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 Choc culturel | Priam

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Sam 28 Déc 2019, 16:04



Trois mois chez les Anges, trois mois chez les Humains, et six mois de voyage à travers les contrées Magiciennes ; autant dire que l'année risquait d'être chargée pour le Comte Worth, qui n'allait plus voir la couleur de son Manoir pendant douze mois. Il en laissa la gestion à son majordome, Antonius, plutôt qu'à sa mère qui aurait tôt de transformer le Comté en tyrannie pécuniaire.  Ignatius voyageait à cheval, puisque les Terres du Lac Bleu se prêtait bien à ce mode de transport, il pouvait trouver un nombre considérable d'escales où faire reposer sa monture. La première étape de son plan de route était de suivre les berges du Lac de la Transparence pour le contourner depuis son Comté -non loin de Vervallée- jusqu'aux Jardins de Jhēn, qui se trouvait à l'exact opposé de la grande citée Magicienne. Il fera escale aux Palais de Cœlya pour y organiser le tournois sportif de fin d'études ; puis sera accueilli en territoire Angélique par un haut gradé Magicien : Eutrope Nilsson, gérant de l’hôtel Le lion d'or.

Alors qu'il laissait derrière les hautes tours de l'Université Magicienne pour se lancer à travers les champs gelés et les collines blanchies, l'Enchanteur d’Albâtre pensait surtout au Mindwim. De retour de Haute-Terre, il devra se rendre à Caelum afin de participer à la Cérémonie, probablement la plus importante dans la vie d'un jeune Magicien. On allait lui attribuer un Architecte de Lys en Guide, qui l'accompagnera ensuite dans la Capitale ; à Volatys ; à Vervallée pour lui enseigner les subtilités de la Magie Bleue et de leur culture. Or Ignatius n'était pas un mauvais étudiant, au contraire il avait fait ses preuves et sa curiosité l'aidait à apprendre. Cependant son goût prononcé pour les fêtes, les bals et la beuverie faisait de lui un personnage facilement dissipé et influençable, qui préférait boire plutôt que de prendre ses responsabilités. Voudra-t-on vraiment de lui comme apprenti ? Et si tous les Architectes de Lys le jugeaient inapte et incapable ? Et si Hypolite dénichait un meilleur Guide et une meilleure place que lui, leur amitié fraternelle tiendra toujours ? Et s'il échouait, serait-il réduit à épouser cette pimbêche d'Ambre et à rester à tout jamais l'insignifiant Comte Worth, qui avait juste assez d'argent pour faire en sorte que son château ne tombe pas ruines ? Et si en devenant vieux, il devenait moche ? Beaucoup de questions sans réponse.

Après plusieurs jours de voyage, le Magicien franchit les portes gardées du Jardin de Jhēn. Il y découvrit une ville en pierres grises et aux toits de tuiles ocres, engourdie par la neige nacrée. Le Comte prit ses quartiers au Lion d'Or. Il avait offert à monsieur Nilsson et à la ville en général, des plants d'Hortensias aux couleurs chatoyantes, spécialité de son Comté, qui pourront être plantés après cette courte saison de gel, puisqu'il était de tradition d'offrir quelque chose en échange de l'hospitalité. Le Magicien voyageait léger en réalité : une simple malle contenant des habits de rechange. Le gros de ses affaires : livres, autres habits, et encore plus de livres, le suivait chargé dans une charrette de transport plus adaptée mais moins rapide. Ignatius avait vaguement prévu d'étudier. Il connaissait très mal la culture Angélique, si ce n'était les clichés que les mages bleus adoraient raconter entre eux sur leurs chers voisins. Le mage était plutôt certain qu'il allait regretter les bals flamboyants de la riche noblesse magicienne et les pétillantes soirées entre étudiants... Les ailes blanches avaient la réputation d'être ennuyeuses et peu divertissante. Le Comte ramena sa monture à l'écurie la plus proche de l'hôtel. Ses vêtements de nobles étaient recouverts d'éclats de boue ou de poussières dues à l'état des routes. Il était apparemment invité à manger chez Eutrope dans la soirée avec d'autres personnalités de la ville, mais cela lui laissait plusieurs heures de libre, pendant lesquelles il comptait tout d'abord se changer avant d'aller visiter le quartier. Se sentir sale l'horrifiait au plus haut point, il savait bien que cela ternissait la beauté naturelle de ses traits et cela lui était insupportable. Voyant qu'il y avait quelqu'un à l'écurie, il grogna intérieurement à l'idée d'être vu dans cet état. « Bonjour ! Excusez-moi... » hasarda-t-il avec politesse.


741 mots.
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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Mar 28 Jan 2020, 08:41



