Le deal à ne pas rater :
Soldes d’été 2024 : trouvez les meilleures promos !
Voir le deal

Partagez
 

 [Q.] Le Courrier de la Conciliation

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11273
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Dim 17 Mai 2020, 13:00

Partenaire - Solo
Intrigue - Suite à la Reprise de la Terre Blanche, Mancinia envoie quelques missives dans le but de soutenir la cause des Anges. Elle se remémore une après-midi où l'inimité éclate entre elle et la hiérarchie Magicienne. C'est le moment de réparer quelques torts - Réponse au Challenge : offrir une Vache à un PJ.


Son visage pâle et les cernes sous ses yeux indiquaient son état d'épuisement, or Mancinia ne se plaignait pas. Monika l'observait silencieusement en train conclure les missives destinées à la Noblesse Magicienne présente sur le territoire de Nylmord, notamment sur son marquisat, les invitant à organiser quelques levées de fonds dans le cadre d'une vaste campagne à destination des Anges. Elle s'adresserait principalement à ceux revenus de la Terre Blanche, permettant à ces derniers de pouvoir se reconstruire. C'était louable, dans la mesure où elle-même prévoyait de préparer une réception, certainement sa toute première. La Camériste n'était pas sans connaître les rumeurs venues des autres maisons, le personnel de chacune d'entre elles discutant entre amis, anciens collègues, voire même membre de la Famille. Tous, sans exception, attendait la Marquise au tournant. Que ce soit en bien, ou en mal. Dans la mesure où elle essayait d'entretenir d'excellentes relations avec tous, son accessibilité intéressait énormément de monde. Humaine, avec une Antimagie répugnante, certes, mais alliée de bien d'autres, sur plusieurs territoires. Elle était une partenaire économique incontournable au sein de son peuple ... et elle suscitait pas mal de crainte depuis qu'elle était la gestionnaire des Enfants des Cieux au sein des Magiciens. Nombreuses étaient les Familles à ne pas la vouloir comme ennemie. Sans doute était-ce pour cette raison que la Vicomtesse Mielle l'avait conviée à une réception en l'honneur de l'arrivée de son héritier légitime, tout en assurant la garde de l'aîné, qui avait été adopté durant cette campagne.

Anna Mielle, certainement par courtoisie, avait souhaité la voir venir, ne croyant pas instant que la Marquise accepterait. De ce qu'elle avait entendu, l'organisatrice avait eu du mal à se remettre de sa présence. Honorée et ravie de son intérêt. Surtout que Mancinia lui avait fait parvenir un présent inestimable à la suite de cet excellent accueil, en offrant un bracelet gravé aux désormais deux frères. Cela avait relativement joué en sa faveur de considérer aussi ouvertement les liens entre les Magiciens et les Humains. D'un autre côté, nombreux étaient-ils à dire qu'elle usait de son pouvoir pour obtenir de l'attention des plus petits pour gonfler son ego, ou qu'elle ne pouvait que bien s'entendre avec eux pour être du même genre. C'était ce qu'il s'était passé sur le Duché de Darin. Les doigts de Monika se crispèrent sur sa robe au souvenir douloureux de cette personne insultante, de ces silences approbateurs. C'était tellement ... Frustrant. Pourraient-ils seulement voir Mancinia comme elle la voyait, un jour ? Après avoir plié le dernier parchemin écrit à la main, coulant la cire pour y apposer son sceau, elle tendit à sa subalterne une pile impressionnante de lettres.

J'ai inscrit le nom des destinataires sur l'enveloppe, Monika. Il y a celle concernant les membres de mon marquisat, mais aussi des invitations pour ceux et celles désireux de travailler avec moi. Peux-tu les envoyer pour moi ?
Oui, Marquise.

La Camériste avait encore bien du mal à la tutoyer lorsqu'elles étaient ensemble. Ce respect était bien trop ancré dans ses gènes, surtout que Mancinia avait toujours une remarque gentille à son encontre, elle l'avait aidée de bien des manières. Comment pourrait-elle ne pas le lui rendre ... En parcourant la liste des destinataires, par curiosité et souci de vérification de celles-ci, la Magicienne eu un blocage lorsqu'elle parcourut l'assemblage des lettres.

Marquise ... Cette invitation ...

Elle retournait l'enveloppe dans la bonne direction pour que son interlocutrice puisse la relire.

Ah ! Celle destinée au Baron Paiberym ? Je ne me suis pas trompée, si telle était ta question.

La Camériste était crispée. Elle doutait que ce soit pour montrer une différence de pouvoirs et de statut entre eux, mais leurs relations étaient relativement tendues avec toutes ces rumeurs, ces non-dits ou autres. Ne le prendrait-il pas mal d'être convié comme un ami, après tout cela ?

... Pourquoi vous obstinez-vous ?
Que veux-tu dire par obstinée ?

Mancinia venait de mettre son menton contre sa paume, Monika ne savait que répondre à sa question sans être désobligeante, ce qui lui arrachait un sourire.

J'aimerais éviter que la situation ne s'enlise, c'est l'unique raison. J'ai bien conscience qu'il doit être contrarié à chaque vision de mon nom, mais il n'y a pas de crainte autre qu'un refus. Si tel est le cas, ce ne serait rien de dramatique.
Cela pourrait être mal interprété, vous le savez.

Peu importait les raisons et les conséquences, les autres ne verraient ce que ce qu'ils voudraient bien entendre. Entretenant des accords glaciaux en cas de refus, une hypocrisie aberrante dans ce geste, une soumission à son statut s'il acceptait ... Peu importait. Ce serait, inlassablement, de mauvais racontars.

Crains-tu que cela ne lui porte préjudice ... ou à moi ?
A vous deux, Marquise.
J'ai dit tout haut ce que tous pensaient tout bas, sourit-elle. Dans un camp, comme dans l'autre, il y a eu énormément d'hypocrisie, même venant de moi. Ce n'est pas mon monde. Je le déteste cordialement. J'aurais envie de brisé ces masques ridicules ... Aaah. Peu importe. Désormais, regarde qui est la véritable cible des rumeurs.
... Vous.

