Le Deal du moment :
Blue Lock : où acheter le Tome 22 ...
Voir le deal
12 €

Partagez
 

 [Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Lun 03 Mai 2021, 05:26



~ La scène se passe durant le RP Zihaags versus tentacules ~

Partenaire : Omos Nasatraé.
Intrigue/Objectif : En lien avec l’annonce ci-jointe. En réponse à l’appel de renfort de l’Empire du Léviathan, les Corvus Æris se joignent au combat contre l’un des trois Zihaags qui terrassent le territoire des pirates (pas celui de trente mètres, sinon on va mourir). Ils doivent aider à protéger les infrastructures et citoyens de l’un des villages de l’île et tuer le Zihaag qui leur est assigné.


Boum, boum! Boum, boum!

Mon souffle s’effaça, s’évanouit, se ploya, s’éteignit. Aux premiers sursauts qui dévalèrent ma colonne vertébrale, l’intégralité de mon système parut se bloquer, s’arrêter. J’avais de la difficulté à respirer, percevait à peine les personnes qui se tenaient à mes côtés. Tout ce que j’arrivais à ressentir, c’était cette sueur froide qui coulait le long de mon dos, cette chair de poule qui brouillait ma vue, faisait trembler ma pupille au plus profond de mes yeux. Et pourtant, malgré la paralysie complète de mes fonctions, malgré l’engourdissement de mon être, pourquoi arriverais-je encore à percevoir sa présence? Elle était omniprésente, dangereuse et néfaste, loin de nous et pourtant, elle pénétrait en nous, perçant notre chair, perçant nos muscles, perçant notre moelle. Nous pouvions la sentir s’introduire et se mélanger aux rivières de nos veines, brûler chacune des cellules qui nous modelait. Elle nous suspendait par la gorge, au-dessus du sol, ses griffes enserrant petit à petit leur emprise, leur contrôle, sur notre psyché et notre corps pétrifiée de poupée. J’avais l’impression d’être une gazelle menacée par les crocs du lion qui venait de la plaquer par terre.

« C’est quoi ce bordel?! Qu’est-ce qui se passe! »

C’était la voix de Markel. C’était le chuchotement de Markel. Surprenant de constater qu’il était encore capable d’utiliser sa langue pour parler. Pourtant, ils tremblaient. Son corps, sa langue, sa voix, tout : ils tremblaient horriblement. Comme moi. Comme nous tous ici présent. Ma poitrine ne se relevait même pas. Elle était comprimée. Écrasée par son autorité, ses ténèbres, sa rage silencieuse et venimeuse. J’étais en train de suffoquer. Suffoquer. Me noyer. Brutalement, je vins plaquer l’une de mes mains contre mon nez, une toux violente secouant toute la longueur de ma trachée. Je me sentais malade, terrifié. L’odeur qui nous entourait était écœurante, toxique; pestilence qui envahissait mon odorat de milles flagrances abominables. À mes côtés, Rivière était tout aussi blême, ses deux mains contre sa poitrine, comme pour empêcher son cœur de définitivement déguerpir.

Boum, boum! Boum, boum!

« J-Je… Je n’arrive plus à… à bouger… »

Moi aussi, Kora. Moi aussi. J’étais simplement glacé, mortifié. Et pourtant, mes sens, à vifs, captaient sa présence comme jamais, exacerbés par l’atmosphère de pure terreur et d’obscurité qui s’épandait dans l’air.

Boum, boum. Boum, boum.

Je tentais une dernière fois de reprendre le contrôle de ma respiration. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Voilà. Comme ça. Régulièrement. Sans empressement, sans impatience; lentement, tout simplement. Lentement et doucement. Mais au même instant, mon souffle se trancha de nouveau, comme passant sur le fil d’un couteau, brisant ma concentration, ma méditation. Des tentacules transpercèrent l’opaque rideau de la brume, fendant ses couches de noirceur pour venir s’enrouler autour du cou de notre adversaire. Le Zihaag n'eut le temps de réagir.

BOUM! BOUM!

Et mon cœur repartit sur sa course affolée, donnant le rythme à une peur qui nous gardait tous prisonniers.



Deux heures plus tôt…

Je pris une grande inspiration. L’air dense et sombre de cet endroit ne suffisait pas à apaiser mon irritation. Il se coinçait aux ouvertures de mes narines, se joignant à l’agitation et à l’énervement qui faisait vibrer ma respiration. Aussitôt, mon nez se fronça, ma bouche se tordit, alors que les yeux de Skhare, finalement, se posèrent sur mon profil. Le Fennec se rapprocha de ma hauteur avec prudence, abandonnant nos autres compagnons non loin de là, posant l’une de ses paumes sur la courbe de mon épaule.

« Je sais que t’apprécies pas, mais ils nous ont engagés. Faut te mettre en tête qu’il s’agit d’un boulot comme un autre… »

Je lui adressais un regard en coin, les sourcils froncés, le pli de mes cicatrices enlaidissant toujours plus mon visage défiguré.

« Je préfèrerais encore que ces Zihaags les bouffent jusqu’au dernier. Ça nous fera de la vermine en moins sur cette planète. »

Durant une fraction de seconde, l’Eversha fit courir son regard sur les différentes silhouettes qui s’étaient rassemblées autour de nous, mais se rappela, qu’ici, il n’y avait que nous, les chasseurs de la Confrérie. Cette portion du territoire, attaquée par les Zihaags, nous avait été confié par un accord commun avec les quelques Capitaines du Léviathan avec qui nous avions discuté plus tôt. Je finis par rouler des yeux à sa réaction, relâchant un souffle bruyant avant de reporter mon attention vers l’avant.

« Mais ils sont également nos… clients. Pour l’instant. Et notre boulot est d’éliminer les créatures qui menacent la cohabitation entre l’homme et la nature. Je n’ai pas oublié ce pourquoi j’ai signé mon contrat avec la Confrérie, marmonnais-je en laissant un soupir m’échapper, me rappelant trop bien de ma détresse sur l’île d’Özgürlük, à la conclusion de notre mission.

- Ne pas laisser ses opinions politiques entraver sa collaboration avec les autres races », récita mon collègue en libérant, enfin, mon épaule de sa poigne.

J’acquiesçais d’un signe de tête, gardant le silence. Il s’agissait de l’une des règles de la Confrérie, afin qu’aucun d’entre nous ne pose un geste qu’il regretterait un jour. Cela étant dit, les hommes et les femmes du Léviathan n’éveilleraient certainement jamais ma sympathie, les horreurs qu’ils commettaient étant connues de toutes les nations, sans qu’aucune ne lève le doigt pour les empêcher de perpétrer leurs méfaits. Toutefois, mon boulot était d’éliminer les monstres, et jusqu’à preuve du contraire, la tête qu’il nous fallait faire tomber aujourd’hui était celle de ces géants bouffeurs d’hommes, pas de pirates sans foi ni loi. À cette réflexion, le calme, progressivement, se lova au fond de mon esprit, cet état se renforçant d’autant plus lorsqu’une voix nous interpella. Elle appartenait à l’homme que je fixais depuis un instant déjà, le sérieux de son timbre allant de pair avec son expression sévère et le coloris luminescent de ses yeux dorés.

« J’espère que vous êtes tous prêts pour notre prochain combat et que vous vous souvenez tous du plan. L’adversaire que nous nous apprêtons à descendre n’est pas des plus commodes. »

Odéon Taiji Adams, le célèbre Spécialiste de la Confrérie, avait été mandaté par le Grand Maître pour prendre les rênes de cette mission. À la réception de la missive du Léviathan, plusieurs des Maîtres et des Corbeaux présents à l’Althiass s’étaient brièvement réunis pour discuter de la marche à suivre, et en avaient conclu qu’il serait grandement préférable que l’un des Seigneurs de la Confrérie se charge de l’opération, soit la voix de la guilde. La responsabilité était alors tombée entre les mains du Taiji Adams.

