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 [V] - La Fille Taïjym

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Ven 22 Fév 2019, 14:37



La Fille Taïjym


Catégorie de quête : V. Capture
Partenaire : Solo
Intrigue : Éprouvé par une migraine aussi fulgurante que surprenante, Caleb est contraint d’abandonner ses projets de la journée pour écumer les Terres du Yin et du Yang, sur les traces d’une anomalie dont les actes chaotiques ont engendré des conséquences fâcheuses. Il devient, contre son gré, responsable de la jeune Néfertiti Taïjym : l’un des clones façonnés de manière involontaire par le Suprême de l’Au-Delà. S’il semble évident que sa création est une erreur, il n’en demeure pas moins que son existence est aujourd’hui désirée par les Dieux, au plus grand damne du Sin Luxinreïs qui ne tenait guère à s’occuper d’un nouveau Rehla, affranchi de toutes règles.

[V] - La Fille Taïjym 555969singatureBLACKOSS

Quelques passants me dévisageaient avec insistance, vaguement décontenancés par mon allure épouvantable et mon expression féroce. Ils préféraient se tenir à bonne distance, craignant une réaction excessive ou un geste brusque. Je ne pouvais pas leur tenir rigueur de cette méfiance tant elle me paraissait légitime. Ma tête était affreuse avec mes traits tirés, mon teint blafard et ma tignasse désordonnée comme si je venais tout juste de sortir du lit. Mes yeux étaient entourés de grandes cernes noires et brillaient d’un éclat farouche, presque impitoyable. Mes vêtements étaient froissés. Les manches de la chemise étaient remontées, laissant apercevoir les hématomes colorées de mes avant-bras. Deux ou trois tâches de sang finissaient de dresser un portrait flatteur de ma petite personne, laissant envisager le pire. Il n’y avait pas à débattre : je faisais peur à voir. Un meurtrier en cavale aurait eu l’air plus sympathique. Je n’avais pas desserré la mâchoire depuis plus d’une heure, ce qui achevait de me faire passer pour un psychopathe en manque d’hémoglobine. Une femme eut la malchance de me bousculer, en se retournant après avoir régler ses emplettes. Son regard se posa sur ma mine effroyable et elle blêmit, avant de se confondre en excuses. Pauvre fille. Je m’en voulais d’agir comme un sauvage mais étais parfaitement incapable de maîtriser mes sentiments. Au lieu de la rassurer et de faire une plaisanterie, je me contentai de grogner une réponse à peine audible, comme un véritable ours qu’on aurait importuné dans les tréfonds de sa grotte. Ma migraine était insupportable. Elle me rendait imbuvable, autant que ma sobriété relative. J’avais bu un peu. Pas assez pour être ivre. J’aurai aimé prendre le temps de me soûler pour atténuer la douleur. Malheureusement … Je n’avais pas vraiment le luxe de m’arrêter dans une taverne pour entamer les réserves de toute la région. Chaque nouvelle seconde menaçait d’accentuer mes maux, car la responsable de mon état lamentable ne paraissait pas considérer la possibilité d’arrêter ses escapades sanguinaires. Cette aberration agissaient librement et dérangeait l’ordre des choses avec une facilité déconcertante. J’allais me faire un plaisir de lui expliquer le fond de ma pensée, après des présentations en bonnes et dues formes consistant à la rencontre de mon poing dans sa petite bouille de blonde déséquilibrée. Devaraj … Cette situation était son œuvre involontaire. Il aurait été étonnant qu’il ne me rende pas malade un jour ou l’autre, celui-là. Il avait la fâcheuse manie de faire apparaître des répliques de son humble personne, depuis quelques temps. Cela ne me dérangeait pas, pour la simple et bonne raison que ces pauvres clones étaient prévus dans la grande fresque du temps et du destin. Ce n’était pas le cas de la dernière arrivée. Sa naissance était imprévue, et m’avait flanqué un coup magistral au crâne. Devaraj avait dû avoir les oreilles qui sifflent, tant que j’étais mis à l’insulter sauvagement en lui donnant tous les noms d’oiseaux des Terres du Yin et du Yang, ainsi que deux ou trois autres bien moins courants. J’avais dû abandonner mes projets pour la journée pour me consacrer entièrement au cas de cette aliénée, ne sachant même pas si je devais commencer par réparer ses erreurs ou par lui coller une baffe monumentale. Bien que largement tenté par la perspective d’arracher les cheveux de cette imbécile, il fallut me résoudre à la mesure car certains individus avaient urgemment besoin de mes bons soins. A force d’acharnement, j’avais pu sauver les meubles, plus ou moins. Ce n’était pas parfait, mais suffisant pour que le temps se réorganise sans me clouer au lit pour les prochains jours. Il était venu le moment, tant attendu, d’aller me présenter à la Fille Taïjym.

Je manquais sans doute à toutes mes obligations. Je n’étais pas vraiment discret et ne cherchais pas à me dissimuler. Ma démarche pressée et mon comportement suspect avaient suscité bien des commentaires, et cela n’allait pas tarder à arriver aux oreilles des Chevaliers des environs qui allaient se mettre à ma recherche. Qu’ils viennent me trouver ! Ils allaient être reçu. De toute manière, mes pas m’avaient guidé loin des quartiers animés du petit village et je m’enfonçais dans les sentiers sinueux de la campagne, pour m’arrêter devant une grande ferme. Elle était là. Quelque part, au beau milieu des champs de tournesols. Sans réfléchir, je me mis à arpenter la vallée comme si j’avais une carte en main. Les avantages liés à mes dons. Il en fallait bien quelques uns. Mes yeux finirent par rencontrer les siens, deux grands orbes bleus et pâles, les plus clairs et les plus incisifs que je n’ai jamais vu. Elle était accroupie devant la carcasse sanguinolente d’une chèvre, les mains plongées dans les entrailles de la bête à remuer tout ça avec un air carnassier, presque comblé. Elle arracha un morceau avec ses ongles, avant de porter ses doigts ensanglantés à ses lèvres pour croquer dans la chair fraîche. Je n’étais pas quelqu’un de spécialement sensible ou impressionnable, mais ce spectacle m’arracha une moue vaguement écœurée. Elle ne semblait pas perturbée par ma présence, et continuait à mâcher tranquillement. Elle me dévisageait sans rien dire, sans se soucier des filets de sang qui coulaient de sa bouche entrouverte pour ruisseler sur tout le reste de son corps. C’était sans doute une jolie fille, avec de longs cheveux blonds qui venaient chatouiller ses flans et les perles céruléennes de ses prunelles. Sa posture m’empêchait toutefois d’apprécier sa beauté, et renforçait mon désir de lui trancher la gorge sans préambule. « T’as une sale tronche. » finit-elle par murmurer, d’une petite voix claire et moqueuse, avant de s’acharner sur la dépouille de la chèvre pour retirer un autre morceau qu’elle comptait mastiquer avec application. Sa remarque eut le mérite de me faire hausser un sourcil moqueur. « Hum. » marmonnai-je simplement. Je n’aimais pas vraiment faire la conversation aux gens que je m’apprêtais à assassiner, fussent-ils aussi agaçants que cette femme et m’ayant mis d’une humeur de chien. Elle essuya rapidement ses mains sur ses cuisses nues, avant de se relever en titubant légèrement. Dans un petit soupir, je secouai légèrement la tête. Elle semblait aussi pudique que la version originale. C’était donc à ça, que ça ressemblait, un Devaraj au féminin ? Elle se pavanait, visiblement fière de sa poitrine opulente et des courbes de ses hanches. Je devais bien reconnaître qu’elle était parfaite, avec des jambes interminables. Loin de moi l’idée de reluquer une autre femme que mon épouse … Le fait qu’elle soit dépourvue du moindre vêtement me forçait à constater l’évidence. Elle se jeta presque dans mes bras, peu embarrassée par mon regard glacial. « T’es venu me buter ? Dis … Tu voudrais pas me sauter, avant ? T’es pas trop mon genre … Mais je me contenterai de toi. » Elle souriait. Son expression était aussi malsaine que dérangeante. Au moins, elle me facilitait la tâche. Je n’allais pas vraiment la regretter, celle-là. « Désolé. » articulai-je pour la former, avant de prendre son petit cou entre mes mains. Elle s’esclaffa, riant aux éclats avec délice. « Juste comme ça ? Sans préliminaire ? T’es pas du genre à aller par quatre chemins, toi ... » Elle se tortillait contre moi, comme si je la chatouillais. Elle ne semblait pas émue à l’idée d’être tuée, ici et maintenant. Moi … J’hésitais un peu. C’était une Rehla. Pire … C’était une Luaé. Comme Elara.

