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La protection des Anges

Musique du Yicaly : Diggy Diggy Hole par YOGSCAST

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Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Avant de partir pour les explorations, Isiode et les frères Rogue, des Enfants de Réprouvés maniant aussi bien le marteau des forges que le manche des épées, ont entrepris de songer à de nouvelles armes qui pourraient être intéressantes de confectionner et de développer pour aider les Anges à s’armer en prévision des expéditions.

La fratrie Rogue m’observait depuis leurs sièges alors que je regardais, avec un intérêt certain, les différents croquis et modèles qu’ils m’avaient permis de juger. Depuis trois jours déjà, nous nous rencontrions, tous les quatre, afin de discuter d’une nouvelle production d’armes et de défenses pour les expéditions. Nous y avions passé une nuit blanche, les entraînements d’Edmund et de moi-même ayant été, dans ce cas-là, négligés afin que nous puissions nous concentrer à cent pour cent sur ce projet qui, nous l’espérions, pourrait nous aider, de la meilleure façon possible, à nous préparer à ce qui nous attendait sur ces territoires étrangers. Subitement, je m’arrêtais dans mon analyse de l’un des dessins, le déposant de face sur la table que nous partagions pour leur indiquer du doigt un problème dans l’apparence du bouclier.

« Ces formes sont beaucoup trop extravagantes, beaucoup trop inutiles. Il faudrait quelque chose de plus sobres, des contours plus ronds et lisses, énumérais-je avant de poser mon regard sur le concerné. Voyez-vous où je veux en venir? »

D’un même mouvement, les trois frères se penchèrent sur le croquis de l’arme. Matteo Rogue, le penseur et créateur du style que je venais de critiquer, venait de se plonger dans une profonde pensée, ses sourcils bruns se fronçant sous l’action de la réflexion alors que ses yeux, d’un bleu plus saisissant et foncé que celui de ses frères, détaillaient de nouveau l’allure de son arme. Malgré son travail régulier et acharné à la forge familiale, dans laquelle il avait pu renforcer ses muscles et développer une grande tolérance à la chaleur, l’Ange possédait un corps svelte et très peu imposant, sa poitrine et ses bras n’ayant jamais été aussi gros que ceux de leur aîné, Detheris Rogue, qui était, pour sa part, un véritable colosse. Aucun doute, en le regardant, qu’il avait vu le jour au cœur des champs et grandes prairies de la vallée dorée des Réprouvés. Pourtant, s’il avait leur physique et conservait quelques manières de son pays natal, Detheris était un véritable saint dans un corps d’ours, ses grandes mains pouvant aussi bien façonner des armes de guerre que créer le plus délicat jouet en bois pour les enfants magiciens. Si, à de rares occasions, il était possible d’hésiter à accoster ce grand brun aux yeux gris, toute méfiance et crainte s’évaporaient à l’instant où il ouvrait la bouche, l’enthousiasme qui berçait sa voix, la douceur de ses sourires ainsi que la bienveillance qui brillait sur la surface de ses pupilles, apaisant presque immédiatement toute perplexité de l’esprit des plus embarrassés. C’est dire, je ne l’avais jamais vu hausser le ton contre autrui sous le coup de l’énervement ou de la colère, mais Edmund m’avait déjà admis que, le jour où il avait eu le malheur d’assister à l’explosion de colère de son frère, il s’était juré de ne jamais, ô grand jamais, l’énerver à un tel point. Matteo m’avait également fait la remarque, mais s’était, quant à lui, retenu de me fournir tout autre détail que celui-ci : personne ne voulait voir Detheris sous ses plus mauvais jours. Ceci étant établi, je pouvais affirmer que cela devait donc être vrai. En parlant du loup, l’Immaculé à l’imposante carrure finit par hocher vaguement de la tête, donnant raison à mon argumentaire.

« Il a raison, concéda-t-il en se tournant vers son plus jeune frère, qui lui accorda toute son attention. Mais plus que cela, il faudrait que tu réduises leur taille en réalité, et que tu arrondisses, effectivement, la pointe de ses figures. »

Le forgeron attrapa un crayon sur la table, définissant des nouveaux contours sur le croquis en y appliquant un touchée légèrement plus pincé, pressé, afin de faire ressortir la noirceur de la pointe et de distinguer les nouvelles formes des anciennes.

« Comme ça, ça devrait être bon, n’est-ce pas, soldat Yüerell? »

Je me levais de l’assise sur laquelle j’étais appuyé, contournant la table pour jeter un regard par-dessus leur épaule et constater, de moi-même, la seconde perspective.