« Rassemblez-vous en fonction de votre groupe d’affiliation. On part dans une dizaine de minutes. »

Dix minutes seulement nous étaient consacrées pour nous préparer mentalement, ressasser les grandes lignes de la stratégie, et se parer à foncer droit vers notre ennemi. Comme un seul homme, Skhare et moi, nous nous regardâmes avant de nous saluer d’un hochement de la tête, nos chemins se séparant dès cet instant. En dépit de nos régulières associations, le Chasseur ne se trouvait pas dans le même groupe que le mien, ne serait-ce qu’en raison de nos spécialisations distinctes. Je faisais partie d’un groupe d’éclaireurs, exclusivement composé de Traqueurs, alors que mon camarade avait été mêlé aux groupes qui seraient sur la première ligne de l’affrontement, auprès de Spécialistes et d’autres Chasseurs de renom : ils étaient ceux et celles qui lutteront contre le Zihaag.

En plus de nos groupes, il y avait une unité médicale, constituée d’Alchimistes, pour soigner les éventuels blessés; une autre faction d’Alchimistes, quant à elle, supporterait les groupes qui affronteront directement le Zihaag; tandis qu’en dernière ligne, d’autres groupes se chargeraient de la défense du village que nous nous devions de protéger des attaques potentielles d’animaux et de créatures effrayés. Si nous nous étions également assurés que notre Zihaag ne puisse jamais franchir notre ligne de front, Maître Odéon s’était tout de même préparé à la possibilité que notre proie nous échappe et nous massacre : aucun plan n’était à cent pour cent infaillible après tout. C’est pourquoi il avait armé le périmètre de la ville de plusieurs protections magiques et d’autres étaient carrément matériels, physiques. Nous pouvions, par ailleurs, l’entendre répéter auprès des groupes de défense la localisation de chacun de ses pièges pour qu'aucun malheureux ne soit happé par la malchance.

« Mettez un pied sur cette trappe et je ne donne pas cher de votre peau », perçus-je à l’instant où je passais non loin de l’un de ces groupes, croisant momentanément le regard d’un jeune garçon aux cheveux blonds.

Hum… S’il m’était familier, je le reconnus pourtant en raison de la femme qui se trouvait à ses côtés : la Chasseuse Azrina. Naturellement, les pièces du casse-tête se rassemblèrent dans mon esprit et je les saluais discrètement d’un signe de la main. Étaient-ils tous les deux assignés à la défense du village? Dans tous les cas, j’espérais que tout se passerait bien de leur côté. En m’approchant de mes futurs partenaires, je reconnus instantanément l’un des visages présents, lui adressant un sourire avenant.

« Salut Rivière. »

Le Loup pivota dans ma direction, me répondant par le même sourire.

« Ça va?

- Il le faut bien. Et toi?

L’homme aux cheveux sombres acquiesça d’un signe de tête, mais nous ne pûmes poursuivre notre échange, notre chef de groupe attirant aussitôt notre attention.


1 565 mots | Post I

Notes : Fiche des Zihaags | ICI.

Fiche de mes PNJs | ICI.





[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos  Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34827-miles-koerta#6795
Invité
Invité

avatar
Lun 10 Mai 2021, 02:10


[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos
feet | Miles Köerta |


- C’est quoi un Zihaags ?


- Tu te fous de moi ? C’est maintenant que tu me demandes ça ? On s’est tapé plusieurs jours de traversée et tu me demandes ça maintenant ?


- Tu m’as pas demandé non plus…


- Parce que je pensais que tu savais déjà ce que c’était ! Ils vous apprennent quoi à l’école ?


- En ce moment, on étudie les monstres nocturnes…


- Et vous n’avez pas encore abordé le sujet des races parasites ?


- Si. Quelques-unes en tout cas, mais Zihaags… Ça ne me dit rien.


Azrina se tapa le front.


- Zihaags est un géant pour les plus petits et un titan pour les plus grands. Ce sont des êtres humanoïdes pouvant aller du cinq à cinquante mètres. Ils sont apparus qu'assez récemment Azrina fit des guillemets avec ses doigts, c’est pour ça qu’on n’a pas non plus trop d’infos dessus, mais suffisamment pour les tuer. Enfin… Je dis ça, mais c’est plus facile à dire qu’à faire, j’en ai jamais affronté, mais c'est ce qu'on raconte…


- S’ils sont grands, ils doivent être lents non ?


- Ils ont plutôt de bons réflexes à vrai dire et le pire, c’est quand ils sont en groupe, nous ça va, on a hérité du plus petit.


Sa mentor laissa planer un silence.


- J’y pense… Ça ne te dérange pas trop qu’on soit embauché par des pirates ?


Omos se mit à réfléchir quelques instants. Il est vrai que la relation entre Ondins et Pirates n’étaient pas vraiment une relation d’amour. Ils pouvaient même être qualifiés d’ennemis naturels par certains. Omos ne s’était jamais retrouvé en conflit avec des pirates, mais il avait entendu des histoires sordides à leur sujet depuis tout petit. Après, il n’avait jamais vu les horreurs qu’on lui avait racontées sur les pirates, mais il savait que les Ondins n’étaient pas non plus réputés pour leur douceur et leur gentillesse, du coup, il évitait soigneusement de trop critiquer. Cependant, même dans les rangs des corbeaux les sombres histoires sur le membre du Léviathan.


- Eh bien… Je me suis posé la question au début et puis j’ai décidé d’accepter ton offre quand même. Je pars du principe que ça me fera de l’expérience et que de toute façon, je serais en contact avec des gens que je n’aime pas donc autant faire avec.


- Bien… Ah ? Voila Odéon qui arrive, écoute bien.


Omos avait beaucoup entendu parler d’Odéon Taiji Adams. Célèbre Maitre-Corbeau de la guilde. L’Apprenti avait entendu dire que ce dernier avait tenté trois fois les tests d’entrées et il avait réussi que lors du quatrième essaie. L’Apprenti avait entendu dire que ce dernier avait tenté trois fois les tests d’entrées et il avait réussi que lors du quatrième essaie. Ce dernier avait grandement participé à l’accumulation des connaissances des Corbeaux et la création de nouvelles techniques de captures, rendant le travail des équipes sur le terrain plus facile.


- Eh, regarde ! Y a Miles !


- Chut ! Lui intima Azrina.


Odéon s’approcha du groupe dans lequel était le mentor et l’apprenti. Azrina et Omos avaient été assigné à la protection des Alchimistes qui iraient soigner les équipes chargées d’abatres le colosse.


- On va vraiment devoir faire ça ? Chuchota Omos.


- Eh merdeux ! Pense aux collèges qui seront bien contents de se faire rafistoler quand ils seront blessés et je te signale qu’à la base, c’était une mission qui n’était pas adaptée pour ton niveau. D’ailleurs, j’ai dû demander une autorisation.


- Je suis le seul apprenti ?


- À ma connaissance. Alors tu obéis aux ordres et avec le sourire, je te pris.


L’Ondin se sentit tout petit.


- Pardon Az…


Le Maitre-Corbeau leur donna une mise en garde sur les pièges qu’il avait installé pour la protection de la ville et de ses habitants.


- Normalement, votre groupe ne devrait pas être en contact des protections magiques, mais on ne sait jamais, si vous devez faire une retraite anticipée, vous serez bien content d’éviter les pièges. Odéon se tourna les yeux vers l’Ondin. Et jeune homme ?


- Oui monsieur ?!


- Éviter de jouer aux héros, les héros, il y en a pleins dans les cimetières de la confrérie.


- Oui monsieur !


Les Corbeaux échangèrent de dernières paroles et accolades et ils commencèrent à se diviser. Sur le chemin qui les menait vers le Zihaag, Omos et Azrina s’était rapproché de Miles et de ses compagnons.


- Comment tu vas Miles ? C’est depuis notre retour d’Özgürlük qu’on ne s'est pas vu ? Demanda Azrina. Dis-moi… Toi, tu sais pourquoi ces rats des mers nous demandent à l’aide ? Leur chef-là… Il ne peut pas défendre ses propres terres ?

Post : 1
Mots :766
Revenir en haut Aller en bas
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 18 Mai 2021, 06:41



« Bien. Passons en revue chacun de vos rôles pour notre prochaine mission », nous communiqua notre chef, portant tour à tour son regard sur nos faciès.

