui les unissait et qu’ils continueraient à se voir – ne serait-ce que parce qu’ils vivaient sous le même toit. Néanmoins, si l’Humain était insupportable, ses échanges avec sa sœur seraient certainement plus difficiles.

Il inspira. Il hésitait. Finalement, il débuta ainsi : « Je ne vous cache pas que mon éducation réprouvée, et tout ce qu’il s’est passé – enfin, tout ce qui a mis Laëth dans un état lamentable par votre faute. –, bref, tout ça me pousse à me réjouir d’une potentielle séparation entre ma sœur et vous. » Au moins, c’était clair. « Mais je sais qu’elle en serait terriblement malheureuse, et donc, je ne le souhaite pas. Je veux qu’elle soit heureuse, peu importe avec qui. » Il se redressa et chercha son regard. « C’est pour ça que j’ai une idée à vous soumettre. Je ne sais pas si on vous a déjà parlé des artefacts raciaux ? » Il le sonda. « Peut-être que vous pourriez essayer de vous en procurer un afin de devenir Humain. » Il se frotta le menton. « Je ne sais pas comment ça fonctionne, avec le Lien, ni même si ça fonctionne. Mais si c’est le cas, vous pourriez devenir son Protégé, même si ce n’est que partiellement. Peut-être que ça lui permettrait de cesser de douter de vous, et vous, vous n’auriez pas à vous préoccuper d’un Humain. Ça peut être un bon compromis. »




Le givre commençait déjà à couvrir la terre. Le vent sifflait et s’engouffrait dans le manteau à peine fermé de l’Ange. Elle aurait dû prendre une écharpe. Un long frisson griffa son dos. Elle renifla et passa son index sous son nez pour en chasser la goutte qui pendait. Elle avançait à grands pas. Un cri la fit s’arrêter et se retourner. Lucius courait derrière elle. Ses mains se resserrèrent sur le col de sa veste et sa gorge se noua. Les premières paroles du petit Magicien l’atteignirent en plein cœur, juste ici, là où ça blesse et soigne en même temps. Une voix qui n’était pas celle de l’enfant résonna dans son esprit. Ses jambes tremblèrent, puis tout son corps, et les larmes qu’elle avait tant voulu retenir s’échappèrent de ses yeux. Des pensées vives et confuses s’ébauchèrent sans jamais se terminer ; des promesses d’éternité, des vœux amoureux, des douleurs aiguës et des peines intenses. Elle fixait le petit garçon qui continuait à parler, à la fois honteuse d’avoir craqué devant lui et soulagée qu’il fût là. Chaque mot avait la violence d’une claque reçue en pleine figure, mais la tendresse de cent câlins. Soudainement, elle se surprit à vouloir avoir une famille, la sienne ; une bulle d’amour, de tendresse et de soutien. Quelque chose qu’elle avait goûté sans jamais pouvoir s’y ancrer. Elle voulait un petit garçon qui la regarderait comme Lucius le faisait, sans aucun jugement et avec une affection infinie. Elle voulait lui rendre la pareille, le choyer et l’aider à trouver son bonheur. Ses larmes redoublèrent. « Je suis désolée, Lucius. » De la pulpe des doigts, l’Ange essuya ses joues mouillées. « Pardon. » Elle s’approcha, s’accroupit et l’enlaça. « Je voulais pas pleurer devant toi. » Elle le serra contre elle. « Moi aussi, je t’aime. » Avec tendresse, elle caressa ses cheveux. Son désir de rentrer vacillait. Elle avait peur de croiser les regards de Kaahl et Priam. Pourtant, il le fallait bien. « Tu vas attraper froid si on reste plus longtemps ici. » finit-elle par souffler. Doucement, elle se détacha de l’enfant et se releva. Elle lui tendit la main. « Tu viens ? » Elle tenta un sourire. J’arrive. Je t’ai déjà dit que je ne t’abandonnerai pas. Jamais, répondit-elle enfin.



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 16 Déc 2020, 13:03



Les indomptables


« Oui, vous avez raison. Excusez-moi. » Je souris, comme désabusé par ma propre situation. « Je n’ai jamais aimé les gens qui lavaient leur linge sale en public. Je ne pensais pas être capable de faire pareil. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Enfin, si, je le sais, mais ça n’excuse rien. » J’avais cessé mes mouvements. « J’aime votre sœur, vraiment. Pourtant, ça ne m’empêche pas d’avoir l’impression que cet amour finira par la détruire ou par exploser en plein vol. Chaque avancée comporte son lot de difficultés. Rien que la question du mariage est complexe. Les Anges ne reconnaissent que leur modèle et sont hermétiques au divorce. Les conséquences de cette union sont bien trop lourdes à supporter. Je n’ai pas envie de fauter, je suis simplement pragmatique. Qui a envie de courir le risque de se voir mutiler ou de se lier à quelqu’un pour toujours, sans issue possible si ça ne fonctionne pas ? » Certains Réprouvés. « Je crois en l’amour mais pas au point de penser qu’il puisse durer toujours et, quand bien même, pas au point de penser que la vie puisse aller toujours dans le sens que je désire. » C’était hors de question d’être niais à ce point. « Pourtant, ce mariage est le seul reconnu par votre peuple, le seul qui fournirait à Laëth une situation stable et viable aux yeux des siens. Sans parler de ça, avec nos deux carrières militaires qui se profilent, je ne suis pas certain que le mariage soit une bonne solution. Je mourrai peut-être lors de ma première mission et ne lui laisserai que des complications, avec mes propriétés et les enfants. L’Humain c’est juste… » Je marquai une pause et repris ce que j’étais en train de faire. « Je ne m’y attendais pas. Je me suis senti trahi par sa décision et sans doute un peu amer. » Je posai de nouveau ce que je faisais. « En fait, c’est comme tenter de couper les ronces qui envahissent un chemin pour s’apercevoir qu’il y en a toujours plus et que ça ne s’arrêtera jamais. Que ce soit la proportion ridicule qu’ont pris de simples rumeurs, que ce soit ce qu’il s’est produit au Grand Fessetival de la Charité, que ce soit l’infime possibilité qu’elle pût accepter d’épouser l’Empereur Noir ou autre, c’est… épuisant. » Je repris mais, finalement, laissai ma tâche. Je me retournai et m’appuyai contre le plan de travail. « Je sais. Le fait est que je cherche ce qu’il y a de mieux pour elle. Je sais que si j’émets une réponse négative, elle ne le fera pas, à cause de cette même peur : celle que je l’abandonne. Mais ça la frustrera. Je pense à l’avenir. Cette peur la rend vulnérable et me donne plus de pouvoir que j’aimerais en avoir. Votre sœur, par amour, serait prêtre à toutes les folies, même à se détruire, même à mentir, même à omettre. Elle serait capable de s’aveugler elle-même pour conserver son bonheur. » Je croisai les bras sur mon torse. « Je n’ai jamais douté de sa force mais elle possède des faiblesses qui m’effraient. »

