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 [Q.] La Crasseuse Souriante

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11284
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Jeu 27 Aoû 2020, 17:00


Illustration - Fanfoxy
La Crasseuse Souriante

Partenaire - Solo
Intrigue - Arrivée aux Jardins de Jhēn après la prise de la Terre Blanche, Valysteria essaie de se remettre des récents événements.



Que les Aetheri m'en soient témoins ... Si tout ceci était un Rêve, je ne désirais nullement m'éveiller à nouveau. J'acceptais pleinement l'idée d'être morte, tant que mon corps et mon esprit n'étaient plus soumis à la volonté des Vils. Tant que mon retour auprès des miens, là où était ma véritable place, n'était pas qu'une illusion. Je peinais à réaliser. Il me fallait me remettre de cette explosion, d'une violence inouïe, de sentiments contradictoires qui transfigurait ma poitrine. C'était un moment douloureux, empli de doutes et d'Espoir tout en mêlant l'incrédulité et le bonheur. Étions-nous bien revenus ? Étions-nous morts là-bas ? Est-ce que nous allions réellement essayer de reprendre notre vie normale ? Est-ce que ... nos proches allaient bien ? Toutes ces questions tambourinaient dans mon crâne. C'en était presque difficile de réfléchir de manière cohérente. Je voulais savoir. J'avais une terreur immense à l'idée que la réponse ne me plaise guère, l'incertitude m'étreignant comme un linceul. Toutes les craintes et les idées sombres resurgissaient des méandres pour ternir l'éclat lumineux qui montrait un nouveau chemin à suivre. Et malgré tout, cela ne changeait rien au fait que mon coeur battait dans ma cage thoracique comme s'il voulait creuser un passage et sortir. Je n'arrivais même pas à pleurer, que ce soit en raison des douleurs qui vrillaient mon corps ou de l'émotion de revenir auprès des miens. Ce cauchemar ... cet Enfer quotidien était terminé. J'osais à peine le croire ! On me l'aurait dit il y a moins d'une semaine que j'aurais souris avec bienveillance au téméraire tenant ses propos et, maintenant ... Mon regard s'accrochait à tout.

Je voyais la Place Publique devenir une immense infirmerie à ciel ouvert. Nous étions nombreux, sans doute bien plus qu'escompté. Nous avions tous des marques de blessures et nous étions trier selon le degré d'importance. Sans doute que cela pouvait paraître choquant, mais on n'avait guère le choix. Certains souffraient de sévices plus profonds, où le praticien devait mettre plus de temps pour apprivoiser la victime pour l'ausculter convenablement et ne pas commettre d'erreurs. Nous nous agglutinions par centaine et les guérisseurs couraient d'un bout à l'autre, sans arrêt, comme si une tempête avait tout balayée et qu'il fallait remettre de l'ordre. C'était difficile autant pour les Anges que pour les Magiciens. La situation semblait ... ingérable. Un Joyeux Chaos, probablement. Je souriais un peu, me remettant du baume au coeur. Voir le Bien autour du moi rendait le tout bien plus supportable. On me déportait un peu plus loin, dans un endroit qui semblait à l'écart et où cela s'agitait bien plus. Sans magie, d'ailleurs. Je compris bien vite qu'il s'agissait d'Humains. N'en ayant jamais véritablement vu lors de ma vie à la Citadelle Blanche, ils s'avéraient ne pas être si différents de nous. Cela me gênât un peu, même, de l'avoir cru. Je n'avais qu'une blessure à la cheville, elle était assez douloureuse et ma marche était maladroite. On s'était brièvement occuper de cette plaie ainsi que de ma fière, mais le sang suintait à nouveau et ma gorge me démangeait. Je ne voulais pas me plaindre. De la douleur et de la souffrance défiguraient bien des victimes, dans des états pires que moi ... et elles étaient nombreuses. Certains étaient défigurés, d'autres avaient un membre en moins. Et l'effroi me saisit à la gorge.

