« Qu’est-ce qui serait susceptible d’apporter la paix entre les Royaumes ? » Garrett ferma les yeux et sourit doucement, d’un sourire triste qui reflétait ses souffrances. Les années et les épreuves avaient forgé sa misanthropie. « La peur de mourir. Le respect de la vie d’autrui. » - « Est-ce pour cela que vous créez des liens de vie et de mort ? » Il acquiesça. « Ça aide. » - « Oui. Vous avez empêché un fratricide. » Peut-être. Pour autant, cela aiderait-il à stabiliser GRRAAAA ? Seul l’avenir le dirait. « Et c’est tout ? » Il traça un arc de cercle du bout de son bâton. Ils étaient assis à l’ombre d’un pommier, le dos appuyé contre son tronc épais. L’aveugle sentait l’odeur sucrée des pommes et celle, tout aussi fruitée, de la femme qui se tenait à ses côtés. Il ignorait à quoi elle ressemblait, mais n’importe qui d’autre aurait reconnu qu’elle était d’une beauté saisissante. Alors qu’il se promenait dans le parc, elle était venue à sa rencontre, un peu comme si elle l’attendait. « La bonne volonté, la bonté, l’altruisme, l’amour… Mais il est des cœurs qui en sont simplement dépourvus. Et il suffit d’un seul pour semer la discorde. La fierté et les bonnes intentions font rarement bon ménage. L’une ou les autres cèdent. » - « C’est vrai. Et pragmatiquement parlant ? » - « Ce qui garantirait la paix de façon pragmatique ? » - « Oui. » - « Un ennemi commun, mais ce ne serait pas durable. Des alliances. » Il sourit. « Des mariages, peut-être. Mais pas quelque chose de simple. Tous les couples ne durent pas. » Il pensa au malheur de Juliette, qui avait fui son mari trop occupé par les affaires de la couronne. Il aurait probablement suffit de rien pour qu’ils se montassent l’un contre l’autre. Il ne le souhaitait pas. Il voulait qu’elle fût heureuse. De toute évidence, ce n’était pas en se brouillant avec son époux qu’elle le serait. « Des mariages à la vie à la mort, comme les liens que je tisse. » La femme sourit, et son sourire transparut dans sa voix. « Je pourrais vous aider. » - « À ? Marier des individus issus des différents royaumes ? » - « Oui. » Il rit. « Vous êtes une sorte de bonne fée ? » - « On peut dire ça comme ça. » répondit-elle, énigmatique.

« Et pourquoi m’aideriez-vous ? Par bonté d’âme ? » Un sourire ironique traça son chemin sur ses lèvres. « Je ne suis pas de ceux qui chérissent les affres de la guerre. Je crains bien que ce ne soit la seule explication que je puisse vous fournir. » - « Hum… » L’ermite n’accordait pas sa confiance aisément. Il avait connu la peine, les vrais faux-amis. Il nourrissait à l’égard de ses semblables une méfiance farouche, que ses années d’isolement n’avaient fait qu’accentuer. « Cela ne vous engage à rien et vous pourrez changer d’avis à tout moment. » Il réfléchit quelques instants. « En quoi consisterait votre aide ? » - « Je peux vous aider à marier douze personnes. Six couples, dont chacun des membres est issu d’un royaume différent. » De son regard sans âme, il la fixa, comme s’il cherchait à la sonder. « En échange de quoi ? » - « Vous m’aidez à restaurer l’église de Frollo, à organiser la cérémonie et à établir les contrats de mariage. J’ai déjà en tête une bonne partie du déroulement de cette journée, des costumes et des effets magiques des épousailles, mais je compte sur votre avis éclairé, et sur votre aide pour les détails techniques, comme recruter du personnel ou envoyer des invitations. » Garrett passa le bout de ses doigts sur ses lèvres, songeur. « Et je peux reculer à tout moment ? » - « Oui. » Il pesa les pour et les contre. « Très bien. Où est-elle, cette église ? »

Garrett ne pouvait pas le voir, mais il n’en restait pas grand-chose. Les décombres s’enchevêtraient. Il frappa le sol de son bâton plusieurs fois, attentif. L’écho de la nature lui répondit. La femme s’avança. « Il faut refaire toutes les fondations. » - « Je peux vous fournir les matériaux. Pour le reste… je ne vois rien. » Elle acquiesça, mais il ne le vit pas. Les gens ont parfois des réflexes inadaptés aux situations qu’ils vivent ou aux individus qu’ils croisent. « Vous pourrez la décorer, après ? » - « Je ne sais pas, qu’est-ce que vous voudriez ? » - « Qu’elle perde un peu de son austérité. Vous pourriez faire grimper des plantes le long de ses pierres et enjoliver le clocher. » Il hocha la tête, et elle le vit. « Très bien. De quoi avez-vous besoin, pour commencer ? » - « De beaucoup de bois et de rochers. » - « Éloignez-vous. » Elle obtempéra. Lorsqu’il ne perçut plus sa présence à ses côtés, l’ermite activa sa magie.