« Oui. » Je lui rendis son œillade. « C’est ce qu’il serait raisonnable de faire, j’imagine. Pourtant, je ne suis pas sûr d’en être capable. De mon point de vue, ça revient à choisir le futur amour de sa femme. Je risque d’en choisir un stupide et laid afin de limiter les risques. » Je souris à ma plaisanterie avant de redevenir sérieux. « J’ai cru comprendre que vous ne me portiez pas dans votre cœur, oui. Je ne me suis jamais attendu à autre chose de mon côté, de toute façon. Je suis déjà étonné que Laëth ait fini par me porter de l’intérêt. Je pensais qu’elle préférait les Anges. » Elle était très loin du compte. Je le fixai et finis par hausser les sourcils. « Humain ? » Je restai interdit un temps. « C’est que… » Mes doigts vinrent chercher la zone entre mes sourcils. Ils s’y posèrent le temps de ma réflexion. « Tout dépend de  ce qu’elle recherche. Si Laëth cherche simplement à se rassurer vis-à-vis de moi, alors peut-être que ça pourrait être une solution. Si elle désire réellement se lier à un Humain alors ça ne le sera pas. En admettant que je trouve un tel objet et que le lien fonctionne avec, bien sûr. » Je le regardai. « Vous en possédez un, vous ? » Oui, il en avait un.

En voyant Laëth pleurer, Lucius se mit à pleurer à son tour. Les émotions qui traversaient l’Ailée le percutèrent de plein fouet et, comme s’il cherchait à partager sa peine ou était incapable de lutter, son visage se décomposa en une mine de tristesse qui fit couler de grosses larmes sur ses joues. « Je ne veux pas que tu pleures, Laëth ! » dit-il, d’une voix toute mouillée et enrayée, entre ses bras. Il ne comprenait pas grand-chose à la situation mais ce qu’il savait c’est qu’il préférait quand l’Ange souriait et riait. Quand elle se redressa, il monta son regard vers elle et lui prit la main. Il l’observa. Comme elle ne pleurait plus, il cessa à son tour. Les gros chagrins étaient vite oubliés, même si les prunelles de l’enfant brillaient encore. « On va rentrer et manger et puis on aura bien chaud et on sera heureux ! » Il essayait de copier ce que je lui disais lorsqu’il se blessait dehors ou qu’il était triste. Il le faisait maladroitement mais le cœur y était.

Je souris, toujours appuyé contre le plan de travail, avant de remonter les yeux vers Priam. « Elle va rentrer. » murmurai-je, en me hâtant de continuer la préparation. Je me déplaçai pour poser les assiettes fumantes sur la table et me tournai vers l’Ange. « Merci pour cette discussion. Peut-être que ça me permettra d’y voir plus clair lorsque j’y réfléchirai ultérieurement. Je manque de proches avec qui partager mes doutes. La plupart du temps, je suis celui qui aide et je n'ai pas envie de faire endurer mes hésitations à ceux qui m'entourent. En plus, la dernière fois que j'ai parlé de Laëth avec quelqu'un d'extérieur, justement parce que je doutais, ça s'est très mal terminé. » Les rumeurs, les soupçons de la Compagnie vis-à-vis de l'Aile d'Acier et la vérification de son état de grossesse.

Lorsque j’entendis la porte, je me déplaçai pour enlacer celle qui avait précédemment pris la fuite. Je lui déposai un baiser sur la joue et caressai l’autre, le temps que Lucius se déshabille. « Excuse-moi pour tout à l’heure. Tu as faim ? Priam et moi avons terminé de préparer le repas, sans rien casser, même si j’ai cru qu’il allait me découper à la place du saucisson quand il a sorti son couteau. » Je souris. « T’es pas un saucisson papa ! » « Ah bon ? Tu es sûr ? » demandai-je en m’accroupissant vers lui. « Je crois bien mais il faut que je vérifie. » Il plaça ses mains sur mon visage et tâta la marchandise. Lorsqu’il s’approcha trop près de ma bouche, je fis mine de le mordre en grognant un coup, ce qui le fit rire aux éclats et partir vers la table. Je ris à mon tour et me redressai pour le rejoindre, en attrapant la main de Laëth au passage.

