Partagez
 

 Sauvetage végétale - Ignatius Worth

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mer 09 Oct 2019, 14:31


Sauvetage végétale

Les Hydrangea, familles de jardiniers au Comté de Worth, étaient d'importants acteurs dans la préparation des Festivités de l'Hortensias qui s'y déroulait chaque année. Cette fois encore, la fête avait été réussie, d'autant plus depuis que le fils de la Comtesse y avait ajouté sa petite touche personnelle. Contre l'avis de sa mère, il n'avait pas lésiner sur le budget et les différentes activités proposées. La salle de bal avait même été ouverte à tous, ce qui n'arrivait pas si fréquemment. La Comtesse n'appréciait pas trop que n'importe qui ne foule le parquet de sa demeure. Tout s'était déroulé sans encombre pour le public. Si ce n'était qu'Erlode avait dû ramener son vieil oncle, qui avait un peu trop profité de la boisson, tous en avaient profité pour danser. Maintenant que tout le monde était parti, que le Marché était terminé, les serviteurs et les jardiniers devaient tout ranger. Le domaine n'était pas dans un domaine catastrophique, mais il y avait des déchets par-ci, par là, le Manoir devait être lavé de fond en comble et les jardins entretenus après le passage de tant de monde.

Syrianne, de son côté, avait été réquisitionné par sa mère. Elles avaient concoctés à elle deux, un remède très simple pour soigner les gueules de bois. La recette était secrète et la femme d'Elrode refusait de la partager avec quiconque. Elle la gardait pour elle, mais n'hésitait pas à donner gracieusement du breuvage à qui en avait besoin. L'adolescente avait eu droit à un clin d'oeil, observant sa mère versait les différents ingrédients dans un bol d'eau chaude. En plus de son efficacité, ce remède était délicieux et sucré. Parfait pour un lendemain de soirée…
Ceux qui avaient abusé de l'alcool la veille n'avait malheureusement pas été les seules victimes de la fête. Il en avait d'autre, majoritairement des enfants d'ailleurs, qui avait peut-être trop forcé sur les délicieuses tartes de Bellada Ward, invitée spéciale de l'édition de cette année. Son but, avec son petit-fils, avait été de promouvoir les livres et de récolter des fonds pour les bibliothèques les plus démunis. Lucrècia avait largement soutenu cette initiative, d'ailleurs et n'avait pas hésité à participer financièrement à ce projet. Elle avait également particulièrement apprécier le stand de lectures enchantées, où chacune des histoires avait pris vie sous les yeux émerveillés des plus jeunes. Malgré le fait qu'elle soit adulte, elle en avait pris elle aussi, plein les mirettes.

- Syrianne, veux-tu m'apporter une botte de radis noir ? Il y en a dans la réserve… Ensuite, tu les découpes en morceaux et je vais les piler. On va rajouter un peu d'épice à la bouillis… Et voilà ! Je vais amener cela aux enfants malades et m'assurer qu'ils se sentent mieux. Tu veux bien aller vérifier que ton père n'a besoin de rien ?

L'adolescente acquiesça et partit en direction des jardins. Là-bas, on reparait quelques branches cassées ou on redonnait vie à une fleur dont les pétales avaient été rabougries, à force d'être trop manipulée. Elrode était là et organisait tout ce beau monde. Il vérifiait lui-même avec minutie que chacun des arbustes soit en bonne santé. Aucun défaut n'était permis, tout devait être parfait, même une fois la fête finie. C'était tout aussi bien un perfectionnisme qu'il s'imposait tout seul et que la Comtesse appréciait.

- Papa ! cria-t-elle en courant vers lui.
- Syrianne ! Tu as terminé les préparations de remèdes de grand-mère ?
- Tu sais que Maman n'apprécie pas ce terme. Cette remarque t'aurais valut un coup. Elle n'est pas si vieille pour être une grand-mère !
- Tu comprendras plus tard, ma chérie, que c'est la manière dont j'aime ta mère.



Elle leva les yeux au ciel. Effectivement, elle ne comprenait pas toujours très bien les manies de ses parents. L'un cherchait à piquer l'autre de ses mots et l'autre, ne se gênait pas pour lui faire payer d'une petite tape ou un coin de poing dans l'épaule. Parfois, Syrianne se demandait ce qu'ils avaient bien pu se trouver à l'époque. Mais lorsqu'elle voyait les regards qu'ils se lançaient, pensant être discrets, elle se disait qu'il n'y avait pas de doute. Malgré leurs différences de caractères, ils s'étaient bien trouvés.

- Tu as passé une bonne journée, hier ?
Absolument pas. J'ai dû garder les cousins et je n'ai pas eu une seconde pour aller voir les livres merveilleux qu'il y avait partout ! Et ils ont été insupportables durant la soirée. Aucun d'entre eux ne voulait dormir !

Son père se mit à rire à gorge déployée, ce qui eut le don d'agacer sa fille. Dans ces moments-là, il se rendait compte à quel point elle ressemblait à sa mère…


HS :

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 12 Oct 2019, 11:42




Dur réveil que fût celui-ci ! Sa tête encore remplie des festivités de la veille, des lumières brillantes du bal, des feux d'artifice multicolores, des mille robes qui tournaient et des visages heureux et rougis qui se succédaient dans sa mémoire... Un mal de crâne brutal venait couronner cette vision vague. Ce champagne sorcier, il en avait peut-être un peu trop abusé... Les bougres ne lésinaient pas sur la qualité de leurs boissons ! Un ricanement lui échappa quant il repensa à la tête de sa grand-mère, quand il lui avait avoué avoir commandé des boissons de l'ennemi en toute discrétion. C'était si drôle ! A recommencer pour l'année prochaine à la fête annuelle des Hortensias, très clairement. Le comte se rappela brusquement l’évènement imprévu qui avait bousculé la soirée, dans le secret des cuisines... Mais oui ! Cette jeune femme qui s'était échouée devant la porte du manoir, morte de fatigue ! Qu'étais-elle devenue ?! Il n'avait pas dormi de la nuit, si bien que ses maigres heures de sommeil débordaient largement sur la journée. Le soleil était déjà haut quand il repoussa les rideaux pour ouvrir sa fenêtre et goûter à l'air frais en espérant que cela fasse passer sa migraine.