Je me souvenais de tout. Très nettement. J'étais affaiblie en mangeant un repas en compagnie de Tameka. Je l'avais perdue dans le tumulte de notre retour, mais je la savais en vie. Je devrais la chercher plus tard pour la remercier de m'avoir permis de tenir une nuit de plus. Cette voix dans nos esprits avait engendré une agitation, de notre ... préparation sommaire. Et de la course. Ce moment infernal avec un mirage à atteindre. Juste pour sauver nos vies. J'étais maintenant assise au sol, mon dos reposant contre un tonneau contenant certainement quelque chose de lourd. J'étais exténuée, mais mon esprit, alimenter par l'adrénaline, ne parvenait pas à m'autoriser à sombrer. J'observais un médecin âgé discuter avec une femme, se révélant être une apprentie dans cette pratique puisqu'elle lui détaillait les mesures prises contre un déboîtement d'épaule. Cette conversation augmentait mon mal de crâne. Je ne l'écoutais que pour lancer des regards discrets de temps à autre vers la praticienne. Elle dégageait un tel éclat, même salie et avec des cernes sous les yeux, que je me demandais ce qu'elle fichait ici. L'Humaine avait-elle compris mes interrogations ? Avait-elle vu mon regard ? En avait-elle pris ombrage ? Je la vis venir à ma rencontre et un certain élan de panique me saisit le ventre. Allait-elle me faire du mal pour avoir osé poser mes yeux sur elle ? Mine de rien ... Sa réaction me faisait peur. Mon ventre se tordait et mon visage se crispait tandis que mes iris se baissaient vers le sol. Je sentais la déglutition d'autant plus désagréable qu'une violente quinte de toux me saisit, la surprenant également. Je la vis poser un genou au sol et sentait sa main sur mon épaule.

Elle ne payait pas de mine en la regardant, mais une gifle de sa part m'aurait certainement assommée. Je le ressentais dans sa poigne sans que celle-ci ne me fasse mal. Malgré sa douceur apparente, cette femme semblait avoir une force peu commune. J'étais d'autant plus saisie par son regard lorsque le mien le croisât ... il me rappelait celui de ma mère. J'en aurais presque pleuré, sans raison. J'avais eu si peur brutalement. C'était terrible. J'ai réellement cru qu'une Humaine, médecin et en présence de tout le monde, m'aurait battue pour un seul regard ? C'était ridicule, Valysteria. Seulement, sur la Terre Blanche ... c'était notre quotidien. Je mesurais maintenant que les plaies physiques ne refermeraient pas celles de l'esprit dans les heures qui suivaient. Je devais en être consciente maintenant pour mieux me préparer à réagir en conséquence à l'avenir. Ça me faisait peur. J'avais peur de me rendre compte à quel point j'avais changée. A quel point j'étais devenue faible ... Son contact, malgré tout, m'apaisait. Le son de sa voix qui me demandait si j'allais bien calmait mes sentiments affligeants. Je retins un soupir en lui signifiant que oui, tout allait bien, avec un sourire sans doute trop douloureux pour qu'elle ne me croie réellement. J'en ignorais la raison, mais sa présence me fit du bien. Observant d'abord ma plaie, avant de s'intéresser à mes autres symptômes, elle prenait le temps de m'expliquer mon état physique général. Elle me parlait ensuite du temps et des beaux paysages environnants ... Je n'avais même pas prit le temps de les observer, mon esprit était bien trop accaparé par mon retour soudain et tant espéré. Peu importait, sa volonté était de me changer les idées ... Je lui en étais reconnaissante.