Une certaine anxiété marquait les traits de la Camériste, le sourire de Mancinia s'agrandit. Elle avait été vindicative envers le Baron Paiberym pour que les mauvais racontars sur Laëth cessent, mais bien évidemment, il était une figure emblématique chez les Magiciens, autant qu'elle l'était chez les Humains. Ces rumeurs n'avaient pas tardé à se retourner contre elle. Jalouse. Mauvaise. Horrible. Mégère. Frustrée. Hystérique. Ça l'avait amusée. Alors que l'on parlait d'elle, les rumeurs sur le couple s'étaient poursuivies, mais ... moindres. Maintenant que la vérité était connue, cela n'amusait plus. Il fallait d'autres proies.

Sois tranquille. Je n'ai jamais eu vocation de m'étendre dans la hiérarchie des Magiciens. Tout le peuple pourrait me haïr que cela ne changerait rien.
... Allons, Mancinia ... Vous êtes très aimée par les Magiciens ! Ne dites pas cela comme si nous étions tous contre vous ! Vous êtes la choisie de notre très estimé, certes ancien, mais regretté Nylmord !
Sans doute ... mais c'est la vie des Humains d'être détestés.
Ne dites pas ça, moi, je vous aime !

En prenant conscience de ses propos, sortis brutalement, Monika demeurait bouchée bée quelques instants. Son esprit s'était déconnecté presque aussitôt, comme s'il refusait d'assumer ses paroles. La Marquise paru surprise, elle aussi, tant elle ne s'était pas attendue à cet élan d'honnêteté et de gentillesse. Elle vit le rouge sur les joues de sa Camériste, qui refermait ses lèvres avec un regard horriblement gêné.

C'est très gentil, Monika, soufflait Mancinia, émue. Tu m'es très chère à moi aussi. C'est pourquoi ... Envoie cette invitation. Je t'assure que tout se passera bien. J'ai conscience d'où est ma place. Elle n'est pas ici, certes, il y a ceux qui me connaissent et m'estiment, mais ... en dehors de ces terres ... Je ne suis rien. Je redeviens la Matasif Leenhardt.
Je doute que le Baron ...
Il va sûrement m'en vouloir un temps, mais ce n'est pas une personne stupide.
Que voulez-vous dire ?
Allons ... Tu sais qui a lu l'intégralité des dossiers pour les Enfants des Cieux. Tu sais très bien que ce dernier était dans notre liste ... Il n'y a pas de haine, ni envie de rachat. Laisse-les penser ce qu'ils veulent. Et laisse-moi faire ce que je veux.
Ce que vous voulez ? reprit-elle en soupirant. Il ne manquerait plus que vous décrétiez un duel avec le Baron.
Oui ! s'exclama-t-elle en levant son coupe-papier, comme prête à en découdre. Un Duel pour l'Amour de Laëth ! En garde, Kaahl !

Mancinia tapait dans le vide pour donner illustration à un combat imaginaire. Cette mise en scène ridicule se conclu sur un éclat de rire, cela détendit quelque peu la Marquise, épuisée sur bien d'autres points, plus personnels. Elle eut une pensée pour Neah, certainement en train de crouler sous la paperasse et les rapports, estampillés de Yüerell. Mancinia reprit son souffle, toujours lumineuse. Il y eu un silence qui suivi l'échange, avant qu'elle ne lève ses mains au-dessus de sa tête pour tendre ses bras, détendre ses muscles endoloris.

Travailler toute cette matinée m'a donné faim. Peux-tu m'apporter un encas avant d'envoyer les invitations ?
Tout de suite.

Monika s'inclinait respectueusement, par habitude, avant de sortir de son bureau, Mancinia pivotait sa chaise pour regarder vers l'extérieur. Il pleuvait. Une pluie lourde et pénétrante dégringolait sur les toits de Qisar, se fracassant brutalement, éclaboussant le sol dans un tintement musical, paisible et insouciant. Son souffle humide faisait danser le branchage des arbres. Elle observait ce spectacle, son esprit divaguant. Seul lui importait la Gloire des Humains. Seul lui importait de plaire à sa Souveraine pour qu'elle marque son accord concernant la création de sa cité portuaire ... Ce ne serait pas celle de ses rêves, non. Elle réserverait sa construction à un nouveau rivage dont elle irait prendre possession. Dès l'instant où on avait eu vent de son projet, les bruits dans les couloirs de sa hiérarchie l'avaient désignée comme une potentielle Kaafa. Si elle réussissait, alors la Reine Scylla n'aurait pas le choix que de lui confier une exploration. Elle préparait celle-ci depuis encore plus longtemps. Elle se sentait terriblement épuisée et ce n'était que le milieu de la journée. Quand elle repensait aux choses retardant ses plans, cela l'agaçait sombrement. Surtout que cela remettait son mariage à plus tard. C'était une promesse entre elle et Neah. Rien n'arriverait avant. Les Aetheri semblaient être désireux de se remettre en avant au sein du peuple, notamment Hel'dra. Si elle avait eu une peur irraisonnable concernant ses enfants lorsqu'elle avait su la vérité, celle-ci s'était apaisée. La Fille du Soleil se redressait, se dirigeant vers l'aire où ses cadets se reposaient, elle mit une main sur le berceau d'Idril, éveillée.

Je veillerais sur toi, tu sais ?

Celle-ci essayait de se tenir debout en s'aidant des barreaux, appelant d'un regard sa mère, gesticulant en essayant de former des mots, alors que de longs sons protestataires émanaient de sa bouche. Mancinia se penchait pour venir la prendre dans ses bras. Ce contact l'électrisait, lui donnant une bouffée d'air douce et pleine d'amour. Elle avait grandi, devenant lourde, mais ses bras entraînés s'en moquaient. Embrassant son front, l'Humaine songeait que, peu importait l'Aether de la Conciliation, elle s'assurerait qu'Idril mène une existence pleine et heureuse. Si elle décidait de se battre pour les Humains, elle la soutiendrait, si elle décidait d'élever des vaches, elle la soutiendrait. Rien d'autre n'avait d'importance, pas vrai ? Si elle déviait du droit chemin, il y aurait Neah et Isley pour l'y remettre. Mancinia regardait à travers la vitre, voyant dans leur reflet sa cadette s'amusant avec sa boucle d'oreille.

Hum, murmurait-elle, songeuse. Crois-tu que nous devrions aussi envoyer une missive à Laëth, Idril ?

Sa fille ne répondit rien, se contenant de la regarder en souriant, avant de se pencher pour lui attraper les cheveux.