Ignatius descendit les marches, disant tour à tour bonjour à Hypolite qui avait dormi sur place pour l'occasion, et à Hermède qui semblait être sur le point d'aller -comme tous les jours- s'enfermer dans la bibliothèque dont il était le maître. Il faut dire que la collection de livres s'était encore enrichie grâce à la fête et aux curieux invités. "Bien dormi ?" Le jeune magicien sourit largement. "En bonne compagnie... Et toi ?" Rien d'étonnant pour le coureur de jupons. Ignatius lui, avait raté la majeure partie du bal quant il avait été réquisitionné en cuisine pour régler le problème de cette invitée intrusive. Ainsi à son retour, il n'avait trouvé que les cavalières dont personne ne voulait, et dans un élan de méchanceté, il avait refusé de danser et s'était exilé devant le buffet et le bar, ne pouvant se sortir de la tête la beauté exotique de la jeune femme qui venait de se réfugier chez lui. Ceci expliquait sûrement les maux de tête... "Ah.. Il faut que jeunesse se passe !" marmonna Hermède, qui avait saisit les bribes de la conversation. Le vieil homme remonta ses lunettes sur son nez et salua poliment de le comte.

"Je vais mieux, merci..." souffla la Chamane, allongée dans un lit à baldaquins dont elle n'aurait jamais osé imaginer la richesse. Elle parcourait du regard la chambre qui lui avait été offerte, arrondissant ses yeux sur les décorations lourdes et invasives en or, en argent, en dentelle. C'en était presque trop pour rester beau et harmonieux, à vrai dire. Aussi, cela manquait de couleurs pour être à son goût. Elle sourit néanmoins poliment à son hôte. "Prenez votre temps pour déjeuner et faire votre toilette. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas, j'attendrai devant la chambre, dans le couloir..." Hohni piocha dans le plateau de nourriture qu'on avait posé devant elle, sur le lit. "D-d'accord." Elle attendit d'être seule pour oser goûter à ces mets qu'elle ne connaissait pas. Une robe bleue à dentelle avait été déposée sur une chaise. Lorsqu'elle eut finit de manger, elle s'empara de l'habit et l'étala contre elle en se regardant dans la glace d'un air dubitatif. Cette chose couvrait bien trop son corps à son goût, c'était désagréable et lourd. Mais elle vexerait peut-être son hôte en refusant de la porter... Peut-être pourrait-elle trouver un nécessaire de couture pour l'arranger à son goût ? La Chamane prit un bain chaud à la lavande, puis enfila la robe. Elle remonta sa chevelure en chignon disparate. Les tatouages colorés qui courraient sa peau ressortaient bizarrement avec le reste de son accoutrement. Mais elle ne s'en soucia pas. Elle avait pu manger à sa faim, boire, dormir sous un toit et dans un lit, se laver... C'en était bien plus que tout ce qu'elle avait voulu en allant toquer à la porte de cet immense manoir dans un espoir idiot et vain qu'on lui vienne en aide. "Excusez-moi, que dois-je faire du plateau... hum..." demanda-t-elle en sortant de la chambre. "Oh ! Ne vous souciez pas du plateau, les serviteurs passeront dans la chambre. Vous êtes ravissante ! Comment vous-sentez vous ? Pouvez-vous marcher ? " L'avalanche de questions était trop rapide pour qu'elle puisse répondre, d'ailleurs, le comte prit délicatement son bras pour l’amener dehors, dans les jardins.

Par timidité, elle ne répondit plus rien et entra dans un mutisme complet, se contentant d'observer le monde incroyablement différent du sien qui se dévoilait sous ses yeux. Son instinct lui disait de fuir, mais elle n'en faisait rien. "Elrode ! Oh, bonjour Syrianne, comment vas-tu ? " C'était précisément vers eux que Ignatius voulait amener la jeune femme. "Où puis-je trouver Lucrècia ?" Le médecin était venu dans la nuit pour vérifier l'état de santé de la Chamane, qui s'avérait être victime seulement d'un épuisement total et d'un manque de nutrition. Bien sûr, elle aurait pu rester dans sa chambre et attendre de se remettre, mais Ignatius sentait bien que cette étrangère avait en quelque sorte peur d'eux. Il n'avait pas envie que la Comtesse lui tombe dessus, et encore moins Hypolite. Finalement, il avait conclut que l'endroit le plus sûr pour elle serait la résidence des Hydrangea, puisqu'elle était entourée de nature, calme et éloignée du fracas quotidien du comté. En plus, la mère était renommée pour ses remèdes. "Je vous présente Hohni, que nous allons accueillir parmi nous. C'est une réfugiée qui est arrivée hier soir, dans la nuit." La jeune femme sourit poliment en hochant la tête, puis en baissant nerveusement les yeux.


908 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 15 Oct 2019, 00:47


Sauvetage végétale

Gênée et confuse d’être ainsi interrompue durant l’une de ses crises de colère par le Comte, qui, il fallait bien l’avouer, l’impressionnait toujours un peu, Syrianne fit un pas en arrière, pour se placer un peu en retrait, derrière la figure rassurante et protectrice de son paternel. En sécurité, bien qu’elle ne craignait pas Ignatius à proprement parler, Syrianne pencha néanmoins la tête sur le côté. Le Comte n’était pas venu seul, et la femme à ses côtés paraissait bien étrange dans ses contrées. Elle semblait aussi mal à l’aise que Syrianne, bien que ça ne devait pas être pour les mêmes raisons. Elle venait d’arriver, et apparemment, elle devait venir de très loin, d’un endroit où ses coutumes étaient totalement différentes de celles des Magiciens. Elle devait se sentir si perdue… L’adolescente eut tout de suite beaucoup de compassion pour elle. Être loin de chez soi, elle avait connu l’expérience à Basphel, et encore, l’écart entre les deux lieux n’était pas si grand en terme d’habitudes et de quotidiens. Rien que les magnifiques couleurs qui étaient inscrite dans la peau de l’étrangère laissait à penser que chez elle, rien n’était comme ici. Immédiatement, l’admiration s’ajouta à la sympathie que ressentait Syrianne pour la femme venue d’ailleurs.

- Bonjour, Monsieur ! Superbe fête que vous avez organisé hier. À la Résidence, on en entends que des éloges, je suppose que ce sera le cas dans tous les lieux alentours.