Désormais, lorsque Priam marchait dans les rues, il ne pouvait pas s’empêcher de surveiller les hauteurs. Se faire vider un seau d’épluchures de légumes sur la tête lui avait servi de leçon. Parmi les Magiciens, on n’était finalement jamais trop prudent. Parfois, des idées saugrenues assiégeaient leur cerveau et ils semblaient incapables de faire preuve de bon sens ou d’attention. C’était assez désolant, en réalité. L’Ange secoua la tête. Tolérance. Tolérance, tolérance, tolérance. Estian lui en avait vanté les mérites. En un sens, il comprenait – et il savait que son mépris découlait directement de la situation que vivait sa sœur. Il avait toujours été plus tolérant que la moyenne de ses pairs. Plus indulgent, plus flexible, plus apaisé. Comme pour contrebalancer leur dureté et leurs avis tranchés. Toutefois, il n’avait pas été imperméable à leurs préjugés et à leurs opinions, et leur éducation demeurait ancrée en lui. Confronté à un univers de vertus, il constatait l’ampleur de ses lacunes et carences. Il n’était pas comme Laëth ; là où le manque ou la différence de normes l’avaient stressée et poussée à se conformer, l’aîné s’en inquiétait peu. Il les considérait avec plus de recul – et dramatisait moins, dans tous les cas. A certains moments – quand ses nerfs étaient mis à rude épreuve –, il en venait même à penser qu’il pouvait bien rester lui-même, un Réprouvé rustre et grognon, tant que ce qu’il faisait ne lui valait pas un séjour à l’Agbara. Lorsqu’il retournait à un état de calme, il était plus lucide et comprenait que cela tenait plus de la stupidité que de la bonne idée. Et puis il y avait d’autres jours, comme celui-ci, durant lesquels il n’avait pas nécessairement envie de se prendre la tête. La simplicité peut être préférable aux neurones qui dansent la gigue sur une musique aux accents absurdes.

Rutabaga sur les talons, l’Ailé entra dans l’écurie. Yuvon poussa un hennissement de bienvenue, qui lui arracha un sourire franc. Rien de tel que les animaux pour oublier tous les soucis dont la vie encombrait cœurs et esprits. La chèvre qui l’accompagnait bondit sur une botte de foin et s’y coucha, mâchouillant distraitement quelques brins. Avec entrain, il débuta sa routine : nourrir, vérifier le niveau d’eau et remplir si besoin, retirer les crottins et excréments des biquettes, repailler les boxes, panser. Ce faisant, il songeait à la soirée qui l’attendait. Nalim avait été invité chez Eutrope Nilsson et avait fait en sorte qu’il fût convié aussi. Il était très enthousiaste quant aux récentes initiatives de son disciple, si bien qu’il avait décidé qu’il était prêt pour être introduit en société. Ça faisait grimacer l’intéressé et rire Kagamiko. Il ne pouvait s’empêcher de se demander à quel moment de la soirée il se trouverait pris au dépourvu face à une convenance totalement ignorée. Cela ne l’angoissait pas, et il serait même capable d’en rire, mais embarrasser le diplomate n’était pas une idée qui le réjouissait outre mesure. Ce n’était pas tant par peur que parce qu’une forme de respect et d’attachement mêlés s’était immiscée entre les deux hommes. Il passa une main distraite sur le flanc de Nyellë. L’étalon paraissait plus apaisé qu’à son arrivée. Par-dessus son épaule, il jeta un coup d’œil à Yuvon. Il fallait dire qu’elle lui faisait moins la misère. Sûrement avait-elle fini par s’accoutumer à sa présence, et compris que Priam avait assez de cœur pour les aimer tous les deux – elle qui savait lire les intentions des individus. Il faudrait qu’il les sortît, tout à l’heure.

« Hum ? » L’Ange releva la tête et s’écarta du cheval ailé. Un homme l’avait interpellé. Plus petit que lui, il portait un costume qui rappelait trop la noblesse pour qu’il n’en fît pas partie. La terre qui le maculait témoignait d’un récent voyage. Il avait la peau sombre, d’épaisses boucles noires et portait la moustache. Il croisa ses yeux bruns et lui accorda un sourire. « Bonjour. » Il n’avait pas du tout l’air à son aise. Il ne devait pas être d’ici. Nyellë s’ébroua, créant une auréole de poils blancs autour de lui. Priam lui adressa un très bref regard puis revint à son interlocuteur, à qui il tendit la main pour serrer la sienne. Peu concerné par des considérations hygiéniques qu’il jugeait inutiles, il ne s’essuya même pas sur son pantalon, qui de toute façon devait être encore plus sale que sa paume. C’était sa tenue de travail. « Priam Belegad. » Nalim lui avait bien indiqué de toujours donner son nom, et pas seulement son prénom. Les règles de bienséance le voulaient, et on n’aurait pas osé contrarier ces dames si strictes – à son avis, elles auraient bien eu besoin de danser la gigue de temps en temps, elles. Le diplomate lui avait aussi dit qu’il fallait parfois préciser ses titres et fonctions, cependant, en l’occurrence, la situation lui paraissait assez informelle. « Je peux faire quelque chose pour vous aider ? » demanda-t-il gentiment.

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Sam 29 Fév 2020, 17:52



« Comte Worth. » Le Magicien serra la main par politesse, en pensant déjà à l'avance qu'il faudra qu'il se les lave dès qu'il rentrera dans sa chambre. « J'aimerai laisser mon cheval ici. Je réside au Lion d'Or pour quelques mois. » Il conduisit l'animal jusqu'à un box libre et caressa pensivement son pelage. Même s'il n'entretenait pas de lien particulier avec ses montures, il n'était pas non plus entièrement insensible aux relations qui unissaient les hommes et les bêtes. « C'est avec vous que je vais diner ce soir  ? » Il ne connaissait pas les noms des invités, mais Priam se trouvait bien dedans. Ignatius trouvait cela bizarre d'y voir celui d'un garçon d'écurie, mais préféra ne rien en montrer. « Je-hum. Dans quelle direction peut-on trouver un marché ou des rues commerciales ? » Il avait quelques emplettes à faire.

Le Magicien caressa le papier vierge du doigt, pensif. Il se mordit la lèvre et laissa la plume courir. Même en ayant répété cinq-cents fois ce qu'il allait écrire, ce fût difficile de coucher les vrais mots à l'écrit.