« Attend, grand frère, j’ai une idée… »

Le brun prit le crayon des mains de l’aîné, retraçant des courbes et des lignes sur le papier, s’appliquant avec une telle attention qu’il en tirait tout naturellement la langue hors de sa bouche, signe de sa grande concentration. Je le regardais faire sans mot dire, attendant simplement le final de son ouvrage, que je reçus, quelques minutes plus tard, entre les mains.

« En effet, on pourrait y aller pour un style de la sorte, appuyais-je en lui adressant un sourire. Ce sera bien moins déconcentrant et puis, selon leur utilité, il sera tout à fait possible d’adapter les prochains boucliers. Néanmoins, pour l’heure, contentons-nous de les développer sans trop d’artifice et misons sur l’efficacité plutôt que le visuel. »

Matteo acquiesça, reprenant son modèle, tout sourire. Je retournais à mon siège, jetant un regard en coin du côté d’Edmund, le Patrouilleur, qui évaluait le reste des esquisses.

« Également frangin, dit-il alors pour attirer l’attention de leur aîné, qui pivota aussitôt dans sa direction, qu’est-ce que tu penses de l’utilisation d’un métal un peu moins lourd pour la confection de ces boucliers? »

Edmund présenta les dessins des armes en question.

« Hum… Comme lequel, par exemple? »

Le milicien se permit de réfléchir quelques secondes avant de poursuivre sur sa lancée, énumérant quelques métaux dont il connaissait la nature ainsi que les propriétés qui pourraient être intéressantes d’exploiter pour la création de ces boucliers. Detheris semblait prendre en note, mentalement, tout ce que disait son frère, mais à plusieurs reprises, il le stoppa dans son argumentaire pour relever certaines contraintes : les fonds ne permettaient pas l’achat de certains de ces métaux, plutôt rares et chers, alors que d’autres étaient assez difficile à manipuler à son aise lors de la fonte du métal et de son modelage. Puis, la forge des Rogues n’avait pas tout l’équipement nécessaire pour ambitionner ce genre d’ouvrages et c’est pourquoi nous nous entendîmes, après un moment, sur le fait qu’il serait peut-être utile de troquer le métal, préalablement choisi pour la confection de ces boucliers, par l’un de ses dérivés, plus souple et léger, mais également plus lent à faire fondre en raison de sa très haute température de combustion.

« Vous pensez pouvoir réaliser votre fonderie ici? Les interrogeais-je, un sourcil froncé, à l’entente du point de combustion du minerai.

- Ciel, non! Nous avons un espace réservé pour ce genre de cas, à l’extérieur de l’atelier, répondit immédiatement Detheris en me pointant du doigt l’une des portes de la pièce, qui menait, effectivement, à l’extérieur.

- Sinon, est-ce que le reste vous convient? »

Je n’avais pas besoin d’en rajouter plus que cela : les résultats auxquels nous nous étions arrêtés et mis d’accord m’apparaissaient être les choix les plus raisonnables et fonctionnels pour l’heure.

« Parfait! »

D’un bond, Edmund sauta de son siège pour bloquer les têtes de ses frères entre ses bras.

« On compte sur vous, les frérots! J’ai vraiment hâte de voir ce que tout cela donnera à la fin!

- Tss! tss! Tu nous sous-estimes là?

- Haha! Ne t’en fais pas, Ed! Nous n’avons jamais déçu la Compagnie jusque-là, et ce n’est pas demain la veille que ça arrivera. »

D’un mouvement, Matteo porta son regard sur moi, ses deux iris bleutées s’ancrant profondément dans l’azur de mon regard.

« Nous forgerons des armes dignes de nos soldats, vous pouvez vous en assurer. »

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Plusieurs jours plus tard…
Detheris martelait avec force la lame qu’il venait de faire chauffer. Des étincelles éclataient avec brutalité autour de l’Ange à chacun des chocs qu’il exerçait sur le métal chaud. Après maintes collisions, cependant, l’Immaculé cessa son martèlement un certain temps, évaluant avec une minutie particulière l’ouvrage dont il confectionnait les formes et contours. Et lorsqu’il fût ravi du résultat, il poursuivit son travail avec plus de détermination, finissant avec une consciencieuse attention l’aspect de l’arme qui lui avait été demandé de forger pour l’une des nouvelles recrues de la Compagnie.

