Bellada replaça une mèche de cheveux bruns derrière l’oreille de Clarisse. « Bon, tu restes bien prudente d’accord ? » demanda l’aïeule une fois de plus. La jeune femme esquissa un sourire, à la fois attendrie par l’inquiétude de sa grand-mère et excédée par cet instinct protecteur étouffant. « Oui, ne t’en fais pas. Je veillerai sur tout le monde et je m’assurerai que toutes les filles rentrent bien là où elles devaient aller. » assura avec conviction l’aînée de la nouvelle génération. Madame Ward acquiesça et ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, mais sa petite-fille anticipa ses paroles : « Claire, Camilla et Justine devront rentrer par la calèche que tu leur as réservé à onze-heure trente. Amandine devra se téléporter chez toi pour une heure du matin et je t’enverrai une note magique lorsque je serai moi-même rentrée chez mon amie à Vervallée. » récita la brune. « Ne t’en fais pas mamie, nous savons tous ce que nous devons faire et je veillerai à ce que les plus récalcitrants respectent leurs emplois du temps. » Bellada soupira. « Bien. » marmonna-t-elle sans avoir l’air convaincue. Clarisse l’enlaça tendrement et déposa un baiser sur le sommet de son crâne, puis sur la tête de Marilyse qui s’était assoupie dans les bras de la mage blanche. « Rentres bien et bonne chance pour coucher tout ce beau monde. A part Marilyse, je doute que tous ces petits monstres acceptent d’aller au lit bien sagement. » Bellada rit. « Oh ne te fais pas de souci pour ça ! Tu sais bien que ces chenapans ne me résistent jamais bien longtemps ! »

« Mamie, on est obligés de rentrer maintenant ? » « Oui, j’aimerais pouvoir danser encore un peu s’il te plait. » « Vous voulez vraiment voir tous les grands se bécoter devant vous ? » « Hein ? » « Eh oui, il va commencer à y avoir des bisous par-ci par-là. » Il y en avait déjà eu depuis plusieurs heures déjà. Et même plus que de simples baisers. Mais les âmes innocentes n’avaient accordé aucune importance à ces détails : leurs esprits avaient été accaparés par tout le reste, bien plus intéressant : les danses, les discussions, les jeux, les gourmandises. « Beeuuurk ! Des bisous, c’est dégouttant ! » « Mais on s’en fout, si on veut danser nous, on peut ? » « Pas ici, chez mamie ! N’oubliez pas que papi nous attends à la maison ! » Quelques moues déçues persistèrent dans l’assistance mais personne n’osa contredire cet argument : la pensée de Gilbel seul dans sa chaumière suffisait à les convaincre de rentrer docilement sans râler.

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