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Ven 18 Déc 2020, 14:02



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Avec Kaahl, Lucius et Hélène



Un sourire ironique courba les lèvres de Priam. Les débats qui avaient cours chez les Anges troublaient les discussions réprouvées depuis des siècles. Ses propres parents n’étaient pas mariés. Heureusement, parce que s’ils s’aimaient profondément, ils ne connaissaient pas l’exclusivité sexuelle. La différence résidait dans le fait que ces mœurs ne posaient aucune difficulté sociale. Elles étaient tolérées. Chez les Ailes Blanches, le contraire s’appliquait. « C’est compliqué, oui. » Il inspira. « Au sujet du mariage angélique, je suis du même avis que vous. J’ai pu voir les ravages que causent certaines unions réprouvées. C’est un peu pareil ici, et je ne crois pas à la perfection éternelle du cœur. » Il sourit, désabusé. « L’éternité, c’est un peu long, et la perfection, un peu surfait. » Tout fautait. Le temps, les gens. L’amour ne survivait pas ou, au moins, il fluctuait. Ce n’était pas un bloc solide, un château à l’abri de toutes les tempêtes ; à l’inverse, il était mouvant, délicat, fragile, comme les vagues qu’un rien peu fendre. Leur écume meurt sur la rive et elles revivent plus loin dans l’océan, parfois pour aborder d’autres grèves. Il remonta doucement Hélène contre lui. « Un mariage magicien, ce serait… Je ne sais pas. » Il le regarda. « Vous êtes des alliés, après tout. Les plus modérés l’accepteront sans doute. Dans tous les cas, ça vaut mieux qu’un concubinage sans officialisation, je suppose. » L’Immaculé haussa les épaules. Jamais il n’aurait pensé parler du mariage de sa sœur avec son potentiel beau-frère. Surtout pas celui-là. Il passa sa main libre sur son menton. « Quant aux carrières militaires… je ne pense pas que quelques enfants ou propriétés seraient ce qu’il y aurait de plus pénible pour elle, si vous veniez à mourir. »

À mesure que la conversation prenait un chemin plus épineux, Priam essayait de rester impassible. Une part de lui avait conscience de ce que disait Kaahl, tandis que l’autre refusait d’entendre ce qui pourrait mener sa sœur à sa perte. Elle aimait trop. Trop fort, trop intensément, trop absolument, trop longtemps. Ses amours tombaient toutes dans l’excès ; et l’excès dévorait ou la raison ou la santé. Il détourna le regard. Son doigt glissa le long de la planche à découper. Ses sourcils froncés formaient des plis sur son front. « Je sais. » souffla-t-il. Parfois, il se demandait s’il était capable d’autant de passion, lui aussi. Couvait-il des démons qui s’exprimeraient à la moindre flamme ? Les étouffait-il derrière un masque de tranquillité, quand Laëth brûlait d’émotion ? « Ça m’effraie aussi. Mais c’est comme ça. Il y a des choses qu’on n’efface pas. » Par télékinésie, il bascula la planche à découper au-dessus d’une assiette pour y faire tomber la viande. Il tournait le dos à Kaahl.

« Les Anges, hum. J’aurais préféré. » dit-il en lançant un nouveau coup d’œil à son interlocuteur. Alors qu’il formulait sa proposition, il étudia les traits de son visage. Il avait l’air véritablement embêté par la situation. C’était compréhensible. Comment réagir autrement, quand la personne que vous aimez vous annonce à demi-mots que vous n’êtes pas suffisant, que vous ne serez plus le seul, et que votre vie sera bouleversée parce qu’elle l’a décidé ? Il soupira, tête baissée, avant de la relever à la question du Magicien. Il cligna des yeux, hésita un peu – une seconde de trop, peut-être –, puis lâcha : « Non, mais j’en ai entendu parler. » C’était un mensonge. La bague réprouvée était cachée dans sa chambre. Cependant, sa confiance envers le Baron était bien trop moindre pour qu’il pût se permettre une telle révélation. « D’ailleurs, vous devriez peut-être trouver de quoi vous changer en Ange ou, encore mieux, en Réprouvé, plutôt qu’en Humain. » Un mince sourire ourla ses lèvres.



Laëth sourit. « Oui. On va faire ça. » Elle aurait voulu pouvoir encore faire preuve de la même candeur que l’enfant. Elle aurait aimé être capable de voir le monde à travers ses yeux. Elle avait grandi. Sa naïveté n’était pas morte, cependant elle s’étiolait chaque jour un peu plus. Peut-être qu’un soir, il n’en demeurerait rien d’autre que des souvenirs amers. Avec douceur, elle se pencha et essuya les joues humides du garçon. Elle se sentait coupable de l’avoir fait pleurer, tout en sachant que c’était inévitable. Elle n’aurait jamais pu se retenir, et Lucius semblait avoir le cœur tendre de ceux qui aiment sans compter. « Merci. » Elle déposa un baiser sur sa joue. « Allez, on y va. » Sa main dans la sienne, elle reprit le chemin de la maison.