Elrode appréciait énormément le fils de la Comtesse. Contrairement à cette dernière, avec laquelle il n’avait pas vraiment de lien du sang, il était ouvert à la discussion avec ceux qui travaillaient pour le Comté, sans jamais se donner d’air supérieur. Il prenait en compte le travail effectué, et n’hésitait pas à se lier d’amitié avec ses plus proches serviteurs. Le respect était de mise, mais on ne pouvait que se sentir bien, en confiance en sa présence.

- Ow, Lucrècia est à la maison. Au dernière nouvelle, elle préparait des remèdes pour les enfants qui ont mangés trop de friandises… Comme tous les ans ! On ne peut pas les lâcher des yeux deux secondes, ces petits chenapans, sans qu’il n’en profite pour s’empiffrer.
- Elle a aussi fait celui contre les effets de l’abus d’alcool… Bonjour… 



Syrianne était intervenu naturellement. Pour vanter les mérites de sa mère, elle n’hésitait pas, mais malgré tout, elle avait regretté d’avoir ouvert la bouche au moment même où elle l’avait fait. Elle ne souhaitait pas vraiment attiré l’attention sur elle. Sa voix s’était éteinte au fur et à mesure de sa phrase, pour finir sur le dernier mot par être presque inaudible.
Elrode, de son côté, s’inclina très légèrement face à l’invitée du Comte. Il ne savait pas trop comment agir en sa présence, quelle titre elle pouvait bien avoir, si elle était une invitée officielle du Comté… Réfugiée, d’accord, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’y avait pas d’étiquette à appliquer.

- Bonjour, Madame. Tiens, Syrianne, pourquoi n’irais-tu pas accompagner Monsieur le Comte et sa Dame jusqu’à ta mère ? 



L’adolescente regarda son père, les yeux grands ouverts et les joues foncées. Sa timidité refaisait surface, et elle avait peur de ne pas savoir quoi répondre, ou de paraître trop renfermée sur le chemin. Il n’y avait pas énormément de route à parcourir des jardins à la maison de famille, mais le silence pesant ferait durer l’instant éternellement. Elle n’osa tout de même pas désobéir ou rétorquer quoi que ce soit, et indiqua au couple de la suivre, sans un mot. Elle marcha un peu devant eux pour ouvrir la route, bien que le Comte connaissait sans doute le chemin. Elle les mena jusqu’à chez elle et, bien élevée, tint la porte à ses prestigieux invités. À ce moment même, alors qu’ils entraient tous les trois dans la grandes pièces principales, Lucrècia apparut, en train de descendre un escalier en bon au fond de la salle.

~


- Allons, voyons Eliane, ouvre la bouche ! Ce n’est pas aussi bon qu’une part de tarte, mais tu te sentiras mieux ensuite.



Lucrècia avait déjà fait toutes les autres chambrées où la crise de foie avait frappée. Il ne restait que cette petite qui rechignait à avaler la mixture, pas franchement ragoûtante, de radis. Dans ses recettes, l’herboriste tentait toujours de masquait les goûts et les odeurs trop fortes et rebutantes, comme l’acidité du radis noir, par exemple. Certains enfants appréciait le goût, d’autre le détestait. Tout le monde ne pouvait pas être d’accord là-dessus… 

Finalement, la fillette se força à ouvrir la bouche, et malgré un relent de son estomac, elle réussit à avaler le tout. L’action du remède ne se ferait pas dans la seconde, mais maintenant, sa mère était rassurée. Et Lucrècia était satisfaite. L’un des nombreux avantages de la spécialité qu’elle avait décidé de développer comme étant son métier, était le contact humain et le fait de pouvoir apaiser les maux. Aussi bien ceux des malades que ceux qui s’inquiètent pour eux. La Magicienne y voyait une bonne action, tranchant totalement avec ses anciennes responsabilités nobiliaires. Et elle en était parfaitement heureuse

Sa mission terminée, Lucrècia décida tout de même de faire un rapide tour pour vérifier que l’état de tout les enfants étaient stables, et qu’aucun d’entre eux ne présentait de symptômes supplémentaires, signe non pas d’une simple crise de foie, mais d’une véritable maladie. A son grand soulagement, tout le monde se portait plutôt bien. Parmi eux, quelques uns ressentaient déjà les effets du remède et leurs nausées avaient diminués. 

D’un pas léger, Lucrècia se dirigea alors vers l’escalier, pour accomplir ses dernières tâches. Avec tout ça, elle aurait pas mal de vaisselles de ménages dans la cuisines. Mais tandis qu’elle descendait, arrivée à mi-hauteur, elle aperçut dans l’entrée, le Comte du territoire sur lequel elle avait élu domicile.

~
 




- Monsieur le Comte ? Puis-je faire quoi que ce soit pour vous ? 



Une fois de plus, Syrianne se mit à l’abri derrière sa mère. Au moins, elle n’avait pas fait de bêtises jusqu’ici. A moitié cachée, elle resta là en tant que spectatrice, curieuse de voir la suite des évènements. Et puis, cette fameuse étrangère piquait toujours son intérêt. Elle aurait aimé lui demandé d’où lui venait tout ses dessins dans sa peau… Elle trouvait cela si jolie, sur son teint matte !


Il fallait aussi, bien entendu, qu’elle reste à disposition. Sa mère avait souvent recours à sa fille pour des tâches simples comme allait cherchait des ingrédients, de l’eau, du bois, ou toute autre chose pendant qu’elle s’occuperait des invités. Et Syrianne courait remplir la moindre requête de sa mère. Pas pour effectuer son travail vite et bien, mais surtout pour ne rien rater des discussions en cours…


