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 [Q] - Nótt, l'épée de la nuit | FB | Alioth

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4785
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 12 Juil 2020, 15:20


Partenaire : X
Intrigue/Objectif : Alþjófr a atteint l'âge et les connaissances nécessaires au forgeage d'une épée. Aussi, cette fois-ci exercera-t-il l'art de la forge non en tant qu'apprenti mais en qualité de véritable forgeron pour faire sa première véritable création.




Nótt, l'épée de la nuit


Ce matin là, Alþjófr fut réveillé au son des forges alimentées par ses aînés. Oh, en réalité il habitait bien loin de ces dernières et, même en tendant une oreille fine, il lui serait bien impossible d'entendre le marteau frapper l'enclume. Mais il arrivait parfaitement à se visualiser la scène. Aussi ce fut presque s'il ne sauta pas de sa couche lorsque ses yeux s'ouvrirent sur le plafond de son logis et c'est tout sourire qu'il se dirigea vers la salle d'eau, remplissant une bassine pour faire sa toilette. En vérité, s'il s'accordait un minimum d'hygiène, il savait pertinemment qu'aujourd'hui elle serait rapidement réduite à néant. Il s'en moquait éperdument. Aujourd'hui il forgerait enfin sa propre arme. Elle rejoindrai Orminum, la dague qui lui avait était offerte par le passé. La dague du serpent, son père la surnommait-elle, lui aussi par effet de mimétisme. Il avait été si fier de cette arme, cadeau de ses aînés, lame forgée pour lui. Mais aujourd'hui c'était encore autre chose. Car plus encore d'être forgée pour lui, elle le serai par lui. Il brûlait d'impatience et d'excitation, mais également de crainte et de nervosité. Et s'il n'y arrivait pas ? S'il se loupait dans le processus ? Qu'il la fasse trop épaisse et lourde ou trop fine et fragile ? Evidemment qu'il y aurait des imperfections une fois le métal transformé, après tout, c'était là la première lame qu'il forgeait dans son entièreté. Mais c'est pour cela qu'il doutait également de sa capacité à réussir cette tâche. Il n'avait pas à douter. Il était prêt. Il le savait et les Forgerons d'Estella également.

Tandis que le Nain finissait de s'habiller, il entendit une voix l'interpeller depuis l'entrée. Mótsognir. Lui aussi allait forger son premier fer aujourd'hui. Était-il plus empressé que lui encore pour venir à sa rencontre et le chercher ainsi jusque chez lui ? « Alþjófr ? T'es dans le coin ? » - « Je suis là. », fit-il en tressant rapidement sa barbe naissante. « On va pas à un concours de beauté tu sais. Pas besoin de passer une ère à te pomponner. » - « Et toi t'es juste jaloux d'être encore quasiment imberbe. », rétorqua Alþjófr sur un ton ironique tandis qu'il rejoint son ami, arrachant à ce dernier une grimace agacée. « Et laisse ma bouffe tranquille ou c'est moi qui vient faire l'acrobate avec tes provisions. » ajouta-t-il comme il voyait Mótsognir à jongler avec une pomme de terre, récupéré dans un pot de terre cuite du Nain. « Tu avais qu'à être plus rapide tiens ! Allez, bouges ou je pars sans toi. », répliqua le concerné en reposant la racine où il l'avait prise avant d'engager la marche. « Bien sûr, pars devant, je te rattrape. », ajoutait Alþjófr d'un air peu convaincu par la menace que son ami venait de lui accorder.

Les Forges n'étaient pas à côtés et ils avaient quelques tunnels à traverser avant d'arriver sous les montagnes. Le duo en profita pour débattre sur les idées de chacun et sur la confection à venir. Les méthodes qu'ils comptaient utiliser pour forger leurs armes, les métaux qui constitueront sa lame. Sa forme, sa taille, sa rigidité. Chaque détail était passé au peigne fin par les deux fils d'Estella, autant par défi - bien sûr que chacun ferait une bien meilleure arme que l'autre et que ses idées étaient bien meilleures - que pour se garantir qu'ils n'oubliaient rien. S'ils se moquaient l'un de l'autre, ils se soutenaient bien plus encore car, plus qu'un ami, Alþjófr considérait Mótsognir comme son frère qui lui rendait la réciproque. Si l'un tombait, l'autre était toujours présent pour tendre la main et aider à se relever. Ça avait toujours été ainsi, et ce le sera toujours. Alþjófr leva le nez au ciel de terre et de roche qui les surplombaient tandis qu'ils traversaient l'une des nombreuses villes sous-terraines de la Terre de Feu. « C'est vrai ce qu'on dit tu crois sur le monde En-Haut ? » - « J'en sais rien. », fit Mótsognir en levant à son tour le visage vers le plafond, barrière entre la Surface et leur territoire. Il y avait beaucoup de rumeurs qui circulaient sur le monde de la surface, principalement chez les jeunes Nains, ceux qui n'avaient jamais eu l'occasion de mettre le pied dehors. Certains disaient que la chaleur du Soleil était si intense qu'elle avait plongée la moitié de ces terres dans des flammes plus intenses que celles des Forges. Que c'était pour cette raison que les Nains qui partaient en expédition revenaient toujours et ne partaient jamais longtemps. Que pour vivre dans cet environnement, les êtres avaient mutés en créatures de l'enfer, abominables et cruelles. On racontait également que les habitants d'En-Haut n'étaient que des barbares qui ne savaient parler que par les poings, le sang et les armes. Ce n'était que des rumeurs. Mais ne dit-on pas que chaque rumeur a sa part de vérité ? N'était-ce pas pour cette dernière raison qu'ils avaient dû s'exiler du reste du monde ?