Durant des heures, une valse de poutres et de pierres anima le paysage ravagé par l’attaque. Pas à pas, l’édifice reprenait vie, imposant et sévère. L’esseulé attirait à eux les ressources naturelles nécessaires, et les taillait comme l’étrangère le demandait. Il ne les voyait pas, mais il entendait une cinquantaine d’individus s’activer tout autour de lui pour reconstruire le bâtiment religieux. À grand renfort de sortilèges, il fut érigé avant la tombée du jour. La femme se rapprocha de Garrett, épuisé. « Merci pour votre aide. » - « De rien. J’espère qu’elle ressemble à quelque chose. » - « Oh, oui. Venez. » Elle le guida et ils entrèrent. Il y faisait frais. Les rayons du soleil couchant jetaient sur le sol les couleurs chatoyantes de larges vitraux. Ceux qui perçaient les flancs de l’église représentaient Dhelrin et Thornas, les Dieux de Frollo. D’autres, moins impressionnants, tant par leurs dimensions que par leurs teintes, dessinaient des scènes mythiques de sa religion. L’odeur de la pierre fraîchement taillée chatouillait les narines de l’aveugle. Il y avait, dans cette atmosphère nouvelle, quelque chose de paisible. « Nous allons pouvoir choisir les mariés, désormais. J’y ai réfléchi et- » - « Non. Ce n’est pas de cette façon que cela fonctionne. Il faut prier Dhelrin et Thornas. Ils vous donneront les noms des élus. » - « Mais… » Garrett avait cessé de marcher. « Le résultat ne sera peut-être pas probant. Pour obtenir la paix, il faut lier des personnalités royales ou des chefs. Pas juste des gens comme vous et moi. » Elle sourit et il entendit le froissement de sa robe sur les dalles. « Vous n’êtes pas n’importe qui, et moi non plus. » Il serra les poings. « Vous auriez dû être roi. » Plus ils discutaient, plus l’homme comprenait que l’inconnue détenait bien des mystères. « J’aurais fait un bien piètre souverain. C’est un statut qui sied à mon frère, autant qu’il lui plaît. » Il secoua la tête. « Mais peu importe. Comment prie-t-on ces Dieux ? » Elle glissa une main sur l’un des piliers – il le devina au son caressant que le geste produisit. « Ils apprécient le Bien. La pureté. La grandeur d’âme. La bonté. Les qualités du cœur. Il faut éviter les tentations du corps et élever l’esprit. Ils prônent la tempérance, la charité, la foi, la prudence mais aussi la force et la justice. Chaque faute est expiée par la prière, la souffrance ou les deux. Leurs paroles sont retranscrites dans le Livre Maître. » - « Je ne peux pas lire. » - « Je sais. Et moi, je dois partir. Vous improviserez. Je reviendrai tout à l’heure. » Elle posa une main sur son torse, puis disparut. Il sentit son contact s’estomper peu à peu.

Après quelques secondes passées à grommeler contre l’enchanteresse, Garrett avança dans l’allée centrale. On aurait presque pu croire qu’il voyait parfaitement clair. Parvenu devant un autel sculpté des figures des déités, il posa ses mains sur la pierre, et chercha ses mots. « Dhelrin et Thornas, j’en appelle à vous pour apporter la paix entre les royaumes. Je vous en prie, tirez le voile du Bien sur le cœur des Hommes. Chassez l’impureté et instaurez la bonté. Liez les destins et choisissez ceux dont les mains devront se joindre devant cet autel. » Rien ne se produisit, puis un écho retentit dans son esprit. Les noms tombèrent, deux à deux, six fois.

« Alors ? » Il lui annonça les résultats. Elle sourit. « Parfait. » Ils passèrent la nuit à rédiger des invitations, à chercher du personnel à travers tous les royaumes et à réfléchir aux détails de la cérémonie. Les mariés seraient tous les deux vêtus de blanc. Les femmes porteraient des robes cintrées à la jupe fluide et les hommes des costumes taillés sur mesure. Un vert tendre viendrait rehausser l’éclat des vêtements. Les alliances seraient des anneaux de métal argenté, parcourus d’arabesques. Chaque époux ou épouse arriverait par les grandes portes latérales et se rejoindrait au centre de l’allée principale. Il la remonterait côte à côte, jusqu’à l’autel. Là, un prêtre de la religion scellerait leur alliance. Les vœux prononcés, des effets magiques se feraient ressentir. Les bagues étaient enchantées de sorte à ce que le sortilège imprégnât les concernés. Si l’un des époux venait à mourir, l’autre le suivrait dans le trépas. Les alliés de l’un deviendraient les alliés de l’autre, et de même pour les ennemis. Lorsqu’ils seraient ensemble au même endroit, un sentiment de paix envahirait tous les protagonistes présents, y compris eux. Un lien d’empathie existerait entre eux, et ils ne pourraient pas se mentir. Enfin, chacun recevrait une fleur dont l’état refléterait la condition de sa moitié – proche de la mort, la fleur se fanerait. À la fin de leur discussion, ils ressortirent de l’église. Garrett érigea une barrière naturelle autour du lieu sacré. La femme l’enchanta. Nulle personne malavisée ne pourrait perpétrer quelque crime que ce fût en son sein. C’était une zone de non-violence, où tous les esprits avortaient de leurs plus sombres complots. Les plantes que l’ermite fit grimper le long des murs défendraient l’endroit, si la barrière était percée.