Priam, occupé à observer les ailes du bébé, se tourna vers Kaahl. « Tant mieux. » Il sentait Hélène baver contre sa chemise et, même s’il était habitué à être couvert de bien plus de crasse, ce n’était pas une sensation très agréable. « Oui, j’imagine qu’après ça, on y réfléchit à deux fois avant de parler. » Un soupçon d’amertume perçait dans sa voix. « Mais de rien. » conclut-il. C’était donc un homme de secrets. Ils avaient au moins cela en commun, cette discrétion peut-être délétère, qui creusait des gouffres entre eux et les autres, et élargissait les plaies qu’ils ne formulaient jamais. Le Petit Pigeon détailla l’Honorable. La peur de s’écrouler le tenait-elle ? Adviendrait-il un jour où on les verrait, l’un et l’autre, à genoux, la nuque offerte à leurs bourreaux – les doutes, les douleurs, les indicibles et les impossibles ? Existait-il une seule personne qui pût survivre à toutes les tempêtes dans la solitude la plus grande ? L’image d’un loup noir perdu dans des torrents de neige le frappa pour le quitter tout aussitôt. Le goût du sang dans sa bouche lui revint, et le battement frénétique des cœurs, comme des tambours de guerre, reprit à ses oreilles. Le regard d’Arz’Sehif.

Laëth poussa la porte. L’anxiété qui la harcelait la quitta dès que Kaahl l’enlaça. Elle l’entoura de ses bras et le serra contre elle. Elle ne dit rien, mais un rire léger lui échappa. « Saucisson ou pas, il aurait surtout trop peur que je le découpe ensuite. » - « Je cours vite. » répondit le concerné. L’ombre d’un sourire effleurait ses lèvres. L’Aile d’Acier croisa son regard et lui sourit timidement. Il lui en rendit un, encourageant. Il avait été ennuyé par son acte, mais ne comptait pas l’exprimer, ou pas maintenant. Il n’avait pas envie de la voir repartir en sens inverse. Rassurée, l’Ailée se laissa entraîner par le Mage. Elle hésita à l’arrêter, mais n’en fit rien. Ils en parleraient plus tard, lorsqu’ils seraient seuls.



Malgré l’heure tardive, Priam avait emmené Lucius et Hélène – qui s’était réveillée après avoir dormi dans un des lits – voir les animaux de l’écurie – les deux chevaux, les chèvres et l’autruche. Tout au long du chemin, Rutabaga avait sautillé autour d’eux. Désormais, elle broutait quelques brins de foin, l’air distrait. L’Ange s’approcha de Yuvon et glissa une main dans sa crinière. « Tu peux les caresser, si tu veux. » dit-il au petit garçon. Il était évident que sa sœur et Kaahl avait besoin de parler et, sans les enfants, ce serait plus simple. Il se surprenait un peu lui-même, pas tant parce qu’il facilitait la vie d’un abruti de Mago, mais parce qu’il ne se sentait pas si mal à l’aise que cela en présence des deux petits. Lui qui n’avait jamais porté d’intérêt aux gamins les dévisageait par instant avec curiosité. Ils lui rappelaient sa propre enfance, là-bas, à Lumnaar’Yuvon. « Vous avez des animaux, chez vous ? »



La suite du repas s’était bien déroulée. Priam et les enfants étaient partis. Kaahl et Laëth avaient rangé et fait la vaisselle. Pendant ce temps, elle avait réfléchi. Elle voulait être Gardienne. Elle en était certaine. Mais elle voulait aussi partager sa vie avec le Mage. Elle voulait le rendre heureux, ou au moins ne pas contribuer à son malheur. Elle refusait de le perdre, de quelque façon que ce fût – et c’était vrai aussi pour son frère. Si cela devait arriver, elle ne serait pas capable de supporter que ce fût de son fait. L’Aile d’Acier essuya les derniers couverts et les rangea, puis se tourna vers le brun. Elle s’approcha et se glissa contre lui. Ses bras entourèrent son torse et elle posa sa tête contre son épaule. « Je ne deviendrai pas Gardienne. » lâcha-t-elle. Tant pis pour les peurs portées aux nues. Tant pis pour les rêves avortés, car leur sacrifice préservait de vivre les pires cauchemars. « Ça te ferait trop de peine, et je ne veux pas que tu en aies à cause de moi. Je suis désolée d’avoir voulu t’imposer ça, c’était égoïste. » Elle déposa un baiser dans son cou. Durant un moment, elle demeura muette, puis elle releva la tête et plongea ses yeux verts dans ceux de Kaahl. « Épouse-moi. »



Message XI – 1487 mots

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Ven 18 Déc 2020, 17:20



Les indomptables

Rilès - Thank God

J’étais occupé à réarranger légèrement les assiettes, pour qu’elles fussent alignées avec le reste des plats, lorsque je perçus le mouvement qu’initia Laëth vers moi. Je la réceptionnai contre mon torse et souris à son contact. Je demeurai silencieux lorsqu’elle m’annonça sa décision mais lui déposai un baiser sur la tête. Il n’y avait rien à dire face à un sacrifice comme celui-ci. Peut-être un « merci » ? Je n’étais pas certain qu’il s’agît de sa décision définitive. Une fois que je serais parti, elle pourrait y réfléchir plus amplement. Peut-être que Priam la rassurerait ? Peut-être que l’envie de devenir Gardienne reviendrait ? Son frère ne paraissait pas désirer qu’elle se liât non plus. Étrangement, nous semblions alliés sur la question. Il ne me faisait néanmoins pas confiance. Il n’avait rien dit pour la Bague. Il avait nié, après un silence bien trop long. Il ne devait pas être habitué à mentir, même si ce n’était pas la première fois qu’il le faisait. Vrael. Ce n’était pas son prénom à lui mais celui de son père. Je me demandais si Laëth savait, elle.