1114 mots


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 25 Oct 2019, 13:07




"Bonjour Syrianne ! Ah oui ? Et bien je ferais mieux d'aller prendre un de ses remèdes moi aussi..." répondit le Comte sans préciser de quelle recette il parlait. Sa réputation le précédait de loin, suffisamment pour lui éviter d'avoir à ajouter plus de détails... Il sourit. La fatigue se lisait sur le visage du Magicien, mais il sembait tout de même tenir la forme. "Merci Elrode, vous avez votre part de responsabilité dans cette réussite, vous savez... Sans vous, ce ne serait pas pareil !" Ignatius n'était pas un amoureux des plantes, loin de là. S'il trouvait parfois la nature belle, une salle de bal brillante l'était encore plus pour lui, sans parler des robes voluptueuses et des créatures qui se cachaient à l'intérieur. Mais sa sensibilité n'était pas assez basse pour qu'il ne ressente rien face à ces Hortensias si spéciaux. Il comprenait bien que sans la réputation du jardin, il aurait bien moins d'invités à ses bals et d'ailleurs cette Fête n'aurait pas lieu d'être... Pour faire tout le contraire de sa mère, il avait d'ailleurs choisit de distribuer des compliments et des félicitations à tout ceux qui le méritaient. Il salua poliment le jardinier et suivit la jeune fille tout en prenant soin à ce qu'Hohni puisse marcher à côté d'eux. "Hohni, je vous présente Syrianne, qui fait partie de la famille des jardiniers et habite ici. Elle pourra sûrement vous aider si vous avez des questions ou si vous souhaitez simplement visiter un endroit en particulier." La Chamane s'était un peu détendue une fois sortie au grand air. Ici, la nature était présente et il y avait moins de monde que dans le bâtiment, aussi, il y avait moins de choses étranges à sa culture et qu'elle ne comprenait pas. Certes ce n'était pas un jardin comme ils en avaient sur l'Île Maudite... Mais enfin, elle se sentait plus à l'aise ici que dans ces grandes salles en velours, or et diamants. "C'est vous qui faîtes ce beau jardin ?" murmura-t-elle avec un fort accent étranger.

Lorsqu'ils arrivèrent, le Comte se permit de s'installer lui et Hohni autour d'une table qui était libre, afin qu'ils puissent discuter. Ignatius n'était pas un garçon très bien élevé, encore moins en l'absence de nobles pour le surveiller. Il se servit donc dans une boite à biscuits qui était là, pour calmer sa faim du matin. Le Magicien était assit sur sa chaise à califourchon et ne se départissait pas de son sourire. "Bonjour Lucrézia. Je vous présente Hohni, qui est dans une situation difficile et qui s'est réfugiée chez nous hier. Nous allons l'accueillir parmi nous tant qu'elle le souhaitera." La Chamane sourit tristement, rougissant devant tant de générosité. "Bonjour..." murmura-t-elle en baissant nerveusement les yeux. Elle avait bien conscience d'être assez différente de tout ces gens. "Un médecin est déjà venu hier soir mais je pensais que vous pourriez aider Hohni à se retaper." Certes, il n'avait pas demandé son avis à la concernée. Mais cette dernière se permit encore de dire à la jeune femme. "Vous avez une très jolie maison." En effet, elle correspondait déjà plus aux critères de confort et de beauté de son peuple, qui n'était pas friand du luxe en dehors de ce qui ne touchait pas aux Aetheri : c'est à dire les Temples religieux et le palais royal.

Ignatius fut soulagé de voir que la langue de sa protégée commençait à se délier, lentement mais sûrement. Il n'avait pas encore osé lui demander ce qu'il s'était passé avant son arrivée. Si elle gardait autant de réserve avec lui, il doutait d'y arriver un jour d'ailleurs. Mais son impatience devait être contenue. "Puis-je vous la confier pour le restant de la journée ?" dit le Comte avant de s'adresser à Hohni. "J'aimerai profiter de ce temps pour vous trouver un logement qui vous plaise et qui soit à vous, même si vous avez déjà une chambre au Manoir." Sa chambre à lui, à vrai dire, car il la lui avait attribué dans un élan de galanterie stupide et intéressée la veille.


721 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 25 Oct 2019, 14:38


Sauvetage végétale

Sur le chemin qui menait jusqu’à la grande et modeste Résidence des Hydrangea, Syrianne se fit assez discrète. Elle n’avait même pas vraiment répondu au Comte à propos de ce remède. Peu importe celui dont il avait envie, il lui suffisait de demander, sa mère ne disait jamais non lorsqu’il s’agissait d’aider quelqu’un, encore moins si c’était avec l’une de ses recettes secrètes dont elle était tout de même assez fière. La jeune Magicienne se doutait d’ailleurs que Lucrècia apprécierait beaucoup la venue d’une inconnue sur le domaine. En son temps, elle aussi avait été nouvelle ici, une étrangère. Elles trouveraient certainement des points communs et serait ravi de discuter avec une nouvelle venue.

« C’est vous qui faîtes ce beau jardin ? » la voix douce, timide et à l’accent fortement prononcé d’Hohni surprit Syrianne. Ils étaient presque arrivés quand la question arriva jusqu’à son cerveau, il avait déjà fallut qu’elle comprenne que cela s’adresse à elle…

« C’est ma famille qui s’en occupe… » Sa voix à elle ne portait pas beaucoup plus que celle de la Chamane. Et puis de toute façon, sa mère la sauva, apparaissant dès que le groupe passa la porte. Cette dernière posa ce qu’elle portait sur une autre table, des restes de plats et de remèdes contre les crises de foie, avant de s’installer juste en face du Comte. Le fait qu’il soit si à l’aise parmi eux était toujours très bien vu par la famille, qui voyait là une autre marque de confiance entre les deux partis. Le Comte se comportait toujours de manière très naturel, loin du milieu dans lequel il avait été élevé avec sa mère adoptive. Cela ne choquait plus depuis longtemps. Et le fait qu’il se serve sans même demander la permission fit sourire Lucrècia. Tout ceux qui passait la porte de leur maison était comme des membres de la famille, même s’il s’agissait du comte…

Elle écouta avec attention ce qu’il lui raconta sur l’arrivée d’Hohni. Cette dernière était différente des Magiciens, c’était certain. Son accent, les tatouages qui ornaient sa peau, visible et tranchant avec la tenue qu’elle portait ce matin ne faisait que confirmer ce point. Ce n’était pourtant pas ce fait qui empêcherait les Hydrangea de l’accueillir comme il se devait. Lucrècia sourit à la pauvre petite, qui devait se sentir totalement perdue, loin de chez elle. Quant à ce qui motivaient Ignatius à aider cette jeune femme, lui offrant même une chambre au Manoir - ce qui avait dû outrée sa mère, si seulement elle était au courant des affaires de son fils - était assez clair dans l’esprit de la Botaniste. Hohni était magnifique, elle ne devait pas déplaire du tout à ce très cher Comte…

« Je vais prendre soin d’elle, ne vous en faites pas. Oh, et il y a toujours de la place ici, des chambres sont libres. Hohni pourra aller et venir comme bon lui semble dans cette maison. Les enfants risquent de beaucoup l’apprécier, mais si ça ne lui pose pas de problème, ça n’en posera pas non plus aux membres de cette famille… »

L’attention de Lucrècia se tourna alors vers la principale concernée. Elle avait l’air particulièrement polie, et son compliment lui avait valut un grand sourire de la part de la mère de Syrianne. Elle maîtrisait plutôt bien la langue malgré des prononciations parfois difficiles. En un rapide coup d’oeil, Lucrècia remarqua en effet, que la jeune femme à la peau basanée et colorée était bien maigre. Elle ne savait pas ce qu’elle avait vécu avant d’atterrir ici. Son histoire ne devait cependant pas être toute rose… Pleine de compassion, Lucrècia planta ses iris ambrées dans les prunelles sombres de leur invité spéciale. 