La médecin désinfectait ma blessure avec un produit piquant à souhait. J'avais l'impression qu'on me brûlait au fer rouge et la crasse qui s'enlevait autour de ma plaie démontrait bien la différence de soins entre maintenant, le navire et une éternité de captivité. Je me rendais compte à quel point mon état devait être affreux. Je devais sentir la mort, le sang, la sueur ... d'autres trucs qui n'étaient pas identifiables, mais son sourire ne voulait pas s'enlever. C'était tellement poli. Je m'en voulais presque de lui faire subir ça, alors je ne bougeais pas. Je n'allais pas faire la difficile. Bandant ensuite ma blessure avec un long tissu blanc, tout en me demandant d'avaler une mixture mélangée à de l'eau, mon corps se crispait de lui-même. C'était amer, mais cela me faisait un bien fou à la gorge. Je savais que c'était utile. Elle me promit qu'on nous apporterait de la nourriture plus tard. Manger autre chose que ce brouet répugnant ... J'osais à peine y croire. Et pourtant, j'avais eu droit à du pain et de la soupe. De la vraie soupe. Du vrai pain. J'en avais presque pleuré. Décidément ... J'étais une personne bien émotive malgré mon envie de cadenassé mes sentiments. J'étais de retour dans une vraie civilisation, alors, on pouvait bien m'autoriser à laisser tout sortir. Elle n'avait pas fait dix mètres qu'une voix l'interpellait. Aucun nom n'était émis, seulement une remarquée amusée. Juste un sourire de la part de cet homme et son visage se transfigurait, cédant son sérieux professionnel empli de fatigue à l'illumination et l'émotion la plus complète. J'observais, avec un mince sourire, l'étreinte de ce qui me semblait être un couple. Ils étaient si tendres l'un envers l'autre que j'en aurais presque pleuré d'émotion tant le tableau invitait à la douceur ... Ça faisait du bien à tout le monde.

Elle le serrait, fort, dans ses bras. Il avait refermé les siens autour de sa taille. Lui, c'était un Ange. Son aura ne saurait me tromper. Son uniforme non plus. Je sentais mon coeur raté un battement. J'en avais vu des dizaines dans leur amure. Je savais que Yüerell s'était mis aux côtés de l'Armée pour venir à notre secours ... mais revoir la couleur caractéristique de ce tissu me rappelait tellement de souvenirs. J'avais presque grandit avec la Compagnie. Mon Père, mes Oncles, certaines de mes Tantes, mes Cousins et mes Cousines ... Il ne devait pas exister un Kaesra qui n'eut pas été lié à celle-ci à un moment de son existence. Tous étaient des Soldats, courageux et imperturbables. Ils n'étaient pas que cela, à mes yeux. Je n'étais pas idiote, pas comme avant ... Je savais. Ma gorge se nouait aux souvenirs douloureux. Cet homme devait avoir été présent sur la Terre Blanche. Il avait subi quelques blessures, des bleus étaient visibles, il avait un bandage entourant son bras et des coupures clairsemaient sa peau. J'étais presque honteuse de m'immiscer ainsi dans leur intimité, bien que l'Ange et l'Humaine semblaient se moquer des regards que nous coulions vers eux. Ils étaient ensemble ? Si ce n'était pas le cas ... ils rataient une sacré occasion, ces idiots. Je riais intérieurement. Je ne savais pas vraiment la raison pour laquelle mon regard était irrémédiablement attiré par cette Humaine. Je ne connaissais même pas son nom. Je la suivais lorsqu'elle s'éloignât, reprenant du service avec une motivation nouvelle.

Bonsoir.

Cette voix d'une douceur certaine m'avait arrachée de mes songes comme s'il avait s'agit d'un cri violent. J'avais seulement écarquillé les yeux en observant l'Ange qui se dessinait à nouveau dans mon champ de vision. Sa proximité me laissait prendre conscience de sa taille en dessous de la moyenne de ce qu'on pouvait s'imaginer d'un membre de Yüerell. M'avait-il vu les observer ? Oui, évidemment. Voulait-il me sermonner sur mon audace ? Peut-être, non ? Non. Je baissais mon regard vers le sol, incapable de répondre, mal à l'aise. Pourquoi ne pouvais-je pas m'empêcher de me sentir menacée ? ...

Je suis le Capitaine Katzuta de la Compagnie de Yüerell.

Je n'étais pas prête pour une telle déclaration. Relevant mon visage vers lui, soudainement intriguée, j'essayais de le détailler au mieux. J'avais entendu parler de lui, dans des murmures admiratifs. L'Insaisissable. Celui qui abattait ses ennemis, tout en repoussant leurs assauts. On disait qu'il était l'un de ceux ayant eu le courage de braver tout le monde et de vouloir lancer un assaut dans le Sud de la Terre Blanche, bien avant que tout ceci ne se produise. Des milliards de questions brûlaient mes lèvres, mais passé quelques instants de surprise, je repris contenance. Je ne pouvais pas rester là, sans rien dire. Surtout pas moi.