Post I - 1833 mots


[Q.] Le Courrier de la Conciliation Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11273
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Dim 17 Mai 2020, 14:35

La Camériste venait de revenir avec un plateau d'argent regroupant du thé et des toasts surmontés de foie gras, ainsi que du coulis d'oignons. Elle posait celui-ci sur la table de salon de la pièce, la Marquise revint avec sa cadette dans les bras. C'était un tableau si attendrissant qu'elle en décochait un sourire.

Monika ! s'exclamait la Fille du Soleil en la voyant. Te souviens-tu de la robe que nous avons vu la dernière fois ?

Surprise de cette demande subite, celle-ci rassemblait les derniers souvenirs de leur sortie ensemble. Fort heureusement, Mancinia ne perdait pas son temps dans ce genre de boutiques à longueur de temps et lui permettait de mettre rapidement des courbes sur les tissus dont elle parlait.

Oui ? ... Souhaitez-vous la commander ?
En effet ! Ce serait pour en faire un cadeau !
A qui souhaitez-vous l'envoyer ?
A Laëth Belegad.

Monika eu le regard arrondi et la bouche entrouverte, Mancinia saisi un des toasts qu'elle dévorait goulûment, ravie. Elle ne prenait pas conscience d'avoir aussi faim, c'était étrange.

Mar ... Marquise, c'est ...
C'est un simple cadeau, Monika.
Je présume que ... Une robe et des chaussures assorties devraient convenir. Mais puis-je demander la raison ?

La Camériste avait depuis longtemps cessé de vouloir comprendre certaines réactions de sa supérieure. Elle était moins fantasque que d'autres, mais lorsqu'elle l'était, assurément, la déroute était assurée.

Je me dit qu'avec son départ aux explorations et tout ce qu'il s'est produit récemment, elle ne doit pas avoir de tenue réservées aux célébrations. En tout cas, rien de semblable à mes commandes à Delverin. Sa méthode et mes demandes correspondraient très bien à une personne comme elle.
Oui, c'est vrai que les vôtres sont ... particulières.

Delverin avait été assez surprit lors de leur premier entretien, quand Mancinia avait constitué sa garde-robe. Il s'assurerait de respecter les commandes de la Marquise de Nylmord à l'avenir, mais elle avait eu une idée des plus déroutante. Lorsque le Couturier avait compris que celle-ci se remémorait la Nuit Pourpre, où elle avait été poignardée, il en avait compris son traumatisme. Ce fait n'était pas connu, mais sa méfiance à l'égard des Bals était compréhensible. C'était ce qu'elle avait sorti pour ne pas donner ses vraies raisons, mais la Matasif détestait ces robes encombrantes et légères. Autant avoir l'opportunité d'arracher sa robe et d'encastrer ses ennemis à coups de poings, au cas où.

Être à Yüerell est le signe d'un engagement, mais cela s'inclus même en dehors. Neah est très prudent pour ne pas me déshonorer sur ce point, même lorsque cela sort du cadre de ses fonctions. Une robe de crinoline ne lui conviendrait pas. Sans doute une robe impériale siérait mieux, c'est plus léger et la laisse libre de ses mouvements. Du bleu et du blanc, cela honorera la Compagnie. Je vais lui fabriquer une broche. Et une épingle à cheveux ...

Monika baissait la tête avec résignation, malgré un sourire amusé. Elle s'emballait. Quand la Marquise Leenhardt avait une idée derrière la tête, rien ne pouvait lui en faire démordre, à moins que quelqu'un ne soit plus mordant, mais ce n'était pas son cas.

Ne craignez-vous pas qu'elle prendra mal votre cadeau ?
Elle n'aura qu'a le balancer à la poubelle si cela la dérange.
Heu ... C'est un peu ...

Brutal ? Indécent ? Mancinia parlait de choses bien onéreuses. Savoir un tel présent puisse être gâcher serrait son coeur. Beaucoup se damnerait pour avoir ne serais-ce qu'un bouton venue de chez Delverin ... Voyant son trouble, la Marquise se reprit.

Je suis sans doute bien des choses, mais cela ne m'empêche pas de commettre des erreurs. Je suis loin d'être habituée aux moeurs magiciennes et ces derniers temps, j'ai pris conscience que nos deux peuples étaient différents. Bien plus que je ne l'aurais imaginé. Je ne vais pas changer pour correspondre aux standards qui ne sont pas pour moi. C'est simplement un geste de réconciliation, pour trouver d'éventuels terrains d'entende à l'avenir. Ce n'est pas un drame si on se regarde mal, ni si on ne s'entend pas. On ne peut pas tous s'aimer, ce n'est pas pour rien qu'on essaie d'être conciliants.
Je comprends. Mais ... Comment allez-vous transmettre cela à mademoiselle Belegad ? Vous allez lui apporter vous-même ?

Mancinia sourit.

Oh.

Non, évidemment. Soit elle enverrait sa Camériste, soit ce serait un paquet préalablement bien préparer.

Je vais aussi envoyer un cadeau au Baron. Ce ne sera rien d'autre que quelque chose n'ayant aucune autre signification que de la courtoisie. Envoie-le en même temps que l'invitation ... Hum. Que penses-tu de l'encens ? Prend celui dans ma réserve, notamment le tout récent que nous avons reçu ... Ce serait parfait !

Une senteur mélangeant myrrhe, sauge, lavande et bois de cèdre devrait lui convenir. Par ailleurs, cela rappellerait sûrement à l'Enfant des Cieux de Kaahl quelques souvenirs de ses origines. Mancinia tendit les bras pour remettre Idril à sa Camériste.

Tiens là quelques instants. Je t'écrit la commande à envoyer chez Devlerin ... Quand cette pluie endiablée cessera de tomber !

Il n'était, évidemment, pas question de rendre un de ses subalternes malades pour un quelconque caprice de sa part. Prenant sa plume, elle commençait la rédaction de sa commande. Une robe de draps bleus, de tissus d'ivoire et de chaînes d'argent, c'est bien plus flatteur et beaucoup moins lourd que de l'or. Elle demandait à ce qu'on enlève la traîne et la remplace par une cape que l'on pouvait fixer avec des épaulières. La largeur de la robe devait aussi permettre le port d'un pantalon discret, tandis que le haut devait bénéficier d'un renforcement en mailles. La broderie de ces robes devait être extraordinaire, soit avec des motifs floraux ou de rocailles inspirés par l'architecture. C'était long et laborieux, dans un sens, mais elle ne doutait pas de la beauté de l'ouvrage à venir.