« Bonjour Hohni, et bienvenue. J’espère que cela ne vous dérange pas si je vous appelle par votre prénom… Ne vous en faites pas, vous serez à l’abri ici. Tant que vous serez dans notre demeure, rien ne pourra vous arriver. Je ferais mon possible pour que vous vous sentiez au mieux parmi nous. Je suis Lucrècia, je vais tenter de vous remettre complètement sur pieds. Vous avez déjà rencontré ma fille, Syrianne. Si vous êtes d’accord, nous vous ferons visité les lieux cet après-midi. Et si vous auriez besoin de quoi que ce soit, si quelque chose pourrez vous faire plaisir, ne soyez pas trop timide, faites nous en part. Nous mettrons tout en place pour que vous ne vous sentiez pas trop dépaysée… » 



L’adolescente, toujours en retrait, debout proche de sa mère sourit à nouveau. Elle serait vraiment heureuse de passer du temps avec Hohni… Des tas de questions se bousculait déjà dans sa tête. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Que faisait-elle ici, pourquoi était-elle arrivée hier et avait trouvé refuge au Manoir ? Syrianne dut retenir un peu son engouement. Ça n’était pas un comportement adéquat en présence du comte, et en plus de cela, sa mère n’hésiterait pas à lui faire remarquer que c’était très mal poli de questionner quelqu’un sur sa vie de la sorte. Mettant son mal en patience, Syrianne se tenait prête.

842 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Oct 2019, 14:42




"Merci. Je savais que je pouvais compter sur vous ! Tant que je suis là, vous n'auriez pas un de vos fameux remèdes contre les maux de tête ?"prononça le Comte en continuant de grignotant. Il ne s'éternisa cependant pas très longtemps. Après avoir bu ce que Lucrèzia lui proposa, il se leva et salua bientôt le petit groupe. "Je serai au Manoir, avec Antonius, d'accord ?" Les rumeurs de l'arrivée d'Hohni avaient enfin dû faire leurs chemins dans les oreilles respectives des invités qui avaient dormi sur place et de la Comtesse. Il pouvait deviner sans effort que les premiers l'attendaient dans la salle à manger pour lui poser des questions devant leur petit-déjeuner et que la deuxième attendait des explications. Raison de plus pour soustraire la Chamane aux yeux curieux et scrutateurs de tout ce petit monde, elle devait avoir besoin de tout sauf d'être considérée comme une bête de foire ou un animal de cirque à admirer dans une prison dorée. Aussi, il était déjà jaloux des possibles regards que les autres hommes pourraient poser sur sa protégée. Ce n'était pas très honnête, il devait bien se l'avouer, mais ce sentiment le dépassait, plus fort que sa propre volonté. S'il avait hâte de laisser planer le mystère sur la tête des fêtards de la veille qui étaient en train de dessaouler, il redoutait l'entrevue avec sa mère. Cette dernière allait forcement être insupportable et lui demander beaucoup de détail sur cette étrangère. Bien entendu, elle ne refusera pas de l’héberger car l'hospitalité était une valeur importante de leur peuple, mais cela n'empêchera pas Madame Worth de faire preuve de méfiance quand à la naïveté et l’insouciance de son fils adoptif.

Lorsqu'il eut disparût par l'embrasure de la porte, Hohni cessa de fixer cette dernière pour reporter nerveusement son attention sur les deux femmes présentes dans la cuisine. Elle avait un peu plus tôt assuré par un sourire que cela ne la dérangeait pas d'être appelée par son prénom. Surnom plutôt, car son vrai nom était Ré'Hohnihohkaiyohos'Wa. Autant dire qu'elle avait très vite abandonné l'idée de le faire prononcer à des personnes qui n'étaient pas chamanes et ne parlaient pas sa langue natale. Elle avait fini par s'y habituer et par maîtriser à peu près toutes les bases de la langue commune. Malgré son apparence, elle n'était pas jeune, elle avait le même âge que le Suprême de l'Au-Delà et venait d'une époque lointaine où les Chamans parlaient tous le commun et n'avaient pas de véritable langue à eux, excepté un patois étrange qui mélangeaient beaucoup d'origines raciales différentes. Elle n'avait par contre jamais fait beaucoup d'effort sur son accent, comme si cela lui permettait de se raccrocher à sa culture et de contrer son exil.

"Vous devez avoir beaucoup de questions..." suggera-t-elle doucement. Il en était de même pour elle, malgré les explications du Comte et de Lucrèzia. Beaucoup d'éléments lui échappaient encore, mais elle était patiente. "Vous avez d'autres enfants, si je comprend bien ?" La présence de jeunes en bas-âge ne la dérangeait pas. Sur l'Île Maudite, beaucoup d'enfants courraient partout peu importe la tribu. Leurs cris et caprices faisaient parti de la vie quotidienne. Elle regrettait un peu la période où elle pouvait s'occuper librement de ses enfants à elle. Heureusement la société chamanique prenait automatiquement en charge les orphelins et abandonnés sans distinction avec les autres familles, ce qui la rassurait beaucoup au sujet du sort des siens après son départ forcé. Cela lui ferait plaisir de retrouver de nouveau une ambiance familiale. "Vous connaissez les plantes, alors ?" C'était ce qu'elle déduisait entre les remèdes végétaux et le mari jardinier. Le Comte avait eu raison, elle se sentirait beaucoup mieux à sa place dans cette famille d'accueil plutôt qu'au beau milieu du Manoir avec des inconnus. "C'est mon cas aussi." rajouta-t-elle. "Mon peuple travaille beaucoup avec la nature." Sa tribu natale en tout cas, était spécialisée dans l'agriculture, l'élevage et la médecine. Il y avait donc beaucoup de biologistes ou d'herboristes dans ces familles-là. Tout fonctionnait par castes et l'on s'attachait souvent aux métiers dans lesquels on avait grandi, même si le Destin pouvait conduire sur d'autres voies professionnelles ensuite.