... Bonsoir, Capitaine.

J'espérais ne pas l'avoir mis mal à l'aise à son tour.

Post I - 1940 mots


[Q.] La Crasseuse Souriante Chriss10
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Dim 30 Aoû 2020, 17:00


Illustration - Fanfoxy
La Crasseuse Souriante

Quoi qu'il pouvait avoir envie d'exprimer comme sentiment à mon encontre, l'homme laissait un silence planer entre nous. Devais-je dire quelque chose ? J'entrouvris mes lèvres, mais aucun son ne sortit. Je ne pouvais que m'écraser, mes épaules se rehaussant comme pour me dissimuler. J'allais de nouveau observer le sol et contempler ce caillou, somme toute assez intéressant, mais le Capitaine ne m'en laissât guère l'opportunité.

Comment vous sentez-vous ?

Avais-je véritablement du mal à parler ? Ou est-ce que tout cela était abstrait pour moi aussi ?

Je ... Je ne sais pas vraiment.

Sans doute aurait-il mieux valu répondre que tout allait bien, mais cela aurait été le mensonge le plus éhonté qui soit. J'avais du mal à appréhender ce qu'il s'était passé. J'essayais, mais cela me demandait du temps et l'impression que cela n'allait pas assez vite me tiraillait. C'était un véritable chamboulement, comparable aux sentiments qui m'avaient assaillis lors de mon éveil dans ma cage, entre les mains des Démons. J'avais une douleur dans la poitrine, un bleu monstrueux barrait mon ventre et le regard de cette chose ... Non. J'avais éprouvé une terreur incomparable entre ses tiges de fer, oubliant presque toutes les douleurs de mon corps. J'avais peur, constamment. J'avais vécu une décennie entre les mains des Vils et toutes les scènes de gentillesse, d'amour ou d'intérêt me paraissaient irréelles. Le Capitaine ne dit rien dans l'immédiat, avant de s'asseoir devant moi, tranquillement. Son sourire avait disparu, un air mêlant la compassion et la tristesse siégeait sur son visage. Pourquoi me faisait-il ça ? J'avais l'impression que c'était de la torture dissimulée.

Je comprends. Ce n'était pas vivable, n'est-ce pas ?

J'inclinais brièvement la tête. S'il me demandait de lui raconter quoi que ce soit, je ne pourrais contenir mes sanglots. C'était encore tôt, peut-être ? Maintenant que j'en étais sortie ... Je ne voulais pas en discuter. Jamais. Oublier me paraissait être la solution, mais je savais que rien ne serait si simple.

C'est terminé, maintenant. Vous êtes chez vous.

Chez moi. Cette idée me soulageait au-delà de l'inimaginable, même si mon chez moi ... c'était la Terre Blanche. Ce lieu maudit et ensanglanté, souillé par ces êtres démoniaques et désormais en majeure partie dans les mains des Mages Noirs ... il demeurait l'endroit de mes racines. Cet endroit n'était qu'une terre étrangère. Je ne voulais pas le dire à voix haute, mes protestations n'auraient rien changées. En observant bien cet homme devant moi, je pouvais distinguer une cicatrice verticale barrant son côté gauche, une ancienne blessure visiblement superficielle. Ses cheveux d'un roux flamboyants contrastaient avec sa peau claire, quant à ses yeux persan, ils me regardaient avant de descendre sur ses mains. Je vis alors qu'il détenait un carnet, avec quelques feuillets noircis et que ses doigts étaient enduis d'encre. L'interrogation devait se lire sur tout mon visage, au point qu'il reprit la parole pour me fournir une explication.

Je recueille le nom des rescapés. Comme vos blessures vous permettent de vous déplacer, vous resterez avec les Humains le temps de votre rétablissement, nous serons ainsi en mesure de subvenir au mieux à votre retour. Néanmoins, nous devons savoir ... l'identité de chacun pour des raisons de procédure.