Je paierais le quadruple si elle me livre rapidement, dit-elle en tendant le billet, tout en reprenant sa fille.

De temps à autre, user de son argent abusivement était intéressant. Monika le saisi et se chargeait de préparer la boîte contenant le présent du Baron. Remplie d'une fougue nouvelle, Mancinia se redressait doucement en se rendant dans un autre bureau de sa demeure, un emplacement dédié au travail manuel. La Sertisseuse balayait des yeux son atelier, où plusieurs créations reposaient. Travailler sur autre chose que des affaires économiques ou ses études de médecine lui changeait les idées, lui permettant de voir plus clair. Jamais elle n'aurait pu abandonner son premier amour qu'était la Joaillerie. Son travail s'arrachait à présent et ce serait idiot de se priver de cette reconnaissance professionnelle. Elle devait encore avoir la commande de la Comtesse Hautbourg pour sa mère, mais il y avait encore du temps. Son regard se posait sur des ses compositions. Il faudrait quelque chose qu'elle pourrait porter pour des entrevues officielles, au moins chez les Magiciens. Quelque chose de léger pour une Fille de Réprouvés. Ce devait être quelque chose d'agréable et non pas une torture interminable. Mancinia saisi une de ses plus récentes conception. Unique, étincelante de beauté, tranchant comme une épée. Selon sa commande, les deux ensembles seraient excellents. Mélange des couleurs dominantes des Mages Blancs avec celles de la Compagnie de Yüerell. Mancinia sourit. Parfait.

Cet ensemble était composer d'un collier avec un pendant illustrant un geai bleu, symbole de Yaveäth. Il y avait également une bague et des boucles d'oreilles. Un alliage d'or blanc, mêlant diamants et saphirs, mais, pour couronner le tout, une tiare. Cet objet était réservé aux plus hauts nobles, ceux qui côtoyaient les plus Grands. Sans doute devait-elle éviter de lui remettre maintenant ? Non. Elle aurait le tout. L'Aile d'Acier méritait bien cet égard de sa part. Elle, elle était méritante et courageuse. Bien plus que celle a qui il était destiné de base. Elle souhaitait, au départ, la remettre à la haute dignitaire dont l'aînée l'avait invitée, il y a trois jours à peine, pour une réception. Cela aurait été un cadeau de remerciements. Fort heureusement qu'elle avait cette présence d'esprit de ne pas donner avant d'avoir reçu, cela lui évitait du travail dans le néant. Elle sourit. Cette petite peste lui avait fougueusement manquée de respect et devant l'absence de réactions, elle estimait que, comme elle auparavant, Su n'avait fait que dire ce que tous pensait tout bas ...

Mademoiselle Alteir a annoncée qu'elle organisait un thé chez elle sans vous le dire en personne, Marquise ?
Oui.
Cela ne présage rien de bon ...

De convenance, ce genre d'invitations étaient émises à haute voix, que l'on acceptait. On recevait ensuite une missive où l'on pouvait changer d'avis ou confirmer sa présence à la date indiquée, les réceptions n'étaient organisées qu'ensuite. De temps en temps, pour des événements plus intimes, on s'échangeait directement des morceaux de parchemins. Seulement, dans le cadre de celle-ci, Mancinia n'avait reçu qu'une lettre peu de temps, pourtant, après avoir croisé l'héritière es Alteir. Sa demande prenait alors un air d'obligation et non d'envie de la voir, par égard pour les parents des demoiselles avec qui elle était en affaires, l'Humaine avait acceptée. Depuis, quelques appréhensions ne la quittaient pas. Dans la résidence immense dans laquelle elle progressait, Mancinia remarquait le tapis rouge réservé aux invités. Ce n'était pas commun. L'organisatrice, Su Alteir, se trouvait au début de celle-ci. Ravissante dans sa tenue d'émeraude allant avec ses yeux, elle l'accueillait dans une révérence.

Oh, Marquise Leenhardt. Vous êtes en avance ! Je m'apprêtais à vous envoyer un carrosse. Prenez le nôtre au retour !
Je vous remercie, mais je préfère prendre le mi ...
Ha ha ... J'ai entendu dire que vous étiez plutôt pauvre, pourtant.

Cette réaction surprit autant Mancinia que Monika. Se dissimulant derrière de belles paroles et un sourire moqueur, Su se montrait impolie. Seulement, la Marquise ne souhaitait aucun scandale à un thé où elle se présentait pour renforcer ses contacts avec la haute société. Ce n'était pas à elle de prendre des remarques désobligeantes. Elle s'avançait de quelques pas pour se mettre à la hauteur de la jeune blonde et prendre ses mains, dans un élan d'amitié.

On dirait que j'ai beaucoup de chance pour rencontrer tant d'âmes charitables !

Ses paroles semblaient la rendre encore plus en colère, son regard n'était que dégoût et tempête. Elle se dégageait poliment, mais fermement, de son emprise. Peut-être était-ce son Ma'Ahid qui la dérangeait ?

Steffie, accompagnez la Marquise aux Jardins.
Oui, Mademoiselle.

La servante s'inclinait respectueusement, l'invitant à la suivre. Mancinia ne doutait pas de la fortune des Alteir en traversant les immenses étendues herbeuses, elle savait combien cela revenait cher d'entretenir ce genre de choses, même avec la Magie aidant au travail. En arrivant près des tables drapées, en sentant les regards de ces demoiselles, Mancinia ressentait quelques hostilités à son égard. Ce thé donnait de plus en plus l'impression d'être un piège..


Post II - 1825 mots


[Q.] Le Courrier de la Conciliation Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11273
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Dim 17 Mai 2020, 17:50

Monika ressentait très distinctement la vive animosité de certaines Magiciennes à l'encontre de la Marquise Leenhardt. D'autres semblaient relativement gênées, ou mal à l'aise, conséquence habituelle de la présence écrasante de son Ma'Ahid. La Camériste en avait tellement l'habitude que cela ne la dérangeait guère d'avoir perdu sa Magie. On s'y adaptait très vite selon son niveau, mine de rien. Et mieux valait s'adapter aux convenances étrangères. Mancinia s'installait sur un des sièges de velours mauve en saluant les personnes qui lui étaient proches. Certaines interlocutrices se détendaient lorsque les conversations s'engagèrent autour de quelques macarons. Seulement, cette ambiance contenait une certaine pression et, évidemment, quelqu'un ne tardait pas à poser la question qui brûlait les lèvres toutes.