Lorsqu’elle releva les yeux vers moi, je sortis instantanément de mes pensées. Mon instinct me fit pressentir l’importance de sa déclaration à venir. Ce regard, qu’elle me lançait, n’était pas anodin. Je sentis l’air se bloquer dans ma gorge. Je fixai ses lèvres. Elles remuèrent. Je restai interdit un temps, comme si je n’avais pas compris. Cette femme était tout bonnement incroyable. Sa bouche était capable de murmurer des discours aussi empoisonnés que merveilleux en un temps si court qu’elle en était difficile à suivre. Pourquoi me demandait-elle ça maintenant ? Le voulait-elle ou était-ce un ultime moyen pour elle de se rassurer ? Le mariage nous lierait davantage. Tout serait officiel, connu et reconnu. Je ne pourrais plus fuir, plus l’abandonner. Était-ce ses peurs qui parlaient ou son amour ? Avait-ce seulement la moindre importance, à partir du moment où j’obtenais ce que je désirais ? Changerait-elle d’avis, plus tard ? J’ignorais si je devais être heureux ou non. Si je venais à être démasqué, le mariage n’en serait pas caduc pour autant. Les lois magiciennes et sorcières se ressemblaient. Chaque peuple reconnaissait les unions de l’autre, parce qu’elles se faisaient la plupart du temps en vertu du consentement. Les contrats de mariage pouvaient être précis et parfois dérangeants chez les Sorciers mais les deux partis signaient en toute connaissance de cause. Si je me faisais prendre, pourrait-elle légitimement jurer qu’elle ne savait rien ? Elle ne savait pas rien. C’était impossible. J’étais certain qu’elle savait, au fond. Tout ce que je pouvais essayer de faire était de conserver notre bonheur intact, l’accentuer même. Je finis par sourire. Ce n’était pas une demande en mariage. C’était un impératif. « À vos ordres. » dis-je, avant que mon sourire ne s’étirât davantage. Je ris. Je savais que j’étais réellement heureux. Derrière le bonheur, il y avait cependant des ombres et des monstres. Ils attendaient patiemment, guettaient. Je ne pouvais pas les ignorer. C’était une chose étrange que celle de réfléchir à sa propre joie, en l’analysant d’un même temps. C’était comme être en dehors de soi, ressentir tout en ayant tellement peur de ce ressenti qu’il était préférable de garder un regard pragmatique dessus. Comme le silence s’éternisait, je souris de nouveau. « Excuse-moi. Je devrais sauter de joie et je t’assure que je suis vraiment heureux là, maintenant. » Je m’arrêtai de parler. Elle devait savoir ce qui me tracassait, je n’avais pas besoin de le lui expliquer. Quelle que fût la version qu’elle souhaitait se raconter, ça revenait au même : celui qu’elle voulait épouser n’était autre que l’Empereur Noir. Ce n’était pas anodin. Ça l’était beaucoup moins que la première fois que j’avais évoqué le mariage avec elle. « Mais je suis en train de m’imaginer annoncer la nouvelle à ton frère et je crois qu’il va regretter de ne pas m’avoir découpé tout à l’heure. » Mes lippes se fendirent en un sourire taquin. Il ne resta pas longtemps, juste le temps que je me penchasse vers elle pour l’embrasser. « Je compte sur toi pour lui faire peur. » dis-je en détachant mes lèvres des siennes un instant. La proximité me donnait envie. Je l’embrassai de nouveau. « Je me cacherai derrière toi. » L’une de mes mains glissa sur son vêtement jusqu’à l’un de ses seins. « Tu me défendras. » L’autre se fraya un chemin jusqu’à ses fesses et mes dents mordillèrent son cou. « Et on louera des dragons protecteurs pour la cérémonie. » Je ris et m’écartai. « Je ne devrais pas te toucher ainsi au milieu de la cuisine. Il vaut mieux éviter les situations potentiellement gênantes. » Pour le coup, si Priam rentrait et voyait sa sœur étalée sur la table, il voudrait réellement me tuer.

Lucius ne se fit pas prier pour caresser le cheval. « Des animaux ? Alors… » Le Magicien passa une main dans ses cheveux. « C’est que papa aime pas trop. Ça met des poils partout ! » Il sourit. « Cendre elle a un chat. Puis il y a un cheval qui s’appelle Nyellë. Papa devait le monter mais il en a peur je crois… » Il fit la moue. « Il y a un autre chat, Papouille. On le voit de temps en temps. Puis il y a un Kinshäla qui suit papa ! J’ai même vu un chat avec des bandelettes autour de lui mais Gustine elle m’a dit que j’avais dû rêver. » Il rit. « Papa avait aussi acheté des Cerfeuils pour faire une surprise à Laëth mais ils ont disparu pendant la tempête. Mais plus tard j’aurai plein de dragons ! » Il regarda Priam un instant, comme pour le sonder. « Si tu veux, tu pourras monter sur mes dragons. » Il observa Hélène. « Je la ferai monter aussi quand elle sera grande ! Tu veux des enfants toi ? » finit-il par demander, en passant du coq à l’âne. « Moi je ne sais pas encore. Je me dis que c’est trop bien d’avoir des frères et sœurs. Mais je suis trop petit encore. Tu crois que papa et Laëth ils vont faire des enfants ? S’ils en font, ce sera quoi ? Des Anges tu crois ? Des Magiciens ? Un mixte des deux ? » Il ne savait pas que les Anges ne pouvaient plus enfanter d’Anges. « Tu seras tonton ! Ce serait trop bien, non ? »