Tout d’abord, il s’arrêta sur notre quatuor, nous considérant une fraction de seconde avant de nous désigner d’un signe du menton, Rivière, Evan, Dore – ces deux-là étant un autre duo de Traqueurs de la Confrérie – et moi. Tout de suite, nous perçûmes le poids de ses iris sur nos épaules tandis qu’il ouvrait la bouche pour reprendre la parole :

« Vous serez les appâts. Vous êtes les plus rapides et les plus agiles des chasseurs que nous avons actuellement sous la main. Par conséquent, vous serez en mesure de tenir la distance avec le Zihaag tout en l’amenant dans notre piège. On peut compter sur vous? »

Et comment. Nous acquiesçâmes en silence, par quelques hochements de la tête, et ce, sans sourciller. Même qu’un sourire vint éclairer les traits de mon visage, qui se crispa légèrement en raison des cicatrices qui en marquaient l’épiderme. Autrement dit, nous tiendrons le rôle des moustiques qui s’occuperaient de mettre à vif les nerfs de notre géant de chair; nous serions les loups déguisés en moutons pour l’attirer jusque dans la gueule de ses véritables prédateurs. Parfait. Ce n’était pas la première fois que nous étions choisis pour accomplir une telle tâche, Evan, Dore et moi, spécifiquement, notre souplesse et vitesse de déplacement étant connues de la majorité de la Confrérie. Au cours de ces dernières années, nous avions su faire nos preuves aux yeux de nos pairs, nos pouvoirs et notre adresse se concordant avec aisance aux conditions de la majorité des environnements auxquels nous étions généralement confrontés durant nos missions. Grâce à ces habiletés naturelles et renforcées, nous étions en mesure de circuler avec dextérité sans que notre rapidité de mouvement n’en soit pâtie, et ce, peu importe la nature des terrains sur lesquels nous déposions le pied. Qu’ils soient enneigés ou herbeux, inhospitaliers ou chaleureux, plats ou pentus, dégagés ou encombrés par le couvert forestier, nous trouvions toujours un moyen de nous frayer un passage à travers les obstacles qui nous bloquaient le chemin.

Si le désert était comme une mer de vagues figées sous la lune, d'ombres acérées qui disparaissaient dans les creux et qui, dans le lointain, se fondaient dans la masse grise et imprécise d'un autre massif rocheux, il nous fallait plonger dans ses vagues, nous camoufler dans ces ombres, afin de ne faire qu’un avec le sable des dunes. Si les créatures que nous pourchassions s’y confondaient parfaitement, nous devions le faire également, un Traqueur ayant avantage à réfléchir comme sa proie pour la poursuivre sans se faire repérer, puis la débusquer. Si la montagne était comme un mur infranchissable, adversité insurmontable dont les escarpements étaient trop abrupts pour y poser le pied et dont la pierre était trop glissante pour y conserver un semblant de stabilité, il nous fallait pourtant étudier la peau millénaire de ces massifs en quelques secondes à peine afin d’y cibler les rides d’érosion et de vieillesse qui pourraient nous servir de prises. Car un Traqueur n'était pas que discrétion et camouflage, la célérité d’un geste, d’une réaction, et la promptitude d’une décision faisant toute la différence entre la chute mortelle et le maintien de son équilibre sur le flanc d’un mont. Après tout, un faux pas ne pardonnait jamais. Il ne fallait pas simplement posséder un bon odorat comme les chiens ou avoir une bonne vision comme les faucons et savoir sauter comme un lièvre pour déguerpir à la première occasion : un bon Traqueur ne devait faire qu’un avec son environnement, de sorte à pouvoir le maîtriser, de sorte à pouvoir s’y cacher, de sorte à pouvoir le conquérir et en faire son terrain de jeu.

« Le reste du groupe restera en retrait et nous vous supporterons, si besoin. Nous communiquerons également avec les groupes de combat au sol pour qu’ils suivent notre progression et celle du Zihaag. »

De cette manière, à tout moment, les Chasseurs, Alchimistes et Spécialistes sur le terrain seraient prêts à dérouler le tapis rouge pour l’entrée en scène de notre invité. Finalement, animés par le même mouvement, nous hochâmes tous de la tête à l’unisson, portant nos sacs et nos besaces en bandoulière ou sur notre dos, parés à l’action. Les dix minutes de dernières préparations s’écoulèrent rapidement et déjà, nous quittions le toit du bâtiment que nous avions pris comme quartier général afin de rejoindre l’extérieur du village. Les groupes chargés de la protection civile s’arrêtèrent aux défenses de la petite agglomération, laissant le reste des Corvus Æris poursuivre leur chemin vers la grande étendue de forêt où se déroulerait le cœur du combat. Discutant sur le trajet avec mes partenaires sur la mission imminente, je me permis de m’exclure brièvement de la conversation lorsqu’une voix m’interpella. D’un mouvement, mon regard tomba sur les deux silhouettes qui se rapprochaient de notre position, un sourire fendant la barrière de mes lèvres pour accueillir les nouveaux venus.

« Oh, Azrina! Ça roule, et toi? Mon regard dévia ensuite sur le jeune homme blond. Salut! Omos, c’est bien ça? La dernière fois qu’on s’est croisé, t’avais une mine affreuse. Tes blessures ont bien guéri? »

En espérant que les incisives de l’Okurte qui l’avait blessé n’avaient laissé que de pâles cicatrices sur son corps. Je me tournais vers la Chasseuse, légèrement confus, cela dit, par un détail particulier :

« Est-ce que c'est une bonne idée de l’amener ici? J’ai pas vu d’autres Apprentis dans nos rangs. Discrètement, le cramoisi de mes iris considéra la tresse des prouesses qui pendouillait à l'oreille gauche du jeune homme, étudiant brièvement l’entrelacs des épis qui la façonnait : C’est sa dernière mission avant d’être officiellement adoubé en tant que Corbeau ou bien? »

J’étais définitivement curieux. Cependant, quand Azrina fit mention de notre mission sur l’île Özgürlük, mon visage s’assombrit subitement, toutes traces de frustration quittant, pourtant, rapidement mon expression lorsque je pris connaissance de mon soudain changement d’attitude. Néanmoins, il était possible de sentir quelques relents d’insatisfaction lorsque je lui répondis d’une voix basse :

« C’est vrai que ça fait un bail depuis ce contrat… »

Je ne prononçais plus un mot durant un certain temps, les mémoires de cette mission ajoutant une saveur des plus amères sur mon palais.

« On n’a toujours pas de nouvelles de l’Ordre d’Hébé à ce sujet, en plus… Ils ont sûrement rencontré un mur. Je relâchais un soupir d’irritation, d’ennui profond, portant une œillade en direction de la Chasseuse. Tu penses qu’ils ont des chances, toi, d’amener le gouvernement lyrienn à ouvrir une enquête officielle sur le carnage qui s’est produit à la Cité de Kilise? »

Peut-être que l’enquête serait effectivement ouverte, mais je doutais fort que les Lyrienns se rallient à la cause des Chevaliers pour sauter à la gorge de ces Vampires vagabonds et meurtriers, qui avaient disparu dans l’horizon sans laisser d’autres traces que celles de leur massacre… Je claquais ma langue, définitivement exaspéré.

Cela étant dit, à un certain point, Azrina parvint à changer de sujet, portant notre attention sur l’absence du chef du Léviathan. À son commentaire, je ne fis qu’hausser des épaules, ne sachant quoi répondre. De ce que j’en savais, l’Empereur du Léviathan était reconnu pour être extrêmement puissant. Je ne savais pas comment il pourrait se débrouiller face à trois Zihaags aussi grands, mais si je me fiais aux rumeurs à son sujet, sans trop de difficulté, il aurait pu en abattre un à lui tout seul. Mon mutisme, cela dit, permit à une nouvelle voix de s'insérer dans notre discussion, Rivière se rapprochant de notre hauteur.

« Aussi puissant soit-il, le Léviathan ne semble pas avoir daigné se bouger les miches depuis l’apparition des Zihaags. C’pour ça que le reste de l’Empire a décidé d’agir en conséquence. J’ai entendu dire qu’ils auraient même demandé aux Réprouvés un coup d’main. Par contre, j’pense pas que ces derniers aient répondu à l’appel.

- On aurait dû faire pareil. »

Mon compagnon passa sous silence mon commentaire, faisant mine de réfléchir.