747 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 31 Oct 2019, 00:05


Sauvetage végétale

« Bien-sûr, tout ceux qui en veulent peuvent prétendre en avoir ! Syrianne, tu veux bien apporter une tasse à Monsieur le Comte, s’il-te-plait ? »

L’adolescente en question n’hésita pas et secoua vivement la tête. La cuisine, attenante à cette salle qui était la principale du rez-de-chaussée et aussi le lieu commun par excellence de la maison toute entière, n’était vraiment pas loin. Aussi, en moins de deux minutes, Syrianne était revenu avec le fameux breuvage dans une tasse provenant du service qu’avait reçu Elrode et Lucrècia lors de leur union. La porcelaine n’était pas de première qualité, mais la tasse haute était tout de même jolie, blanche et ornait de fleur bleue qui commençait à se décolorer. À l’intérieur se trouvait deux grandes louches du remède qui faisait de Lucrècia la femme la plus visitée après les soirées où l’alcool coulait à flot… 



« Par contre, ça s’est refroidi. Le goût en sera un peu plus désagréable… J’espère que cela vous conviendra tout de même. » intervint Syrianne poliment, en tendant le récipient vers son destinataire.



Peu de temps après, Ignatius fila, certain que son invitée très spéciale serait entre de bonnes mains. Où pouvait-elle être mieux, loin de toutes les rumeurs du château et de la Comtesse qui devait attendre impatiemment de tirer l’oreille de son fils ? Ce point tira un petit sourire à Lucrècia, que Syrianne ne comprit pas. Elle s’autorisa enfin à s’assoir, proche de sa mère, à une chaise d’Hohni, qui se mit enfin à parler d’elle-même. Comme si la présence du Comte et sa générosité l’avait quelque peu étouffer…

« Ma toute première question sera la suivante : Comment vous sentez-vous ? Pour les autres, je pense que d’autres ici seront bien plus curieuse que moi… » dit-elle en laissant un regard appuyée vers Syrianne, qui se mit à rougir. C’était sa mère, mais la voir lire en elle était toujours aussi gênant, d’autant plus devant une inconnue. Elle ne répondit pourtant rien et préféra laisser les deux femmes discuter entre elles pour le moment.

« Oh, les enfants ! Ils nous envahiront bientôt ! » C’était vrai, les naissances ces dernières années s’était multipliés. « Mais ce ne sont pas les miens à proprement parler. Je n’ai qu’une fille et vous la connaissait déjà. Néanmoins, la famille sait prendre soin des siens… C’est comme cela que nous vivons ici ! » 



Et c’était la vie que Lucrècia avait choisit. Dans sa vie précédente et lors de sa propre enfance, sa mère n’avait jamais réellement pris soin d’elle, laissant cette tâche à des gouvernantes froides et sans coeur. La tendresse et l’amour qui proliférait dans cet endroit avait rapidement emplis le coeur de la Magicienne lorsqu’elle avait commencé à fréquenter Elrode. C’était si différent, si agréable de vivre de cette manière… Bien-sûr, c’était d’abord son mari qui l’avait retenu ici, mais il fallait dire que l’ambiance chaleureuse qui régnait ici l’avait grandement aider dans cette prise de décision.

« Votre peuple doit être bien avisé, dans ce cas. La Nature produit tout ce dont nous avons besoin pour guérir, il suffit simplement de savoir l’utiliser. Et ceux qui ont ce genre de connaissance ont mon plus grand respect. Si vous permettez Hohni, j’aimerais vous attribuez une chambre parmi nous. Même si un autre endroit vous plait plus à l’avenir, sachez qu’il y aura toujours une place ici pour vous, un endroit où votre intimité sera respecté. Nous pourrons aussi y parler plus calmement de chose plus personnelle, et ainsi trouvait le moyen de vous rendre l’entièreté de vos forces habituelles. Avant tout, il convient de vous faire visiter l’endroit pour que vous vous y sentiez chez vous. »

Le rez-de-chaussée de la maison, dédiait aux pièces communes, salle à manger, de repas, de partage et d’échange était donc la plus grande. La cuisine, reliait par la cheminée à cette pièce, était sur le droite. Plus loin derrière des portes, l’atelier et la serre abritait les outils et les plants les plus précieux des jardiniers. En revanche, lorsque l’on arrivait sur les étages, les pièces étaient plus petites, et le premier palier de l’escalier menait à celui qu’occupait entièrement la famille. Sur la gauche séjournait les vieux couples et Grand Papy, à l’abris des cris et des pleurs des enfants en bas-âges, qui avaient quant à eux accès aux chambres sur la droite. Il y avait encore au-dessus un autre étage, qui donnait sur les combles, que Syrianne avait aménagé comme étant son petit coin depuis bien longtemps, quelques chambres occupés par les plus âgés des derniers nés, mais la plupart était libre et recevait parfois des serviteurs qui suivaient leur maîtres en voyage jusqu’au Comté. C’est à cet étage que Lucrècia, toujours suivit de près par sa fille, laissa libre choix à Hohni quant à la chambre qu’elle choisirait d’occuper, à cette étage.