1093 mots


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Ven 18 Déc 2020, 22:45



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Avec Kaahl, Lucius et Hélène



Le trouble teinta les prunelles du Mage. L’Ange se mordit la lèvre. Fallait-il regretter ? Était-il si blessé par son désir d’être Gardienne qu’il s’apprêtait à refuser ? Et s’il ne l’aimait pas ? Et s’il n’avait jamais vraiment voulu l’épouser ? Les pires scénarios – et les plus improbables – défilèrent un à un dans sa tête, jusqu’à ce qu’un sourire ne vînt éclairer le visage de son amant. Un rire de soulagement et de bonheur résonna dans sa gorge tandis qu’elle se pressait un peu plus contre lui. Elle avait l’impression d’avoir sauté à pieds joints dans un précipice. La sensation était grisante. Le choc serait impitoyable. Les pensées qui agitaient Kaahl la traversaient aussi. Elle connaissait les risques ou, au moins, elle les savait considérables. S’il était découvert, on l’interrogerait. Tout le monde saurait qu’elle était au courant. On l’enverrait à l’Agbara ou on la déchoirait. Elle n’aurait plus sa place parmi les Immaculés. Ce mariage était une affaire de confiance. Elle lui offrait sa vie – c’était presque une reddition. C’était un absolu. S’il tombait, elle tomberait avec lui.

Elle le regarda, et elle comprit que les mêmes hypothèses le torturaient. Son cœur se serra et une grimace lui échappa. Elle craignit qu’il ne se rétractât : « Tu- » Elle se tut dès qu’il ouvrit la bouche. Ses iris le scrutaient, moins silencieux que ses lèvres, porteurs de mille interrogations. Convaincue qu’il allait lui parler des dangers qu’elle encourait, elle haussa des sourcils surpris. Elle éclata d’un rire qui mourut dans son baiser. Il allait la rendre folle, à la faire bondir d’une émotion à une autre. Après une peur tétanisante, il lui procurait un plaisir brûlant. Dès qu’il la touchait, elle fondait. Chaque fois que ses lèvres s’éloignaient, elle se sentait comme une assoiffée abandonnée en plein désert. Le soulagement, la joie et l’amour gonflaient son désir. « Je ferai les gros yeux, promis. » Lorsqu’elle sentit ses doigts entourer son sein, un soupir glissa hors de sa bouche. « Je montrerai même les crocs s’il faut. » Ses deux mains se faufilèrent sous son vêtement et caressèrent son dos ; tant du plat de la paume que du bout des ongles. L’une d’elle descendit sur son pantalon et tira sur sa ceinture, comme une invitation à la retirer immédiatement. « Il faudra au moins ça pour le retenir de t’étriper. » sourit-elle avant de l’embrasser. Elle avait envie de lui, maintenant, si bien que lorsqu’il se détacha, elle le laissa partir à regret. Un sourcil arqué, elle le dévisagea. Elle se retourna pour regarder la table, puis revint à lui. « On a laissé partir deux passionnés d’animaux dans une écurie. Je ne pense pas qu’ils vont rentrer rapidement. » Elle s’approcha. « Mais si ce n’est que ça, sache que je ne dors pas sur le paillasson. » Elle lui vola un baiser, puis attrapa sa main et l’entraîna à l’étage.

Parvenue dans sa chambre, l’Ange le poussa sur le lit et retira son propre haut, qu’elle jeta sur la chaise accolée au bureau. Elle agit de la même façon avec son pantalon. « Quand ? » demanda-t-elle en s’asseyant sur ses cuisses. Elle noua ses bras autour de son cou et l’embrassa. « Quand est-ce qu’on se marie, je veux dire. » Ses lèvres glissèrent contre le cou du Mage pour y déposer des baisers. « Et où ? » Une de ses mains remonta dans ses cheveux. « Qui est-ce qu’on invite ? » Elle s’interrompit, se redressa et le considéra un instant. « On peut en parler après, sinon. » Malgré l’impatience qui la rongeait.



Une expression étonnée voila les traits du Petit Pigeon. « Nyellë ? » Il regarda son propre cheval. Le mystère de son apparition était demeuré complet. Il avait trouvé un papier dans sa sacoche, sur lequel était indiqué son nom. Rien d’autre. Et maintenant, il apprenait que Kaahl possédait un équidé nommé de la même façon ? S’il en avait peur, c’était qu’il ne l’avait probablement pas acquis de lui-même. L’avait-il reçu de la même manière que lui ? Intrigué, il se promit de lui poser la question. « Un chat avec des bandelettes ? Dis donc, il y a vraiment de drôles d’animaux, chez toi. » C’était peut-être l’hôpital qui se moquait de la charité. On aurait pu qualifier la maison des Belegad de ménagerie, tant il y vivait des bêtes diverses et variées. Ils avaient aussi un bicorne et un cerfeuil, qui séjournaient pour le moment à Lumnaar’Yuvon. Ils n’avaient pas encore pu s’y rendre. « Ah oui ? » Des cerfeuils pour faire une surprise à Laëth… Au moins, il s’intéressait à la culture réprouvée. Il n’était peut-être pas aussi péteux qu’il en avait l’air. « Sur tes dragons ? C’est gentil ça, tiens. Merci. » Il n’avait jamais vu de dragon de sa vie. S’il adorait les animaux, ces gros reptiles suscitaient sa méfiance. Ils pouvaient être terriblement dangereux.