Cette vérité me perturbait. Elle n’allait pas m’empêcher d’accomplir mon devoir pour autant. Alors que je m’apprêtais à lui assener le coup de grâce, je fus coupé dans mon élan par un drôle de sentiment. C’était comme si on m’autorisait enfin à respirer, après une longue apnée. Comme si on me sortait des débris sous lesquels j’étais ensevelis. Une sorte de libération. Plus de migraine. Je lâchai vivement la jeune femme en reculant d’un pas, non sans jurer au passage. Mes dons me hurlaient des choses que je ne voulais pas entendre. Elle se rua sur moi, agrippant mes mains pour les plaquer contre sa gorge. « Hey ! » se plaignit-elle, en gémissant. « On n’avait pas fini ! » Elle continuait de rire, sans se soucier du drame qui se déroulait dans ma tête. Je comprenais à peine ce qu’il se passait. Je me contentais de toiser cette femme, cette créature qui n’aurait jamais dû exister mais qui vivait. Cette chose incontrôlable qui n’en faisait qu’à sa tête, sans connaître de loi ou de maître. Cette aberration insensée, qu’on m’interdisait soudainement d’éliminer. Pourquoi ? C’était la première fois qu’une telle chose se produisait. Je ne tenais pas vraiment à l’épargner. Je ne voulais pas qu’elle devienne mon fardeau. Cette femme était ingérable. Une autre Luaé … Elle n’était ni calme ni réfléchie comme ma fille. Elle allait m’empoisonner l’existence. « Néfertiti ... » grondai-je entre mes dents. Elle releva un regard amusé sur moi. « Oh … Tu connais mon nom ? Tu veux jouer avec moi ? » Elle tapa des poings sur mon torse, et je m’emparai vivement de ses poignets avant qu’elle ne se mette à labourer ma peau avec ses ongles. Elle esquissa une petite moue contrariée. « C’est pas amusant ! » pépia-t-elle en sautillant sur place. Elle profita de mes réflexions pour se dégager mon étreinte, et plaquer son petit poing dans ma mâchoire dans un cri de rage. Heureusement, elle n’était pas très musclée ni très rapide, et je pus esquiver le coup. Elle me sauta dessus une nouvelle fois et planta ses dents dans mon bras, me tirant un juron étouffé. Elle finit par perdre l’équilibre et m’entraîna dans sa chute, pour nous retrouver par terre au beau milieu des tournesols. Elle me grimpa dessus pour attraper mes cheveux, un éclat sombre et meurtrier au fond des yeux. « Je veux voir ton sang ... » murmura-t-elle, un sourire malsain sur le visage. Elle voulait me cogner dessus. Je n’avais pas spécialement besoin de mes pouvoirs pour savoir cela. Malheureusement pour elle, cette sale gosse était plutôt petite et fluette et je l’envoyai valser plus loin d’un geste. Elle grommela en se relevant péniblement, tandis que je la scrutais avec une pointe de mépris. Qu’est-ce que je risquais, finalement, à désobéir aux ordres et à la massacrer ? Personne n’en saurait rien. Je n’allais tout de même pas être châtié pour le meurtre d’une fille qui n’était même pas supposé exister ! Pourtant … Mes visions étaient limpides. Elle devait vivre. Je devais m’en occuper. Je n’en avais pas du tout envie. Je n’allais tout de même pas ramener ça chez moi ! « Néfertiti. » Je stoppai sa course, alors qu’elle s’évertuait une nouvelle fois à me bondir à la gorge pour extirper mes cordes vocales avec les dents, en posant mes mains sur ses frêles épaules. « Quoi ? » s’écria-t-elle en se débattant, loin d’abandonner ses projets lugubres à mon égard. « Calme-toi. » Elle tenta de me mordre à nouveau, avant de chercher à me mettre un coup de genoux bien placé. « Je te connais pas ! Je m’en fou, d’ailleurs ! Je veux … voir ton sang ! » Aux grands maux, les grands moyens. Je la pris comme un sac à patates sur mon épaule, en me moquant éperdument de ses protestations, de ses insultes et de ses coups de pieds et de poings dans tous les sens.

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