« Après, il semblerait que nos monstres ont véritablement commencé à bouger et à se rapprocher des infrastructures humaines il y a peu. P’têtre qu’il n’a pas considéré que sa présence était nécessaire à ce moment-là… Mais depuis, va savoir pourquoi il n’est pas encore apparu pour régler le problème de ses propres mains. »

Autrement dit, nous étions aussi paumés qu’elle. Rivière allait renchérir sur un autre point, mais il fût soudainement interrompu par un mouvement au milieu de notre rassemblement.

« Oh… J’pense que notre chef nous appelle, Miles. »

À mon tour, je fis volte-face, remarquant notre chef agiter la main dans notre direction.

« Nos chemins se séparent ici, je crois bien. »

J’hochais de la tête aux propos de mon partenaire, scrutant du regard les silhouettes d’Omos et d’Azrina. Un sourire vint détendre et embellir mon expression et d’un signe avenant de la main, je les saluais finalement.

« Merde à vous et soyez prudents! On se retrouve après le combat!

- T’es prêt? » Me demanda le Loup une fois que nous leur tournâmes le dos.

Je lançais une œillade en direction de l’Eversha, mon sourire se muant en un rictus tordu, agité, comme si l’adrénaline, par la seule promesse de cette prochaine course, se joignait au flux de mes veines et réchauffait l’intégralité de mon corps, de ma tête. Par cet unique sourire, Rivière eut sa réponse.


1 597 mots | Post II




[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos  Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34827-miles-koerta#6795
Invité
Invité

avatar
Lun 31 Mai 2021, 03:03


[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos
feet | Miles Köerta |


- Ça va super.


L’apprenti eut un sourire timide. Il ne pensait pas que le traqueur se souviendrait de lui. Omos quant à lui n’avait pas oublié Miles Köerta, c’était à cause de la peau particulière et des prouesses martiales de l’homme. La question lui avait brûlé les lèvres durant toute leur aventure sur l’île de Özgürlük et avec les événements qui s’étaient déroulés pendant leur chasse, il n’avait pas trouvé le bon moment pour poser la question concernant les marques qui parcouraient le corps de l’Orisha et puis de toute manière, l’Ondin n’aurait pas su comment aborder la chose. Peut-être à la fin de cette aventure, s’il arrivait à trouver la façon de faire.


- Oui, je vais bien ! Enfin, je veux dire, oui, c’est bien Omos et oui je vais bien. J’en garde que quelques cicatrices légères. Rien de bien méchant.


Omos toucha rapidement les cicatrices laissé par le gros rat qui l’avait attaqué dans les champs. Il avait complètement oublié ce moment. C’est Azrina qui lui racontât ce qu’il s’était passé, propos que lui avait rapporté Miles. L’apprenti avait été rapidement pris en charge par les camarades du traqueur, ils l’avaient stabilisé et raccompagné au campement de fortune de l’île. Son mentor expliqua que c’était sûrement dû à la douleur qu’il avait oublié le passage. Omos aurait bien voulu effacer le charnier qu’il avait découvert ce jour-là, et même s’il n’avait jamais vraiment discuté du sujet avec Azrina, il savait qu’elle aussi n’était pas restée insensible au massacre que les Corvus Aeris avait découvert lors de chasse. Il sortit de ses rêveries à la réponse que donna la chasseuse sur la question de la légitimité de sa présence en tant qu’apprenti dans une mission aussi dangereuse.


- Eh bien… Ses instructeurs sont formels, il est parmi les premiers de sa promotion. Il montre une bonne capacité d’écoute et il fait bonne impression lors des entraînements sportifs et marials. Eh non… Azrina regarda son apprenti Il n’est pas encore prêt, mais cela ne saurait tardé. Encore quelques missions et je pense que ça sera le cas.



Visiblement, la mention de la mission sur l’île eut une certaine répercussion sur l’Orisha, car après cela, il ne dit rien pendant plusieurs minutes. Omos était à la fois triste et un peu soulagé. Il ressentait un profond sentiment d’injustice suite à ce qu’il avait découvert sur l’île et savoir que d’autres membres de la confrérie, autres qu’Azrina et son équipe, ruminaient le dénouement de l’affaire, le soulageait un peu. Omos entendit son mentor ricaner.


- J’ai des doutes et puis même si c’était le cas ! Les Lyriens sont trop occupés à se foutre sur la gueule pour voir ce qu’il se passe en dehors de leur territoire. De plus… Ies habitants d’Özgürlük étaient des dissidents, je crois ? Alors je les vois mal bouger le petit doigt. Azrina cracha par terre. Une bonne traque et une mort lente pour ces suceurs de sang, voilà ce qu’il faudrait. On les attache à un arbre en plein jour et on laisse le soleil faire son œuvre.


Omos fut surpris par tant de virulence dans les propos de son mentor. Lui aussi ne portait pas spécialement les vampires dans son cœur, mais les propos tenus par Azrina étaient particuliers, même pour le langages plutôt fleuris de la Réprouvée.


- C’est qui ça ? Le Léviathan ?


Ce fut Azrina qui répondit.


- Il s’agit du chef de cette bande de rats pouilleux. Et j’ai mon idée sur la question du pourquoi du comment l’Empereur des Mers ne bouge pas son derrière…


Omos renifla de manière dédaigneuse et Azrina leva les yeux en l’air.


- Empereur des pirates, si ça t’aide à mieux pisser la nuit. Pour moi, il n'y a pas à chercher loin. Les puissants de ce monde sont soient trop imbus de leur personne, soit fous. Si ça se trouve il ne sait même pas que son territoire est attaqué.


Azrina et Omos saluèrent Miles et son groupe.


- Merde à vous les gars. On se retrouve tout à l’heure autour d’une bière pour fêter ça. Allez petit, nous, on doit continuer le chemin.


Le duo continua avec le reste du groupe jusqu’au point de ralliement qui leur avait été donné. Ils étaient une douzaine. Principalement des chasseurs et des Alchimistes, deux des membres du groupe étaient sur chevaux afin de pouvoir faire des allers et retours avec les autres groupes de l’expédition. Le chef de file les arrêta au bout de plusieurs minutes de marche. Ils devaient maintenant attendre ici que le groupe de Miles et les autres attirent le monstre dans le piège.


- C’est quoi le piège déjà ? Comment on tue ce genre de créature ?


- Les appâts doivent attirer le Zihaag dans une clairière. Là, des personnes ayant une bonne capacité de manipulation de la terre vont immobiliser ses jambes.


- En forçant la terre à se solidifier autour de ses chevilles ?


- Voilà. Si jamais il ne trébuche pas sur le coup, des harpons cachés par magie seront projetés sur le haut de son corps et ils resteront plantés. Ils seront reliés à des cordes qui seront tirés pour le faire tomber définitivement. Si les contrôleurs de la terre arrive à tenir leur emprise sur ses pieds, ça sera du gâteau.


- Et une fois à terre ? On lui bloque les mains avec de la terre ?


- Non. Il n'y a pas assez de personnes pouvant manier cet élément et les autres doivent rester concentrés sur ses jambes. On s’attaquera à sa nuque, c’est la seule partie où nos armes peuvent le blesser sérieusement.

- Les autres parties de son corps non ?


- Si, mais ça pendrait du temps et on doit le liquider au plus vite. C’est peut-être le Zihaag le plus petit qu’on nous a attribué, mais ces merdes restent dangereuses et on doit l’abattre au plus vite.


- Je comprends.


Ils ne durent pas attendre très longtemps. Quelqu’un pointa du doigt dans une direction et tous suivirent la direction. Omos distingua de loin le Zihaag. Il était encore loin, mais l’Ondin ressentit des frissons lui parcourir le corps. En plus petit, il vit des petites formes humanoïdes courir. Les deux corbeaux à chevaux partirent dans une autre direction. Surement pour prévenir le reste des membres de la confrérie.


- Vient gamin, on n'a pas le temps de lézarder.