Hélène fixait les chevaux avec de grands yeux, à mi-chemin entre l’admiration, la curiosité et l’appréhension. De son point de vue, ils étaient énormes. Priam la recala contre lui, prêt à répondre à Lucius. Il n’en eut cependant pas le temps. Le gamin était volubile. Les mots sortaient de ses lèvres aussi rapidement que l’eau chutait d’une cascade. Il ouvrit la bouche, la referma. La soirée avait régulièrement amené à son esprit qu’il était possible que sa sœur tombât enceinte du Magicien. Ça ne le réjouissait pas. Être amoureuse, c’était une chose. Enfanter, c’en était une autre. « Tonton, hein ? » Il eut un rire gêné et s’avança vers les chèvres, afin d’éviter le contact visuel avec Lucius. « Ce serait… oui, ce serait trop bien. » Mortel, même, songea-t-il en pivotant vers l’enfant, souriant. Les problèmes d’adulte étaient des problèmes d’adulte. « Ça me ferait bizarre, je crois. » Et comment. « Mais je ne sais pas s’ils en veulent. Enfin… » Considérant les multiples adoptions de Kaahl, il était évident qu’il nourrissait le désir d’être père. Sa sœur, en revanche, n’avait jamais exprimé la volonté de devenir mère – au contraire. Ceci dit, elle s’était toujours targuée de ne pas vouloir tomber amoureuse, tandis que désormais, elle défendait son amour coûte que coûte. Les surprises de la vie vous changent parfois du tout au tout. « Laëth ne m’a jamais dit qu’elle en voulait, et je ne crois pas qu’elle le prévoit, avec sa carrière militaire… » Il s’arrêta et accorda un sourire encourageant au petit garçon. « Mais elle saura te répondre mieux que moi. Tu pourras lui demander. »

L’Ange caressa la tête de l’une des chèvres, Kagabis. « S’ils en ont, ce seront forcément des Magiciens, comme toi. » Et c’était une partie de ce qui le dérangeait. « C’est un peu compliqué à expliquer, mais pour l’instant, les seuls qui peuvent enfanter des Anges, ce sont les Réprouvés. » Il ouvrit l’enclos, entra, puis fit signe au garçon de le suivre. « Et moi… J’en voulais, avant. Maintenant, je ne sais pas trop. Mes métiers me prennent beaucoup de temps et, au-delà de ça, il faut trouver la bonne personne. » Il sourit, puis demanda, taquin : « Tu as une amoureuse ? »



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 19 Déc 2020, 13:47



Les indomptables


Je penchai légèrement la tête après avoir regardé la table en même temps qu’elle. Je m’attendais à ce qu’elle me donnât raison. Visiblement, et même si je le savais déjà, elle n’avait reçu ni l’éducation des Sorciers, ni celle des Magiciens. Pour une fois, c’était amusant d’être moi, à jouer des rôles en permanence. Le Sorcier aurait dû la stopper, en s’insurgeant qu’elle pensât pouvoir copuler dans une chambre si proche du reste de la maison et sans chercher à procréer, en plus de ça. Les frustrations des Mages Noirs, surtout ceux de la noblesse, les faisaient développer des envies malsaines. L’interdit était souvent contourné, plus ou moins violemment. C’était une société où la liberté sexuelle était enchaînée, tant sur le choix des partenaires que des pratiques. Seuls les plus puissants pouvaient se permettre toutes les fantaisies, et encore : l’homosexualité était prohibée en tout point. Il valait mieux être pédophile. Même si la pratique dégoûtait beaucoup de Sorciers et était interdite, elle permettait d’avoir une descendance et, parfois, de sang pur lorsqu’elle était réalisée au sein de la famille. C’était le cas dans la majorité des actes, malheureusement. Il y avait de grandes différences entre ce qui était noté dans les lois et ce qui était toléré. L’homosexualité n’était ni permise ni tolérée. C’était le pire, pire que battre sa femme ou son mari, pire que coucher avec un adolescent de onze ans, pire que le viol, surtout lorsqu’il était réalisé sur des étrangers ou des esclaves. Face au comportement de Laëth, un Magicien aurait eu tôt fait de se rappeler des règles de bienséance avant de les oublier totalement. Les passions entraient en totale contradiction avec les grands principes de l’étiquette. Pourtant, pour en avoir côtoyé beaucoup, je pouvais affirmer que les Mages Blancs, derrière leurs grands protocoles, étaient aussi très coquins. Un jour, Adam m’avait posé une devinette : « Tu sais pourquoi les femmes Magiciennes portent des robes à crinolines si larges ? » « Non ? » « C’est pour cacher leur amant en dessous, pendant qu’il s’occupe d’elles dans les soirées ennuyeuses. » Je ne savais pas si l’histoire reflétait sa propre expérience mais, à bien y regarder, elle n’était pas fausse. Les convenances cachaient une sexualité à fleur de peau, parfois totalement débridée. C’était un peuple de fantaisies et de fantasmes. Si je préférai ne pas écouter l’avis d’autres parties de moi, le Réprouvé, lui, tout en finesse, trouva que Laëth était vraiment une petite cochonne. Le commentaire était taquin, déjà parce que ça l’arrangeait qu’elle se montrât plus déterminée que je l’étais à transgresser l’interdit et ensuite parce qu’elle était sa cochonne à lui. Il valait mieux que je ne l'écoutasse pas non plus, à mieux y regarder. Je souris, sachant très bien que lui n’aurait pas hésité cinq secondes à la coucher sur la table et à la prendre ainsi. Si Priam était rentré à ce moment-là, il lui aurait sans doute crié d’attendre sur le paillasson le temps qu’il finît de pilonner sa sœur. Ça aurait forcément dégénéré.