Oui, évidemment. Nous étions si nombreux ... Je peinais à imaginer la masse de travail que cela devait représenter que de tous nous référencer. Tout le monde devait travailler d'arrache-pieds en dehors des médecins. Ils voulaient aussi que nos Familles soient prévenues, ou que nous soyons réunis si nous avions été séparés tout ce temps sur l'Ileri, n'est-ce pas ? Je n'osais imaginer les craintes, les espoirs et les déceptions qui s'entrechoqueraient autant dans l'esprit des autres que dans le mien, actuellement.

Puis-je avoir votre nom ?

Le Capitaine avait un sourire qui ébranlait mon coeur. Comparer à ces années de terreur, autant dire que les visages compatissants me semblaient appartenir à des personnes généreuses et aimantes. Je pris une légère inspiration, comme si j'allais lâcher un secret inavouable.

Valysteria Kaesra.

Je ne savais pas pourquoi prononcer mon patronyme me donnait un tel sentiment.

Valysteria ?

Son regard trahissait sa surprise lorsqu'il le relevait à mon endroit. Il était vrai que pour la Compagnie de Yüerell, ma Famille n'était pas anodine. Un haut gradé tel que lui devait les côtoyer bien plus souvent que tous les autres.

Oh, oui ... Vous devez certainement connaître des membres de ma Famille.

Je pris conscience que ce n'était pas lui qu'il avait émit, mais bel et bien mon prénom. Est-ce que nous nous étions croiser auparavant ? Si c'était le cas, les souvenirs me manquaient. Je n'aurais certainement pas pu oublier quelqu'un avec un physique si atypique, qui ressemblait presque à un adolescent, alors que j'étais consciente de me trouver devant un combattant émérite. Une seule idée cohérente me traversait l'esprit, mais ... Je n'osais même pas lui demander s'il connaissait mes parents. Je craignais de savoir la vérité, désormais. Je n'arrivais pas vraiment à sourire, étranglée par l'inquiétude. J'avais l'impression que, bien au contraire, il allait m'annoncer une nouvelle terrible. J'étais peut-être la dernière en vie ... Je ... Non. Je ne voulais pas entendre ça ...

Je n'arrive pas à le croire, relâchât-il subitement. Vous êtes en vie !

Je ne comprenais vraiment pas où il voulait en venir, ainsi perdue dans mes terribles pensées.

Il y a quelques mois, les Démons ont transmis une lettre à un éditeur écrite de votre main. Vous vous en souvenez ? Vous ne savez pas, mais votre lettre ...

C'était terminé. J'avais perdu le fil de la conversation, comme si un courant électrique avait déconnecté mon cerveau du reste. Je ne savais même pas quoi dire devant cette annonce. J'avais longuement espéré qu'ils avaient bien reçus mon message. J'avais voulu qu'ils y croient, alors que tout ceci n'aurait pu être qu'un piège tendu par les Vils. Je n'aurais jamais cru que ...

Je ne savais même pas ce qu'était ces feuilles ... Je pensais même qu'elles étaient vierges et ... Juste sur le moment ... Cela m'a paru être une chance.
Et vous aviez raison, me sourit-il. Quelques grandes actions commencent avec de l'audace et pour nous, elles étaient précieuses. Nous avons réussis à sauver des Anges sur la Terre Blanche en nous basant sur leur contenu pour maximiser nos chances de succès. Cette centaine de survivants que nous avons ramenés ... ils vous doivent la vie.

L'émotion m'étranglait d'autant plus. Ce n'était pas de la fierté, seulement un sentiment de soulagement. Ces années de captivité n'avaient pas été en vain. J'avais été utile. Et cela me rassurait ... Peut-être était-ce idiot. Je ne voulais pas songer à tout ceci. Pas maintenant.

Vous ... Vous êtes celui qui a lancé l'assaut dans le sud ?
N'exagérons rien, je n'en ai été qu'un des rouages, répondit-il modestement. Nous avons pu mener cette opération avant tout grâce à vous. Aaah, mademoiselle. Je suis vraiment heureux que vous soyez revenue en vie après avoir pris un risque aussi inconsidéré !
Ah ah, oui. Je ... Oui. Mais si ... Si Yüerell sait que ...

Je ne parvenais plus à discuter convenablement. J'étais ridicule.

