Le deal à ne pas rater :
Display japonaise One Piece Card Game OP-09 The Four Emperors : où ...
Voir le deal

Partagez
 

 La vieille dame et ses " petits-fils"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 15 Sep 2020, 22:35

A Amestris en ce jour-ci, le ciel était dégagé. Pas un nuage ne venait rompre la monotonie de la toile céleste. Pour une région particulièrement connue pour ses averses et ses pluies diluvienne. C’était une première. Une journée qui ne se reproduirait plus avant belle lurette.

Soupirant un instant, Karia regarda au loin un goéland argenté battre des ailes. Délicatement assise sur une des nombreuses roches noires qui constellaient la cité des sorciers. Les jambes croisées et les bras posées sur ses cuisses, elle essayait tant bien que mal de faire marcher son imagination. En effet  l'ennuie avait gagné son intériorité et la sorcière voulait trouver une source de distraction capable de stimuler son esprit. Mais aucune idée ne germa dans sa petite tête. Il faut dire que les contraintes matérielles pesaient énormément  sur sa personne. La famille Arta était des plus pauvres. Leurs somptueuses richesses se limitaient malheureusement à une maison austère en pierre noires nichée au plus bas de la falaise et quelques vieilleries dont la valeur ne devait pas dépasser celle de deux bœufs. Leur oncle leurs donnaient certes de quoi se sustenter et leurs permettaient d'étudier. Mais sa divine générosité n'allait pas plus loin. que cela. Pour ce qui est du reste, ils devaient se débrouiller seuls et faire marcher leur petites méninges.

Énergiquement, elle tourna sa tete vers Antigone, son frère. Il était là comme à son habitude. Suivant comme son ombre, celle qui était le phare de son existence. Assis en tailleur, à même le sol. Il semblait pensif. Comme absorbé par une nébuleuse d'idées abstraites dont la  consistance était plutôt floue.  Karia se demanda dans son for intérieur quelle pouvait être la  teneur de ses pensées.

- Dis-moi Anti. Tu penses à quoi ?

Le jeune sorcier mit quelques temps avant de sortir de sa tordeur. Le temps de quitter le monde des idées pour entrer dans celui de la matérialité. Antigone ne fut cependant pas pris au dépourvu par l'interrogation de sa cadette. Elle avait l'habitude de se montrer particulièrement curieuse.

- Je pense à nos études et à la meilleure façon de les réussir.

Un sourire fleurit sur le visage de la jeune Karia. Elle était grandement amusée par la prévoyance de son aîné.  Cependant pour elle, la vie ne valait guère d’être vécue si chaque jour n'était pas une source d'amusements et de plaisirs. Les études, c'était bien mais il ne fallait pas tout repousser au lendemain. Car à force de faire cela, on oubliait de vivre.

- Moi je me disais qu'aujourd'hui, on pourrait s'amuser. Mais je ne trouve pas d'idée de choses à faire. Je me disais que toi qui était plongé dans tes méditations métaphysiques, tu nous dénicherais une activité, source de nombreux plaisirs.

- Non désolé.

Karia aurait du s'en douter. Antigone n'était pas très entreprenant. La force qui faisait mouvoir sa physicalité était les injonctions de sa jumelle. Plus que sa propre intériorité. Cependant malgré sa mollesse, la petite sorcière aimait son frère. Un amour qu'elle ne pouvait expliquer. Elle qui était insensible à toute forme d'empathie et n'avait aucun scrupule à faire souffrir autrui.  Peut-être qu'au vu des événements qu'ils avaient vécus ensemble, un lien aussi dur que la roche s'était  tissé entre les deux.


- Bon et bien je suppose que l'on va rentrer. Si tu es tellement inquiet au sujet de la réussite de tes propres études et je pense que l'on devrait aller réviser.


Brusquement, la jeune Arta se leva. Engourdie par son oisiveté, elle mit quelques temps avant de reprendre des forces. S’étirant pour redonner de la souplesse à ses membres. Comme s'il était le reflet de Karia, Antigone imita parfaitement les gestes de sa cadette. Les deux jumeaux se seraient mis en routes s'ils n'avaient pas été interpellés par une vieille dame.

