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 [A] - Aärk ët ëjgsy | Miles

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 20 Nov 2020, 06:09



En percevant l’émerveillement dans la voix de Latone, le Spécialiste à qui j’étais en train de parler s’arrêta au milieu de sa phrase, nos regards se tournant machinalement dans la direction de la Bleue. En la voyant réagir ainsi, je me rappelais aussitôt de la première fois où mes yeux s’étaient posés sur ce décor gargantuesque et merveilleux. Des arbres aux dimensions disproportionnées aux pétales de fleur démesurés, tout était bien trop gros, volumineux, et c’est ce qui rendait cette forêt si charmante à mes yeux. Nous pouvions sauter de fougères en fougères en nous balançant à leur stipe, nous pouvions nous asseoir sur les bourgeons ou former de véritables habitations à même le tronc des arbres les plus impressionnants. Dans un grand sourire, nous finîmes par nous placer à même hauteur qu’elle, décrivant et expliquant l’écosystème singulier de la Forêt des Hauteurs.

Si la faune n’y était pas plus grosse qu'ailleurs, elle était néanmoins très abondante dans plusieurs secteurs de cette forêt, que l’on définissait d’entraînement, en raison de la majorité des exercices que nous organisons en son sein afin de perfectionner et d’affiner nos talents. Dans le respect et l’intégrité de la nature, nos membres s’entraînaient sans relâche au milieu de ces grands bois afin de pratiquer leurs arts : les Chasseurs apprenaient à combattre et à maîtriser leur épée de Chasse; les Traqueurs sautaient d’arbres en arbres afin de devenir plus agiles et endurants tout en affûtant leurs sens aux différentes traces que laissaient les animaux dans leur sillage; les Spécialistes suivaient des hordes et des troupeaux d’animaux pour mieux les étudier; tandis que les Alchimistes s’occupaient à découvrir toutes les variétés de plantes et de végétaux qui s'accumulaient dans cette forêt pour mieux les reconnaître, discriminer ceux qui nous seraient bénéfiques et ceux qui, au contraire, seraient surtout nuisibles pour nos ennemis. La conversation nous anima tous les trois, tant que nous ne vîmes pas arriver le moment où nous quittions définitivement le couvert arborescent pour fouler le sol sableux et graveleux de la plage. En m’étirant les bras, je poussais une longue expiration tout en portant mon visage dans la direction de Latone.

« Ciel-Ouvert, nous voilà! »

Nous abandonnions ainsi le plancher des vaches pour embrasser les bras de l’Océan et de la mer. Haut dans les cieux, le Soleil éclairait de mille feux la surface des vagues, le reflet de ses rayons miroitants s’altérant au gré des remous de l’embrun qui se fracassait à la coque du vaisseau. Accroché au bastingage du navire, j’observais silencieusement l’horizon qui se profilait devant nous, plus aux aguets que véritablement contemplatif du paysage environnant, compte tenu de la nature familière de ces eaux et des dangers qu’elles recelaient. La Mer du Lys était trompeuse, même dans sa partie la plus calme – Soreya, sur laquelle nous naviguions présentement – dans ce sens où l’apparence relativement tranquille de ses houles dissimulait pourtant, aux yeux inexpérimentés, la présence de créatures aussi fourbes que monstrueuses derrière l’épais rideau végétal qui flottait dans la colonne d’eau. Tout paraissait calme, mais nous savions parfaitement que les regards nous épiaient absolument partout, là-dessous, dans l’attente d’une occasion immanquable de perturber notre voyage, par cruauté, sadisme ou par simple famine.

Néanmoins, aux côtés de la Confrérie, le niveau des dangers était revu à la baisse, les Corvus Æris s’étant, depuis notre installation permanente dans l’Archipel de Sorellis, adapté et préparé à se confronter aux menaces qui se camouflaient sous nos pieds. Malgré tout, cela n’empêchait pas les accidents de survenir, des hommes et des femmes nous étant enlevés, des morts étant sans cesse comptés… Inévitablement, je repensais à ma dernière Chasse, relevant plus de l’exploration que d’un véritable contrat, mais qui avait compté, même avant notre débarquement dans la région de Gualad, son lot de morts et de blessés. Je fermais les yeux tout en prenant une grande inspiration, l’odeur de l’océan, des algues, du navire, de tous les membres de l’équipage, empreignant chaque centimètre carré de mon sens olfactif. Et à mes côtés, Latone, dont le buste s’était dangereusement penché par-dessus le parapet du navire pour observer la flore marine être doucement repoussée sur le côté par notre passage.

« Ces algues? Nous les appelons l’Iritronelle, lui indiquais-je en la tirant gentiment vers l’arrière pour éviter qu’elle fasse une chute malheureuse. Elles dégagent une sacrée odeur, hein? La Mer du Lys en est infestée. Ces forêts d’algues, on peut en voir pratiquement partout dans l’intégralité de la zone marine, lui appris-je en l’informant des différentes variées d’Iritronelle dont nous connaissions l’existence et des quelques effets que ces dernières produisaient sur la faune locale, notamment sur leur agressivité. C’est pourquoi nos bateaux sont équipés d’autant de protections. Ça ne nous protège pas de tout, mais ça aide énormément à repousser les indésirables, comme les Sirènes. »

Les souvenirs de notre expédition sur les terres de Gualad étaient encore bien frais dans mon esprit, et je préférais les repousser en secouant légèrement la tête. Revenant ainsi sur un sujet un peu plus léger, je finis par lui poser quelques questions à propos de son fameux retour dans la Cité des Chansons. Qu’allait-il se passer maintenant? Comment parviendra-t-elle à vaincre le Bleu Roi? Et qu’elle était la nature de cette nouvelle forme de Magie dont elle m’avait parlé avant que le risque qu'elle vide ses tripes sur le plancher devienne trop grand? J'étais curieux, des interrogations plein la tête, mais elle aussi, notamment sur ce mystérieux Monde Invisible dont j'avais brièvement fait mention durant notre conversation d'hier soir. À ce constat, je finis par sourire, lui communiquant, discrètement, ce que je connaissais des tréfonds de cet autre univers, invisible pour le commun des Mortels, mais bel et bien présent et « matériel » pour les Orishas. Malheureusement, elle ne pouvait le voir actuellement. Patience, cela dit : son Troisième Œil le lui permettra, éventuellement.



Cela nous avait prit un certain temps, mais nous étions enfin arrivés à bon port. En chemin, nous avions délaissé les vêtements légers de la Confrérie pour nous vêtir des habits plus chauds et épais de la Marche-Terne. Jour après jour, nous avions perdus des compagnons en chemin, chaque groupe partant dans des directions différentes pour se rendre à leur objectif, de sorte qu’aux termes du voyage, nous ne fûmes plus que deux au beau milieu des plaines enneigées du Voile Blanc, car si la mission de mes pairs était d’aller tuer des nuisibles à coups d’épées et de haches, celle de Latone et moi était de nous rendre jusqu’à Ciel-Ouvert, de ramener l'Éclat sous son toit. Pourtant, plus nous nous rapprochions de ses portes, plus je pouvais sentir l’angoisse me tordre l’estomac. Ébouriffant mes cheveux, je me permis de lancer une rapide œillade dans la direction de la ressuscitée.

« Eh… »

J’avais pensé lui parler des enfants, de lui faire savoir que je la remerciais pour tout ce qu’elle avait fait, en l’absence de leur mère, de lui signaler qu'il serait sûrement temps de leur parler, de leur dire toute la vérité, mais les mots n’eurent jamais la chance de sortir de ma bouche, l’odeur particulière de deux individus, qui se dirigeaient droit dans notre direction, me coupant l'herbe sous le pied. M’arrêtant un instant au milieu du chemin de neige, j’usais des nombreuses particularités de mes yeux afin de distinguer, plus en détail, les deux notables qui se rapprochaient de notre position. La Bleue et moi, nous nous regardâmes du coin de l’œil avant de poursuivre notre marche. Lorsqu’ils furent à portée de voix, je les hélais aussitôt :

« Ykürr? Et hum… »

Si je l’avais déjà croisé de temps en temps au sein de la cité, je n’avais jamais pris connaissance de son nom. Elle avait emménagé tout récemment dans la ville, et si je savais qu’elle était proche de la Marche-Terne, il fallait croire que j’étais trop occupé avec mes propres responsabilités en tant que confrère des Corvus Æris pour que nous ayons été officiellement présentés l’un à l’autre. Cela étant dit, Latone semblait la reconnaître.

« Thémis Colechæ, se présenta-t-elle finalement, et aussitôt, je m’introduisis en lui tendant une main, qu’elle serra avec fermeté.

- Miles Köerta. Enchanté aussi, dis-je en lui adressant un sourire, légèrement grimaçant en raison des expressions graves qu’arboraient les deux Marcheurs, et plus particulièrement le Guide Thero. Qu’est-ce qui se passe? Vous en faîtes, une de ces têtes… Leur fis-je savoir avant de poser mon regard sur Latone. Ah! Euh… »

Oh bordel… Je venais de réaliser le problème. Léto qui n’était pas véritablement Léto; Latone qui possédait désormais un corps unique, tangible… Et alors que la panique commençait à accélérer les battements qui frappaient l’intérieur de ma cage thoracique, la jeune femme aux cheveux de cendre me sourit.

« Nous savons pour la Guide Latone », révéla-t-elle doucement.

Je clignais des yeux, balayant les trois protagonistes du regard.

« Toi aussi, Ykürr? »

Le Guide hocha de la tête, l’énigmatique jeune femme reprenant aussitôt la parole :

« Cependant, nous ne sommes pas ici pour parler de cela. Un problème plus important requiert notre attention, et notre plus grande discrétion. Ou plutôt, la tienne, Latone.

- Qu’est-ce que vous voulez dire?

- Quelqu’un a pris ta place, continua la Colechæ en plaquant un regard acéré sur la Bleue. Un simulacre, une imitation, mais nous ne savons pas encore ses intentions… »

Il eut comme un silence, que Latone eut tôt fait de briser en poussant une forte exclamation d’étonnement.

« Suivez-nous, nous invita aussitôt Thémis et le Guide Thero. Nous pourrons tout vous expliquer de la situation une fois là-bas. »

Le là-bas étant cette caravane qui accueillerait, le temps de démasquer cet imposteur, la Bleue et son Jun. Sérieusement, il faudra que j'insiste auprès d'elle afin qu’elle change définitivement ce nom dans le futur.


1 646 mots | Post VIII | FIN




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Merci Léto ♪:
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