Par-delà l’apparence fragile et délicate des grandes plaines vertes de Lyscenni, les vastes étendues féeriques de cette région, que l’on appelle en langage commun les Prairies Sifflantes, regorgent de secrets, tantôt sombres tantôt merveilleux. Tirant leur nom des grandes bourrasques de vents brûlants qui balayent la vallée, le climat ardent et humide de Lyscenni rend l’environnement éprouvant à vivre. Si la faune et la flore ne sont pas aussi monstrueuses et exotiques que celles de la Jungle, elles restent d’une originalité surprenante avec des caractéristiques à couper le souffle. Des meutes de carnivores pourchassent les troupeaux d’herbivores dans des luttes sans merci, car même si les ruminants sont des proies par excellence, les talents qu’ils dissimulent rendent les affrontements pénibles pour les chasseurs. La magie imprègne les plus infimes détails de cette contrée séduisante et mieux vaut se méfier des apparences car elles sont souvent loin d’être réellement ce qu’elles paraissent. Parmi les bêtes les plus dangereuses et cruelles, il est impensable de ne pas citer les oiseaux. De plus grande envergure que le gibier des autres continents, ils sont aussi plus féroces et carnassiers que la moyenne. D’esprit sanguinaire, ils fendent les cieux par horde avant de piquer net sur leurs cibles. Les cours d’eau et les étangs de Lyscenni sont des lieux particulièrement agréables et éclatants. Toutefois, ils sont aussi bien souvent les territoires de créatures gigantesques et prodigieuses. Démesuré. Tel est le maître mot de Lyscenni.  

Décors enchanteurs dignes des vieux contes de princesses et de mages, Lyscenni abrite parfois des petits bijoux naturels, des refuges colorés et lumineux dans lesquels on s’attarderait volontiers le temps d’une promenade ou d’un rêve. Bien mal avisé serait celui qui s’éterniserait dans les marais, car s’ils sont loin de l’idée qu’on se fait habituellement des marécages, ils sont aussi plus meurtriers. Repère des créatures qu’on ne pourra qu’appeler les « ombres » ou les « reflets » à défaut d’autres termes, des visages à peine humains flottent à la surface d’une eau claire et limpide. Les figures aux contours évasifs épient les voyageurs imprudents d’un œil mauvais. Pour cause, ces apparences aux traits déformés ne sont pas bénéfiques ; elles aspirent à étendre leurs rangs. Pour entraîner les téméraires et les irréfléchis dans ces quelques centimètres d’eau scintillante qui ondulent sur les plaines, les créatures rivaliseront d’imagination et de perversion. Les âmes tombées jamais ne se relèvent et les corps disparaissent pour ne plus être retrouvés. Les animaux, immunisés contre le phénomène, pâturent librement et courent sans crainte dans la grande flaque. D’après certains dont l’on doute aisément de la clarté de l’esprit, certaines bêtes seraient les esclaves de ces ombres, maîtresses des lieux, et attireraient les hommes dans les pièges.

Les grandes plaines de Lyscenni ne s’accordent pas aux règles habituelles, laissant apercevoir aux regards errants les caprices de Tælora dans l’expression la plus exotique de ses singularités. La terre s’élève en arches naturelles et en ponts, en pics et en grottes. Loin d’être des structures vacillantes et tremblantes, ces œuvres façonnées pas le temps et les intempéries sont fortes et solides, laissant les bêtes en furie aux pas lourds courir en cohorte sur les voûtes. Parfois, ces architectures s’arrêtent de façon abruptes, en falaise ou en jetée, au bord de la mer ou au pied d’une rivière. Parfois nues, parfois recouvertes par des petits bois ou traversées par un ruisseau, les arcades tracent une ligne d’horizon peu commune et un paysage inoubliable. Un fleuve, par des magies étranges, parvient à s’élever parmi les plateaux hauts et à gravir des mètres pour se jeter dans un ravin et rejoindre les eaux plus calmes d’un lac. La cascade, qui a reçu le nom de « Abysaé » en l’honneur d’un Empereur des Mers, est l'une des plus réputées et prestigieuses de Lyscenni, pour sa hauteur et sa largeur impressionnante. Lieu de culte pour les adorateurs de la Déesse des Océans, Abysaé est très prisée par les Sirènes, les marins et les pirates qui voient en l’endroit vierge la parole de l’Aether et de sa simplicité cruelle. A l’est de la Jungle ardente et humide qu’est Disima, la peinture de la pampa prenne une tournure fabuleuse. Sur un épais tapis de brume, des larges et immenses aiguilles s’érigent vers les cieux, pics de pierre et de mousse dont on ne voit même pas la pointe.

Informations

Qui peut fouler le territoire ? : Toutes les races des Terres du Yin et du Yang peuvent fouler les terres de Lyscenni. Cependant, les territoires de Tælora sont réputés pour leur extrême dangerosité et ils sont peu à s'aventurer en ces lieux.

Niveaux de dangerosité :

■■■■■■■■□□ : Mieux vaut se méfier des terres sauvages et inhospitalières de Tælora, peuplées par quelques centaines d’espèces carnassières et sanguinaires. Lyscenni n’est pas une exception. Son climat est particulièrement difficile à vivre, sans être insupportable, mais sa faune et sa flore sont à craindre et à redouter. Lyscenni ne veut pas votre bien. Même les créatures à l’allure inoffensive chercheront à vous anéantir. Les herbivores ne sont pas plus tendres et délicats que les prédateurs. En ces lieux, vous êtes une proie, démunie et offerte à qui le veut bien. Les groupes se font décimer à une vitesse ahurissante, s’ils ne sont pas convenablement préparés et lourdement armés, et les individus seuls ne parviennent pas à survivre plus d’une heure. Les chances de survie sont minces. Prenez garde à tout, même à ce qui paraît anodin.

Saisons :

- Erilri : Cette saison est très longue. Durant cette période, les températures sont très élevées et les plaines sont balayées par des vents brûlants. Les nuits sont plutôt brèves et ne sont pas vraiment fraîches. Quelques averses viennent parfois apaiser la chaleur du climat, quoi qu’anecdotiques et brèves.

- Haladan : Cette saison est plutôt courte. Durant cette période, les températures sont assez élevées et les vents sont particulièrement violents. Haladan est la saison des orages. Ils sont très virulents et impressionnants, accompagnés par des averses diluviennes. Mieux vaut éviter de sortir durant cette période, où les fleuves débordent souvent. Quelques créatures ne chassent que durant cette saison, et elles sont encore plus dangereuses que les bêtes plus communes.

- Dírtari : Cette saison ne dure que quelques semaines. Durant cette période, les températures sont très élevées et les vents sont aussi puissants que brûlants. La chaleur est presque insoutenable et les bourrasques ne permettent pas de prendre du repos. Le climat est très différent, une fois la nuit tombée : le vent est toujours aussi virulent mais les températures chutent.