Un sourire se glissa sur les lèvres des deux Nains tandis que le bruit des forges en action leur parvenaient enfin aux oreilles. Après un regard complice, leurs pas s'accélérèrent pour rejoindre plus rapidement encore les Forgerons d'Estella. C'est en arrivant au cœur de la montagne, alors que le souffle de Shaana alimentait les lieux, que le duo ralenti la cadence, contrairement à leur palpitant qui ne faisait que s'emballer. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'ils venaient ici. Mais cette fois, c'était autre chose. « Je vais rejoindre Lofarr, on se voit tout à l'heure. », fit Mótsognir en s'éloignant avec un geste de la main qu'Alþjófr lui rendit avant de lui-même rejoindre son propre maître. Ginnarr était en train de polir une hache lorsque le Nain approcha. « Alþjófr ! J'attendais plus que toi. » fit-il avec un large sourire affable que l'on pouvait deviner derrière son épaisse barbe. « Alors, tu es prêt à montrer tout ce qui t'as été enseigné ? » - « J'espère en tout cas. ». Le Forgeron laissa éclater un rire gras. « Ais plus confiance en toi, tu as les capacités. Allez, montre-moi. Aujourd'hui c'est moi qui t'assiste. ». Le Guerrier d'Estella affirma ses dires d'un signe de tête avant de rejoindre la forge pour attiser les flammes du foyer grésillant.

Une fois que les flammes eurent bien prit, il se tourna vers Ginarr qui se rapprocha pour prendre le relais afin que le feu ne s'éteigne pas. Alors Alþjófr se dirigea vers une étagère où était entreposés quantité de matériaux utilisables pour l'arme à venir. Sous l’œil intrigué du Forgeron d'Estella, l'apprenti posa un regard attentif sur tout ce qui était à disposition, caressant parfois les métaux ou les pierres dans les caisses, avant de se saisir de fer, d'Estak et d'Obsidienne. Il s'occupa de celle-ci en premier, préparant un large creuset dans lequel il y mit plusieurs morceaux de roches. Et, refermant le récipient, il laissa celui-ci baigner dans les flammes pour s'occuper des autres matières qui constituerai l'épée en devenir. Il fit de même, avec les morceaux de fer et d'Estak, mais pour une toute autre raison. Aussi, ces deux derniers creusets ne rejoignirent pas le précédent mais se retrouvèrent à même les flammes du foyer jusqu'à former deux blocs pouvant être travailler pour tailler une lame de la taille et de la forme qu'il imaginait. Récupérant celui de fer, il le remit tel quel dans les flammes, avant de recommencer quelques minutes après avec la pierre d'Estak. Et, lorsqu'il fut temps, il retira d'abord il retira les matériaux pour les travailler dans le même ordre qu'il les avaient mis à chauffer. Ainsi, il commença par frapper le fer contre l'enclume une première fois jusqu'à ce qu'il fût à son trop froid pour cela. Alors il échangea, remettant le métal dans le foyer, et attendant le moment opportun, pour récupérer la précieuse roche. Le minéral était aussi rare qu'il était compliqué à travailler. Si tout matériau devait être chauffé à jaune pour être facilement modelé sans le briser, ce n'était pas le cas de l'Estak. Pas assez, il était impossible à déformer et pouvait être brisé sous les coups trop brutaux et insistants des marteaux. A l'inverse, s'il subissait de trop les flammes de la forge, il se dénaturait complètement et perdait toute ses propriétés jusqu'à fondre et être inutilisable. Ce qui était terrible, c'est que ces extrêmes s'atteignaient avec une facilité déconcertante. Alors, il fallait un temps monstre à lui offrir la forme voulu. Rapidement refroidi Alþjófr le remit au cœur du foyer pour se saisir dune nouvelle fois de l'acier bien moins précieux et plus facile à travailler. Il réitéra ainsi, à plusieurs reprises, l'opération avec l'aide de Ginarr. Maintenant que les flammes du cœur de l'Edelweiss s'offraient entièrement à la forge, le foyer n'avait plus besoin d'être alimenté manuellement par le Nain.

Le fer atteignant une certaine épaisseur, il laissa le métal de côté, travaillant alors uniquement l'Estak. Le Nain ne comptait pas le temps qu'il avait passé dans la forge depuis son arrivée. Deux heures ? Quatre ? Longtemps, c'était certain. Pourtant il ne voyait pas le temps passer, trop occupé à la tâche. Et il était encore loin d'avoir terminé. Concentré sur son oeuvre, Alþjófr était plus silencieux qu'une pierre et chaque coup martelant le fer sur l'enclume raisonnait bruyamment alentours, comme le crépitement des flammes dansant dans le foyer et léchant les matériaux qui prenaient petit à petit forme, chantaient aux oreilles des forgerons. Alors le Nain inspira profondément. Probablement s'était-il lancé dans une création bien compliquée pour une première oeuvre conçue entièrement par lui. Le précieux minéral étant assez fin à son goût, il récupéra le morceau de fer qu'il mit de nouveau en premier dans les flammes, assez en avance pour pouvoir sortir les deux pièces en même temps. Alors il les maintint ensemble à l'aide d'une pince, avant de les marteler ensemble dans une rapide cadence afin de les lier l'une à l'autre, l'Estak se coulant doucement et difficilement dans le fer, le fer se liant mollement et tranquillement avec l'Estak. Et, avant que les deux pièces ne soit trop froides, il insista avec la panne du marteau pour séparer en deux ce qui s'apparentait déjà à une épée pourtant, afin de replier sur lui-même l'ouvrage. C'est alors que l'entreprise se compliqua. Le mélange de ces deux métaux à travailler à deux températures si différentes rendait la tâche bien moins évidente qu'alors. Alþjófr exhala un long souffle comme il remit le bloc dans les flammes pour l'en sortir chauffé à orange. Il était épuisé. Cela se ressentait dans ses coups de marteaux lorsqu'il cherchait à aplanir et donner forme au métal. Mais ça ne l'arrêtait pas pour autant.

Une fois le métal ayant pris la forme qu'il désirait il le plongea doucement dans un bain d'eau chaude, le cœur battant une rapide cadence, trop craintif et angoissé de ce qui résulterait lorsqu'il la ressortirait. Cet instant était toujours une angoisse. C'était toujours à cette étape que l'on découvrait une erreur, jusque là invisible, dans la conception et que l'on voyait des heures de travail partir en fumée pour être obligé de tout recommencer. Mais, à son plus grand bonheur, rien de tel n'arriva et, relevant la lame, il la découvrit parfaite et sans une fissure. Alors, pendant qu'il ponçait une première fois les contours de l'épée, il chargea Ginarr de préparer ce qui serait le manche de celle-ci à partir du croquis de sa conception et espérant que ce dernier soit assez clair pour que les finitions rendent comme il se l'imaginait. Puis, il alla chercher le creuset qui attendait depuis tout ce temps dans les flammes. Le minerai ayant passé tout le temps du forgeage de la lame au cœur même de la montagne était à présent aussi liquide que l'eau dans laquelle la nouvelle lame avait prit. Mais le Guerrier l'avait abandonné auprès de Shaana pour ce qui la rendrait unique. Alþjófr se dépêcha de verser l'obsidienne, tant qu'elle était encore sous cet état, dans bac assez profond et long pour pouvoir accueillir la lame. Tout aussi rapidement, il alla récupérer celle-ci et, la tenant par la soie à l'aide de la pince, la fit doucement tremper en biais et dans la longueur, de façon à ce que l'obscurité du minerai vienne se glisser de façon uniforme sur toute la lame. Puis, aussi immédiatement qu'elle disparu à dans le bain de ténèbres, le Guerrier la retira afin que la pierre ne se solidifie pas sur l'arme et n'emprisonne cette dernière. L'objectif du Nain n'était pas d'épaissir plus encore la lame où il n'aurait juste eu qu'à moins frapper le fer. Non, lui ce qu'il voulait, c'était la teindre de ce ciel nocturne que les anciens lui décrivait dans leurs récits du monde d'avant. Alors, sans attendre, celle-ci fini sa route dans un nouveau bain, d'huile frémissante cette fois cependant, afin de lier pour toujours les deux matériaux l'un à l'autre.

Alþjófr regardait d'un œil fier l'épée, à présent complète, que détaillait le Forgeron. Il l'avait fait. Il avait forgé de lui-même. Sa première lame. La sienne. « Toute lame se doit d'être nommée. » fit Ginarr, une expression aussi pleine de fierté qu'éprouvait son apprenti, tandis qu'il tendait l'épée à celui-ci, songeant par la même que le jeune Nain se rapprochait un peu plus de la voie du Forgeron. En réalité, Alþjófr y avait déjà réfléchi, ce depuis longtemps. Depuis qu'il avait imaginé son épée et son apparence. « Nótt. » répondit-il sans hésitation et pourtant dans ce qui pourrait s'apparenter à un murmure, en détaillant à son tour son oeuvre,. «Nótt. » répéta son maître, un large sourire aux lèvres. « L'épée de la nuit ? ». Il posa un instant son regard sur la lame ténébreuse avant de le glisser sur l'apprenti. Ce garçon irait loin, il n'en doutait pas.
©gotheim pour epicode


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