Marquise ... J'ai entendu dire que vous aviez eu des échanges houleux avec le Baron Paiberym.
Vraiment ? C'est surprenant ! Nous n'avons jamais eu la moindre conversation.
Ah ? se surprit quelqu'un.
Mais vous aviez eu de vilains propos à son encontre pourtant.

D'accord. C'est en se servant du Baron qu'elles essayaient de créer une polémique à son encontre. Il est vrai que c'était un homme populaire auprès des femmes, peu importe sa relation avec une autre. Ses propos privés étaient donc en train de se retourner contre elle ... Aaaah. Très bien. Elle était prête. Si elles se croyaient plus malignes, c'était une chance inouïe de leur rappeler que non.

C'est exact. J'ai contribué à la critique de sa relation. Je ne pensais pas que cela prendrait de telles proportions, surtout que je remettais en cause les versions accusant une Ange d'être pire qu'un Démon.
Vous avez été un peu imprudente, Marquise. Vous n'êtes pas sans ignorer que nous apprécions le Baron Paiberym au sein du Duché.
Je vois, se contentait-elle de répondre en portant sa tasse de thé à ses lèvres.
Donc ...

Les paroles et le ton de son interlocutrice étaient si mielleux qu'elle aurait dit une hyène, sa manière de se pencher vers elle voulait en dire long sur son envie de la dominer.

Présentez des excuses.

Un léger silence retombait sur l'assemblée de demoiselles, toutes avaient leurs regards criblés en sa direction. Mancinia était en train de regarder celle qui lui réclamait cela, son sourire avait disparu, tout en reposant sa tasse, avant de croiser les mains sur sa robe.

Pourquoi ? dit-elle. Je ne comprends pas.

Rester de marbre ne la rendrait qu'encore plus énervante à leurs yeux.

Marquise, vous êtes fiancée, n'est-ce pas ? Donc, cracher sur la relation qu'on d'autres que vous, c'est ...
Je ne vois aucun rapport.

Elle entendait les chuchotements, mais se contentait de regarder son interlocutrice, qui s'était rassise. Ce n'était pas à elle de subir une humiliation en public.

Admettons que je sois réellement jalouse du couple que forment Kaahl et Laëth, ce qui n'est pas le cas, mais admettons. Ne serais-ce pas plutôt à eux que je devrais m'excuser ? Pourquoi devrais-je présenter des excuses ici ?
Parce que tout le monde affectionne le Baron et ...
Ce sont toutes deux des personnes, pas des biens publics, que je sache ?

Il y eu un nouveau silence, gêné cette fois. Elle se retenait violemment de sourire. Se figuraient-elles qu'il avait besoin de leur affection ? S'imaginaient-elles que Kaahl était dans un coin de sa chambre en train de pleurer devant la vilaine Humaine ? Qu'elles soient un minimum sérieuses. Si elle l'appréciait autant que cela, elle ne serait pas en train de le réduire à ça.

C'est vrai que c'est un peu ... Bizarre.
La Marquise n'aurait probablement lancé des rumeurs si on remontait vers elle aussi facilement, pas vrai ?
Ha ha, tout bien réfléchis ... Pourquoi devrions-nous recevoir des excuses ?
J'aime beaucoup le Baron, mais ça va trop loin. D'ailleurs ... Pourquoi sommes-nous en train d'en discuter ?

La Marquise eu un léger sourire. Cette conversation était close. Elle comprenait néanmoins la raison de leur méfiance à son égard, car ce genre de rumeurs est néfaste. Qui voulait avoir à sa table une personne aussi méprisable et dangereuse ? Su avait certainement été contrainte par ses parents de l'inviter à cette rencontre, probablement en raison des affaires qu'ils souhaitaient établir chez les Humains. Mancinia avait une mainmise déroutante sur l'économie de son peuple, la contrarier revenait à prendre le risque qu'elle s'immisce dans les éventuels contrats à établir pour se venger, à l'inverse d'être dans ses bonnes grâces, où elle glisserait de bonnes paroles, au bonnes personnes. Si Mademoiselle Alteir l'avait prétendue pauvre, ce n'était pas sa fortune qu'elle visait.

Je vous prie de faire attention, désormais. Les gens pourraient penser que vous cherchez à nuire à ma réputation.

Cette menace à peine voilée eu le don de mettre mal à l'aise quelques invitées. Mancinia n'avait pas le coeur à rudoyée des jeunes femmes trop durement. Après tout, il s'agissait d'une erreur de sa part. Elle comprenait que l'on défendait Kaahl, mais elle ne pouvait pas se laisser faire où cela entacherait grandement son autorité au sein de son marquisat. Si la situation était stable en raison de ses investissements et de sa réputation auprès des habitants, un rien pouvoir la mettre dans une position fâcheuse vis-à-vis de ses vassaux. Où qu'elle soit, c'était un monde impitoyable.

Par ailleurs, c'est un manque de respect que de m'accuser de leur avoir manquer d'égards sous prétexte de mes propres fiançailles, surtout après toutes les rumeurs horribles qui ont circuler à leur encontre.
... Mais elles sont de votre fait.

Su Alteir. Son regard était d'une hostilité certaine, visiblement, la bonne entende demandée par ses parents lui passait au-dessus de la tête, au moins, elle se voulait honnête sur ce point. S'était-elle éprise du Baron pour autant la méprisée ? S'attendait-elle à ce qu'elle se rabaisse de crainte d'être détestée ? Mancinia était née dans la haine. Être accusée à tort de tous les maux relevait de l'habitude, mais elle avait dépassé le stade d'être une petite boule tremblante à la moindre réprimande.

Je comprends que vous soyez dans tous vos états depuis vos fiançailles, car trouver un parti convenable devenait une gageure, mais répandre des rumeurs sur base d'une certaine jalousie qui, je suppose, vous étoufferais. Lorsqu'on voit l'état de votre relation avec le Capitaine Katzuta, on se demande si des sentiments vous unissent réellement, ou s'il s'agit d'un petit moment d'égarement pour vous.

Une certaine hargne émanait de sa fougueuse Camériste, dans son dos. Monika n'irait pas répondre à sa place, mais son mécontentement était prévisible. Ce petit Jeu devenait assez malsain, d'ailleurs. Elle pointait son âge en raison de son rapprochement vers la trentaine, l'absence d'héritiers probablement. Mais aussi la possibilité que Neah ne l'aimât pas, ou qu'elle était une femme aux moeurs légères. Un cocktail détonnant.

Nous avons des manières différentes de voir les choses.

A quel point son visage était calme ? A quel point était-elle insupportable ? A quel point transpirait-elle l'arrogance ? Contrôle tes émotions, Mancinia. Elle veut te contraindre à protester en hurlant pour se donner de nouvelles armes pour t'attaquer. Ne sois pas impulsive. Contrôle-toi, tu peux y parvenir. Si elle tenait bon, elle retournerait la situation en sa faveur.

Vous n'êtes absolument personne dans cette histoire et vous voulez prendre le premier rôle, pas vrai ? Vous voulez que l'on vous acclame et que l'on vous envie ? Êtes-vous à ce point en manque de reconnaissance ?
Su, voyons ...

Une des demoiselles à ses côtés essayait de la ramener vers la raison, mais celle-ci n'écoutait pas ce précieux conseil. Son sourire était narquois, elle donnait presque l'impression d'avoir gagné cette partie.

Comprenez-vous maintenant qui vous êtes ? Vous êtes seulement de ces femmes qui recherchent de l'attention, avec mesquinerie et violence.

Mancinia avait un regard glacial, un sourire plein d'arrogance. Qu'elle continue, c'était divertissant. Personne ne disait rien durant cet échange verbal, trop choquées ou bien trop perturbées pour réagir.

Considérant d'où vous venez, c'est normal d'avoir quelques tares. Vous ne parvenez pas à rester à votre place, ni ne tenez compte des hiérarchies !
Et où suis-je censé me trouver, Mademoiselle Alteir ? ... Au sommet de ma hiérarchie ?

Sa dernière intervention risquait bien de marquer le coup de grâce. Son interlocutrice avait choisi de l'attaquer sur ses origines modestes, mais on pouvait très bien reformulés si aisément des propos, pas vrai ?

Aaah, Mademoiselle. Croyez-vous que les Humains sont des faire-valoir pour votre société ?
Je ne parlais pas des Hu ...
Je suis attristée d'apprendre que vous avez peu de considération pour les miens.

Mancinia reposait sa tasse avec délicatesse, celle-ci tintant contre la sous-tasse, avant de se redresser. D'un mouvement du buste, elle prit congés. D'un geste de la tête, elle invitait Monika à la suivre. Celle-ci s'inclinait à ses hôtes, avant de suivre ses pas.

Marquise ... Où allez-vous ?

Vers des contrées où mes ailes se déploient pour vous regarder vous tordre dans la boue, pensait-elle si violemment qu'elle aurait broyer les alentours si elle était douée de Magie.

Juste ciel !
Pour qui se prend-t-elle ?
Pourquoi agit-elle comme si nous étions les méchantes ?

Seulement, elle poursuivait son chemin, sans s'arrêter, sans se retourner ... Insolente. Imprévisible. Un toupet inimitable. Monika entendait leurs critiques, mais là où elles voyaient une attitude méprisante, Mancinia lui semblait détenir une aura presque royale. Sa démarche, sa manière de surélever sa robe, ce vent dans ses cheveux ... Mancinia marquait une pause en attendant son cocher, relevant ses yeux vers le ciel clair.

Je suis fatiguée de cet endroit.


Personne ne l'avait retenue. Et c'était tant mieux. Peu importe que cela marquait un point de rupture avec l'aristocratie d'un peuple dont elle n'était pas originaire, ce qui comptait, c'était ceux dont elle avait la charge et ceux qu'elle estimait. C'en était terminé de se prendre la tête avec des êtres méprisants, peu importe ce qu'on réalisait. Oui, elle aimait entretenir ses relations, parfois au-delà du raisonnable, oui, elle commettait des erreurs. Toujours, au fond de son coeur, elle cherchait la puissance du Pardon, mais ces derniers mois, tout se liguait contre ses bonnes résolutions. A quoi cela servait à part mettre sa vie en danger, à part détruire progressivement ce qu'elle bâtissait avec hargne ? Cette parure irait à Laëth Belegad. Elle avait certainement plus de mérite pour avoir répondu présente sur un champ de bataille. Son Gardien en était revenu avec toutes les blessures invisibles, il en était devenu distant. Laëth avait survécu à cela en tant que Recrue, c'était bien plus admirable qu'une femme incapable de sauvegarder sa langue. Sans doute ne porterait-elle pas cette tiare, pas plus que le reste de la parure. Peut-être la donnerait-elle, ou le revendrait-elle, peu lui importait. Peut-être brûlerait-elle la robe ou la déchirerait en morceaux pour lui renvoyer. Peu importait. Elle aurait le sentiment d'avoir travaillé pour une méritante au lieu de graisser la patte de ceux qui ne méritait même pas de lécher ses chaussures salies...

Post III - 1825 mots


[Q.] Le Courrier de la Conciliation Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11273
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Dim 17 Mai 2020, 23:53

Idril dormait paisiblement, tandis que sa mère massait sa petite main. Elle s'était agitée dans les bras de celle-ci au bout d'une petite heure sur ses genoux, visiblement prête à pleurer car elle ne parvenait pas à s'endormir pour sa sieste. Dans ces cas-là, Mancinia la ramenait près de son frère. La présence de l'un et de l'autre les rassurait mutuellement, ce lien qu'avait les Jumeaux ne cessait de la surprendre ... Isley était à côté de sa soeur, séparé par des barreaux, mais lui était en train d'admirer une de ses peluches, qu'il agitait avec une certaine délicatesse au-dessus de lui. C'était Neah qui le lui avait appris. La douceur de son Père transparaissait désormais sur ses traits, ses gestes ... L'Humaine ressentait une certaine tristesse. Son Gardien lui manquait atrocement. Elle ressentait sa présence lointaine, il n'était pas vraiment éloigné en raison de leur lien, mais cela ne changeait rien à ses sentiments. Pourtant, le moment n'était pas aux caprices. L'homme de ses pensées était occupé. Sans doute plus que d'accoutumé, sans doute au point de ressentir le même manque à son encontre, sans pouvoir pleinement le combler. Dans son cas, ce devait être pire, il n'avait pas ses enfants avec lui. Que ne donnerait-elle pas pour le voir les serrer dans ses bras. Mancinia observait son fils, d'autant plus amusé. Cette peluche ... Neah ne cessait de vouloir savoir qui lui avait envoyée, car selon lui, c'était une reproduction exacte de Laëth Belegad. A croire que c'était ... une vaste blague.

Soupirant, délaissant ses cadets à ses aînés, Mancinia retournait s'installer à son bureau. Elle venait de terminer d'apposer l'épingle sur le dos de la broche illustrant le Symbole de Yüerell. Celle-ci était en or, rehaussé de platine et, au dernier moment, la Sertisseuse avait choisi de lui donner une double utilité en lui donnant la possibilité d'être reconvertie en collier, elle remettrait dans son paquet une chaîne en platine avec des maillons anciens et amovible à l'aide de deux mousquetons. Elle avait adoré cet exercice. Elle en enverrait peut-être un à Isley, lors de l'envoie de sa prochaine missive ... Il avait une Orine, de ce qu'on lui avait dit. Seulement, elle n'en était pas là. L'Imprévisible prit une grande inspiration et la plume grattait ensuite le papier.

Chère Laëth,

Je devine qu'une lettre venant de ma part doit vous surprendre, mais si je ne prends pas le temps pour rédiger celle-ci maintenant ... Il est probable que ce ne soit jamais le cas. Je vous épargne de longues présentations ennuyeuses. Vous savez qui je suis.

Je suis une de celles qui ont ouvertement critiquée votre lien avec Kaahl Paiberym. Ou plutôt, c'est vers lui que s'orientait ma colère. Celle de ne pas vous avoir protégé correctement et de briser ses promesses. Des rumeurs qui n'ont pas manqué d'animées des réceptions, ou des rencontres. Vous n'imaginez pas à quel point c'est énervant d'entendre des tas de saloperies sur une personne que vous ne connaissez pas, mais qui est dans le même bateau que de nombreux de vos amis. Cette expression est la meilleure à dire, puisque vous risquiez votre vie aux explorations ... Vous avez eu du courage de partir. Et à peine un pas était réalisé que des crétines en crinoline vous attrapaient par les épaules pour vous faire tomber. Ah ! Je pourrais vous écrire cinq pages de tout ce qui s'est dit et de tout ce qui était totalement stupide de vous reprocher. Heureusement ... Ge smak daun, gyon op nodotaim, n'est-ce pas ? Cette devise me paraît toujours aussi belle.

Vous n'êtes pas née chez les Réprouvés pour rien. Seulement, vous voir réduite à être une sale moins que rien ... Ça me faisait cordialement chier. Je suis censé surveiller mon langage, mais il me semble important de mettre les mots corrects. Les semaines sont passées et vous avez certainement reprit les choses en mains, cela ne me regarde pas. Ni personne. Le plus important, c'est que vous soyez heureux, ensemble. Je dois néanmoins admettre que cette situation me pèse. Je n'aime pas laisser les choses se tendre et se distordre, c'est la porte ouverte aux explosions et aux problèmes. Cela dit, ne nous leurrons pas ... J'ai volontairement dit ces choses en sachant que vous seriez au courant. Ce serait utopique de croire que les propos d'une Marquise ne seraient pas reprit, quoique volontairement déformés pour la plupart, mais est-ce que cela à une importance ? J'aurais été une simple Humaine à une réception, les choses auraient été similaires, les conséquences en moins.

J'ai désormais l'inimité d'une large partie de la Noblesse Magicienne pour cela, mais cela n'a pas d'importance. Ils ne me toléraient que par égard pour mon titre, mes propos ne sont qu'une raison pour m'écarter sans mettre en avant ma nature raciale et leur donner bonne conscience. C'est plus simple de prendre l'indésirable et de lui mettre tout sur le dos, cela évite des tensions au sein de la hiérarchie. De vous à moi, cela m'arrange d'avoir moins d'invitations à décliner et d'être l'incarnation d'une immense asociale, vous allez certainement prendre ma place dans peu de temps. Je vous souhaite bien du courage dans la réponse de ces courriers, c'est assez barbant.

Quoi qu'il en soit ... Je comprendrais que vous ne souhaitez pas me pardonner, vous pouvez très bien vous débarrasser de cette lettre et du reste de mes envois. Je comprendrais. Je sais seulement que plus le temps avance, plus il me paraît évident que mes paroles étaient injustes. Je vous demande pardon si mes propos vous ont blessés. Ce n'était pas du mépris, ou des insultes. J'estime vraiment les femmes qui ont choisis la voie militaire. Je ne voulais pas entendre que vous n'étiez que la compagne de quelqu'un, que vous n'étiez là que pour ses biens, ses titres ... Je n'ai pas voulu devenir une combattante moi-même, c'est la Guerre à nos portes qui m'y a contrainte. Je ne regrette pourtant pas d'avoir pris les armes pour mon peuple, ou défendre ceux qui en avait besoin ... Je n'aurais cependant jamais pu faire se sacrifice de ne me consacrer qu'à un seul chemin et ne pas m'y soustraire. Vous n'auriez pas être dû être réduite uniquement à ça.

Sachez aussi que j'ai soigné des Anges revenus de la Terre Blanche. Certains ont parlés de vous sans savoir qui vous étiez. Laëth, vous avez protégé ces gens. Vous avez sauvé toutes ces vies. Peu importe à quel point vous avez été blessée, que vous avez eu peur,  que vous étiez ronger par les craintes et les doutes. Vous avez tenu bon. Vous êtes exceptionnelle. Ne laissez personne vous dire le contraire. Ni une Marquise, ni une Matasif, ni personne. Les Soldats ne sont pas là pour uniquement prendre la vie d'autrui, ce sont également des Sauveurs, à bien des égards.

Je dois avouer que les excuses ne sont pas mon fort. Je suis tellement maladroite pour m'exprimer par écrit ... Je voulais néanmoins entamer une réconciliation. Voyez un moyen de me racheter, si vous le voulez. Ayant été au centre de certains propos entendus à votre encontre, je sais que ce que je vous envoie sera utile.

Je ne doute pas que le Baron doit vous couvrir de présents aussi utiles que non, les hommes voyez-vous, mais un ensemble complet pour être à son bras me paraissait adéquat. Il s'agit d'une robe impériale, elle m'a semblé plus adaptée et moins encombrante qu'une robe à crinoline. Si celle-ci semble tout autant lourde, c'est parce qu'elle bénéficie d'un renforcement en mailles sur tout le bustier. Je ne sais pas vous, mais en tant que guerrière, les vêtements légers me donnent vraiment l'impression d'attraper la mort. Ça prend l'air de partout, c'est désagréable. Et cela me permet de me tenir prête en cas de problème. Le bas de la robe est détachable, cela se voit à peine grâce à la méthode de couture. Quant à la cape, elle n'est pas obligatoire, mais elle permet de vous couvrir si vous avez froid. Croyez-moi, un courant d'air bien placé vient à bout du meilleur guerrier. Outre cette particularité, elle est assez longue pour permettre le port du pantalon qui est avec, dans l'éventualité où le sang menstruel viendrait encombrer une sortie. Les Magiciens n'apprécient pas trop le sang qui coule à outrance ...

Quant à la parure, c'est une de mes créations. Malgré l'impression de lourdeur, chacune des pièces est réalisée dans le but d'être à peine ressentie. Vous n'aurez pas la sensation de les porter, mais vu tous les regards qui seront braqués sur vous, autant éblouir les aveugles. J'ai longuement hésité avant de vous envoyer la tiare, elle est souvent réservée aux hauts rangs et je craignais que cela ne vous porte préjudice, mais vous êtes une héroïne de guerre et les racontars, il suffit de faire comme maintenant, les ignorer. Je ne sais pas si vous savez ce que c'est ... Chez les Réprouvés, on nomme cela une Dovahgolz et vous pouvez autant la mettre sur le haut de votre crâne, que nouer vos cheveux à l'intérieur et la porter avec le ruban. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas qu'un signe d'extravagance, mais aussi la preuve que vous êtes désormais reconnue par tous. Et si pas par tous, au moins par moi.

Si vous me permettez une dernière remarque, Laëth, nous avions organisé un pari sur votre mariage. Sachez qu'il a pris un autre tournant, désormais. Qui de vous ou de moi sera mariée en premier ? ... J'ai parié sur vous, s'il advient que vous vous fiancée prochainement - ne vous inquiétez pas. J'ai dormi dix ans avant les miennes, alors on ne sait jamais. Ce qui m'amène à vous donner un conseil. Par pitié, ne soyez pas aussi idiots que nous. Ne vous lancez pas dans un pari sur lequel repose votre cérémonie. Croyez-moi ... Juste. Profitez. Soyez heureux. Soyez vous.

Avec toute mon amitié,

Mancinia Leenhardt

Joint à la lettre, un large coffret contenant une robe impériale, deux paires de chaussures - une à talons plats et une à talons hauts - un ruban pour nouer les cheveux, un pique à cheveux en argent, une broche en or incarnant le symbole de la Compagnie de Yüerell, avec son collier, une cape avec des épaulières pour la robe et une parure complète. Seulement, Mancinia ne s'était pas cantonner à Laëth. Ironie ou non, on lui avait fourni son aîné pour l'intégration de quelques nouveaux venus dans les troupeaux angéliques.

Cher Messire Belegad,

J'ai remarqué en venant aux Jardins de Jhēn récemment, que ceux-ci manquaient outrageusement de vaches. Il s'agit d'un animal tout aussi important et noble au sein des prés, demeurant à une place de choix dans les troupeaux. On vous a recommandé à moi pour vous occuper des premières arrivantes, qui permettront de vous aider à combler quelques manques potentiels pour les Anges revenus de la Terre Blanche. Vu la situation actuelle, il est d'ailleurs fort probable que personne ne vous ai mis au courant ... mais cela ne vous empêche en rien de rencontrer Fran, Cathie et Aurore. Ces animaux sont magnifiques, ne trouvez-vous pas ? Celles-ci sont à moi depuis leur naissance et sont adorables. Par contre, Fran est un peu rebelle et adore mordiller les doigts, ayez de la prudence en vous approchant.

Si vous avez besoin d'agrandir votre étable en raison de ces arrivantes supplémentaires, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je paierais les travaux, peu importe le coût. Je préfère que les animaux soient au mieux et que vous puissiez vous concentrer sur votre travail que de vous inquiéter pour quelques considérations économiques.

Prenez soin de vous et des vôtres,

Avec mes remerciements et toute mon amitié,

Mancinia Leenhardt

Par ailleurs ... Ils n'étaient pas les seuls à recevoir du courrier, ou même un présent, de la part de la Marquise. Elle n'avait pas hésité à refaire l'un de ses courriers.

Au Baron Kaahl Paiberym,

Je vous écrit cette missive en espérant vous trouvez en meilleure santé que les récentes nouvelles qui me sont parvenues sur votre état. J'ai conscience que les blessures ne sont pas agréables, mais j'ai espoir que vous recouvriez vite la santé.

Mon présent courrier concerne la situation actuelle des Anges. J'invite toutes les personnes à poser un geste pour la demande constante de vivres, de médicaments, de vêtements et de main d'oeuvre. Celle-ci exige beaucoup d'organisation, mais engendre également de nombreux coûts annexes, certains ingérables pour l'économie de nos alliés. C'est donc grâce à l'appui de personnes généreuses que leur travail peut se poursuivre. Nous comptons sur votre soutien pour que ce renouveau puisse se faire avec succès. Cette réussite dépend de votre élan. Et votre geste laissera une trace.

Je sais, Baron, vous avoir manqué de respect et tenus des propos injustes. Je crois que toutes mes tentatives s'apparenteraient désormais à une justification de mon comportement, sachant que le mal a été fait. Je vous présente mes excuses. Je vous souhaite tout le bonheur possible avec Dame Belegad.

Par ailleurs, s'il advenait que votre blessure ait du mal à guérir, n'hésitez pas à revenir vers moi. La médecine Humaine est très compétente, dans de nombreux domaines. Je vous envoie une boîte contenant de l'encens, la senteur dégagée vous permettra de rendre votre repos meilleur.

Prenez soin de vous,

Mancinia Leenhardt

Souvent, écrire permettait vraiment d'apaiser l'esprit ...

Post IV - 2227 mots


[Q.] Le Courrier de la Conciliation Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhard
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q.] Le Courrier de la Conciliation

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Dans mon courrier il y a... | Oriane
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Caelum-