« Chère Toupinou,

Sachez je suis incapable de vous oublier depuis notre danse, malgré mes nombreuses occupations et voyages, je ne cesse de murmurer à votre sujet jours et nuits, fiévreux. Je ne peux pas me taire. Je vous ai envoyé ce paquet, dont, je l'imagine, vous avez déjà constaté le contenu. C'est pour vous, et ce n'est pas une moquerie.

Je suis allé vous acheter une nuisette de fabrication angélique puisque je suis aux Jardins pour les prochains mois. Vous savez, leur soie fait des merveilles. J'ai choisi ce qu'ils avaient de plus osé, mais comme vous le voyez, ce n'est pas très concluant. Ceci dit, je suis certain que cela vous ira bien, parce-que vous n'avez pas besoin de dévoiler à nu vos formes pour que nous soyons tous subjugués. J'y ferai rajouter un ensemble quelque plus exotique en dentelle, toujours dans couleur de la pureté. Peut-être que c'est malpoli et malvenu de ma part de vous offrir ce genre de vêtements alors que nous ne nous connaissons pas réellement. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer votre corps, il me hante. Je vous vois dans tous les apparats inimaginables, ou surtout avec le moins d'apparats possibles. Je sens nos peaux nues l'une contre l'autre, comme au Bal, mais au lieu de cette salle remplie de monde, nous serions seuls et confortablement installés dans un lit. Alors je ferais tout ce qui est en mon possible pour que vous oubliiez vos chagrins précédents. Voyez-vous, j'ose envoyer ce colis parce-que je pense que vous m'avez maudit, et que donc, vous êtes bien au courant des effets de votre propre malédiction. Quelle autre explication y-aurait-il ? Je trouve toutes les autres femmes fades à vos côtés, ce qui est stupide, parce-que je ne vous connais pas. Je n'ai de vous qu'un unique souvenir passionné. Pourquoi avez-vous fait cela ? Est-ce-que l'une de mes anciennes conquêtes qui vous l'a demandé pour se venger ? Me voilà, à ne pas avoir d'autre option que de vous dévoiler mes états d'esprits et vous supplier d'y répondre.

Comte Ignatius Diomède Worth »


Il relut, et trouva un véritable soulagement dans le simple fait d'avoir avoué tout ses sentiments. Ses doigts plièrent soigneusement la lettre, qu'il glissa dans le papier cadeau déjà préparé. Sa montre lui indiquait qu'il lui restait seulement quelques minutes avant son rendez-vous. L'homme vérifia une dernière fois dans la glace que son uniforme était impeccable. Il avait choisi celui des Gardiens des Pontons en jugeant qu'il serait préférable d'afficher son métier et son rang plutôt que sa noblesse, que tout le monde connaissait déjà. Quelque part, la qualité de Gardien des Pontons avait plus d'honneur et d'importance que le reste. Puis il appuya sur la poignée de porte de sa chambre et sortit rejoindre les invités. « C'est un véritable plaisir d'être accueilli parmi vous, Marquis Nilson. » Le Magicien salua une nouvelle fois son hôte, qui l'introduisit aux autres invités avant de les rassembler autour d'une table basse recouverte d'apéritifs.


738 mots. - juste pour préciser, j'imagine que la discussion va tourner autour d'Ignatius puis de son voyage et peut-être des actualités angéliques. Je te laisse poser les questions comme ça Priam apprendra ce qu'il veut sur Ignatius 8D
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Jeu 19 Mar 2020, 22:33



Provenance inconnue

Choc culturel

En duo avec Ignatius



Priam haussa des sourcils étonnés, réalisant soudainement que le nom de l’individu lui disait en effet quelque chose. Il l’avait lu sur la liste d’invités que lui avait fournie Nalim. « Ah, euh, oui, c’est ça, chez Eutrope Nilsson. » Il le détailla avec plus d’attention, avant de répondre à sa question : « En sortant, vous prenez tout de suite à gauche. Vous marchez une centaine de mètres, et sur votre droite, vous allez finir par voir une ruelle qui donne sur une grande avenue. Vous tournez là, et vous arriverez sur la grande place. A partir de là, il y a plusieurs rues commerçantes. » Comme il le remerciait en s’en allant, l’Ange le salua. Il le regarda passer la porte, songeur. Un Magicien, encore. Tolérance. Ils ne valaient pas tous Ulrich ou cet imbécile de Baron. Les Comtes, c’était un peu au-dessus en termes de hiérarchie nobiliaire, d’ailleurs, non ? Il renifla avec mépris, avant de pousser un soupir, plus contre lui-même que pour autre chose. Ses animaux nourris, il sortit les deux chevaux tour à tour afin de les monter. Cela lui prit deux heures, durant lesquelles il eut tout le loisir de songer aux plans d’avenir qui se dessinaient pour lui. L’enthousiasme de Nalim avait quelque chose de contagieux. Désormais, il semblait le percevoir plus que comme un simple employé. Ses idées lui avaient apparemment valu de devenir son poulain, son disciple ou son « Petit Pigeon » comme il aimait l’appeler. Depuis que son nom était sorti parmi ceux des Elus d’Hel’dra, c’était encore pire. Et s’il devenait diplomate, lui aussi ? Comme ces dégénérés de Keizal… Cette simple pensée suffisait à le faire grimacer de dégoût et d’angoisse. Pourtant, cela constituait peut-être son seul et unique moyen – ou en tout cas, le plus envisageable pour le moment – de renouer avec son peuple d’origine. Erza lui avait dit de revenir pour prouver sa bonne foi et son allégeance ; il ne croyait pas, cependant, que les habitants de Lumnaar’Yuvon le laisseraient fouler leurs terres en toute impunité. Tûl avait été clair. Sa tête au bout d’une pique. Indépendamment des volontés de ses parents, de ceux qui avaient été ses amis ou des siennes. Il était parti pour ne jamais revenir, comme sa sœur, comme tous ceux qui s’envolaient vers les Jardins. Tahrodiis. Traître à son sang, ses valeurs, sa patrie. Pas de rédemption pour ceux qui tournaient le dos au chemin que leur traçaient les Zaahin. L’Ange aurait pu croire à ce qu’avait dit la Dovahkiin, car sa parole de cheffe valait sans doute plus que toutes les injures de ses guerriers, mais il ne voulait pas voir germer un espoir qui mourrait sous un coup de hache. C’était trop pénible, d’espérer l’impossible.