Lorsqu’ils eurent fini, ils s’assirent contre les portes de bois, refermées, de l’édifice. « Vous savez, si vous aviez été roi, vous auriez sans doute pu épouser celle que vous aimez. » Garrett fronça les sourcils et tourna la tête vers la femme. Il ne la regardait pas, il ne pouvait pas la voir. Il percevait juste tout ce que ses souvenirs de Juliette avaient ancré dans sa mémoire. Sa voix, son parfum, son rire, sa douceur, l’éclat de son âme. « C’est beau, un amour secret qui survit si longtemps. Vous devriez peut-être essayer de lui en faire part. »


Explications : Alors en fait je suis à la bourre. Donc attendez (ou pétez-vous les yeux en lisant maintenant /sbam). Je mets en page en me relisant. Et je vous donne le tirage ici. Avec les explications. Bougez pas 8D (nan mais c'est bien de faire durer le suspense ! Vous savez ce qu'on dit. Plus c'est long, plus c'est bon <3)

Les duos :

Les couples qui vont se marier sont :
- Facilier et Eric (Soso, tu m'es redevable à vie, sache-le)
- Aladdin et Scar (et ça ne paye pas ta dette)
- Ratcliffe et Maléfique (pour instaurer la paix, on repassera, hein 8D Mais l'alliance Alfars-Sorciers naîtraaaaa)
- Aurore et Raspoutine (Laëth te prête Stan, Ali, prends-en soin <3)
- Ursula et Frollo (on reste entre Sorciers, pour la Pureté *o*)
- Le Chapelier et Kocoum (ouais... les étoiles ont des plans qui nous échappent, parfois... c'est peut-être pour que Mamie Bella fasse plein de gâteaux à Nicolae ! L'amour de la pâtisserie les unit !)

La cérémonie :
- Les invités ont reçu des cartons d'invitation blancs et verts (on reste dans le thème hein 8D) et les futurs mariés ont reçu la visite de Faes qui les ont prévenus quant à la cérémonie (si vous refusez, vous êtes maudits sur 253 générations et vous périrez dans d'atroces souffrances /sbam)
- Niveau personnel, ce sont des gens des divers royaumes qui ont bien voulu répondre à l'appel
- Les vêtements sont majoritairement blancs (pour faire écho au "Bien" de la religion de Frollo), avec des touches de vert (pour le rappel à la nature), des robes pour les femmes et des costumes pour les hommes
- Les alliances sont en argent et gravées d'arabesques
- Les époux entrent par les portes latérales de l'église (sur les flancs, sous les vitraux de chaque Dieu) et se rejoignent au centre de l'allée principale : ils vont jusqu'à l'autel
- Un prêtre de la religion de Frollo les marie, son discours insiste sur la notion de paix
- L'église est protégée par une barrière naturelle chargée de magie + par les plantes grimpantes qui sont sur ses murs
- Et après tout ça, on mange et on danse, parce qu'il faut pas déconner non plus
- Le reste, c'est libre, tant que vous êtes cohérents entre vous, c'est bon =)

Les effets du mariage dans le conte :
- Si l'un des époux/épouses meurt, l'autre aussi
- Les alliés et les ennemis de l'un deviennent ceux de l'autre et réciproquement
- Lorsqu'ils sont ensemble au même endroit, un sentiment de paix envahit le cœur de toutes les personnes présentes (donc ça crée une zone de non-violence)
- Empathie l'un avec l'autre
- Incapacité de mentir à l'époux/épouse
- Une fleur dont l'état reflète celui de l'époux/épouse (si elle se fane, c'est que la personne est en danger/en train de mourir/gravement malade, par exemple ; vous pouvez choisir la fleur que vous voulez)

Les effets du mariage hors du conte (vous pourrez les déclarer, donc =)) :
- Empathie avec [nom de l'époux/épouse]
- Une fleur dont l'état reflète celui de [nom de l'époux/épouse] (si elle se fane, c'est que la personne est en danger/en train de mourir/gravement malade, par exemple ; vous pouvez choisir la fleur que vous voulez)