Mots : 657

.
Revenir en haut Aller en bas
Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Mer 16 Sep 2020, 08:39





La vieille bique était particulièrement de mauvaise humeur, même pour elle. C’était un état récurrent depuis qu’elle avait constaté avec horreur que la gourdasse lui servant d’esclave était tombée enceinte. Pire : le polichinelle qu’elle avait dans le tiroir était l’héritier de son gredin d’époux ! Mertle avait même été témoin de cette conception désastreuse : le vieillard avait culbuté la jouvencelle en plein repas, sous les yeux de la mégère qui, à ce moment-là, avait presque apprécié le spectacle – si l’on oubliait l’affront que lui avait fait le sorcier en se retournant vers cette gredine plutôt que vers son épouse légitime ; elle avait cependant trouvé du réconfort en elle-même pour oublier la douleur de cette honte. La mage noire reportait sa frustration vers la victime des événements, lui infligeant de terribles cauchemars et lui demandant des tâches de plus en plus ingrates, faisant fi de sa condition. Il n’était donc pas rare de voir la Boffin tirer une tronche plus disgracieuse encore que ce qu’on lui connaissait habituellement, son regard semblant brûler d’une haine froide et destructrice. Elle était plus irascible aussi, et menaçait de distribuer des coups de balais à la moindre contrariété. Dès que quelqu’un osait lui faire une remarque, elle se mettait à brailler de mécontentement, agressant les oreilles de sa voix enraillée d’oie colérique.

Ce jour-là néanmoins, il n’y avait pas besoin de tout cela pour provoquer son agacement : depuis qu’elle avait quitté l’appartement où Odette était occupée à trier son placard à ingrédient – elle devrait s’assurer que cette empotée n’ait pas mélangé les pots entre eux, avec sa cervelle de moineaux, elle serait bien capable de poser les queues de rats à la place des yeux de gnomes – elle ne s’arrêtait pas de grommeler dans sa barbe : une sorte de bourdonnement semblait donc l’accompagner partout où elle allait. « J't'jure, oser d'mander à sa pauv'e mère d'garder ses enfants… Elle croit qu'j'ai qu'ça à faire ? Elle croit qu’ell'peut m’utiliser quand bon lui semble, qu'j'suis à sa disposition ? » L’idée de garder ses petits-enfants aurait contenté un grand nombre de grand-mère, mais ce n’était pas le cas de Mertle, qui n’avait jamais entretenu de relation avec eux. Elle avait pratiquement coupé les ponts avec ses propres enfants : s’étant émanciper, les jeunes Boffin ne supportaient plus de voir l’insupportable, puisqu’elle ne faisait que se plaindre et geindre et se lamenter de la honte qu’ils lui apportaient en n’étant pas devenus d’imminents sorciers – sans remarquer bien sûr qu’elle-même n’était pas mieux placée dans la hiérarchie - ; quant à elle, la vieille bique ne souhaitait les voir que pour tirer avantage de leur présence et tout autre rencontre se révélant inutile pour ses intérêts lui déplaisait et provoquait une vague de plaintes venant d’elle. « C’est une honte. Qu'd'vient la jeunesse sorcière, hein ? Où va l'monde, si même les bons sorciers sont incapables d’élever correct'ment leur marmaille à la noix ? Puisqu'c’est ça, j'vais les faire cauchemarder durant toute leur sieste et pour les nuits à v'nir ! Léone n'pourra pas fermer l’œil d'la nuit, ça lui apprendra à m'r'filer son sale boulot ! J’ai d'jà donné moi, avec trois gosses ins'pportables qui courraient partout et étaient incapables de faire leurs devoirs correctement ! Pff ! » continuait-elle à s’indigner tout en claudiquant, s’aidant de son balais comme d’une béquille pour avancer – ces dernier jours, elle avait usé de la Valse destructrice et la magie noire était venue gangréner un peu plus son corps rempli d’arthrite.

« Et c'soleil, là ! Qu’est c'qu’il l'prend d'briller si fort t'à coup ! » s’exclama-t-elle soudain. « Si on v'lait s'faire aveugler, on irait ailleurs, par l'bouc d'Raspoutine ! » Mertle soupira une fois de plus puis s’arrêta un instant pour observer les alentours. Elle était enfin arrivée à l’endroit que lui avait indiqué Léona, sa fille. Ne manquait plus qu’à trouver les minots. La main positionnée en visière, elle scruta la plage. Elle finit par apercevoir deux têtes rousses. C’était sans doute eux, ses petits-enfants. Il lui semblait bien que sa fille avait pondu une paire de rouquins - qu'elle disgrâce, la même couleur que cette satanée reine des poissons. En réalité, la grincheuse n’en savait rien : elle ne les avait plus revus depuis leur baptême, ou bien ne s’en souvenait plus. Sans se poser davantage de questions, elle s’approcha des deux enfants. « Eh, vous deux ! » les apostropha-t-elle. Elle tira sa carcasse jusqu’à eux. A leur hauteur, elle leur jeta un regard hautain. « M’ouai, vous r'ssemblez b'en assez à vot'mère. » commenta-t-elle avant de s’emparer du poignet de la jeune fille - qu'elle prenait pour un petit garçon. « Aller, j’pas qu'ça à faire ! Faut r'tourner à l’appart'ment pour surveiller Odette et p'i'comme ça vous pourrez l’aider à récurer les pots d'chambre et l'sol, et vous pourrez r'faire mon lit et laver les vitres. Oui, beaucoup de choses à faire. » prédit-elle. Mertle s’était remise en marche, trainant derrière elle sa victime désignée.
824 mots.