***

La table basse était recouverte de plateaux de canapés aux couleurs alléchantes, et chaque convive s’était vu servir du vin. La robe sombre de la boisson chatoyait sous les hautes lumières dispersées par les lustres élaborés de l’hôtel du Lion d’Or. Les lieux étaient décorés avec un goût qui ravissait les Magiciens et laissait Priam de marbre – voire l’angoissait. Tout était d’un raffinement alarmant pour celui qui avait toujours vécu parmi des Réprouvés rustres et indélicats. Pourtant, ses propres gestes étaient généralement emprunts d’une douceur et d’une légèreté détonantes. Il était vêtu d’un costume gris sombre, rehaussés de quelques traits d’argent. Avec le temps, il avait appris à s’accommoder de ces tenues qu’il trouvait trop serrées. Il espérait pouvoir retirer la veste durant la soirée, afin de ne garder que chemise et pantalon. Toutefois, ce n’étaient peut-être là que de doux rêves. Seules ses idées contrastaient véritablement avec l’état d’esprit des lieux. Il s’imaginait pendu à l’un des luxueux plafonniers, se balançant d’avant en arrière comme un enfant sur une balançoire. Ça, c’eût été amusant. Un sourire courba ses lèvres, puis il se raccrocha à la conversation. Nalim lui avait demandé de faire preuve de civisme et d’essayer de s’intégrer. Tu pourrais apprendre beaucoup de choses intéressantes, alors écoute bien et participe. Il l’observait du coin de l’œil. Un Magicien prit la parole. « On m’a dit que le début de votre voyage se déroulait à merveille, Comte Worth. Que comptez-vous faire de vos trois mois aux Jardins de Jhēn ? » Ne pas oublier d’appeler les individus par leurs titres, oui. Priam observa l’intéressé, qu’il avait croisé plus tôt aux écuries. En bon diplomate, Nalim s’était efforcé de lui faire un petit résumé de la vie et des activités des personnes présentes. Ignatius Worth… Sa mauvaise réputation n’avait fait que s’accroître depuis qu’il avait dansé avec une Sorcière au Bal des Douze Cycles Lunaires. Le silence gêné et les rictus moqueurs qui accueillirent la question polie en témoignaient. L’Ange fronça le nez. Comme il déployait son esprit, il perçut les pensées des invités. Se repentir ? Il va sûrement tenter de se laver ses péchés. Une Sorcière, franchement… Il a toujours été très précieux, sans doute a-t-il voulu imiter l’Impératrice Blanche. Quel mauvais goût. Le brun coupa le flot qui lui parvenait. Une voix s’éleva, claire et ferme, comme pour chasser les commérages de la tête des autres : « Vous allez voir, on ne s’y ennuie pas, avec tout ce qu’il se passe en ce moment. Entre les rumeurs sur les Démons et les explorations angéliques… » La femme adressa un sourire au concerné. L’Ange nota alors qu’il portait des vêtements caractéristiques. « Vous travaillez aux pontons, c’est ça ? Du coup, pendant votre voyage, vous arrêtez, ou vous vous déplacez grâce aux portails ? » demanda-t-il. Sa question était peut-être stupide ou sans intérêt : il n’en avait, à dire vrai, absolument aucune idée. Cela dit, il répondait au moins aux attentes de son mentor. Les Zaahin savaient qu’il prenait sur lui, car le simple fait de parler à un Magicien lui demandait un effort, ces derniers temps. Alors un Magicien qui fricotait avec une Sorcière…



Message II – 989 mots

J'espère que ça t'ira, j'ai pas osé trop trop m'avancer o/ Du côté de Priam, y'a pas grand-chose à savoir. Il est Élu d'Hel'dra et Nalim (dont j'ai mis l'avatar) est un diplomate pour lequel il travaille (traductions Zul'Dov-commun + projet sur les Enfants de Réprouvés). Sinon y'a les rumeurs sur Laëth et Kaahl, mais bon ça risque de mettre Priam de mauvais poil si le sujet ressort xD Lui-même, niveau réputation, ben c'est quelqu'un d'assez discret. J'imagine que ça se sait qu'il a dansé avec Aria Taiji et Erza au Bal des Douze Cycles Lunaires, aussi.