Post 2
Mots : 1058
Revenir en haut Aller en bas
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 06 Juin 2021, 20:35



Saluant rapidement le reste des Corvus Æris, notre équipe de distraction et de filature s’éclipsa promptement sous le couvert arborescent des bois. Si quelques-uns progressaient directement au sol, se fiant à la puissance et à la célérité que leur procurait leurs jambes, d’autres avaient choisis d’étendre leurs ailes pour se propulser vers le ciel, tandis que certains – comme moi – préféraient le voyage entre ciel et terre, sautant et cabriolant comme de petits singes aux branchages sur lesquels nous nous accrochions et nous nous propulsions. Comme toujours, je ressentais une impression puissante et libératrice me prendre et me tordre le ventre. À chaque début de Chasse, cette excitation irrationnelle venait troubler mon faciès, altérant mes traits pour y faire bourgeonner un sourire des plus éclatants et ravis. Même quand notre chef nous commanda de nous arrêter, je pouvais entendre mon cœur battre à tout rompre au creux de ma poitrine. D’un même mouvement, nous freinâmes notre foulée au milieu de l’herbe et des cimes végétales et, sans plus attendre, nous nous mîmes en position, chacun se déployant comme il avait été convenu. Les ailés étaient restés au fond des cieux, laissant le camouflage brumeux naturel de l’île les dissimuler aux yeux des indésirables, alors que les autres se séparaient en fonction du rôle qui leur avait été assigné. Pour ma part, et celle de mes trois compagnons de « l’équipe de distraction », nous nous postâmes non loin du feuillage d’un arbuste, décidant rapidement de la composition de nos unités. Une dernière fois, le chef de notre troupe fit le tour des hommes, nous prenant à part un peu plus longtemps que les autres.

« Si vous êtes blessés durant votre fuite, camouflez immédiatement votre présence et dégagez-vous de sa trajectoire. Nous serons tout près de vous afin de vous assister et de vous soigner, si besoin, nous rappela-t-il avant de balayer nos visages. Par conséquent, même si l’un d’entre vous se retrouve dans de beaux draps, continuez votre chemin et soyez encore plus visibles pour attirer l’attention du Zihaag.

- Et si les choses tournent vraiment mal? »

Le Corbeau ne voulait pas y penser, comme s’il aurait pu nous maudire involontairement rien qu’en songeant à cette idée, mais finit par extirper de l’une de ses poches un fragment de cristal noir, lustré, et opaque. Nous le reconnûmes aussitôt, ces pierres servant à la Confrérie pour appeler les troupes de terrain à se replier si la mission prenait des allures de catastrophe. C’est pourquoi la vue de l’objet me suffit comme réponse, ma tête dodelinant doucement vers l’avant.

« Nos sentinelles dans les airs m’ont d’ailleurs communiqué qu’ils ont un visuel sur notre proie, s’exclama notre chef de troupe d’une inflexion suffisamment forte pour que seuls les membres de la Confrérie puisse l’entendre. Elle vient dans notre direction, depuis le nord-ouest. »

Nous l’avions nettement entendu : il s’agissait du signal. Les autres Traqueurs, déjà, se faufilaient entre les buissons et les feuillages, profitant des ombres étendues par la végétation pour faciliter encore plus leur filature. Instinctivement, je relevais le menton, mes narines se dilatant afin de capter toutes les odeurs qui m’entouraient. Le Melkaare était décidément très efficace : même avec mon odorat, renforcée grâce aux mutations, je peinais à connaître la position de chacun de mes compagnons, le Rite d’Ablution ayant effacé au mieux nos odeurs corporelles.

« On sera derrière vous, quoi qu’il arrive », nous chuchota-t-il finalement.

Sans plus attendre, nous nous ruâmes dans un élan féroce au cœur du couvert arborescent, disparaissant en moins de deux au milieu de l’épaisseur de son feuillage. Les autres équipes, dès cet instant, se mirent également en mouvement, légèrement en retrait, mais tout aussi prudents. La vitesse nous donnait des ailes, les fouets du vent giflant nos visages de plus en plus que nous accélérions dans les trouées de la forêt. Mon cœur se remit à battre avec affolement, pompant l’adrénaline qui ruisselait comme torrent au milieu des rivières de sang qui coulaient dans mes veines. Humant l’air à intervalles, perçant de mes yeux le voile de brume au-dessus de nos têtes afin de cibler la position de nos sentinelles aériennes, je parvins à guider mes camarades jusqu’au Zihaag. Ce dernier progressait d’un pas lent, mécanique, mais nous savions également que les apparences pouvaient être trompeuses. Plusieurs papiers concernant les Zihaags rapportaient que ces derniers, malgré leur taille démesurée, possédait néanmoins une vitesse de pointe relativement hallucinante. Par conséquent, nous ne pouvions nous fier à sa démarche actuelle, certainement plus fainéante et longue que ce qui en était réellement.

S’échangeant une rapide œillade de côté, mes collègues et moi nous nous rapprochâmes de notre proie, nous positionnant selon la formation que nous nous étions entendus. Puis, en prenant une brève inspiration, je laissais couler la Magie entre mes mains, faisant soudainement apparaître huits lampions. Allumés et légers, les lumières se mirent à virevolter autour de nous, suivant, par paire, tel le métal attiré par l’aimant, chacun des membres de notre groupe de distraction. Et finalement, nous nous séparâmes enfin : Rivière et Dore s’étaient projetés comme des flèches vers la gauche, tandis qu’Evan et moi, nous filâmes rapidement sur notre droite. À cette distance, le Zihaag ne semblait pas encore nous avoir repéré, les effets de la Melkaare s’illustrant de nouveau, alors que l’épaisseur de la brume semblait entravé toute percée de la lumière de nos lampions. Cela nous servirait également pour vérifier à quelle distance, maximale, nous pouvions nous permettre de fuir le monstre : le pire qui pourrait arriver, c’est qu’il choisisse de dévier de la trajectoire sur laquelle nous voulions le mener.

Nous avancions rapidement mais avec patience, le décompte des mètres s’égrainant dans ma tête. Cent quatre-ving-dix mètres. Cent quatre-ving-neuf mètres. Cent quatre-ving-huit mètres. Toujours aucune réaction. Nous poursuivions nos bonds et notre course, prévenant nos mains de toutes écorchures lorsque nous nous suspendions à une branche à l’aide de nos gants. Cent soixante-quinze mètres. Cent soixante-quatorze mètres. Soudainement, nous sentîmes un frisson longer notre épiderme. Le Zihaag venait de tourner la tête dans notre direction. Cent soixante-sept mètres. Cent soixante-six mètres. Cent soixante-cinq mètres. Le géant pivota subitement son corps. Nous ralentîmes en même temps le rythme de course, nos enjambées se faisant dès lors plus saccadées, prudentes et alertes. À présent, le Zihaag nous voyait et nous reconnaissait. Cent cinquante-huit mètres, mémorisais-je avant d’esquisser un sourire sur le pan de mes lèvres. Deuxième point à savoir sur les Zihaags : ces derniers réagissaient par instinct, les lueurs et les ombres mouvantes n’étant que peu de choses à leurs yeux, si ce n'était que de simples futilités. Non, pour complètement attirer leur attention, il nous fallait faire du bruit, beaucoup de bruits : les lampions ne servaient ici que de repère pour qu’il ne nous perde pas complètement au beau milieu de la brume et qu’il ne soit pas détourné par le vacarme des autres combats, au loin. Nous devions faire en sorte que tous ses sens se concentrent sur nous et uniquement nous.

