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 [Q] - Pourquoi tu es ici | RD - Fin d'événement

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4762
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 16 Juil 2020, 23:18



L'homme rêve, il aime se comparer aux géants
Et voir gravé son nom sur le mur du temps
Avant que le mortier de son zèle
Ait une chance de durcir
La coupe s'éloigne de ses lèvres
Sa flamme est soudain soufflée
Et tout devient et ruines et abîme

Pourquoi tu es ici



En silence, je laissais les larmes ruisseler le long de mon visage en deux sillons inépuisables de tristesse. Ma haine envolée, la disparition de l'homme qui fait battre mon cœur emplissait mon être plus que nécessaire de détresse. Je sursautais alors vivement en entendant quelqu'un approcher. Il ne fallait pas que l'on me voit ainsi. On pourrait se poser des questions. Trop de questions. Qu'un soldat s'attriste de la mort de son supérieur est une chose. Mais à ce point là, ça semblerait évident à n'importe qui que ce qui ravageait mon esprit était causé par un sentiment bien différent. « Ne cache pas la peine qui t'accable, elle est compréhensive et naturelle. » Je fixais un instant l'inconnue qui me prononçais ces mots avant de lui rétorquer « Mais de trop en ces instants où je suis sensée mener une armée au front. » - « Sensée ? N'en as-tu pas l'envie ? » Je marquais un temps. Je l'ignorais. Les mots de Shang m'incitait à reprendre le flambeau de cette vengeance qui le nourrissait, et dont j'étais emplie également. Mais la flamme s'était éteinte au moment même où je m'en était emparée. « Te souviens-tu de la route qui t'as menée ici, Fa Mulan ? » Les yeux rougeoyant, je fixais celle qui me faisais face, sans réellement comprendre où elle voulait en venir, ni comment avait-elle pu deviner mon identité. Ma réelle identité. « Laisse-moi te le rappeler. » ajouta celle-ci en me tendant la main. « Psst. Mulan. J'ai franchement pas confiance. On sait même pas qui c'est ! ». Pourtant, quelque chose en elle me disait qu'elle ne me voulait aucun mal. Au contraire. Alors je lui tendis la main en retour afin de lui saisir la sienne. A peine enserrai-je sa paume qu'un nouvel éclair blanc illumina mon champs de vision.



Un long soupir s'échappait d'entre mes lèvres, suivi de prêt par un courant d'air hivernal. Le Printemps avait enfin prit le pas sur le froid de l'Hiver. Pourtant quelques courants frais arrivaient encore à se frayer un chemin laissant dans leur sillage un frisson désagréable sur la nuque. Assise dans l'herbe, à quelques pas de l'étang et le regard plongé dans la contemplation d'un nénuphar, je passais ma main sur ma jupe pour en défaire les plis, plus pour m'occuper que par réel souci d'esthétique. Quelques carpes venaient de temps à autre troubler l'étendue calme de l'onde fraîche. Je tournais mon visage au son de l'herbe qui se froissait sous les pas de la personne qui venait troubler ma solitude. Mon père. Je lui offris alors un large sourire. Triste. Il le vit. Même sans ça il aurait deviné que je n'étais pas bien. Je ne me sentais pas à ma place sur cette terre. Je ne voyais pas mon avenir en parfaite femme mariée de Barh-Barr, à tenir la maison et préparer le thé pour son époux, gardant le sourire et la bonne humeur en toute circonstance, sans jamais à devoir lever la voix ou donner son avis sur les sujets importants tels que la politique. L'on m'avait envoyé sur cette terre soit dans le mauvais pays, soit à la mauvaise époque. Je saisis la main qu'il me tendit et me relevais. Il ignorait mon mal-être mais devait le deviner. « Tu es inquiètes et je le comprends. Mais la vie d'adulte ne s'accompagne pas de chaîne, comme tu pourrai l'imaginer. Au contraire, elle est pleine de merveilles inattendues. » fit-il en me caressant la joue. « Je sais que tu me rendra fier de la plus belle des manières. ». Je baissais les yeux. Demain je devais voir la marieuse. Demain il partirai au front. Puis, ce fut comme si le temps s'était arrêté. Les oiseaux avaient cessés de chanter. Mon père s'était statufié, me dévisageant avec la douceur d'une plume. Les carpes seules se mouvaient encore, se tournant l'une autour de l'autre. La tache que chacune portait sur la tête donnait à leur danse la forme d'un Yin et d'un Yang. Je papillonnais des yeux. De l'autre côté de l'étang, le dojo était visible. Demain la marieuse scellerai mon destin avec un homme dont j'ignorai tout mais qui connaîtrait tout de moi. Demain je laisserai mon père aller à une possible mort. Je me pinçais la lèvre alors que mon regard se fit plus insistant sur le dojo. Les carpes se délièrent, les oiseaux se remirent à chanter. « Mulan ? ». L'inquiétude saisit mon père face à ma réaction. « Je te rendrai fier, papa. » fis-je en le serrant dans mes bras, des larmes perlant sur mes paupières. « Est-ce que tout va bien ? » - « Hum hum. ».