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Mar 31 Mar 2020, 18:03




Le buffet était magnifique, autant que le vin que le somptueux appartement dans lequel ils étaient, ainsi que la robe de la serveuse. Finalement, il n'aurait pas dû être mauvaise langue en pensant que les Anges seraient ennuyeux. De surcroit, son hôte était un Magicien et connaissait donc parfaitement les secrets d'une bonne organisation de soirée. Tous ses tracas ou presque, s'envolèrent alors qu'il passait ses doigts fins autour d'une coupe remplie du liquide écarlate. Particulièrement ébloui, et donc, heureux, le Comte salua avec un sourire chaleureux chacun des invités présents et prit place parmi eux. Il était conscient de sa réputation mais comptait sur l'ouverture d'esprit pour que les on-dits ne lui pourrissent pas son séjour aux Jardins. « Merci, oui. J'ai été très bien reçu et puis Monsieur Belegad m'a indiqué où trouver les meilleures rues marchandes. Les Magiciens, passés une certaine maturité, sont recommandés pour faire des échanges culturels et s'immerger dans les mœurs voisines, comme vous devez le savoir. Je peux me proposer comme professeur d'histoire et de culture Magicienne, il me semble que j'ai été annoncé comme cela. Mais j'ai aussi l'intention d'améliorer nos liens commerciaux. Vous êtes de très belles fleurs que beaucoup de Magiciens convoitent, amateurs que nous sommes de beaux jardins. »  Surtout son jardin à lui qui devait être beau, et celui des autres ensuite. Ce n'était qu'un détail, il voulait vraiment tisser des routes de la soie entre leurs deux peuples, sans mauvais jeu de mot. Elles existaient déjà, mais il possédait des contacts dans la noblesse du pays qui permettrait de les améliorer. Les Anges avaient besoin que l'on valorise et s'intéressent à leur industrie, aussi petite soit-elle. Cela n'était pas un problème, au contraire, ce qui était rare se vendra cher.

Ignatius tiqua légèrement, une ombre légère passant sur ses yeux avant de s'évanouir. Lui parlait-on des rumeurs pour essayer de le distraire dans un cliché ? « Vraiment ? Malheureusement je n'en sais pas plus que vous sur ses rumeurs. » Étonnant pour un Magicien, dirait le cliché. Cependant si ces aprioris ne sortaient pas du néant, cela ne voulait pas dire que les mages bleus étaient des imbéciles tout juste capable de s'exciter autour de potins. La dernière fois où Ignatius avaient entendu ce genre de discussion, c'était le lendemain du Bal, au sujet du retour de la reine, bien évidemment ; ainsi que lors de l'arrivée des Anges captifs. Ces deux sujets monopolisaient la quasi-totalité des mégères et racontars. Comme la sécurité du continent était assurée de marbre par les armées Déchues, Réprouvées, Magiciennes, les Chevaliers d'Hébé et la magie protectrice des Terres d’émeraude, aucun sentiment d'insécurité ne venait troubler le peuple, qui préférait naturellement alors s'inquiéter (car il faut bien se faire du soucis pour quelque chose) pour ses voisins. « Le peuple magicien est surtout inquiet à propos de la libération des vôtres, ainsi que des remous, semblerait-il, aux alentours de la Terre Blanche. D'ailleurs, j'aimerai beaucoup utiliser mon temps ici pour vous prêter main-forte afin de mieux accueillir les captifs. » Il savait que beaucoup de Magiciens qui vivaient non loin des Jardins s'étaient déplacés pour aider. « Racontez-moi les explorations, justement... Il paraît que deux navires sont arrivés sur le territoire d'Orhmior. » Une partie de lui aurait beaucoup aimé participer à cette aventure, tandis qu'une autre s'en gardait avec crainte. Il n'aimait pas l'inconfort de devoir s'éloigner trop longtemps de ses habitudes bourgeoises et puis cela aurait voulu dire mettre de côté son apprentissage chez les Gardiens des Pontons. Ce n'était pas envisageable. Il se contenterait donc d'écouter les récits avec un sourire rêveur.

Ignatius se tourna vers le fils de Réprouvé. « Oui, c'est exact. Je dois d'ailleurs aller soutenir les Douaniers, il paraît que l'Ordre d'Hébé vous a envoyé un convoi considérable et que les alentours du portail se sont abîmés. Rien de grave, mais il serait peut-être nécessaire d'agrandir les alentours et de les aménager pour plus de praticité. J'aurai pu emprunter le ponton pour venir d'ailleurs, mais je suis de ceux qui préfèrent traverser les Terres du Lac Bleu à cheval. » La sureté du voyage était relativement haute, ainsi l'on pouvait dormir sereinement à la belle étoile. Les pontons arrangeaient ceux qui étaient pressés ou flemmards, or il aimait bien se prendre pour un héro en galopant à travers toute la campagne, le vent dans la face. D'ailleurs, c'était toujours l'occasion de faire des rencontres intéressantes ou bien de visiter un ami... « Et vous Monsieur Belegad ? J'ai entendu dire que vous aviez de grands projets sous l'ombre protectrice de Monsieur Edästur ? » Il avait envie de lui demander pourquoi une personne de sa stature travaillait aux écuries, mais il se retint et se contenta de le dévisagea avec curiosité, rapidement, avant de porter son verre à ses lèvres. Quelques groupes de discussions s'étaient formés, de sorte qu'ils n'étaient plus que trois ou quatre autour du buffet.