C’est pourquoi, dans un saut gracieux, que je me permis de descendre de mon perchoir, atterrissant avec douceur à la surface du sol. Pourtant, dès que la pointe de ma botte effleura le gazon sous mes pieds, un effroyable tremblement se mit à vibrer sur un rayon d’une trentaine de mètres, dont mon être était l’épicentre. La réaction du Zihaag fût instantanée et, d’un seul mouvement, nous nous remîmes à courir à travers les bois, rebroussant chemin pour retrouver nos compagnons. À chaque fois que le Zihaag semblait se détourner de nous, je rejoignais immédiatement le sol sous nos pas, faisant trembler la terre, les arbres des environs, accompagnant les tremblements de cris effrayés et effarants. Mes partenaires se joignaient à ma cacophonie pour que le monstre ne nous perde pas par ennui, ce dernier se rapprochant toujours plus de sa vitesse de pointe. Bordel, il est vraiment rapide! Constatais-je en jetant une brève œillade par-dessus mon épaule, calculant mentalement les mètres qui nous séparaient du mastodonte présentement; quatre-vingt-seize mètres. En si peu de temps, il était parvenu à combler toute cette distance? C’était vraiment surprenant; surprenant et effrayant. La force et l’agilité de ces bestioles n'étaient vraiment pas à sous-estimer. Mais était-il suffisamment intelligent pour se laisser berner par un plan aussi simple? Nous l’espérions, notre Zihaag ne correspondant pas à la description de ces colossaux que l’on disait d’extrêmement sagaces et rusés. Ainsi, plus nous  dévalions la forêt à grande vitesse et plus je la percevais. Leur présence. Leur odeur. Nous y étions enfin. Le piège, bientôt, pourrait se refermer sur notre proie. Nous exhalâmes, à l’unisson, mes collègues et moi, un dernier cri puissant et vibrant, plus enragé, plus combattif cette fois-ci.

Et la main d’un Chasseur s’abaissa alors soudain, donnant le signal au reste de la compagnie. C’était l’heure de contrattaquer.


1 476 mots | Post III

Miles utilise les pouvoirs suivants :
- Contrôle de la Terre.
- Lampions éternels : vous pourrez créer des lampions déjà allumés qui pourront servir à différentes choses : indiquer votre position, vous éclairer dans la nuit, émerveiller l'élu(e) de votre cœur, etc.





[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos  Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34827-miles-koerta#6795
Invité
Invité

avatar
Dim 27 Juin 2021, 04:10


[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos
feet | Miles Köerta |


Azrina et Omos partirent rejoindre les autres corbeaux cachés dans les bois. Tout le monde était tendu et ils commencèrent à entendre les bruits de pas du géant. Azrina donna encore quelques conseils à son apprenti et elle prit sa place dans son groupe, Omos quant à lui rejoignit les alchimistes en charge d’évacuer et d’administrer les premiers soins en cas d’urgence. Le jeune Ondin avait seulement suivi que les bases du secourisme, lors d’un ancien cours à l'école de la guilde, de ce fait, son rôle allait être de transporter les potentielles blessés et d’assister les soigneurs.


Boum Boum


Omos se retourna, mais ne vit rien. Ce bruit était pourtant proche. Il se mit à déglutir et se surprit à voir sa main trembler sur la garde de son arme. Une main se posa sur son épaule, il sursauta et faillit crier, mais une main se plaqua contre sa bouche. C’était un des alchimistes, une femme pour être précis, de son groupe. Cette dernière  lit fit signe de faire silence et de la regarder. La femme faisait de grands gestes de respiration, elle levait sa main quand elle inspirait et elle l’a baissé quand elle expirait. Omos recopia les gestes et la respiration et au bout de quelques secondes, il avait la sensation d’être plus calme. Il remercia d’un signe de tête l’alchimiste qui lui répondit d’un clin d'œil. L’Ondin comprit que les bruits qu’il avait entendu étaient les battements de son cœur.


Boum Boum


L’Ondin leva la tête, cette fois ce n’était pas son palpitant mais bien un bruit lié à une secousse. Il leva les yeux vers le ciel et au travers des feuilles et branches d’arbres, Omos parvint à voir une nuée d’oiseaux partir. Les arbres … Non, la terre sous leurs pieds se mettait à trembler de plus en plus.

- Kae As, Aylidis.
*

BOUM BOUM.


- MAINTENANT !


L’apprenti chasseur le sentit sous ses pieds. Il avait la sensation que la terre se dérobait sous lui pour se diriger vers le centre du piège. Le jeune homme vit que la terre elle-même enveloppait comme un serpent à un immense pied dépourvu de peau. Une seconde vague de terre vint ceinturer le deuxième membre jusqu’au talon. Omos n’arrivait pas à distinguer le reste du corps du titan, il aurait voulu s’approcher, mais le devoir le lui interdisait de bouger et même s’il avait eu l’occasion, il ne savait pas s’il aurait pu faire le moindre mouvement, les hurlements du Zihaags étaient tout simplement effrayants, l’Ondin avait la sensation qu’on lui perforait les tympans. Une voix tonitruante se fit attendre par-dessus le vacarme.


- PLAN B ! HARPONS MAINTENANT !


La créature avait dû réussir à conserver son appui. Omos reconnut avec effroi la capacité de la bête à se maintenir et c’était très étonnant car elle avait chargé les appâts avec une vitesse déconcertante pour son poids et elle avait été quasiment stoppée net par les manipulateurs de la terre qui l’avaient immobilisé. L’apprenti entendit les harpons être déclenchés. Il fallait que ça marche, sinon ils auraient des problèmes. La seconde partie du piège marcha presque comme prévu. Les projectiles avaient semblent-ils touchés leur cible, mais …


- ECARTEZ-VOUS SUR LA GAUCHE !


C’était dans leur direction. La visibilité était nulle à cause de la végétation et à part les pieds du Zihaags, il ne voyait rien, aussi il suivit le mouvement de son groupe sans chercher à comprendre. Omos comprit bien vite le pourquoi du comment quand il fut soulevé et projeté en avant. Le Zihaags avait bien perdu l’équilibre, mais au lieu de tomber devant, il s’écroula sur la gauche. Omos apprendrait plus tard que deux des harpons censés se loger sur la poitrine droite du monstre avaient été balayés d’un revers du Zihaags. Le choc du monstre fit donc voler Omos et son groupe, l’Ondin se prit un tronc d’arbre de plein fouet mais fort heureusement pas suffisamment pour qu’il soit assommé. Il se releva difficilement et continua à courir droit devant. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit que la zone derrière eux avait été presque rasée. Lui et son groupe arrivèrent rapidement dans la clairière et virent avec horreur que le Zihaags s’était libéré les pieds et il commençait déjà à se relever. Quelques corbeaux avaient déjà tenté de s’attaquer à son point faible, mais la créature avait dû répliquer car Omos vit, lorsque la créature se leva, que de simples blessures lui avaient été infligées.


- ILS N’ONT PAS EU SON POINT FAIBLE ? Cria Omos à un de ses coéquipiers sans quitter de ses yeux la créature qui se relevait en faisant de grands signes et tentant d’attraper les Corbeaux qui essayaient de l’attaquer. La créature avait beau être grande, elle avait des gestes d’une vivacité impressionnante


A peine eut-t-il le temps de finir sa phrase qu’Omos vit qu’un Corbeau tenta une attaque, mais malheureusement une des mains du monstre balaya les airs et le frappa. Le Corbeau arriva comme un boulet de canon depuis les airs et s’écrasa contre le sol à quelques mètres d’eux. Sur le coup, l’Ondin ne bougea pas, mais ses compagnons l'empoignèrent et ils se dirigèrent vers l’homme en espérant que leur camarade soit en vie. Ils étaient arrivés sur lui, quand tous s'arrêtèrent. Devant eux, à la lisière de la forêt, un brouillard s’était levé.


- Depuis quand …


Omos eut soudainement la sensation qu’une vague de froid s’était abattu sur lui et l’avait gelé sur place. A l’instant présent, cette étrange brume était la chose la plus dangereuse qu’il n’ai jamais vu et qu’il ne verra jamais. La sensation s'intensifia quand un tentacule émergea du brouillard, se dirigeant droit sur le Zihaags.  



* Protège-Nous Aylidis
Post : 3
Mots : 965
Revenir en haut Aller en bas
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 24 Juil 2021, 07:56



À peine venions-nous de toucher terre, pour ceux qui s’étaient déplacés dans les entrelacs de la canopée, que nous sentîmes avec violence la secousse qui fit vibrer le sol sous nos pieds. Le manteau de la planète criait, se mouvait avec agressivité, comme possédé d’une volonté propre, notamment celle de s’élancer, griffes et crocs dehors, sur le Zihaag qui se rapprochait à une vitesse insoupçonnée. Dès que les premières incisives de sédiments et de poussières se délogèrent du sol pour se propulser vers l’avant, deux poignes de Terre vinrent s’enrouler autour des chevilles du monstre, arrêtant nettement et simplement sa course. Emporté par l’arrêt brutal de son élan, le Zihaag échoua ses genoux contre le sol, ses mains se plaquant bruyamment à la surface de celui-ci, déracinant et écrasant tous les arbres dans ses environs avec une férocité presque divine. Malgré tout, cela ne semblât pas le ralentir pour autant, ses appuis l’ayant permis de se redresser plus rapidement qu’escompté. Cependant, les Chasseurs s’attendaient à ce que quelques morceaux de terres ne parviennent pas à le maintenir au sol.