805 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 02 Déc 2019, 20:40




"Je me sens bien, merci."
répondit poliment la Chamane. Ce n'était pas tout à fait vrai, néanmoins si elle comparait avec la situation dans laquelle elle se trouvait il y a quelques jours, on pouvait dire qu'elle avait trouvé l'équivalent du paradis sur terre : un toit, des personnes bienveillantes qui veillaient sur elle, de quoi se vêtir et manger... Hum. Certes, elle avait dû mal à analyser correctement ce qui venait de lui arriver, tout avait changé en si peu de temps. Il avait fallu qu'une seule personne dise oui, finalement. Elle n'aimait pas être négative et se concentra donc sur les bons points qu'elle arrivait à entrevoir. Il faudra qu'elle remercie le comte comme il se doit, lorsqu'elle arrivera mieux à cerner ce curieux bonhomme. "Je dois avouer que je suis un peu perdue... J'ai l'impression de venir d'un tout autre monde." Ce n'était pas tout à fait faux. Les Chamans se trouvaient à l’extrême opposé des Magiciens peu importe le point de vue culturel. Par exemple, ces vêtements si inconfortables et serrés, aux formes ridicules... Elle sourit et continua de boire sa tasse de thé. "Les enfants sont universels, cela dit. J'en ai toujours eu beaucoup autour de moi par le passé, je serais contente de pouvoir entendre leurs rires de nouveau." Elle en avait eu aussi, avec Kamal. Mais tous avaient disparu dans un coin lointain et inaccessible de son passé. Cela ne l'empêchait pas de se sentir à l'aise en présence de petits en bas-âge, peu importe leur race. Pour elle, il n'y avait rien de plus représentatif de la Vie qu'un enfant bourré d'énergie.

La jeune femme se leva pour suivre la maîtresse de maison pour une visite générale de la maisonnette. Celle-ci était finalement plus grande qu'elle ne le laissait paraître vue de dehors. Hohni n'était pas habituée à ce genre de décorations plutôt sobre comparé aux extravagances de son propre peuple. Heureusement, l'ambiance qui s'en dégageait n'était pas aussi triste, au contraire. "C'est très généreux de votre part... Je ne saurais trop comment vous remercier." balbutia-t-elle en rougissant. Elle n'avait pas besoin d'autant d'attention ! Son choix se porta sur la plus petite des chambres d'ami, comme cela elle était certaine de ne pas gêner qui que ce soit par la suite. "Oh, si vous avez des descentes de tissu et un matériel de couture, je voudrais bien vous les emprunter." Pour se fabriquer des vêtements plus...amples, au minimum. Elle ne sentirait définitivement jamais à l'aise sans avoir enlevé cette robe dans laquelle elle était engoncée. Elle se souvenait être arrivée ici recouverte par une très vieille robe à elle, qui, bien qu'elle soit très abîmée, aurait probablement été réparable avec un peu de patience. Mais le comte avait parlé de "haillons jetés", alors elle ne se faisait pas trop d'illusion... Vivre dans la rue lui avait apprit à tout garder, même ce qui ne semblait plus avoir de valeur aux yeux de ces personnes dont les richesses ouvraient accès à un autre monde. Elle referma la porte de la chambre derrière elle après en avoir fait le tour de son regard brillant. "Et vous ? Quelles sont vos questions ? Vous vous appelez Syrianne, c'est bien cela ? " Elle avait encore d'autres questionnements pour sa part, mais elle ne savait comment les formuler et préférait patienter quelques jours pour observer le quotidien de cette famille. Il lui sera certainement plus facile de parler d'elle, au final... C'était quelque peu égoïste, mais vrai. Au final, cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas eu de conversation aussi normale.


633 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 09 Déc 2019, 14:45


Sauvetage végétale

« J’espère que vous réussirai à vous accommoder à notre mode de vie. Je conçois que ça peut paraître effrayant, ces différences de culture immense. Au moins, vous appréciez les enfants, et je suis heureuse que leur présence vous enchante. Vous savez, ici, nous recevons parfois des invités de très mauvaise foi qui exècre la présence des plus jeunes. Ils sont parfois bruyants, un peu agaçants, c’est vrai. Mais… donner la vie n’en reste pas moins un don formidable de la Nature. Ils sont notre avenir. »

Lucrècia remarqua rapidement que le choix d’Hohni se porta sur la plus petite pièce de l’étage, à une des extrémités du couloir. La pente du plafond rendait l’endroit assez exigu aux yeux de la Magicienne mais après tout, elle avait eu l’habitude de tellement plus de fioritures que presque tout ici lui paraissait petit. Elle ne s’en plaignait pas, mais elle préférait tout de même largement la chambre principale de la maison qu’elle occupait avec Elrode, plutôt qu’un petit cagibi de la sorte. Il y avait tout de même un grand lit, une commode et une fenêtre de toit, qui faisait entrer assez de lumière pour ne pas avoir besoin d'une lampe à huile ou de bougies. Elle se permit de fouiller l’un des tiroirs de la commode, contenant des draps propres pour parer le lit. Elle s’attela directement à la tâche, avec l’aide de Syrianne qui se tenait toujours sagement et silencieusement, dans son coin. Elle retenait sous doute toutes les questions formulaient par son esprit, dans l’espoir de les poser plus tard, quand sa mère ne serait plus dans les parages pour lui faire des remontrances.

« Votre présence est déjà une forme de remerciement, en soi. Avoir de la visite est vraiment agréable, pour nous. Et puis, si vous êtes une bonne couturière, vous pourriez aussi aider cette jeune fille à apprendre… » elle lança un regard à sa fille, qui sembla revenir d’un endroit lointain, dans son cerveau. Elle se redressa et s’adressa directement à leur invité d’honneur.

« Oh oui ! J’ai quelques vêtements à réparer et des boutons à recoudre… » Toute excuse pour être en la présence d’Hohni était bonne. D’ordinaire, l’adolescente n’aimait pas vraiment ce genre d’activités. Pourtant, sa mère et ses tantes avaient bien tenté de lui enseigner la couture, le crochet ou le tricot, mais elle préférait toujours prendre un livre ou s’exerçait à l’usage de la magie plus qu’à manier des aiguilles. Lucrècia sourit, pas du tout étonné et les bras croisés. Décidément, cette enfant ferait n’importe quoi pour assouvir sa curiosité. « Dans ce cas, va chercher ce qu’Hohni demande. Je vais terminer de l’installer, pendant ce temps. » Alors que Syrianne filait à toute allure dans le couloirs et dans les escaliers, Lucrècia rit doucement. « La fougue de la jeunesse… Je ne la blâme pas, j’étais bien pire qu’elle, à son âge. » précisa-t-elle en pensant à ces années où elle n’avait fait que se rebeller et chercher à être en contradiction avec tout et tout le monde. « Syrianne est ma fille, donc, je me prénomme Lucrècia. Je n'ai pas vraiment de questions, mais sachez que j’ai une bonne oreille, si jamais vous ressentez le besoin de vous confiez. Autant pour vous déchargez mentalement que sur votre état physique. Il faut que vous repreniez des forces et… »

Trois petits coups à la porte interrompit la maitresse de maison. Timidement, la porte s’entrouvrit sur un enfant, haut comme trois pommes et aussi blond que les blés. Ses grands yeux verts, fouillant la pièce d’un mouvement circulaire, semblait refléter une forme de crainte, voire de terreur. Son regard se posa finalement sur la nouvelle venue. Il n’était vraiment pas rassuré, mais il entra tout de même, referma la porte derrière lui et vint se cacher dans le dos de Lucrècia, ne laissant que sa tête dépasser, pour ne pas perdre le contact visuel avec celle qu’il devait considérer comme une menace, à tord, évidemment.