Je laissais échapper un râle alors que je finissais pour la énième fois à terre. Pour l'instant je n'avais encore jamais réussi à en mettre un seul au sol, et s'en était particulièrement agaçant. Je commençais à me demander si j'avais pris la bonne décision. Les exercices étaient éreintant, d'autant que je devais fournir le double d'effort si je voulais arriver à à peu près suivre la cadence. Moi, je partais du néant, contrairement à ces soldats qui avaient déjà ça dans leur bagage. Cela faisait parti de leur enseignement. Les hommes avaient droit à des entraînements aux arts martiaux, parfois personnels pour les familles les plus influentes ou aisées, tandis que nous, les femmes, en étions  chaleureusement dispensées. En revanche, le premier qui osait me défier lors d'une cérémonie de thé ou en calligraphie, celui-ci je le mettais au tapis. En même temps que je me relevais, un rire bref m'échappais à cette ridicule pensée. « Qu'est-ce qu'y a ? T'en a pas eu assez ? ». Ce fut limite s'il ne me crachât pas dessus une fois ces paroles prononcées. Je repris ma position, sous le regard inquisiteur du Commandant. Je le savais. Il me jugeait indigne de faire partie de cette armée et n'attendait qu'un signe de faiblesse ou une erreur de ma part pour me faire quitter les rangs. Je ne pouvais pas le laisser faire. Pourtant, une nouvelle fois, Yao vint me mettre à terre. Me plaquant le dos au sol, ma respiration se coupa un instant comme j'entendis un soupir navré. Mon cas était-il désespéré ? Une nouvelle fois, le court du temps fut suspendu. Yao, me dominant avec un sourire victorieux. Le reste de la garnisons nous cernant, se souciant peu de mon cas, heureusement. Une corneille et une colombe seules étaient encore animées, nous survolant en de petits cercles concentriques. Je les fixais un instant. Je pouvais rester au sol. Admettre ma défaite. Ce serai la fin. C'était vrai, mes chances de réussir étaient si infime que mon obstination était ridicule. Je tournais le visage vers Shang, puis me pinçais les lèvres. De toute façon, le simple fait d'avoir choisi les armes avait de quoi être ridicule dans ce pays, me concernant. Les oiseaux s'éloignèrent, et le boucan de l'entraînement reprit, le rire gras de Yao aussi. « Alors, toujours pas décidé à abandonner ? » - « Toujours pas. » répliquais-je déterminée en me relevant.