Au cri du commandement, les harpons fusèrent à travers les arbres dans des bruits de poulies que l’on actionne. Le frottement entre les cordes et les mécanismes était strident, aigu, alors même que les projectiles tranchaient l’air pour se jeter au cou de notre bête. Les cordes entravèrent tout le haut de son anatomie, tandis que les serres de fer se plantèrent profondément dans la couche du sol aussi bien que dans la chair de l’humanoïde. Le sang de ses plaies dessinait une rivière sur la surface d’argent des crochets, mais nous n’avions pas le temps de savourer cette simili victoire, puisque dans le même temps, nous nous rendîmes compte du débalancement de la créature. Jambes coincées, torse emprisonné, il aurait dû perdre toute stabilité pour manger le sol de plein fouet, mais ce n’est pas ce qui se déroulait sous nos yeux, le monstre vacillant dangereusement sur…

« ÉCARTEZ-VOUS DE LA GAUCHE! »

Un hurlement puissant se souleva à travers le bruit des fracas, les cris du Zihaag entravé et les échos des autres combats, qui faisaient rage aux quatre coins de la région. Cela ne prit qu’un instant pour que notre compagnie réagisse au quart-de-tour, s’apercevant que la gravité et notre piège l’entraînaient rapidement dans une chute colossale. À cet appel agressif, mon regard se porta instinctivement dans la direction indiquée, ma respiration tressautant en distinguant les silhouettes qui se déplaçaient, en panique, hors du secteur à éviter. Revenus de notre course-poursuite, les autres « appâts » et moi-même étions désormais mêlés au reste des Corbeaux, dans l’espoir de pouvoir filer un coup de main, si nécessaire. Et ce genre de situations, c’était justement pour elles que j’appréciais posséder mon agilité et ma vitesse innées.

Sans réfléchir, je bandais mes muscles, m’élançant aussitôt vers les coureurs qui fuyaient la zone. Je me frayais un chemin entre les corps et les obstacles naturels, filant vers l’avant, aussi rapide et silencieux que le carreau relâché par l’arbalète. Usant de mes pouvoirs, j’aidais ceux qui se trouvaient à porter de main à accélérer leurs foulées, mon tracé me rapprochant de plus en plus du centre de l’ombre, qui grandissait et grandissait, seconde après seconde. Pourtant, je continuais de m’enfoncer sous le poids du monstre, mes pupilles fixées sur une silhouette chancelante : l’hère claudiquait dangereusement, comme ivre, son épée en main. Je pouvais sentir l’odeur du sang émaner de sa personne, le fer de l’humeur se goûtant presque sur mon palais. Il n’y arriverait pas. Lui-même le savait.

« Aidez-moi… »

Accélérant plus encore, jusqu’à atteindre ma vitesse de pointe, je ramassais mon collègue en encadrant sa taille dans mon bras, le soulevant dans le même mouvement pour le jeter sur mon épaule. Il eut le souffle coupé, tout son corps se cambrant vers l’avant en raison du changement brutal entre son état statique, vacillant, et la soudaine prise de vitesse que j’avais appliqué sur sa personne. Nous n’avions pas le luxe de nous prendre un instant de répit afin qu’il reprenne quelques bouffées d’air ou pour qu’il exhorte, dans un étouffement brutal, la toux qui se bloquait au fond de sa gorge : la silhouette du Zihaag n’était plus qu’à quelques mètres au-dessus de nos têtes. Sans m’arrêter, je concentrais une importante force au creux de mes jambes, nous propulsant tous les deux sur un axe oblique, plongeant nos êtres dans les cieux à une vitesse prodigieuse, désespérée.

Au même instant, dans notre dos, le Zihaag s’effondra.

L’onde de choc nous éjecta aussitôt dans les airs, à plusieurs mètres de la zone d’impact. Je retenais le jeune homme dans mes bras, m’assurant de ne pas l’échapper alors que je voyais un tronc se rapprocher un peu trop rapidement de nous. Je serrais les dents, évaluant rapidement si, à cette vitesse, mon corps parviendrait à résister à la collision. Plus solidement, j’enveloppais la taille du Chasseur.

« Ça risque de secouer un peu. Tiens-toi bien à moi. »

Le Corbeau ne prit même pas la peine de rétorquer quoi que ce soit, tentant plutôt de se faire tout petit entre mes bras. Dans une manœuvre aérienne habile, je tendis mes jambes devant moi, supportant immédiatement le choc qui escalada de mes chevilles jusqu’à mon crâne. Je grimaçais. Mais ce n’était pas le moment d’avoir mal. Je devais l’endurer, et l’adrénaline aidait énormément en ce sens.

Mon corps bougea par réflexe. J’avais un bon appui, mais très peu de stabilité dans cette posture horizontale, le poids du rescapé dans mes bras contrebalançant mon équilibre. Pourtant, je parvins à rebondir, m’aidant du tronc pour virevolter dans les airs et atterrir plus ou moins délicatement au sol. Le sable et la poussière se soulevèrent à notre réception et sans demander mon reste, je laissais tomber le jeune homme par terre. Il roula sur moins de trois mètres, gémit, avant de se laisser choir, toussant et crachant le peu d’air qui lui restait dans les poumons. Tranquillement, il reprenait son souffle. Il avait mal, mais ce n’était rien comparativement à ce qu’il aurait ressenti s’il s’était retrouvé broyé sous le poids du Zihaag.

« Me-Merci… » Chuchota-t-il faiblement.

Je ne lui répondis pas, inspirant et expirant à intervalles réguliers, laissant mon corps s’étendre de tout son long à ses côtés. Bordel. On était vivant.



Boum, boum! Boum, boum!

Mon souffle s’effaça, s’évanouit, se ploya, s’éteignit. C’était la première fois au cours de cette Chasse que je me sentais véritablement effrayé, tétanisé par le poids de ténèbres pesantes et terrifiantes qui m’incitaient à décamper. J’avais l’impression d’être une gazelle entre les griffes du lion; j’avais l’impression d’être l’une de ces proies que nous pourchassions. Et notre prédateur, je le vis soudainement émerger de l’ombre, ses tentacules se faufilant, aussi sournois que le serpent, entre les vapeurs de la brume, et ce, jusqu’à atteindre la gorge de notre adversaire géant. Les bras de la mer l’enserrèrent brutalement, tranquillement, une force semblant surhumaine émanant de sa poigne, puisque dès l’instant où il perçu la sensation d’étranglement, le Zihaag relâcha un cri horrible, cassant. On semblait lui pulvériser les cordes vocales tout en lui éclatant les os de la nuque. Toutefois, nous nous rendîmes rapidement compte qu’il ne s’agissait pas seulement de son cou qui craquait et se fracturait sous la poigne des tentacules.

Les bras et les jambes du mastodonte avaient également été entravés, et le monstre qui s’en prenait désormais à notre proie contorsionnait le Zihaag dans une allure et une posture surréelle, la flexibilité de son corps atteignant rapidement le point de rupture de ses membres. D’abord les coudes, puis les épaules se brisèrent, la mollesse des mains du géant nous indiquant que les ligaments retenant les poignets aussi avait été rompu.

Boum, boum! Crac, crac!

Les genoux et les mollets suivirent peu après, leurs articulations se détériorant au point où les orteils étaient tournés dans un axe improbable, pointés en direction du ciel.

Boum, boum! Crac, crac!

L’affolement de nos cœurs se perdait dans les sons horribles de broyeur et de torture.

Boum, boum! Crac, crac!