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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Sam 02 Mai 2020, 21:14



Provenance inconnue

Choc culturel

En duo avec Ignatius



Des fleurs convoitées. Priam, quoiqu’il essayât de demeurer impassible, tiqua. De son humble avis, il eût été préférable que les Magiciens gardassent leurs sales pattes là où elles devraient être : dans leurs poches. Un pli amer barra sa bouche, qu’il tenta de diluer dans un sourire. Le cours des rumeurs sur Laëth peinait à se tarir. S’il l’avait pu, il aurait sans aucun doute retrouvé ce fameux baron pour lui trancher la tête, puisque sa sœur, coincée sur Iyora, ne pouvait pas le faire elle-même. Il rejetait l’idée qu’elle pût n’avoir aucune envie de le voir raide mort, parce qu’elle lui était insupportable. Elle ne pardonnait pas aussi facilement, pas à n’importe qui, pas à un inconnu, quand bien même il avait pour lui nombre d’atours à faire frémir les demoiselles. Lui trancher la tête, donc. Technique digne de tout Réprouvé né à Lumnaar’Yuvon, il doutait néanmoins qu’elle eût ici d’autre effet qu’un incident diplomatique grave. Si le concerné ne l’arrêtait pas avant – et cette hypothèse avait tout d’une grande illusion forgée par la fougue de la colère. L’Ange trempa ses lèvres dans le vin, avec la volonté de chasser toutes ces pensées négatives. Il avait conscience que c’était son inquiétude pour sa cadette qui causait tant de remous dans son cœur. Mais qu’y pouvait-il, au juste ? Rien. Hena le contacterait s’il lui arrivait quelque chose, comme elle l’avait fait pour le tenir au courant de son état. Il inspira et se concentra à nouveau sur le Comte Worth. Professeur d’histoire et de culture magicienne, venu renforcer les liens commerciaux entre les Mages Blancs et les Ailés.

Nalim acquiesça aux propos du Magicien. « C’est tout à votre honneur de vouloir apporter votre aide. Elle ne sera pas refusée. Mille Anges… C’était le quart de notre population avant leur arrivée. Vous pourrez vous rendre au temple d’Edel. » Les prêtresses accueillaient avec joie tous les volontaires. D’autant plus qu’avec une partie des troupes en explorations, notamment des soignants, les Anges manquaient de bras. La conversation rebondissant sur ce sujet, le brun poursuivit : « C’est exact. De ce que j’en sais, ils sont arrivés il y a quelques jours. Pour le moment, ils se cantonnent aux abords de la plage sur laquelle ils ont accosté. » Outre le fait que les explorations constituaient l’un des événements angéliques majeurs de ces dernières années – qu’il aimait interpréter comme la concrétisation de la renaissance de leur nation –, l’Ange, du fait de son statut, se tenait au courant de ce qui s’y déroulait. « La majorité de notre savoir sur Orhmior repose sur le travail des patrouilleurs qui y ont été envoyés préalablement. Tout comme c’est le cas pour Faraael et Iyora. » Il sourit aimablement au Comte Worth, avant d’adresser un bref regard à Priam. Il reprit : « Ceci dit, ils devraient rapidement commencer à explorer plus en profondeur, et les nouvelles devraient vite nous parvenir. Le système de communication est efficace. Grâce à lui, nous avons pu avoir les détails de leurs trajets respectifs. C’est comme ça que l’on a su que la flotte en partance pour Orhmior a croisé des vaisseaux fantômes et que celle de Faraael a été prise dans une tempête. Je crois que celle d’Iyora n’a pas eu tant de mal ? » Comme il coulait une nouvelle œillade vers le Wun, celui-ci dénégua. « Pas que je sache. A part toutes ces histoires d’agitation en territoire démoniaque et les craintes d’attaque que ça a entraînées, il ne s’est rien passé de notable. » Pivotant vers Ignatius, il précisa : « Ma sœur est partie avec la Compagnie de Yüerell pour la terre d’Iyora. Elle m’écrit quand elle a le temps. » Il passa sous silence les détails encombrants. D’abord, parce qu’il n’avait pas envie d’y songer, ensuite parce qu’un individu qui fricotait avec une Sorcière ne lui inspirait nullement confiance. En revanche, il dérangeait sa curiosité, bien malgré lui.