Mes parents ... Est-ce que mes parents sont en vie ? Est-ce ... Ils savent que moi ... Je suis en vie ? ... Non. Est-ce qu'ils vont bien ? Je veux seulement savoir ...

Je voulais seulement savoir. Je n'étais qu'un mélange de crainte et d'espoir, c'était comme remettre une pièce au Destin et espérer qu'elle retombe du bon côté.

Oui, ils vont bien. Vous pourrez certainement les voir très bientôt.

Peut-être que les Aetheri n'étaient pas tous mauvais. Je portais un main sur ma bouche de manière inconsciente, les larmes dévalant sur mes joues, sans que je ne parvienne à reprendre le contrôle de moi-même. Mon interlocuteur ne disait rien. Il se doutait bien que la nouvelle n'allait pas me laisser indifférente. Je voyais trouble pour ne serais-ce que connaître son expression, mais il se redressait ensuite. J'étais perdue dans mes sentiments, lorsque mon nom résonnait au loin et que je me tournais en direction de ma mère, le coeur au bord de l'implosion.



Sans doute était-ce normal de respirer d'émotions en voyant notre Famille réunie. Le Capitaine demeurait sur le côté tandis que mes larmes se mêlaient à celles de mes parents, qui me serraient dans leurs bras. C'était pour nous libérer qu'il avait monté une opération éclair, dans le but de rapporter l'Espoir dans le néant et l'agitation. Qu'il avait voulu, malgré son extrémisme assumé, pactiser avec les Sorciers. Je pense qu'en cet instant, il avait mesuré à quel point cela en avait valu la peine. Je vis l'Humaine lui mettre une main sur l'épaule, tandis que j'essayais de reprendre mon souffle. Ils avaient un regard si tendre l'un envers l'autre qu'il me touchât, moi aussi. Ils étaient si mignons ensemble. Je comprenais. J'avais l'impression d'étouffer et de brûler en même temps sous l'étreinte. Je ne prenais pas encore conscience des dégâts sur mon organisme. Je m'en moquais. Je me demandais alors ce qu'il s'était déroulé durant mon absence. Mes frères ... le bébé que mère attendait avant ... tout ça. Tant de questions, mon esprit tournait. J'avais presque envie de vomir. J'allais peut-être dégobiller dans un coin dans peu de temps ... Je respirais. Relâchant leur étreinte, ma mère saluait, émue, la médecin Humaine. Visiblement, ce n'était pas une inconnue envers les miens. Elle étudiait la médecine, certainement dans le but d'honorer sa race. J'étais perdue dans les bras de mon père, le serrant contre moi. Je ne l'avais jamais vu aussi ébranlé. Ou peut-être que si ... une fois. Dans un contexte qui se voulait similaire.

Je vous souhaite un bon retour chez vous, mademoiselle. Je dois aller voir mes autres patients.

La Médecin Humaine me sourit en voyant que je semblais encaisser le choc, ce qui ne semblait pas être le cas de tous mes compatriotes, où sous l'émotion ... ils perdaient connaissance. C'était assez déroutant, mais j'étais moi-même à deux doigts de m'effondrer. Je voulais être forte. Je ne voulais pas inquiéter les miens inutilement.

Ah ! Heu ... Oui ! Merci !

J'allais pouvoir rentrer tout de suite ? J'osais à peine le croire, mais pourquoi encombrer un endroit que d'autres avaient besoin plus que moi, après tout. J'observais sa silhouette se perdre dans l'amas. Je ne savais pas pourquoi elle m'intriguait autant. Le Capitaine Katzuta inclinait sa tête vers l'avant, comme pour me dire la même chose. Ils voulaient nous laisser en paix pour nos retrouvailles, ne serais-ce que quelques instants. Seulement, mes parents ne pouvaient pas rester plus longtemps, eux non plus. En tant que Médecin, elle devait certainement aider et la Compagnie avait besoin de mon Père. Je mis un doigt sur la bouche de ma mère.

Je sais, maman. Je reste ici. Je vous attends ... Je ne disparaîtrais pas.

Nous aurions tout le temps de discuter plus tard. Oui, tout le temps ...

Post II - 1830 mots


[Q.] La Crasseuse Souriante Chriss10
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