Dans sa chambre, je maintins mon point de vue. Elle ne s’encombrait pas de convenances et ne jouait pas l’innocente récalcitrante avant de se donner corps et âme. Elle était directe, entreprenante et ça créait l’unanimité chez moi. Pour que je le fusse, direct et entreprenant, il fallait que je me trouvasse dans un endroit sans aucun danger. La passion n’allait pas de pair avec la raison. Le sexe demandait un relâchement total des pensées parasites. Il fallait que je fisse abstraction des Esprits, des espions et de tout ce que j’ignorais mais qui, potentiellement, nous observait. Il fallait que je fisse abstraction de l’hypothétique retour de Priam et des enfants. Surtout, il fallait que je me détendisse. Le fait qu’elle se déshabillât et se plaçât sur moi m’y aida. Mes doigts vinrent caresser sa peau. Elle était chaude. Mes mains se refermèrent sur ses fesses entre deux baisers pour l’attirer davantage à moi. Le frottement, mêlé à ses lèvres dans mon cou m’arracha un soupir de plaisir qui se termina en un rire. « Tu ne m’aides pas à arrêter de réfléchir, tu sais, en posant toutes ces questions ? » Surtout que ce mariage ne serait pas simple. Inviter sa famille serait périlleux, inviter la mienne tout autant. Ça voudrait dire, en somme, qu’il faudrait mêler des Sorciers à des Réprouvés. Impossible. Le mariage en lui-même serait un contrat. Il suffirait de le signer. Néanmoins, si nous voulions une cérémonie plus poussée, comme la noblesse, ou une simple fête, la liste des invités risquait d’être plutôt courte ou, en tout cas, dénuée des cas problématiques. J’étais certain que si j’invitais les Paiberym, ils ne viendraient pas. Pourtant, si je ne les invitais pas, ils me le reprocheraient ad vitam aeternam. Mes doigts remontèrent jusqu’aux lèvres de Laëth. Je caressai l’inférieure. « Oui, après. Là, tout de suite, je préférerais que tu me déshabilles et que tu me formules le moindre de tes désirs à voix haute. » Mon index glissa de sa bouche à son menton. Je traçai un chemin jusqu’à son bas ventre et m’arrêtai là. Mes yeux, qui avaient suivi le mouvement, se relevèrent vers ceux de l’Ange. « Je t’obéirai. »

« Oui, Nyellë ! Il est blanc avec un flocon de neige sur lui ! » Lucius livrait les informations avec une innocence qui n’avait pas encore connue la trahison. Il était confiant. En regardant davantage le cheval, il pencha la tête sur le côté. « D’ailleurs, il lui ressemble beaucoup. Peut-être qu’ils sont frères ? » Le petit garçon rit. « Oui ! Pauline parfois, elle dit qu’on est de drôles de ouistitis ! » Il parlait beaucoup. « Il avait même rénové une grange et planté du blé pour faire comme à Lunarwuvone ! » Il regarda Priam, en l’imaginant au milieu d’un champ avec ses bêtes. Peut-être qu’il pourrait lui apprendre à planter du blé ? Il n’y connaissait pas grand-chose mais il savait que c’était important parce que ça permettait aux gens de manger. Lui, il espérait que tout le monde aurait à manger un jour. « Puis il a appris le Zul’Dov. Quand j’étais petit… plus petit… comme ça ! » Il montra avec ses mains. « Il me faisait apprendre des mots. Je sais que dragon c’est Alduin ! Et puis un jour il a ramené Worr’Eph ! Il est apparu quand papa il a quelque chose un Golèbe ! Normalement je dois pas savoir mais j’ai entendu Pauline et Gustine en parler ! Un Golèbe c’est un méchant, hein, dis ? Worr’Eph il grandit vite, comme moi ! Il a des ailes rouges et il est amoureux d’Ida. Mais ils se disputent toujours parce qu’ils ont un caractère de cochon ! »

« Si tu deviens tonton, on pourra se voir plus souvent. » La possibilité d’être ami avec Priam lui plaisait bien. « Gustine elle dit que papa il veut rivaliser avec les Vaughan ! C’est parce qu’ils ont plein d’enfants. Moi j’aimerais bien avoir d’autres frères et sœurs ! » Il espérait que Laëth en voulait. « Je lui demanderai ! Je pourrai l’aider à choisir les prénoms. J’ai plein d’idées pour mes dragons ! » Il rit, espiègle. Si j’avais été là, j’aurais pu signaler à Priam que la vie de mon fils tournait principalement autour des grands reptiles, ce qui expliqua sa réponse suivante. « Une amoureuse ? J’y ai déjà réfléchi. J’aimerais bien une amoureuse qui aime les dragons mais je connais personne comme ça. Enfin, y a l’Impératrice Blanche mais je crois qu’elle est trop vieille… » Il réfléchit. « Ou alors une amoureuse qui peut se changer en dragon ! Comme ça, je pourrai monter sur elle ! » Il regarda les chèvres. « Dis… Les chèvres ça fait du lait non ? Tu peux me montrer comment on fait pour faire sortir le lait ? Ida elle a un Cerfeuil d’Od. Il s’appelle Hubert. Je ne sais pas s’il fait du lait… » Il se tut. « Tu connais Cendre ? Parce que Cendre, elle a lu une histoire que t’a rédigée. Depuis elle veut trop te rencontrer. Peut-être que tu pourras avoir des bébés avec elle ? Ça ferait des bébés à cheveux bleus ! »

1361 mots
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