Il poursuivit toutefois la discussion, forcé par des convenances qui ne lui seyaient guère. « Oui, c’est ça, ils nous ont envoyé beaucoup de vivres, des vêtements, et aussi des hommes pour assurer les soins. Je ne savais pas que ça avait endommagé le portail. Vous aurez le temps de vous occuper des réparations et de vos cours de culture et d’histoire ? » Il n’avait, jusqu’ici, jamais emprunté ce type de communications. En bon fils de Bipolaires, il préférait emprunter des moyens de transport plus terre à terre. Priam pinça les lèvres et souffla doucement par le nez, dans une tentative de paraître amusé quand il était plutôt gêné. Il n’avait pas l’habitude de prendre la parole en public et, bien qu’il ne fût ni du type anxieux ni du type grand timide, force était d’admettre que c’était un exercice à travailler avant d’en détenir toutes les clés techniques. « Les rumeurs vont vite. » sourit-il. Un peu trop. « Je ne sais pas si on vous a dit que je venais de Lumn- pardon, Bouton d’Or ? L’idée serait d’encadrer le trajet des Anges qui, comme moi, viennent des territoires réprouvés, et même démoniaques, grâce à des patrouilles. » Il ne s’était pas encore trop penché sur la situation des Ailes Blanches détenues par les Démons. « Quand vous ne connaissez pas grand-chose du monde mais que vous partez en quête des Jardins, vous risquez de rencontrer quelques difficultés sur le trajet, surtout si vous prenez la mer. » Il posa son verre sur le buffet et passa une main sur son menton. Les Réprouvés exécraient presque plus la magie que le Vaakum, ce qui les conduisait à privilégier des moyens de transport classiques. « Une fois que vous êtes sur les Terres émeraude, ça va. Elles sont très sécurisées, donc le principal risque est surtout de s’y perdre, et vous pouvez facilement trouver quelqu’un pour vous indiquer la route. » Il eut envie de lancer une pique sur les Magiciens et les Sorciers mais se fit violence pour se retenir. D’une certaine façon, il se laissait prendre au jeu. On entendait, dans sa voix, l’accent des sentiments. Il tenait à ce projet. « Voilà, ça serait donc pour éviter des pertes inutiles et faciliter tout ça. Mais il nous faut encore voir pour passer des accords avec les races concernées, celles dont nous traverserions les territoires. » Considérant l’état actuel des relations, il n’y avait pas de raison pour qu’elles refusassent, cependant, il préférait ne pas crier victoire trop tôt. Il se demandait aussi quelle attitude adopteraient les Réprouvés. « J’imagine que votre voyage à cheval jusqu’ici a été moins tumultueux que ceux des soldats partis en explorations ou des jeunes Anges ? » demanda-t-il, avec une curiosité qu’il n’aurait pas attendue de lui-même. « Et vous avez réussi à trouver ce que vous cherchiez, tout à l’heure ? » Tandis qu’il posait sa question, Nalim leur fit un signe pour leur indiquer qu’il s’éclipsait. Il s’éloigna de quelques pas, rejoignant un autre groupe.



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Sam 09 Mai 2020, 10:37




Ignatius écoutait attentivement la discussion, avide d'en connaître plus sur leurs voisins. Non seulement il était naturellement curieux, mais de plus cela faisait parti de sa mission. Connaître les rumeurs aidaient à comprendre les personnes qui les colportaient. A quoi ressemblerait-il, si, à son retour, il n'avait rien de croustillant à confier à ses amis au sujet des Anges ? « Des navires fantômes ? » répéta-t-il en haussant les sourcils. Il n'était pas du tout sceptique, mais tout simplement étonné par une chose aussi incongrue. « Incroyable ! » Il avait envie de lui demander pourquoi lui n'avait pas participé à l'expédition puisque sa sœur y était, mais ce serait indiscret. Peut-être que le sujet était sensible, après tout. Habitué à naviguer dans les eaux de l'étiquette sociale, Ignatius garda sa question pour plus tard. Il trouvera probablement un autre moyen plus discret d'en connaître la réponse et de satisfaire son indécente curiosité.

Le Magicien haussa les épaules. Il n'avait pas l'intention d'avoir un emploi du temps débordant. Le temps libre, c'était très important pour une bonne santé mentale. Néanmoins il devait s'immerger dans la culture angélique qui était si différente de la sienne, et pour cela le mieux était de travailler avec eux. Cela ne le libérait pas non plus de ses obligations de gardien. « Rien de grave, seulement l'entretien est la tâche des apprentis comme moi. Les Douaniers sont très occupés derrière leurs montagnes de papiers, vous savez ils ne sortent pas beaucoup. » Il sourit, légèrement railleur en les imaginant effectivement enfermés dans leurs bureaux poussiéreux, avant de porter sa coupe de vin à ses lèvres tout en écoutant le fils de Réprouvé.

Si Priam n'était pas très bavard au départ, Ignatius se rendit vite compte qu'il avait ouvert un canal déversant un flot de paroles continues en réponse à sa question toute simple. « Je comprend bien.  C'est une très bonne initiative et il me semble que, si vous devez être et en rester l'acteur principal car il s'agit de votre peuple, vous pourriez à l'occasion emprunter à Hébé et aux diplomates Magiciennes leurs précieuses connaissances et réputations. » La menace de millions de Chevaliers en armures valait ce qu'elle valait, toujours est-il qu'il ne trouvait pas cela honteux de l'utiliser pendant des négociations. Le mage lâcha un rire, non seulement parce-que le vin commençait à lui monter à la tête et ensuite parce-qu'il se rappela un souvenir de son enfance, où il s'était perdu en essayant d'aller à Vervallée. Son cheval s'était blessé et sans ressource, il n'avait pas su quoi faire. Résultat, il avait dû demander l'hospitalité chez des agriculteurs qui vivaient là, y rester plusieurs jours le temps qu'on vienne le chercher. Lui, chez des paysans !! « Je connais tous les chemins de mon pays, mais c'est bien la première fois que j'en franchis les frontières. » Contrairement à d'autres étudiants, il n'avait jamais voyagé en dehors des Terres du Lac Bleu. Le rapace qui lui servait de mère adoptive avait toujours répondu à ses caprices, que cela couterait trop cher à la famille.

« Oh... Oui. » Il baissa les yeux sur son verre en repensant au paquet rempli de sous-vêtements érotiques. Maintenant qu'il brillait au milieu des mille feux du diner, entouré de notables, il se demandait si cela était une bonne idée de chercher à contacter cette Sorcière. Logiquement, cela ne pourrait que lui apporter encore plus de trouble et d'ennuis. Que ferait-il s'il n'avait pas de réponse ? Verser toutes les larmes de son corps qui viendraient flétrir ses joues, ne plus dormir et avoir des cernes horribles sous ses beaux yeux, devenir fou ?! Il but le restant de sa coupe, le regard légèrement assombri et tourmenté. « Hum. » Pour briser le léger silence qui venait de s'installer, il changea complétement de sujet. « Pardon ! Je crois que la fatigue du voyage commence à se faire sentir ! J'aimerais faire plus ample connaissance avec vous. Que diriez-vous de m'accompagner au Temple d'Edel dans les prochains jours ? » Ce ne serait pas idiot pour lui d'essayer de sympathiser avec cet homme, ou au moins de s'en faire une connaissance. On lui avait toujours appris que le réseau dictait toute une vie.