Avatar
Avatar de noël : LINOK_SPB
La vieille dame et ses " petits-fils" 2exr
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t35442-bellada-ward-le-c
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Sep 2020, 20:40

Des bruits de pas se firent entendre au loin. Instinctivement, les deux jumeaux se retournèrent  pour observer la personne qui leurs faisait. Peu de mots auraient pu décrire la laideur de la créature. Karia hésitait en effet à qualifier cette masse informe de rides et de plies, d'humaine. Il faut dire que les standards de beauté en vigueur dans nos sociétés désavantageaient grandement la vielle dame. Pauvre sorcière, faisant fuir toute personne essayant de l'approcher.

Le processus par laquelle Merle interpella les deux jumeaux, agaça grandement Karia. Les manières policées n'avaient visiblement pas pénétré la psyché de la vieille dame. Cependant, elle ne laissa pas l'impolitesse de la manie influença sa physicalité. Arborant à la façon d'un masque, un sourire faussement sympathique. La cadette Arta avait pour devise de ne jamais laisser autrui la déstabiliser et ce n'est pas maintenant qu'elle comptait la renier.

Quand Merle attrapa le poignet de Karia. Antigone réagit sans perdre un instant. Il ne savait pas quelles intentions faisaient mouvoir le corps de la veille dame, mais une chose est sur. Il n'allait pas laisser sa sœur se faire enlever en plein jour sans réagir. Les circonstances lui imposaient une action à la hauteur de la situation. Sans un mot ni une phrase, il vint se placer derrière la vieille sorcière pour l'empêcher de faire un pas de plus en avant.

Karia ne comprit pas vraiment les locutions de Merle. Sa manière de s'exprimer faisait passer la plus simple des informations pour une énigme ardue à résoudre. Cependant, forte de son intellect, elle put déchiffrer une partie de ces hiéroglyphiques modernes. Captant dans son intériorité, un ensemble de signifiés formant des réseaux de significations.

Récurer des pots de chambre ? Karia avait l'habitude des tâches ingrates, ne demandant pas une grande estime de soi. Quand on est pauvre, on ne peut pas se permettre de faire la fine bouche. La seule chose qui a de la valeur à tes yeux c'est de perpétuer ton existence et de battre pour ta survie. Mais de là à le faire chez une inconnue. Une personne dont la présence était entourée d'une aura de mystères. Cela n'avait à pas le moindre sens. Aucune contrainte matérielle ne lui imposait d'obeir à cette gente madame.

Calmement et sans montrer le moindre signe d'hostilité, Karia prit la parole. Peut-être que les dires de la jeune fille pourrait faire entrer dans la rationalité la pauvre dame. Elle ne semblait pas avoir toute sa tête et être en  inadéquation totale avec son temps.


- Je ne sais pas qui vous-êtes. Je ne sais pas pourquoi vous faites ce que vous faites. Mais est-ce que vous pourriez me lâcher. Je ne suis pas  un sac de patates que l'on déplace de marchés en marchés. Après que cela soit fait, vous pourriez vous présenter. Car à mes yeux, vous n'etes qu'une illustre inconnue. Une illustre inconnue qui tente sans aucune raison de me kidnapper. Et voyez-vous, je trouve assez problématique que quelqu'un tente de m'enlever.

Cette petite rencontre avait au moins eu le mérite d'attiser la curiosité de cadette Arta. La monotonie de sa routine commençait à peser sur son esprit comme un poids et elle souhaitait y mettre un terme. Que la folie de l'aventure embrasse la morosité de son existence. Un occasion parfaite d'atteindre son objectif fut d'écouter soigneusement ce que la vielle dame avait à dire. Après tout la connaissance est le premier rouage du savoir.


Mot : 601
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La vieille dame et ses " petits-fils"

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Rendez-vous 124, Rue des Souvenirs. Une vieille connaissance. [PV Yulenka]
» | Sujets sur lesquels rebondir inrp 2019 |
» | Description du Spectre de la Dame |
» | Description de l'Antre de la Dame |
» | Description de la Vallée de la Dame |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Nementa Corum :: Amestris-