« Grand frère! »

L’Ange à l’imposante carrure suspendit son geste dans les airs, portant son regard vers Matteo, qui venait de pénétrer dans l’atelier, une lettre à la main. Il lisait tout en marchant, évitant avec adresse le désordre de la forge sans pour autant lui accorder un quelconque regard; c’est dire qu’il connaissait l’atelier de fond en comble, tant il passait une grande partie de sa vie entre ses quatre murs, écrasé par la chaleur des feux de la forge. Ainsi, d’une démarche plus qu’assurée malgré sa volontaire cécité, il finit par rejoindre son frère, relevant les yeux vers ce dernier une fois qu’il fût à sa hauteur.

« Je viens de recevoir une commande pour l’un de nos boucliers.

- Ah oui? Fais voir », demanda l’aîné de la fratrie, son jeune frère lui tendant volontiers la missive d’une certaine Gustine.

Entre des lettres finement écrites sur le parchemin blanc, la vieille femme leur partageait son souhait d’aider un bon ami qui lui avait admis désirer intégrer l’armée magicienne. Elle avait parfaitement conscience de ses capacités et lui vouait tout son soutien quant à sa volonté et pour ce faire, elle avait voulu lui offrir un présent qui pourrait lui être fort utile pour ses missions en tant que futur militaire. À la lecture de ce court mais inspirant récit, Detheris esquissa un rictus attendri avant de reporter son attention vers son frangin, qui lui rendit son sourire, avec le même éclat de satisfaction et de bonté.

« Qu’est-ce que tu en dis? Questionna l’aîné Rogue, qui relevait l’interrogation afin de connaître la pensée de son frère sur le sujet, et non pas pour s’assurer de son acceptation du contrat : il s’avait parfaitement que Matteo ne refuserait une telle offre, surtout s’il était possible de mettre de l’avant leurs nouveaux ouvrages sur le marché.

- Que je m’occupe de cette commande pendant que tu termines l'arme de la recrue et poursuit la confection des boucliers de la Compagnie? »

Detheris se mit à rire discrètement, frappant avec force l’épaule de son jeune frère, qui lui administra un coup de poing sur la poitrine en représailles.

« Très bon plan! On fait comme ça! Et tu viendras me filer un coup de main quand tu auras terminé la commande de Gustine! »

Les deux frères s’échangèrent un clin d’œil, se séparant dans la seconde pour retourner derrière leur poste de travail, outils, matériaux et plans en main : après des années de repliement, il était temps pour les Anges de montrer ce que valait leurs propres ouvrages et c’est pourquoi, dans une multiplication d’efforts évidents, que les deux frères entreprirent de confectionner, au mieux de leurs capacités et talents, les armes rêvées de chacune des personnes qui avait posé leur espoir en eux. Bientôt, ils en étaient certains, ils pourraient écrire à Isiode pour lui annoncer l’avancée de leur projet. Peut-être même parviendraient-ils à envoyer certains modèles aux détachements des terres d’Iyora, de l’Île d’Orhmior et des Gorges Dorh, sur les terres de Faarael, avant la fin du mois afin d’avoir un retour sur l’efficacité et la puissance de leurs produits. Les frères voyaient grand, voyaient gros, mais savaient parfaitement qu’aussi colossale était leur ambition, ils ne pouvaient se permettre de précipiter les choses. Après tout, c’était de la plus grande patience et persévérance que naissaient les plus beaux chefs-d’œuvre.


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Cadeau pour Kaahl | Ìṣẹlẹ : il s’agit d’un brassard muni d’un grand bouclier aux contours lisses et dorés qui peut être déployé selon l’envie de Kaahl. Le bouclier est fait d’une matière très résistante permettant d’accumuler, selon la Magie de son utilisateur, l’énergie des coups et des attaques magiques reçus. C’est pourquoi, une fois que l’énergie accumulée par le bouclier devient trop grande, que cette dernière est brusquement relâchée, créant une vague de choc qui repousse violemment l’ennemi.

En gros, je ne sais pas si tu as vu le film Black Panther, mais l’effet du bouclier est exactement le même que l’armure de T'Challa. Du coup, après avoir reçu une quantité X de coups et/ou d’attaques magiques, le bouclier va simplement relâcher cette énergie accumulée pour créer une vague de choc à la suite d’un nouveau contact ^^ Cependant, si la Force ou la Magie de l’adversaire surpasse la Magie de Kaahl, c’est plutôt cette attaque qui repoussera ton personnage.

Également, j’ai supposé que le bouclier eût été commandé par Gustine, qui voulait aider Kaahl dans son ambition à vouloir intégrer l’armée ^^ J’espère que ça ira sinon, je modifierais au besoin, sans souci

JOYEUX NOËL