La soirée étant déjà bien avancé, le Comte prit poliment congé de ses hôtes, après les avoir remercié de l'avoir convié au buffet. Son humeur variait entre la joie et le plaisir d'avoir participé à ces mondanités -ce qui était un très bon début pour son séjour- et un certain trouble au sujet du paquet soigneusement posé sur son lit.


798 mots.
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Dim 17 Mai 2020, 12:42



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En duo avec Ignatius



Dans le doute, Priam acquiesça. Les Magiciens constituaient indubitablement l’un des meilleurs appuis des Anges, et l’Ordre d’Hébé n’hésitait jamais à apporter son aide et sa protection aux nécessiteux. Cependant, il ignorait jusqu’à quel point les premiers voudraient soutenir leurs alliés dans cette entreprise et si les seconds s’intéresseraient au rapatriement de quelques Ailes Blanches égarées, quand le monde grouillait de situations qui pourraient requérir leur intervention. En outre, s’il avait prévu que les patrouilles passassent loin des frontières de Lumnaar’Yuvon, il ne doutait pas un seul instant que les Réprouvés réagiraient à la nouvelle et se montreraient d’autant plus sensibles quant au respect de leurs limites territoriales. C’était le principal risque que décelait le fils de Bipolaires. Le projet demeurerait sous la coupe angélique ; toutefois, si des soldats d’autres allégeances se joignaient aux patrouilles – Nalim n’écartait pas cette possibilité –, leur peuple serait aussi pointé du doigt par les habitants des champs d’or. Comme ils exécraient déjà à peu près toutes les autres races, les choses ne devraient a priori pas beaucoup changer : ils se contenteraient de haïr encore plus ces emplumés qui leur piquaient leurs enfants et ces Mages coincés du cul mais qui trouvaient quand même le moyen de péter plus haut que celui-ci. Le Belegad songea que, de toute façon, tout n’était que suppositions. Ils ne pourraient tirer de véritables conclusions que lorsque la mise en place du projet serait terminée. Pour cela, pas d’autre secret que le travail. Et quelques coups de chance qui sauraient orchestrer le temps de sorte à ce que tout se déroulât sans accrocs.

Comme il considérait la réaction du Magicien, il comprit que sa question était sans doute déplacée. Les yeux baissés, la voix plus faible, ce ton qui disait tout et rien à la fois. Il paraissait presque triste. Priam pinça les lèvres, désolé d’avoir abordé le mauvais sujet. Il n’y avait pas une once de mesquinerie en lui, qui put se réjouir du malheur imposé à l’individu, quand bien même il faisait partie du peuple des Mages Blancs, qui lui avaient causé tant de tort récemment. S’ils avaient été plus proches, il lui aurait sans doute demandé s’il souhaitait discuter de ce qui le troublait. Néanmoins, les convenances voulaient qu’il demeurât en retrait. Il n’en était pas friand – elles l’agaçaient, même –, cependant, il s’y plia. L’Ailé détourna le regard et se perdit quelques instants dans la contemplation du buffet ; en fait, il ne revint à la conversation que lorsque l’autre reprit la parole. Un éclat d’hésitation cercla ses rétines. Le Temple d’Edel. Les Ætheri. Avec un Magicien. Quelque chose se révolta en lui ; une détestation farouche et brutale, qui n’admettait rien d’autres que les valeurs martelées depuis la petite enfance. « Je ne… » Il avait déjà arpenté quelques lieux de cultes angéliques. Estian tentait même d’adoucir son jugement à l’égard de ceux qu’il appelait les faux Dieux. L’enfant de Réprouvés n’ignorait pas qu’il lui faudrait s’adapter jusque-là s’il voulait être en symbiose avec son peuple d’accueil. Le désirait-il ? Il serra les dents, puis prit sur lui et se détendit. « Avec plaisir. Nous devrions pouvoir nous retrouver, eh bien… J’imagine que je pourrai venir vous trouver ici même. » Il lui servit un sourire le moins crispé possible, puis le salua selon l’usage. Songeur, ses yeux suivirent sa silhouette, qui s’attarda près des hôtes afin de les remercier, avant de disparaître derrière les portes.

« Eh bien. Tu n’es pas mort ! » Priam fronça les sourcils et pivota. Nalim se tenait juste derrière lui, une coupe de vin à la main et un fin sourire aux lèvres. « Les Réprouvés ne se laissent pas si facilement abattre par l’ennemi. » rétorqua-t-il en plissant les paupières. « Formidable ! Les Anges non plus. Regarde : un génocide, et toujours debout. » Comme il parlait, il se désigna d’un geste de la main. L’étincelle taquine qui habitait son regard brillait d’autant plus. Il n’y avait que lui pour plaisanter sur ce qui était probablement le plus grand traumatisme angélique, ou en tout cas le plus récent, au milieu d’une soirée mondaine. Priam fit la moue. « Et c’est de ma tenue dont on avait peur. » Le diplomate rit et porta son verre à ses lèvres. « On rentre ? » - « Tu te rends ? » - « Jamais. »

FIN



Message IV – 730 mots




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