Rien ne se passa comme prévu. C'eut été trop simple. Cet homme, qui avait eu raison du Général Li, aurait-il réellement pu succomber dans la montagne ? Certainement pas. Il aurai mieux valu. C'était comme si nos points faibles lui avaient été révélés et nous sombrions dans la bataille comme noyé par une vague déferlante et inattendue. Pourtant nous le connaissions nous aussi. Nous savions qui il était, quelle était son armée. Mais ça ne suffisait pas. Malgré l'épuisement qui m'étreignait, j'utilisais toute la rage que j'avais en moi pour continuer à pourfendre ceux qui osaient approcher de trop près ma lame. Je ne pensais plus. Je ne faisais qu'agir pour garantir ma survie. Trop d'entre nous avaient succombé sous les assauts de l'envahisseur et je craignais que le Général Shang n'en fasse parti. « Mushu, aide-moi à trouver Shang. ». Sans rien n'ajouter, le dragon s'échappa de la cuirasse de mon armure pour filer à travers le champs de bataille, tandis que, à la danse de mon épée, je faisais glisser mon regard sur les visages que je croisais. Mais je ne voyais que le sang, la fumée et la colère. Tout les visages étaient identiques et la seule chose qui nous différenciait des autres était nos armures et l’étendard que nous brandissions. Alors je le vis, à dos de cheval. Je compris également, à sa gestuel. Ma main se crispa sur mon arme. Ma seule envie eut été de désobéir, trouver Shan Yu et lui rapporter sa tête afin qu'il annule l'ordre de retraire. Le silence remplaça les hurlements d'agonie et celui des fers qui s'entrechoquaient. La cavalcade des chevaux cessa, mettant l'armée impériale à la déroute à l'arrêt complet. Seule la brume dansait et se mêlait, sans pour autant se mélanger, à la poussière. Je pouvais toujours le faire. Au mieux, j'y arrivais, nos camarades tombés étaient vengés, la guerre cesserait. Au pire, je tomberais à mon tour dans une tentative veine, mais cela n'empêcherai en rien la fuite salvatrice de Shang et des autres survivants. Je fronçais des sourcils, prête à me diriger vers Shan Yu bien que je sache pertinemment que c'était une erreur. Alors je vins poser mon  regard sur le Général. Ma main se crispa un peu plus. Finalement je portais mon pouce et mon index à ma bouche pour siffler Khan et rappelais Mushu alors que le monde se faisait à nouveau violence. Puis, tandis que nous prenions le galops vers une terre étrangère, je me tournais une dernière fois vers ma patrie que je quittais pour un temps trop incertain, mon regard tombant avec colère sur l'immense silhouette de celui qui nous en avait chassé. Ce ne serait pas aujourd'hui que je brandirai sa tête. Aujourd'hui j'offrirai tout le soutien dont Shang aurait besoin. Mais je le jure, sur tout les Ancêtres Fa, Shan Yu passera sous le fil de ma lame.



Un nouvel éclair vint perturber ma vision. « Que... Qu'est-ce que... ». Je papillonnais des yeux, cherchant à comprendre ce qu'il venait de m'arriver. « Mulan ? Est-ce que ça va ? ». Je me tournais, hébétée, vers Mushu. « Je crois... ». Puis je reportais mon attention sur l'inconnue qui me faisait face, un sourire affable aux lèvres. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » - « C'est à toi de me le dire jeune Fa Mulan. ». Je ne comprenais pas. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » - «  Je t'ai simplement aidé à te rappeler tes convictions. Rafiki a aussi son petit truc pour ceux qui se perdent en chemin. » - « Rafiki ? » - « Un vieux singe aigri. Je te déconseille de le croiser ou j'aurai fais tout ça pour rien. ». Je hochais de la tête. J'ignorais ce qu'elle avait fait exactement. Mais j'avais l'impression d'y voir de nouveau clair. Ce chemin que j'avais perdu de vu, je venais de le retrouver. Cette flamme qui s'était éteinte, elle venait de se rallumer. Alors, elle s'éloigna aussi subitement qu'elle était venue. « Je ne saurai jamais qui vous êtes, n'est-ce pas ? » - « Mon identité n'a que peu d'importance. Le monde aurait dû traverser une période pacifique, mais certains ont décidé de l'inverse. » - « Vous faites partis de ces "certains" ? » - « Non. Je fais parti de ceux qui aiment le sport. ». Ce furent ses dernières paroles avant qu'elle ne disparaisse entièrement. Ses paroles demeurèrent un véritable mystère. Mais je supposais que Shan Yu devait être impliqué. Sinon m'aurait-elle laissé à mon triste sort.
Mais qu'est-ce qu'un conte, sinon une vision différente de la réalité ?

Codé par Heaven sur Epicode



Mots 1946 (j'ai tourné les épreuves un peu différemment pour que ce soit plus simple à gérer, si ça pose un problème, je corrige le tir o/)
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