Le bouquet final, le dernier souffle de ce concert d’os brisés et de cris gutturaux étouffés : le spectacle se conclue par l’éclat d’une nuque tordue et cassée. Sous nos yeux, autant écarquillés par la peur que l’ébahissement, le monstre retomba lourdement au sol, ravageant les environs dans une soulevée violente de poussières qui nous balaya d’un nouveau revers. Plusieurs tinrent leur ancrage, alors que d’autres se laissèrent tomber sur le séant, vaincus. Des perles de sang se joignirent à la tempête, nous forçant à camoufler le haut de nos visages pour ne pas en recevoir dans les yeux. Et en baissant les bras, en rouvrant les paupières sur le cadavre du Zihaag, nous remarquâmes aussitôt un changement dans l’atmosphère.

Il n’y avait plus la présence du monstre tentaculaire.



Un peu plus tard…

L’ambiance était sombre, lourde, tandis que l’on attendait le retour du Taiji Adams, qui était parti avec quelques hommes pour savoir ce qui s’était passé. Assis entre Rivière et Azrina, j’écoutais avec attention les commérages qui se chuchotaient ici et là entre nos collègues. Nous qui songions à terminer la journée dans de grands vivats, autour d’une bière et d’un jeu de fléchettes… Nos esprits tremblaient encore de ce qui était survenu. Le brouillard et l’obscurité qui s’étaient, tous deux, épaissis ; les tentacules qui étaient apparus et les cris de notre proie qui nous avait percé les tympans. Sensibles de ces derniers depuis mes mutations, j’avais, par réflexe, réduit l’acuité de mon ouïe pour ne pas finir sourd prématurément.

« C’est pas du tout comme ça que j’imaginais la fin de cette Chasse… » Laissais-je tomber d’une voix pâteuse, mon regard se perdant sur les blessés mineurs qui étaient en train de se soigner mutuellement.

Les blessés les plus graves, comme le jeune homme que j’avais secouru, avaient été transporté dans une pièce attenante, plus haute et grande.

« Moi non plus.

- Qu’est-ce que c’était que ce truc? J’ai jamais rien ressenti d’aussi dangereux de toute ma vie », m’exclamais-je d’un timbre pourtant égal et droit, sans hoquets tremblants.

Mon corps frissonnait encore pourtant, discrètement, mais sûrement…

« Si les Zihaags étaient un problème, vous pensez qu’on devra s’occuper de ce monstre tentaculaire? »

Azrina et moi, nous nous mîmes à le fixer, indécis.

« Personnellement, je crois pas. Il aurait pu nous attaquer, nous réduire en miettes comme il a désarticulé ce Zihaag sous nos yeux… Mais dès qu’il a fini son travail, il a disparu. Complètement. »


1 763 mots | Post IV

Du coup, comme convenu, tu pourras conclure le RP o/ N’hésite pas à utiliser Odéon Taiji Adams, si jamais, pour qu’il leur annonce ce qui s’est passé ^^ Et je prendrais 1 point de Force, s’il-te-plaît ♪
Merci beaucoup pour ce RP 😉





[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos  Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34827-miles-koerta#6795
Invité
Invité

avatar
Ven 27 Aoû 2021, 00:44


[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos
feet | Miles Köerta |


Omos était encore tout tremblant. A chaque fois qu’il fermait les yeux, il les voyait. Ces gigantesques et horribles tentacules lui revenaient sans cesse en tête. L’apprenti avait eu l’impression de voir une main invisible qui tirait les fils par lesquels était relié le géant et cette main faisait tordre le Zihaags dans des positions pas naturelles, même pour un monstre comme lui. Cependant, ce n’était pas ça le pire, c’était cette sensation… Ce froid intense et surnaturel lui faisait dresser les poils. Il avait dû rester immobile une bonne demi-heure, les tentacules avaient disparu depuis un bon moment, aussi rapidement qu’elles étaient apparues, laissant le Zihaags en morceaux par terre. Certains Corbeaux étaient morts, mais pour lui qui était un survivant, il enviait ses compagnons décédés, ils n’avaient pas eu à affronter cette vision d’horreur. Ce fut Azrina qui le secoua comme un prunier pour le faire revenir à lui et la première chose qu’il fit fut de vomir après une soudaine crampe d’estomac.


- C’est … C’était quoi ? Avait-il réussi à demander à son mentor.


- Aucune idée Omos … J’en ai pas la moindre putain d’idée. On doit vérifier que le Zihaags est bien mort et on rejoint le point de ralliement comme convenu.


- Et si cette chose était encore dans les environs ?! Omos était affolé, comme si la Mort était derrière lui.


Azrina resta interdite quelques secondes.


- Je pense … Je pense que nous sommes tranquilles, sinon on serait déjà mort.


Après que les corbeaux survivants aient bel et bien vérifié l’état du monstre, ils ramenèrent leurs compagnons décédés dans un silence absolu.



Quelque heures plus tard, l’Ondin commençait enfin à se remettre de cette expérience traumatisante, il n’eut guère le choix puisqu’Azrina l’envoya effectuer plusieurs missions pour aider la guilde à plier bagages et à préparer le retour. Cela lui permit de s’occuper l’esprit et de penser à autre chose que le monstre à tentacules. Odéon avait pris la décision de rester un ou deux jours de plus afin que les blessés les plus graves soient suffisamment traités pour supporter la traversé en bateaux. Omos fut moyennement enjoué par cette décision car plus vite ils quittaient cette ile de malheur, mieux ça serait pour tout le monde à son avis. Vers la fin de la journée, Odéon Taiji Adams revint, le chef de l’expédition était tout aussi fatigué que les reste de ses hommes, mais il semblait avoir le sourire aux lèvres. Omos quant à lui, put enfin gouter au repos et rejoignit Azrina qui était en compagnie de Miles et de Rivière, après une brève hésitation, son mentor lui fit signe qu’il pouvait les rejoindre.


- Comment va petit ?


- Tu m’aurais demandé ça il y a quelque heures, je t’aurais dis terrifié, mais depuis que nous sommes rentré j’ai pas arrêtés de courir à droite et à gauche.


- On était entrain de causer au sujet de ces tentacules. Ca ne serait un bestiau qui viendrait de chez toi ?


Omos lâcha le pain qu’il avait dans la main. Quel idiot. Le Kraken ! Le légendaire monstre marin, le roi des mers et des océans. Dans certain conte pour enfants Ondins, il était aussi nommé le Premier Monstre d’Aylidis. Le Kraken ne répondait qu’aux ordres de la déesse et les légendes racontaient aussi que l’Impératrice des Mers avaient une certaine influence sur lui …


- Omos ? Tu es là ?


- Le Kraken.


- Quoi ? Le poulpe qui vit dans les contes pour enfants ? J’ai déjà vu des calamars géants mais le Kraken est une bête pour enfant.


- Il existe. J’en suis convaincu.



Une main se posa sur lui. Omos sursauta en voyant qu’il s'agissait d’Odéon.


- Rassure-toi Apprenti. Ce n’était pas ça. Il jeta un regard sombre à Azrina, MIles et Rivière. Les deux autres Zihaags sont morts. Un est mort par nos hommes, l'autre est mort déchiqueté par des tentacules. J’ai discuté avec des pirates.


- Ils en savent pas plus ? C’est leur terres après tout.


- Oui, mais ils n’ont pas étaient très loquaces. J’ai réussi à choper une jeune recrue et ce dernier m’a assuré que c’était l’incarnation du Léviathan.


- Rak Drornleth ?


- Lui-même. Enfin bref, on m’a dit qu’on ne devait pas nous occuper de ceci.


- Mais … On était mandé pour nous occuper des trois Zihaags. Vu que la guilde à réussi à s’en occuper que d’un… On sera quand même payé ?


Azrina cracha par terre.


- C’est des rats, cela ne me surprendrait pas qu’ils essaient de nous entourlouper.


- Ça, c’est mon problème. Reposez-vous. On sera bientôt à la maison.


Maison. Omos était prêt à tout donner pour retrouver la chaleur de son dortoir, avec ses camarades apprentis. Cette perspective le fit sourire.


Mots : 787
post ; 4
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] - Zihaags versus tentacules : le combat | Omos

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Zihaags versus Tentacules
» | Les Zihaags |
» | Omos Nasatraé |
» Génocide, Momies et Baiser | Omos
» [Q] - Le garçon et la bête | Feat. Omos
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest :: Mer de la Méduse :: Terres Oubliées-