« Et bien alors, Hyppolite, tu ne dis pas bonjour à la dame ? » Il releva la tête vers sa tante, tout peureux. « C’est qui ? » « C’est Hohni. Elle est très gentille, tu sais, tu peux lui demander directement. » Il balbutia un bonjour incompréhensible et inaudible, tandis que Syrianne faisait à nouveau irruption, les bras chargés de vêtements. « Voilà, j’ai pris tout ce que j'ai trouvé ! Il y a un peu de tout… » Ce n'était pas totalement vrai, du moins, sur la variété de couleurs. Toutes les couleurs étaient un peu ternes, pâles et peu exotiques. Ce n'est pas dans ces morceaux de tissus que la pauvre Chaman pourrait retrouver le goût de son pays, en tout cas. « Hyppolite, qu’est-ce que tu fais là ? » demanda l’adolescente en posant le tout sur le lit de l’invitée. « Bah… C’est Izacard. Il a dit qu’il y avait une sorcière chez nous… J'étais sûr que c’était pas vrai ! La dame a des dessins bizarres sur sa peau mais elle est trop jolie pour être une méchante. Pas vrai, Tata ? »
827 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 15 Déc 2019, 14:10




Hohni n'avait absolument aucune idée de ce que pouvait être une Sorcière. Quelque chose de négatif pour ces gens, de toute évidence ! Des ennemis peut-être ? Le pays ne semblait pas être en guerre mais les vieilles querelles et antagonismes culturels restaient longtemps dans les esprits. Être traitée de la sorte ne la vexa pas, elle avait parfaitement conscience de l'énorme différence entre elle et ses nouveaux hôtes. Elle avait déjà croisé des Anges et des Démons, ainsi que des Humains sur sa route ; seulement ses connaissances s'arrêtaient là car elle n'avait jamais été instruites sur les autres peuplades et ne savait pas lire. Pendant quelques instants, elle pensa dévoiler le nom de sa race à ce petit effrayé, avant de se demander si elle en avait vraiment le droit. Elle avait été bannie, ce qui faisait d'elle une paria et non plus une Chamane. D'ailleurs, sa magie éternellement faible l'empêchait tout bonnement de mener à bien une Fusion avec un Esprit, un comble pour un membre de cette race ! "Tu as raison de dire que je ne viens pas d'ici, mais je ne suis pas une Sorcière. Je viens d'un pays très loin d'ici, que peu de monde connait. " Cela n'allait pas arrangé le mystère qui tournait autour de sa personne... "Si tu veux, je te décrirais comment c'est chez moi, mais en échange, tu devras me raconter qui sont ces Sorciers." dit-elle avec un grand sourire, en hésitant sur quelques syllabes qu'elle prononça en se trompant de tonalité. Elle n'avait pas peur de se montrer ignorante. Il y avait tellement de choses à apprendre juste dans sa propre culture, que poser des questions était tout naturel pour la jeune Chamane.  

Son regard se porta sur les morceaux de tissu que la jeune fille avait rapporté. Le beige et les ocres ternes étaient la couleur de la honte dans la symbolique de son peuple, mais loin d'elle l'idée de s'en plaindre. Peut-être était-ce juste, après tout, de porter ces tons-là. Elle avait jusqu'ici échoué à mener une vie digne de ce nom et accomplir les missions confiées par les Aetheri. Vouloir porter des couleurs vives alors qu'elle n'avait encore rien accompli pour le mériter était orgueilleux de sa part. Un voile triste passa sur ses yeux, mais elle garda son sourire et hocha la tête. "Merci. Je vais regarder ce que je peux en faire..." Au moins, elle aura un vêtement dans lequel elle se sentira plus à l'aise, propre et ample pour les mouvements. "Je ne veux pas vous retenir plus longtemps, vous devez avoir beaucoup à faire dans cette maison..." Entre tous les enfants qui avaient été cités et la vie naturelle du Domaine. "Peut-être que je pourrais rester avec votre fille pour nous occuper de ces habits." Elle glissa un regard amusé vers Syrianne, qui s'apparentait presque à un clin d’œil complice. "Oh, j'aimerai beaucoup visiter le jardin aussi. Avez-vous un cours d'eau qui provient du lac Bleu ? Lors de mon voyage, j'ai réussi à apprivoiser une tortue rouge, qui me suis partout par un miracle qui me dépasse. Je serais curieuse de savoir si elle m'a suivi jusqu'ici !" Utiliser le mot apprivoiser était un peu fort. En réalité la tortue était apparue comme par magie, à chaque fois accompagnée par des gourdes d'eau potable et des paniers de petits pains qui flottait dans son sillage. C'était ce qui lui avait permis de survivre sans argent et sans avoir à trop mendier. La Chamane pensait que l'animal était un cadeau d'Edel et ne voyait pas d'autres explications crédibles.

Il faudra qu'elle prenne du temps pour remercier la déesse pour toutes ces choses merveilleuses qui venait de lui arriver. Elle se demandait s'il y avait des petits autels et des Temples de maison chez les Magiciens. Elle n'en avait pas vu pour l'instant, ce qui l'attristait un peu. Chez les Chamans, on ne pouvait pas entrer dans une seule pièce sans voir une peinture, un autel ou un petit coin arrangé pour prier. Les peuples n'avaient pas tous le même rapport à la religion, sûrement.


721 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Sauvetage végétale - Ignatius Worth

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Archive epître Ignatius
» [XXII] - Sortie scolaire | Aliénor & Ignatius
» [II] - Sauvetage en milieu hostile [Anwen]
» Event Juin 2015 | Groupe VII | Le sauvetage d'Aeden
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu-